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26/10/2011

(K-Drama / Pilote) Tree With Deep Roots (Deep Rooted Tree) : un thriller historique sous le règne du fascinant roi SeJong



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De retour en Corée du Sud en ce mercredi asiatique, pour se replonger dans un genre qui m'est très cher : les séries historiques. Cette semaine, j'ai mis à profit un peu de temps libre pour découvrir les sageuk actuellement diffusés au pays du Matin Calme. Si je me suis laissée emporter par le souffle épique de Gye Baek sur les conseils avisés de Mina (un drama dont on parlera sans doute prochainement), c'est d'une série qui a débuté plus récemment dont je vais vous parler aujourd'hui.

Diffusé depuis le 5 octobre 2011 sur SBS, Tree With Deep Roots devrait comprendre un total de 24 épisodes. Pour adapter ce roman de Lee Jeong Myeong, l'écriture a été confiée à l'équipe qui se trouvait derrière le succès de Queen Seon Deok, les scénaristes Kim Young Hyun et Park Sang Yun. Après des débuts inégaux, un peu poussifs mais loin d'être inintéressants, je dois dire que Tree With Deep Roots m'a progressivement conquise. Voici donc mes premières impressions sur une série où il y a beaucoup à dire, des thématiques abordées jusqu'à certaines interprétations marquantes (notamment de la part d'un Song Joong Ki qui m'a véritablement bluffé).

[La critique qui suit a été rédigée après visionnage du premier quart du drama (soit 6 épisodes).]

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Tree With Deep Roots se déroule au début de l'ère Joseon, au XVe siècle, sous le règne d'un roi qui a marqué l'Histoire de la Corée, SeJong. Cependant, s'il réalisera effectivement de grandes choses pour son royaume, faisant notamment adopter un alphabet propre, l'hangeul, qui remplacera les signes chinois préalablement utilisés, le drama s'ouvre alors qu'il n'est encore qu'un jeune homme. S'il porte la couronne, il n'a pas encore l'exercice d'une charge dont son père conserve la responsabilité avec une main de fer. Le roi TaeJong savait en effet se montrer impitoyable avec tous ceux qu'il considérait comme des menaces potentielles contre son pouvoir. Une conception du gouvernement que SeJong ne partage pas, ce qui ne fait que compliquer les rapports tendus entre le père et le fils.

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Craignant les complots, et notamment une organisation, Mil-Bon, qui prône une remise en cause de l'absolutisme et des principes pour contenir et encadrer le pouvoir du monarque au profit des nobles, TaeJong exécutera de nombreux dignitaires, dont certains parents de la reine. A l'époque, Kang Chae Yoon était un jeune esclave au service d'un de ces hommes, considérés comme traîtres, dont TaeJong ordonnera l'élimination. Dans le tournant dramatique que prirent les évènements, Chae Yoon perdra son père et tous ses amis : leur seul tort était d'appartenir au noble en question. Il s'est alors juré de se venger de celui qu'il considère comme responsable de ces morts, celui qui portait officiellement la couronne : SeJong.

Vingt ans plus tard, ce dernier gouverne désormais effectivement son royaume, son père étant décédé des années plus tôt. Il s'efforce de mettre en oeuvre une gouvernance éclairée par des préceptes néo-confucéens, rassemblant autour de lui des intellectuels. De son côté, Chae Yoon est devenu un soldat royal, assassin entraîné qui attend le bon moment pour frapper. Mais alors que l'un des plus importants projets de SeJong est en passe de se réaliser, une série de meurtres frappe ceux qui y sont associés. Par un concours de circonstances, Chae Yoon se voit confier officiellement l'enquête. Il va mettre le doigt dans l'engrenage d'une conspiration et toucher des enjeux qui dépassent de loin sa quête personnelle.

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Mêlant aux codes traditionnels de la fiction historique un parfum de thriller intrigant, la seule lecture du synopsis avait fortement aiguisé ma curiosité. Cependant Tree With Deep Roots va connaître des débuts quelque peu poussifs. Afin de bien apprécier les enjeux des meurtres sur lesquels la série se concentrera ensuite, elle s'offre, après une séquence introductive trop grandiloquente, un long flashback de présentation, nous relatant les évènements qui ont modelé les différents protagonistes, à savoir SeJong et Chae Yoon. Le récit se révèle très inégal, principalement à cause de ce dernier. La tragédie personnelle de Chae Yoon emprunte des accents mélodramatiques forcés, versant dans un excès de pathos rédhibitoire. Si le téléspectateur comprend l'utilité narrative de ce prélude, il peine à se sentir impliqué.

Pourtant, en dépit de ces maladresses, Tree With Deep Roots retient l'attention et esquisse des promesses optimistes pour le futur. En effet, parallèlement, la série va dépeindre de façon absolument magistrale et fascinante la genèse du futur grand roi que sera SeJong. La vraie réussite de ces quatre premiers épisodes réside dans leur manière d'aborder les rapports du prince et de son père. C'est l'histoire de l'affirmation d'un jeune monarque et de son émancipation vis-à-vis d'une tutelle paternelle qui l'écrase. Admirable d'ambivalence, la relation du jeune roi couronné et de celui qui demeure le gouvernant effectif est dépeinte toute en nuances. Entre la figure du mentor et celle de l'oppresseur pouvant le détruire, TaeJong forge, à dessein ou non, le caractère de son fils. Les tueries qui vont briser la vie de Chae Yoon vont être un évènement catalyseur. Pour la première fois, SeJong trouvera le courage de s'opposer formellement à son père, même s'il n'en a encore pas les moyens. Ce fascinant portrait d'un prince, écrasé et tiraillé par la culpabilité qui pèse sur lui du fait des actions de son père, si différent de son aîné par son tempérament, captive le téléspectateur. Il permet ainsi de passer outre l'inégalité de ces débuts. 

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Lorsque Tree With Deep Roots bascule dans le présent, on aurait pu un instant craindre que la flamme entretenue grâce à SeJong ne vascille. Mais c'est alors que, enfin, le drama se décide à embrasser tout son potentiel. Il gagne rapidement aussi bien en consistance qu'en homogénéité. Certes, le personnage de Chae Yoon conserve quelques-uns de ses excès, mais le passage à l'âge adulte, et puis surtout son intégration dans des enjeux plus importants face aux meurtres qui se produisent à la cour, permettent à l'ensemble de s'équilibrer. Chaque protagoniste trouve sa place. SeJong garde son caractère atypique, cette sagesse détachée et calculatrice. Chae Yoon apporte son lot de scènes d'action qui viennent opportunément compléter un drama centré sur des jeux de pouvoirs très intellectualisés. Une fois lancé, le récit adopte un rythme soutenu, sans aucun temps mort. L'histoire progresse, les scénaristes préférant concrétiser les enjeux et ne pas faire traîner inutilement les choses. Le drama gagne si bien en intensité et en suspense qu'à la fin du cinquième épisode, j'ai pour la première fois directement enchaîné sur le sixième, incapable de m'arrêter.

Tree With Deep Roots s'affirme d'autant plus qu'il conserve sa spécificité initiale et les atouts qui faisaient son intérêt dès le début. En effet, il poursuit son exploration des diverses façons de concevoir le pouvoir. Le roi SeJong veut rompre avec les méthodes de son père : il n'entend pas gouverner par la terreur, mais réussir à initier la réflexion et le dialogue pour légitimer ses décisions. Nous sommes à une époque où Joseon doit encore s'enraciner sur les ruines de Goryeo ; il faut refonder les principes de gouvernement. La série prend le temps d'éclairer la démarche suivie par SeJong. Ce dernier s'entoure d'intellectuels, au sein du Jiphyeonjeon, et provoque les discussions autour des préceptes néo-confucéens censés constituer la base du régime. Cette façon de réfléchir sur le pouvoir, en recourant non aux armes, mais à une logique et à des préceptes philosophiques, est passionnante. Il s'agit d'un aspect qui apporte une vraie valeur ajoutée par rapport à des sageuk d'action/guerrier plus classiques.
 

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Sur la forme, Tree With Deep Roots n'a pas la flambloyance de certaines fresques historiques où chaque scène est un portrait à l'esthétique marquant. Le drama reste relativement sobre, assez classique dans la mise en scène comme dans ses teintes : le contenu plutôt sombre de ce thriller historique semble ainsi se refléter sur sa photographie. Le seul reproche que j'adresserais à la réalisation concerne sa tendance aux ralentis, notamment dans les scènes d'action : c'est excessif et cela dessert la dramatisation recherchée. Du côté de la bande-son, cette dernière est globalement entraînante et, même si elle est parfois un peu envahissante, elle complète bien le récit.

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Enfin, au casting, Tree With Deep Roots rassemble quelques valeurs sûres du petit écran sud-coréen. Il faut tout d'abord s'arrêter sur ceux qui vont nous familiariser avec les personnages dans leur jeunesse. Si le jeune Chae Sang Woo est vite agaçant dans sa façon de sur-jouer chacune des humeurs et des tragédies de l'enfance de Kang Chae Yoon (mais l'écriture du drama en est sans doute en partie ressponsable), en revanche, celui que les quatre premiers épisodes auront véritablement consacré, c'est Song Joong Ki. Ce dernier délivre une performance intense et nuancée, vraiment impressionnante, qu'il convient de saluer à sa juste valeur. Je n'avais pas accroché aux débuts de Sungkyunkwan Scandal l'an dernier, mais il m'a donné envie de redonner une chance à ce drama, en attendant d'autres projets futurs.

Du côté des adultes, Kang Chae Yoon est interprété par Jang Hyuk (Tazza, Chuno, Midas). J'ai souvent un rapport très ambivalent avec cet acteur. Pour le moment, il n'est pas parvenu à me débarasser des réserves nées dès les premières minutes du drama : il a tendance à en faire trop, peinant à humaniser son personnage. Cependant, ce dernier - et donc ses réactions - mûrissent au fil de l'histoire, ce qui devrait lui permettre de trouver un juste milieu. Face à lui, Han Suk Kyu (Hotel) interprète le roi SeJong, monarque étonnant qui déroute ses conseillers tout en faisant preuve d'une sagesse et d'une retenue inhabituelles. A leurs côtés, on retrouve notamment Shin Se Kyung (High Kick through the roof), Ahn Suk Hwan, Lee Jae Yong, Jo Jing Woong, Park Hyuk Kwon, Yoon Je Moon, Kim Ki Bang ou encore Shin Seung Hwan.

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Bilan : Bénéficiant d'une histoire intrigante, dans laquelle s'entremêlent les ingrédients d'un sageuk traditionnel et ceux d'un thriller à suspense, Tree With Deep Roots est un drama qui va s'affirmer progressivement. Après des débuts inégaux, marqués par le troublant et ambivalent portrait du jeune roi SeJong, la série embrasse son plein potentiel lorsqu'elle aborde véritablement le coeur de son sujet, nous confrontant aux meurtres qui ont lieu à la cour et à des problématiques plus vastes liées au pouvoir.

Si les premiers épisodes laissaient une impression mitigée, entre moments de vraie réussite et passages dispensables, arrivée au quart de ce drama, je dois avouer que je suis désormais captivée. Tree With Deep Roots conservera sans doute une partie de ses défauts, notamment les limites du personnage de Chae Yoon, mais l'ensemble apparaît solide et surtout forme un tout consistant qui mérite l'investissement. Les scénaristes ont déjà démontré leur savoir-faire, j'ai donc envie d'être optimiste concernant la suite de la série.   


NOTE : 7/10


La bande-annonce de la série :

Une chanson de l'OST :

09/03/2011

(K-Drama / Pilote) Midas : un drama clinquant qui doit encore s'affirmer

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C'est en Corée du Sud que nous ramène le mercredi asiatique du jour. Si mon k-drama du moment reste incontestablement President, dont la diffusion s'est achevée fin février et qui, à chaque épisode visionné, s'impose un peu plus comme ma référence asiatique de ce début d'année 2011 (même s'il est vrai que la concurrence ne fut pas trop rude), j'ai quand même suivi ma résolution de tester quelques-unes des nouveautés de ce mois de février. Le bilan est pour le moment très mitigé. Les New Tales of Gisaeng ont eu toutes les peines du monde à retenir mon attention jusqu'à la fin du pilote.

Quant à la série du jour, Midas, si j'ai bien visionné sans me forcer les trois premiers épisodes, nous sommes pour le moment loin du coup de foudre. Si son titre confirme le penchant actuel des k-dramas pour les références mythologiques, j'avoue que c'étaient surtout les noms d'acteurs associés au projet qui avaient éveillé ma relative curiosité. Le synopsis proposé, peu éclairant et un brin aride, m'avait lui plutôt laissé sur une prudente réserve... que ces premiers épisodes n'auront pas dissipée.

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Par le biais de son personnage principal, Midas nous plonge dans le monde de la haute finance et, plus généralement, dans celui très luxueux d'une famille de chaebol. Kim Do Hyun vient tout juste de sortir de l'école de formation où il se destine à devenir avocat. Brillant, le jeune homme est courtisé par tous les grands cabinets. Mais son professeur le met en relation avec une organisation plus confidentielle, méconnue du grand public et dont l'activité est assez floue tout en restant extrêmement rentable. Attiré par les talents du jeune avocat, notamment ses facultés à comprendre et analyser les marchés et à s'adapter aux règlementations, le dirigeant des lieux lui fait une offre en or : outre des avantages matériels conséquents, il lui propose également de devenir immédiatement associé. En dépit de son ignorance sur le contenu de son futur travail, Do Hyun est incapable de résister aux sirènes de l'argent.

Jusqu'à présent, ce jeune carriériste ambitieux avait rêvé d'une vie professionnelle réussie sans jamais négliger sa vie personnelle. Il est ainsi fiancé à Lee Jung Yeon, une infirmière, qu'il doit épouser très prochainement. Mais son nouveau travail le fait basculer dans un autre monde pour un travail qui se rapproche plus du conseiller que celui d'avocat au sens strict. Il découvre en effet que le cabinet qui l'a recruté travaille en effet pour un homme d'affaires extrêmement puissant. Ce sont ses avoirs, mais aussi sa famille au sens large qu'il faut protéger. La mission apparaît d'autant plus difficile que, derrière une apparente unité de façade, la perspective de l'ouverture prochaine de la succession du patriarche aiguise les appétits de ses enfants. Do Hyun, par ses nouvelles attributions, va rapidement se trouver mêler à des enjeux autrement plus complexes que de simples questions de droit. Il va finalement prendre le parti de l'entrepreneuse à succès qu'est Yoo In Hye, dont l'intervention quelques jours plus tôt à son école dans le cadre d'une conférence l'avait marqué... pour le meilleur ou le pire ?

Les premiers épisodes de Midas s'attacher à relater le basculement de Do Hyun, mais aussi à un degré moindre de Jung Yeon par son transfert dans la branche VIP de l'hôpital, dans un monde de luxe aux préoccupations et au sens des priorités bien différents. Leur relation y résistera-t-elle ?

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Pour cette plongée dans le monde des affaires, Midas mêle allègrement jeux d'argent et de pouvoirs, se réappropriant de classiques dynamiques familiales, énième déclinaison de sempiternelles concurrences d'ambitions et de luttes fratricides. Si son approche de la finance veut marquer, n'hésitant pas à manier les chiffres à voix haute, ces débuts ne font qu'esquisser de manière peu convaincante les bases de la fiction financière. Tout en employant les mots clés attendus, navigant entre investissements et mises en jeu du capital, on reste au stade d'un superficiel qui cède trop facilement à un romanesque paresseux. Ce traitement empêche de se sentir impliqué dans des enjeux excessivement flous ; on est loin de la tension autrement plus concrète et prenante à laquelle était parvenu un drama comme Story of a man pour aborder cette thématique .

En réalité, le problème de superficialité de Midas se révèle sans doute plus profond et structurel. En effet, le mot d'ordre prioritaire semble avant tout avoir été le suivant : une immersion dans le luxe, ou plus précisément l'argent. Bien plus qu'un éventuel enjeu d'ascension sociale, bien plus qu'une incursion timide dans les marchés - même si elle en prend à l'occasion les illusoires apparences -, il s'agit avant tout d'éblouir. Les millions de wons défilent, dépensés, investis ou simplement rêvés ; combien de chiffres égrénés au cours de ces premiers épisodes avec pour seul objet d'essayer (maladroitement) d'impressionner ? A l'image de son héros, Midas se laisse griser par le luxe affriolant qui lui sert de cadre, tentant vainement d'entraîner le téléspectateur à sa suite, dans cette seule dimension trop restreinte pour faire vivre une série.

Car ce clinquant assumé, revendiqué, finit par plomber l'histoire même qu'il est censé servir. Face à cette mise en scène excessivement théâtralisée, où tout semble figé, presque forcé, l'ensemble sonne excessivement faux. Les cautions narratives pour s'immerger dans cet univers restent trop prévisibles, à l'image des ficelles scénaristiques utilisées. Les protagonistes ne parviennent pas non plus à s'imposer, restant comme en retrait devant ce cadre trop artificiellement riche. Si bien que Midas propose des débuts très déshumanisés sans donner au téléspectateur matière à s'attacher et à se fidéliser. Si on ne s'ennuie pas devant ce drama, on le suit sans s'impliquer.

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Sur la forme, la réalisation est classique, sans prise de risque particulière, ni d'identité imposée. En revanche, je serais pour une fois plus réservée concernant la bande-son de la série. Je suis souvent la première à saluer cet art de narrer musicalement des histoires et le savoir-faire que l'on croise souvent dans les k-dramas, mais Midas m'a laissé une impression mitigée. Si les chansons de l'OST ne marquent pas spécialement pour le moment, en revanche certaines musiques semblent employées à contre-temps dans le récit (notamment une). 

Enfin, il convient de s'arrêter sur un casting qui exerce évidemment un attrait incontestable. Mais, à nouveau, le drama ne parvient pas à exploiter tous ses atouts. S'il dispose d'acteurs solides, Midas peine à leur offrir l'occasion de s'exprimer pleinement, les laissant évoluer dans un ensemble un peu trop figé qui les bride quelque peu. Au sein du trio central de la série, Jang Hyuk (Robber, Tazza, Chuno) est fidèle à lui-même, investissant un registre assez sobre qui ne l'empêche pas d'imposer une présence à l'écran convaincante, qui reste cependant à bien affirmer. Lee Min Jung (Smile, You) est cantonnée à un registre de fiancée pour le moment assez unidimensionnelle. Et c'est finalement sans doute Kim Hee Ae (Snow Flower) qui s'en sort le mieux pour le moment, bénéficiant du personnage le plus ambivalent. 

Sinon, sur un plan plus secondaire, depuis janvier et Rock Rock Rock, j'ai gardé une affection toute particulière pour No Min Woo (My Girlfriend is a Gumiho), cela m'a donc fait plaisir de le retrouver ; d'autant que son personnage, par les libertés qu'il s'accorde, lui permet d'échapper opportunément au pesant ambiant. Parmi les autres acteurs, citons notamment la présence de Lee Duk Hwa, de Kim Sung Kyum, de Choi Jung Woo, de Chun Ho Jin, Lee Moon Soo, Jung Suk Won, Seo Joo Ae ou encore Yeo Ho Min.

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Bilan : En dépit d'un casting solide (auquel le drama doit sans doute une grande partie de l'attrait qu'il peut encore conserver au terme de ces premiers épisodes), Midas peine à démarrer. Certes, la série impose d'emblée une ambiance clinquante sûrement travaillée, mais l'artificialité de la mise en scène, accompagnée de la trop grande prévisibilité des storylines, plombe une dynamique d'ensemble sur laquelle pèse aussi lourdement la tendance des scénaristes à céder à trop de facilités narratives. Renvoyant une impression de manque d'ambition un peu frustrante, cette série manque de relief et d'identité, tout en laissant le téléspectateur globalement insensible, en dépit de quelques petites étincelles.

Il y a sans aucun doute du potentiel ; mais je ne suis pas certaine que l'approche par la série de sa thématique soit celle qui en permette une bonne exploitation.  


NOTE : 5/10


La bande-annonce de la série :


Une chanson de l'OST :


21/01/2010

(K-Drama / Pilote) Chuno (Slave Hunters) : ou pourquoi ne pas perdre son temps devant Spartacus


Continuons dans l'exploration des nouvelles séries de ce mois de janvier 2010.

Si je vous parle, esclave, révolte, complots contre le pouvoir... A quelle série votre esprit téléphagique pense-t-il immédiatement ? A la sanglante Spartacus : Blood and Sand, dont la diffusion débutera le 22 janvier sur la chaîne câblée américaine Starz ? Eh bien, perdu. Souvenez-vous que je suis d'un naturel bienveillant. Je ne vais pas vous infliger des notes inutiles, en remuant le couteau dans la plaie, pour vous redire combien Spartacus : Blood and Sand, c'est nul (oui, il faudrait nuancer, mais je serai partisane aujourd'hui). Si j'étais conservatrice, je pourrais opter pour la facilité en vous conseillant tout simplement de vous replonger dans Rome, afin d'étancher votre soif d'Antiquité. Mais comme je suis une blogueuse pleine d'attention envers ses lecteurs, je vais faire mieux que ça : je vais vous parler d'une autre série traitant d'esclaves et de révoltes, dont la diffusion a débuté, avec succès (cf. Chuno breaks 30% in its second week), le 6 janvier 2010, sur KBS2 ; et qui, elle, mérite que vous consacriez quelques minutes de votre temps à lire son billet !

Je prends donc mon bâton de pèlerin téléphagique (interprétez cela comme un acte de militantisme sériephile) et vais vous parler de Chuno, a.k.a Slave Hunters (ou encore Pursuing Servants), qui est incontestablement la série sud-coréenne du moment.

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Chuno est un drama historique. Cependant il ne s'agit pas simplement d'une série d'intrigues de cour, comme certaines fictions de ce genre peuvent l'être : elle a en effet lieu la majeure partie du temps en extérieur, en nous plongeant dans les plus basses couches de la société de l'époque, auprès des esclaves.

L'histoire se déroule au XVIIe siècle, au temps de la Corée du Choson (Joseon). Elle débute en 1636, après la seconde invasion Mandchoue. Un tyran gouverne alors le pays, ayant écarté la famille régnante légitime par de multiples assassinats. Seul un prince en a réchappé et a été envoyé en exil, dans une ville loin du pouvoir. La population souffre. Elle a dû en grande partie lourdement s'endetter pour pouvoir assurer sa survie, et nombreux sont les habitants que cette situation a réduit en esclavage.

Dans cette époque troublée, Dae Gil, fils d'une famille noble ruinée, a survécu à la déchéance sociale en devenant un chasseur réputé d'esclaves en fuite. Il a constitué toute une bande autour de lui et il poursuit inlassablement une quête qui semble vouée à l'échec : retrouver une jeune femme qu'il a jadis aimée, qui était une domestique de sa famille, Un Nyun. Sa route va croiser celle de Tae Ha, un ancien garde royal, devenu esclave, suite à une injuste accusation d'un crime qu'il n'a pas commis. Il est depuis cantonné aux plus basses besognes, rattaché au travail dans les écuries. Or, Tae Ha s'enfuit un jour ; Dae Gil va se lancer à sa poursuite. Tandis que Un Nyun, sous une nouvelle identité, réapparaît. Dans le même temps, les gouvernants souhaitent en finir une fois pour toute avec le dernier survivant de l'ancienne famille régnante.

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Chuno (Slave Hunters) était sans conteste la nouveauté dont j'attendais le plus en cette rentrée de janvier en Corée du Sud. En plus de présenter un synopsis de départ, plein de potentiel, servi par un casting prometteur, les bandes-annonces laissaient entrevoir une fiction très aboutie visuellement. Et c'est avec plaisir que je vous confie que ces premiers épisodes ont été à la hauteur des promesses esquissées au cours des dernières semaines.

La première chose qui frappe le téléspectateur qui découvre Chuno, ce sont ses images. Optant pour un angle réaliste en terme de retranscription des scènes les plus violentes, elles ont à l'évidence été très travaillées. La réalisation est particulièrement soignée ; ce qui donne finalement un esthétique d'ensemble très beau. Parfois même, peut-être un peu trop, tant on ressent que le réalisateur et les monteurs se sont manifestement fait plaisir, de façon à mettre en valeur chaque action et, plus généralement, chacun des personnages. Certains ralentis lors des scènes de combat étaient peut-être dispensables ; mais il reste que, globalement, le rendu visuel est impressionnant. Cela dénote un angle résolument moderne qui fait ainsi passer les dramas historiques dans une autre dimension. Au final, le téléspectateur se voit donc offert  une série très aboutie sur un plan formel et technique, agréable à regarder sur un bel écran.

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Sur le fond, l'histoire se met peu à peu en place, sans temps morts. Le premier épisode s'avère efficace et offre ce que l'on attend d'une première exposition : il distille quelques informations intrigantes au compte-goutte, tout en posant la situation de départ à partir de laquelle le drama va évoluer. Cela fonctionne, l'ambiance prend bien et l'intérêt du téléspectateur n'est jamais pris en défaut, dans cet épisode tendu, concentrant déjà drames personnels poignants et petites parenthèses plus légères. A priori, nous retrouvons des thématiques classiques, d'injustices à réparer, de vengeance, d'amours perdus, le tout saupoudré d'un soupçon de politique et d'intrigues.

S'il est trop tôt pour évaluer si le récit s'avèrera convaincant sur le long terme, il délivre en tout cas plein de réelles promesses qui incitent à l'optimisme. Tous les ingrédients sont présents pour que cela réussisse ; et le coktail prend dès le départ. A noter aussi que la reconstitution de la société coréenne de l'époque est particulièrement bien faite ; on ressent vraiment, tant l'extrême rigidité des classes sociales, que l'intense détresse qui émane de la majeure partie de la population. Ma seule réserve, dans la construction des storylines, résiderait plutôt dans la technique choisie pour nous narrer le passé des personnages principaux : l'utilisation des flash-backs. J'aurais tendance à préférer que les scénaristes y consacrent un premier épisode, pour tout introduire, plutôt que de faire des aller-retours parfois un peu confus. Mais cela reste un point de détail.

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Par ailleurs, un autre atout incontournable de cet élégant drama réside dans son casting. On retrouve en effet à l'affiche des noms connus très attrayants, qui ne laissent pas indifférents les amateurs de k-dramas : Jang Hyuk (Tazza), qui incarne Dae Gil, le fils de noble devenu chasseur d'esclaves ; Oh Ji Ho (Fantasy Couple, Queen of Housewives), qui joue, lui, l'ancien soldat du roi devenu esclave ; et enfin, au coeur d'une distribution très masculine, la belle Lee Da Hae (My Girl, East of Eden) est l'ancienne servante de Dae Gil. Une galerie d'acteurs donc a priori très solide, qui s'impose  d'ailleurs sans difficulté dès le premier épisode.

Enfin, dernier détail qui finalise l'ambiance de la série : sa bande-son se révèle agréable, sachant efficacement mettre en valeur les actions ou les scènes qu'elle entend souligner. L'atmosphère ainsi créée, grâce à ces musiques, donne une force et une fluidité supplémentaires au récit.

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Bilan :
Chuno (Slave Hunters) propose donc un début des plus convaincants, j'irai même jusqu'à le qualifier d'enthousiasmant !
Sur un plan formel et esthétique, ce drama apparaît vraiment très travaillé, ce qui est particulièrement agréable pour l'oeil du téléspectateur. Il est parfois même peut-être un peu trop "beau", au vu de l'histoire et du milieu social dans lequel il se déroule. Mais, pour le moment, on y prend surtout beaucoup de plaisir, car, sur le fond, la série s'installe efficacement. L'histoire se met progressivement en place, captant rapidement l'intérêt du téléspectateur, tout en promettant beaucoup pour la suite.
Une série donc à découvrir pour tout amateur de dramas asiatiques !


NOTE : 7,5/10

 

Je reviendrai dresser un bilan d'ensemble dans quelques mois, une fois la diffusion de la série achevée. En attendant, toi, téléphage occidental, si jamais tu tiens absolument à suivre une aventure historique, épique et (probablement) tragique, d'esclaves, de révoltes et de complots, pourquoi ne pas essayer Chuno plutôt que de perdre ton temps devant Spartacus : Blood and Sand ?



Les bande-annonces :