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16/10/2013

(K-Drama / SP) Yeon Woo's Summer : une jolie histoire de maturation pleine de sincérité

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En ce mercredi asiatique, restons en Corée du Sud. Après avoir évoqué The Memory in my Old Wallet la semaine dernière, c'est sur un autre drama special de la saison actuelle de KBS2 que j'aimerais revenir aujourd'hui. Diffusé le 4 septembre 2013, Yeon Woo's Summer propose une histoire qui m'est allée droit au coeur. Il est servi par une solide réalisation confiée à Lee Na Jung (The Innocent Man) et une écriture assurée signée Yoo Bo Ra, le tout parachevé par la belle performance de l'actrice principale, Han Ye Ri. En résumé, il s'agit d'un de ces unitaires qui, en seulement 1h10, vous font vraiment tomber sous son charme.

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Yeon Woo a grandi et toujours vécu dans le vieux quartier de son enfance, dont elle connaît chaque recoin. Tandis que ses amis ont déménagé en suivant leurs parents vers la vie citadine moderne et que leurs maisons ont été vendues à des compagnies immobilières, sa famille est restée, son père s'occupant d'un petit atelier de réparation de tous produits. Yeon Woo a naturellement pris sa suite, vivotant sans vraiment s'interroger sur ses choix de vie. Un jour, sa mère ayant dû être hospitalisée, elle accepte de la remplacer pour une semaine dans son travail d'agent d'entretien au sein d'une grande tour du centre-ville. Elle rencontre par hasard une ancienne amie de l'école primaire, Yoon Ji Wan, qui travaille désormais dans les médias. Cette dernière va demander un service à Yeon Woo qui va bouleverser les certitudes de la jeune femme.

En s'installant devant Yeon Woo's Summer, le téléspectateur tombe d'abord instantanément sous le charme d'une héroïne attachante, pleine d'une sincérité vibrante et d'une indépendance d'esprit rafraîchissante. Elle est une jeune femme tout juste entrée dans l'âge adulte qui se cherche encore une place et grandit toujours. L'histoire relatée est celle d'une maturation, provoquée par des premières inattendues. Prenant la place de sa mère, Yeon Woo se retrouve projetée dans un nouveau cadre, ce vaste immeuble animé en plein centre-ville à des lieux de son univers habituel. L'apprentissage prend ensuite une tournure sentimentale : invitée par son amie à se rendre à un rendez-vous arrangé en se faisant passer pour elle, Yeon Woo ressort ébranlée par les émotions inconnues nées de cette rencontre. Évoquant tous les doutes, les hésitations, mais aussi les remises en cause qui découlent de ces expériences, le drama dresse un portrait extrêmement touchant de cette jeune femme.

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Yeon Woo's Summer relate en fait le difficile passage à l'âge adulte, avec les enjeux d'amour, mais aussi d'amitié qui s'y rattachent. Il éclaire le moment où les rêves d'enfance et les idéaux de jeunesse sont rattrapés par le parcours suivi, et la vie que ces jeunes adultes sont en train de se construire, engageant leur futur sans toujours en avoir conscience. La situation de Yeon Woo est mise en parallèle avec celle de son amie Ji Wan. Cette dernière semble partie sur une carrière rondement menée, tandis que Yeon Woo mène une existence en marge, loin de cette course, avec sa musique et le petit atelier paternel comme cadre. Plus que des choix personnels, c'est aussi la vie - et leurs parents - qui a séparé ces deux jeunes femmes. Si Ji Wan paraît avoir un temps d'avance, elle n'en est pas plus épanouie. Le drama évite de la réduire à une simple caricature opposante, nuançant au final habilement leurs rapports. Au final, en offrant à Yeon Woo une leçon de vie, le récit vient enrichir qui elle est, sans la remettre en cause.

Se réappropriant avec finesse des thèmes assez universels, Yeon Woo's Summer puise aussi sa force dans l'ambiance que la réalisation parvient parfaitement à construire. A l'image de la scène finale chantée, pleine de chaleur, qui laisse place à une musique de la scène indie (cf. la vidéo ci-dessous), il se dégage de l'ensemble une atmosphère à part, à la fois chaleureuse, intimiste, s'affranchissant de certains canons formels de la même façon que Yeon Woo chérit sa propre indépendance. La performance de Han Ye Ri n'est pas non plus étrangère à la réussite de cet unitaire. L'actrice y est magnifique, pleine d'authenticité et de justesse dans un rôle où elle se glisse avec un naturel déconcertant. A ses côtés, le casting est d'ailleurs solide : tandis que Im Se Mi interprète l'amie d'enfance de Yeon Woo, Han Joo Wan incarne ce jeune homme auquel elle n'est pas insensible. En quelques scènes, une vraie alchimie naît d'ailleurs entre Han Joo Wan et Han Ye Ri. On croise également Kim Hye Ok, Hwang Jung Min ou encore Jung Soo Young.

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Bilan : Jolie histoire de maturation, capturant les émotions et les questionnements du passage à l'âge adulte, Yeon's Woo Summer signe un portrait empreint de sincérité d'une jeune femme profondément attachante. Porté par une ambiance un peu à part, bien servi par une réalisation très convaincante, ce drama special charme comme rarement le téléspectateur. La prestation de l'actrice principale achève de donner une autre dimension à ce récit qui reste simple et bien dosé. Une découverte fortement conseillée. Avis aux amateurs !


NOTE : 7,75/10


Pour un aperçu de l'ambiance, un extrait (la scène finale chantée venant conclure le drama) :

27/02/2013

(K-Drama / Pilote) That winter, the wind blows : des personnages entre ombres et lumières pour un mélodrame ambivalent

 

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En ce mercredi asiatique, restons en Corée du Sud où l'année 2013 débute de façon un brin morose, avec peu de dramas se démarquant vraiment. Mais il y en a cependant au moins un qui, qualitativement, tire son épingle du jeu dans son registre de mélodrame bien huilé : il s'agit de That winter, the wind blows. Ce dernier trouve son origine dans un drama japonais datant de 2002, Ai Nante Irane Yo, Natsu. L'histoire avait déjà fait l'objet d'une adaptation en Corée du Sud avec un film Love me not, sorti en 2006. That winter, the wind blows propose donc cette fois un remake à destination du petit écran.

Ce drama est diffusé sur SBS depuis le 13 février 2013, les mercredi et jeudi soirs. 16 épisodes sont prévus. C'est l'occasion de retrouver derrière la caméra l'équipe à qui l'on doit, l'hiver dernier, Padam Padam sur jTBC, avec un scénario signé Noh Hee Kyung et une réalisation confiée à Kim Kyu Tae. Côté audiences, après cinq épisodes, ces dernières semblent solides. En ce qui me concerne, je débute That winter, the wind blows sans aucune référence, n'ayant vu aucune des versions précédentes. Après quatre épisodes, au-delà de l'émotion propre au genre, je retiens une construction narrative bien huilée et exécutée, témoignant d'un savoir-faire réel afin de convaincre les téléspectateurs de s'impliquer.

[La review qui suit a été rédigée après visionnage des 4 premiers épisodes.]

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Oh Soo est un joueur, un playboy endurci par la vie. Abandonné à sa naissance, il a grandi dans un orphelinat. Désormais adulte, il n'a que quelques attaches véritables : Jo Sung, son plus proche ami, mais aussi un homonyme également appelé Oh Soo qui utilise son adresse pour envoyer son courrier. Décidé à profiter pleinement de la vie, il enchaîne les aventures, ne voulant pas s'attacher, notamment avec ce souvenir d'une de ses amies ayant perdu la vie dans un accident sur lequel la série sera sans doute amenée à revenir. Mais c'est une de ses conquêtes qui va causer sa perte : décidée à ne pas rester qu'une simple passade, elle le piège et le fait tomber pour une escroquerie qu'il n'a pas commise. Oh Soo est envoyé en prison où il passera une année. Au cours de son arrestation, mouvementée, son homonyme est victime d'un accident et perd la vie.

A sa libération, criblé de dettes, Oh Soo n'a plus qu'une vie en sursis s'il ne parvient pas à rembourser ce qu'il doit. C'est alors qu'une opportunité d'escroquerie inattendue lui offre une voie pour s'en sortir. Son ami-homonyme désormais décédé affirmait bien être le fils d'un important PDG, parti vivre avec sa mère après le divorce, mais ses camarades n'avaient jamais cru à ses histoires. Or Oh Soo est un jour contacté par l'avocat du président du conglomérat, qui le prend pour le véritable Oh Soo puisque les deux cohabitaient à la même adresse. Le décès du chef d'entreprise a ouvert la succession : l'héritage destiné à sa fille ne doit-il pas aussi être étendu à ce fils perdu de vue ? Oh Soo voit là une opportunité unique pour éponger ses dettes : se faire passer pour son ami. Il fait alors la rencontre de sa soeur, de qui tout dépend pour obtenir une part de la fortune en jeu.

Seulement Oh Young est une jeune femme qui a connu, elle aussi, son lot d'épreuves. En plus du divorce déchirant de ses parents, elle est tombée malade durant son enfance et a perdu la vue. Devenue aveugle, chargée de regrets, elle se protège par une méfiance constante et désillusionnée, souvent proche de la paranoïa. Elle avait bien gardé l'espoir de renouer avec son frère, mais elle le manqua de peu le jour de l'arrestation de Oh Soo qui lui fut justement fatal. Un an plus tard, elle accueille froidement celui qui prétend être son seul parent encore en vivant. Oh Soo va devoir essayer de gagner sa confiance, et pour cela, lui réapprendre à vivre, elle qui s'est si bien protégée dans sa tour d'ivoire.

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That winter, the wind blows a tout d'abord pour lui une narration assurée et maîtrisée. L'écriture est fluide, le rythme régulier, permettant une progression de l'intrigue sans temps mort. Le drama se réapproprie les ingrédients classiques du mélodrame, avec ses tragédies et ses nombreuses épreuves qui s'abattent sur les personnages, sans tomber dans un pathos trop pesant. Tout n'est pas sacrifié sur l'autel de l'émotion : la fiction peut avant tout s'appuyer sur un scénario aux ressorts familiers, où tout s'emboîte efficacement dans un engrenage qui prend des allures d'inélectable. Derrière des atours traditionnels, la mise en scène est appliquée, exploitant chaque thème avec sérieux. A partir de là, l'atout de ce drama va reposer sur les rapports, tout en ombres et lumières, de ses différents personnages.

La paire formée par le duo principal fonctionne en effet très bien : elle cultive et se nourrit des ambivalences de chacun, pour dévoiler peu à peu leurs différentes facettes. Oh Soo n'est pas qu'un playboy, c'est un être abîmé par la vie qui n'en reste pas moins intensément attaché à cette dernière. A mesure qu'il s'investit auprès de Oh Young, la neutralité de l'escroc disparaît peu à peu derrière une humanité qui prend le dessus et l'amène à s'investir au-delà du plan initial uniquement matériel. Quant à Oh Young, elle suit aussi une trajectoire nuancée : elle débute armée d'une dignité froide et hautaine, entièrement sur la défensive. Mais derrière cette force apparente, c'est une jeune femme dont les blessures accumulées depuis l'enfance sont toujours béantes. A la fois dure et fragile, traversée par un désespoir profond qui la conduit à flirter avec la mort, elle a tout d'une héroïne de fiction qui peut fasciner.

La combinaison et la confrontation de ces personnalités multidimensionnelles permet à That winter, the wind blows de s'orienter vers des dynamiques classiques en empruntant des chemins détournés, chargés d'ambiguïtés à l'image des rapports qui se construisent entre Oh Soo et Oh Young durant ces premiers épisodes. Le frère de Oh Young était son protecteur, et elle chérit toujours des souvenirs d'enfance. Oh Soo prend sa place. Si Oh Young apparaît d'abord à ses yeux comme une cible, elle devient ensuite une femme. Son infirmité a ici son utilité narrative : elle permet de jouer sur l'ambivalence des regards de Oh Soo, voire de ses gestes, qui laissent transparaître des émotions contradictoires. La manière dont les positionnements de chacun fluctuent intrigue et interpelle. Le traitement de certains personnages secondaires suit d'ailleurs une même recette, à l'image de la caractérisation de la belle-mère de Oh Young.

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Si That winter, the wind blows présente un ensemble solide sur le fond, son autre grand atout est formel : ce drama est tout simplement superbe visuellement. Prenant le temps de jouer sur le décor et sur les couleurs, la caméra offre de belles images aux yeux du téléspectateur, notamment quelques passages en extérieur absolument magnifiques après une scène d'ouverture glacée et enneigée à souhait. Durant les tout premiers épisodes, il est sans doute possible de lui reprocher une tendance à préférer les gros plans qui parfois rend les coupes un peu brutales, mais en dehors de ce petit détail, c'est un plaisir que de s'installer devant ce drama. D'autant plus que la bande-son est également parfaitement à la hauteur, avec toute la palette musicale propre au mélodrame qui y est exploitée, qu'il s'agisse de thèmes instrumentaux au piano ou au violon, ou de ballades musicales mélancoliques. On a là une OST riche qui accompagne parfaitement la tonalité du drama.

Enfin That winter, the wind blows dispose d'un casting très correct, avec deux acteurs principaux qui savent s'approprier leur rôle respectif. Si Jo In Sung (What happened in Bali) a parfois tendance à un peu trop en faire, il capture très bien l'ambivalence de son personnage, entre escroc endurci et une humanité qui laisse entrevoir quelques éclats de vulnérabilité. Quant à Song Hye Kyo (Full House), elle sait pareillement jouer sur la corde sensible, sa froideur restant un moyen de défense dont la jeune femme a d'autant plus besoin qu'elle est infirme. A leurs côtés, ou plus précisément entourant Oh Sook, ses deux complices sont interprétés par Kim Bum (Padam Padam) et Jung Eun Ji (Answer Me 1997) ; leurs jeux sont limités, mais ils ont l'assurance qui convient. On croise également quelques têtes familières du petit écran sud-coréen, comme Bae Jong Ok, Kim Tae Woo ou encore Kim Kyu Chul.

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Bilan : That winter, the wind blows signe des débuts solides, en proposant une exploitation plutôt habile et intéressante d'un mélodrame dont les ressorts restent classiques. La fiction dispose de deux atouts ne demandant qu'à être exploités. D'une part, il faut signaler une narration fluide où l'on retrouve une impression d'enchaînements inéluctables : tout se succède sans temps mort et il est facile de se laisser prendre au jeu. D'autre part, elle peut capitaliser sur un duo principal aux facettes multiples dont on a envie de voir se développer les rapports et les connaissances l'un de l'autre.

Entre ambivalence et tradition, porté par des émotions contradictoires, That winter, the wind blows semble avoir trouvé un intéressant équilibre à cultiver. A suivre.


NOTE : 7/10


Une bande-annonce de la série :

Une chanson de l'OST :

06/07/2011

(K-Drama / Pilote) Heartstrings (You've fallen for me) : une parenthèse étudiante et musicale dispensable

 
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C'est l'été, il fait (théoriquement) beau. En ce premier mercredi asiatique du mois de juillet, intéressons-nous à un de ces dramas légers qui convient à la période estivale, avec une des dernières nouveautés du petit écran sud-coréen : Heartstrings (You've fallen for me). Autant le dire sans détour, derrière ces allures de Playful Kiss musical, ce drama ne semblait a priori pas vraiment m'être destinée. D'autant que le mois de de juillet s'annonce chargé et promet a priori beaucoup de Warrior Baek Dong Soo à The Princess' Man, en passant par Myung Wol the Spy.

En attendant, soyons malgré tout curieux. Hearstrings, c'était aussi l'occasion de retrouver au moins brièvement Park Shin Hye, pour qui j'ai beaucoup d'affection. Lancé le 29 juin 2011 sur MBC, ce drama devrait comporter 16 épisodes et s'achever le 18 août prochain, diffusé tous les mercredi et jeud soirs. Reste que les deux premiers épisodes auront plutôt confirmé mes réticences vis-à-vis de cette série : un drama très dispensable, mais dont l'alchimie prendra peut-être auprès d'un certain public si le couple principal sait s'affirmer.

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Heartstrings se déroule sur un campus universitaire, nous plongeant dans les différents départements de musique. Lee Kyun Won est une jeune femme étudiant les instruments traditionnels coréens, perpétuant ainsi l'oeuvre de son grand-père qui l'a élevé et poussée sur cette voie musicale particulière. Dévouée, elle s'efforce de remplir les attentes que ce dernier place en elle. Un soir, ses amies l'entraînent malgré elle à un concert d'un groupe de musique autrement plus moderne, qui fait fureur sur le campus : "The Stupid". Le chanteur et guitariste du groupe, Lee Shin, jouit d'une jolie popularité auprès des étudiantes ; mais le jeune homme, au-delà de sa passion pour la musique, se montre particulièrement froid et arrogant avec tous ceux qu'il côtoie. La seule qui semble l'atteindre est une professeure de danse.

La performance du groupe ne laisse cependant pas indifférente Kyun Won, qui embauche The Stupid pour une soirée de récolte de fonds afin de payer les frais d'hospitalisation d'une enseignante du département des instruments traditionnels. Lee Shin ne pouvant s'y rendre à temps, la tension entre lui et Kyun Won ne cesse de monter et les conduit à se poser un challenge sur la popularité de leurs genres de musique respectifs : lequel est susceptible de remporter les suffrages des autres jeunes gens du campus ? Pendant ce temps, un directeur ayant travaillé à Broadway est sollicité pour monter un important spectacle qui représentera l'université..

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Heartstrings est un de ces dramas frustrant contre lequel il est paradoxalement difficile de s'énerver au vu des ambitions minimales affichées. Sans prétention aucune d'originalité, il assume pleinement le fait d'investir une recette bien connue qui a l''avantage d'avoir fait ses preuves. Il faut d'ailleurs concéder que la dynamique du duo principal, logiquement aussi peu accordé que possible de prime abord, fonctionnent relativement bien, en dépit d'une prévisibilité constante, qui donne un peu l'impression de voir rejouer des scènes auxquelles on a déjà assisté 100 fois, mais avec autrement plus d'intensité et de justesse. La seule réelle valeur ajoutée de l'ensemble tient à l'intégration de l'univers musical, l'opposition entre musique traditionnelle et moderne servant de fil rouge aux confrontations des protagonistes. Si cela sonne parfois un peu artificiel, cela a le mérite de renforcer la légitimité estivale de ce drama qui, sans être une comédie, semble finalement plutôt léger.

Cependant l'aspect high school musical ne va parvnir à réellement donner le change et à masquer les maladresses de ces deux premiers épisodes. Trop brouillon, Heartstrings souffre du syndrome des intrigues secondaires parachutées où les faux-raccords sont nombreux. Souvent déconnectées et contribuant à prêter à confusion sur la tonalité réelle du drama et sur ses enjeux, elles plombent le rythme de l'ensemble, à a fois trop longues et inintéressantes pour s'intégrer dans l'histoire. Le manque de maîtrise dans la narration est assez criant à ce niveau : soit ces passages introduisent des parenthèses trop légères (le running-gag déjà si lourd avec le bassiste et la nourriture), soit ils survolent brièvement des thématiques au potentiel beaucoup plus pesant (l'anorexie par exemple). Cela part un peu dans tous les sens sans vraiment de liant. Pour autant ce manque d'homogénité du récit ne serait pas si dommageable si le drama n'échouait pas à éveiller l'intérêt du téléspectateur pour tout cet à côté complètement dispensable.

Les limites de Heartstrings se révèlent donc assez rédhibitoires. Pour dépasser ses défauts, ses deux seuls attraits résident dans un univers musical qui semble trop semblable à une pièce artificiellement rapportée pour pouvoir à lui seul séduire et un couple où le lead-in masculin fait trop pâle figure pour que la dynamique prenne complètement.

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Poussif sur le fond, Heartstrings n'est guère mieux loti sur la forme. La réalisation est acceptable, mais donne plus l'impression de subir que de conduire et maîtriser les scènes portées à l'écran. Sans doute trop classique, voire trop scolaire, pour s'affirmer. En revanche, l'univers musical s'impose sans hésitation comme l'attrait majeur de ce drama : l'alternance proposée entre musique moderne et instruments traditionnels nous offre des sonorités très différentes. Les musiques ou chansons, accrochant plutôt bien l'oreille du téléspectateur, accompagnent ainsi agréablement ces deux épisodes.

Reste que Hearstring aurait certainement eu besoin d'un casting très solide pour espérer compenser en partie ces faiblesses. Ce n'est malheureusement pas le cas. Si l'ensemble manque de naturel, la seule à s'imposer est sans surprise Park Shin Hye (You're Beautiful), qui sait capitaliser sur un charme plein de vitalité où perce une forme d'innocence rendant son personnage instantanément attachant. Face à elle, j'avais quelques inquiétudes sur le fait de confier le lead-in masculin à Jung Yong Hwa (You're Beautiful). Le couple s'avère en effet très déséquilibré à l'écran. Si l'acteur sait parfaitement s'en sortir dans la partie musicale (il fait partie du groupe C.N. Blue), il manque singulièrement de présence et reste très limité en terme d'expression émotionnelle pour le reste des scènes. Mais il faut dire que, de manière générale, l'absence de direction se ressent sur tout le casting, où chacun peine un peu à trouver sa place : on croise notamment Song Chang Ui (Life is beautiful), So Yi Hyun (Assorted Gems), Woo Ri, Kang Min Hyuk (lui-aussi membre de C.N. Blue), Lee Hyun Jin (Assorted Gems) ou encore Im Se Mi (Pure Pumpkin Flower).

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Bilan : Sans ambition particulière, l'intérêt de Heartstrings tiendra principalement dans le vaste champ musical mis en scène. Si ses débuts ne manquent pas de maladresses, à la fois trop prévisibles et trop dispersés, son couple principal s'installe cependant dans une dynamique pas déplaisante, même si elle reste inégale. Mais l'ensemble peine à trouver une réelle consistance, les intrigues secondaires ne réussissant jamais à intéresser un téléspectateur déjà naturellement porté à faire quelques avances-rapides avant même la fin du deuxième épisode.

Hearstrings a sans doute pour elle de bénéficier d'une diffusion estivale, où le téléspectateur accueille plus facilement ce type de divertissement. Mais même dans ce registre sans prétention, la série demeure très dispensable. Je pense qu'elle est à réserver aux amateurs du genre ou si vous n'avez vraiment rien de mieux à faire (ce que j'ai du mal à imaginer vu les programmes chargés de ces dernières semaines et à venir !).


NOTE : 4,5/10


Un teaser :


Une chanson de l'OST :