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02/03/2014

(Mini-série UK) The 7.39 : une romance inattendue sur le 7h39

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Le mois de février a pour le moins été chargé en séries intéressantes outre-Manche. Outre la pépite d'humour noir qu'est Inside No. 9, j'ai surtout jeté mon dévolu sur des fictions policières : la saison 2 de Line of Duty [la bande-annonce] est vraiment d'excellente facture, et Suspects [la bande-annonce] trouve peu à peu ses marques dans une approche particulière de cop show sur laquelle j'aurai l'occasion de revenir. Cependant, à côté de toutes ces œuvres relativement sombres, permettez-moi en ce dimanche une brève parenthèse romantique : c'est l'occasion de revenir aujourd'hui sur une mini-série diffusée en Angleterre en début d'année, les 6 et 7 janvier 2014, sur BBC1. Écrite par David Nicholls, cette fiction sentimentale rassemblait de plus un casting attractif : David Morrissey, Sheridan Smith, Olivia Colman... Autant de (bonnes) raisons de jeter un œil à ce qui est une histoire simple, mais mise en scène avec une sincérité qui laisse difficilement indifférent.

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The 7.39 relate l'histoire d'un rapprochement inattendu entre deux voyageurs empruntant quotidiennement les transports de la banlieue londonienne. Carl Matthews et Sally Thorn habitent dans des bourgades anonymes autour de Londres. Chaque jour, pour se rendre à leur travail dans la capitale anglaise, ils prennent le train jusqu'à Waterloo, comme des milliers d'autres employés, passant des heures épuisantes dans des transports surchargés. Ces journées interminables les affectent, notamment dans leur vie de couple. Si Sally est fiancée et connaît les ultimes interrogations d'avant mariage, Carl est lui père de famille, ayant à ses côtés une épouse qui le soutient, tout en essayant de gérer deux adolescents qu'il ne comprend pas. Le premier échange entre Sally et Carl est houleux : une histoire de place assise que tous deux convoitaient. Mais progressivement leurs rencontres ferroviaires deviennent un moment de la journée que chacun attend avec impatience. Tous deux en quête d'échappatoire à leur manière, dépasseront-ils le simple flirt innocent ? Et avec quelles conséquences ?

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Le concept de The 7.39 est très simple, presque minimaliste : c'est l'histoire d'une rencontre, d'une romance interdite. D'aucuns le qualifieraient même d'usé tant le scénario nous entraîne dans des eaux familières. Mais par-delà la prévisibilité de ses développements, la mini-série va pourtant admirablement tirer son épingle du jeu. Si elle se démarque, c'est en premier lieu grâce à une écriture chargée d'authenticité, subtile et hésitante, parlante jusque dans ses non-dits et les regards croisés échangés. Durant la première partie, la fiction capture ainsi à merveille, avec un naturel déconcertant, le rapprochement progressif qui s'opère, du flirt léger à la naissance de sentiments réciproques. Les deux protagonistes principaux n'avaient a priori d'autres points communs que d'être dans une phase de questionnements, tout en passant trop de temps dans les transports. Ils vont trouver chez l'autre un réconfort inattendu, une compréhension inespérée... Quelque chose qui réveille une troublante chaleur humaine. Le cadre ferroviaire nourrit l'illusion d'une déconnexion, l'espace d'un trajet, avec la réalité de leur quotidien respectif, entraînant avec la même force le téléspectateur dans ce sillage émotionnel.

D'abord innocente, l'attraction de Carl et Sally dépasse peu à peu ce premier stade. Ils laissent leurs sentiments échapper à leur contrôle et franchissent le Rubicon : la soirée exceptionnelle, choisie grâce au prétexte d'une grève, devient finalement une liaison qu'il est bien difficile de stopper. Le mensonge s'insinue alors dans leurs vies. La relation qui se développe se sait fatalement éphémère. Viendra en effet, très vite, le temps des conséquences : l'illusion se brise, l'échappatoire n'est plus, il faudra à chacun faire le point au sein de son couple. Dans les déchirements qui suivent, The 7.39 n'édulcore rien, toujours très brute et directe dans sa mise en scène. Elle n'émet aucun jugement, ni ne suit d'approche manichéenne : elle partage les aspirations, les doutes et les crises existentielles de chacun des personnages, esquissant des portraits avant tout humains, avec toutes les ambivalences inhérentes à cette nature. Si, dans cette seconde partie, la mini-série perd alors un peu de la magie initiale du temps des flirts, elle conserve cependant un souci de sincérité qui maintient intacte l'implication du téléspectateur aux côtés de ces personnages désormais à l'heure des choix.

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Sur la forme, The 7.39 est une œuvre également très travaillée. La réalisation, maîtrisée, opte pour une mise en image au format cinemascope (comme Top Boy, In The Flesh ou encore Utopia l'année dernière) qui rend très bien à l'écran. Surtout, la photographie est particulièrement soignée : marquée par des teintes à dominante lumineuse, elle apparaît en parfait écho avec la dimension romantique de l'histoire relatée. La bande-son fait l'objet d'un dosage tout aussi inspiré : jamais envahissants, quelques instrumentaux de musique classique rythment divers passages, laissant entrevoir le tourbillon des sentiments naissants.

Enfin, dernier atout -et non des moindres, The 7.39 mérite un détour du fait de l'association d'acteurs qu'elle permet dans ce registre particulier qu'est la fiction romantique. David Morrissey (State of Play, Blackpool, The Field of Blood) et Sheridan Smith (Mrs Biggs) délivrent tous deux des performances extrêmement justes et crédibles, fidèles au parti pris d'authenticité de l'écriture. Ils parviennent à toucher le téléspectateur, à l'impliquer et à le faire se questionner à leurs côtés. Plus en retrait, mais tout aussi impeccable, Olivia Colman (Exile, Rev, Twenty Twelve, Broadchurch) interprète l'épouse de Carl. On retrouve également Sean Maguire (Kröd Mändoon and the Flaming Sword of Fire, Scott & Bailey), Bill Milner (The Secret of Crickley Hall), Izzy Meikle-Small (Great Expectations), Lashana Lynch, Justin Salinger ou encore Thomas Morrisson.

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Bilan : Relatant une romance inattendue, interdite, capturant un moment inévitablement fugace, The 7.39 se démarque par une écriture fine et authentique, évoquant à merveille le jeu complexe des voies sentimentales. L'histoire est simple, mais le récit sincère. Parfaitement interprété par un casting au diapason de la tonalité particulière de la mini-série, l'ensemble parle à un téléspectateur qui se laisse entraîner sans difficulté dans la bulle illusoire que représente cet amour ferroviaire. Par son naturel cultivé, par ses thèmes qui sonnent proches, cette fiction est ainsi une parenthèse touchante à glisser dans ses programmes. Avis aux amateurs.


NOTE : 7,25/10


La bande-annonce de la mini-série :

16/06/2013

(Pilote UK) Dates : les incertitudes d'un premier rendez-vous

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Cette semaine a débuté en Angleterre, sur Channel 4, une intéressante série relationnelle : Dates. Certains parmi vous se souviennent peut-être que l'année dernière à la même époque, BBC1 s'était aussi essayée - avec moins de succès - aux instantanés amoureux dans la série True Love. Dates emprunte un format quasi-anthologique assez proche. Il s'agit d'une création de Bryan Elsley, co-créateur de Skins. Seulement, cette fois-ci, ce ne sont plus des instantanés d'adolescence, mais les méandres amoureux de vies d'adultes qui ont retenu son attention.

La série comptera un total de 9 épisodes, d'une durée de 25 minutes chacun environ. La programmation suit un rythme particulier : après avoir diffusé trois épisodes en première semaine, du lundi au mercredi (à partir du 10 juin), elle se fixera sur deux épisodes les mardi et mercredi. C'est donc au terme de la première fournée (les trois premiers épisodes) que j'écris cette review. Car Dates s'est révélée être une jolie surprise, fraîche et humaine juste comme il faut pour traiter d'un tel sujet.

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Dates repose sur un concept simple : il s'agit de raconter le premier rendez-vous, à l'aveugle, organisé entre deux utilisateurs d'un réseau en ligne de rencontres. L'épisode couvre donc une seule soirée, la plupart du temps débutée dans un bar ou un restaurant, et dont les suites varieront en fonction du déroulement du rendez-vous. Dans cette quête du grand amour, il faut bien reconnaître qu'il y a plus de désillusions ou de nuits sans lendemain que de relations au long court qui naissent dans ces circonstances. L'excitation initiale du premier contact fait souvent place à la déception. Mais qu'importe. Dates nous raconte une prise de risque, une tentative... en s'intéressant à la manière dont ce premier échange a lieu, révélateur de bien des hésitations et des maladresses, et oscillant entre séduction et tergiversation.

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Le charme de Dates tient à la simplicité et à la fraîcheur qui émane de la série. L'écriture privilégie une spontanéité pleine de naturel pour relater le déroulement d'une soirée et tous les aléas qui accompagnent invariablement le premier rendez-vous. La brièveté des épisodes conforte le dynamisme d'ensemble. Chacun commence par s'évaluer, ne sachant trop sur quel pied danser. Une fois dépassées les hésitations initiales, les échanges se font de plus en plus vifs. Après une mise en confiance, les réparties fusent, parfois trop vite, suivies ensuite de longs silences gênés. La série capture à merveille toute l'incertitude que représente ce moment où chacun se jette à l'eau sans savoir quelles sont les attentes réelles de leur vis-à-vis : le nom sous lequel il est inscrit sur le site est-il seulement le sien ? S'agit-il de charmer cette personne, de poser des fondations pour apprendre à la connaître et envisager un futur ensemble ? Un seul premier coup d'oeil doit-il suffire pour couper toute envie de poursuivre la rencontre ? Autant de questions qui peuvent se reproduire selon des déclinaisons extrêmement diverses en fonction du duo mis en scène.

L'autre atout de Dates tient justement à la diversité inhérente à son concept. Les associations, auxquelles conduit le hasard d'une rencontre virtuelle par profils interposés, sont parfois surprenantes... Chaque épisode joue sur les contrastes entre les deux protagonistes, le téléspectateur s'invitant à leur table sans avoir non plus de connaissance préalable sur les motivations de chacun. Il y en a souvent un dont on se sent plus proche, parce que la caméra a plus insisté sur lui. Mais c'est seulement par leurs confidences volontaires que l'on cerne peu à peu chaque personnage. La diversité se retrouve aussi dans la tonalité ambiante de la série, oscillant entre espoir, rire et désillusion. La soirée passe souvent par plusieurs stades, frôlant la catastrophe par moment, pour finalement, à l'occasion, partir sur une dynamique inattendue avec quelqu'un qui ne semblait a priori pas fait pour soi. Le premier épisode offre d'ailleurs un condensé de toute la richesse et de la versatilité de ce drama relationnel, évoluant de la confrontation aux confidences avec un naturel déconcertant. Le rire se fait même communicatif lorsque Mia reste sans voix suite à la révélation du nombre d'enfants de son rendez-vous. Le portrait de chacun est ainsi dressé par petites touches, révélant le meilleur... ou le pire, pour offrir une série qui marque précisément par son humanité.

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Tournée à Londres en début d'année, Dates a pour cadre la capitale anglaise. Si tout semble devoir invariablement commencer dans le huis clos d'un restaurant, la série s'évade aussi en extérieur en fonction des épisodes. La réalisation est soignée, privilégiant ce même naturel qui se retrouve dans les dialogues. Bonus non négligeable, la série débute par un bref générique d'une vingtaine de secondes, coloré et londonien, qui met le téléspectateur dans l'ambiance et donne parfaitement le ton, pétillant juste comme il faut (pour un aperçu, cf. la première vidéo ci-dessous).

Dates peut également se reposer sur les prestations d'une galerie d'acteurs très solides. Chaque épisode se concentre sur deux personnages, le format quasi-anthologique explique donc le turn-over. Cependant, certains protagonistes seront croisés à plusieurs reprises dans la série, les découvrant dans des configurations de premier rendez-vous différentes. C'est le cas, dans deux des trois premiers épisodes, d'Oona Chaplin (The Hour, Game of Thrones), qui délivre une superbe performance, pleine d'aplomb. Parmi les nombreuses têtes familières, la série sera l'occasion de retrouver également Andrew Scott (Sherlock, The Town), Will Mellor (White Van Man, In with the Flynns, Broadchurch), Neil Maskell (Utopia), Sheridan Smith (Mrs Biggs), Katie McGrath (Merlin), Ben Chaplin (Mad Dogs), Greg McHugh (Fresh Meat), Gemma Chan (Bedlam), Montanna Thompson (The Story of Tracy Beaker) et Sian Breckin.

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Bilan : Humaine et attachante, Dates plonge le téléspectateur dans une suite d'instantanés relationnels dépeints avec une fraîcheur et un naturel aux accents très authentiques. L'idée de centrer la série sur le premier rendez-vous est un concept qui a le mérite de pouvoir se décliner à l'infini, mettant en scène bien des associations inattendues. Capturant les spécificités et les aléas de chaque rencontre, les épisodes, courts, sont très plaisants à suivre, bénéficiant d'un dynamisme et d'une justesse de ton très appréciables. Dates apparaît donc comme un drama relationnel, à la tonalité aussi versatile que la vie, qui répond parfaitement aux attentes que le projet avait pu susciter. Avis aux amateurs !


NOTE : 7,5/10


Le générique (pétillant) de la série :


Une bande-annonce de la série :

09/03/2013

(UK) The Scapegoat : l'histoire d'une deuxième chance inattendue

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Ma pile de fictions à regarder est une haute tour sans fin (dont je sais pertinemment que je n'en viendrais jamais à bout), au sein de laquelle j'oublie parfois même certaines de ces oeuvres, mises de côté lors de leur diffusion, englouties depuis dans l'océan des séries "qu'il faudra que je rattrape un jour". Dans ces conditions, entreprendre un peu de rangement a parfois du bon : cela permet de se remémorrer quelques oublis, à l'image du téléfilm que j'ai finalement (enfin) visionné dimanche dernier.

The Scapegoat a été diffusé sur ITV1 le 9 septembre 2012. Il s'agit d'une adaptation d'un roman du même nom de Daphne du Maurier, datant de 1957. A noter qu'une adaptation cinématographique a déjà eu lieu, en 1959, mettant en scène Alec Guinness dans le rôle principal. Dans cette version de 2012, d'une durée d'1h40, c'est à Matthew Rhys qu'est confié cet intriguant double rôle, pour une fiction qui s'est révélée vraiment très plaisante à suivre. 

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Il faut préciser d'emblée que The Scapegoat (2012) prend un certain nombre de libertés avec l'histoire d'origine (que je n'ai pas lue). Le téléfilm s'ouvre en Angleterre, en 1952, dans un contexte de préparation des festivités pour le couronnement de la reine. John Standing est enseignant. Il vient d'être renvoyé de son établissement, sa matière ayant été sacrifiée au nom d'arbitrages pédagogiques. Sans attaches, ni famille, il envisage de partir à la découverte du monde. Mais, dans un bar, il croise un individu étonnamment semblable à lui en apparence, Johnny Spence. Les deux hommes semblent être des doubles l'un de l'autre. Il s'ensuit une soirée, arrosée, de discussions où ils échangent sur leurs vies respectives, toutes deux à problèmes.

Le lendemain matin, John Standing se réveille difficilement dans une chambre qui n'est pas la sienne, avec, disposés dans la pièce, des vêtements qui ne sont pas non plus à lui. De Johnny Spence, plus aucune trace, l'homme étant parti avec les papiers de Standing. Or ce dernier passe sans difficulté pour Johnny Spence auprès de son personnel, à commencer par son chauffeur. Pour en apprendre plus sur l'homme qui a volé son identité, John décide un temps de jouer le jeu et se laisse conduire dans la belle demeure qui est celle des Spence. Il y découvre une situation maritale, familiale et professionnelle extrêmement tendue, son double étant loin d'être irréprochable moralement. Presque malgré lui, il s'introduit dans ce quotidien et entreprend d'essayer de sauver ce qui peut encore l'être.

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Le concept de départ de The Scapegoat, qui voit deux individus identiques échanger leurs vies et se faire passer l'un pour l'autre, est un ressort narratif très fréquemment utilisé dans certains petits écrans comme la Corée du Sud. Il l'est en revanche moins dans la fiction occidentale. Pour rentrer dans l'histoire, il faut donc admettre le postulat de départ suivant : l'idée que Standing puisse donner le change et se faire vraiment passer pour son double physique auprès des proches qui connaissent Johnny Spence intimement. La réussite du récit est ici de proposer une narration fluide et cohérente, entraînant sans difficulté le téléspectateur à la suite du personnage de Standing et des péripéties qu'il a à solutionner. On assistera ainsi tout d'abord à ses efforts, souvent maladroits, pour comprendre la vie menée par son vis-à-vis, puis à ses tentatives pour redresser des situations semblants brisées au-delà de toute réparation.

En filigranne, se construit peu à peu l'opposition entre les deux hommes. Car Standing et Spence ont tous deux des caractères, mais aussi des valeurs, très différents. L'approche choisie est un autre grand classique, celle manichéenne du "bon jumeau" et de son "double maléfique". L'intérêt de l'histoire tient au fait que la confrontation qui viendra, on le pressent, à un moment ou à un autre, n'est pas au centre de l'intrigue. L'enjeu de l'ensemble est avant tout une réalisation humaine et relationnelle. Endossant le costume de Spence, Standing rebâtit et rétablit peu à peu des ponts, oubliés ou depuis longtemps détruits, entre chaque personne de son entourage. Il avance avec une sincérité et une bonne volonté assez touchantes. Il règne sur The Scapegoat une forme de chaleur humaine, plutôt optimiste, qui provoque l'attachement du téléspectateur. C'est ainsi un divertissement solide et à plaisant à suivre, jusqu'à la conclusion qui diffère de celle du livre d'origine.

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Sur la forme, The Scapegoat propose une belle reconstitution des années 50 - la demeure des Spence offrant un de ces décors de la haute société que nombre de period dramas affectionnent. La réalisation est soignée, l'image est belle avec une teinte qui sied parfaitement à l'époque mise en scène. Quant à la bande-son, elle ne se fait jamais trop intrusive, mais accompagne posément le récit.

Côté casting, le téléfilm repose en grande partie sur Matthew Rhys (Brothers & Sisters, The Americans) qui cumule les rôles de ces deux "faux jumeaux", aux inclinaisons et caractères très différents. L'acteur s'en sort dans l'ensemble bien. Le fait que le "double maléfique" ait finalement assez peu de scènes lui permet surtout d'explorer le personnage autrement plus franc et digne de confiance qu'est Standing ; cependant, les quelques scènes communes aux protagonistes - notamment au début - sont bien menées. Autour de lui gravite un entourage au sein duquel on retrouve quelques têtes très familières, comme Eileen Atkins (Smiley's People, Psychoville, Doc Martin) qui interprète la matriarche de la famille Spence, ou encore Andrew Scott (aka Moriarty dans Sherlock) qui incarne le frère de Johnny. On croise également Alice Orr-Ewing, Sheridan Smith (Mrs Biggs), Jodhi May (Emma, Strike Back, The Jury II), Eloise Webb, Sylvie Testud (avec un accent de l'Est prononcé), Anton Lesser (Little Dorrit, The Hour), Pip Torrens (The Promise) ou encore Phoebe Nicholls.

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Bilan : The Scapegoat est l'histoire surprenante d'une deuxième chance inattendue, tout autant que le récit d'une reconstruction de diverses vies au bord de l'implosion. Il flotte sur l'ensemble le parfum caractéristique, un peu à part, d'une fable aussi improbable qu'attachante. L'histoire apparaît somme toute très simple, mais le récit assuré se déroule de façon fluide et sans à-coups. Et les ouvertures et les possibilités permises par ce concept étonnant achèvent de séduire un téléspectateur qui passe, devant son petit écran, 1h40 très agréables. En résumé, un visionnage plaisant donc recommandé (parfait pour un dimanche). 


NOTE : 7,5/10


La bande-annonce du téléfilm :