30/01/2013
(K-drama / Pilote) A Wife's Credentials : un double portrait, de femme et de société, d'une authenticité rare
Après un mois de janvier à teneur très japonaise, retour en Corée du Sud en ce mercredi asiatique ! La semaine dernière, je projetais de m'intéresser aux nouveautés. Malheureusement ce début d'année n'est pas particulièrement enthousiasmant dans le petit écran du Pays du Matin Calme. Plutôt que de perdre un billet et quelques heures précieuses à vous expliquer en quoi Level 7 Civil Servant est une déception à oublier, je me suis tournée vers les dramas sud-coréens de 2012 que je souhaitais rattraper. A Wife's Credentials figurait en bonne place sur cette liste (différentes reviews publiées en cours de visionnage, mais aussi celle d'Eclair il y a quelques semaines, s'étaient assurées de piquer ma curiosité). Et, incontestablement, les débuts de ce k-drama ont tout pour qu'il devienne mon premier coup de coeur de l'année.
A Wife's Credentials a été diffusé sur la chaîne câblée jTBC, du 29 février au 19 avril 2012, à raison de deux épisodes par semaine les mercredi et jeudi soirs. L'écriture a été confiée au scénariste Jung Sung Joo. La série compte 16 épisodes d'une durée d'une heure environ. On retrouve dans ce drama un naturel et une authenticité rares. Mais en plus de cette justesse, la richesse de A Wife's Credentials tient au fait que la série offre un double niveau de lecture des plus intéressants : tout en parlant de relationnel et d'humain, en dressant un beau portrait femme, elle s'arrête aussi sur la société sud-coréenne actuelle, en traitant notamment de l'enjeu représenté par l'éducation. Un drama qui interpelle donc à plus d'un titre.
[La review qui suit a été écrite après le visionnage des 4 premiers épisodes.]
Seo Rae est une femme au foyer qui a passé ces dernières années à s'occuper de son fils Gyeol, de santé fragile, assurant son éducation. Son mari, reporter dans une chaîne de télévision, issu d'une famille aisée, avait jusque là soutenu ses efforts. Mais Gyeol va mieux et semble ne plus avoir d'excuse pour ne pas rejoindre les exigences modernes du système éducatif sud-coréen. La pression est d'autant plus forte sur le couple que la belle-famille de Seo Rae les encourage vivement à prendre les choses en main pour le futur de Gyeol. En dépit des réticences de Seo Rae, ils déménagent finalement dans un nouveau quartier, Daechi-dong, où toutes les conditions sont réunies pour lui proposer la meilleure éducation possible - et la plus intensive.
Seo Rae découvre un nouvel environnement auquelle elle doit rapidement s'adapter : la quête de réussite scolaire menée par les parents pour leur progéniture a conduit à une course à l'enseignement privé qui bat son plein à Daechi. La concurrence et la compétition y sont exacerbées. Si Seo Rae avait pu jusqu'à présent préserver Gyeol de toute cette pression, la voilà désormais contrainte d'essayer de lui faire intégrer un des plus recherchés hagwons, qui est censé ouvrir la voie vers des études et un avenir brillants. La mère de famille fait de son mieux, mais peine à assimiler tous ces codes. Un mal de dent de Gyeol la conduit dans un cabinet dentaire, où elle rencontre un dentiste dont la simplicité et la gentillesse détonne dans ce quartier qui lui semble si hostile. Lui apportant un réconfort inattendu, il éveille chez elle des sentiments qu'elle croyait ne plus jamais être améne à ressentir.
Le premier aspect très intéressant de A Wife's Credentials est la manière dont ses débuts nous introduisent dans la société sud-coréenne d'aujourd'hui, dépeignant un système éducatif qui s'est emballé, repoussant désormais les limites de tous ses acteurs. Dans le domaine de l'enseignement, se sont en effet engagées une course effrénée à l'excellence et une compétition exacerbée auxquelles doivent sacrifier parents et progénitures pour assurer un futur qui passe nécessairement par l'admission dans une université prestigieuse, laquelle vient consacrer des études secondaires aussi brillantes qu'acharnées. Cette course à l'éducation implique des sacrifices importants, mais a aussi un prix. Suivant le lieu habité et l'établissement fréquenté, les élèves ne sont pas égaux. D'autant que la compétition a été portée à un autre niveau avec la généralisation du recours à des instituts d'éducation privés, que l'on appelle les hagwons ("Après l'école, c'est encore l'école" expliquait par exemple ce reportage datant d'il y a 3 ans dans Télérama). Les premiers épisodes de A Wife's Credentials dressent un portrait sans complaisance de la manière dont ce système s'organise et à quel point il est socialement assimilé et perpétué.
Pour mettre toutes les chances du côté de leur fils, Seo-Rae et son mari se rallient, avec un peu de retard, à cette compétition qui démarre désormais dès le plus jeune âge. Le pilote est ici hautement symbolique, puisque la première conséquence de leur décision est la nécessité de déménager. Habitant Séoul, ils franchissent le fleuve Han pour s'installer dans le quartier de Daechi-dong, qui dépend de Gangnam-gu (un nom qui, à moins que vous n'ayez séjourné sur Mars au cours de ces six derniers mois, ne peut vous être inconnu, du fait d'une chanson qui, malgré vous, trotte forcément dans un coin de votre tête). Gangnam est l'arrondissement le plus huppé de la capitale sud-coréenne. En son sein, Daechi-dong est le quartier par excellence où se matérialise cette course à l'éducation, avec la plus forte concentration de hagwons. Pour réussir l'examen d'entrée à une prestigieuse école internationale, le premier objectif que se fixe la famille est de faire en sorte que Gyeol intègre un de ces instituts les plus reconnus. Au cours des diverses péripéties qui vont aboutir à cette admission, A Wife's Credentials prend le temps d'éclairer l'implication des parents - notamment des mères (les "gangnam mothers") - dans l'éducation de leur progéniture, soulignant la pression sociale omniprésente qui s'est installée.
Dans cet environnement ultra-concurrentiel, où règne un jeu perpétuel des apparences derrière lesquelles, souvent, une situation plus difficile se dissimule, il est logique que Seo Rae étouffe vite. Détonnant dans un quartier aux moeurs bien codifiées, elle doit aussi supporter les remarques blessantes de sa belle-famille et les reproches d'un mari qui s'est désormais totalement désolidarisé des choix qu'ils avaient pu faire pour Gyeol lorsque ce dernier était malade. A Wife's Credentials insiste sur la solitude de cette mère de famile, dont la volonté et la dévotion à son fils forcent l'admiration. S'esquisse avec substilité et pudeur un portrait de femme, touchant et attachant, très humain, auprès de laquelle le téléspectateur s'investit. Le tournant relationnel déterminant que prend le drama suite à sa rencontre avec le dentiste, Tae Oh, achève de compléter et de nuancer le personnage. Ne se réduisant pas à son rôle de mère ou d'épouse, elle s'humanise grâce à l'éveil d'émotions et de sentiments enfouis. La relation qui s'esquisse alors, oscillant entre les soudaines impulsions venant du coeur et les tiraillements de la raison, sonne très juste.
Il faut ici saluer un des grands atouts de ce drama, sur lequel toute la narration peut s'appuyer : son écriture résonne toujours avec une authenticité rare. A Wife's Credentials demeure une fiction ; et elle va user de codes narratifs classiques pour dramatiser et romancer le quotidien de Seo Rae, dans ses heurts avec les mères bien établies de Daechi comme dans son rapprochement avec Tae Oh. Mais les évènements relatés et les coïncidences sur lesquelles la série joue ne lui font jamais perdre l'aura de naturel qui caractérise l'ensemble. Plus encore, le drama a la faculté rare de mettre en scène des instants ordinaires, presque anecdotiques, en étant capable d'en faire ressortir une symbolique ou des émotions fortes. En parfait contraste avec les vexations régulières subies par Seo Rae, les passages où surgit soudain une chaleur humaine inattendue semblent chargés d'une pointe d'émerveillement, qui touche tout particulièrement le téléspectateur. La scène où Tae Oh, encore un inconnu, ramène le vélo volé de Seo Rae, est sans doute la première des scènes de ce genre qui marque durablement. Autre exemple de la palette émotionnelle à disposition du scénariste, le passage où Seo Rae rend visite à sa mère, malade qui ne le reconnaît plus, offre quelques instants profondément touchants qui serrent vraiment le coeur. En résumé, le drama trouve un équilibre à saluer : il romance certes une histoire simple, mais sans jamais paraître artificiel, n'y sacrifier la justesse des réactions et des sentiments dépeints.
Convaincant sur le fond, A Wife's Credentials est également un drama particulièrement abouti sur la forme. Sa réalisation réussit à merveille à capturer les subtilités de certains instants, ayant compris qu'un simple geste ou un plan un peu éloigné peut être tellement plus parlant que mille mots. La caméra adopte une approche posée, subtile et assurée, qui confère une dimension supplémentaire au récit, avec une photographie également travaillée. Par ailleurs, le drama exploite aussi de manière intéressante un arrière-plan musical très riche : au sein de ce dernier, on trouve principalement des chansons occidentales, qu'il s'agisse de reprises ou d'originales, qui viennent accompagner ou impulser une tonalité vraiment intéressante à l'ensemble. Si certaines musiques accompagnent parfaitement des passages marquants, d'autres jouent à merveille sur un certain décalage. C'est ainsi que vous pourrez vous balader sur le fleuve Han au son d'une cover de "Aux Champs-Elysées", ou encore voir votre coeur s'envoler sur Yesterday Yes A Day de Jane Birkin... Pour un aperçu des chansons présentes, je vous conseille notamment cet article qui en réunit un certain nombre.
Enfin, A Wife's Credentials bénéficie d'un casting solide et homogène qui prend bien la mesure de la tonalité particulière de ce drama, et de son parti d'authenticité. Seo Rae est interprétée, avec justesse et une chaleur humaine qui sait susciter de l'empathie, par Kim Hee Ae (Snow Flower, Midas). Face à elle, Lee Sung Jae (The Lawyers of The Great Republic Korea, Rascal Sons) incarne Tae Oh, ce dentiste investi et sincèrement préoccupé par ceux qui l'entourent, qui ne reste pas non plus indifférent à Seo Rae. Lee Tae Ran (Comrades) joue la directrice du hagwon qui va prendre sous son aile Seo Rae et Gyeol - ce que Seo Rae ne découvre qu'ensuite est qu'elle est aussi la femme de Tae Oh . Et Jang Hyun Sung (Jejoongwon, Vampire prosecutor) est le mari de Seo Rae, devenu le stéréotype du sud-coréen ayant professionnellement réussi et ayant assimilé tous les codes concurrentiels de cette société aisée, entendant voir son fils perpétuer ce succès. On retrouve également Park Hyuk Kwon, Im Je Noh, Lee Jung Gil, Nam Yoon Jung, Choi Eun Kyung, Lee Han Na, Im Sung Min ou encore Nam Neung Mi.
Bilan : Dotée d'une écriture privilégiant la justesse et l'authenticité, A Wife's Credentials est un drama sobre empreint d'un naturel rafraîchissant, sachant se montrer tour à tour sensible, poignant ou léger. S'il suit une trame très simple, il se démarque cependant par la richesse de son propos et des thèmes abordés. Tout en esquissant avec subtilité un portrait de mère de famille et de femme attachant et nuancé, la série n'en dresse pas moins en arrière-plan le tableau sans complaisance d'une société sud-coréenne engagée dans une course à l'éducation effrenée, source d'une concurrence et d'une pression sociale exacerbées. Ce récit dense bénéficie en plus d'une mise en scène à l'esthétique soignée dont une bande-son riche et diversifiée vient parfaire la tonalité.
A Wife's Credentials signe donc des débuts extrêmement prometteurs. A suivre avec attention.
NOTE : 8/10
Une bande-annonce du drama (avec une chanson de l'OST) :
Une autre bande-annonce du drama (avec une chanson de l'OST) :
10:12 Publié dans (Séries asiatiques) | Lien permanent | Commentaires (10) | Tags : k-drama, a wife's credentials, jtbc, kim hee ae, lee sung jae, lee tae ran, jang hyun sung, park hyuk kwon, im je noh, lee jung gil, nam yoon jung, choi eun kyung, lee han na, kim sung kyung, nam neung mi, jang so yun, choi da in, im sung min, son sung joon, jung han yong, kil hae yun, yook mi ra, hong sung sook, kang chan yang | Facebook |
Commentaires
Je suis heureux que le drama te plaise.
J'ai moins été convaincu par la bande son, par contre, c'est une approche que je comprends (et respecte), mais là c'est une question de sensibilité je pense.
Si ma mémoire est bonne, la critique de The Vault avait soulevé un point intéressant que ni toi ni moi n'avons repris, c'est le soin apporté au décor. On sent que l'appartement est un lieu de vie, et pas un "décor" justement. Alors que la majorité des fictions coréennes sont des vitrines d'un mode de vie, beaucoup de soin et d'attention aux détails a été donné aux prises de vue.
Je le redis encore ici, mais pour moi, c'est tout simplement le meilleur drama de 2012 (avec en seconde et troisième place Can we get married et Answer me 1997). Dire que ça fait un an qu'il a été diffusé, c'était long d'attendre les sous-titres !
On peut d'ailleurs remercier les chaînes câblées comme JTBC (et dans une moindre mesure TVN, plus axée ado) pour avoir donné un peu plus de diversité dans le paysage télévisuel coréen.
Le décalage est de plus en plus grand avec le big three (les trois chaînes coréennes traditionnelles : MBC,SBS,KBS). Le mois de Janvier est particulièrement cruel, tant j'ai enchaîné les séries sans saveur comme Queen of Ambition, Level 7 Civil Servant et même le dernier volet des Flower Boys sur TVN (Flower Boy Next Door).
Pour tous ceux qui répugnent à passer du côté des fictions coréennes, a wife's crédentials pourrait bien vous séduire par son traitement plus réaliste et mâture.
Merci pour ton article (comme toujours très bien rédigé), j'espère que cela donnera des idées à tes lecteurs !
Écrit par : Eclair | 30/01/2013
Bah alors, la série est complète et les sous-titres aussi, quand pense-tu la terminer? :p
Merci pour cette critique très bien faite, ça reprend la plupart des choses que j'avais remarquées. J'ai bien aimé l'OST, moi. ça donne de la légèreté au drama qui est déjà très sérieux et sonne vrai, je trouve que c'est une bonne chose, faut dire que je ne raffole pas des musiques de k-dramas hyper tristes et lourdes (ballades pop)...donc pour le coup A Wife's Credentials se distingue :)
8/10 ? Je mettrais au moins 9/10, mais j'imagine que tu attends de finir le drama. Je l'ai fini et je ne regrette pas d'avoir attendu presqu'un an pour les subs.
Écrit par : Mello | 30/03/2013
@ Mello : Il me reste un dernier tiers (manque de temps ces dernières semaines pour cause de travail). ;) Après je ne sais pas si j'y reviendrais pour un bilan complet, mais elle le mériterait sans doute tant elle est impressionnante.
Un très chouette drama, certainement incontournable. Et cela fait du bien de pouvoir l'apprécier pleinement ! (Comme tu le fais remarquer, on a failli se heurter à une absence de sous-titres.)
Écrit par : Livia | 04/04/2013
Je comprends :) Et puis faut dire que ce site est en effet riche en séries donc j'imagine le temps que ça demande en dehors du travail. Je vais élargir mes horizons d'ailleurs^^ (en termes de pays)
Merci encore!!
Écrit par : Mello | 09/04/2013
Aaaaaaah, je savais que je trouverai mon bonheur ici!
J'ai lu le pitch du drama, et j'ai tout de suite pensé "va voir du côté de chez Livia". Et voilà tes premières impressions qui renforcent mon envie de le voir.
C'est tout ce que j'aime, du moins, ça en a l'air! Le visionnage est pour bientôt.
On en reparle à ce moment là.
PS: Ca fait du bien de repasser par là.
Écrit par : Mapenzi | 01/07/2013
@ Mapenzi : Re-bienvenue, quel plaisir de te retrouver ! ;) J'ai été un peu débordée cette semaine, mais je tâche à tes mails et de laisser quelques commentaires sur ton nouveau blog dans les prochains jours (en tout cas, j'ai bien mis à jour ma blogroll !).
Concernant A Wife's Credentials : ce drama est ma-gni-fi-que. Un des meilleurs k-dramas de ces dernières années, une vraie perle aussi bien sur le fond que sur la forme. jTBC est vraiment une chaîne à surveiller en Corée du Sud depuis un an et demi. Si tu te lances dans de grands rattrapages, il faut vraiment que tu te penches sur ses dramas !
Hâte de te lire sur A Wife's Credentials, en espérant que tu apprécies autant que moi ;)
Écrit par : Livia | 07/07/2013
J'ai, cette fois, tout bien lu et mince, j'avais oublié à quel point, tu écrivais bien. Je suis jalouse de ta plume, je dois l'avouer.Tu mets un mot sur tout et ceux qui passent devant cet article sans aller jeter un coup d'oeil au drama sont de grand fous.
Pour parler du drama, il faut dire qu'avant d'arrêter mes visionnages, je n'avais pas été autant touchée depuis belle lurette. Le drama est tellement juste que ça fait mal à certains moments. Nombreux sont les moments où je me suis surprise à parler devant mon écran pour encourager notre héroïne et à rire quand elle se rebellait et remettait en place son idiot de mari.
Hormis, la romance qui est touchante, j'ai trouvé l'histoire parallèle (celle de la voisine et du beau-frère) super! On est témoin, on sait tout et on attend qu'une chose, que ça pète. J'étais ravie de savoir que cette famille indigne se détruisait de l'intérieur, un vrai plaisir (j'ai l'impression d'être une sorcière).
Bref, A wife's credentials est un second souffle pour moi, il me redonne goût aux dramas et il est la preuve qu'il n'est pas seulement et toujours question d'une fille pauvre et de jolis flower boys (bien qu'une petite "romcom" de temps en temps fasse du bien).
Merci pour cet EXCELLENT article.
PS: Par contre, tu comptes poster ton avis final?
Écrit par : Mapenzi | 13/07/2013
@ Mapenzi : Très heureuse que tu aies apprécié cette belle perle de drama ! Merci pour ton retour !
C'est vrai que A Wife's Credentials est une jolie bouffée d'air frais, et prouve la diversité du paysage télévisuel sud-coréen, en adaptant les canons les plus classiques.
Je ne pense pas pour le moment faire de billet bilan, l'article est déjà pas mal complet au niveau des thèmes du drama. Il y aurait des choses à ajouter sur les développements des familles et des relations, mais j'ai toujours un peu de mal à revenir en grand bilan après une première review le plus souvent par manque de temps. Quand je le fais, il faut que cela tombe sur une période de "vache maigre" à la télévision asiatique, et parce que j'ai vraiment envie de souligner mon enthousiasme pour le drama (ex. l'an dernier pour Answer me 1997). J'écrirai peut-être quelque chose pour le bilan de fin d'année ! ;)
Écrit par : Livia | 26/07/2013
Bonjour, où est-ce que je pourrais le trouver en vostfr quelqu'un pourrait bien m'aider svp.
Écrit par : Henny | 09/10/2014
Quelle brillante série! Une vraie perle!
Que je ne te remercierai jamais assez de m'avoir conseillé.
J'ai mis beaucoup de temps à finir AWC parce que cette série provoquait des émotions tellement intenses, que j'avais besoin de littéralement récupéré entre chaque épisode. Ce qui rendait aussi très compliquée de trouver un moment où je sois suffisamment disponible pour apprécier la série.
Paradoxalement il me semble pourtant que c'est le seul rythme possible pour réellement profiter de cette série, car l'intrigue se dénoue très lentement et les personnages évoluent par très petites touches (un peu comme si les scénaristes appliquaient la technique des peintres impressionnistes à leur oeuvre).
C'est donc une série qui se savoure mais qui ne peut se dévorer selon moi.
"Mais les évènements relatés et les coïncidences sur lesquelles la série joue ne lui font jamais perdre l'aura de naturel qui caractérise l'ensemble. Plus encore, le drama a la faculté rare de mettre en scène des instants ordinaires, presque anecdotiques, en étant capable d'en faire ressortir une symbolique ou des émotions fortes."
"En résumé, le drama trouve un équilibre à saluer : il romance certes une histoire simple, mais sans jamais paraître artificiel, n'y sacrifier la justesse des réactions et des sentiments dépeints."
C'est une analyse très juste que tu fais là.
Le parti pris naturaliste de la réalisation qui s'applique tant au jeu des acteurs, qu'à l'utilisation des décors intérieurs ou aux paysages est parfaitement maîtrisé par les réalisateurs pour établir le ton très authentique de la série et constituer une merveille d'équilibre avec les moments plus proches des standards des fictions tv romanesques.
Sans faire de généralités, j'ai le sentiment que cette recherche de sincérité et d'honnêteté vis à vis du public dans ce genre de séries tranches de vie est plus souvent couronnée de réussite chez les coréens que chez les britanniques et les américains.
Plus précisément, je prends personnellement plus de plaisir devant les fictions asiatiques qui réussissent ce pari là que devant les américaines (Rectify par exemple).
J'ai également était conquise par le choix de placer au centre des enjeux du drama un sujet aussi controversé que l'éducation et de le traiter avec un regard critique sur les pratiques en vigueur en Corée.
On a évoqué ensemble le classement Pisa sur twitter et il y aurait aussi beaucoup à dire sur le système francais, mais je doute sérieusement qu'on puisse voir un jour une série naître sur le sujet chez nous.
Le fait que le drama ait également une dimension féministe (en brossant un portrait vrai de femme qui parvient à accéder à l'indépendance en se débarrassant du poids des pressions sociales qui la forçaient au conformisme et l’empêchaient de tourner le dos à des relations abusives) m'a aussi beaucoup touché.
"Sobre, poignant, rafraîchissant, riche, subtil, dense, soigné..." Je reprends tous ces adjectifs que tu as utilisé dans ta critique à mon compte pour totalement les confirmer. Cette série est un sans faute est un "must see" comme disent les anglophones.
Écrit par : Titania | 30/11/2014
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