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08/01/2014

(K-Drama / SP) Jin Jin : une histoire d'incompréhensions

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Nouvelle année, et nouveau rythme sur le blog avec la fin du rendez-vous hebdomadaire régulier qu'était le mercredi asiatique. My Télé is Rich! ne quitte pas l'Asie pour autant, mais les billets concernant les fictions venues de ce continent sont désormais intégrés dans la cadence régulière du blog. Au fil de mes visionnages, un drama sud-coréen ou japonais surgira donc, plutôt qu'une série occidentale. Je reste attachée à l'éclectisme sériephile, les passages par l'Asie resteront donc réguliers.

Aujourd'hui est ainsi l'occasion d'ouvrir la page asiatique de 2014 en évoquant un drama special diffusé sur KBS2 le 8 décembre dernier, Jin Jin. Mêlant amitié, meurtre et mystère, cet unitaire s'appuie sur une écriture solide signée Kim Ji Woo, à qui l'on doit notamment la trilogie de dramas déclinant le thème de la vengeance (Resurrection, The Devil, Shark). Avec Jin Jin, elle opte pour une approche plus intime pour délivrer une histoire poignante. Côté pratique, notez enfin que, comme nombre de dramas special précédemment évoqués, KBS World a mis à disposition cet unitaire sur sa chaîne YouTube, où il peut donc être visionné gratuitement et légalement avec des sous-titres anglais : Jin Jin | 진진 (Drama Special / 2013.12.27).

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L'histoire débute par la découverte du corps sans vie d'une célèbre écrivaine à succès, Jin Jin : elle a été assassinée. Le policier, en charge de l'enquête oriente rapidement son investigation vers les trois camarades de lycée de la jeune femme : la victime avait en effet souhaité organiser des retrouvailles, dix ans après avoir perdu de vue ceux qu'elle considérait comme des amis. Lorsque le détective interroge Ha Jin, qui semblait la plus proche de Jin Jin, il a la surprise d'obtenir immédiatement une confession du crime commis. Ha Jin entreprend alors d'expliquer la rancœur et la jalousie qu'elle éprouvait envers la défunte, laquelle était venue du jour au lendemain perturber l'équilibre de leur trio et, surtout, s'immiscer dans ses rapports avec son cher Tae Suk. Mais derrière les affirmations énoncées sans nuance par Ha Jin, une vérité plus complexe se cache. Le policier entreprend de reconstituer peu à peu les événements de cette nuit à l'issue fatale...

Jin Jin propose une déclinaison à part sur les thèmes de la vengeance et de la jalousie. Le drama réunit certes a priori des ingrédients très classiques -mais efficaces- construisant sur cette base une enquête riche en faux-semblants, qui va révéler l'ampleur insoupçonnée de ressentiments exacerbés d'adolescence et de blessures jamais cicatrisées. L'enquêteur que l'on suit avance pas à pas, devant faire le tri des demi-vérités et des récits biaisés qui lui sont proposés : il lui faut en effet non seulement comprendre les heures ayant précédé la mort de Jin Jin, mais aussi les évènements tragiques exhumés de la période lycéenne des protagonistes. Ce fil rouge d'investigation fonctionne de manière correcte : il n'évite pas quelques surenchères dispensables, voire excès, dans ses retournements, mais il retient l'intérêt du téléspectateur grâce à une construction reposant habilement sur la confrontation d'évènements relatés selon plusieurs points de vue, et sur la faculté du policier à identifier les omissions, voire les mensonges, de ces témoins-suspects potentiels.

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Partant sur de telles bases, Jin Jin aurait pu n'être que le simple récit de la reconstitution a posteriori d'une vengeance. Il est plus que cela, en raison de l'orientation particulière choisie qui permet un éclairage sur les rapports de ces quatre jeunes gens. La force de l'histoire repose sur une dimension émotionnelle que le final vient consacrer de façon extrêmement poignante. En effet, si les sentiments sont bien le moteur de tout, le triangle amoureux n'est pas orienté de la façon qu'une Ha Jin, aveuglée, pouvait le croire. Au fil de l'épisode, un changement progressif de perspective est amené, apportant une épaisseur au récit. Jin Jin nous est d'abord présentée sous un jour très négatif, du point de vue de Ha Jin, qui formule tous les griefs qu'elle a accumulés. Sous l'impulsion du policier, cependant, un tableau plus objectif s'esquisse peu à peu. L'histoire dépasse alors le crime vengeur. Elle devient un drame construit sur une incompréhension, une tragédie née dans les aveuglements d'une adolescente et nourrie des préjugés dans lesquels la société peut enfermer. La fin laisse ainsi une déchirure émotionnelle profonde, qui touche le téléspectateur.

Solide sur le fond, Jin Jin l'est aussi sur la forme, avec une réalisation qui est signée Cha Young Hoon, dont on peut rappeler sa collaboration précédente avec Kim Ji Woo sur Shark. Cette histoire émotionnellement dure a le mérite de pouvoir aussi s'appuyer sur de convaincantes performances de la part des deux actrices principales. Yoon Jin Seo (The Return of Iljimae, Fugitive : Plan B, Twelve Men in a Year), dont le masque entre blessure et froideur finira par s'effriter, apporte une vraie consistance à son personnage. Face à elle, Shin So Yool (Answer me 1997), dans la vulnérabilité qu'elle laisse peu à peu entrevoir, tout particulièrement dans le dernier tiers, s'impose avec tout autant d'assurance. A leurs côtés, Kim Da Hyun et Lee Shi Un (Answer me 1997, Shark) sont plus en retrait et ne se voient pas donner le matériel nécessaire pour sortir de l'ombre. Quant au policier, dans un registre de simple observateur collectant les faits, il est interprété par Kim Min Sang.

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Bilan : Jin Jin est un unitaire intéressant, délivrant une déclinaison, particulière et chargée d'émotions, des thèmes de la vengeance et de la jalousie. C'est l'histoire de la reconstitution d'une vérité qui va aller au-delà de la seule enquête policière, en éclairant la réalité des rapports entre ces quatre anciens amis de lycée. Sa gestion des twists cède certes à quelques surenchères, mais l'intrigue demeure efficace. Au final, se dévoile la réalité d'un drame basé sur des incompréhensions et de mauvais réflexes, une histoire d'aveuglement et de secrets trop bien gardés qui se termine mal. Elle ne laisse assurément pas insensible...

L'épisode est disponible par là : Jin Jin | 진진 (Drama Special / 2013.12.27). Avis aux amateurs.


NOTE : 7,5/10


La bande-annonce du drama special :

09/10/2013

(K-Drama / SP) The Memory in My Old Wallet (A Faded Memory) : un intime voyage mémoriel

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Restons en Corée du Sud en ce mercredi asiatique. Chaque année, à côté des séries au long court, je prends toujours le temps de m'arrêter un peu sur la saison parallèle des dramas special de KBS2. Le format bref - des histoires tenant sur un épisode d'1h environ - permet l'exploration de certains thèmes ou une réappropriation de sujets de façon parfois plus expérimentale ou plus personnelle que dans les dramas très codifiés de 16 ou 20 épisodes. La saison dernière, par exemple, un unitaire tel que Art avait été une vraie belle surprise.

Depuis juin, nous sommes rentrés dans la nouvelle saison des dramas special (pour les curieux : un tableau récapitulatif est en ligne par là). Et c'est aujourd'hui sur le premier drama de cette fournée que je vous propose de revenir, puisqu'il débute l'année sous les meilleures auspices. The Memory in My Old Wallet (ou A Faded Memory) a été diffusé le 12 juin 2013 sur KBS2. Son écriture a été confiée à Chae Seung Dae, et sa réalisation à Lee Jung Sub (Hong Gil Dong, Man of Honor). Le résultat est très plaisant à regarder.

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Lee Young Jae a eu un terrible accident de voiture il y a deux ans. Suite au choc, il a perdu la mémoire. Alors qu'il était hospitalisé, nul n'est venu lui rendre visite. Pas un seul numéro de téléphone ne figurait enregistré sur son téléphone. Désormais physiquement rétabli, il demeure isolé, tenant une petite librairie de livres d'occasion. Sans passé, les murs qu'il s'est construit autour de lui ne cessent de grandir. Seule une lycéenne, Chae Soo Ah, s'entête à tenter de les franchir, sans que Young Jae ne réagisse. Un jour, il reçoit par la poste son vieux portefeuille. A l'intérieur, se trouve une photo de lui, souriant, aux côtés d'une jeune femme. Avec l'aide de Soo Ah, il va essayer de retrouver sa trace, et, dans le même temps, de raviver sa mémoire perdue. Mais veut-il vraiment se rappeler ce passé oublié, et l'homme qu'il était ?

The Memory in My Old Wallet est une histoire simple, celle de la découverte de mémoires perdues et des retrouvailles que cela doit permettre en brisant les murs de solitude que Young Jae a bâti autour de lui. En effet, si l'amnésie est liée au choc de l'accident, elle semble aussi devenue un mécanisme de défense dans lequel le personnage se perd. Entreprendre de se rappeler prend donc de véritables accents de quête identitaire, d'autant que l'homme craint ses découvertes éventuelles : son isolement de ces dernières années est-il lié à ses actions passées ? Mérite-t-il en un sens ce qui lui est arrivé ? A partir de ce point de départ, le drame va relater avec une écriture sincère, sans mélodrame inutile, une valse d'hésitations au sein de laquelle l'entêtement de la jeune Soo Ah répond aux tergiversations de Young Jae.

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La dynamique qui s'installe entre ces deux êtres très différents est une des bonnes surprises de l'épisode. Leur relation est initialement présentée comme un simple crush d'adolescence unilatéral, avec les emportements qui lui sont propres. Mais cet aspect s'efface peu à peu derrière une loyauté plus profonde qui trouve une tout autre origine. L'association des personnages fonctionne très bien à l'écran, touchante juste comme il faut à mesure qu'une meilleure compréhension s'installe entre eux. Parallèlement, le récit progresse à un rythme appréciable, sans se précipiter, laissant le temps à l'émotionnel de se construire. Young Jae remonte un fil composé de petits instantanés de sa vie passée, ravivant des moments de bonheur tout en revenant fatalement vers cette nuit fatidique où tout a basculé. La chute finale est adéquate, correspondant bien à la tonalité de l'ensemble.

Formellement, The Memory in My Old Wallet est une oeuvre maîtrisée. La réalisation est classique et bien dosée, accompagnant efficacement les protagonistes dans le voyage mémoriel qu'ils entreprennent. Elle sait notamment bien introduire ses flashbacks, superposant ces instantanés qui ressurgissent dans l'esprit de Young Jae au présent. Enfin, le drama bénéficie d'un casting solide reposant sur les épaules de son duo principal qui fait preuve d'une vraie complémentarité. C'est Ryu Soo Young (The Lawyers of The Great Republic Korea, Ojakgyo Brothers, Two Weeks) qui interprète ce libraire amnésique qui préfèrerait fuir plutôt que d'être confronté à la douleur potentielle de son passé. Face à lui, Nam Bo Ra (The Moon That Embraces the Sun, Shark) incarne avec beaucoup de justesse une lycéenne pleine d'aplomb qui ne se démonte pas et se révèle peu à peu.

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Bilan : The Memory in My Old Wallet tire le meilleur parti d'une histoire simple mais qui sait toucher le téléspectateur. Le drama nous embarque dans un véritable voyage mémoriel intime, et même poignant à l'occasion. La dynamique qui s'installe au sein de son duo principal atypique ajoute du charme à l'ensemble, le casting se révélant parfaitement à la hauteur. Au final, il s'agit donc d'un épisode aux thématiques relativement classiques qui exploite au mieux son format court. Les amateurs devraient apprécier.

Enfin, pour les curieux, notez que l'épisode est disponible en intégralité (et donc gratuitement), avec des sous-titres anglais, sur le compte YouTube de KBS World.


NOTE : 7/10


La bande-annonce de ce spécial :

31/07/2013

(K-Drama / Première partie) The Blade and Petal (Sword and Flower) : un amour impossible sur fond de chute d'un royaume




"Flowers wither like love, only blades are eternal."

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Retour en Corée du Sud en ce mercredi asiatique pour parler sageuk (série historique). Tandis que War of the Flowers - Cruel Palace se poursuit sur jTBC, de nouveaux dramas de ce genre ont été lancés ces dernières semaines sur les grandes chaînes. Certains sont malheureusement plutôt à oublier, comme Jung Yi, the Goddess of Fire sur MBC, en dépit de la présence de Moon Geun Young. Un autre a en revanche autrement retenu mon attention : The Blade and Petal. Cette série a débuté le 3 juillet 2013 sur KBS2. Diffusée les mercredi et jeudi soirs, elle est prévue pour le moment pour une durée de 20 épisodes. Etant donné ses mauvaises audiences, il est peu probable qu'elle soit rallongée (espérons qu'elle ne soit pas raccourcie).

Initialement, c'est un intéressant article publié sur The Vault au sujet de son storytelling qui a aiguisé ma curiosité pour cette fiction. Sur le papier, son synopsis s'inscrit en effet dans les canons classiques du genre, en revanche, visuellement, The Blade and Petal offre autre chose. Sa réalisation a été confiée à Kim Yong Soo, dont certains parmi vous se souviennent certainement du travail d'ambiance assez fascinant réalisé dans White Christmas. En somme, si The Blade and Petal n'innove pas sur le fond, la forme se montre bien plus entreprenante, voire expérimentale. Tout n'est pas parfait, mais il y a un vrai souffle qui anime ce drama, dans lequel je me suis laissée emporter avec plaisir.

[La review qui suit a été rédigée après le visionnage des huit premiers épisodes.]

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The Blade and Petal se déroule au VIIe siècle, à la fin de la période que l'on désigne sous le nom des Trois Royaumes, qui étaient composés de Silla, Baekje et Goguryeo. C'est au sort de ce dernier, le royaume de Goguryeo, que le drama s'intéresse : il va nous relater sa chute, face à la dynastie chinoise Tang et au royaume de Silla, lequel unifiera la péninsule coréenne. Dès les premières scènes, le cadre est posé avec la narration de la princesse Moo Young qui, à côté des ruines fumantes de ce qui fut Goguryeo, s'interroge sur les raisons qui ont précipité son royaume vers sa perte, se remémorrant l'engrenage d'évènements qui allait être fatal. Le drama nous ramène alors au début des tensions avec les Tang, alors que la perspective d'une guerre semble de plus en plus inévitable et que le royaume est de plus en plus divisé.

Tandis que le général Yeon Gae So Mun, le plus haut dignitaire militaire, presse à prendre les armes et à répondre aux provocations chinoises, le roi Young Ryu s'efforce au contraire de freiner ses ardeurs guerrières, estimant que Goguryeo doit se préparer et ne pas se précipiter vers la manière forte. L'opposition entre ces deux hommes qui sont les plus puissants du royaume ne cesse de croître. C'est dans ce contexte déjà difficile que Moo Young fait la rencontre de Yeon Choong. Les deux jeunes gens s'éprennent instantanément l'un de l'autre. Habile combattant, Choong entre même au service de la princesse. Seulement, Moo Young ignore sa réelle identité : il est en fait le fils illégitime du général Yeon, renié par ce dernier, mais venu à la capitale pour rencontrer ce père absent.

L'amour naissant entre Moo Young et Yeon Choong se retrouve pris au piège de la rivalité qui oppose leurs pères. Lorsque l'inéluctable confrontation se produit, les liens du sang et les liens des sentiments se brouillent... La vengeance va-t-elle succéder à l'amour ?

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The Blade and Petal se réapproprie une thématique classique : celle de l'amour impossible, déchirant voire autodestructeur, dans la droite lignée d'un Roméo et Juliette. Les sentiments se heurtent violemment à la loyauté familiale, les deux personnages se trouvant écartelés par l'antagonisme de leurs pères. Au cours de ce premier tiers, la série s'attarde sur leurs tiraillements, sur les dilemmes si difficiles à trancher auxquels ils sont confrontés, soulignant combien l'amour semble toujours finir par guider leurs pas, malgré eux, parfois même en dépit de leur raison. Le téléspectateur s'implique sans difficulté dans ce double destin croisé, inachevé et chargé de regrets. Tout se ressent de manière très intense, et l'émotion n'est jamais loin. L'écriture n'a guère à forcer le trait pour acquérir des accents tragiques shakespeariens : le poids des sentiments devient bien douloureux à porter lorsque l'affrontement sort du seul cadre politique et que les complots visant à éliminer le clan adverse prennent forme.

Ces huit premiers épisodes forment une escalade : l'apogée annoncé est le coup d'Etat aboutissant à l'élimination d'un des deux camps - il se réalise finalement dans le huitième. La narration trouve le bon dosage pour nous plonger dans des jeux de cour létaux et dans une montée inéluctable des tensions, tout en ne négligeant jamais les incidences de ces évènements sur les deux jeunes gens placés au centre de l'histoire. Les enjeux sentimentaux sont imbriqués aux luttes de pouvoir en cours. Ironiquement, c'est alors qu'il semblait avoir été définitivement rejeté par son père, que la filiation de Choong acquiert une toute autre dimension : il est un pion projeté sur l'échiquier du royaume, un enjeu pour le roi, mais aussi pour son général de père. Ce lien familial n'est pas appréhendé de la même manière par Moo Young qui, elle, remet en cause ses sentiments, tout en retenant la fidélité manifeste de Choong. Un tournant définitif dans leur relation est cependant franchi lors du coup d'Etat qui signe la mort du roi de la main du général. Le basculement a lieu, le Rubicon est franchi : le désir de vengeance peut désormais se mêler à l'amour, et troubler encore un peu plus ce duo principal.

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The Blade and Petal développe donc une histoire classique, entre romance et pouvoir, qui s'inscrit parfaitement dans les canons d'un sageuk. L'originalité du drama ne tient pas à son fond, mais à la manière dont cette histoire va être racontée et mise en scène. Si certaines fictions présentent une réalisation neutre et calibrée, que l'on qualifierait aisément d'interchangeable, ce n'est pas du tout le cas de celle proposée par Kim Yong Soo. En effet, ce dernier se montre particulièrement interventionniste, multipliant des effets de style qui peuvent un temps dérouter, voire surprendre, avant que le téléspectateur ne se prenne au jeu. C'est la caméra qui rythme ici le récit, proposant presque sa propre narration qui se substitue aux dialogues : elle appuie sur les regards, répète certaines scènes, repasse des moments en suivant différentes perspectives, et plus généralement joue sur une théâtralisation de l'écran qui est poussée à son paroxysme.

Les épisodes semblent trouver leur propre souffle sous la direction d'un réalisateur orchestrant images et musique. Il use dans cette optique d'une bande-son omni-présente qui donne une dynamique à l'ensemble. L'utilisation d'instrumentaux modernes souvent entraînants, loin de toute musique traditionnelle, ainsi que de la chanson phare de l'OST (cf. la 2ème vidéo ci-dessous), tombe le plus souvent juste. The Blade and Petal limite les dialogues et raccourcit les échanges, parlant au téléspectateur visuellement et musicalement. Les scènes paraissent parfois des tableaux s'animant sous nos yeux, poussant la symbolique à son maximum, voire au-delà. La caméra devient un acteur à part entière du récit, dépassant le seul scénario pour aposer sa marque sur la narration. Si bien que l'exécution de l'histoire apparaît presque prendre le pas sur son contenu, un choix dans lequel tous les publics ne s'y retrouveront pas. Signe que la réalisation reste à un stade expérimental, elle ne transforme pas toutes ses tentatives : elle a notamment quelques longueurs, et cède parfois à des répétitions de scènes un peu trop excessives. Mais l'ensemble constitue un effort aussi louable qu'intéressant.

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Enfin, The Blade and Petal peut s'appuyer sur un assez solide casting. Concernant les deux représentants de cette romance qui ne peut pas être, c'est Kim Ok Bin (Hello God, Over the rainbow) qui interprète la princesse Moo Young ; tandis que Uhm Tae Woong (Resurrection, The Devil, Dr Champ, The Equator Man) joue Yeon Choong. Leurs scènes communes fonctionnent, et la caméra n'a pas à forcer artificiellement le lien qui se noue entre leurs peronnages. Ensuite, pour incarner leurs pères respectifs, on retrouve Kim Young Chul (IRIS, The Princess' Man), qui interprète le roi, et Choi Min Soo (The Sandglass, The Legend, Warrior Baek Dong Soo) qui joue le général Yeon. Il faut reconnaître à ce dernier une certaine tendance au sur-jeu de la stoïcité au cours des premiers épisodes. Mais les deux forment de solides adversaires à l'écran, et ils délivrent notamment une marquante ultime confrontation. Du côté des rôles plus secondaires, Ohn Joo Wan (Chosun Police) incarne ce cousin royal qui trahit son oncle pour un trône et un pouvoir placé sous la dépendance militaire du général. On retrouve également Lee Jung Shin (du groupe CNBLUE), ou encore Park Soo Jin (My Girlfriend is a Gumiho, Flower Boy Next Door).

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Bilan : The Blade and Petal est l'histoire d'une romance impossible, sur laquelle se superpose la fin d'un royaume qui s'apprête à disparaître. Cela confère au récit une dimension émotionnelle, aux accents forcément tragiques, qui happe le téléspectateur. Le scénario est classique, bien huilé mais prévisible. La valeur ajoutée de ce drama vient de la manière dont cette histoire est racontée et portée à l'écran : la caméra très interventionniste orchestre et mène à la baguette un récit auquel elle donne vie et ampleur, se faisant acteur à part entière de la narration. L'initiative est intéressante, même si l'expérience n'est pas toujours parfaite, avec quelques excès. Peut-être que tous les publics ne parviendront pas à adhérer à ce style, mais The Blade and Petal n'en est pas moins un solide sageuk dont le souffle saura emporter plus d'un téléspectateur curieux. Un sageuk qui aura aussi très bien réussi son premier apogée constitué par le coup d'Etat attendu. A découvrir.


NOTE : 7,5/10


Une bande-annonce du drama :

La chanson principale de l'OST (Dear love, de WAX) [Vidéo sous-titrée anglais] :

05/06/2013

(K-Drama / Pilote) Shark : une variante de revenge drama

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En ce mercredi asiatique, cap sur la Corée du Sud. Cela faisait quelques temps que je n'avais plus évoqué de k-dramas, principalement parce que j'ai plus ou moins fait l'impasse sur les séries du printemps des trois principales chaînes - et de certaines câblées : les synopsis n'étaient guère engageants, et les échos glanés ça et là n'avaient fait que me conforter dans ma relative indifférence. Mais les dernières nouveautés ont, elles, autrement plus aiguisé ma curiosité. Il est donc temps de revenir un peu en Corée du Sud.

Shark est diffusé depuis le 27 mai 2013 sur KBS2. Ce revenge drama aux allures traditionnelles est le troisième volet de la trilogie sur la vengeance du scénariste Kim Ji Woo et du réalisateur Park Chan Hong. Les deux précédents sont des classiques du genre, puisqu'il s'agit de Resurrection datant de 2005 et de The Devil de 2007. Le téléspectateur sait donc dans quoi on lui propose de s'investir lorsqu'il s'installe devant cette nouvelle série. Outre une recette familière, les débuts de Shark sont intéressants parce que le drama trouve son ton pour laisser entrevoir un certain nombre de pistes prometteuses.

[La review qui suit a été rédigée après le visionnage des deux premiers épisodes.]

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Le premier épisode de Shark s'ouvre, dans le présent, sur un mariage, celui de Jo Hae Woo et de Oh Joon Young. Un homme, se présentant comme Yoshimura Junichiro, y assiste de loin. A travers des flashbacks qui vont permettre d'évoquer les origines des rapports de ces trois personnages, le téléspectateur apprend le vrai nom de Junichiro, Han Yi Soo : le drama repart alors dans le passé et la jeunesse des protagonistes pour nous expliquer comment nous en sommes arrivés à la situation actuelle et aux confrontations annoncées.

En effet, c'est quelques années auparavant que Yi Soo et Hae Woo se sont pour la première fois rencontrés. Après une escapade commune pour quitter précipitamment un bar, Yi Soo retrouve la jeune fille dans la classe du nouveau lycée où il est transféré en raison du travail de son père, chauffeur d'un riche et puissant industriel. L'attitude de Hae Woo, qui semble en colère contre le reste du monde, retient son attention. Il découvre ensuite qu'elle est la petite-fille du patron de son père. Si Hae Woo traverse une passe difficile, c'est que sa famille est en train de se désagréger sous ses yeux du fait des frasques d'un père excessif et indigne. En dépit de leurs différences, Yi Soo et Hae Woo vont peu à peu nouer un lien à part.

Mais un jour, tout dérape. Un lourd passé que chacun espérait oublié ressurgit. Un accident de circulation, impliquant le père de Hae Woo, coûte la vie à un passant. Le père de Yi Soo se retrouve dans le rôle du bouc-émissaire idéal, qui en sait trop pour son propre bien sur les origines de la fortune de son patron. Il meurt avant d'avoir pu se rendre au commissariat. Ignorant ce qui s'est réellement déroulé, révolté de douleur, Yi Soo jure de trouver le fin mot de l'histoire et de venger la mémoire de son père... sans imaginer à quelles extrêmités cela va le conduire et combien sa vie va en être bouleversée.

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Shark prend son temps pour poser les bases sur lesquelles son histoire va se construire. Les deux premiers épisodes ont leur lenteur, mais sont efficaces : ils jouent sur une révélation progressive des enjeux, dévoilant un puzzle incomplet qui aiguise la curiosité. Les aller-retours passé/présent se répondent en échos, gérés de façon correcte. Le récit pose les jalons de la confrontation annoncée, en faisant preuve d'un sens de la dramaturgie indéniable qui donne bien le ton, même s'il n'est guère subtile. Il multiplie donc à dessein l'utilisation de symboles, qu'il s'agisse de discussions sur les étoiles ou de monologue sur les requins. Le parti pris du drama est dans un premier temps d'impliquer émotionnellement le téléspectateur dans le destin des protagonistes, avant même d'envisager d'entrer dans le vif de la vengeance. Les débuts se consacrent ainsi au lien particulier qui se noue entre Yi Soo et Hae Woo : c'est bien plus qu'une simple amitié qui se bâtit durant ces quelques moments clés fondateurs. Si les choses peuvent sembler un peu précipitées, la narration adopte une fraîcheur appréciable et adéquate, délivrant quelles scènes à la sensibilité bien dosée qui savent toucher.

Cette introduction est importante car, dans la structure d'un revenge drama, l'existence même de Hae Woo apporte une dimension particulière au conflit à venir, du fait de sa double connexion avec Yi Soo d'une part, et sa famille d'autre part. Il sera intéressant de voir comment évoluera son rôle. Il faut sans doute ici garder à l'esprit les promesses de tragédie contenues dans le second titre du drama, "don't look back : the legend of Orpheus". Yi Soo n'a pas empêché le mariage de Hae Woo, elle apparaît donc perdue à jamais. Mais cela ne signifie pas que leur lien si fort a disparu. Shark esquisse le mélange intime de deux versants antinomiques, la vengeance et l'amour. D'autres ressorts narratifs particuliers lui permettent aussi de se faire vite une place dans son genre. Si on y trouve des thèmes classiques, telles la corruption policière, l'impunité des puissants, etc., le père de Yi Soo n'est pas un simple innocent : il a en effet un sombre passé. De plus, est exposée l'idée qu'affronter le patriarche Jo et son empire bâti de façon peu recommandable n'est pas une simple confrontation personnelle : il s'agit de rectifier le passé et ses injustices à un autre niveau. Derrière ses atours classiques, ce drama semble donc rassembler un certain nombre d'atouts et d'ambitions ayant du potentiel.

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En plus d'un scénario aux bases intéressantes, Shark bénéficie d'un esthétique soignée. Le drama s'inscrit dans la droite ligne de ces fictions sud-coréennes au visuel épuré et lumineux. La réalisation maîtrise à merveille une mise en scène chargée de symboliques, proposant à l'occasion de véritables tableaux où les positions de chaque protagoniste, mais aussi la mise en valeur du décor d'ensemble, sont parfaitement pensées et rendent superbement à l'écran. Par ailleurs, l'ambiance musicale retient l'attention : s'il reste encore aux thèmes instrumentaux à s'affirmer, en revanche, la première chanson de l'OST, interprétée par BoA, reflète à merveille l'ambiance de l'histoire, envoûtante à souhait (cf. la 2e vidéo ci-dessous).

Enfin, côté casting, si les deux premiers épisodes laissent surtout la part belle aux jeunes acteurs, se concentrant sur l'adolescence des personnages principaux, l'ensemble donne envie d'être optimiste. Pour ce qui est des jeunes, Yun Jun Suk (Cheer up, Mr Kim!) et Kyung Soo Jin (The Equator Man) habitent parfaitement leurs rôles respectifs, démontrant l'intensité des liens qui peu à peu se construisent entre Yi Soo et Hae Woo. Kyung Soo Jin partage d'ailleurs une certaine ressemblance opportune avec Son Ye Jin (Alone in Love, Personal Preference) qui prendra le relais à l'âge adulte : ses quelques scènes de mariage sont prometteuses, et ses rôles passés sont là pour assurer qu'elle conviendra très bien pour ce rôle. Le héros adulte est interprété par Kim Nam Gil (Bad Guy), dont Shark signe le come-back au petit écran après le hiatus dû au service militaire. Il est pour moi celui qui a le plus à prouver, à lui de montrer qu'il est capable d'incarner ce personnage revanchard. A leurs côtés, on retrouve notamment No Young Hak, Lee Jae Goo et quelques habitués du petit écran sud-coréen comme Kim Gyu Chul ou encore Lee Jung Gil.

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Bilan : Shark signe des débuts lents mais prometteurs, se réappropriant les ressorts classiques du revenge drama en y apportant des variantes et une touche qui lui sont propres. Outre l'exécution de la vengeance, le récit laisse entrevoir d'autres thèmes à explorer, avec en premier lieu la place de la relation née entre Yi Soo et Hae Woo qu'il sera intéressante de voir évoluer. C'est typiquement le genre de série qui prendra sa pleine dimension à mesure que le récit progressera. Avec de telles fondations aux allures solides, tout en gardant à l'esprit les références antérieures de l'équipe qui se trouve derrière cette fiction, ces premiers épisodes réussissent leur objectif : donner envie de s'investir dans Shark. Reste à la suite à mériter cette confiance. Avis aux amateurs !


NOTE : 7/10


Une bande-annonce du drama :

La chanson principale de l'OST ('Between Heaven and Hell', par BoA) :

20/02/2013

(K-Drama) Sirius : trajectoires croisées fraternelles et fratricides de jumeaux

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Restons en Corée du Sud en ce mercredi asiatique ! La nouvelle saison des dramas special de KBS s'est ouverte le mois dernier avec une mini-série au synopsis intriguant : Sirius. Diffusé du 6 janvier au 27 janvier 2013, sur KBS2, ce drama compte 4 épisodes d'une durée oscillant entre 1h05 et 1h10 chacun. Basée sur un scénario de Won Ri Oh, et réalisée par Mo Wan Il, l'histoire relatée mélange plusieurs genres, entre le thriller et la confrontation familiale, ou plutôt fratricide. Laissant entrevoir dès le départ un potentiel certain, Sirius se suit sans déplaisir mais peut laisser quelques regrets : il n'aura pas rempli les promesses de ses débuts. Pour autant, ce récit disposant d'une vraie intensité émotionnelle aura été intéressant à suivre.

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Sirius relate les destins croisés de deux frères jumeaux dont les relations ont été rendues particulièrement compliquées par les épreuves que la vie leur a fait traverser. Préféré par sa mère, Eun Chang était un adolescent dynamique et populaire. A l'inverse, Shin Woo accumulait les difficultés, subissant notamment les brimades d'autres lycéens. Eun Chang s'en mêla. Tout finit en tragédie, avec la mort d'un des adolescents qui persécutaient Shin Woo. Eun Chang se rendit, condamné à une peine de prison tandis qu'il laissait Shin Woo et sa mère derrière lui.

Eloignés l'un de l'autre, ils virent les années passer, sans que leurs rapports ne s'améliorent. Leur mère mourut même avant que Eun Chang ne soit finalement libéré, victime d'une dépendance vers laquelle son chagrin l'avait conduite. Désormais adulte, Shin Woo a bien changé. Il est devenu policier et a entrepris une véritable croisade contre les trafiquants de drogue. De son côté, Eun Chang, une fois sorti, a décroché un job de livreur. La quête anti-drogue de Shin Woo va obliger les deux frères à faire le point sur leurs relations, et ce que chacun signifie pour l'autre...  

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Sirius n'est pas un thriller conventionnel, ni une simple chasse au gangster. L'intérêt du drama repose sur son exploration de la relation, à la fois fraternelle et fratricide, qui subsiste entre deux frères ne sachant pas se positionner l'un par rapport à l'autre. Ils ne se sont jamais ni vraiment trouvés, ni même compris. Les ressentiments et les complexes de Shin Woo, abandonné un temps à l'orphelinat et ayant toujours semblé dans l'ombre de son grand frère, n'ont cessé de grandir, même après l'emprisonnement de ce dernier, se muant en une colère froide, explosive. Quant à Eun Chang, il a vu sa vie brisée indirectement du fait de ce jeune frère revenu tardivement dans leur vie familiale, en intervenant dans un quotidien dont il aurait mieux fait de ne pas se mêler. Par-dessus tout ce passif, les préférences de leur mère n'ont fait que creuser un fossé devenu à l'âge adulte quasi-insurmontable.

Tout au long de ses quatre épisodes, Sirius va essayer de maintenir, de nuancer, mais aussi de jouer autour de l'ambivalence des rapports qu'entretiennent les deux frères. Même si l'écriture peine à aller au bout de ses idées, le téléspectateur n'en demeure pas moins intrigué par la manière dont est mise en scène et perdure une loyauté ambigue, très complexe, par-delà la détérioriation des liens qui les unissent. Shin Woo s'est endurci, et n'a plus besoin d'un grand frère protecteur qui n'a d'ailleurs plus les moyens de les défendre : une sorte d'inversion des rôles semble s'être opérée, mais elle n'empêche pas d'anciens réflexes de revenir. Les liens du sang demeurent, les engagements passés aussi. Toute cette dynamique de confrontation apporte à l'ensemble une dimension émotionnelle dont l'intensité permet d'occulter quelque peu les limites de fond de ce drama.

Car il faut reconnaître que si Sirius bénéficie d'un concept intriguant, la construction de son scénario ne va pas permettre d'exploiter de manière pleinement satisfaisante ces rapports tour à tour fraternels et fratricides. Manquant souvent de finesse et de subtilité, l'écriture n'est pas toujours des plus convaincantes, avec un rythme parfois haché et des dialogues aux lignes assez convenues. De plus, les développements de l'histoire l'enferment trop vite dans une simple chasse au trafiquant de drogue, où l'on retrouve une utilisation rapidement répétitive de différents ressorts narratifs ; ce qui pour un drama ne comptant que quatre épisodes est presque un comble, puisque le format aurait dû permettre d'éviter un tel écueil. Cela traduit sans doute un défaut de vision d'ensemble ou d'ambition de la part du scénariste qui laisse quelques regrets...

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Sur la forme, Sirius s'en sort plutôt honnêtement avec le budget et les moyens qui sont les siens. La réalisation est globalement correcte, même si la caméra peut se montrer un peu brouillonne, ne dosant pas toujours avec justesse la mise en scène. En guise de bande-son, le drama use et abuse d'un thème aux accents mélodramatiques qui a tendance à surgir un peu trop souvent, pour venir surligner plus que de raison certains passages poignants. On est loin du niveau de qualité formelle d'une référence en thriller parmi ces dramas special qu'a pu être White Christmas.

Enfin, côté casting, le drama repose en grande partie sur les épaules de Suh Joon Young (To the Beautiful You) qui a la lourde tâche de devoir interpréter devant la caméra deux personnages très différents, Eun Chang et Shin Woo. L'acteur ne démérite pas. Les limites de l'écriture troublant plus les lignes entre ces deux figures principales que son jeu qui, dans l'ensemble, parvient à donner vie à ces deux opposés qui ont considérablement évolué depuis leur adolescence (ce qui rend l'ensemble plus trompeur). A ses côtés, les autres acteurs n'ont que peu l'occasion de briller et viennent surtout contre-balancer ou révéler l'antagonisme des deux frères. On croise parmi eux notamment Ryu Seung Soo, Uhm Hyun Kyung, Jo Woo Ri, Shin Jung Geun, Baek Won Kil, Kim Sang Syu, Yun Je Woo ou encore Park Soon Chun.

 

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Bilan : Bénéficiant d'un concept intéressant au potentiel certain, Sirius repose surtout sur quelques très bonnes idées de départ avec un thème central fort : cette relation fraternelle, à la fois intangible mais tellement fragilisée, est un fil rouge, notamment émotionnel, solide qui retient l'attention du téléspectateur. Mais des limites d'écriture et notamment un certain plafonnement à mi-parcours, en ne parvenant pas à aller au bout des idées entrevues, empêchent la mini-série d'atteindre tout son potentiel. Néanmoins par-delà les regrets, l'expérience reste intéressante pour un drama special, et sa durée relativement brève permet de ne pas trop s'apesantir sur ces limites. Une fiction réservée aux curieux et amateurs du petit écran sud-coréen qui cherchent à diversifier les thèmes de leurs fictions.


NOTE : 6/10


La bande-annonce de la série :