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04/11/2012

(Pilote AUS) Redfern Now : tranches de vie contemporaines d'aborigènes à Sidney

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Ce dimanche est l'occasion de repartir en Australie, où My Télé is Rich! ne s'était plus arrêté depuis quelque temps déjà. Je continue pourtant de suivre ce petit écran avec intérêt : le bilan de Puberty Blues attend que je finisse de le rédiger ; la saison 2 de ce legal drama bien à part qu'est Rake est arrivée avec l'automne... Et c'est une nouveauté plus récente qui va être l'objet du billet du jour : Redfern Now a débuté ce jeudi soir 1er novembre 2012 sur ABC1, y rassemblant une audience honorable.

Deux raisons expliquaient que cette série figurait parmi mes grandes attentes du mois. D'une part, son sujet - s'intéresser à la communauté aborigène - avait automatiquement aiguisé ma curiosité. D'autre part, il y avait aussi le fait que ABC1 ait associé aux scénaristes locaux du projet le britannique Jimmy McGovern, figure familière des amateurs du petit écran britannique dont le nom reste associé à Cracker, sans oublier The Lakes et plus récemment The Street - et dont la dernière série anglaise en date est Accused). L'approche et le style de Redfern Now apparaissent d'ailleurs dès ce premier épisode assez caractéristiques, se rapprochant de The Street.

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Se déroulant à Sidney, Redfern Now adopte le format d'une anthologie, au sens où chacun de ses six épisodes va proposer de suivre un individu différent et une histoire indépendante. C'est à la communauté aborigène, vivant actuellement dans le quartier de Redfern, qu'elle s'intéresse. Chaque récit est une tranche de vie qui débute par une décision ou un changement dans la situation du protagoniste principal, pour narrer ensuite les effets et les conséquences de ce choix sur lui, son entourage et plus généralement son quotidien. Les thèmes abordés s'annoncent variés, avec des personnages, tous aborigènes, très différents : un policier idéaliste dont une arrestation conduit à la mort du détenu, un repris de justice qui revient après avoir purgé sa peine ou encore un adolescent qui refuse de chanter l'hymne national à l'école.

Dans ce premier épisode, intitulé "Family" et écrit par Danielle Maclean, nous suivons Grace, une mère de famille dynamique épuisée par une famille proche dont les membres semblent tenir pour acquis tout ce qu'elle fait pour eux. Ses deux enfants, capricieux et trop gâtés, ont pris modèle sur un père passif. Alors qu'ils s'apprêtent à partir en vacances, le téléphone de la maison sonne : Grace répond et a au bout du fil un de ses neveux, terrifié par sa mère qui n'a pas pris ses médicaments et est en pleine crise irrationnelle. Grace prend alors les choses en main, appelant les secours pour sa soeur et récupérant avec elle son neveu et sa nièce. Il ne lui reste ensuite plus que quelques heures afin de trouver un foyer provisoire pour ces deux enfants et sauver ses projets de vacances. Mais les membres de sa famille, proche comme élargie, ont tous leur vie, et elle se heurte à plus d'une porte close...

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L'ambition de Redfern Now est de proposer des instantanés issus d'un quotidien ordinaire, profitant d'un évènement qui bouscule cette routine, pour ensuite se servir de cet angle particulier afin d'explorer l'ensemble des dynamiques humaines et relationnelles au sein desquelles évolue et intéragit son protagoniste principal. Le style se veut volontairement direct, parfois abrasif dans les portraits et réactions dépeints, mais toujours très humain. L'écriture adopte une retenue et une sobriété qui soulignent sa recherche d'authenticité. Véritable human drama chroniquant ce moment où l'ordinaire échappe à ses personnages, la série choisit de mettre en lumière la communauté aborigène. Cependant les thèmes abordés n'en demeurent pas moins universels : c'est une fiction qui entend traiter de thématiques qui parlent à tout un chacun, et s'adresse à l'ensemble du public australien tout en plaçant, pour une fois, sur le devant de la scène des Aborigènes.

Dans cette optique, le premier épisode - qui n'était pas forcément sur le papier le synopsis dont j'attendais le plus parmi les six - est prometteur. Son histoire est simple, avec une construction narrative fluide et linéaire. Il s'en dégage pourtant une intensité émotionnelle et une solidité d'ensemble appréciables. La scénariste sait mettre à profit ce bref récit pour esquisser la complexité et l'ambivalence d'une dynamique familiale particulière, celle qui entoure Grace. D'une part, elle permet de mesurer l'ambiguïté des rapports entre frères et soeurs (et la place des belles-familles, en l'occurence ici surtout des maris), soulignant les limites d'une solidarité pourtant légitime. D'autre part, la mise en parallèle de la frustration de Grace face à son propre foyer par rapport à la solidité des liens unissant sa soeur à ses deux enfants (en dépit de ce que son état leur fait subir comme épreuve) offre un contraste qui interpelle. La brièveté de l'épisode (une cinquantaine de minutes) explique que le dénouement qui suit la remise en cause initiée par Grace puisse paraître assez facile. Cependant l'ensemble a le mérite de sonner juste et simple ; la capacité du récit à impliquer le téléspectateur achève de convaincre de revenir la semaine suivante.

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Sur la forme, Redfern Now est une oeuvre visuellement maîtrisée et soignée. La réalisation préserve bien l'authenticité recherchée dans l'écriture, tout en proposant des plans travaillés. En réalité, le téléspectateur tombe sous le charme de l'esthétique de la série dès sa première minute avec son générique d'ouverture : qu'il s'agisse de la chanson qui le rythme, ou des images, scènes de vie capturées au ralenti, il donne superbement le ton et nous immerge instantanément dans le récit. Une belle réussite à laquelle vous pouvez jeter un oeil ci-dessous (1ère vidéo).

Quant au casting, le format d'anthologie de Redfern Now explique que les acteurs changent à chaque épisode. On croise cependant quelques valeurs sûres. Dans le premier épisode, Grace est superbement interprétée par Leah Purcell, qui trouve dans cette figure de femme forte mais aussi poignante un rôle où elle peut pleinement s'exprimer : l'intensité de sa performance n'est pas étrangère à la force de l'histoire relatée. On croise également à ses côtés Alec Doomadgee, Alec Doomadgee, Shareena Clanton et Val Weldon. La suite de la série sera l'occasion de suivre Dean Daley-Jones, Deborah Mailman, Jimi Bani, Kelton Pell, Miranda Tapsell, Rhimi Johnson Page, Shari Sebbens, Tessa Rose, Wayne Blair ou encore Johnny Lever.

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Bilan : Suivant le format d'une anthologie pour mettre sur le devant de la scène la communauté aborigène, chaque épisode de Redfern Now apparaît comme un instantané issu du quotidien soudainement troublé et remis en cause de gens ordinaires. Bénéficiant d'une écriture assurée, la série mise sur une sobriété et une authenticité d'écriture lui permettant d'entreprendre l'exploration de multiples thématiques actuelles, en s'intéressant tout particulièrement aux rapports humains et à la charge émotionnelle qui les accompagne. Avec son casting convaincant apportant une force supplémentaire au récit, ce premier épisode est une première pierre dans un tableau plus vaste de société que l'ensemble pourra dépeindre si la suite poursuit sur cette voie. A surveiller !


NOTE : 7,5/10


Le générique de la série :


La bande-annonce de la série :

03/11/2012

(ISL) Hamarinn (The Cliff / La Falaise) : enquête criminelle sur fond de folklore légendaire local

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My Télé is rich! a pour habitude de partir s'évader sous les latitudes nordiques islandaises dès que le thermomètre atteint des hauteurs déraisonnables. C'est ce que j'appelle une contre-programmation tempérée ; elle est en plus le prétexte parfait pour cultiver l'affection toute particulière que je nourris pour l'Islande. Pourtant, le week-end dernier, c'est alors qu'une épaisse couche de neige ensevelissait ma ville que je me suis plongée dans Hamarinn, une mini-série datant de 2009, écrite par Sveinbjörn I. Baldvinsson (connue sous le titre The Cliff en version internationale, La Falaise en version française).

Si j'ai ainsi bravé - ou presque - les éléments, c'est que cette fiction est diffusée en France sur Eurochannel à partir de ce soir (à minuit) et qu'elle est d'ores et déjà disponible sur le service VOD de la chaîne qui propose par cet intermédiaire un certain nombre des séries qu'elle a eu l'occasion de diffuser (une opportunité, pour les amateurs de séries européennes, d'effectuer éventuellement quelques rattrapages). En ce qui concerne Hamarinn, cette mini-série comptant 4 épisodes m'a permis de poursuivre, avec encore une fois une fiction très intéressante, mon incursion dans le polar islandais, mêlant folklore légendaire local et enquête criminelle solide. Ce n'est pas encore aujourd'hui que mon affection pour l'Islande va se démentir.

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Le calme d'un village retiré dans la campagne islandaise est perturbé lorsqu'un accident se produit de nuit sur un chantier, dans d'étranges circonstances. En effet, alors que des terrassements doivent avoir lieu pour moderniser les infrastructures énergétiques, un des ouvriers chute avec son engin du haut de la falaise qui doit être rasée. Il est transporté à l'hôpital dans le coma. Non seulement il s'agit de déterminer si c'est un simple accident, une tentative de suicide ou un véritable meurtre, mais la police s'intéresse d'autant plus à ce drame que des explosifs devant servir aux travaux ont aussi disparu.

L'affaire est particulièrement sensible car la réalisation du projet d'aménagement est très controversée, et la falaise en cause cristallise toutes les tensions locales. Des militants écologistes pointent ainsi la destruction des sites naturels jusqu'alors préservés qu'elle entraînera. Des entrepreneurs locaux s'affrontent pour récupérer le contrat afin de poursuivre les travaux. Et les plus anciens rappellent eux que cette falaise n'est pas de la simple roche, mais que sur son sol sacré se croisent des créatures surnaturelles qu'il ne faut pas déranger... 

L'enquête qui s'annonce bien complexe est confiée à une jeune policière, Inga, qui a encore tout à prouver aux yeux de son supérieur. Méfiant, ce dernier lui adjoint l'assistance d'un policier de Reykjavik, Helgi, qui a grandi sur les lieux du crime et connaît bien la petite communauté au sein de laquelle il va falloir démêler les fils des secrets et des motivations de chacun.

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Hamarinn s'inscrit dans la droite ligne des polars nordiques, exploitant pleinement cette approche grâce à une construction narrative, classique mais solide, qui permet quatre riches épisodes. Elle délivre une intrigue policière efficacement menée, usant de ficelles rôdées et multipliant à dessein les fausses pistes, pour retomber finalement sur une résolution cohérente venant conclure un enquête difficile. Element important du récit, la dimension humaine n'est jamais négligée. La mini-série se repose en partie sur la dynamique efficace qui s'installe au sein de son duo principal d'enquêteurs : aux concurrence et méfiance initiales succèdent un rapprochement progressif, une confiance, puis un vrai soutien. Le schéma est certes familier, mais il fonctionne d'autant mieux que le scénario prend soin de leur donner une consistance, dévoilant un passé, des incertitudes et des blessures qui peinent à se refermer. Ces personnages apparaissent ainsi faillibles, usant même parfois de moyens discutables pour parvenir à leurs fins. Les figures secondaires sont également bien traitées : le poids des histoires de familles, des traditions opposées à la modernité, des secrets à peine avoués et des amours déçus pèsent sur le drame qui se joue sous nos yeux. L'enjeu du récit est autant d'identifier un éventuel coupable que de mesurer l'impact des évènements sur la communauté touchée, mais aussi sur les enquêteurs chez qui elle ravive d'autres questionnements intimes.

Cependant la réelle valeur ajoutée de Hamarinn du polar tient surtout à l'ambiance très particulière qui s'y développe, entreprenant d'explorer des légendes du folklore islandais. La localisation loin de la ville est déterminante : elle permet d'introduire légitimement, et en leur donnant de l'importance, toutes les croyances héritées des ouïes-dires et traditions se transmettant au sein des petites communautés rurales. L'histoire glisse ainsi peu à peu vers une dimension surnaturelle, toujours utilisée avec parcimonie. Si on assiste à des phénomènes paranormaux, ceux-ci sont complètement intégrés au récit, comme normalisés. Qu'il s'agisse d'apparitions visuelles, tel l'homme au long manteau, ou encore de coïncidences troublantes, tel ce jeune garçon semblant capable de voir bien des choses, la mini-série préfère rester dans le suggestif. Elle ne tente jamais de les expliquer, laissant à chacun le soin de tirer ses propres conclusions. Comme si, dans ce soin reculé d'Islande, tout pouvait être envisageable. Il y plane ainsi l'ombre vénérable, à l'occasion menaçante, de cette falaise. Une inquiétude sourde flotte dans l'atmosphère, les questions informulées se bousculant : cette falaise est-elle vraiment maudite ? Tous les incidents qui l'entourent ont-ils une cause qui dépasse l'entendement des policiers ? Mais si Hamarinn nous plonge dans des superstitutions et des manifestations intriguantes, elle n'oublie jamais qu'elle reste un polar. Cette immersion dans un folklore typique apporte un cachet et une identité à une enquête qui aurait sans doute été sinon un peu trop classique, mais le téléspectateur n'en a pas moins ce pour quoi il est venu : une histoire policière résolue rationnellement à la fin. Le contrat est donc parfaitement rempli.

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Sur la forme, Hamarinn bénéficie d'une réalisation solide qui a été confiée à Reynir Lyngda. Les effets de la caméra contribuent à créer l'ambiance très particulière de la mini-série : tant en nous introduisant dans un polar classique égaré en pleine capagne - mettant donc en avant le paysage islandais -, elle sait aussi jouer sur une hypothèse surnaturelle plus angoissante, sans jamais trop en faire (quelques apparitions de silhouettes suffisent à diffuser une sourde angoisse en écho aux légendes locales). L'autre élément formel qui joue également un rôle fondamental est sa riche bande originale. La récompense remportée par cette dernière aux Edda Awards en 2010 est pleinement justifiée : l'accompagnant dans ses brusques montées d'inquiétude, comme dans la routine de l'enquête, la musique rythme le récit et lui confère une tonalité à part.

Enfin Hamarinn dispose d'un casting homogène dont les intéractions fonctionnent à l'écran. Les développements suivis par les rapports de la paire d'enquêteurs peuvent sembler très convenus, mais la série peut s'appuyer sur deux acteurs sympathiques, ayant une bonne alchimie entre eux, Björn Hlynur Haraldsson et Dóra Jóhannsdóttir. Avec ses pulls nordiques, son caractère affirmé et sa manière de s'inscrire en porte à faux vis-à-vis de ses collègues, il est facile de rapprocher le rôle de cette dernière des héroïnes de polars nordiques qui sont devenues pour nous des figures familières emblématiques, de Sarah Lund à Saga Noren. Le casting plus secondaire n'est pas en reste, chacun étant bien rentré dans le rôle qui lui est dévolu.

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Bilan : Proposant une enquête efficace couvrant ses quatre épisodes, Hamarinn est un polar nordique aux ressorts narratifs très classiques, aussi bien dans sa gestion toujours très humaine de personnages qu'elle prend le temps de développer, que dans la construction de son intrigue. Cependant, en plus d'être une fiction policière correcte, cette mini-série a pour elle une vraie identité islandaise, marquée par une ambiance à part qui nous plonge dans le folklore légendaire local et toutes les croyances qui l'accompagnent. Flirtant avec le surnaturel de manière étrangement normalisée, elle nous entraîne dans un coin perdu d'Islande pour nous proposer un mélange des genres intriguant qui se révèle être bien plus qu'un simple récit policier.

Rendez-vous donc sur Eurochannel pour les curieux ; voire, sinon, comme souvent en Islande, le coffret DVD contient une piste de sous-titres anglais.


NOTE : 7,25/10


La bande-annonce de la mini-série :

31/10/2012

(J-Drama / Pilote) Kekkon Shinai : questionnements existentiels de célibataires autour du mariage


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En ce mercredi asiatique, poursuivons l'exploration de la saison automnale au Japon. Après Going My Home et  Yuusha Yoshihiko to Akuryou no Kagi, c'est l'occasion d'aborder aujourd'hui une autre nouveauté : Kekkon Shinai, qui a débuté sur Fuji TV depuis le 11 octobre 2012. Sur le papier, ce drama sonnait très conventionnel, revenant une fois de plus sur les inévitables questions du célibat et du mariage. Mais il avait pour lui de réunir des acteurs que je retrouve toujours avec plaisir (Kanno Miho, Amami Yuki et Tamaki Hiroshi). Ce casting a achevé de me convaincre de lui laisser une chance : après tout, je regarde chaque année très peu de séries japonaises purement relationnelles. Après trois épisodes visionnés, on peut dire que l'expérience a été concluante, puisque me voilà fidélisée devant mon petit écran. S'il lui manque sans doute un petit quelque chose pour définitivement s'imposer, Kekkon Shinai est une fiction attachante qui se suit avec plaisir.

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Tanaka Chiharu va vers ces 35 ans. Non mariée, toujours célibataire, elle voit ses amies s'investir l'une après l'autre dans la vie de famille, tandis qu'elle vit toujours chez ses parents, travaillant dans le même temps dans une agence de voyage. La pression de son entourage se fait chaque jour plus forte pour qu'elle se marie (enfin). D'un naturel enjoué, Chiharu aime pourtant sa vie. Mais elle arrive à un stade où, forcément, elle doute, de ses choix, mais aussi des attentes qu'elle nourrit pour qu'un couple soit viable à ses yeux...

Elle rencontre un jour, dans le parc où elle vient se changer les idées, Kirishima Haruka. Une quadragénaire, comme elle célibataire, qui a pris la décision de s'investir pleinement dans sa carrière, designer paysagiste, estimant que l'on a moins de chance d'être trahi par son job que par un homme. Mal lui en a pris car, au cours d'une restructuration du personnel privilégiant les employés ayant une vie familiale, elle est est ré-assignée comme simple manager d'un petit magasin de fleurs dépendant du groupe.

Leurs choix et leurs questionnements rapprochent immédiatement Chiharu et Haruka, la première voyant d'ailleurs dans l'appartement de la seconde le moyen idéal pour échapper aux pressions parentales. Kekkon Shinai suit leur amitié et leurs expériences de vie alors qu'elles pensent à leur futur. Ont-elles besoin, veulent-elles vraiment, quelqu'un dans leur vie ?

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Adoptant la tonalité d'une dramédie, légère et dynamique quand il le faut, humaine et toujours touchante quand ses protagonistes traversent des passages plus difficiles, Kekkon Shinai s'intéresse à quelques-unes des problématiques existentielles de ceux qui, dans la génération des 30-40 ans, poursuivent leur vie sans avoir fondé de famille. Ne vous y trompez pas, nous n'avons pas affaire à une comédie romantique fleur bleue sur l'éternelle quête de l'amour avec un A majuscule. En réalité, le drama met surtout l'accent sur le mariage en tant qu'institution sociale. Evitant un angle moralisateur anachronique, il l'aborde plutôt sous un angle très analytique - une impression renforcée par les interludes offerts par un cours d'université traitant du sujet auquel assiste une figure secondaire. Suivant les cheminements des deux héroïnes, il s'agit de s'interroger sur cette voie maritale vers laquelle tout le monde semble tendre et la place qu'occupent ceux qui ne l'empruntent pas. Jusqu'où faut-il se conformer aux conventions sociales ? Dans quelle mesure faut-il écouter son coeur ? L'épanouissement et le bonheur personnels passent-ils forcément par cette institution ?

Outre son approche plutôt rafraîchissante de thèmes restant assez conventionnels, l'autre atout de Kekkon Shinai est qu'elle met en scène des protagonistes vite attachants, auprès desquels il est facile de s'investir. Avec tact et une certaine subtilité, elle nous parle en effet d'adultes indépendants, s'assumant et assumant leurs choix de vie. Mais elle évoque aussi leurs doutes légitimes, face à la pression sociale, face à l'idée de vieillir seul qui s'insinue parfois en croisant des familles nombreuses, face à la solitude qui surprend après une journée épuisante au travail et qui soudain semble tellement peser. Le trio central permet de traiter des facettes très différentes de ces questionnements sur l'engagement et l'amour. Chiharu est celle qui cherche sa voie, aspirant toujours à se marier, mais pas à n'importe quel prix. Haruka a déjà fait ses choix, mais maintenant que ce dans quoi elle avait tout investi se dérobe, elle s'interroge. Junpei, lui, ne se juge même pas digne d'une telle voie, semblant toujours essayer de se dérober et de s'effacer. Avec leurs troubles et leurs préoccupations communes, ces personnages se comprennent naturellement. Une certaine solidarité se dégage, se transformant peu à peu en amitié. Portés par une vraie dynamique, leurs rapports insufflent ce souffle d'humanité vital au récit qui achève de vous convaincre de revenir la semaine suivante.

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Sur la forme, Kekkon Shinai fait également preuve d'une énergie appréciable. Sa réalisation est classique, avec une photographie dominante plutôt claire, volontairement colorée par l'environnement de personnages évoluant autour de fleurs, de peintures et de prospectus de voyages exotiques. La tonalité se fait assez légère, sans occulter les moments plus difficiles : cette dualité de ton est bien capturée par une bande-son assez fournie aux musiques dynamiques. L'ensemble est ainsi traversé d'une vitalité communicative.

Enfin, Kekkon Shinai bénéficie d'un casting très sympathique qui contribue à impliquer rapidement le téléspectateur auprès de chacun des protagonistes. Kanno Miho (Guilty Akuma to Keiyakushita Onna) incarne une héroïne dynamique qui sait susciter de l'empathie, retranscrivant avec justesse ces quelques moments d'émotion où la confiance s'effrite. Elle forme avec Amami Yuki (BOSS) un duo convaincant, dont les scènes de colocation se sont rapidement imposées parmi mes préférées des épisodes. Tamaki Hiroshi (Nodame Cantabile) est fidèle à lui-même, réservé à l'image d'un personnage qui semble ne rien vouloir de plus que de rester en retrait, comme oublié. Autour d'eux, on retrouve également Koichi Mantaro, Miyoshi Ayaka, Ito Ayumi, Sharo, Nagae Yuuki, Higashide Masahiro, ou encore Fukuda Ayano.

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Bilan : Plus qu'une simple énième dramédie relationnelle, Kekkon Shinai traite de l'institution du mariage dans ses différents volets, et notamment en abordant une dimension sociale qui dépasse les seuls enjeux romantiques. En proposant de suivre des protagonistes qui parlent au téléspectateur, la série va évoquer, avec beaucoup d'humanité et une certaine justesse, leurs attentes et leurs doutes, ainsi que ce qui motive les choix de vie qu'ils prendront. Avoir rassemblé ces personnages si dissemblables de caractère, mais si proches dans leurs préoccupations, permet au drama de poser de solides dynamiques entre eux. Et s'il lui manque sans doute un peu d'ambition ou une petite étincelle, Kekkon Shinai se réapproprie très honorablement un sujet de départ familier.


NOTE : 6,75/10


Une bande-annonce :


Le générique de la série :
 

28/10/2012

(FR) Un Village français, saison 4 : une chronique ordinaire dense et marquante de la France de 1942

 
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Un de mes plus intéressants rattrapages de séries françaises effectué cette année aura sans conteste été la découverte de Un Village français. Une oeuvre au sujet fort, ambitieux, qui gagne en maîtrise, en intensité et en qualité tout au long des trois premières saisons sur lesquelles j'avais eu l'occasion de revenir dans un bilan rédigé en début d'année. Depuis, la quatrième saison 4 a été diffusée au printemps 2012. J'ai investi dans le coffret DVD les yeux fermés. Avec raison.

Elle confirme en effet la place de la série parmi ces fictions qui démontrent que, oui, la France est capable de faire de bonnes, voire très bonnes, séries, exploitant pleinement le format télé et sachant les faire mûrir au fil des épisodes. En attendant la cinquième saison, annoncée pour février 2013 sur France 3 (au tournage de laquelle un nouveau magazine français sur les séries, sorti cette semaine, Preview, consacre d'ailleurs un reportage), j'ai achevé mon visionnage de la quatrième. Il est donc temps de vous expliquer pourquoi Un Village français mérite, cette année encore plus particulièrement, votre attention.

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La saison 4 d'Un Village français continue de nous faire progresser dans la chronologie de la Seconde Guerre Mondiale, durant la période de l'Occupation, abordant cette fois l'année 1942. Se voulant représentative de tous les enjeux d'alors, la saison se découpe en deux parties, séparées par plusieurs mois, mais se déroulant sur des courtes périodes de quelques jours seulement.

La première permet d'évoquer le sort des juifs : Villeneuve accueillant en transit un convoi de juifs étrangers déplacés par les Allemands, elle devient le théâtre d'arrestations pour satisfaire aux demandes de l'occupant, tandis que l'école doit faire face à l'hébergement provisoire de ces détenus dans des conditions difficiles. A la mi-saison, ils partent finalement pour le camp de Drancy, sans savoir ce qui les attend. Ensuite, la série se recentre sur la question des réseaux de résistance à l'intérieur du pays, mais aussi en coordination avec la France libre dont le parachutage d'un radio venu de Londres rappelle l'existence. L'enjeu devient alors celui d'un rapprochement entre les différents mouvements issus de toutes les tendances politiques, des communistes aux gaullistes, tandis que la police française et les autorités allemandes redoublent d'effort pour les exposer. 

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Cette saison 4 s'inscrit dans la droite ligne de l'équilibre trouvé au fil des précédentes saisons. Tout en n'occultant jamais un arrière-plan historique où les grands évènements nous parviennent par quelques mots échangés à la préfecture, mais aussi par l'intermédiaire de Radio Londres, Un Village français reste centrée sur le sort de ses figures locales devenues familières. Les stéréotypes des débuts ont depuis longtemps été dépassés, les psychologies se sont affinées, révelant des complexités, voire des ambivalences, qui ont humanisé des personnages ayant gagné en épaisseur. On sait chacun caractérisé par une ambition, une prudence, un engagement ou un humanisme particulier. Désormais, partant de cette base, la série nous relate leurs réactions face aux nouveaux développements et tournants pris par l'occupation : comment, en cohérence avec eux-mêmes, mais aussi avec les limites de leurs caractères ou de leurs convictions, vont-ils faire face aux évènements ? C'est sur ce plan que le parti pris de la série est très intéressant. Car c'est sans le moindre recul, ni toujours réelle compréhension des enjeux, que chacun est amené à se positionner.

Faire de Villeneuve un lieu de transit provisoire pour des détenus juifs est ainsi l'occasion de se replacer du point de vue de 1942. Au-delà de l'antisémitisme ambiant, à ce moment-là, ni les juifs, ni les habitants de la ville ne peuvent imaginer ou mesurer ce vers quoi ils se dirigent. Or l'ignorance des protagonistes contraste avec la connaissance du téléspectateur. La gorge se noue imperceptiblement en voyant Daniel Larcher s'agiter pour mettre à disposition un local communal afin de tenter de soigner le quotidien immédiat des juifs, devenant sans le comprendre un maillon parmi tant d'autres qui facilitent par-là même le bon déroulement de la déportation en cours. Pareillement, les échanges à l'intérieur de l'école et les efforts faits par chacun pour comprendre et rationaliser ce qu'il se passe n'en sont que plus marquants. Il faut ici saluer la qualité de l'écriture qui conserve toujours, dans ces moments-là, une sobriété bien dosée, même face à des scènes où le drame et le déchirement pointent.

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Si les personnages d'Un Village français sonnent souvent authentiques et réels, c'est justement grâce à leurs paradoxes et à leurs failles. Ils évoluent, pour la plupart, dans une zone grise, et seul l'avenir permettra de juger les décisions qu'ils ont prises, sur un plan aussi bien moral que légal ou politique. La saison offre à un certain nombre d'intéressants développements, fidèles à eux-mêmes, mais jamais figés non plus dans leurs positions. Parmi les différentes storylines, la seule sur laquelle je garde des réserves est celle de la relation entre Marchetti et Rita, une histoire d'amour impossible que je n'ai jamais réussie à trouver crédible. Toujours est-il que la série a conservé une dimension chorale qui fait sa force, avec une caractérisation cohérente des personnages particulièrement bien mise en valeur au cours des passages de crise les plus déterminants. Les conditions de la chute du réseau gaulliste, avec ce piège qui se referme sur la ferme de rendez-vous, illustrent cette qualité.

Par ailleurs, la saison 4 aura été celle de la confirmation pour ce qui est de la maîtrise du rythme narratif. Le passage à du vrai feuilletonnant en saison 3 avait constitué un déclic pour la série, soudain capable de susciter une attente chez un téléspectateur impatient de découvrir la suite. Le même savoir-faire se retrouve : le récit est dense, sans temps mort, avec une narration homogène. Les chutes de fin en forme de cliffhanger permettent un enchaînement naturel des épisodes. La maturité de la fiction se perçoit également dans sa gestion de ses grandes trames. Par exemple, on assiste au cours de la première partie relative aux juifs à un glissement inexorable, impeccablement géré, allant crescendo dans une tonalité de plus en plus glaçante. Tout d'abord, la déportation est assimilée à une simple tâche administrative et policière. Puis surgissent rapidement la réalité d'enjeux humanitaires pressants. Mais c'est l'ordre de séparation des enfants, et enfin l'arrivée des SS, qui achèvent le basculement dans l'horreur, confirmée par l'annonce finale de la destination du groupe : Drancy. Une escalade que la série sait bien construire.

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Enfin, outre sa solidité d'écriture et l'ambition de son sujet, Un Village français bénéficie également d'un casting dans l'ensemble très bon et convaincant, dont les interprétations permettent de donner une force supplémentaire aux intrigues portées à l'écran. Cette saison 4 rassemble des acteurs principaux fidèles à eux-mêmes et maîtrisant parfaitement leurs personnages, même si, les storylines variant, tous n'ont pas la même exposition que par le passé (Thierry Godard, par exemple, est plus en retrait). Quant à ceux qui arrivent au cours de cette saison, ou sont seulement de passage, ils trouvent aussi très vite le ton juste. En dépit d'une histoire un peu artificielle, Axelle Maricq apporte une belle fraîcheur à l'écran dans son rôle de Rita. Philippe Résimont rend instantanément détestable personnage de Chasagne, un des rares à être présenté sans la moindre ambivalence. Nathalie Bienaimé se sera affirmée en se rapprochant d'un Raymond Schwartz moins présent. Et puis, en radio parachuté de Londres, je ne dis jamais non à quelques épisodes comprenant Jérôme Robart

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Bilan : Avec un récit dense et un rythme de narration très bien maîtrisé, la saison 4 de Un Village français marque une nouvelle étape dans la maturation d'une série qui semble désormais prendre pleinement la mesure de la force et de l'ambition de son sujet. Capable de susciter une vraie implication émotionnelle grâce à l'humanité de ses personnages, la série conserve dans le même temps l'approche pleine de sobriété et de retenue qui fait sa force, lui permettant de traiter avec beaucoup de justesse de thèmes difficiles. Cette saison 4 aura été une saison pleine et solide, confirmant la progression constante d'une oeuvre parvenue à maturité.

En conclusion, si cela n'est pas déjà fait, un rattrapage s'impose avant février prochain.


NOTE : 8/10


La bande-annonce de la saison :

27/10/2012

[Blog] My Télé is rich! fête ses trois ans

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"Ai-je bien entendu ? Un Blog-Anniversaire ?!"


Oyez, oyez..!
Aujourd'hui est une date particulière pour ce blog. En effet, en ce 27 octobre 2012, My Télé is rich! fête ces trois ans. Trois saisons, c'est l'âge de la maturité pour une série. Ça l'est aussi sans doute pour cet espace de partage, et surtout pour la blogueuse que je suis.

Je le disais déjà l'an dernier, mais c'est encore plus perceptible à mes yeux cette année : s'astreindre à une publication régulière est un exercice stimulant d'apprentissage permanent dans la réception des séries, dans leur analyse, ainsi que dans le renouvellement constant de ce qui fonde notre passion. Cela oblige à être curieux, à s'informer, à échanger... Il y a quelque chose d'assez exaltant à sentir que les repères se créent peu à peu pour approcher tel ou tel type de fictions, tel ou tel petit écran, à constater que les préconceptions disparaissent naturellement à mesure que se cultive une certaine ouverture d'esprit, qu'une meilleure compréhension de la télévision se dégage peu à peu, que la curiosité nourrit la curiosité et que l'écriture se fait plus assurée et, j'espère, plus intéressante, quand il s'agit ensuite d'aborder une série.

Il reste bien des limites frustrantes à cet exercice de rédaction quotidienne, à commencer par un temps libre non extensible et l'obligation de faire des choix constants de visionnage, mais aussi de sujets traités. Cependant un équilibre et un rythme s'installent assez naturellement au fil des semaines. Cette année, les 3 billets hebdomadaires moyens, accompagnés de l'abandon définitif des reviews épisode par épisode, m'ont semblé être les plus adéquats pour aborder un maximum de fictions tout en conservant des billets avec un minimum de contenu. J'aime toujours autant l'idée de partager mes découvertes, évidemment plus mes coups de coeur que mes déceptions ; car ce blog reste avant tout le carnet de visionnage personnel d'une passionnée. Rien de plus, rien de moins. Il me ressemble avec ses billets parfois trop longs, ses lubies exotiques assumées et ses envolées dithyrambiques revendiquées.

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Il est sans doute assez paradoxal d'écrire avoir l'impression que cette année à tenir ce blog a peut-être été plus enrichissante pour moi que pour vous. J'ai le sentiment d'avoir pu vraiment poursuivre un projet qui me tient à coeur, celui de me construire une "sériephilie sans frontières", et, dans le même temps, d'essayer de légitimer et d'expliquer cette passion par-delà le petit écran anglo-saxon. L'idée d'une mondialisation des séries semble de plus en plus faire son chemin, grâce à l'accès que permettent certaines chaînes ou services de streaming, et aussi du fait des multiples achats par les Américains de concepts étrangers (qui démontrent toute la créativité existant au niveau international). Seulement je remarque également que certaines barrières semblent toujours difficilement franchissables.

Parmi ces sous-ensembles de fictions en dehors de l'Occident, il y a notamment l'Asie (que j'évoque, car c'est le sujet que je maîtrise le mieux, mais on pourrait pareillement s'interroger en se tournant par exemple vers le sud et l'est de la Méditerranée). Dans ce cas précis, c'est d'autant plus frustrant que j'ai parfois le sentiment de suivre deux communautés dynamiques quasi-imperméables l'une à l'autre. Comme si apprécier une série japonaise ou sud-coréenne ne pouvait pas correspondre à la même sériephilie qu'apprécier une série américaine ou anglaise. Comme s'il s'agissait de deux publics sans points communs. Or la quête de la fiction qui marque, touche, fait réfléchir ou rire, est identique. Les mêmes mécanismes de mise en perspective, de prise de recul, d'analyse de construction narrative, d'attentes face à l'oeuvre sont bel et bien sollicités... Toutes ces productions légitiment bel et bien une sériephilie.

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Sur un plan comptable, cette année, il y a eu en tout 152 billets sur My Télé is rich!, couvrant des séries de 18 (!) nationalités différentes, soit cinq de plus que l'an dernier, le double par rapport à il y a deux ans. Cette évolution depuis les débuts du blog reflète bien mon élargissement progressif à de nouveaux horizons au-delà des pays les plus téléphagiquement connus, ainsi que tout l'enrichissement apporté. C'est le signe d'un accès facilité à certaines fictions, mais aussi d'un réel dynamisme qualifitatif de la production télévisuelle de plusieurs pays. Même si ces chiffres restent incomplets, car je ne reviewe pas tout ce que je regarde, les grandes tendances vers lesquelles me conduisent mes affinités se retrouvent dans le tableau statistique suivant.

Nombre de séries traitées par pays

Pays 1re année 2e année 3e année
Etats-Unis 31 24 24
Royaume-Uni 56 37 35
France 2 3 7
Européennes Autres 1 7 20
_ Allemagne / 1 1
_ Danemark / 4 4
_ Espagne / / 1
_ Estonie / / 1
_ Irlande / 1 /
_ Islande / 2 4
_ Italie 1 / 2
_ Norvège / / 2
_ Pays-Bas / / 1
_ Portugal (/Brésil) / 1 /
_ Russie / / 1
_ Suède / / 3
Australie / 4 4
Canada 2 2 2
Israël / / 2
Nouvelle-Zélande 1 2 /
Asie 48 47 47
_ Corée du Sud 37 30 23
_ Chine (Rep. Pop.) 1 / /
_ Hong Kong / 1 /
_ Japon 10 14 24
_ Taiwan / 2 /
Nombre de pays 9 13 18


Que disent ces chiffres ? Que je suis toujours fidèle à l'Angleterre (malgré une année assez mitigée outre-Manche), suivie par un trio de pays aux parts désormais quasiment égales, composé des Etats-Unis, de la Corée du Sud et du Japon. L'exploration de nouveaux horizons n'a pas remis en cause les bases posées l'an dernier, puisqu'on constate une stabilité globale du côté des pays phares. Les séries britanniques n'ont baissé que très légèrement, et les américaines se maintiennent à un niveau identique après la chute de consommation enregistrée de 2007 à 2011. Parallèlement, l'ouverture à de nouveaux pays confirme plusieurs tendances. L'ensemble "séries européennes autres" a considérablement augmenté, avec une affection toute particulière pour l'Islande ou encore la présence solide de la Scandinavie (au Danemark stable, se sont ajoutées la Suède et la Norvège). Et puis, on notera aussi que j'ai en partie tenu mes résolutions envers le petit écran français : je n'en ai pas toujours parlé, mais j'ai quand même beaucoup plus expérimenté. Au final, 7 séries françaises traitées avec du très bon actuel, mais aussi des rattrapages plus anciens tel un chouette cycle ORTF à poursuivre. En Asie, il y a la confirmation du re-équilibrage progressif entre la Corée du Sud et le Japon, pour la première fois au profit du second (on revient à ma situation de 2008) qui a en plus été le deuxième pays le plus traité cette année sur le blog (même si en nombre d'heures de visionnage, le pays du Matin Calme doit rester devant vu la durée moyenne des k-dramas par rapport aux j-dramas). Il faut noter que c'est la première année où je suis vraiment chaque saison japonaise sans décalage ; et si vous ajoutez à cela quelques rattrapages, logiquement, la part a considérablement grandi, tandis que je me suis obligée à pré-sélectionner plus en Corée du Sud.

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Les longs discours, c'est bien sympa, mais soyons pragmatique, attaquons donc ces gâteaux.


Tenir ce blog ou gazouiller sur twitter est aussi une source d'enrichissement grâce à tous ces échanges initiés qui apportent de nouvelles perspectives, confrontent des opinions, mais aussi permettent de partager des enthousiasmes communicatifs, des attentes collectives, qui rompent la solitude du sériephile seul face à son écran. Aussi subjectifs et personnels que soient nos choix de visionnages, avoir la chance de faire partie d'une communauté est une source de vitalité pour l'intérêt porté au petit écran. Il y a trois ans, je ne savais plus trop comment faire grandir et mûrir une passion pour les séries déjà ancienne et qui peinait peut-être à se renouveler et à se trouver de nouveaux challenges. Ces défis, vitaux, je les ai découverts en me tournant vers de nouveaux horizons, en changeant mon approche des séries vers une vision plus internationale. Pour le moment, ils sont la source d'une solide motivation, pour tout ce qu'il m'apporte dans la compréhension des ressorts de la fiction télévisuelle comme dans l'éclairage culturel permis. C'est l'essentiel.

Quant au futur, l'année qui s'ouvre est marquée d'un grand point d'interrogation. Je n'ai pas l'intention d'arrêter d'écrire sur les séries, mais tout dépendra de l'orientation que prendra une vie professionnelle qui arrive à un carrefour - et à une certaine consécration aussi dans un peu plus d'un mois. Il y aura probablement des changements, dans le rythme ou le format, au cours de cette quatrième année. Nous verrons bien. J'espère cependant avoir l'occasion de partager avec vous encore quelques voyages téléphagiques et coups de coeur marquants. Mais peu importe où tout cela nous conduit, je tiens en tout cas à vous remercier, chers lecteurs, pour vos visites occasionnelles ou régulières, avec une pensée toute particulière pour ceux qui ont laissé une trace de leur passage dans les commentaires des billets. C'est aussi cela qui conforte les blogueurs dans leur envie de partager. Donc merci.

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J'espère que vous avez aimé les voyages de cette troisième année.

Voguons vers de nouveaux horizons sériephiles..!