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30/03/2011

(Tag Dramas) Une histoire de séries asiatiques...

Un mercredi asiatique un peu spécial aujourd'hui, puisque consacré à un questionnaire qui circule depuis quelques jours sur les blogs consacrés aux dramas asiatiques. C'est l'occasion d'une petite remise en situation qui permet de rappeler certains fondements, mais aussi toutes les sensibilités et différences qui peuvent exister au sein de ce public amateur de séries de cet autre continent. C'est donc à l'invitation de Mapenzi et d'Eclair que je me prête à l'exercice.

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1/ Depuis quand regardes-tu des dramas ? Quel a été ton premier drama ? Comment les as-tu découverts ?

Même si c'est un peu lointain pour être très précis, cela remonte  à l'année universitaire 2006-2007. Je me rappelle encore parfaitement de ce frisson d'excitation et de cet étonnant, presque indescriptible, sentiment de dépaysement face à ce pilote qui apparaissait semblable à une bulle d'air frais dans mon paysage téléphagique occidentalisé.

A priori, absolument rien ne me prédisposait à mettre un pied dans l'univers des dramas. En effet, je n'avais jamais éprouvé de véritable intérêt pour l'Asie auparavant. Certes j'avais timidement entrouvert les portes de cette culture à travers une poignée de films historiques (mon amour du Wu Xia Pian étant une des rares choses qui a précédé cela) ou animés (les Miyazaki), mais cela restait pour moi un folklore un peu lointain. De même, si j'avais pu lire quelques romans d'auteurs asiatiques, ou se déroulant sur ce continent, ce thème n'avait jamais été déterminant dans mes choix. Je n'avais jamais non plus ouvert spontanément de manga. Mon expérience de la japanimation se réduisait à un héritage laissé par une enfance rythmée par les dessins animés d'émissions de jeunesse. Quant aux autres aspects de l'entertainement, comme la musique, autant dire que j'ignorais jusqu'à son existence.

Au fond, ma découverte de ces productions particulières a une cause simple : les séries, et plus précisément, la curiosité qui a toujours accompagné mon intérêt jamais démenti pour le petit écran. J'ai découvert l'existence des dramas par le biais de communautés (forums, blogs) de téléphages généralistes, qui mêlaient déjà Occident et Asie. Progressivement de plus en plus intriguée par ces articles croisés au détour de mes lectures, évoquant un versant qui m'était totalement inconnu, j'ai donc entrepris de me renseigner, attérissant dans des communautés cette fois très spécialisées. L'idée a traîné un peu, la résolution se renforçant. Et finalement, un jour de vacances, je me installée devant une série japonaise : Nobuta wo produce (un classique du débutant). Pour un premier contact avec cet univers, j'avais recherché une thématique suffisamment universelle (high school drama, amitié) pour qu'une profane telle que moi ne soit pas trop déstabilisée. Et s'il y eut bel et bien choc culturel, ce dernier conserva le parfum d'une fraîcheur exotique très attrayante.

Ainsi, c'est par le biais des séries que j'ai mis un pied en Asie. Ce n'est qu'ensuite que ma curiosité s'est étendue au cinéma, aux livres et, enfin, à la musique.

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2/ Si tu ne devais garder qu'un drama, lequel ce serait et pourquoi ?

C'est aussi illusoire qu'arbitraire de sélectionner un seul drama, tant il existe de raisons différentes et toutes aussi légitimes les unes que les autres pour évoquer des séries qui constituent à mes yeux des piliers incontournables du paysage asiatique. Mais pour les besoins du questionnaire, je vais quand même me prêter au jeu.

Si je ne devais en garder qu'un seul, ce serait Story of a man (A man's story/The slingshot). Non seulement parce qu'il fait partie des quelques dramas fondateurs de ma "coréanophilie" actuelle (aux côtés de The Legend notamment), mais aussi parce qu'il s'impose sur le fond comme un indispensable à bien des égards. C'est un drama qui impressionne tout d'abord par sa maîtrise narrative d'ensemble, c'est-à-dire par sa capacité à se réinventer constamment au fil des épisodes, faisant évoluer les rapports de force en donnant l'impression de maîtriser pleinement le format et le nombre d'épisodes (là où tant de k-dramas connaissent des aléas qualitatifs sur la durée ; qu'ils mettent du temps à démarrer ou qu'ils aient des difficultés à tenir l'histoire jusqu'au bout). Par ailleurs, il réussit se réapproprier des thématiques assez classiques du petit écran sud-coréen (richesse -une famille de chaebol-, ascension sociale, triangle amoureux) en les mêlant à des thèmes plus complexes (la finance, les disparités sociales). Alors que ce mélange aurait pu paraître moins abordable. Story of a man réussit à faire de cette richesse son atout, traitant intelligemment de ces sujets. De plus, ce récit de vengeance et de confrontation personnelle parvient à ne jamais perdre son humanité, conservant une dimension sentimentale parfois très forte. Dans ce drama assez choral, aucun personnage ne laisse indifférent, que l'on s'attache à eux ou que l'on réagisse contre eux. Enfin, la série dispose d'un casting extrêmement solide et très homogène, qui porte et soutient efficacement le scénario.

Drama sombre bénéficiant d'une écriture intelligente, Story of a man est une série étonnamment ambigüe qui sait surprendre et captiver l'attention du téléspectateur : un incontournable du genre.

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3/ Si tu devais nommer un drama " à éviter absolument", lequel ce serait et pourquoi ?

S'il y a bien quelque chose que je regretterais longtemps, c'est le parcours que j'ai suivi pour découvrir les k-dramas. A la différence de toutes les autres nationalités que j'ai pu tester en Asie, des chinoises au taiwanaises, c'est le seul pays avec lequel la première rencontre s'est mal passée (ce qui peut paraître paradoxal aujourd'hui). Si pour les séries japonaises, j'avais d'abord recherché des fictions consensuelles, mon erreur a sans doute été de passer outre cette prudence.

Mes premières incursions en Corée du Sud furent une suite de vraies déceptions. A love to kill se révéla aussi incompréhensible qu'indigeste, je l'abandonnais au bout d'une poignée d'épisodes. Quant à Nine-Tailed Fox, il incarne à mes yeux bon nombre de dérives indigestes et d'écueils à éviter, de son casting extrêmement fade à une histoire aux ficelles narratives trop grosses et caricaturales. Il me faudra deux années pour surmonter les préjugés nés de ce faux pas initial ; la réconciliation n'aura lieu qu'en 2009. Dans l'intervalle, ma consommation sud-coréenne se cantonna à des doses homéopathiques (il faut remercier Damo, le premier k-drama que j'ai aimé, sans lequel j'aurais peut-être baissé les bras).

Par conséquent, si je n'ose désigner A love to kill du fait du faible nombre d'épisodes vus (peut-être le choc culturel, notamment dans le style de la narration, fut-il trop fort ?), pour avoir visionné en entier Nine-Tailed Fox, mon jugement sera cette fois sans appel : fuyez !

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4/ Quel est le drama que tu n'as pas encore vu et qui te tente énormément et pourquoi ?

Même si sa longueur me fait hésiter à m'engager, j'aimerais vraiment trouver le temps de découvrir Ryomaden. En effet, s'il est un genre que j'aime par-dessus tout (en Asie comme en Occident), ce sont les séries historiques. Or j'ai certes vu un certain nombre de dramas de ce genre, en provenance de Corée du Sud (surtout), de Chine, et même de Hong Kong, mais de façon assez paradoxale, je n'ai jamais véritablement exploré ce créneau au Japon. Le plus proche de l'historique au Pays du Soleil Levant fut mon visionnage de JIN, un plongeon particulier au XIXe siècle. Donc j'aimerais vraiment un jour pouvoir apprécier et achever un vrai taiga de NHK. Et Ryomaden me semble remplir tous les critères ! 

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5/ Quel est le drama qui ne te tente absolument pas et pourquoi?

De manière générale, il y a des pans entiers des productions asiatiques que j'évite instinctivement : les high school drama, ou encore les mélodramas, en font partie. Il peut y avoir des exceptions, mais cela reste très marginal. De même, je fuis tout ce qui est trop déjanté au Japon ou trop sucré (j'ai rayé l'adjectif "mignon" de mon vocabulaire il y a des années) en Corée du Sud.

Cette année, parmi les différentes séries déjà diffusées ou en cours, l'archétype du k-drama auquel je n'ai pas laissé une seule chance et dont je n'ai même pas lancé le pilote, c'est sûrement Dream High. Les histoires musicales ne sont pas forcément ma tasse de thé (à l'exception du format biopic comme pour Rock Rock Rock), le cadre "scolaire" me rebutait, tout comme un casting dont les qualités d'acteurs n'étaient pas forcément le point fort... Depuis j'ai eu des échos qui ont contribué à nuancer cette première position, mais impossible pour le moment de songer à lancer ce drama.

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6/ Quels sont tes acteurs(-trices) de dramas préféré(e)s ?

De manière générale, j'ai naturellement tendance à peu personnifier les séries que je suis, en Asie comme en Occident. La première raison est malheureusement très terre-à-terre : je n'ai aucune mémoire pour les visages, comme pour les noms. (Combien de soirées passées à me torturer les méninges pour résoudre un "sentiment de déjà-vu" face à tel ou tel protagoniste ? Heureusement, imdb ou wikidrama ont été créés pour des gens comme moi.) Ce qui fait que les acteurs(-trices) dont la présence au générique d'une série pourra éveiller mon intérêt à l'égard de ce projet sont au final assez peu nombreux. La grande majorité du temps, c'est le concept qui est déterminant et primordial.

Du côté des acteurs (entre parenthèses, les dramas dans lesquels je les ai vus) :

En Corée du Sud : Kang Ji Hwan (Capital Scandal, Coffee House, Hong Gil Dong), Song Il Gook (Jumong, Lobbyist), Chae Sung Won (City Hall, Athena), Park Yong Ha (Loving you, Story of a man, On Air).

Au Japon : Tamayama Tetsuji (Dare Yori mo Mama wo Aisu, Prisoner, Sunao ni Narenakute, BOSS), Odagiri Joe (Atami no Sousakan, Jikou Keisatsu - et des films), Kimura Takuya (Pride, Karu Narei Hichizoku).

Du côté des actrices :

En Corée du Sud : Ha Ji Won (Damo, Secret Garden),
Kim So Yeon (IRIS, Doctor Champ), Park Si Yeon (Coffee House, Story of a man), Kim Sun Ah (City hall), Lee Ji Ah (The Legend, Beethoven Virus, Athena).

Au Japon : Amami Yuki (BOSS, GOLD), Kichise Michiko (BOSS, Mousou Shimai).

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7/ Quel reste ton meilleur "souvenir drama" ?

Si j'ai vécu des émotions fortes devant les dramas, je crois que le souvenir que je chéris le plus reste le jour où j'ai lancé le premier épisode de Nobuta wo Produce. Non seulement pour ce frisson d'excitation à mesure que l'épisode progressait, que le décor s'installait et que les personnages apparaissaient. C'est sans doute ce qu'on appelle la magie d'une première : je me souviens de cet émerveillement naïf devant un rien complètement anecdotique - sur la forme comme sur le fond. Mais surtout, j'ai eu la chance de partager ce moment un peu à part avec ma soeur. Pas téléphage pour un sou, elle n'a pas été plus convertie aux dramas qu'aux séries occidentales, mais elle en est ressortie fascinée et amoureuse du Japon. Vivre ces moments de découverte symbolisant la raison d'être de la sériephilie avec la complicité d'une autre personne qui est au diapason : ça mérite le détour.

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8/ Enfin, qu'est ce que tu dirais à une personne qui ne regarde pas de dramas pour la convaincre d'en regarder ?

Il se trouve que, dernièrement, j'ai perdu pas mal d'illusions dans le cadre de ce prosélytisme particulier. Certes j'admets sans peine que, comme toute production culturelle, les dramas aient leurs détracteurs et que chacun ait ses affinités, mais mes échecs et débats les plus récents m'ont renforcé dans cette idée ancienne d'une nécessaire multiplicité de grilles de lecture. Une  adaptation s'impose, même si cette dernière, suivant les individus, peut très bien être instantanée (j'en suis l'exemple) ou plus lente (au fil des découvertes progressives). On ne regarde pas une série asiatique pour les mêmes raisons qu'une série occidentale. Par conséquent, il n'est pas possible de simplement se contenter de transposer ses attentes occidentales - culturelles, formelles, etc. - à l'Asie. Une personne qui se contentera de tout analyser par le prisme de son préformatage culturel (conscient ou non) ne pourra jamais apprécier vraiment un drama. Donc si vous attendez du petit écran asiatique la même chose que du petit écran occidental, autant passer votre chemin.

En revanche, si le petit écran et ses productions au sens large vous intéressent réellement... Si vous êtes sincèrement curieux... Si vous avez envie d'explorer et de vous immerger dans d'autres cultures... Si les cahiers des charges des scénarios occidentaux sont devenus une mécanique parfois lassante et déshumanisée qui semble désormais avoir perdu de son charme et avec laquelle vous avez besoin de rompre un peu... Si vous recherchez une écriture qui sait jouer sur une forme d'innocence semblabl à une bulle d'air frais dans vos programmes... Les dramas vous attendent ! Ce sera l'occasion de découvrir d'autres codes narratifs, d'autres esthétiques et savoir-faire. Cette télévision qui fonctionne beaucoup sur les ressentis du téléspectateur, jouant sur une dimension plus émotionnelle, dispose de réels atouts ; et elle m'a permis de redynamiser une passion téléphagique qui commençait à s'essoufler en raison d'une overdose de programmes par trop semblables.

En résumé, vous trouverez ici un autre vaste terrain à explorer, un terrain dont il faut au moins avoir conscience de l'existence au vu de l'importance de ces productions au niveau mondial, mais aussi de la qualité de certaines perles que l'on y trouve. Un tel visionnage a également le mérite de remettre en perspective certaines de nos préconceptions narratives occidentales. De plus, l'ensemble est extrêmement diversifié. Car, de la même façon que l'Asie diffère de l'Occident, au sein de ce continent, il existe aussi d'importantes disparités. On ne regardera pas de la même façon, ni pour les mêmes raisons, une série japonaise et une sud-coréenne (où, par exemple, le registre sentimental sera généralement plus affirmé). Il faut donc expérimenter et explorer pour trouver ce qui peut vous correspondre. A noter cependant que les affinités avec telle ou telle nationalité peuvent être changeantes, au gré des attentes et de ses propres évolutions.

En résumé, actuellement, les technologies offrent une opportunité qui aurait été impensable il y a quelques décennies : apprécier un voyage téléphagique à travers le petit écran mondial... C'est une chance. Profitez-en.

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Ce tag ayant déjà été repris par la plupart des blogs sur les dramas que je connais, je crois que tout le monde a été sollicité, par conséquent, le billet se conclut ici. Merci pour cette idée de tag !

23/03/2011

(K-Drama / Pilote) Crime Squad (Detectives in trouble) : série policière captivante et efficace sur fond de drame personnel

 

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En jetant un oeil sur les différents billets asiatiques publiés depuis le début de l'année, je me suis surprise à constater qu'une forme d'alternance s'installe dans cette rubrique, rythmée par des aller-retours entre le Japon et la Corée du Sud. Ainsi, en 2011, j'ai pour l'instant évoqué 6 séries sud-coréennes, 4 japonaises et 1 originaire de Hong-Kong. Le quasi monopole sud-coréen de 2009-début 2010 s'est errodé, et mes programmes se réouvrent au Pays du Soleil Levant après un ou deux ans de relative prise de distance. Je me dis que ce rééquilibrage est sans doute bon signe : je suis en train de trouver progressivement un équilibre dans ma consommation téléphagique asiatique.

Cependant, si cette tendance amorcée l'été dernier se confirme chaque mois un peu plus, n'allez pas croire pour autant que j'en délaisse le petit écran sud-coréen. Je m'y disperse sans doute moins que l'an dernier ; mais j'ai toujours ma (longue) liste de dramas passés à découvrir (dans laquelle j'avance lentement). De plus, ce pays reste sans doute celui dont je suis le plus près les informations (probablement à égalité avec l'Angleterre), et je conserve des attentes fortes à l'égard de certains projets. C'est ainsi qu'en ce mois de mars, une nouveauté avait plus particulièrement retenu mon attention : Crime Squad (a.k.a. Detectives in trouble / Homicide), qui rejoint la thématique policière de ces derniers mercredis.

Diffusé sur KBS2 depuis le 7 mars 2011 (lundi/mardi soir), les 3 premiers épisodes de ce drama n'ont pas encore balayé toutes mes réserves initiales (il faudra sans doute attendre la fin pour cela), mais ces débuts ont retenu toute mon attention. Et vous ne pouvez imaginer à quel point cela m'a fait plaisir de retrouver Song Il Gook dans un rôle consistant !

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Si Crime Squad nous présente le quotidien d'une unité relevant de la Seoul Gangnam Police Homicide Division, les évènements qui ont forgé l'explosive situation interne dans laquelle nous sommes plongés se sont déroulés il y a plusieurs années. A l'époque, Jung Il Do, un policier tentant d'intercepter un criminel, n'avait pas hésité à ouvrir le feu sur le véhicule prenant la fuite. La voiture avait terminé sa course dans la vitrine d'un café, provoquant deux morts parmi les clients. Park Se Hyuk, jeune père de famille qui y avait laissé sa fillette pour quelques minutes, ne put qu'assister impuissant au drame. Si Jung Il Do s'en tira sans la moindre conséquence disciplinaire, assumant pleinement le choix qu'il fit ce jour-là, Park Se Hyuk ne se remit jamais de la perte de son enfant. Cherchant à comprendre les motifs de cette fusillade fatale, tout en essayant de trouver un exutoire dans l'arrestation des criminels, il quitta tout pour s'engager dans la police.

Cinq ans après, Se Hyuk est devenu un policier impulsif et combatif, prompt à délaisser les règles pour parvenir à ses fins, n'hésitant pas à user de méthodes à la limite de légalité. Élément aussi incontrôlable qu'autodestructueur, il est cependant un officier efficace. Jusqu'à présent protégé par son supérieur hiérarchique qui faisait office de figure paternelle, ce dernier quitte ses fonctions. Mais qu'elle n'est pas la stupeur de Se Hyuk lorsqu'il découvre l'identité de son nouveau patron, qui n'est autre que Jung Il Do, toujours aussi inflexible sur ses positions. Un temps tenté de démissionner, il faut, malgré tout, travailler ensemble, en dépit de la tension évidente entre les deux hommes. Leurs différences de styles veient en effet s'ajouter au douloureux passé commun, Se Hyuk n'a pas pour autant tourné la page. D'autant que certaines découvertes viennent le conforter dans l'idée qu'il y a peut-être dans cette tragique fusillade des zones d'ombre à éclaircir - notamment qui protégea à l'époque Jung Il Do ? -.

Tout en conservant en toile de fond ces évènements tragiques à l'esprit, Crime Squad va aussi nous plonger dans les enquêtes souvent mouvementées de l'unité et des protagonistes qui gravitent autour, notamment une jeune journaliste qui semble avoir un lien particulier avec Park Se Hyuk.

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Crime Squad est une série policière qui se veut à la fois orientée vers un réalisme moderne empruntant aux derniers cop show occidentaux, tout en conservant ce mélange des tonalités propre aux séries sud-coréennes, pour lesquelles la dimension humaine, plus personnelle, est toute aussi déterminante. A la différence d'autres récents essais trop artificiels pour intéresser un public qui n'y retrouvait ni l'efficacité des intrigues, ni l'âme des kdramas, les débuts de Crime Squad trouvent rapidement un équilibre intéressant. Non seulement l'alternance de priorités entre des enquêtes mouvementées et un émotionnel plus intime est bien gérée, mais les différences de tons se succèdent et se mêlent avec beaucoup de naturel. L'utilisation de certains seconds rôles permet ainsi d'offrir quelques scènes opportunément plus légères, même s'il règne cependant dans la série une tension constante qui l'oriente sans doute vers un registre plutôt dramatique.

Si elle n'évite pas toujours l'écueil de certains passages un peu brouillons (notamment l'entrée en matière des 10 premières minutes), la construction narrative de Crime Squad tend à démontrer que les scénaristes savent où ils vont. La série débute en effet de manière opportune par une première affaire qui touche personnellement les membres de l'unité, puisque c'est un proche de l'autre victime de la fusillade fatale qui entreprend de se venger, visant donc Jung Il Do. En plus d'avoir le mérite d'introduire efficacement les enjeux, posant une forme de fil rouge qui va fidéliser le téléspectateur, ces deux premiers épisodes permettent aussi de cristalliser l'opposition entre Park Se Hyuk et Jung Il Do, exacerbant leurs différences de styles. Leur confrontation a ceci d'attrayant (et d'original) qu'elle est certes intense, mais pas dénué de nuances : les choix finalement faits par Park Se Hyuk, en sauvant la vie de Jung Il Do, l'illustrent bien.

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C'est d'ailleurs cette dimension humaine qui va se révéler être l'atout le mieux maîtrisé de Crime Squad. Loin d'avoir des personnages unidimensionnels qui s'enfermeraient dans leurs oppositions, la série va au contraire s'attacher à mettre en scène leurs ambivalences. Peu à peu, grâce à cette ambiance qui fluctue de l'action au drame, en passant par des pointes plus orientées vers la comédie, s'esquissent des figures complexes, et donc intéressantes. Dans ce registre, c'est incontestablement sur le personnage de Park Se Hyuk que repose le drama. Vivant toujours dans l'ombre de la mort de sa fille, sa détresse se mêle à une rage qui apporte au personnage une ambiguïté très intrigante. Sa croisade contre le crime apparaît autant comme une forme de vengeance par substitution que comme une voie d'expiation pour n'avoir pas empêché la mort de sa fille. L'alternance d'explosion de violence incontrôlée et d'autres moments plongés dans un auto-apitoiement presque pathétique confère une épaisseur psychologique à ce personnage vraiment crédible de père endeuillé.

Réussissant ainsi à susciter immédiatement l'empathie du téléspectateur, Crime Squad va parvenir à jouer efficacement sur les différents tableaux qu'elle investit. Si la crédibilité manque parfois à certaines scènes d'action, la série a le mérite de ne jamais verser dans un excès de sérieux démesuré. Bénéficiant d'un rythme de narration rapide, elle sait insuffler une dynamique, et plus généralement une fraîcheur, dans sa dimension policière, qui apporte une fluidité à ses intrigues. Cette consistance sur le fond est parachevée grâce à ces enjeux plus personnels, navigant entre relationnel et émotionnel, qui donne vraiment envie de s'investir dans l'histoire.

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Sur la forme, Crime Squad est un drama qui semble surtout apprécié la sobriété, évitant de trop en faire dans l'action (même si on n'échappe pas à quelques mises en scène parfois un brin exagérées). Dotée d'images versant dans une teinte plutôt claire, la série exploite et bénéficie favorablement de cette simplicité de style qui correspond à ses ambitions et pour lesquelles elle est à la hauteur. Je serais en revanche un peu plus réservée sur la bande-son, notamment concernant l'OST dont la première chanson se révèle sans réelle identité et peine un peu à capturer vraiment la tonalité ambiante de la série. La seconde, plus mélancolique, sonne déjà plus juste.

Enfin, le casting du drama n'est pas étranger à l'affectif que sait toucher Crime Squad. Vous savez déjà combien j'apprécie Song Il Gook (The Kingdom of the Wind, Lobbyist), l'amoureuse des sageuk qui est en moi, et qui a vécu pleinement l'expérience de visionnage du "marathon" Jumong, ne peut que garder une affection particulière pour cet acteur. Et le retrouver dans ce drama m'a fait d'autant plus plaisir qu'il y délivre une performance intense et juste, particulièrement convaincant pour incarner cet officier impulsif, au comportement frôlant l'autodestruction, brisé par le drame de la mort de sa fille. Face à lui, le responsable indirect de cette situation, également son supérieur hiérarchique, est joué par Lee Jong Hyuk (Chuno). Ce dernier n'a pas son pareil pour afficher une forme d'impassibilité un peu dédaigneuse propre à son personnage, mais j'ai un peu peur que son jeu un brin monolithique (et, a fortiori par contraste avec Song Il Gook, vraiment inexpressif) ne devienne lassant à la longue. A leurs côtés, on retrouve notamment Song Ji Hyo (Goong, Jumong), Park Sun Young (Winter Bird, The Sons of Sol Pharmacy House, 101st Proposal, 18 vs 29), Jang Hang Sun (Jejoongwon, Baker King Kim Tak Goo), Sung Ji Roo (Lobbyist, The Birth of the Rich), Sun Woo Sun (Queen of Housewives), Kim Joon (Boys Before Flowers) ou Lee Min Woo (Life is Beautiful).

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Bilan : Série rythmée et très vivante, Crime Squad est un cop show qui bénéfice de l'art sud-coréen de mêler les tonalités et les thématiques. Ainsi, au-delà d'une dynamique orientée vers l'action à l'occasion des enquêtes, on y retrouve également une dimension émotionnelle surprenante d'intensité, avec certaines scènes très poignantes. Si la maîtrise des histoires policières reste sans doute à affiner, ces débuts révèlent un réel potentiel, accentué par l'empathie que suscite très vite ce drama et porté par un casting solide au sein duquel Song Il Gook est magistral.

Si on ne pourra juger de la qualité d'ensemble qu'à la fin, au vu des fils rouges introduits, Crime Squad apparaît en tout cas comme une série, parfois un peu brouillonne mais toujours consistante, qui donne envie au téléspectateur de s'investir. Voilà qui fait plaisir !


NOTE : 7/10


Une bande-annonce de la série :


Une chanson de l'OST (ending) :

16/03/2011

(J-Drama) BOSS : une série policière versatile et attachante

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Comme annoncé, le mois de mars sera bien en partie policier. En attendant de pouvoir jeter un oeil à plusieurs épisodes d'une nouveauté sud-coréenne, Crime Squad, dont la diffusion a commencé la semaine dernière, c'est au Japon que nous conduit ce troisième mercredi asiatique de mars, avec une critique sous forme de bilan d'un drama qui figurait sur ma liste de "séries à rattraper" dressée en début d'année, en partie pour les échos positifs que j'avais pu glaner, mais également pour la présence d'acteurs que j'apprécie beaucoup dans son casting : BOSS.

Diffusée au printemps 2009, sur la chaîne Fuji TV, sa première saison comporte 11 épisodes, de 45 minutes chacun (sauf pour le premier et le dernier d'une durée d'1h). La série fait également partie de ces quelques dramas qui obtiennent un renouvellement (disposer d'une deuxième saison reste une exception au Japon). La saison 2 était initialement annoncée pour ce printemps, à partir du mois d'avril ; l'actualité obligeant à mettre ceci au conditionnel. (EDIT : La diffusion de la saison 2 est officiellement annoncée pour le 14 avril prochain.)

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BOSS se propose de nous plonger dans le quotidien et les enquêtes d'une unité spéciale de la police japonaise. La série s'ouvre en effet sur la création d'une équipe annoncée et présentée aux médias comme une formation d'élite destinée à répondre à l'inquiétude suscitée par l'augmentation de crimes particulièrement violents. Osawa Eriko est nommée à sa tête, bénéficiant du soutien d'un des dirigeants de la police qui est un ancien de sa promotion. Cette femme de poigne au caractère bien trempé rentre tout juste d'une formation aux Etats-Unis. Très compétente, sa vie professionnelle a malheureusement souffert de sa vie privée, ce qui explique cet exil américain temporaire. Si elle revient avec des ambitions intactes, elle va cependant vite déchanter en découvrant la réalité du projet dont elle obtient la direction.

En effet, la supposée unité d'élite se révèle n'être qu'une maladroite façade médiatique. Loin de la promesse de se voir assigner les plus brillants éléments des différents services, ce sont au contraire les officiers posant problème, les "moutons noirs" dont on souhaite se débarrasser, qui lui ont été envoyés. C'est donc une équipe dans laquelle on a regroupé tous les agents dont personne ne voulait. Sans être foncièrement incompétents, par leur attitude ou leur façon de concevoir leur métier, ces derniers sont loin de représenter le stéréotype du policier idéal tel que le conçoit l'institution, navigant entre rébellion, défiance de l'organisation ou difficulté à réagir comme un officier. Eriko va non seulement devoir diriger et résoudre les enquêtes qui lui sont confiées, mais elle va aussi apprendre à créer et construire une solidarité et un esprit d'équipe qui apparaît illusoire au premier abord. Affaires policières et gestion humaine, voici donc les deux grandes thématiques que BOSS va investir. 

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Fidèle à son genre, BOSS démarre sur les bases d'un procedural (cop) show classique : elle va tout d'abord mettre en scène des enquêtes ayant vocation à seulement durer le temps d'un épisode. N'hésitant pas à relater des crimes très violents, la série cède souvent à une recherche de sensationnalisme parfois un peu excessive. Cependant, au fur et à mesure que la saison avance, le drama va progressivement glisser vers un feuilletonnant qui s'avère plus consistant et satisfaisant pour le téléspectateur. Un fil rouge finit d'ailleurs même par apparaître, permettant ainsi de conclure tous les arcs de façon autrement plus ambitieuse dans le dernier épisode.

Dans l'ensemble, en dehors de quelques cas plus finement traités, les affaires policières se laissent globalement suivre sans forcément retenir pleinement l'attention. Mais il est important de souligner que, au fil de la série, cette dernière gagne incontestablement en maîtrise dans la gestion de ces storylines, mais aussi en subtilité lorsqu'elle parvient à l'occasion à se détacher de la dynamique d'opposition manichéenne entre le criminel et la police. Cependant, si ce cadre policier sert la série, l'atout de BOSS est ailleurs. En effet, il va résider dans la dimension humaine que va être capable d'investir la série.

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Car si BOSS marque le téléspectateur, c'est sans doute prioritairement dans le domaine de l'affectif. Conduite par une Eriko à la présence particulièrement charismatique, la série bénéficie d'une galerie de personnages secondaires, extrêmement colorée et bigarrée, dont la diversité n'empêche pas une complémentarité efficace et des intéractions aussi pimentées que convaincantes. La dynamique d'ensemble fonctionne bien, tant dans l'opposition initiale que dans les relations qui se nouent peu à peu. Les liens entre chacun des protagonistes ne vont d'ailleurs jamais se figer, se consolidant avec le temps. Chacun finit ainsi, à sa manière, par trouver sa place au sein de cette unité atypique.

Si certains n'échappent pas à la caricature - mais c'est le lot des seconds rôles des comédies -, ils sont tous extrêmement attachants, et c'est avec un vrai plaisir que le téléspectateur les suit dans des enquêtes dont la finalité semble autant être d'attraper le criminel, que de servir de révélateurs à des personnages qui gagnent en épaisseur à mesure que l'image qu'ils renvoient se nuance. Comment rester insensible au manque d'estime de Kimoto qui cherche encore sa voie et pour laquelle la figure tutélaire d'Eriko va être déterminante ? Comment ne pas vouloir en savoir plus sur les non-dits et blessures du passé qui ont conduit Katagiri dans cet état désillusionné, où il a perdu toute foi en son métier ? Et puis, en dehors de l'équipe, comment ne pas se laisser séduire par les flirts incessants et la légèreté cultivée et mise en scène de Nodate ? Tous ces éléments sont autant de fils rouges à connotation humaine que l'on suit avec un intérêt presque plus prononcé que pour l'enquête policière du jour.

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Enfin, au-delà des thématiques classiques ainsi portées à l'écran, il faut souligner que BOSS n'est pas dénuée d'une identité propre. Son originalité va venir de la tonalité adoptée par la série. Si j'insiste dessus, c'est que rarement aura-t-on vu un ton aussi volatile et versatile que celui cultivé avec beaucoup de soin dans ce drama. Face à cette alternance constante et entêtante, entre comédie et cop show plus dramatique, le téléspectateur reste aux premiers abords un peu décontenancé, se demandant si les scénaristes n'ont pas des difficultés pour choisir son genre. Mais au contraire, loin d'être une problème de tergiversation narrative, c'est dans cette résistance à toute catégorisation que BOSS s'affirme et se distancie de ses modèles d'inspiration plus traditionnels.

Bénéficiant d'un rythme d'ensemble très énergique, la série pourra ainsi nous proposer des scènes fortes émotionnellement à l'intensité avant tout dramatique, tout en enchaînant quelques minutes plus tard sur des répliques décalées, parfois vraiment jubilatoires, qui sauront susciter plus d'un sourire. D'ailleurs, elle n'hésite pas à utiliser les codes de la comédie, versant parfois dans un certain burlesque ou une légèreté qui permettent de prendre de la distance par rapport aux intrigues plus pesantes. Pour autant, elle peut aussi en un instant redevenir autrement plus sérieuse, nous faisant assister à un meurtre ou à de vraies confrontations entre les protagonistes. BOSS reste donc comme une fiction entre deux tons, défiant obstinément toute catégorisation.

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Si la tonalité attrayante de la série marque sur le fond, il est intéressant de noter que la forme s'efforce de se mettre au diapason. La réalisation est extrêmement dynamique, multipliant les effets de style à l'écran. D'images saccadés qui accentuent surtout les passages les plus comiques à des split screen qui permettent de suivre la même scène de différentes perspectives, le réalisateur expérimente beaucoup. Même si certains effets ne sont pas complètement maîtrisés, avec notamment une tendance à recourir à certains gros plans pas toujours opportuns, tout ce travail insuffle un réel dynamisme. Une fois passée la surprise initiale, le téléspectateur s'habitue rapidement. 

De plus, cette impression de fraîcheur orientée vers la comédie est renforcée par une bande-son sympathique, composée de petits interludes musicaux entraînants. La chanson utilisée dans l'ending (My Best of my life de superfly - dont le pv est disponible à la fin de ce billet) apparaît finalement comme un pendant bienvenu plus calme et posé, par rapport au reste de l'épisode.

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Enfin, BOSS n'atteindrait sans doute pas le degré d'attachement qu'elle parvient à susciter sans la présence d'un casting rarement pris en défaut, dont les premiers comme les seconds rôles méritent vraiment d'être salués. Si j'avoue que je partais avec un a priori très positif pour plusieurs d'entre eux, ayant déjà pu apprécier leur performance dans d'autres dramas, mes attentes n'ont pas été déçues. Tout d'abord, Amami Yuki (Last present, Fumo Chitai, GOLD) s'impose de manière convaincante dans ce rôle de dirigeante de l'unité, femme de poigne dont la compétence frôle à l'occasion l'arrogance. Mais si BOSS parvient à trouver un équilibre et une homogénéité au sein de ses personnages, c'est aussi parce que tous les autres acteurs qui l'entourent se révèlent à la hauteur. Takenouchi Yutaka (Fumo Chitai, Nagareboshi) trouve instantanément (dès la scène d'ouverture) une dynamique parfaite avec Eriko, vraiment excellent en directeur flirtant constamment.

Parmi les membres de l'équipe, j'ai beaucoup aimé Toda Erika (beaucoup plus que dans LIAR GAME), parfaite en scientifique qui se cherche et qu'Eriko va prendre sous son aile. J'ai aussi tout particulièrement apprécié retrouver Tamayama Tetsuji (je confesse soupçonne que sa seule présence pourrait me faire suivre n'importe quel drama) (Sunao ni Narenakute), en policier solitaire ayant perdu sa confiance en l'institution depuis un incident il y a quelques années. A leus côtés, on croise également Mizobata Junpei (Shinzanmono), Kichise Michiko (Mousou Shimai), Kendo Kobayashi, Nukumizu Youichi, Shiomi ansei, Hasegawa Hiromi, HILUMA, Mitsuishi Ken, Aijima Kazuyuki ou encore Maruyama Tomomi.

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Bilan : Série policière à la tonalité volatile, alternance pimentée de comédie et de drama procédural classique, BOSS est une fiction attachante et plaisante à suivre. Particulièrement rythmé, le drama cultive un dynamisme qui se ressent tant sur le fond que sur la forme, et qui sait capter et retenir l'attention d'un téléspectateur aisément charmé par cette ambiance particulière. Si certaines enquêtes policières n'échappent pas toujours aux sirènes d'un sensationnalisme un peu naïf, la série gagne en consistante et en nuance au fil des épisodes, l'aspect feuilletonnant parachevant de manière convaincante cette maturation. BOSS s'impose donc comme un agréable divertissement que j'ai pris beaucoup de plaisir à visionner.


NOTE : 7,25/10


La chanson de l'ending de chaque épisode (My best of my life, par superfly - PV) :


09/03/2011

(K-Drama / Pilote) Midas : un drama clinquant qui doit encore s'affirmer

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C'est en Corée du Sud que nous ramène le mercredi asiatique du jour. Si mon k-drama du moment reste incontestablement President, dont la diffusion s'est achevée fin février et qui, à chaque épisode visionné, s'impose un peu plus comme ma référence asiatique de ce début d'année 2011 (même s'il est vrai que la concurrence ne fut pas trop rude), j'ai quand même suivi ma résolution de tester quelques-unes des nouveautés de ce mois de février. Le bilan est pour le moment très mitigé. Les New Tales of Gisaeng ont eu toutes les peines du monde à retenir mon attention jusqu'à la fin du pilote.

Quant à la série du jour, Midas, si j'ai bien visionné sans me forcer les trois premiers épisodes, nous sommes pour le moment loin du coup de foudre. Si son titre confirme le penchant actuel des k-dramas pour les références mythologiques, j'avoue que c'étaient surtout les noms d'acteurs associés au projet qui avaient éveillé ma relative curiosité. Le synopsis proposé, peu éclairant et un brin aride, m'avait lui plutôt laissé sur une prudente réserve... que ces premiers épisodes n'auront pas dissipée.

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Par le biais de son personnage principal, Midas nous plonge dans le monde de la haute finance et, plus généralement, dans celui très luxueux d'une famille de chaebol. Kim Do Hyun vient tout juste de sortir de l'école de formation où il se destine à devenir avocat. Brillant, le jeune homme est courtisé par tous les grands cabinets. Mais son professeur le met en relation avec une organisation plus confidentielle, méconnue du grand public et dont l'activité est assez floue tout en restant extrêmement rentable. Attiré par les talents du jeune avocat, notamment ses facultés à comprendre et analyser les marchés et à s'adapter aux règlementations, le dirigeant des lieux lui fait une offre en or : outre des avantages matériels conséquents, il lui propose également de devenir immédiatement associé. En dépit de son ignorance sur le contenu de son futur travail, Do Hyun est incapable de résister aux sirènes de l'argent.

Jusqu'à présent, ce jeune carriériste ambitieux avait rêvé d'une vie professionnelle réussie sans jamais négliger sa vie personnelle. Il est ainsi fiancé à Lee Jung Yeon, une infirmière, qu'il doit épouser très prochainement. Mais son nouveau travail le fait basculer dans un autre monde pour un travail qui se rapproche plus du conseiller que celui d'avocat au sens strict. Il découvre en effet que le cabinet qui l'a recruté travaille en effet pour un homme d'affaires extrêmement puissant. Ce sont ses avoirs, mais aussi sa famille au sens large qu'il faut protéger. La mission apparaît d'autant plus difficile que, derrière une apparente unité de façade, la perspective de l'ouverture prochaine de la succession du patriarche aiguise les appétits de ses enfants. Do Hyun, par ses nouvelles attributions, va rapidement se trouver mêler à des enjeux autrement plus complexes que de simples questions de droit. Il va finalement prendre le parti de l'entrepreneuse à succès qu'est Yoo In Hye, dont l'intervention quelques jours plus tôt à son école dans le cadre d'une conférence l'avait marqué... pour le meilleur ou le pire ?

Les premiers épisodes de Midas s'attacher à relater le basculement de Do Hyun, mais aussi à un degré moindre de Jung Yeon par son transfert dans la branche VIP de l'hôpital, dans un monde de luxe aux préoccupations et au sens des priorités bien différents. Leur relation y résistera-t-elle ?

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Pour cette plongée dans le monde des affaires, Midas mêle allègrement jeux d'argent et de pouvoirs, se réappropriant de classiques dynamiques familiales, énième déclinaison de sempiternelles concurrences d'ambitions et de luttes fratricides. Si son approche de la finance veut marquer, n'hésitant pas à manier les chiffres à voix haute, ces débuts ne font qu'esquisser de manière peu convaincante les bases de la fiction financière. Tout en employant les mots clés attendus, navigant entre investissements et mises en jeu du capital, on reste au stade d'un superficiel qui cède trop facilement à un romanesque paresseux. Ce traitement empêche de se sentir impliqué dans des enjeux excessivement flous ; on est loin de la tension autrement plus concrète et prenante à laquelle était parvenu un drama comme Story of a man pour aborder cette thématique .

En réalité, le problème de superficialité de Midas se révèle sans doute plus profond et structurel. En effet, le mot d'ordre prioritaire semble avant tout avoir été le suivant : une immersion dans le luxe, ou plus précisément l'argent. Bien plus qu'un éventuel enjeu d'ascension sociale, bien plus qu'une incursion timide dans les marchés - même si elle en prend à l'occasion les illusoires apparences -, il s'agit avant tout d'éblouir. Les millions de wons défilent, dépensés, investis ou simplement rêvés ; combien de chiffres égrénés au cours de ces premiers épisodes avec pour seul objet d'essayer (maladroitement) d'impressionner ? A l'image de son héros, Midas se laisse griser par le luxe affriolant qui lui sert de cadre, tentant vainement d'entraîner le téléspectateur à sa suite, dans cette seule dimension trop restreinte pour faire vivre une série.

Car ce clinquant assumé, revendiqué, finit par plomber l'histoire même qu'il est censé servir. Face à cette mise en scène excessivement théâtralisée, où tout semble figé, presque forcé, l'ensemble sonne excessivement faux. Les cautions narratives pour s'immerger dans cet univers restent trop prévisibles, à l'image des ficelles scénaristiques utilisées. Les protagonistes ne parviennent pas non plus à s'imposer, restant comme en retrait devant ce cadre trop artificiellement riche. Si bien que Midas propose des débuts très déshumanisés sans donner au téléspectateur matière à s'attacher et à se fidéliser. Si on ne s'ennuie pas devant ce drama, on le suit sans s'impliquer.

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Sur la forme, la réalisation est classique, sans prise de risque particulière, ni d'identité imposée. En revanche, je serais pour une fois plus réservée concernant la bande-son de la série. Je suis souvent la première à saluer cet art de narrer musicalement des histoires et le savoir-faire que l'on croise souvent dans les k-dramas, mais Midas m'a laissé une impression mitigée. Si les chansons de l'OST ne marquent pas spécialement pour le moment, en revanche certaines musiques semblent employées à contre-temps dans le récit (notamment une). 

Enfin, il convient de s'arrêter sur un casting qui exerce évidemment un attrait incontestable. Mais, à nouveau, le drama ne parvient pas à exploiter tous ses atouts. S'il dispose d'acteurs solides, Midas peine à leur offrir l'occasion de s'exprimer pleinement, les laissant évoluer dans un ensemble un peu trop figé qui les bride quelque peu. Au sein du trio central de la série, Jang Hyuk (Robber, Tazza, Chuno) est fidèle à lui-même, investissant un registre assez sobre qui ne l'empêche pas d'imposer une présence à l'écran convaincante, qui reste cependant à bien affirmer. Lee Min Jung (Smile, You) est cantonnée à un registre de fiancée pour le moment assez unidimensionnelle. Et c'est finalement sans doute Kim Hee Ae (Snow Flower) qui s'en sort le mieux pour le moment, bénéficiant du personnage le plus ambivalent. 

Sinon, sur un plan plus secondaire, depuis janvier et Rock Rock Rock, j'ai gardé une affection toute particulière pour No Min Woo (My Girlfriend is a Gumiho), cela m'a donc fait plaisir de le retrouver ; d'autant que son personnage, par les libertés qu'il s'accorde, lui permet d'échapper opportunément au pesant ambiant. Parmi les autres acteurs, citons notamment la présence de Lee Duk Hwa, de Kim Sung Kyum, de Choi Jung Woo, de Chun Ho Jin, Lee Moon Soo, Jung Suk Won, Seo Joo Ae ou encore Yeo Ho Min.

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Bilan : En dépit d'un casting solide (auquel le drama doit sans doute une grande partie de l'attrait qu'il peut encore conserver au terme de ces premiers épisodes), Midas peine à démarrer. Certes, la série impose d'emblée une ambiance clinquante sûrement travaillée, mais l'artificialité de la mise en scène, accompagnée de la trop grande prévisibilité des storylines, plombe une dynamique d'ensemble sur laquelle pèse aussi lourdement la tendance des scénaristes à céder à trop de facilités narratives. Renvoyant une impression de manque d'ambition un peu frustrante, cette série manque de relief et d'identité, tout en laissant le téléspectateur globalement insensible, en dépit de quelques petites étincelles.

Il y a sans aucun doute du potentiel ; mais je ne suis pas certaine que l'approche par la série de sa thématique soit celle qui en permette une bonne exploitation.  


NOTE : 5/10


La bande-annonce de la série :


Une chanson de l'OST :


02/03/2011

(J-Drama / Pilote) CONTROL ~ Hanzai Shinri Sousa : du policier très classique mais sympathique

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Commençons ce premier mercredi asiatique du mois sous le signe du policier. En attendant de jeter un oeil à la série sud-coréenne Crime Squad, je me suis penchée sur d'autres nouveautés de la saison hivernale au Japon, et plus particulièrement ces séries à enquêtes qui semblent avoir la capacité de prospérer dans les écrans de tous les pays. Parmi le large choix proposé actuellement au Pays du Soleil Levant, deux dramas ont retenu mon attention ce week-end : LADY ~ Saigo no Hanzai Profile et CONTROL ~ Hanzai Shinri Sousa.

Tous deux s'inscrivent dans cette vague porteuse du profilage. A qualité d'écriture plus ou moins similaire, reconnaissons à LADY ~ Saigo no Hanzai Profile le fait de savoir s'emparer sans doute de façon plus énergique et moderne de ce concept, cependant son long pilote d'1h40 (!) m'a semblé interminable. Point plus problématique, j'ai eu beaucoup de mal à m'intéresser au sort de ses différents protagonistes, mes sentiments à l'égard de l'héroïne fluctuant entre indifférence et agacement. A l'inverse, CONTROL ~ Hanzai Shinri Sousa m'a paru autrement plus sympathique. Moins ambitieuse - d'aucuns diraient moins présomptueuse - et finalement, plus facile à apprécier, avec ses qualités comme ses défauts. C'est pourquoi c'est de cette série, diffusée sur Fuji TV depuis le 11 janvier 2011, dont je vais vous parler aujourd'hui. D'autant que l'entraînante - et inattendue - chanson qui clôture ses épisodes mérite d'être saluée.

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Segawa Rio est une jeune détective impulsive et ambitieuse, qui n'hésite pas à prendre des risques et à dire le fond de sa pensée, sans forcément d'ailleurs que celle-ci soit sollicitée par des supérieurs que sa constante débauche d'énergie et son zèle de tous les instants exaspèrent. Une prise de risque de trop se termine dans une fusillade où Rio est grièvement blessée. Si cet évènement n'altère en rien ses certitudes,lorsqu'elle reprend le travail après s'être rétablie, elle apprend qu'elle a été transférée au siège de la police métropolitaine de Tokyo, dans les unités traitant des crimes violents. Mais, tout en retrouvant dans cette brigade un ancien camarade de promotion, Teranishi Kei, Rio se rend malheureusement compte ce n'est pas sur le terrain qu'elle est affectée.

En effet, la jeune femme échoue à un mystérieux poste de management qui consiste plutôt à jouer les assistantes, voire les babysitters, pour un nouveau consultant auquel leurs supérieurs ont décidé de recourir. Universitaire spécialisé en psychologie, Nagumo Jun a répondu positivement à la sollicitation des autorités. Il voit surtout dans cette opportunité de travailler avec la police la possibilité de consulter directement de nombreux dossiers d'affaires pour l'aider dans les recherches qu'il conduit sur le comportement humain. Ses théories, qui sonnent sans doute justes dans ses livres, pourront-elles aider à la résolution des enquêtes, ou s'avèreront-elles incapables de franchir la frontière de la réalité pour s'appliquer à la diversité des situations croisées ?

L'universitaire posé et la policière forte tête n'étaient sans doute pas destinés à essayer de travailler ensemble, mais ce duo a priori si dissemblable pourra peut-être donner des résultats inattendus.

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A la seule lecture de ce synopsis, il est aisé de percevoir que CONTROL ~ Hanzai Shinri Sousa va reposer sur une dynamique connue et qui a fait ses preuves : celle de l'association improbable de deux professionnels, aux tempéraments clairement affirmés et aux méthodes forcément très différentes, mais qui vont apprendre à collaborer pour devenir complémentaires. La recette est éprouvée, mais elle n'en demeure pas moins efficace si sa mise en scène est bien gérée, ce que l'introduction ce drama nous prouve une nouvelle fois. En effet, en dépit des stéréotypes auxquels ces bases renvoient a priori, le traitement des relations qui se nouent entre les deux personnages principaux se révèle étonnamment rafraîchissant et plaisant à suivre à l'écran. Il aurait été facile de verser dans la surenchère et de forcer, mais CONTROL ~ Hanzai Shinri Sousa opte pour une opportune sobriété. La série trouve finalement le juste équilibre entre une dynamique pimentée d'oppositions, tendant plus vers la comédie, et une atmosphère plus sérieuse de drama adulte d'enquêtes.

De manière générale, pour qu'un procedural show, quelque soit sa natonalité, parvienne à retenir mon attention, ce qui va faire toute la différence, ce ne sont généralement pas tant les enquêtes (à moins d'un grand arc couvrant toute la saison) que les personnages. Et c'est justement par sa dimension humaine, avec ses protagonistes sympathiques, que le pilote de CONTROL ~ Hanzai Shinri Sousa réussit son entrée en matière. Le sur-investissement émotionnel de Rio, avec ses attitudes toujours trop spontanées, est parfaitement contrebalancé par la douce excentricité de Jun, lequel conserve toujours une prudente distance d'observateur face aux faits auxquels il est confronté. Ce n'est pas une dynamique qui marque par une quelconque originalité - qu'elle ne recherche d'ailleurs pas -, mais son attrait réside dans cette impression de naturel. Les oppositions et autres différences de vues ne tombent jamais dans le jusqu'au-boutisme facile. Aucun personnage n'en fait trop (même si Jun manifeste une certaine tendance à s'écouter parler). Si bien que c'est cette confortable justesse de ton qui permet de s'attacher à eux individuellement, mais aussi au duo qu'ils forment ensemble.

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Sur la forme, CONTROL ~ Hanzai Shinri Sousa reste également sobre. Si sa réalisation est de facture classique, en revanche, c'est par sa bande-son que le drama retient l'attention du téléspectateur. Non seulement par son utilisation fréquente de petites musiques rythmées, qui permettent d'alléger l'ambiance et de souligner les passages plus détendus, mais aussi par un générique de fin qui offre une conclusion parfaite. Le montage des images n'a rien d'innovant, mais la chanson choisie surprend, par son côté très entraînant et dynamique. Ce fut pour moi un petit coup de coeur musical.

Enfin, il convient de saluer le casting, qui n'est pas pour rien dans cette appréciation positive des personnages que le téléspectateur retire de ce premier épisode. On y retrouve quelques valeurs sûres du petit écran japonais. Matsushita Nao (Tantei Club) fait preuve d'un dynamisme communicatif, tandis que Fujiki Naohito (Hotaru no Hikari) n'a pas son pareil pour mettre en scène un flegme universitaire difficile à ébranler. A leurs côtés, on retrouve notamment Yokoyama Yu, Kitamura Yukiya, Usuda Asami, Sato Jiro, Katsumura Masanobu ou encore Izumiya Shigeru.

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Bilan : Procedural show construit sur des bases d'un classicisme assumé, si le pilote de CONTROL ~ Hanzai Shinri Sousa se révèle plaisant à suivre, il le doit tant à sa sobriété, qui lui confère une forme d'authenticité, qu'à la dynamique sympathique qui se crée rapidement entre ses personnages principaux. Ce premier épisode n'est sans doute pas celui d'une série policière ambitionnant de marquer ou de surprendre, mais il installe un univers confortable et pose des points de repère auxquels le téléspectateur s'attache aisément. Les amateurs du genre ne seront sans doute pas déçus.

Et puis, dernier point non négligeable pour permettre de quitter le pilote sur une bonne impression : la chanson du générique de fin (dont je vous propose, en bonus, le MV intégral ci-dessous - il s'agit de la dernière vidéo) !


NOTE : 6/10


La bande-annonce de la série :


Le générique de fin (et sa musique surprenante et rafraîchissante !) :


BONUS : Le MV de l'excellente chanson du générique (Ginga no Hoshikuzu, par Kuwata Keisuke) :