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08/02/2015

[Divers #3] Des séries à venir

Difficile de rédiger une "semaine en séries" quand on n'a pas eu l'occasion de regarder un seul épisode de série de la semaine. Au lieu de ressasser sur le temps qui file sans marquer la moindre pause, tournons-nous donc vers l'avenir. Il faut dire que dimanche prochain (15 février) débutera sur BBC1 une mini-série en 3 épisodes, adaptée d'un roman de J. K. Rowling, The Casual Vacancy (Une place à prendre, en version française) et qui est coproduite par la BBC et HBO. À défaut d'avoir lu le livre, je serai devant mon petit écran pour le casting rassemblé pour l'occasion (notamment pour Keeley Hawes - dont le Telegraph publiait une sympathique interview dimanche dernier).

En attendant, la bande-annonce de The Casual Vacancy :

01/02/2015

[Divers #2] Une semaine en séries : The Americans, Banana & une fin de week-end en musique


Poursuivons pour ce week-end (et peut-être encore pour le prochain) la nouvelle rubrique "Divers". Qu'est-ce qui a marqué ma semaine sériephile ?


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Mon événement sériephile de la semaine était le retour de The Americans aux États-Unis. La deuxième saison avait su complexifier à merveille l'univers de la série, entremêlant toujours plus les loyautés pour mieux les briser, tout en rappelant durement aux Jennings qu'aucune frontière n'existait entre le monde létal de l'espionnage auquel ils appartenaient et le cocon familial qu'ils avaient créé, ce fameux alibi initial dont le statut demandait plus que jamais à être défini. La troisième saison démarre dans la continuité directe des dilemmes sur lesquels la série nous avait quitté. Elle nous montre à nouveau que le danger est toujours là, permanent, capable de surgir sans prévenir au détour d'une soirée a priori anodine. Dans leur rôle d'espions, comme dans leur rôle de parents, les Jennings sont contraints de prendre, dans la précipitation, diverses décisions, peut-être déterminantes, jamais pleinement satisfaisantes, arbitrant tant bien que mal leurs priorités. La manière dont l'épisode souligne la précarité de leur situation apparaît comme un écho au contexte géopolitique qui voit l'URSS s'embourber en Afghanistan. À toutes ces tensions internes au bloc russe, qui contraignent les agents à prendre plus de risques pour mettre la main sur des informations vitales, s'ajoutent celles inhérentes à cette famille atypique où trop de choses demeurent irrésolues. Elizabeth et Philip n'ont jamais été totalement en phase sur ces questions ; confrontés à de nouveaux choix, les voilà pris dans une situation difficile à dénouer, qui dépendra sans doute aussi beaucoup de Paige. J'ai hâte de découvrir la suite.

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Pour le deuxième événement de la semaine, retraversons l'Atlantique. Seize ans après Queer as Folk, Russell T. Davies est revenu à la télévision britannique, en ce mois de janvier, avec deux nouveautés : Cucumber et Banana. Diffusée sur C4, Cucumber suit Henry, un quadragénaire qui voit le (relatif) calme de sa vie conjugale avec Lance bouleversé par différents événements. Banana, à destination d'un public plus jeune sur E4, propose plusieurs histoires courtes, indépendantes, s'inscrivant dans l'univers créé par Cucumber et jetant un éclairage sur d'autres protagonistes. La diffusion en parallèle de ces deux séries, avec la complémentarité permise par le double visionnage, est vraiment une intéressante expérience narrative. Le téléspectateur mesure ainsi comment un même thème peut être exploré et décliné à travers des tonalités et des approches différentes. Par-delà ces jeux d'écriture, je voudrais saluer cette semaine le deuxième épisode de Banana. En moins d'une demi-heure, il nous relate l'histoire de Scotty, une jeune lesbienne qui tombe éperdument amoureuse d'Yvonne, une femme mariée croisée dans le supermarché où elle travaille. C'est une passion soudaine qui surgit, aussi incontrôlable qu'incontrôlée. Elle ébranle la jeune femme, l'entraînant sur une dangereuse pente obsessionnelle qui menace de la perdre. Ce récit aurait pu prendre une tournure inquiétante, dramatique. Il se révèle avant tout simple et touchant, juste ce qu'il faut. Il émane de l'ensemble une sincérité surprenante, étrangement désarmante, portée par une écriture bien dosée et qui sonne juste. L'interprète de Scotty, Letitia Wright, capture parfaitement son personnage. Un épisode qui réussit donc à faire vibrer une corde sensible enfouie dans le cœur du téléspectateur - et c'est déjà beaucoup.
 


Enfin, pour terminer le week-end sur une note musicale, je vous laisse avec un petit extrait de la soundtrack de Banana qui ne manque pas de chansons parfaitement choisies. My Hands, par Grey Reverend :

25/01/2015

[Divers #1] Une semaine en séries : Wolf Hall, Blogosphère sériephile & Musique


Pour les semaines où je n'ai le temps ni de regarder des séries, ni de rédiger un long billet, voilà inaugurée aujourd'hui une rubrique "Divers" dans laquelle auront vocation à être rassemblés les billets des quelques dimanches de l'année où aucune review ne pourra être publiée. Ce sera l'occasion de revenir pêle-mêle sur divers éléments sériephiles de la semaine, tout en donnant quelques nouvelles et en respectant le rendez-vous dominical.

Pas mal de choses à dire côté nouveautés en Angleterre en ce moment. Si je n'ai encore eu le temps de jeter un oeil à Cucumber, la nouvelle série de Russell T. Davies, je retiens de ces derniers jours les débuts de Wolf Hall. Cette mini-série historique, adaptation des livres de Hilary Mantel, entraîne le téléspectateur dans le sillage de Thomas Cromwell, à la cour de Henri VIII. Le premier épisode est très prometteur : il pose parfaitement l'ambiance, esquisse des enjeux denses et, surtout, présente un Cromwell des plus intrigants. Sans précipitation, ni artifice, tout se met en place avec un juste dosage dans les tonalités. La réalisation, confiée à Peter Kosminsky (Warriors, The Project, The Promise), est immersive, bien accompagnée par une superbe bande-son. Le casting, mené par Mark Rylance, et au sein duquel on retrouve aussi Damian Lewis (dans le rôle de Henri VIII) ou encore Claire Foy (Anne Boleyn), s'annonce des plus solides. Tous les ingrédients semblent donc réunis pour réussir une très intéressante série historique, avec une toute autre approche du récit que celle proposée par The Tudors il y a quelques années sur Showtime. A surveiller.

Pour vous faire une idée, la bande-annonce :

 

L'autre élément que j'aimerais signaler nous vient de la blogosphère sériephile. Les lecteurs réguliers du blog le connaissent certainement : Greg a partagé au fil des ans nombre de découvertes internationales de séries méconnues, à travers les commentaires qu'il a pu laisser sur ce blog (c'est par exemple grâce à lui que j'ai découvert l'an dernier la soviétique Seventeen Moments of Spring). Il a très récemment ouvert un blog intitulé Tant de saisons.... Une lecture recommandée à tous les sériephiles curieux, amateurs de voyages par le petit écran et de petites perles, anciennes ou plus récentes, qui gagnent à être connues. En guise d'illustration, je vous conseille par exemple la lecture de son dernier billet, portant sur une série pakistanaise de 1998 : Alpha Bravo Charlie. Donc, à vos favoris!


Enfin, en guise de bonus, pour conclure ce dimanche sur une touche musicale, restons aux couleurs de Wolf Hall. Laissez-vous entraîner par cet extrait de la soundtrack de la mini-série - Cromwell's Theme - qui résonne dans mes oreilles depuis hier soir :

18/01/2015

(UK) Miranda : it has been "such fun" (et plus encore) !

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Chaque épisode de Miranda s'ouvre par une scène au cours de laquelle l'héroïne s'adresse directement aux téléspectateurs derrière leurs écrans. Ces brefs monologues face à la caméra oscillent entre clins d’œil, humour et rappel de certains événements pour introduire le thème du jour. En brisant ainsi d'entrée le quatrième mur -et en n'hésitant pas à réitérer l'exercice en cours d'épisode-, Miranda réussit quelque chose de précieux : elle établit instantanément une proximité et une complicité avec le téléspectateur, qu'elle continuera ensuite de cultiver.

Partant sur ces bases, regarder un épisode de cette série est une expérience sériephile à part. Le secret de Miranda ? Non seulement savoir faire rire aux larmes un téléspectateur entraîné dans cet ensemble coloré et animé, mais aussi permettre d'éteindre son petit écran avec un sourire obstinément accroché aux lèvres et le cœur un rien plus léger. Débutée en Angleterre fin 2009 sur BBC2, Miranda s'est achevée le 1er janvier 2015 sur BBC1, après trois saisons et deux épisodes spéciaux. L'occasion aujourd'hui de saluer une comédie dont on ressort toujours revigoré.

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Miranda est une œuvre burlesque et chaotique, agrémentée d'un petit grain de folie assumé. La série repose d'abord sur la personnalité de son héroïne. Déjouant et échappant aux codes sociaux qui l'étouffent, reine des maladresses qu'elle commet invariablement en tout type de situations -a fortiori si elle est dès le départ mal à l'aise-, Miranda est aussi quelqu'un d'extrêmement enjoué qui cherche toujours à préserver une imagination débordante qu'elle n'hésite pas à porter à l'écran par mille et une excentricités. Avec son sens de l'humour décalé -qu'elle partage avec joie avec le téléspectateur- et ses illusions qu'elle chérit, elle a l'art d'introduire une touche de fantaisie permanente dans son quotidien. Pour autant, la série ne se réduit pas un simple one-woman show, car l'entourage de Miranda joue également un rôle important dans la dynamique ambiante. Parmi les rôles clés, il y a sa mère, intrusive, décidée à marier sa fille coûte que coûte, avec laquelle Miranda ferraille tout en finissant invariablement par se laisser entraîner dans ses plans. Il y a aussi Stevie, meilleure amie et complice revendiquée, avec qui elle gère son magasin. Il y a enfin Gary, qui tient le restaurant d'à côté. Miranda et Gary, c'est une longue histoire, pleine de faux départs et de déraillements intempestifs, de mauvais timing perpétuels, dont l'issue -malgré toutes les dérobades- semble cependant toute tracée.

Jouant sur des ficelles simples et toujours très directes, ne reculant jamais devant le ridicule, favorisant tout autant les blagues de son héroïne tombant dramatiquement à plat que les jeux de mots inspirés, Miranda n'hésite pas non plus à abuser de running-gag à l'efficacité jamais démentie, tout en étant capable de construire des demi-heures tout en escalade, où l'on atteint en fin d'épisode des explosions proprement jubilatoires. Si elle est une comédie rare, c'est en premier lieu parce qu'elle est capable de -littéralement- faire rire aux larmes un téléspectateur surpris de s'être laissé happer avec tant d'entrain par cet ensemble. Mais si elle suscite tant d'affection, c'est aussi parce que son propos va au-delà du seul cadre de l'humour. Car derrière son vernis, tour à tour farfelu, vaudevillesque, ne souhaitant pas faire dans la finesse (et qui pourra rebuter certains), Miranda est aussi une série sur l'affirmation de soi, sur l'importance de préserver qui l'on est, peu importe que l'on rentre dans les cases pré-établies et attendues de la société. L'ultime épisode reflète parfaitement cet autre récit qui se déploie en filigrane, avec une Miranda qui s'accepte et, en un sens, grandit, assumant qui elle est et ce qu'elle veut faire de sa vie. Il est impossible d'y rester insensible. Quelque part, au milieu de tous ces fous rires qu'elle a su si bien déclencher, Miranda est une série qui a touché et interpelé grâce à un propos bien plus riche qu'il n'y semblerait au premier abord. Une fiction que d'aucuns qualifieront -avec justesse- de vitale et nécessaire, à plus d'un titre.

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Souvent burlesque, toujours décalée, invariablement sincère jusque dans ses excès, Miranda est une comédie un peu à part, à l'écriture très personnelle. Miranda Hart réussit non seulement à proposer une série qui parvient à faire rire aux éclats le téléspectateur, mais elle sait aussi susciter un attachement profond, presque plus que de raison, à l'univers créé et à toute cette galerie de personnages. Elle offre ainsi une demi-heure, garantie anti-blues, et une fiction à consommer sans modération.


NOTE : 8/10

04/01/2015

(US) Mozart in the jungle, saison 1 : la musique classique dans tous ses états

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Ouvrons 2015 en musique ! Plus précisément, ouvrons l'année au rythme d'un air de musique classique qui résonnera durablement dans vos oreilles après la fin d'un épisode. C'est en effet dans les coulisses d'un grand orchestre New Yorkais que nous plonge Mozart in the Jungle, dernière série née d'Amazon (après Transparent cet automne), dont les 10 épisodes de la première saison ont été mis en ligne juste avant les fêtes de fin d'année. Adaptant pour le petit écran les mémoires de Blair Tindall, une hautboïste ayant notamment joué au sein de l'orchestre philharmonique de New York, la fiction nous plonge dans la préparation mouvementée de la saison de concerts à venir, pour laquelle la direction décide d'embaucher un nouveau chef d'orchestre, génie incontrôlable, Rodrigo. 

De la déjantée série japonaise Nodame Cantabile à l'attachante sud-coréenne Beethoven Virus, l'univers de la musique classique a déjà été exploré à plusieurs reprises par le petit écran (avec, pour trait commun, cette invariable fascination pour la figure du chef d'orchestre). L'approche de l'américaine Mozart in the Jungle, visant à dévoiler les coulisses d'une grande institution culturelle, rappellera cependant sans doute plus au téléspectateur occidental la démarche adoptée par la brillante -et savoureuse- série canadienne Slings & Arrows qui nous avait immergé dans le milieu du théâtre durant trois saisons (série injustement méconnue et pourtant incontournable, recommandée à tout sériephile). Mozart in the Jungle n'a certainement pas sa richesse d'écriture, mais elle n'en est pas moins d'un visionnage fort sympathique.

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Si Mozart in the Jungle bénéficie de l'originalité de l'univers mis en scène -les dessous d'un grand orchestre-, elle entreprend d'y transposer des ficelles narratives très familières. La clé d'entrée du téléspectateur dans ce milieu musical est une jeune hautboïste, Hailey, venue lancer sa carrière à New York et dont le rêve est d'intégrer une telle institution. Une chance va lui être donnée par Rodrigo, opportunité qu'elle ne va cependant pas concrétiser aisément. Si le duo formé par l'apprentie et le chef d'orchestre occupe une place centrale dans la narration, Mozart in the Jungle opte opportunément pour une approche plutôt chorale, s'attachant à différentes figures qui lui permettent d'explorer diverses facettes : l'ancien maestro poussé par la sortie mais qui ne peut s'y résoudre, la belle violoncelliste servant de mentor à Hailey, la directrice de l'institution qui s'efforce tant bien que mal d'équilibrer les comptes et de faire entrer l'orchestre à l'ère de la communication moderne, ou encore un syndicaliste toujours prompt à rappeler les pauses dues durant les répétitions... Chacun suit une partition connue ; et cela donne des relations, et des développements, relativement convenus -oscillant entre solidarité, concurrence, voire attirance. Mais la série peut s'appuyer sur un solide sens du dialogue, et des rapports entre les personnages qui restent toujours très dynamiques. On s'attache facilement à cet ensemble. Et si l'écriture manque parfois de consistance, elle a néanmoins le mérite de savoir ne pas précipiter les choses, tout en revendiquant une légèreté appréciable.

En dix épisodes, Mozart in the Jungle se montrera inégale, avec des instants de grâce, mais aussi quelques flottements -vite balayés par un rythme rapide qui ne faiblit jamais. La série n'oublie pas que son principal atout demeure le cadre musical qu'elle porte à l'écran : le charme opère justement lorsqu'elle l'exploite pleinement. La fiction s'affirme dès qu'elle se laisse entraîner sur la pente de la passion musicale -communicative- de ses protagonistes. Elle devient alors une œuvre pétillante et savoureuse, s'affranchissant et dépassant la construction relativement banale de son scénario. Par intermittence, un petit grain de folie surgit même ; la série se fait plus décalée et se savoure sans modération. Dans cette optique, c'est logiquement la figure incontrôlable de Rodrigo qui concentre, avec une flamboyance assumée, ces éclats. Le personnage déborde d'une énergie qui rallie le téléspectateur à ses différents élans plus ou moins maîtrisés. Son interprète, Gael Garcia Bernal, s'en donne d'ailleurs à cœur joie, surjouant ce génie enthousiaste incompris, qui n'a pas son pareil pour entraîner tous ceux qui l'entourent. Enfin, pour happer le téléspectateur, la bande-son joue parfaitement son rôle. Destinés à accompagner et à marquer une atmosphère qui revendique un mélange confus de légèreté et de passion, les morceaux sont bien choisis. Et la musique classique retentira même parfois dans des lieux inattendus, à l'image du concert improvisé en plein air lors de l'épisode 6.

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Mozart in the Jungle est dans l'ensemble une série plaisante à visionner. Divertissante, souvent légère, pétillante même, c'est une fiction assez calibrée qui, par-delà les inégalités de son récit, sait aussi réussir, à partir d'un tel sujet, quelques belles fulgurances qui sont à saluer. Le charme opère sans peine grâce à sa mise en scène d'un souffle de passion musicale qu'elle a communicative, un souffle entraînant qui touche et emporte le téléspectateur aux côtés des protagonistes. Si la série a certaines limites, elle n'en offre donc pas moins un visionnage sympathique. Avis aux curieux !


NOTE : 7/10


La bande-annonce de la série :