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09/03/2013

(UK) The Scapegoat : l'histoire d'une deuxième chance inattendue

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Ma pile de fictions à regarder est une haute tour sans fin (dont je sais pertinemment que je n'en viendrais jamais à bout), au sein de laquelle j'oublie parfois même certaines de ces oeuvres, mises de côté lors de leur diffusion, englouties depuis dans l'océan des séries "qu'il faudra que je rattrape un jour". Dans ces conditions, entreprendre un peu de rangement a parfois du bon : cela permet de se remémorrer quelques oublis, à l'image du téléfilm que j'ai finalement (enfin) visionné dimanche dernier.

The Scapegoat a été diffusé sur ITV1 le 9 septembre 2012. Il s'agit d'une adaptation d'un roman du même nom de Daphne du Maurier, datant de 1957. A noter qu'une adaptation cinématographique a déjà eu lieu, en 1959, mettant en scène Alec Guinness dans le rôle principal. Dans cette version de 2012, d'une durée d'1h40, c'est à Matthew Rhys qu'est confié cet intriguant double rôle, pour une fiction qui s'est révélée vraiment très plaisante à suivre. 

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Il faut préciser d'emblée que The Scapegoat (2012) prend un certain nombre de libertés avec l'histoire d'origine (que je n'ai pas lue). Le téléfilm s'ouvre en Angleterre, en 1952, dans un contexte de préparation des festivités pour le couronnement de la reine. John Standing est enseignant. Il vient d'être renvoyé de son établissement, sa matière ayant été sacrifiée au nom d'arbitrages pédagogiques. Sans attaches, ni famille, il envisage de partir à la découverte du monde. Mais, dans un bar, il croise un individu étonnamment semblable à lui en apparence, Johnny Spence. Les deux hommes semblent être des doubles l'un de l'autre. Il s'ensuit une soirée, arrosée, de discussions où ils échangent sur leurs vies respectives, toutes deux à problèmes.

Le lendemain matin, John Standing se réveille difficilement dans une chambre qui n'est pas la sienne, avec, disposés dans la pièce, des vêtements qui ne sont pas non plus à lui. De Johnny Spence, plus aucune trace, l'homme étant parti avec les papiers de Standing. Or ce dernier passe sans difficulté pour Johnny Spence auprès de son personnel, à commencer par son chauffeur. Pour en apprendre plus sur l'homme qui a volé son identité, John décide un temps de jouer le jeu et se laisse conduire dans la belle demeure qui est celle des Spence. Il y découvre une situation maritale, familiale et professionnelle extrêmement tendue, son double étant loin d'être irréprochable moralement. Presque malgré lui, il s'introduit dans ce quotidien et entreprend d'essayer de sauver ce qui peut encore l'être.

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Le concept de départ de The Scapegoat, qui voit deux individus identiques échanger leurs vies et se faire passer l'un pour l'autre, est un ressort narratif très fréquemment utilisé dans certains petits écrans comme la Corée du Sud. Il l'est en revanche moins dans la fiction occidentale. Pour rentrer dans l'histoire, il faut donc admettre le postulat de départ suivant : l'idée que Standing puisse donner le change et se faire vraiment passer pour son double physique auprès des proches qui connaissent Johnny Spence intimement. La réussite du récit est ici de proposer une narration fluide et cohérente, entraînant sans difficulté le téléspectateur à la suite du personnage de Standing et des péripéties qu'il a à solutionner. On assistera ainsi tout d'abord à ses efforts, souvent maladroits, pour comprendre la vie menée par son vis-à-vis, puis à ses tentatives pour redresser des situations semblants brisées au-delà de toute réparation.

En filigranne, se construit peu à peu l'opposition entre les deux hommes. Car Standing et Spence ont tous deux des caractères, mais aussi des valeurs, très différents. L'approche choisie est un autre grand classique, celle manichéenne du "bon jumeau" et de son "double maléfique". L'intérêt de l'histoire tient au fait que la confrontation qui viendra, on le pressent, à un moment ou à un autre, n'est pas au centre de l'intrigue. L'enjeu de l'ensemble est avant tout une réalisation humaine et relationnelle. Endossant le costume de Spence, Standing rebâtit et rétablit peu à peu des ponts, oubliés ou depuis longtemps détruits, entre chaque personne de son entourage. Il avance avec une sincérité et une bonne volonté assez touchantes. Il règne sur The Scapegoat une forme de chaleur humaine, plutôt optimiste, qui provoque l'attachement du téléspectateur. C'est ainsi un divertissement solide et à plaisant à suivre, jusqu'à la conclusion qui diffère de celle du livre d'origine.

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Sur la forme, The Scapegoat propose une belle reconstitution des années 50 - la demeure des Spence offrant un de ces décors de la haute société que nombre de period dramas affectionnent. La réalisation est soignée, l'image est belle avec une teinte qui sied parfaitement à l'époque mise en scène. Quant à la bande-son, elle ne se fait jamais trop intrusive, mais accompagne posément le récit.

Côté casting, le téléfilm repose en grande partie sur Matthew Rhys (Brothers & Sisters, The Americans) qui cumule les rôles de ces deux "faux jumeaux", aux inclinaisons et caractères très différents. L'acteur s'en sort dans l'ensemble bien. Le fait que le "double maléfique" ait finalement assez peu de scènes lui permet surtout d'explorer le personnage autrement plus franc et digne de confiance qu'est Standing ; cependant, les quelques scènes communes aux protagonistes - notamment au début - sont bien menées. Autour de lui gravite un entourage au sein duquel on retrouve quelques têtes très familières, comme Eileen Atkins (Smiley's People, Psychoville, Doc Martin) qui interprète la matriarche de la famille Spence, ou encore Andrew Scott (aka Moriarty dans Sherlock) qui incarne le frère de Johnny. On croise également Alice Orr-Ewing, Sheridan Smith (Mrs Biggs), Jodhi May (Emma, Strike Back, The Jury II), Eloise Webb, Sylvie Testud (avec un accent de l'Est prononcé), Anton Lesser (Little Dorrit, The Hour), Pip Torrens (The Promise) ou encore Phoebe Nicholls.

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Bilan : The Scapegoat est l'histoire surprenante d'une deuxième chance inattendue, tout autant que le récit d'une reconstruction de diverses vies au bord de l'implosion. Il flotte sur l'ensemble le parfum caractéristique, un peu à part, d'une fable aussi improbable qu'attachante. L'histoire apparaît somme toute très simple, mais le récit assuré se déroule de façon fluide et sans à-coups. Et les ouvertures et les possibilités permises par ce concept étonnant achèvent de séduire un téléspectateur qui passe, devant son petit écran, 1h40 très agréables. En résumé, un visionnage plaisant donc recommandé (parfait pour un dimanche). 


NOTE : 7,5/10


La bande-annonce du téléfilm :

08/03/2013

(Pilote UK) Broadchurch : who killed Danny Latimer ?

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Cette semaine était placée sous le signe des enquêtes criminelles pour le téléspectateur anglais. Les deux chaînes principales du pays (BBC1 et ITV1) lançaient en effet toutes deux leur nouveauté, produite par Kudos, rassemblant chacune un intéressant casting, et dont les bases de départ étaient sur le papier pour le moins proches : la disparition d'un enfant sur ITV1 dans Broadchurch, d'une adolescente pour BBC1 dans Mayday. Au vu de leurs pilotes, les deux fictions semblent cependant destinées à exploiter leur histoire avec des approches différentes.

L'autre particularité de Mayday est qu'elle a fait l'objet d'une programmation spéciale toute cette semaine, à raison d'un épisode diffusé chaque soir depuis dimanche. Elle s'est donc achevée hier. C'est en revanche pour 8 semaines que va nous donner rendez-vous, les lundis soirs, Broadchurch. C'est pourquoi son premier épisode mérite cette review, a fortiori car, à défaut de se montrer original, il pose de manière efficace les bases d'une fiction policière qui s'est assurée sans difficulté de ma fidélité pour les épisodes suivants.

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Broadchurch est une petite ville fictive du bord de mer, où le taux de criminalité est un des plus bas du pays. Tous les habitants se connaissent dans ce coin de campagne anglaise qui vit un quotidien des plus tranquilles. Mais tout est bouleversé un matin par la découverte d'un corps sur une de ses plages. La victime est un garçon de 11 ans, Danny Latimer, dont les parents, sans histoires apparentes, sont bien connus et impliqués dans la vie de la communauté. Très vite l'hypothèse du suicide est écartée. La police classe la mort comme "suspecte".

L'affaire est confiée à un nouveau Detective Inspector (DI), arrivé depuis seulement une semaine, Alec Hardy. Il a obtenu ce poste au détriment d'une DS locale, Ellie Miller, qui a le déplaisir de découvrir que la promotion promise lui est passée sous le nez en rentrant de vacances, le matin où tout débute. Si Alec Hardy est sans conteste le plus expérimenté dans ce genre de cas au sein d'un commissariat habitué au calme de Broadchurch, sa réputation est loin d'être irréprochable, une affaire passée pesant lourdement sur lui. D'autant plus que cette mort attire l'attention de journalistes aussi curieux qu'ambitieux.

Dans cette petite ville qui ne manque cependant pas de secrets, l'enquête s'annonce difficile et éprouvante pour beaucoup.

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A défaut d'innover dans un genre policier sur-exploité, Broadchurch signe un épisode introductif des plus solides dans lequel le téléspectateur peut percevoir quelques sources d'influence scandinaves. La fiction se réapproprie de façon convaincante une recette classique : le meurtre apparaît comme une porte d'entrée dans cette petite communauté, en apparence lisse, au sein de laquelle il se devine que la suite exhumera non-dits et autres secrets. La série a le mérite de ne pas se contenter de la seule perspective de la police, mais bien d'aborder l'enquête criminelle au sens le plus large, en faisant graviter autour une vaste galerie de protagonistes, pour certains marqués par le drame, pour d'autres y voyant un moyen de promotion professionnelle. Ce sont ainsi toutes les conséquences de la mort du garçon sur cette petite ville qui vont être traitées et explorées, promettant, outre l'investigation policière, du drame familial, des enjeux relationnels, mais aussi l'intervention importante des médias qui ne devrait faire qu'ajouter à la fébrilité et à la tension ambiantes.

La construction de ce premier épisode suit une narration bien huilée, sans temps morts. L'intrigue en elle-même n'est qu'introduite, mais la fin du pilote prouve que la série saura accélérer et surtout épaissir ses mystères quand il le faut, une dernière scène interpellant le téléspectateur et s'assurant qu'il sera devant son poste la semaine suivante. Accordant une place à l'exploration psychologique des personnages, Broadchurch laisse entrevoir des figures intéressantes, à commencer par son duo central, une paire d'enquêteurs tellement désaccordée qu'on peine à l'imaginer parvenir à travailler ensemble. Alec Hardy est un solitaire endurci avec un passé qui ne demande qu'à être exploré plus avant ; Ellie Miller est une locale dont le garçon était le meilleur ami de la vicime... Leurs approches sont diamétralement opposées, de même que leurs points de vue sur l'affaire : c'est tout l'intérêt de cette association si peu complémentaire de prime abord. Par ailleurs, ce pilote s'arrête tout particulièrement sur la réception par la famille de la victime de la terrible nouvelle : l'inquiétude montante de la mère, le refus du père d'y croire tant qu'il n'a pas vu le corps... Les réactions sonnent justes et poignantes à l'écran, confirmant le fait qu'il s'agisse d'une fiction soignée.

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Convaincante sur le fond, Broadchurch l'est également sur la forme. Non seulement la série bénéficie de belles images, aux teintes travaillées, capables d'exploiter pleinement le cadre de bord de mer dans lequel se déroule la série, laquelle a été principalement filmée dans les environs de Bristol. Mais en plus la réalisation nous propose également quelques moments de belle maîtrise, vraiment enthousiasmants, à l'image de la longue séquence d'ouverture durant laquelle le père de la victime débute une journée "type" en saluant chacun des habitants qu'il croise dans la rue principale de la ville. Une façon habile, parfaitement menée visuellement, d'introduire les différents protagonistes et leurs fonctions, et de nous immerger dans le quotidien de ces lieux jusqu'alors si tranquilles, presque insouciants. La bande-son est en revanche moins subtile, avec une certaine tendance à sur-souligner les instants dramatiques. Cependant l'ensemble s'apprécie sans véritable réserve.

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Enfin, je ne plaisantais qu'à moitié sur twitter, l'autre soir, lorsque j'attribuais "dix étoiles" au casting que rassemble Broadchurch et sur lequel elle va pouvoir s'appuyer pour porter son histoire. En guise de duo policier principal, la série réunit devant la caméra David Tennant (Blackpool, Doctor Who) et Olivia Colman (Exile, Twenty Twelve, Rev), pour former une paire pour le moins dissemblable, dont les oppositions promettent de retenir l'attention du téléspectateur. En guise de policier ombrageux au passé lourd, David Tennant devrait trouver ici un rôle dans lequel pleinement s'exprimer, tandis que Olivia Colman prouve dès ce premier épisode l'étendue de son talent, avec un personnage qui passe par tous les états durant ces 45 minutes.

De plus, outre un tel duo principal très solide, Broadchurch peut s'appuyer sur un ensemble choral tout aussi convaincant. Incarnant les parents de la jeune victime, Jodie Whittaker (Marchlands) et Andrew Buchan (The Fixer, Party Animals, Garrow's Law) proposent tous deux une poignante interprétation des plus bouleversantes dans ce premier épisode. Du côté des journalistes, Jonathan Bailey (Leonardo, Me and Mrs Jones), reporter local, est rejoint par Vicky McClure (Line of Duty). Arthur Darvill (Little Dorrit, Doctor Who) interprète le révérend de la petite ville sous le choc après cette mort. On croise également Pauline Quirke, David Bradley (Our Friends in the North, Reckless, Blackpool), Will Mellor (In with the Flynns, White Van Man), Carolyn Pickles, Matthew Gravelle, Charlotte Beaumont, Susan Brown, Tracey Childs ou encore Joe Sims.

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Bilan : Mettant en scène une enquête criminelle qui va lui permettre de suivre une approche relativement chorale ne se limitant pas à la seule investigation policière, en traitant d'un drame humain ainsi que de la réception plus générale du meurtre au sein d'une communauté, Broadchurch ne propose rien d'original dans son genre. Mais la série n'en signe pas moins des débuts sérieux et solides, pouvant en plus s'appuyer sur un très bon casting. Le pilote remplit donc son office : nous introduire dans les premiers enjeux, et piquer notre curiosité, avec une accélération dès la fin de l'épisode qui s'assure que le téléspectateur sera bien au rendez-vous pour le suivant.

Reste à Broadchurch à confirmer sa faculté à construire ses mystères tout en explorant plus avant ses personnages. A suivre.


NOTE : 7,75/10


La bande-annonce de la série :


06/03/2013

(J-Drama / SP) Saikai : enquête criminelle sur fond de secrets et drames passés

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Après quelques semaines passées en Corée du Sud, retour au Japon en ce mercredi asiatique ! La saison hivernale y est bien avancée, et déjà le printemps s'annonce. Mais avant d'évoquer quelques nouveautés diffusées depuis le début de l'année sur les chaînes japonaises, aujourd'hui, je vous propose de revenir un peu en arrière, avec un tanpatsu datant de la fin de l'année dernière (dont les sous-titres anglais viennent de sortir).

Saikai (Reunion) a été diffusé sur Fuji TV le samedi 8 décembre 2012, avec une audience sans doute en deça des attentes (9,3%) au vu de son casting. Cependant son synopsis, promettant plusieurs mystères dans lesquels le poids du passé, mais aussi des enjeux d'amitié, se trouvaient placés au coeur du récit, m'avait intriguée. D'une durée de 2h05, ce tanpatsu aura tenu ses promesses, gérant plutôt bien une intrigue à tiroirs qui retient l'attention du téléspectateur tout au long du récit.

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La vie des quatre personnages principaux de Sakai (Tobina Junichi, Iwamoto Makiko, Kiyohara Keisuke et Sakuma Naoto) a basculé il y a 27 ans. Ils étaient alors âgés de 12 ans, amis réunis par une passion partagée pour le kendo. Un jour qu'ils coupaient par la forêt à la sortie de l'école, ils furent stoppés nets par des coups de feu qui retentirent. Sous le choc, ils découvrirent un peu plus loin dans les bois deux cadavres : un braqueur qui venait de commettre un vol en ville et, surtout, le père de Keisuke, un officier de police. La blessure qu'il portait à la tempe suggéra aux autorités qu'il s'agissait d'un suicide. L'hypothèse admise fut la suivante : il aurait d'abord tué le voleur, son complice, pour garder le butin, puis, découvert par ces enfants, il aurait, de culpabilité et de honte, mis fin à ses jours.

Avant l'arrivée de la police, Keisuke et ses amis récupérèrent cependant l'arme du crime se trouvant sur les lieux. Ils l'enfouirent, avec d'autres possessions de leur enfance, en se jurant de garder à jamais le secret. Mais leur vie ne sera plus jamais la même. Vingt-sept ans plus tard, chacun a grandi en essayant de laisser derrière soi ces souvenirs. Keisuke et Makiko ont eu un enfant ensemble, avant de finalement se séparer. Naoto est resté sur place dans l'ombre d'un inquiétant grand frère. Quant à Junichi, il a coupé les ponts avec tout le monde. Devenu officier de police, il est transféré en ville au début du tanpatsu, retournant dans une ville qu'il souhaiterait laisser derrière lui.

Mais un meurtre a lieu, conduisant à l'hésitante réunion des quatre anciens amis. L'affaire va faire resurgir de multiples blessures du passé et des secrets mal enfouis, tout en faisant d'eux de - légitimes - suspects potentiels.

saikaib.jpg Saikai, c'est tout d'abord un mystère bien construit, avec une intrigue à tiroirs qui, à chaque révélation ou complément d'informations, apparaît sous un nouveau jour et gagne en complexité. Sur 2 heures, le récit est solidement mené : les enjeux évoluent de manière intéressante, ne se limitant pas à une simple question de découverte d'un coupable. L'histoire se révèle riche, et elle ne cesse de se densifier par le poids des tragédies et blessures passées que les évènements présents ramènent à la surface. La construction de la narration apparaît fluide et sans temps mort, permettant d'exploiter toutes les facettes du concept de départ. Si l'orientation du récit se devine assez aisément bien avant que certaines révélations n'aient lieu, le tanpatsu suit une cohérence et une logique d'ensemble appréciables, conservant nombre d'interrogations qui retiennent la curiosité du téléspectateur.

Il est d'autant plus aisé de s'investir dans Sakai que ce drama ne saurait se réduire à la seule résolution de ces mystères : il met aussi en scène des personnages auprès desquels il sait nous impliquer. Tous les protagonistes sont des figures écorchées par leur passé, plus ou moins brisées et marquées par différents secrets, intimes, qu'ils ont chacun gardés pour eux. Quels faits d'alors déterminent leurs réactions présentes et les choix qu'ils font aujourd'hui ? Les causes de la détresse de certains, de la solitude recherchée par d'autres, ou encore d'excès de violence, intriguent tout autant que l'énigme représentée par le meurtre commis de nos jours. L'heure est venue pour eux de se confronter avec des évènements et des souvenirs qu'ils ont tous fuis à des degrés divers. Par-delà son enquête, Sakai va donc surtout avoir le mérite de proposer un récit très humain et personnel où chacun va devoir essayer de faire la paix avec son passé et avec lui-même, au risque sinon de se perdre définitivement.

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Sur la forme, Saikai est un tanpatsu soigné. Sa réalisation est solide, avec certains effets plutôt bien inspirés - notamment l'ambiance qu'il parvient à recréer lors des flashbacks sur ce qu'il s'est passé 27 ans plus tôt dans la forêt. Quant à la bande-son, elle se compose d'une musique uniquement instrumentale, avec plusieurs thèmes récurrents en arrière-plan, qui reste dans l'ensemble bien dosée.

Côté casting, Saikai rassemble un certain nombre de têtes familières et valeurs sûres du petit écran japonais. Leurs interprétations sont globalement convaincantes. Le rôle Junichi est confié à Eguchi Yosuke (Iki mo Dekinai Natsu), tandis que ses trois amis sont respectivement interprétés par Tokiwa Takako (Ryuuten no Ouhi - Saigo no Koutei, Hitori Shizuka), Tsutsumi Shinichi (Koi ni Ochitara) et Kagawa Teruyuki (Diplomat Kuroda Kousaku, Nankyoku Tairiku). A leurs côtés, on retrouve notamment Nagasawa Masami, Kitamura Yukiya, Jinbo Satoshi, Kato Seishiro, Aizawa Sayo, Sugimoto Tetta ou encore Kitamura Soichiro.

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Bilan : Bénéficiant d'une intrigue dont les enjeux se renouvellent et se complexifient au fil du récit, Sakai délivre une enquête criminelle dans l'ensemble solide, qui se démarque grâce à ses accents très personnels. Avec des protagonistes marqués par leur passé, se mêle aux énigmes policières le récit de plusieurs drames humains. Si sa durée brève ne lui aura pas permis d'explorer autant que son concept le lui permettait tous les rapports et l'amitié qui sous-tend le groupe, ce tanpatsu a indéniablement rempli son contrat, avec un mélange des genres qui retient l'attention de bout en bout.


NOTE : 7,25/10

03/03/2013

(UK) Complicit : questionnements et doutes sur la lutte antiterroriste et ses moyens

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Les thèmes de l'espionnage et de la lutte antiterroriste ont été tellement rebattus ces dernières années qu'il devient difficile de trouver une place dans ce - vaste - genre pour toutes les fictions qui s'y essaient encore régulièrement. Certaines y parviennent cependant. C'est le cas du téléfilm d'une durée d'1h30 diffusé par Channel 4, en Angleterre, le dimanche 17 février 2013, intitulé Complicit.

Ecrit par Guy Hibbert, il traite des moyens de cette lutte contre le terrorisme et plus précisément du choix du recours à la torture. D'une sobriété exemplaire, Complicit est un essai intéressant pour traiter de ce thème, loin de toute recherche de sensationnalisme ou de sur-dramatisation. C'est aussi l'occasion de retrouver David Oyelowo au MI-5 quelques années après Spooks, dans un registre bien différent que celui proposé par la référence anglaise d'espionnage de la dernière décennie.

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Edward Ekubo est un agent du MI-5. Cela fait trois ans qu'il surveille un individu ayant la citoyenneté britannique, suspecté d'appartenir à une mouvance terroriste, Waleed Ahmed. Au vu des indices et informations collectés, il est persuadé que ce dernier s'apprête à passer à l'action, planifiant une attaque à l'arme chimique au sein même du Royaume-Uni en recourrant à ce poison qu'est la ricine. Seulement sa conviction repose sur des déductions et des recoupements qui sont insuffisants pour convaincre ses supérieurs de l'urgence de la situation. Il parvient cependant à obtenir une surveillance à l'étranger de son suspect.

Passant par le Yemen, Waleed Ahmed arrive finalement au Caire. Il y est arrêté par la police locale en contact avec d'autres suspects de liens terroristes et des fermiers soupçonnés de produire le poison mortel. En débarquant en Egypte, Edward déchante cependant vite : les autres suspects sont tous revenus sur leurs aveux initiaux, extorqués après de rudes interrogatoires, et Waleed, affirmant avoir été victime de mauvais traitement, invoque sa citoyenneté britannique et les droits qui y sont attachés auprès des agents venus de l'ambassade. Seulement le temps presse, car Edward est persuadé que la ricine est déjà en route vers sa cible.

Un colonel des services de sécurité égyptien lui assure alors qu'il obtiendrait ces informations s'il avait l'occasion d'interroger son suspect suivant ses propres méthodes...

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Complicit est une fiction lente, d'une sobriété appliquée. Loin de toutes recherches de sensationnalisme, elle désamorce tous les clichés d'action ou de rebondissements multiples auxquels on associe communément nombre des fictions de ce genre. Le quotidien des services de renseignements britanniques y est rythmé avant tout par de longues surveillances et d'interminables procédures complexes. Pour nous présenter un exemple particulière d'affaire au sein de la lutte antiterroriste actuelle, le téléfilm adopte entièrement le point de vue d'Edward. La narration fait preuve alors d'une intéressante neutralité : laissant place à l'interprétation, elle donne des faits, expose des coïncidences et nous fait partager les soupçons du personnage principal, mais elle n'assène jamais une vérité univoque. Elle suggère, questionne implicitement, tout en subtilité. Cela a d'ailleurs pour conséquence de progressivement distiller le doute sur la réalité de la situation racontée, loin d'une simple chasse à un terroriste identifié : les intuitions et les déductions d'Edward sont-elles seulement justes, envers et contre le scepticisme de ces collègues et de ces supérieurs ?

Complicit est en fait une oeuvre qui évolue dans une zone grise, loin de tout manichéisme. Plusieurs réflexions s'esquissent au fil du récit. Initialement c'est la position même d'Edward au sein du MI-5 qui pose question : quelle est la source du manque d'avancement et de la relative défiance de ses supérieur ? Est-ce qu'il sur-interprète simplement des faits, sa compétence doit-elle remise en cause ou bien est-il victime d'une forme de discrimination parce qu'il n'appartient pas à l'establishment ? Ensuite, après l'arrestation de Waleed en Egypte, une autre problématique est introduite : jusqu'où peut-on aller pour récupérer des informations ? Quelle est la valeur (et la réalité) d'aveux obtenus sous la contrainte ? Une démocratie qui se veut garante des droits de l'homme peut-elle admettre et utiliser des régimes qui recourrent à la torture pour parvenir à ses fins ? Entre la position légale officielle et la réalité du terrain, où se situe le curseur ? La formulation de ces différentes problématiques demeure implicite, et surtout, Complicit n'impose aucune réponse toute faite, se contentant de présenter avec neutralité son cas d'espèce compliqué. La fin est à l'image de la tonalité de la fiction : ce n'est pas tant le recours à de telles méthodes que le fait d'avoir été découvert et exposé qui vaut condamnation.

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Sur la forme, Complicit est une fiction soignée. La caméra s'attarde sur les visages, capture les expressions plus parlantes que mille et un dialogues. Le téléfilm sait user du silence et se ménager des temps de pause quasi-introspectifs au cours desquels les mises en scène et les images prennent le relais pour raconter l'histoire. C'est donc une oeuvre digne d'intérêt à plus d'un titre, formellement solide et convaincante.

Enfin, Complicit est l'occasion, pour le nostalgique des jeunes années de Spooks de retrouver en agent du MI-5, David Oyelowo, dans un registre différent : celui d'un officier suivant obstinément ses instincts lesquels, peu à peu, lui font prendre une pente dangereuse où même le téléspectateur peut en venir à douter. Face à lui, Arsher Ali (Beaver Falls) nous offre notamment une grande et fascinante scène de confrontation dans les geôles égyptiennes. A leurs côtés, on retrouve quelques têtes familières du petit écran britannique, comme Stephen Campbell Moore (Titanic, Hunted), Monica Dolan (Occupation, Appropriate Adult), Sebastian Armesto (The Palace, Little Dorrit) ou encore Paul Ritter (Vera, Friday Night Diner). On croise également Nasser Memarzia et Makram Khoury (House of Saddam).

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Bilan : Au sein d'un genre d'espionnage où il est souvent facile de présenter des luttes manichéennes, avec des réalités bien identifiées et des camps clairement définis, l'approche de Complicit se révèle intéressante à plus d'un titre. Loin de toute surenchère, ce téléfilm relate un cas d'espèce particulier, en nous plongeant dans une zone grise où l'on est amené à questionner les motivations et les jugements de chacun : qu'il s'agisse d'Edward et de son obsession pour Waleed, ou du MI-5 et de ses réserves vis-à-vis de son agent. De même, les problématique du recours à la torture, mais aussi de son admission par une démocratie occidentale, sont esquissées, prouvant la richesse de cette fiction. Son traitement très neutre est un atout, même si c'est aussi une limite car on aurait aimé voir certains thèmes plus explorés, l'oeuvre préférant laisser souvent tout en suspens. L'ensemble n'en reste pas moins une approche de la lutte antiterroriste qui mérite la curiosité.


NOTE : 7,5/10


Une bande-annonce :

27/02/2013

(K-Drama / Pilote) That winter, the wind blows : des personnages entre ombres et lumières pour un mélodrame ambivalent

 

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En ce mercredi asiatique, restons en Corée du Sud où l'année 2013 débute de façon un brin morose, avec peu de dramas se démarquant vraiment. Mais il y en a cependant au moins un qui, qualitativement, tire son épingle du jeu dans son registre de mélodrame bien huilé : il s'agit de That winter, the wind blows. Ce dernier trouve son origine dans un drama japonais datant de 2002, Ai Nante Irane Yo, Natsu. L'histoire avait déjà fait l'objet d'une adaptation en Corée du Sud avec un film Love me not, sorti en 2006. That winter, the wind blows propose donc cette fois un remake à destination du petit écran.

Ce drama est diffusé sur SBS depuis le 13 février 2013, les mercredi et jeudi soirs. 16 épisodes sont prévus. C'est l'occasion de retrouver derrière la caméra l'équipe à qui l'on doit, l'hiver dernier, Padam Padam sur jTBC, avec un scénario signé Noh Hee Kyung et une réalisation confiée à Kim Kyu Tae. Côté audiences, après cinq épisodes, ces dernières semblent solides. En ce qui me concerne, je débute That winter, the wind blows sans aucune référence, n'ayant vu aucune des versions précédentes. Après quatre épisodes, au-delà de l'émotion propre au genre, je retiens une construction narrative bien huilée et exécutée, témoignant d'un savoir-faire réel afin de convaincre les téléspectateurs de s'impliquer.

[La review qui suit a été rédigée après visionnage des 4 premiers épisodes.]

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Oh Soo est un joueur, un playboy endurci par la vie. Abandonné à sa naissance, il a grandi dans un orphelinat. Désormais adulte, il n'a que quelques attaches véritables : Jo Sung, son plus proche ami, mais aussi un homonyme également appelé Oh Soo qui utilise son adresse pour envoyer son courrier. Décidé à profiter pleinement de la vie, il enchaîne les aventures, ne voulant pas s'attacher, notamment avec ce souvenir d'une de ses amies ayant perdu la vie dans un accident sur lequel la série sera sans doute amenée à revenir. Mais c'est une de ses conquêtes qui va causer sa perte : décidée à ne pas rester qu'une simple passade, elle le piège et le fait tomber pour une escroquerie qu'il n'a pas commise. Oh Soo est envoyé en prison où il passera une année. Au cours de son arrestation, mouvementée, son homonyme est victime d'un accident et perd la vie.

A sa libération, criblé de dettes, Oh Soo n'a plus qu'une vie en sursis s'il ne parvient pas à rembourser ce qu'il doit. C'est alors qu'une opportunité d'escroquerie inattendue lui offre une voie pour s'en sortir. Son ami-homonyme désormais décédé affirmait bien être le fils d'un important PDG, parti vivre avec sa mère après le divorce, mais ses camarades n'avaient jamais cru à ses histoires. Or Oh Soo est un jour contacté par l'avocat du président du conglomérat, qui le prend pour le véritable Oh Soo puisque les deux cohabitaient à la même adresse. Le décès du chef d'entreprise a ouvert la succession : l'héritage destiné à sa fille ne doit-il pas aussi être étendu à ce fils perdu de vue ? Oh Soo voit là une opportunité unique pour éponger ses dettes : se faire passer pour son ami. Il fait alors la rencontre de sa soeur, de qui tout dépend pour obtenir une part de la fortune en jeu.

Seulement Oh Young est une jeune femme qui a connu, elle aussi, son lot d'épreuves. En plus du divorce déchirant de ses parents, elle est tombée malade durant son enfance et a perdu la vue. Devenue aveugle, chargée de regrets, elle se protège par une méfiance constante et désillusionnée, souvent proche de la paranoïa. Elle avait bien gardé l'espoir de renouer avec son frère, mais elle le manqua de peu le jour de l'arrestation de Oh Soo qui lui fut justement fatal. Un an plus tard, elle accueille froidement celui qui prétend être son seul parent encore en vivant. Oh Soo va devoir essayer de gagner sa confiance, et pour cela, lui réapprendre à vivre, elle qui s'est si bien protégée dans sa tour d'ivoire.

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That winter, the wind blows a tout d'abord pour lui une narration assurée et maîtrisée. L'écriture est fluide, le rythme régulier, permettant une progression de l'intrigue sans temps mort. Le drama se réapproprie les ingrédients classiques du mélodrame, avec ses tragédies et ses nombreuses épreuves qui s'abattent sur les personnages, sans tomber dans un pathos trop pesant. Tout n'est pas sacrifié sur l'autel de l'émotion : la fiction peut avant tout s'appuyer sur un scénario aux ressorts familiers, où tout s'emboîte efficacement dans un engrenage qui prend des allures d'inélectable. Derrière des atours traditionnels, la mise en scène est appliquée, exploitant chaque thème avec sérieux. A partir de là, l'atout de ce drama va reposer sur les rapports, tout en ombres et lumières, de ses différents personnages.

La paire formée par le duo principal fonctionne en effet très bien : elle cultive et se nourrit des ambivalences de chacun, pour dévoiler peu à peu leurs différentes facettes. Oh Soo n'est pas qu'un playboy, c'est un être abîmé par la vie qui n'en reste pas moins intensément attaché à cette dernière. A mesure qu'il s'investit auprès de Oh Young, la neutralité de l'escroc disparaît peu à peu derrière une humanité qui prend le dessus et l'amène à s'investir au-delà du plan initial uniquement matériel. Quant à Oh Young, elle suit aussi une trajectoire nuancée : elle débute armée d'une dignité froide et hautaine, entièrement sur la défensive. Mais derrière cette force apparente, c'est une jeune femme dont les blessures accumulées depuis l'enfance sont toujours béantes. A la fois dure et fragile, traversée par un désespoir profond qui la conduit à flirter avec la mort, elle a tout d'une héroïne de fiction qui peut fasciner.

La combinaison et la confrontation de ces personnalités multidimensionnelles permet à That winter, the wind blows de s'orienter vers des dynamiques classiques en empruntant des chemins détournés, chargés d'ambiguïtés à l'image des rapports qui se construisent entre Oh Soo et Oh Young durant ces premiers épisodes. Le frère de Oh Young était son protecteur, et elle chérit toujours des souvenirs d'enfance. Oh Soo prend sa place. Si Oh Young apparaît d'abord à ses yeux comme une cible, elle devient ensuite une femme. Son infirmité a ici son utilité narrative : elle permet de jouer sur l'ambivalence des regards de Oh Soo, voire de ses gestes, qui laissent transparaître des émotions contradictoires. La manière dont les positionnements de chacun fluctuent intrigue et interpelle. Le traitement de certains personnages secondaires suit d'ailleurs une même recette, à l'image de la caractérisation de la belle-mère de Oh Young.

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Si That winter, the wind blows présente un ensemble solide sur le fond, son autre grand atout est formel : ce drama est tout simplement superbe visuellement. Prenant le temps de jouer sur le décor et sur les couleurs, la caméra offre de belles images aux yeux du téléspectateur, notamment quelques passages en extérieur absolument magnifiques après une scène d'ouverture glacée et enneigée à souhait. Durant les tout premiers épisodes, il est sans doute possible de lui reprocher une tendance à préférer les gros plans qui parfois rend les coupes un peu brutales, mais en dehors de ce petit détail, c'est un plaisir que de s'installer devant ce drama. D'autant plus que la bande-son est également parfaitement à la hauteur, avec toute la palette musicale propre au mélodrame qui y est exploitée, qu'il s'agisse de thèmes instrumentaux au piano ou au violon, ou de ballades musicales mélancoliques. On a là une OST riche qui accompagne parfaitement la tonalité du drama.

Enfin That winter, the wind blows dispose d'un casting très correct, avec deux acteurs principaux qui savent s'approprier leur rôle respectif. Si Jo In Sung (What happened in Bali) a parfois tendance à un peu trop en faire, il capture très bien l'ambivalence de son personnage, entre escroc endurci et une humanité qui laisse entrevoir quelques éclats de vulnérabilité. Quant à Song Hye Kyo (Full House), elle sait pareillement jouer sur la corde sensible, sa froideur restant un moyen de défense dont la jeune femme a d'autant plus besoin qu'elle est infirme. A leurs côtés, ou plus précisément entourant Oh Sook, ses deux complices sont interprétés par Kim Bum (Padam Padam) et Jung Eun Ji (Answer Me 1997) ; leurs jeux sont limités, mais ils ont l'assurance qui convient. On croise également quelques têtes familières du petit écran sud-coréen, comme Bae Jong Ok, Kim Tae Woo ou encore Kim Kyu Chul.

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Bilan : That winter, the wind blows signe des débuts solides, en proposant une exploitation plutôt habile et intéressante d'un mélodrame dont les ressorts restent classiques. La fiction dispose de deux atouts ne demandant qu'à être exploités. D'une part, il faut signaler une narration fluide où l'on retrouve une impression d'enchaînements inéluctables : tout se succède sans temps mort et il est facile de se laisser prendre au jeu. D'autre part, elle peut capitaliser sur un duo principal aux facettes multiples dont on a envie de voir se développer les rapports et les connaissances l'un de l'autre.

Entre ambivalence et tradition, porté par des émotions contradictoires, That winter, the wind blows semble avoir trouvé un intéressant équilibre à cultiver. A suivre.


NOTE : 7/10


Une bande-annonce de la série :

Une chanson de l'OST :