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30/10/2013

(K-Drama / Pilote) Answer Me 1994 (Reply 1994) : le portrait d'une génération (ils avaient 20 ans en 1994)


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Les suites, leurs attentes et leurs malédictions... Il était difficile de ne pas y penser en lançant ce drama qui a débuté le 18 octobre 2013 sur tvN en Corée du Sud. Answer me 1994 reprend le concept si bien initié, l'année dernière, par son prédécesseur, Answer me 1997, en s'intéressant à une génération étudiante précédente, trois ans plus tôt, en 1994. On retrouve à l'écriture et derrière la caméra la même équipe que pour la "première saison". La grande réussite de Answer me 1997 avait été sa sincérité diffuse et la magie avec laquelle il avait su capturer une époque et une galerie de personnages attachants. La suite allait-elle être en mesure de retrouver la saveur inattendue du premier essai, c'était toute la question. En effet, Answer me 1997 a été un coup de cœur, il est toujours difficile de leur succéder.

Au vu des trois premiers épisodes, il est manifeste que les ingrédients qui avaient fait le succès du premier opus ont été repris. Certains schémas ont même été consciencieusement transposés, pour ne pas dire recopiés. Cependant, parmi les changements, il en est un notable : le format s'est allongé, avec un nombre plus important d'épisodes (20 contre 16), lesquels sont aussi désormais plus longs, dépassant allègrement 1 heure chacun. Cela n'est pas sans incidence sur le rythme. Au final, ces débuts n'ont pas la même saveur que ceux de Answer me 1997 et il y a des réglages à trouver. Cependant ce qui m'avait fait aimer la première version est aussi à l’œuvre : je me suis facilement laissée prendre au jeu. C'est typiquement le genre de série qui me donne envie de m'investir et que je souhaite voir grandir... en espérant pour le meilleur.

[La review qui suit a été rédigée après le visionnage des trois premiers épisodes.]

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Answer me 1997 nous contait les vies d'adolescents à Busan, Answer me 1994 change, lui, complètement de cadre et met le cap sur la capitale sud-coréenne. L'héroïne de l'histoire est la jeune Na Jung. A 20 ans, elle tente de concilier les études et une passion dévorante pour le basketball universitaire, qui la transforme en groupie-supporter à chaque match de l'équipe qu'elle soutient. Installée à Séoul, sa famille a ouvert une grande maison dans laquelle ils louent des chambres à plusieurs étudiants venus de la province pour faire, eux-aussi, leur première rentrée dans des établissements de la ville. L'adaptation à la vie citadine, mais aussi à la promiscuité, se fait parfois difficilement pour ces jeunes gens qui doivent encore trouver leurs marques et leur voie.

Dans cette maisonnée où chacun se côtoie, notamment le matin au cours d'un petit déjeuner toujours partagé en famille, les liens se nouent pourtant entre chacun. Vont ainsi peu à peu être posées les bases d'une solide amitié, puisque, à la manière de Answer me 1997, le drama utilise une rencontre dans le présent pour introduire un fil rouge relationnel et sentimental. Au cours du premier épisode, le téléspectateur apprend en effet que Na Jung a finalement épousé, en 2002, un de ces garçons qu'elle côtoyait à l'époque de ses études. Answer me 1994 a donc 20 épisodes pour nous raconter tous les évènements qui ont marqué leur groupe, de 1994 à aujourd'hui et nous révéler le nom de l'(heureux) élu.

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La lecture de ce bref synopsis vous renseigne sur le premier point qui frappe en s'installant devant les débuts de Answer me 1994 : le soin avec lequel ses auteurs ont souhaité reprendre tout ce qui avait pu faire le succès de l'original. On ne change pas, ni ne renouvelle, une recette qui fonctionne. La reconstitution d'époque est toujours travaillée, mille et un détails s'ajoutant, des magazines traînant nonchalamment sur la table jusqu'aux émissions télévisées et aux jeux vidéos, en passant par la bande-son, pour faire revivre sous les yeux du téléspectateur l'année 1994. Tout est fait pour faire vibrer la fibre nostalgique. La clé d'introduction est également très proche : il s'agit de partir de la situation de l'héroïne dans le présent, pour s'en servir comme d'un prétexte à remonter le temps et à découvrir le groupe d'amis qui s'est peu à peu formé.

Le fil rouge "mystère" sera à nouveau sentimental, mais il faut noter qu'il prend ici une tournure plus artificielle : le drama met cette fois en scène un vrai "bal des prétendants" avec cinq candidats potentiels clairement désignés autour de Na Jung. Les quelques orientations de ces premiers épisodes conduisent même à se demander si les scénaristes ne remprunteront une voie très proche de celle de la première saison pour la conclusion. Sur ce point, la réserve reste de mise et j'espère que Answer me 1994 saura s'en démarquer. Par contre, le fait que la maison de l'héroïne soit un lieu d'accueil d'étudiants légitime opportunément une action qui y est centrée. Il faudra cependant que le drama prouve sa capacité à exister également en dehors pour densifier les vies de chacun.

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De manière générale, Answer me 1994 a le ton et l'apparence de Answer me 1997, mais sans la spontanéité un peu débridée qui caractérisait les débuts de son prédécesseur. Il ne trouve pas immédiatement ses marques, les storylines manquant d'homogénéité, avec des personnages introduits à la suite sans la cohésion qui permettrait d'esquisser un esprit de groupe. La durée allongée des épisodes est en plus source de quelques longueurs, avec des inégalités de rythme à corriger. Pour autant, par-delà ces reproches, une partie du charme de l'original est bel et bien là. La recette qui a si bien marché une première fois démontre à nouveau une redoutable efficacité, avec un réel potentiel qui ne demande qu'à prendre son envol.

Il est donc difficile de ne pas se laisser prendre au jeu de ces relations dépeintes avec une fraîcheur bienvenue, le tout parsemé d'excès comiques atypiques qui prêtent fréquemment à sourire. Les gags ne sont pas toujours fins, mais ils ont l'aplomb et le sens de la chute narrative qui conviennent. Les personnages restent pour beaucoup encore à définir, et certains sont pour l'instant très imparfaitement exploités, cependant ces débuts réussissent le principal : le téléspectateur a envie de s'investir à leurs côtés et de voir leurs rapports mûrir en amitié (ou plus). Il est d'ores et déjà probable que le drama ne réitèrera pas le "miracle" d'équilibre des deux premiers tiers de Answer me 1997, lesquels avaient su porter une vraie vie de groupe à l'écran, mais l'ersatz proposé a malgré tout un attrait auquel il est difficile de résister.

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Sur la forme, Answer me 1994 reprend également les mêmes ingrédients que l'original, notamment son sens du détail pour reconstituer une époque. L'ensemble est soigné, et la réalisation a le mérite de transmettre un peu de son dynamisme à certaines scènes qui auraient gagné à être raccourcies. On retrouve aussi quelques effets de style, notamment le fameux bêlement, bruitage décalé venant accompagner une chute comique : si quelques-uns sonnent un brin forcés, ce petit procédé fonctionne et sait facilement dérider le téléspectateur. Concernant la bande-son, l'épisode est à nouveau parsemé de musiques d'époque, plus ou moins marquantes, même si la place des chansons apparaît réduite en raison de la passion différente de l'héroïne, désormais fan de basketball, et non plus d'un boys band.

Enfin, côté casting, le mimétisme suivi conduit à reprendre les deux acteurs qui incarnaient déjà les parents dans la première saison. Avec une dynamique et des personnalités semblables, Sung Dong Il (Fugitive : Plan B, Can't Lose) et Lee Il Hwa sont donc en charge de cette maison d'accueil d'étudiants et retrouvent sans peine leur alchimie. Leur fille, Na Jung, est interprétée par Go Ah Ra (Heading to the Ground). Jung Woo (Dandelion Family) vit à leurs côtés, considéré comme son frère (le deuxième épisode donne des précisions sur sa situation exacte). Quant aux autres étudiants, ils sont joués par Yoo Yun Suk (Gu Family Book), Kim Sung Kyun, Son Ho Joon, Min Do Hee et Baro. L'ensemble ne forme pas un casting très expérimenté, et ils ont leurs limites, mais encore une fois, Answer me 1997 a prouvé que la dynamique de groupe était celle qui comptait avant tout dans ce type de drama qui mise sur l'authenticité.

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Bilan : Copie appliquée, mais imparfaite, Answer me 1994 signe donc des débuts perfectibles, avec un rythme et une homogénéité d'écriture à travailler. Cependant, à défaut d'avoir l'effet de surprise de l'original, le drama a su préserver le charme caractéristique qui avait fait la réussite du premier opus. Présentant un portrait générationnel empreint de nostalgie, il joue sur des ressorts humains et comiques, tout en introduisant une riche galerie de personnages dont les relations ne demandent qu'à être explorées. Le traitement des protagonistes est inégal, mais le concept consistant à les suivre à travers deux décennies de vie, en partant des bases de leur amitié, est une belle promesse en soi. Le téléspectateur se laisse globalement attendrir et émouvoir par l'effort d'authenticité qui perce de l'ensemble. Si bien que ces premiers épisodes, certes pas sans défauts, assurent l'essentiel : obtenir la fidélité du public. A Answer me 1994 de savoir grandir à partir de cette fondation.


NOTE : 6,75/10


Une chanson de l'OST :


Commentaires

Hello Livia. Un peu comme toi, sentiment encore mitigé, suite à la vision des 2 premiers épisodes.

Un peu l'impression de voir une copie carbone de "Reply 1997" si on excepte les quelques anecdotes sur les paysans à la ville, mêmes parents, même héroïne, même "mystère" qui sous tend la narration. Je ne me plains pas complètement, j'adorais les parents par exemple, mais malheureusement, un peu de mal avec les autres personnages encore.

Ce qui me fait peur, et qui est un problème que je retrouve régulièrement dans le kdrama, c'est que le drama, plutot que chercher une identité propre et chercher à distinguer ses personnages de l'originale, se limite à reproduire la formule de son prédécesseur. Je doute un peu que le 'oppa' (sorte de fusion des 2 frères qui se disputent l'héroine de 'Reply 1997') soit le futur mari mais ça ne me surprendrait pas non plus, tant la série tv coréenne semble attachée à la répétition.

A ce sujet d'ailleurs, je viens de commencer "Coffee Prince #1" (4 épisodes) et "Cityhunter" (1,5 épisodes), et suis déjà lassée. Dans le premier, la prolongation du prémisse initial (garçon manqué au grand coeur qui prétend être un garçon pour des motifs tirés par les cheveux. Gosse de riche égoïste irresponsable qui va découvrir les vraies valeurs de la vie) et des quiproquos forcés qui vont avec m'ennuient déjà, et promettent de s'éterniser ad nauseam. Dans le second, j'ai déjà l'impression de retrouver à l'identique la relation entre le beau requin arrogant et la scientifique maladroite d'"History of a Salaryman", ou de "Faith" que je n'ai pas réussi à finir non plus (le couple de "Coffee Prince" pourrait d'ailleurs être, en sexes inversés, l'autre couple d'"History of Salaryman").

Peut être as tu un éclairage différent à offrir sur ces oeuvres, qui m'intéresserait, car j'en suis un peu à me dire que seuls les kdramas atypiques (White Christmas, Reply 1997, History of a Salaryman) sont susceptibles de me plaire. Ou c'est parce que je choisis mal les dramas que je visionne.

Pour revenir à Reply 1994, l'originale fut un tel coup de coeur que je ne crois pas que même une copie quasi à l'identique m'ennuierait. Malgré les similitudes, aucun sentiment de lassitude, on retrouve ainsi également cet agréable sentiment de proximité chaleureuse, d'être chez soi dans la série, qui accompagnait le visionnage de Reply 1997 et distinguait cette dernière, la rendant si attachante.

Écrit par : Rorschach | 03/11/2013

Pour répondre à Rorschach :
Oui, une écrasante majorité de kdramas répondent à des codes particuliers, connus du public, et adorés pour cela. La liste est longue, mais une bonne façon de démarrer serait de lire les chroniques de Dramabeans, ou mieux encore, leur e-book "why do dramas do that" : http://www.dramabeans.com/book/
D'autres lectures intéressantes : http://minalapinou.wordpress.com/k-culture/glossaire-de-la-fangirl/.
Pour ma part je m'étais limité à des éléments de vocabulaire basique : http://cinedramas.wordpress.com/2011/11/18/petit-glossaire-pour-les-amateurs-de-series-coreennes/
Maintenant, si énormément de dramas se ressemblent à première vue à cause de ces codes, leur intérêt n'est pas amoindri pour autant. Ce qui fait leur sel, c'est bien plus l'expression des sentiments des personnages que l'attachement aux stéréotypes.
Coffee Prince est à prendre pour ce qu'il est, une série légère, pétillante, une histoire d'amour remplis de mimiques, de regards, de tendresse. Mais évidemment la lassitude est compréhensible si on ne finit par être agacé par les grosses ficelles. Coffee Prince a beau être une référence du kdrama (et j'ai beau lui vouer un culte), beaucoup de personnes y sont allergiques. Question de sensibilité. Et puis le drama va bientôt avoir 7 ans, déjà. La manière de raconter les dramas s'est considérablement améliorée en matière de rythme, de répétition, et de flashbacks par exemple.
Ce qui me fait dire, que oui, pour toi, il vaudrait mieux tenter ta chance avec des dramas qui sortent un peu plus des sentiers battus et notamment au niveau des antagonismes homme-femme(A wife's credentials, alone in love, flowers for my life, ghost, heartless city, queen in hyun's man, story of a man, the legend, harvest villa,...)
Cityhunter utilise certains codes, mais a l'avantage d'avoir un récit bien plus orienté thriller d'action que romance. Mais c'est vrai qu'il faut passer outre le caractère un peu "froid" du héros.

Écrit par : Eclair | 07/11/2013

Salut Eclair, et merci pour ta réponse très instructive. Je vais de ce pas checker tout ça.

Écrit par : Rorschach | 10/11/2013

Les commentaires sont fermés.