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31/12/2013

(Bilan) Les tops (éclectiques) de mon année sériephile 2013

2013 s'achève. L'heure est aux traditionnels bilans, rendus plus difficiles cette année, avec beaucoup de séries mises de côté en attendant un temps libre qui n'est pas venu. J'ai moins regardé de fictions, mais je garderai pourtant de nombreux très bons souvenirs de ces 12 derniers mois. Une preuve supplémentaire - s'il en était besoin - de la richesse de la télévision actuelle. Aujourd'hui, avant d'ouvrir 2014, je vous propose une petite revue par zones géographiques de ce qui a marqué mon année 2013, en quatre temps (Angleterre, Amérique du Nord, Reste de l'Europe, Asie).

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(Peaky Blinders)


I. Le petit écran incontournable : le top de la télévision d'Outre-Manche

L'Angleterre est le petit écran vers lequel je me tourne comme un réflexe. C'est celui qui me correspond le mieux, par ses formats comme ses tonalités. Le seul dont je lis les médias et suit les news quotidiennement. Certes, regarder la télévision d'un pays sans réelle présélection implique nécessairement son lot de déceptions, mais, en jetant un regard à l'année écoulée, pas de doute, elle a offert de très bons moments. Si bien que c'est sans doute un top 15, pour ne pas dire 20, que j'aurais sans doute pu faire sur la télévision anglaise.

1. Peaky Blinders, saison 1 : un gangster period drama réalisé avec style, plongeant le téléspectateur dans une ambiance à part, usant de l'anachronisme de sa bande-son à bon escient. Ma belle surprise de cette rentrée.
2. Utopia, saison 1 : une autre fiction d'ambiance marquante, au visuel particulièrement travaillé, dans une belle réappropriation du genre thriller, qui n'aura laissé aucun téléspectateur indifférent.
3. Broadchurch, saison 1 : une recette classique de crime drama choral, parfaitement huilée, à la mise en scène assurée et porté par un casting cinq étoiles. Poignant juste comme il faut.
4. In the Flesh, saison 1 : un drame humain et social aux thématiques riches, se réappropriant de façon toute personnelle le thème des zombies, dont les ambitions méritent assurément le détour.
5. The Fall, saison 1 : une déclinaison sobre et maîtrisée du thème pourtant trop galvaudé du serial killer, offrant un double portrait croisé des plus fascinants.
6. Endeavour, saison 1 : un classique policier du petit écran britannique qui s'est offert une seconde jeunesse avec ce prequel particulièrement bien mené. Avis aux amateurs des enquêtes de l'inspecteur Morse... et au-delà. Elle devrait prochainement arriver sur France 3.
7. Southcliffe (mini) : une expérience narrative autant qu'un drame psychologique, brut et intense, autour d'une tragédie. Un essai intéressant sur un thème difficile.
8. Foyle's War, saisons 1 - 8 : un de mes grands rattrapages britanniques de l'année - et un de mes coups de coeur -, pour une solide fiction policière qui offre en filigrane un récit détaillé de la Seconde Guerre Mondiale du point de vue d'un policier en Angleterre. Je ne suis pas encore arrivée à la saison 8 diffusée au printemps, mais la qualité est pour l'instant constante. A découvrir.
9. Ripper Street, saisons 1 & 2 : un crime period drama qui aura eu le temps de vivre deux saisons et d'être annulé au cours de cette année 2013. Il aura pourtant réussi à trouver ses marques en offrant une reconstitution soignée de la fin du XIXe siècle au travers d'enquêtes qui se sont consolidées au fil des épisodes.
10. The Mill (mini) : un portrait sans fard des enfants-ouvriers derrière la révolution industrielle anglaise, avec des thèmes forts que l'on aimerait voir plus souvent évoqués dans les period dramas.

Du policier, de l'historique, et une pointe de fantastique : mes genres de prédilection sont évidents. Il faut cependant noter que sont absentes les deux séries anglaises phares que sont Doctor Who et Downton Abbey. Elles m'ont toutes deux déçu à des degrés divers. Si elles ont toujours leurs moments de grâce, à l'image de l'épisode du cinquantième anniversaire du Docteur, je reste fidèle, mais sans la passion d'antan. En outre, d'autres nouveautés méritent une mention spéciale : la saison 1 de My Mad Fat Diary, un portrait sincère et touchant d'adolescence, aura sans doute été la plus jolie surprise anglaise de l'année. Tandis que The Wrong Mans aura tenu ses promesses dans un étonnant registre comique dual. En mini-séries, Restless, portrait de femme sur fond de jeux d'espions, et What remains, déclinaison policière autour du thème de la solitude, sont toutes deux sorties du lot et méritent de ne pas être oubliées. Enfin, parce que tout n'est pas prime à la nouveauté, cette année 2013 aura vu se conclure une série qui m'était chère : Being Human, avec une ultime cinquième saison qui a rendu pleinement justice à cette série fantastique engageante et attachante.

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(Rectify)


II. Le petit écran où il faut présélectionner : le top de l'Amérique du Nord (Etats-Unis / Canada)

Cette année, j'ai beaucoup pré-trié et fait de nombreuses impasses en remettant à des lendemains qui ne sont pas encore venus diverses découvertes (des nouveautés comme House of Cards, Top of the Lake, Masters of Sex... ou bien des séries plus anciennes comme Treme ou Boardwalk Empire...). J'en rattraperai certaines, mais le plus important est ailleurs : pour la première fois depuis longtemps, je n'ai pas eu de vraies déceptions. J'ai bien tenté quelques pilotes qui ne m'ont guère emballé, mais j'ai surtout suivi mes envies du moment, varié les genres, et, plus important, j'ai pris du plaisir. Si bien que j'arrive à constituer un top 10 assez représentatif de mes affinités américaines actuelles.

1. Rectify, saison 1 : ma révélation de l'année, une fiction fascinante et contemplative construite autour d'un thème fort de retour à la liberté après un long passage dans le couloir de la mort. Magnifique.
2. Justified, saison 4 : elle reste ma série américaine préférée, avec son ambiance du fin fond du Kentucky, sa faculté à construire des scènes de pure tension prenantes, ses dialogues souvent jubilatoires, ses personnages si haut en couleurs. Juste génial.
3. Hannibal, saison 1 : une fiction d'ambiance révélant en parallèle le portrait inquiétant d'un serial killer et la dérive aux confins de la raison d'un profiler. Un mets policier fascinant.
4. Orange is the new Black, saison 1 : une dramédie carcérale habile qui vaut le détour pour la galerie de portraits qu'elle esquisse : je n'aurais pas échappé à la "révolution" Netflix, voilà une série parfaite pour une session de binge-watching.
5. Game of Thrones, saison 3 : je ne saurais dire dans quelle mesure mon rapport à cette série est indépendant de celui que je nourris envers les livres, mais l'univers de cette oeuvre continue d'exercer sur moi une fascination non démentie.
6. The Americans, saison 1 : une fiction sérieuse sur des jeux d'espion entre FBI et KGB à laquelle il manque sans doute un petit quelque chose, mais qui n'en reste pas moins très engageante.
7. Orphan Black, saison 1 (Canada) : une fiction sur le thème du clonage, vite addictive, riche en révélations et rebondissements, reposant sur une performance d'actrice à saluer.
8. Longmire, saison 2 : délaissée en cours de saison 1, puis rattrapée et reprise lors de la diffusion de sa saison 2, c'est plus qu'une simple fiction policière classique. Il s'agit d'une série profondément dépaysante, d'un autre temps, qui sait happer le téléspectateur.
9. Vikings, saison 1 : un divertissement historique moyen-âgeux efficace et musclé, dépaysant aussi, qui aura su imposer son style.
10. The Borgias, saison 3 : dernière saison de ce divertissement en costumes qui aura bien romancé l'Histoire, avec une progression intéressante des dynamiques de cette famille à part. Si je n'ai toujours pas avancé dans la version de Canal+, je me suis lancée depuis dans le manga Cesare : il est difficile de quitter les Borgia.

De l'historique, du policier, une pointe de fantastique, un peu de drame humain... Mes goûts sont sans surprise. Côté mentions spéciales, on pourra retenir que le seul nouveau drama de network de la rentrée dans laquelle je me suis investie est Sleepy Hollow, qui offre un genre fantastique improbable, s'assumant totalement, dont je ne sais trop jusqu'où il conduira le téléspectateur. Sinon, sachez aussi que pour la première fois depuis... cinq ans au moins... j'ai tenu jusqu'à la mi-saison d'une... comédie ! Ne vous jetez pas pour autant sur cette intruse, les raisons qui me font poursuivre The Crazy Ones ne sont, je le crains, guère liées à la qualité propre de la série... Et 20 minutes sont si vite passées... Bref, non, je ne suis toujours pas guérie de mon manque d'attrait pour les comédies. Et je n'ai même pas osé lancer la saison 4 de Arrested Development de crainte de fragiliser le piédestal sur lequel j'ai placé cette série.

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(Torka aldrig tårar utan handskar)

III. Le petit écran qui continue de grandir : le reste de l'Europe (avec beaucoup de Scandinavie)

Ce petit écran conserve encore l'attrait de la nouveauté. Cela fait des années - plus d'une décennie - que je sur-consomme des séries américaines ou anglaises, tandis que je ne me suis vraiment ouverte à cette télévision européenne que depuis trois ans. Entre séries diffusées en 2013 et rattrapage, mon amour pour la Scandinavie n'a pas flétri, en témoigne ce top où l'on retrouve tout simplement quelques-unes des fictions qui m'ont le plus marqué cette année, et notamment un trio gagnant juste magistral.

1. Borgen, saison 3 (Danemark) : une ultime saison qui aura confirmé combien cette série politique pouvait être engageante et stimulante, offrant un portrait vivant de la société danoise, mais aussi une caractérisation particulièrement réussie d'une femme de pouvoir qu'il est impossible de ne pas aimer.
2. Broen/Bron, saison 2 (Danemark/Suède) : diffusée cet automne en Scandinavie, cette série aura peut-être plus fait parler d'elle par ses nombreux remakes (The Bridge, The Tunnel) que par ses qualités propres. Or sa seconde saison a confirmé combien il s'agit d'une grande série, impressionnante dans son registre de policier feuilletonnant, dans sa maîtrise narrative jusqu'à l'ultime scène de la saison, mais aussi par sa gestion d'un duo auquel le téléspectateur s'est profondément attaché.
3. Torka aldrig tårar utan handskar (Don't ever wipe tears without gloves) (mini) (2012, Suède) : si elle concourt au prix du titre le plus imprononçable de l'année, il s'agit surtout d'une somptueuse mini-série poignante, évoquant le thème difficile du sida. Une incontournable.
4. Hellfjord (2012, Norvège) : une comédie noire, féroce et jubilatoire, abrasive, qui constitue un échappatoire salvateur pour quiconque cherche une fiction loin de tout cadre calibré et aseptisé.
5. Buzz Aldrin, hvor ble det av deg i alt mylderet (2011, Norvège) : deuxième digne participante au concours du titre le plus imprononçable de l'année, c'est une belle fiction, simple et sincère, un parcours de reconstruction empreint d'humanité qui se révèle très revivifiant.
6. 30 grader i February (2012, Suède) : découverte permise grâce au Festival SeriesMania dont je reste frustrée de ne pas pouvoir découvrir la suite. Un drame humain dépaysant qui mérite le détour.
7. Horici Ker (mini) (République Tchèque) : autre découverte du Festival SériesMania dont j'attends de pouvoir visionner la fin. Une histoire tchèque, entre reconstitution politique des années 60 et drame personnel, à la sobriété travaillée.
8. Upp till kamp (2007, Suède) : une chronique générationnelle dans le tourbillon des années 60-70, qui mérite le détour pour l'immersion particulièrement vivante permise dans une époque (le premier épisode entièrement en noir & blanc est un bel exercice de style, notamment d'ambiance musicale).

Pour compléter ce top européen et parvenir à 10 séries, il me faut signaler deux autres fictions que j'ai actuellement en cours de visionnage. La première est Halvbroren, la fameuse mini-série historique qui a connu un joli succès en début d'année 2013 en Norvège. La seconde est la suite d'une fiction dont je vous ai déjà parlé : Äkta Människor (Real Humans). Sa saison 2 est actuellement en cours de diffusion en Suède.

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(A wife's credentials)

IV. Le top le plus exotique : le continent asiatique

Rétrospectivement, c'est l'Asie qui a le plus souffert de mon manque de temps libre. Si j'y ai trouvé de belles fictions dans lesquelles m'investir, j'ai aussi dû laisser en cours de route un certain nombre de dramas - principalement sud-coréens du fait de leur durée plus longue que les japonais - qui ne le méritaient pas toujours. Pour 2014, je pense opter pour des présélections plus drastiques pour mieux aménager mes plannings. En attendant, j'ai quand même retenu 10 séries qui sont sorties du lot à leur façon.

1. A wife's credentials (2012, Corée du Sud) : un rattrapage de l'année précédente qui s'est imposé comme mon grand coup de coeur sud-coréen de ces dernières années. Un portrait de femme, mais aussi un portrait de société, à l'authenticité des plus marquantes. Incontournable.
2. Hitori Shizuka (2012, Japon) : un captivant drama à la construction narrative solide, tour à tour inquiétant, mystérieux et intriguant.
3. The End of the World (Corée du Sud) : un thriller pandémique qui se révèle dans un registre de fiction d'ambiance ambitieuse privilégiant l'authenticité. Une expérience à saluer. 
4. Lady Joker (Japon) : un récit choral proposant tous les points de vue autour d'un kidnapping puis d'une tentative d'extorsion. Un drama qui démontre une nouvelle fois que WOWOW s'épanouit pleinement dans ce registre particulier profitant d'une enquête pour jeter un éclairage sur l'envers de la société japonaise.
5. Woman (Japon) : un drama poignant qui évoque avec subtilité les relations humaines, en proposant en filigrane un portrait de femme, de mère, mais aussi d'une famille, et de la société japonaise. Une série qui ne peut laisser personne indifférent.
6. War of the Flowers (Corée du Sud) : le traditionnel sageuk qui s'offre une place dans mon top annuel, un drama historique des plus solides.
7. Pan to Supu to Neko Biyori (Japon) : une mini-série assez contemplative, profondément humaine et authentique, réconfortante en un sens, qui introduit un bout de Japon dans votre petit écran.
8. Tsumi to Batsu (2012, Japon) : une libre adaptation de 'Crime et Châtiment' qui pose la question troublante et dérangeante du droit de tuer, en glissant le téléspectateur dans la tête d'un individu qui va commettre l'irréparable. Extrêmement noir et marquant.
9. Answer me 1994 (Corée du Sud) : le portrait d'une génération, tour à tour drôle et touchant, qui a su conserver une part du charme de l'originale dont il s'inspire (Answer me 1997).
10. The Blade and the Petal (Corée du Sud) : si ce drama historique n'aura pas tenu ses promesses, j'en retiens pourtant une réalisation assez magistrale, avec une caméra sur-interventionniste qui aura été une intéressante expérience narrative et visuelle.
 

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(Profugos)


Si j'ai l'impression d'avoir moins regardé le petit écran, il est rassurant de constater qu'au moment du bilan, plusieurs dizaines de séries sortent aisément du lot pour venir former quelques beaux souvenirs sériephiles. D'autant plus que ces tops géographiques m'ont conduit à occulter deux coups de coeur venus d'Amérique Latine, tout aussi marquants : Filhos do Carnaval (2006, Brésil) et Profugos (2011, Chili) - dont j'ai tellement envie de découvrir la saison 2 qui s'est achevée ce mois-ci au Chili. Je n'ai pas non plus parler d'Australie, et pourtant l'attachante Please Like Me ou bien la saison 2 de Redfern Now méritent elles-aussi une mention. 

Mon regret principal, outre le fait d'avoir dû un peu délaisser l'Asie, reste les fictions françaises. Si la saison 5 de Un Village Français a été à la hauteur, si les enquêtes de Nicolas Le Floch constituent toujours un rendez-vous auquel je suis fidèle, si j'ai eu quelques jolies surprises comme Alias Caracalla, je n'ai pas progressé du tout dans mes découvertes de séries françaises sur les chaînes payantes, ni du côté de Canal +, ni du côté de OCS. Ce n'est pourtant pas faute d'avoir acheté des DVD... qui sont restés dans leur plastique... Il faut par exemple vraiment que je prenne le temps de regarder Les Revenants un de ces jours. Une résolution de plus pour 2014.

 

2013 s'efface donc sur quelques chouettes souvenirs (ce n'est pas un hasard si j'ai choisi de finir l'année en terminant de regarder la saison 2 de Broen/Bron !). Et de votre côté, quelques fictions ont marqué votre année ?


Il me reste à vous dire que le blog reprend ses publications en 2014, et que je vais de nouveau être en mesure de répondre aux commentaires laissés à la suite des billets, ainsi qu'aux mails qui se sont accumulés. Bon réveillon à tous et à l'année prochaine, pour douze mois que je vous souhaite tout aussi riches en découvertes !

13:29 Publié dans (Bilans) | Lien permanent | Commentaires (23) | Tags : bilan, tops, 2013 |  Facebook |

02/01/2013

(Bilan) Mon année sériephile 2012 au Japon

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Après un bilan global annuel, il est de coutume sur ce blog de s'arrêter un peu plus sur certains pays, notamment en Asie (en effet, c'est mercredi). Ces dernières années, ces billets me permettaient surtout de consolider et de mesurer l'évolution de ma consommation dans ces pays "nouveaux". Ils ne sont plus vraiment nouveaux, mais c'est toujours l'occasion de faire le point utilement. D'autant qu'en 2012, je suis pour la première fois parvenue à un relatif équilibre entre la Corée du Sud et le Japon. Si j'insiste là-dessus, c'est que, les lecteurs les plus anciens s'en souviennent peut-être, j'ai longtemps eu de difficiles relations avec le petit écran japonais. Les doutes se sont depuis effacés.

Je n'ai jamais vécu une année aussi pleine que 2012 au pays du Soleil Levant. Certes, toutes les saisons (hiver, printemps, été, automne) n'ont pas été égales. Je garde en tête le relatif désert estival, alors que l'automne s'est au contraire révélé autrement plus riche. A défaut de jouer au teste-tout (par manque de temps), je réussis désormais plutôt bien mes sélections. On peut presque dire que mon éducation téléphagique japonaise est en place (il n'aura fallu que... quasiment six ans?) ! Revenons donc un peu sur l'année qui s'est écoulée.

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Ils m'ont marqué : le top 3 incontournable

2012 avait commencé de la plus marquante des manières devant Shokuzai. Prouvant une nouvelle fois qu'il faut surveiller les dramas de WOWOW (même si la chaîne aura aussi connu ses ratés cette année), ce drama troublant et éprouvant aura traité avec une approche très particulière du thème de l'expiation. Décrivant le cheminement auto-destructeur vers lequel différentes protagonistes sont conduites par une tragédie passée, c'est une série qui aura marqué par son sujet, mais aussi par sa mise en scène - avec une réalisation magnifique contribuant grandement à la construction de l'ambiance. Une oeuvre très aboutie, signée Kurosawa Kiyoshi, qui mérite le détour.

La deuxième grande claque téléphagique est venue d'un autre drama hivernal, mais dont les sous-titres ont été traduits un peu plus tardivement au cours de l'année : Unmei no Hito. Dans la lignée des Fumou Chitai et autre Karei Naru Ichizoku (et du même calibre que ces derniers), ce drama parle du Japon, de l'histoire de ce pays en revenant sur des conséquences de l'après Seconde Guerre Mondiale. Il s'intéresse à des destinées personnelles bouleversées par des enjeux autrement plus grands. Inspiré de faits réels, il traite plus précisément de la rétrocession d'Okinawa. C'est une occasion d'éclairer le fonctionnement de la démocratie japonaise des années 70, et notamment les rapports de la presse et du pouvoir. Un sujet fort pour un drama extrêmement prenant et bien mis en scène. 

Le dernier drama sélectionné relève plus de l'expérience télévisuelle, mais quelle magnifique expérience que celle-là ! Sur bien des points, Going My Home ne ressemble pas à ce que l'on attend canoniquement d'une fiction télévisée à diffusion hebdomadaire. C'est une oeuvre d'ambiance, où le soin porté aux détails, l'authenticité de scènes ou d'échanges qui pourraient être anecdotiques ou encore la construction d'une atmosphère à part sont des éléments qui l'emportent sur une intrigue semblant comme en retrait. C'est un drama à part, d'une subtilité qui lui est propre et profondément humain. Une belle série, originale, qui mérite assurément le détour.

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Petit état des lieux du reste de mes visionnages... et des bons souvenirs que je garde.

Les dramas relationnels

Un de mes réflexes les plus anciens, depuis plus d'une demie décennie que je regarde des séries japonaises, a été d'éviter les séries relationnelles. J'ai toujours eu tendance à sélectionner certains genres : Histoire, politique, policier, question de société au sens large... au détriment des autres. Cette année pourtant, je me suis investie avec succès dans plusieurs dramas où les jeux des sentiments, mais aussi les réflexions qui les entourent, étaient déterminants. J'en retiends deux fictions extrêmement différentes. D'une part, rattrapée en début d'année, il y a eu Second Virgin, un drama qui met à jour, de façon prenante mais aussi tragique, les croisements des sentiments, des ambitions et des codes sociaux. D'autre part, diffusée cet automne, il y a eu Kekkon Shinai qui, avec sa façon rafraîchissante, aura proposé une intéressante réflexion sur l'engagement, le mariage et l'amour. Deux approches très diverses, mais qui m'auront convaincu de continuer l'exploration de ces thèmes à l'avenir.

L'humour

L'humour et moi, sur tous les continents, nous entretenons des relations difficiles. Non pas que je sois allergique aux comédies, mais j'ai toujours des difficultés à m'investir avec régularité dans ce genre. 2012 aura cependant été l'occasion de confirmer mon affection pour Yuusha Yoshihiko. Pour sa seconde saison, Yuusha Yoshihiko to Akuryou no Kagi se sera inscrite dans la fidèle continuité de la première. De savoureuses (et décalées) aventures parodiques dans un univers de fantasy reprenant les codes des jeux de rôle, devant lesquelles on prend décidément beaucoup de plaisir ! Dans un registre proche, j'ai également visionné les premiers épisodes de Dragon seinendan, avec cette fois-ci une transposition dans le monde "réel" des codes des jeux de rôle. Sans être déplaisant, et plutôt drôle à ses heures, je n'y ai pas retrouvé le dynamisme de Yuusha Yoshihiko et je me suis finalement lassée sans aller au bout... Ma malédiction des comédies.

Les dramas de société

Jusqu'à présent, mon genre de prédilection au Japon a été des dramas traitant de sujets de société, mettant en lumière ce pays et les problématiques qui l'animent. 2011 avait été une année très riche, avec de nombreux rattrapages effectués, et des découvertes magistrales comme Soratobu Taiya. 2012 a été plus mitigée. Mes rattrapages m'ont laissé réservé, à l'image de Chase. WOWOW n'a pas complètement rempli les attentes que l'on pouvait avoir : après des débuts plutôt prometteurs, ni Magma (sur la question énergétique post-11 mars), ni Suitei Yûzai (sur une erreur judiciaire) n'auront su se montrer pleinement convaincants. Il faut sans doute que j'admette que tous les dramas ne peuvent avoir le niveau qualitatif de Soratobu Taiya. Mais concernant WOWOW, plusieurs dramas de l'automne non encore visionnés me rappelleront probablement pourquoi je fais confiance à cette chaîne (Hitori Shizuka, Double Face).

Une autre approche pour traiter de problématiques parcourant la société japonaise est l'éducation : les fameux high school dramas. Il est devenu rare qu'ils parviennent à me convaincre. Suzuki Sensei a été l'exception notable à saluer. J'en avais déjà parlé l'an dernier, puisqu'il a été diffusé en 2011. Mais ses sous-titres anglais ont été achevés au printemps 2012, d'où cette nouvelle évocation. Loin de toute moralisation ou de tout manichéisme, c'est une fiction qui, en suivant les méthodes atypiques d'un enseignant, propose une approche des questionnements d'adolescence qui sonne extrêmement authentique. Le tout porté par une figure centrale très charismatique mais ne manquant pas d'ambivalence. Un must-seen

Les policiers

Peu ou pas de pur policier suivi cette année au Japon. Il faut cependant noter un rattrapage effectué : celui de Ningen no Shoumei. Une découverte d'autant plus intéressant qu'il ne s'agit pas d'un simple procédural. Au contraire, c'est un polar feuilletonnant qui met en scène divers protagonistes dont les destins s'entrecroisent. Cette fiction très dense et chorale, teintée d'ambiguïtés, expose le poids que peut faire peser notre passé. Et dans son rôle de policier torturé et efficace, Takenouchi Yutaka aura fait des merveilles (oui, je poursuis aussi mon exploration intéressée de certaines filmographies... histoire d'allier, plaisir et... plaisir !).

Les OTNI

Quand on parle à un profane, qui n'en a jamais visionné, de j-dramas, un de ses premiers réflexes est souvent d'imaginer cette télévision peuplée d'une surenchère de concepts les plus improbables et/ou surprenants. S'il faut nuancer cela, la richesse du petit écran japonais tient à sa diversité, et aussi à sa capacité à justement réussir des oeuvres qu'on retrouverait plus difficilement dans un autre pays. Cette année, mon rattrapage de The Quiz Show me l'a encore confirmé. Mettant en scène une émission de télévision particulièrement déstabilisante, ce drama s'est caractérisé par une maîtrise narrative d'ensemble remarquable. Une superbe expérimentation télévisuelle qui vous rappelle la nécessité de toujours revenir poser ses bagages au Japon de temps à autre, pour profiter de tout ce que peut offrir le format série !

Les tanpatsus

A côté des renzoku, existent aussi les tanpatsus, que j'ai longtemps délaissés avant de commencer à m'y mettre depuis deux ans. Ils ont l'avantage d'un format court (souvent seulement deux heures). Ma fortune y a été très diverse cette année, avec nombre de semi-déceptions. J'en retiens cependant trois fictions très différentes, mais toutes intéressantes à leur façon. Tout d'abord, l'attachant Hoshi Hitotsu no Yoru qui met en scène une histoire d'amitié simple et sincère, portée par un casting de rêve (Watanabe Ken, Tamaki Hiroshi). Puis, l'intriguant Shikei Kijun, drame judiciaire évoquant le sujet de la peine de mort au Japon. Enfin, une comédie enlevée et sympathique : Suteki na Kakushidori, qui aura bien su jouer sur le huis clos hôtelier dans lequel elle se déroule.

L'historique

J'avais beaucoup de projets dans le domaine des fictions historiques, mais je ne les ai pas tous menés à bien. J'ai pris le temps de revisionner les deux saisons de JIN, ce fantastique drama qui plonge un chirurgien du présent dans le Japon de l'ère Edo. Entre reconstitution historique, drame médical, intrigue politique et exploration de la mythologie du voyage dans le temps, cela reste pour moi une des grandes références de la télévision japonaise de ces dernières années. Deux saisons remarquables, qui méritaient deux reviews pour chacune d'elles (La saison 1 / La saison 2). Dans le même temps, j'ai aussi visionné mon premier vrai jidaigeki : une mini-série, Tsukahara Bokuden. L'expérience n'a pas été la plus concluante qui soit, mais elle a eu le mérite de me confirmer que j'apprécierai beaucoup une immersion historique au Japon, à travers les grandes fresques que sont les taigas. Jusqu'à présent, Ryomaden figurait en tête de liste parmi ces derniers ; mais la récente superbe review de Kerydwen sur Fûrin Kazan a fait plus qu'aiguiser ma curiosité. J'hésite donc, mais ma résolution japonaise pour 2013 est indéniablement celle-ci : regarder un taiga.

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L'instantané musical. Ma sélection de trois génériques :

Suzuki Sensei (2011)

Parmi les mille et une choses qui ont fait que je sois tombée sous le charme de ce high school drama, le générique figure en bonne place. Qu'il s'agisse de la chanson rythmée, de la photographie ou de la mise en scène, tout y est très bien pensé, simplement mais efficacement. La symbolique des lunettes que chaque élève se passe pour finalement attérir sur le nez du professeur auquel elles appartiennent reflètent à merveille l'état d'esprit de la série qui est justement de changer les perspectives et de susciter discussions et échanges de points de vue.


Yuusha Yoshihiko to Akuryou no Kagi (2012)

Pour retrouver de l'énergie, rien de tel que ce générique punchy à souhait. Doté d'un visuel travaillé qui multiplie les références aux jeux de rôle pour notre plus grand plaisir, il retranscrit parfaitement l'essence de ce drama qui est reste une réjouissante parodie de fantasy, à la fois pleine de dynamisme et de décalage.


Kekkon Shinai (2012)

Enfin, j'ai longtemps hésité sur la sélection de ce dernier générique. Celui de Kekkon Shinai n'a pas été un coup de coeur instantané, pourtant, au fil du drama, je me suis progressivement profondément attachée à la fraîcheur qui en émane, à cette mélodie qui semble être comme une balade de la vie, ou encore à cette mise en scène faussement insouciante. Ce n'est pas le générique le plus recherché ou original, mais il réussit à évoquer quelque chose chez le téléspectateur qui s'installe devant cette série, et c'est bien le principal.


Au final, cette année sériephile 2012 au Japon aura été riche, diverse et intéressante. Plus important, l'enthousiasme pour la première fois vraiment perceptible en 2011 est toujours là. Je compte donc bien y poursuivre mes explorations téléphagiques. Et, encore une fois, un grand merci à certains commentateurs ou encore aux différents blogs comme celui de Kerydwen, de Katzina ou de LadyTeruki, pour leurs précieux conseils.

30/12/2012

(Bilan) Les tops et flops (éclectiques) de mon année sériephile 2012

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Qui dit fin d'année, dit bilan en tout genre. Best-of, tops et flops variés fleurissent dans les médias et la blogosphère. Comme c'est devenu une tradition depuis plusieurs années, je me prête également au jeu de la rétrospective avec le billet du jour : un article excessivement éclectique dans lequel j'essaie de dresser un rapide état des lieux de mon paysage sériephile en 2012, avec tout ce qui m'a marqué, en bien comme en mal. Pour cela, j'ai repris le même modèle que l'an passé (avec quelques catégories ajoutées).

Cette rapide synthèse, qui offre l'avantage de survoler avec un peu de recul l'année écoulée, est l'occasion de constater que ce fut (encore) une année extrêmement riche, très diverse en découvertes en tout genre (comme toujours). Dans mes programmes, elle a été constituée par beaucoup de rattrapages, notamment parce que ma résolution de l'année était de partir explorer plus sérieusement la télévision Européenne. Je me suis appliquée à remplir cette mission, au détriment parfois de certaines nouveautés que j'ai laissées filer sans moi. Ce sont les éternels arbitrages crève-coeur auxquels doit s'astreindre le sériephile. Je ne le regrette pas étant donné toutes les belles fictions que j'ai pu apprécier. Mais j'ai donc aussi beaucoup de fictions en retard, auxquelles j'ai même consacré un top des priorités à rattraper (n'hésitez pas à en suggérer d'autres).

En résumé, voici donc mon année sériephile 2012. Un billet qui ne prétend à aucune exhaustivité (réalisé dans la limite de mes visionnages) et qui se contente d'évoquer les séries qui ont fait mon année 2012. Le concept demeure inchangé par rapport aux années précédentes : vous trouverez plusieurs rubriques, et un seul élu par nationalité (choix discrétionnaires). Embarquez pour un (rapide) petit tour du monde en séries !

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LES TOPS des séries visionnées en 2012

S'il ne devait en rester qu'une :
Angleterre : The Hour, saison 2
Corée du Sud : Reply 1997 (Answer Me 1997)
Etats-Unis : Justified, saison 3
Japon : Shokuzai
Reste du monde : Redfern Now, saison 1 (Australie)

Les (bonnes) surprises du chef :
Angleterre : Call the Midwife, saison 1
Corée du Sud : History of the Salaryman
Etats-Unis : Elementary, saison 1 (autant qu'un cop show de CBS puisse me plaire)
Japon : Going My Home
Reste du monde : Äkta Människor (Real Humans), saison 1 (Suède)

Le top des confirmations :
Angleterre : Sherlock, saison 2
Corée du Sud : -
Etats-Unis : Game of Thrones, saison 2
Japon : Kodoku no gurume, saison 2

Reste du monde : Un Village Français, saison 4 (France)

Le top des séries en "costumes" (aka "se déroulant dans le passé et non citées dans les précédents tops") :
Angleterre : The Bletchley Circle (Mini)
Corée du Sud : God of War
Etats-Unis : Boardwalk Empire, saison 3

Japon : Unmei no Hito
Reste du Monde : Puberty Blues (Australie)
Hors catégorie : The Hollow Crown (Angleterre). Parce que Shakespeare...

Le top des comédies que j'ai aimées (parce que oui, cela arrive !) :
Angleterre : Bad Education, saison 1
Corée du Sud : Can we get married ?
Etats-Unis : Veep, saison 1
Japon : Yuusha Yoshihiko to Akuryou no Kagi (saison 2)
Reste du monde : A Moody Christmas (Australie)

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LES FLOPS des séries diffusées en 2012

Les nouveautés au concept intéressant qui n'ont pas tenu leurs promesses :
Angleterre : White Heat (Mini) / Hunted, saison 1
Corée du Sud : Hero (OCN)

Etats-Unis : Last Resort
Japon : Magma
Reste du monde : Les hommes de l'ombre (France)

Les déceptions dont j'attendais plus :
Angleterre : Good Cop
Corée du Sud : King 2 Hearts

Etats-Unis : Polical Animals (Mini)
Japon :
Kaeru no Oujo-sama
Reste du monde : Bikie Wars (Australie)

Les essais à oublier :
Angleterre : Eternal Law
Corée du Sud : Dr Jin
Etats-Unis : 1600 Penn
Japon :
Kazoku no Uta
Reste du monde : Le Transporteur (France)

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LE TOP spécial en retard (des séries rattrapées en 2012)

Elles n'ont pas été diffusées cette année dans leur pays d'origine, mais je les ai regardées en 2012... Et vu leur qualité, elles méritaient un top !

1. The Sandbaggers, saisons 1 à 3 (Angleterre)
2. Heimsendir (World's End) (Islande)
3. Bron/Broen (The Bridge), saison 1 (Danemark-Suède)
4. Klass : Elu Parast (La Classe) (Estonie)
5. Hatufim (Prisoners of War), saison 1 (Israël)
6. Overspel, saison 1 (Pays-Bas)
6. Koselig Med Peis (Esprit Norvégien) (Norvège)
7. Cidade dos Homens (La Cité des Hommes) (Brésil)
8. Forestillinger (Performances) (Danemark)
9. East West 101, saison 1 (Australie)
10. Suzuki Sensei (Japon)
11. Reporters, saisons 1 et 2 (France)
12. The Quiz Show (Japon)

13. Dagvaktin (saison 2 de Naeturkvatkin (The Night Shift)) (Islande)
14. Pressa, saison 2 (Islande)

15."10" (Suisse)
16. Il Capo dei Capi (Corleone) (Italie)

17. Callan (Angleterre)
18. Ningen no Shoumei (Japon)
19. Srugim (Israël)
20. Polseres Vermelles (Les bracelets rouges), saison 1

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LES TOPS du futur

(Parce que tout sériephile a déjà les yeux tournés vers 2013.)

Le top des séries en retard, que je n'ai pas regardées, mais pour lesquelles je vous fais confiance (mes priorités de rattrapage des prochains mois...) :

Angleterre : Wallander, saisons 1 à 3
Corée du Sud : Queen In Hyun's Man
Etats-Unis : Treme, saison 3
Japon : Double face
Amérique : Apparences (Canada)
Europe :
Les Revenants (France) / Pressa, saison 3 (Islande)
Océanie : East West 101, saisons 2 et 3


Le top des séries de 2013 que j'attends avec le plus d'impatience actuellement
(avec plein d'espions dedans !) :
Angleterre : The Spies of Warsaw
Corée du Sud : Level 7 Civil Servant/Secret Couple
Etats-Unis : The Americans (sur FX, à partir du 30 janvier)
Japon : -
Europe : Odysseus (France)
Océanie :  Serangoon Road (Australie)

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Avoir choisi la diversité a eu pour conséquence une moindre spécialisation. J'avais déjà sacrifié une partie des productions des Etats-Unis les années précédentes, en 2012, c'est l'Angleterre qui a vu sa place décroître un peu. Que dire, si ce n'est que la sériephilie est faite de choix : la première étape est sans doute d'admettre son impossibilité à suivre tout ce que l'on voudrait. L'essentiel est de trouver un équilibre, avec des fictions qui nous parlent, des oeuvres de qualité qui donnent un sens à cette passion pas toujours raisonnable pour le petit écran. Quand je vois le contenu de mon "top spécial en retard", je me dis que ça valait le coup.

En résumé, qu'espérer de plus pour 2013, si ce n'est une année aussi riche que 2012 ? Au fond, peut-être plus de temps libre à consacrer aux séries, tout simplement...


Et vous, chers lecteurs, quelles ont été vos expériences sériephiles de 2012 ? Que retenez-vous de l'année qui s'achève ? En garderez-vous de bons souvenirs ou des impressions plus mitigées ?

04/01/2012

(Bilan) Mon année sériephile 2011 au Japon

Double post en ce premier mercredi asiatique de 2012 ! Après un bilan de mon année 2011 devant le petit écran sud-coréen, j'ai envie de revenir sur un autre pays asiatique phare en terme de productions télévisées, le Japon. Car cette année aura été celle d'une redécouverte et réconciliation avec les j-dramas. Je n'en avais jamais regardé autant qu'en 2011. Il y a certes l'avantage d'un format plus court que les séries sud-coréennes ; mais surtout, ils sont un certain nombre à m'avoir vraiment marqué. Si j'ai toujours des difficultés avec plusieurs genres (notamment l'humour), je commence à mieux cerner ce qui peut me plaire (ou non) à la télévision japonaise et à trouver mes repères.

Par conséquent, même si le bilan qui suit est très incomplet (pour vous faire une meilleure idée sur ce sujet, je vous invite à consulter les références en la matière que sont les blogs respectifs de Katzina et de Kerydwen), il s'agit surtout de marquer le coup : en Asie, mon année 2011 aura quand même donné une part belle au Japon. Et c'est une très bonne nouvelle !

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Ils ont marqué 2011 : le top 3 des incontournables

Il faudra un jour que je prenne le temps de lui rédiger la review pleine de superlatifs qu'il mérite, mais JIN reste vraiment le grand drama de l'année. Par la richesse des thématiques abordées, la reconstitution historique d'une époque qu'il a permis, la solidité de ses intrigues et la consistance de son écriture, il s'impose avec cette deuxième saison une des séries incontournables de 2011.

Le second drama que je retiendrai a battu des records d'audience cet automne au Japon, franchissant la barre des 40% de part de marché pour son final. Kaseifu no Mita est une série qui m'a beaucoup surprise. En ouvrant la voie à une réflexion sur la famille, elle aura su habilement saupoudrer l'ensemble d'une pointe de mystère grâce à un personnage central très troublant. Un mélange des genres qui lui aura permis de se démarquer de manière très convaincante.

Enfin, le troisième drama qui mérite d'être cité, dans un genre encore une fois très différent, sera Shinya Shokudou. Plus qu'un simple food-drama, c'est une série qui relate avec justesse et sobriété, tout en laissant parfois place à beaucoup d'émotion, des tranches de vie ordinaires. Il s'adresse aux papilles gustatives, mais aussi à l'affectif d'un téléspectateur qui adopte vraiment ce restaurant de minuit dont il souhaiterait lui aussi pousser la porte.

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Les chaînes qui me parlent : NHK et WOWOW

S'il faut toujours se garder de faire des généralités dans les grilles des programmes, je me rends compte que malgré tout, si le synopsis compte, la chaîne de diffusion aussi. J'ai tendance à aller plus naturellement vers une série de NHK ou de WOWOW. Pour la première, c'est Gaiji Keisatsu, puis Hagetaka qui avaient initié ce mouvement l'an passé. Cette année, Kurumi no Heya ou encore Last Money ~ Ai no Nedan n'ont fait que confirmer que cet éclairage toujours très sobre du Japon, avec une dimension souvent sociale, était ce que je recherchais. Sur le câble, c'est ce chef d'oeuvre qu'est Soratobu Taiya, rattrapé en mai, qui aura été sans doute le j-drama contemporain le plus marquant visionné en 2011 (il date de 2008). Puis Marks no Yama m'aura pareillement prouvé que WOWOW maîtrise les codes du thriller, avec toujours une volonté de dépeindre un certain versant de la société japonaise. Mais je vous rassure : j'ai bien conscience que l'on trouve des oeuvres tout aussi intéressantes sur les autres chaînes, un tanpatsu comme Hei no Naka no Chuugakkou, sur l'enseignement en milieu carcéral l'a bien prouvé.

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Les genres avec lesquels j'entretiens des rapports ambivalents : les high school dramas et les comédies

La télévision japonaise s'intéresse toujours beaucoup au lycée, et n'aime rien tant que d'y parachuter des enseignants, à la profession parfois sans rapport, et aux méthodes plus ou moins expérimentales. Après avoir été initiée aux séries asiatiques avec les high school dramas japonais, j'ai longtemps été allergique à ce genre, refusant de remettre un pied dans un établissement scolaire. Et puis, cette année, c'est l'affiche d'un drama qui a retenu mon attention : celle de Suzuki Sensei. En me renseignant, j'ai vu que le scénariste était celui de Gaiji Keisatsu. Il ne m'en a pas fallu plus pour me lancer. Je me suis retrouvée devant un j-drama intéressant, très peu fantaisiste ou idéaliste, avec une volonté de réalisme tant du côté des enseignants que des élèves. Les sous-titres ne semblent malheureusement pas vouloir sortir au-delà du cinquième épisode, mais gardons foi !

Un autre genre qui ne manque pas à la télévision japonaise et avec lequel j'ai souvent des difficultés, ce sont les comédies. Mon incapacité à adhérer à Don Quixote l'aura encore une fois prouvé. Mais cette année, j'ai eu aussi une bien belle surprise devant Yuusha Yushihiko to Maou no Shiro : il s'agit d'une parodie délirante dans l'univers des jeux de rôle qui m'aura fait rire comme rarement. Et puis, dans un autre registre, les comédies policières auront également su faire mouche : BOSS a été un divertissement dynamique et sympathique que j'ai beaucoup aimé, tandis que Meitantei no Okite et son approche décalée du genre policier a aussi été une bien belle découverte.

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Le genre que j'aime toujours, peu importe le pays : l'historique

Les dramas historiques japonais restent pour moi une terre inexplorée. A l'exception notable de JIN, c'est surtout au XXe siècle que je me suis intéressée en 2011. Fumou Chitai, qui dépeint le redressement du Japon et de son héros après la Seconde Guerre Mondiale, aura été, par sa richesse et sa qualité, une vraie claque téléphagique. Une révélation. Des tanpatsu comme Hotaru no Haka (Le tombeau des lucioles) ou encore Ryuuten no Ouchi - Saigo no Koutei (Princess Hiro) auront permis de compléter cette plongée dans le milieu du XXe siècle.

La prochaine étape, logique, serait de remonter encore le temps : je caresse le projet depuis longtemps de me lancer dans un taïga, Ryomaden étant tout indiqué, mais le nombre d'épisodes, pour l'instant, me fait toujours hésiter.

 

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QUELQUES INSTANTANES CHOISIS

Les effets spéciaux les plus marquants de l'année :

Quand vous ne disposez d'aucun budget et que vous devez faire une série de fantasy, il y a plusieurs solutions. Soit vous bricolez malgré tout des FX chancelants, soit vous prenez parti de votre manque de moyens et décider de l'exploiter... C'est ce qu'a réussi Yuusha Yushihiko to Maou no Shiro.

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Il y a de nombreuses raisons qui expliquent pourquoi ce drama a su me faire littéralement pleurer de rire devant mon petit écran.


Le drama le plus goûteux :

Vous avez déjà senti vos papilles frétiller devant un plat montré à l'écran, presque pu sentir l'odeur embaumant la pièce où cette viande et ces légumes cuisent, ressenti une irrésistible envie de vous mettre au fourneau pour exécuter la recette de cuisine sur laquelle l'épisode se conclut ? Et bien Shinya Shokudou, c'est tout ça, et beaucoup plus encore !

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Le drama avec les plus beaux paysages :

On peut sans doute adresser un certain nombre de reproches à Nankyoku Tairiku (je n'ai vu que le pilote à ce jour, donc je me garderai de tout jugement définitif), mais certainement pas le dépaysement occasionné dans cet espace enneigé qu'est l'Antarctique.

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Le professeur de l'année :

Il est une des raisons pour laquelle Suzuki Sensei a retenu mon attention. Certes, vous allez objecter qu'Akira Suzuki développe quand même des fantasmes très suggestifs sur une de ses élèves, qu'il soigne si bien sa popularité auprès des lycéens qu'il écoeure certains de ses collègues qui ne peuvent rivaliser... Mais malgré tout, il reste un prof sincèrement attentionné. Peut-être est-ce d'ailleurs son humanité, et la faillibilité qu'on perçoit, qui font justement sa force.

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Jusqu'au mois d'octobre, je n'avais jamais entendu parler de Hasegawa Hiroki (aussi à l'affiche de Kaseifu no Mita). A l'avenir, je surveillerai d'un oeil plus attentif sa filmographie.


La guest-star sud-coréenne de l'année :

Parce que je ne changerais quand même jamais complètement...

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Lee Byung Hun, dans Gaikoukan Kuroda Kousaku


MON TOP 3 des meilleures chansons utilisées en ending :

Si je suis longtemps restée assez réservée face aux OST des j-dramas, disons-le sans détour, 2011 aura été l'année des révélations ! C'est donc l'heure de faire amende honorable pour leur rendre hommage. En terme de composition uniquement instrumentale, des dramas comme Kurumi no Heya se sont révélés très originaux. Mais, surtout, les coups de coeur se sont vraiment enchaînés sur les chansons utilisées en générique d'ouverture ou de clôture. Les dramas ont toujours été mon vecteur principal de découvertures musicales, mais, cette année, dans mon lecteur mp3, les artistes nouvellement découverts furent principalement issus de séries japonaises.

En fait, assez logiquement si on suit mes goûts musicaux généraux, ce que j'ai exploré, c'est le j-rock. Les albums de Superfly auront tourné en boucle grâce aux deux saisons de BOSS, ceux de ROCK'A'TRENCH grâce au générique d'ouverture de Suzuki Sensei... C'est donc avec beaucoup de difficultés que j'ai sélectionné 3 chansons parmi toutes celles qui ont marqué 2011.

3. "Beautiful Days", par SpyAir (Don Quixote)


2. "Ginga no Hoshikuzu", par Keisuke Kuwata (Control ~ Hanzai Shinri Sousa)


1. "Yasashiku Naritai", par Kazuyoshi Saito (Kaseifu no Mita)

 
 
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Les perspectives pour 2012 :

La bonne nouvelle, c'est que je n'ai jamais eu autant envie de m'investir dans des j-dramas qu'en 2011, et 2012 semble destinée à s'inscrire dans cette continuité. S'il est certain que je n'aurais jamais la même fascination que je peux éprouver pour la Corée du Sud et ses productions culturelles au sens large, sur un plan strictement télévisuel (et même un peu musical apparemment), le petit écran japonais propose des fictions qui peuvent me correspondre, dans des genres très différents. Donc au programme de 2012, j'ai envie de poursuivre ces découvertes, aussi bien de fictions récentes que de dramas plus anciens. En espérant y trouver le même bonheur qu'a été pour moi cette année 2011 au Japon !

(Bilan) Mon année sériephile 2011 en Corée du Sud

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En ce mercredi asiatique, développons quelque peu le bilan de mon année sériephile en Corée du Sud, c'est-à-dire qu'il s'agit d'évoquer ce que j'ai vu durant l'année en provenance de ce pays, que les séries aient été diffusées durant cette période ou qu'elles soient plus anciennes. Par rapport à 2010, le premier constat à faire, c'est que j'ai moins regardé de k-dramas. Il y a plusieurs causes : un temps libre qui a diminué, parallèlement une consommation de séries japonaises qui a augmenté. Les k-dramas conservent cependant ma préférence au sein du petit écran asiatique. L'attrait culturel plus général exercé par la Corée du Sud n'y est pas étranger (dépassant les seules séries, avec le cinéma, la littérature, la musique), mais c'est aussi le savoir-faire télévisuel que j'apprécie : l'émotion, l'attachement aux personnages, autant d'éléments qui font la force des k-dramas réussis.

Au niveau de l'offre, l'année 2011 a été un tournant important dans la télévision sud-coréenne. Elle a vu l'arrivée de nouveaux acteurs sur le marché des k-dramas : les chaînes du câble. A terme, la concurrence permise et le souffle d'air frais occasionné ne pourront qu'être positifs, les trois chaînes principales ayant jusqu'à présent exercé un monopole qui pouvait finir par se scléroser. Pour le moment, la première conséquence pour le téléspectateur aura été encore plus d'arbitrages à faire et surtout plus de séries qui restent sans sous-titres, donc inaccessibles. Si cette évolution du paysage télévisuel engage surtout le futur, que reste-t-il de mon année sériephile en Corée du Sud ?

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Ils m'ont marqué : le top 3 des incontournables

Chacun à leur façon, dans des genres très différents, trois dramas se démarquent au sein de la production de 2011. Il faut tout d'abord citer White Christmas : il est ce que j'appelle un otni (objet télévisuel non identifié) qui a admirablement su jouer avec mes nerfs pour proposer un drama court (8 épisodes) sortant des canons traditionnels du petit écran sud-coréen. Ce thriller psychologique s'est distingué aussi bien par son histoire intense et déroutante, que par son esthétique glacé avec une réalisation parfaitement maîtrisée.

Dans un autre registre, mon second coup de coeur de l'année est un k-drama passé injustement inaperçu au sein de la blogosphère : President. Portée par un excellent casting, cette série a su faire siens les codes narratifs les plus classiques du petit écran sud-coréen pour les entremêler avec un enjeu d'une autre dimension : la quête du pouvoir. Sans être exempt de défaut, President est un drama très solide et consistant qui, sans excès et avec un savoir-faire rodé, s'est admirablement imposé dans sa thématique politique.

Enfin, le troisième drama que je retiendrai est un divertissement d'action enthousiasmant et plaisant à suivre : City Hunter. A priori l'idée d'adapter de façon très libre le manga éponyme pouvait laisser perplexe, mais ce drama m'aura agréablement surprise : il a su trouver le juste équilibre entre tous les genres et les tonalités qu'il aura alternés, oscillant entre vengeance et romance, pour présenter finalement un cocktail très appréciable.

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Au paradis des rom-coms : des séries sympathiques, mais un ingrédient manquant

La Corée du Sud est le paradis des comédies romantiques. 2011 n'aura pas remis en cause ce fait, proposant une offre riche en variantes et autres déclinaisons du genre. Les rom-coms restent ce petit bol d'air frais qui sait me mettre du baume au coeur lorsque la vie est trop grise. Une heure durant laquelle il est possible de s'évader, de rire de bon coeur devant les déboirs improbables des protagonistes ou de fondre littéralement devant une scène romantique écrite avec une justesse troublante. Elles font partie des rares à avoir une clé vers mon coeur. Cinq ont su retenir mon attention cette année.

Le divertissement décomplexé : Flower Boy Ramyun Shop
La romance plus mature : Can't Lose
Le drama le plus excessif : The Greatest Love
Le drama le plus rafraîchissant : Protect the boss
Le drama le plus old school : Lie to me

Si, quantitativement, 2011 n'a pas dépareillé, je dois bien avouer qu'il a cependant manqué un ingrédient à chacune des séries précédemment citées pour véritablement me conquérir. Elles ont été plaisantes à suivre, avec leur lot de scènes réussies, même si ces dernières étaient parfois un peu perdues dans l'inégalité qualitative de la série (le cola kiss de Lie to me en étant l'exemple le plus éclatant). Mais, au-delà de leurs forces et de leurs faiblesses, aucune n'a suscité de coup de foudre irrationnel et démesuré, comme avaient su le faire Coffee House ou Secret Garden l'an dernier. C'est très subjectif, mais je n'ai ressenti cette magie que de façon trop intermittente, Flower Boy Ramyun Shop restant sans doute celui qui s'est le plus rapproché de ce graal si précieux.

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Au paradis des historiques : les sageuks

L'autre grand genre phare en Corée du Sud, ce sont bien sûr les sageuk. Sur ce plan, 2011 fut surtout une année crève-coeur en ce qui me concerne : les dramas historiques sont rarement courts, et j'ai limité au maximum mon investissement dans de trop longues séries. Une seule exception notable, Gye Baek. Ce drama rassemble tous les ingrédients d'une tragédie épique (la chute de Baekje). Il est extrêmement classique. Mais il est surtout parcouru par un souffle qui représente l'âme de ce genre et pourquoi je l'apprécie. Gye Baek n'est certainement pas un incontournable, mais il m'aura apporté ce que j'en demandais : me faire vibrer en m'attachant vraiment à ses personnages.

A côté, je me serais investie, pas toujours jusqu'au bout, dans divers autres sageuk : Warrior Baek Dong Soo a été un drama d'action divertissant, soignant l'art de la mise en scène, et qui a eu ses bons moments ; Tree with deep roots aura manqué d'un lead-in convaincant, mais a développé des thèmes très intéressants autour du règne du roi SeJong et ses réflexions sur le pouvoir. Enfin, Yacha n'a pas démérité dans un genre action sanguinolant très sombre. Beaucoup de dramas historiques figurent cependant sur ma liste à rattraper, à commencer par The Princess Man

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Les grands rattrapages :

Si nombre de dramas de 2011 m'ont laissé sur une impression un peu mitigée, en revanche, les rattrapages auront permis de revitaliser ma passion durant les périodes de doute. Il y a tout d'abord eu le visionnage de dramas historiques courts (ce qui est assez rare) qui ont su allier solidité du scénario et reconstitution historique minutieuse et captivante : Conspiracy in the court, tout particulièrement, est un petit bijou que je recommande à tout amateur de série historique ; et Eight Days Mystery of Jeong Jo Assassination a aussi été une belle découverte.

Enfin, j'ai surtout eu l'occasion de terminer l'année en beauté, puisque le dernier k-drama visionné fut un classique (de 1995) qui mêle émotionnel et politique avec une maîtrise rare : The Sandglass est un des meilleurs et des plus intéressants dramas qu'il m'ait été donné de voir, passionnant du fait de tout ce qu'il représente et des évènements historiques qu'il relate, en nous plongeant dans la tourmente politique de la Corée du Sud des années 70 et 80.

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QUELQUES INSTANTANES CHOISIS

La coupe de cheveux la plus attentatoire à la dignité humaine de l'année :

Toute production télévisée a dans son staff des stylistes plus ou moins expérimentaux. Parmi eux, il y en a qui sont prêts à tout pour faire en sorte que certains personnages détonnent ou se démarquent devant la caméra. Parfois l'initiative apporte un vent de fraîcheur aux acteurs qui en bénéficient, d'autres fois le résultat laisse plus... perplexe ?

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Birdie Buddy


Les choix stylistiques de l'année :

Le milieu du showbizz a ses propres codes vestimentaires. Vu de l'extérieur, il n'est pas rare que l'on s'interroge sur les choix de nos stars : sur telles robes ou tels costumes, voire sur l'opportunité de certains accessoires auxquels elles semblent irrationnellement attachés. Et c'est peu dire que The Greatest Love aura pleinement assumé, et même encouragé, l'image renvoyée par ce milieu.

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Tenue discrète pour une "mission" d'infiltration dans un hôpital...


Le prix du drama le plus hémoglobineux de l'année rassemble deux ex-aequos :

Pour bien montrer aux téléspectateurs qu'ils sont sur le câble, non sur les grandes chaînes, la recette est relativement universelle (demandez à HBO et Showtime). Les réalisateurs des dramas diffusées par les premières ont à leur disposition deux grands moyens, auxquels ils ne vont pas hésiter à recourir : le sexe et l'hémoglobine. Cela permet dans certains cas une libéralisation des moeurs rafraîchissante (comme dans I need romance). Dans d'autres cas, le tableau rendu est un peu plus excessif. Surtout du point de vue de l'hémoglobine. Mais cela a le mérite de donner des dramas d'action sacrément mouvementés !

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Yacha (1er) et Little Girl K (Killer K) (2e)


Le prix des combats les mieux chorégraphiés :

Il y a plusieurs façons d'aborder les combats dans un sageuk. Il y a les tenants d'une approche réaliste, les artistiques qui tendent vers un style volant très wuxia, ceux qui exaltent la force physique, ceux qui ont les moyens d'embaucher des cascadeurs pour réaliser les figures les plus improbables, ceux qui ont un budget effets spéciaux conséquent à exploiter... Les dramas historiques de l'année auront chacun reflété une école particulière, mais c'est Warrior Baek Dong Soo qui aura le mieux tiré son épingle du jeu, en réservant à ses téléspectateurs les confrontations aux chorégraphies les plus enthousiasmantes.

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Le prix du  drama le plus musicalement convaincant de l'année :

L'année 2011 a été musicale : Dream High, Heartstrings, The Musical, voire What's up (même sans sous-titres). Sauf qu'il faut bien l'avouer, le seul à réellement avoir su parler à mes goûts musicaux a, sans surprise, été un drama special de KBS, Rock Rock Rock, un biopic sur le guitariste-compositeur du groupe Boowhal (avec No Min Woo dans le rôle principal). Musicalement, ça donne ça par exemple. Je ne vous cache pas que ces chansons n'ont pas quitté mon lecteur mp3 de l'année.

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Le drama le plus VDM :

Commencer l'année en étudiante dans une université prestigieuse. Se faire harceler sexuellement par son professeur. Être considérée comme une menteuse une fois les accusations portées à la police. Se faire exclure de son université. Retrouver sa mère qui, dans une confrontation avec les hommes de main d'une entreprise de construction, est grièvement blessée. S'endetter pour payer l'opération chirurgicale qui peut la sauver. La voir malgré tout mourir sur la table d'opération. Se retrouver conduite de force dans un bar à hôtesse pour y rembourser ses dettes. Tout ça en deux épisodes. VDM.

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The Empress


La créature fantastique de l'année :

Si l'an dernier avait été placé sous le signe du gumiho, en 2011, il fallait bien que la Corée du Sud soit à son tour gagné par l'attrait exercé par ces créatures aux dents trop longues et à la faim dangereuse. Les k-dramas n'auront donc pas échappé à la vague vampirique. Si j'ai eu l'occasion de rattraper une série plus ancienne sur ce thème, très poétique et contemplative, Freeze, il me reste à progresser dans celui qui représente vraiment ce genre : Vampire Prosecutor.

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Le baiser de l'année :

Le baiser dans une comédie romantique est une des étapes clés par excellence. Plus encore que la première rencontre (celle-ci ayant, sans vouloir faire de généralisation excessive, invariablement lieu de la plus explosive des façons sur un qui pro quo improbable), le ou les baisers du couple principal doivent être une des scènes qui restera associée au drama dans la mémoire du téléspectateur. Les scénaristes et réalisateurs rivalisent ici d'imagination pour marquer durablement. L'an dernier, c'était le baiser dans la cabine téléphonique de Coffee House qui m'avait fait fondre devant mon petit écran. Cette année, c'est un drama qui n'aura sans doute pas tenu toutes ses promesses faites sur le papier, mais dont la scène du baiser sera certainement restée : Lie to me (non, je ne fais pas mon choix dans cette catégorie uniquement en fonction des participants au baiser en question).


Le "cola kiss" de
Lie to me


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Les perspectives pour 2012 :

2011 aura été satisfaisante, mais assez frustrante en raison des arbitrages si nombreux qu'il a fallu faire. J'ai l'impression de m'être trop dispersée en testant un certain nombre de dramas qui ne méritaient pas les 5/6 heures que j'ai bloquées pour eux. Ces derniers mois, vous avez dû vous en rendre compte, j'ai pris du recul avec le visionnage "en direct de diffusion". Pour avoir moins de déceptions et surtout pouvoir pleinement en profiter, j'ai envie de plus sélectionner en amont. Dans les faits, cela ne veut pas dire que les reviews avec les premières impressions sur un drama vont cesser (je ne peux pas regarder un drama par semaine), mais elles seront moins nombreuses et éventuellement interviendront après un visionnage plus avancé dans le drama. Par ailleurs, je veux aussi prendre le temps de rattraper des dramas plus anciens disponibles, The Sandglass m'ayant confirmé qu'il y avait beaucoup à explorer sur cette voie. Un des projets auxquels j'ai envie de consacrer les prochains mois, c'est Eyes of Dawn dont le sous-titrage est en cours. J'ai aussi entamé un cycle de revenge drama avec Resurrection, et The Devil devrait suivre. J'aimerais aussi prendre mon courage à deux mains et essayer de me réconcilier avec les mélodramas.