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21/09/2012

(Pilote ISRL) Srugim : une série relationnelle attachante au sein de la communauté juive orthodoxe de Jerusalem


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En cette fin d'été, il semble que le petit écran israélien occupe une place particulière dans mes programmes. Tout d'abord parce qu'après avoir été enthousiasmée par la saison 1 de Hatufim, j'attends la seconde dont la diffusion débutera prochainement en Israël avec beaucoup d'impatience (l'avant-première a eu lieu réunissant les équipes de Hatufim et de Homeland : une vidéo sous-titrée par là - attention, il faut avoir vu la saison 1 de Hatufim en entier, risque de spoiler). Aussi parce que l'on parle d'autres remakes US, avec Gordin Cell qui aiguise la curiosité. Et puis également parce que je découvre d'autres genres, et notamment, avec Srugim, le drama relationnel (il faut remercier chaudement LadyTeruki pour cette dernière découverte).

Srugim est une série diffusée sur la chaîne israélienne Reshet depuis le 23 juin 2008. Elle compte 3 saisons, composées d'épisodes qui durent environ une demi-heure. Ces dernières sont toutes sorties en DVD avec une piste de sous-titres anglais, et je dois vous avouer qu'après avoir visionné ce pilote, je suis en train de budgétiser l'investissement complet. Car c'est une introduction efficace qu'il propose, partant sur des bases très intéressantes, notamment par ses rapports au spirituel, qui ont du potentiel. En résumé, j'ai vraiment envie de poursuivre l'exploration.

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Srugim raconte le quotidien d'un groupe de cinq jeunes trentenaires Israéliens, juifs orthodoxes, vivant dans le quartier de Katamon, à Jerusalem. S'ils sont pratiquants et respectent les préceptes de leur religion, il leur manque un élément essentiel, légitimement attendu par leur famille, et leur communauté en général : ils ne sont pas mariés. Ils vivent en colocation, ou bien seuls s'ils en ont les moyens, se réunissant les vendredi soirs pour la prière du shabbat. En semaine, tout en menant leur vie professionnelle, ils cherchent l'âme soeur ou du moins celui ou celle avec qui ils auront envie de passer leur vie, s'inquiétant de rester célibataire.

Le téléspectateur se familiarise dès ce pilote avec ces jeunes gens très différents. L'accent est pour le moment surtout mis sur les personnages féminins : ce sont des personnalités fortes, attachantes, avec leurs doutes mais aussi leurs espérances chevillées au corps. Yifat est graphiste, elle habite avec Hodaya, une fille de rabbin cherchant sa voie. Reut, comptable gagnant très bien sa vie, a une maison pour elle seule : féministe revendicatrice tout autant que croyante sincère, elle vient tout juste de décliner la demande en mariage de son ami. A l'occasion d'une rencontre pour célibataires, Yifat recroise une ancienne connaissance d'enfance, Nati, devenu médecin. Invité à la prière du vendredi soir chez elle et Hodaya, Nati emmène avec lui son nouveau colocataire, Amir, un professeur récemment divorcé.

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Srugim s'ouvre à la manière de toute série relationnelle, faisant en sorte que l'on apprenne vite à connaître et à apprécier pour ce qu'ils sont chacun de ses protagonistes. Se perçoit d'ores et déjà un potentiel certain dans ces portraits ainsi esquissés, complexes, riches en sentiments, mais aussi en paradoxes. Il restera par la suite à équilibrer le soin apporté aux figures masculines, plus en retrait par rapport aux féminines. Cependant, ce qui permet à Srugim de ne pas être une énième fiction sur des célibataires en quête d'amour, c'est son cadre religieux, omniprésent, dans lequel elle immerge le téléspectateur. La mise en scène et l'exploration des rapports des personnages à leur foi font partie intégrante du récit. La série ne se veut pas moralisatrice, ni ne fait acte de prosélytisme : elle se contente de nous glisser aux côtés des représentants de cette communauté juive orthodoxe, et d'essayer d'en dessiner une image qui résonne authentique. Si le téléspectateur non juif peut parfois ne pas saisir tous les tenants et aboutissants des termes et rituels religieux (les interdits durant le shabbat par exemple), il n'en est pas moins vite frappé par le caractère universel des questionnements sur la spiritualité qui parcourent la série, tiraillés entre héritage et choix personnel.

Dans son approche de la religion comme composante essentielle du quotidien de ses personnages, Srugim montre avec justesse que croire n'implique pas de cesser de s'interroger, au contraire. La série met l'accent sur les dilemmes et les difficultés auxquels sont confrontés ses personnages en leur for interne. Au cours de ce pilote, opportunément, ce sont les rapports hommes/femmes qui servent en quelque sorte de fil rouge. On assiste par exemple aux revendications féministes de Reut. Elle refuse tout d'abord avec force cette demande en mariage formulée pour coïncider avec le moment où son ami retrouve l'ascendant financier sur elle, gagnant enfin plus. Puis elle prend l'initiative de lire le kiddouch le vendredi soir, alors que deux hommes étaient invités à leur table. Face à cette dernière action, la surprise mêlée de curiosité d'Amir capture parfaitement les paradoxes de l'instant : sans chercher la confrontation, cela illustre à la fois les décalages et les tensions qui transparaissent entre tradition et modernité. Un autre clash au cours de ce pilote, où un ami de Hodaya refuse le téfiline d'une femme, conduit à une discussion tout aussi honnête entre Hodaya et Nati sur la place respective des hommes et des femmes par rapport à la prière. La force de Srugim est ici de chercher à éclairer avec sobriété la manière dont chacun vit sa foi, vis-à-vis de sa communauté, de son éducation, de ses doutes sur certains préceptes enseignés. Cette approche finalement très brute confère au récit une authenticité appréciable et un intérêt culturel certain. 

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Sur la forme, Srugim a tout de la série intimiste. Appréciant les plans serrés, capturant les expressions de chaque visage, la réalisation appuie sur une dimension relationnelle voulue. Il s'agit peut-être aussi d'un trait commun aux séries israéliennes, Hatufim partageant également cette même approche visuelle qui permet de mettre en avant l'individu. Dans le même temps, la série bénéficie d'une bande-son agréable, dont les ballades (à l'image de celle entendue lors du générique - cf. les vidéos ci-dessous) correspondent bien à la tonalité du récit.

Enfin, Srugim rassemble un casting globalement homogène où, pour le moment, les actrices s'imposent avec le plus de force à l'écran, comme si dans ce déséquilibre hommes/femmes que semble inhérent à la communauté mise en scène, la série avait eu envie de mettre d'abord l'accent sur elles. Yael Sharoni, Tali Sharon et Sharon Fauster font toutes trois preuve de beaucoup d'énergie. Elles donnent envie de s'attacher à chacune d'elles et à apprécier leur relative complicité. Les deux hommes, Ohad Knoller et Amos Tamam, sont un peu en retrait au cours de ce pilote ; mais ils semblent trouver le ton de leurs rôles respectifs.

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Bilan : Série relationnelle démarrant sur des bases typiques dans sa mise en scène de trentenaires célibataires, Srugim est particulièrement intéressante en raison de son exploitation d'une dimension spirituelle omniprésente, qui vient s'ajouter aux enjeux amoureux. Fiction qui relate le quotidien de personnages croyants et pratiquants, mais qui ne fait pas pourtant oeuvre moralisatrice ou prosélyte dans ce pilote, elle éclaire les tensions, les difficultés, voire les doutes, inhérents au fait de croire pour ces cinq jeunes Israéliens de leur temps, modernes perpétuant les traditions.

Ce pilote propose donc une introduction efficace qui laisse entrevoir du potentiel. Comme c'est aussi le genre de série pour lequel l'attachement grandit au fil des épisodes : à suivre !


NOTE : 7/10


Le générique de la série :


Une bande-annonce de la série (VOSTA) :


BONUS - La chanson complète que l'on entend lors du générique :

19/09/2012

(J-Drama / SP) Suteki na Kakushidori : une comédie sympathique sur une concierge face à ses excentriques clients


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Un petit tanpatsu léger au programme de ce mercredi asiatique (à l'occasion d'une semaine chargée pour moi, où une comédie était la bienvenue dans mon petit écran). Suteki na Kakushidori est un drama unitaire d'1h45 qui a été diffusé sur FujiTV le 5 novembre 2011. Sa particularité est qu'il est signé du réalisateur-scénariste Mitani Koki qui a mobilisé les acteurs réunis pour son film Suteki na Kanashibari dans ce projet parallèle à destination de la télévision. L'histoire y est complètement différente. Diffusé après la sortie en salle du film, il sert en même temps en quelque sorte de promotion pour l'oeuvre sur grand écran (il se conclut par sa bande-annonce). Reste que Suteki na Kakushidori peut s'apprécier indépendamment et est avant tout un sympathique moment de détente à regarder sans arrière-pensées.

L'histoire de ce drama est simple : il met en scène la nouvelle concierge d'un grand hôtel japonais, Saijo Mie. Incertaine quant à sa vocation pour ce travail, elle fat cependant de son mieux pour en apprendre toutes les dures ficelles. Par principe, un concierge se doit de tout en mettre en oeuvre pour satisfaire ses clients et donc accéder à leurs demandes, peu importe qu'elles soient les plus farfelues ou absurdes possibles. Suteki na Kakushidori relate ainsi le quotidien de Mie tandis qu'elle doit faire face, parfois franchement incrédule, aux surprenantes réclamations d'excentriques personnalités : réactivité, diplomatie et inventivité sont les maîtres-mots qui président à son action. A elle d'essayer de prendre chaque cas comme un nouveau défi.

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Suteki na Kakushidori est une comédie bien huilée qui repose sur un comique de situation constamment renouvelé - avec quelques répétitions bienvenues - et une petite touche de burlesque. La narration bénéficie d'un rythme d'écriture très enlevé, qui ne laisse aucun temps mort, ni repos à ses protagonistes. Les dialogues fusent, avec des réparties qui forment vite un savoureux ping pong verbal où la chute prête souvent à sourire. Cette énergie permet d'exploiter pleinement le format du récit, très linéaire, au cours duquel Mie enchaîne les cas d'école abracadabrantesques, devant satifsaire aussi bien des célébrités très différentes de leur image publique que des anonymes venus dans cet hôtel pour une occason très spéciale. Toutes ces micro-storylines ne sont pas toujours de qualité égale, mais elles se caractérisent par le dynamisme commun qui les parcourt, reposant sur les épaules d'une Mie qui insuffle un vitalité communicative à l'ensemble.

Si le téléspectateur se prend aisément au jeu de cette suite de petites scénettes, plus ou moins longues, c'est parce que Suteki na Kakushidori est typiquement le genre de comédie plaisante à suivre, ne se prenant pas au sérieux, mais apparaissant au contraire comme une invitation à s'amuser avec l'équipe créatrice. Element révélateur de ce parti pris et de cette tonalité, Mitani Koki interprète même un des clients de Mie : il joue un... réalisateur anxieux dont l'avant-première du dernier film est sur le point d'avoir lieu et qui est saisi d'une brusque crise de confiance, ayant peur d'affronter les critiques. Mie doit essayer de regonfler son moral comme son ego, et elle le fait avec la sincérité et la maladresse qui correspondent si bien à son personnage plein de bonne volonté, mais gardant une distance toute professionnelle face à ces crises qui sont parachutées sur elle. Ces quelques scènes face réalisateur sont parmi les plus amusantes du tanpatsu, aux côtés notamment de la session culinaire, leçon accélérée pour une spécialiste... de bouquins de cuisine. Ce drama est donc très sympathique, avec beaucoup de second degré : il s'apprécie pour ses décalages comme pour ses excentricités.

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Sur la forme, Suteki na Kakushidori se déroule à huis clos, principalement dans la grande suite de l'hôtel. La réalisation y est minimaliste, se rapprochant dans la mise en scène et l'utilisation de l'espace d'une pièce de théâtre. Ce ressenti est encore plus accentué du fait qu'une partie des scènes sont capturées par l'intermédiaire de caméras de surveillance mystérieusement installées aux coins stratégiques de la pièce (ce semi-fil rouge se résoudra de lui-même à la fin du tanpatsu). La bande-son correspond quant à elle parfaitement à la tonalité d'une comédie, avec ses petits morceaux instrumentaux extrêmement rythmés et légers accompagnant parfaitement des situations drôles.

Enfin, ce tanpatsu bénéficie d'un casting sympathique. Suteki na Kakushidori doit beaucoup au personnage de Mie, et logiquement à son interprète, Fukatsu Eri : l'actrice apporte une présence physique à l'écran, n'hésitant pas à jouer dans le burlesque, qui est vraiment appréciable. Elle dynamise chacune de ses scènes, les transforment à l'occasion en un one-woman-show assumé. Face à elle, elle voit défiler un certain nombre de têtes plus ou moins familières du petit écran japonais avec lesquelles la dynamique fonctionne généralement très bien. On croise notamment Asano Tadanobu, Yamamoto Koji, Takeuchi Yuko, Asano Kazuyuki, Toda Keiko, Kusanagi Tsuyoshi, Nishida Toshiyuki (et même une micro-apparition qui confine plus à la cameo d'Abe Hiroshi), ainsi que Mitano Koki.

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Bilan : Comédie enlevée et sympathique, Suteki na Kakushidori présente une suite de petites scénettes, se jouant à huis clos, qui sont autant de situations de crises auxquelles doit faire face son héroïne, une concierge pragmatique et pleine de bonne volonté confrontée à des clients excentriques et à des demandes pour le moins inhabituel. C'est résolument léger - même si certains passages sont à l'occasion un peu plus pesants -, souvent amusant à suivre, et surtout porté par un dynamisme qui permet de ne pas s'ennuyer une seule seconde. C'est du pur divertissement auquel il ne faut pas demander plus, mais pour une soirée où l'on souhaite se détendre, voici un tanpatsu tout indiqué !


NOTE : 7/10

16/09/2012

(Pilote UK) Good Cop : le basculement d'un policier

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BBC1 avait échappé à mes foudres cet été lorsque j'avais tout simplement renoncé à rédiger un billet sur ce gâchis qu'était Blackout, elle ne va cependant pas éviter deux fois d'affilée mes reproches. Depuis fin août, la chaîne publique anglaise diffuse en effet une nouvelle série policière, Good Cop, que l'on peut rapprocher, dans ses influences, de Luther. Cette série a sur le papier un potentiel indéniable, avec un sujet fort et ambivalent à souhait, modernisant et dépassant le simple procedural cop show.

Le pilote m'avait laissé sur une impression très mitigée. J'avais donc décidé d'attendre la fin (seulement 4 épisodes) avant d'écrire quoique ce soit sur Good Cop, préférant avoir une vue d'ensemble. Au terme du calvaire qu'a été le second épisode, où les défauts entraperçus dans le premier n'ont été que confirmés, voire exacerbés, la série est passée sur ma pile des fictions "en pause/abandon potentiel". Comme il est fort peu probable que je me remotive pour m'installer devant la suite prochainement, c'est donc une critique rédigée après les deux premiers épisodes que je vous propose aujourd'hui.

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Good Cop se déroule à Liverpool. Elle met en scène un officier de police, John Paul Rocksavage ('Sav'), jusqu'alors sans histoires. Mais un jour, alors qu'il répond avec son partenaire et meilleur ami à un appel pour tapage nocturne, les deux policiers tombent dans une véritable embuscade. Sav assiste alors impuissant au déferlement de violence gratuite qui s'abat sur son coéquipier, laissant ce dernier entre la vie et la mort. La situation est d'autant plus difficile pour lui qu'il connaît de vue les hommes responsables de ce traquenard, des délinquants arrogants qui avaient formulé des menaces quelques heures auparavant. Alors que personne n'a encore été arrêté, c'est toujours sous le choc que, quelques heures après, Sav retourne sur les lieux du crime. Il y croise le principal responsable de ce qu'il s'est produit. La décision qu'il va prendre alors va bouleverser toutes ses certitudes, le laissant à s'interroger sur la portée de ses décisions et sur la fragilité de cette ligne qui sépare le bien et le mal.

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Good Cop est une série qui choisit d'aborder un thème de départ aussi difficile qu'ambitieux : elle décrit le basculement d'un policier qui franchit la barrière de la légalité, pour se faire lui-même justice. La force de cette idée tient au fait qu'au départ Sav a tout de l'officier on ne peut plus ordinaire. Mais il se retrouve projeté dans une situation exceptionnellement dure où il perd finalement le contrôle des choix qui s'offrent à lui. Il commet un acte qu'il n'aurait jamais envisagé dans des circonstances normales, et qui va l'obliger à repenser son métier et à redéfinir jusqu'où il peut envisager d'aller. La fiction nous plonge dans une crise existentielle trouble, où tous les efforts du personnage central pour retrouver des repères semblent ne pas pouvoir inverser sa progression sur la pente dangereuse qu'il a embrassée, comme un engrenage irréversible. En arrière-plan, s'esquisse une réflexion morale et éthique qui serait sans doute très intéressante, si la maladresse d'exécution ne réduisait pas ces efforts à néant.

Good Cop avait du potentiel, mais ces deux premiers épisodes refroidissent considérablement les attentes que la série suscitait. Si on excepte quelques fulgurances, l'écriture est plate et médiocre : elle ne réussit pas à donner une consistance et une homogénéité à un récit qui renvoie plutôt l'impression d'un empilement artificiel de scènes et d'évènements professionnels et personnels gravitant autour du thème central. La tension résiduelle qui se perçoit et les quelques scènes supposément "choc" apparaissent vite comme un simple cache-misère illusoire qui ne permet pas de donner le change. La construction de l'histoire elle-même est fragile, reposant sur des raccourcis, des coïncidences et des clichés (ses méchants notamment). Conséquence directe, l'ensemble manque de crédibilité, peinant à impliquer le téléspectateur. Sur ces faiblesses s'ajoute un manque de subtilité chronique dans la narration : Good Cop essaie manifestement de marquer, mais elle en fait trop, si bien que cela produit l'effet inverse, glissant vers la caricature. Tout sonne très (trop?) forcé.

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Sur la forme, Good Cop bénéficie d'une réalisation correcte, avec une photographie sombre appropriée quand il convient de correspondre à la tonalité des scènes les plus noires. Elle cède à un certain nombre de clichés du genre qui semblent devenus inévitables, à commencer par les scènes pluvieuses et nocturnes pour souligner le basculement qui s'opère dans la vie du personnage principal. Mais l'ensemble, tout en étant prévisible et calibré, reste de solide facture, avec une mention toute particulière pour le générique réussi bien dans le ton de la série.

Enfin, Good Cop rassemble un casting très sympathique. J'aime bien Warren Brown (à la filmographie duquel on retrouve justement Luther, mais aussi le thriller le mieux réussi par BBC1 en 2012, Inside Men). Il est solide et efficace, et a ici un rôle dans lequel il trouve pleinement à s'exprimer. Mais il ne peut pas compenser toutes les faiblesses de l'écriture... A ses côtés, on retrouve Michael Angelis, qui interprète son père, Don Gayle (Prisoners Wives), Kevin Harley, Kerry Hayes (Lilies), Philip Hill-Pearson (Shameless), Aisling Loftus (Public Enemies), Johann Myers (State of Play), Mark Womack (The Runaway). A noter dans le premier épisode, les présences de Stephen Graham (actuellement dans Parade's End) et de Tom Hopper (Merlin).

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Bilan : Partant d'un concept au potentiel intéressant, Good Cop est une série mal dégrossie, dont la volonté de marquer se heurte à ses maladresses d'exécution. Peinant à convaincre et à conférer une crédibilité à ses enjeux, elle donne l'impression de transposer sans recul, ni réelle réappropriation, le cahier des charges posé au préalable. Le manque de subtilité de l'écriture lui fait alterner l'artificiel et le caricatural, noyant les quelques scènes réussies. Finalement, c'est un visionnage très frustrant qui est proposé. 

Si vous avez aimé Luther et que vous n'avez rien d'autre dans vos programmes, vous ne perdez rien à la tester. Mais voici une fiction qui malheureusement ne semble pas en mesure d'exploiter ses (intéressantes) idées.


NOTE : 5,5/10


La bande-annonce de la série :

12/09/2012

(K-Drama / Pilote) The Thousandth Man : variations amoureuses teintées de fantastique

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Entre rush et stress de rentrée, j'ai trouvé cette semaine une échappatoire sériephile aussi parfaite qu'inattendue : un drama sud-coréen frais et touchant, testé sans véritables attentes si ce n'est la curiosité de voir une nouvelle fois décliné à l'écran le mythe fantastique et folklorique du gumiho. Ce fameux renard à neuf queues a déjà fait l'objet de nombreuses adaptations. Vous vous souvenez peut-être des plus récentes en 2010, très différentes l'une de l'autre, avec My Girlfriend is a gumiho et Gumiho : Tale of the fox's child, ou encore d'un épisode l'anthologie Hometown Legends (en 2008) ; voire (mais je ne le vous souhaite pas) de Nine-Tailed Fox (Gumiho), un de mes premiers k-drama, datant de 2004, dont la seule chose à sauver était l'entraînant générique.

The Thousandth Man propose donc une nouvelle re-écriture du mythe (dont la principale constante par-delà les variantes est, outre les charmantes neufs queues qui surgissent à l'écran pour certaines scènes, le fait de se nourrir du foie d'êtres humains). Diffusé sur MBC le vendredi soir à 22h, ce drama a débuté le 17 août 2012. L'autre point qui avait attiré ma curiosité est son format : il s'agit d'une mini-série de seulement 8 épisodes. Une durée brève qui apparaît comme une assurance qu'il y aura peu de longueurs, et qu'il n'y a pas de dilution d'intrigue à craindre. Après trois épisodes visionnés, je constate avec surprise que je me suis plus attachée à ce drama que je ne l'imaginais.

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Mi Jin est, comme le furent également sa mère et sa soeur, une gumiho. Sauf que ces deux dernières sont désormais devenues des humaines, car elles ont mangé les 1000 foies d'hommes exigés pour franchir ce cap vers lequel toute existence de gumiho tend. Mi Jin en est, elle, à 999. Seulement, il ne lui reste plus que trois mois pour manger son dernier foie. Si elle est incapable de trouver ce 1000e homme, elle disparaîtra, comme si elle n'avait jamais existé. Sa famille, logiquement, s'inquiète. Mais Mi Jin refuse obstinément de revoir ses principes : elle ne prendra que le foie d'un homme qui l'aime sincèrement et acceptera en conscience ce sacrifice.

Après avoir été envoyée en voyage à l'étranger par sa mère, qui multiplie les interventions pour ramener sa fille à la raison, le drama s'ouvre sur son retour en Corée du Sud. Dans l'avion qui la ramène et rencontre d'importantes turbulences, elle croise pour la première fois Eung Suk, dont le visage lui rappelle un de ses anciens amours tragiques de l'époque de Goryeo. Ce jeune trentenaire est propriétaire d'un étrange restaurant, qui ne sert qu'une seule table, et n'accepte qu'arbitrairement les demandes de réservation, exigeant une bonne raison pour admettre un tel évènement. Sa mère souhaitant depuis longtemps pouvoir dîner dans cet endroit si sélectif, Mi Jin va être amenée à recroiser Eung Suk. Mais dans le même temps, les jours défilent et l'échéance fatale se rapproche...

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Si The Thousandth Man semble tout avoir du drama relativement anecdotique, avec ses recettes narratives éprouvées, ses ficelles un peu grosses et ses raccourcis empruntés sans sourciller, il séduit progressivement par la franchise de son approche. Il émane en effet de cette série une fraîcheur et un dynamisme d'ensemble communicatif. Sur un rythme enlevé, elle enchaîne les situations improbables et/ou délirantes, assumant crânement son registre comique et tous les excès légitimes qui l'accompagnent. Elle précipite ainsi allègrement les confrontations entre ses personnages, trouvant toujours de nouveaux prétextes pour les faire se croiser. S'ils sont stéréotypés et ne font guère dans la nuance, les différents protagonistes n'en sont pas moins attachants avec leurs caractères tranchés et leurs éclats. La recherche du 1000e heureux élu pour Mi Jin suit le schéma d'un quasi formula show, puisqu'à chaque épisode, elle croise un nouveau foie homme potentiel. Certes, ces pérégrinations amoureuses, déclinant toutes les variantes envisageables des relations (l'artificiel, le désespéré, l'amour passé) et permettant au passage un petit discours sur l'Amour avec un grand A, sont de qualité inégale. Mais après un deuxième péniblement agaçant, le troisième rétablit l'équilibre avec son mélancolisme poignant.

Partie sur ces bases, The Thousandth Man aurait pu être une simple énième romcom frivole avec un twist fantastique, mais ce serait oublier la dualité de tons inhérente à son concept. Cela lui permet de gagner en ambivalence et en force émotionnelle. Capable de passer en un instant de l'absurde au sérieux, le drama sait faire preuve d'une réelle sincérité, simple et touchante, pour mettre en scène des sentiments. Très vite, assister au rapprochement progressif, hésitant, de Mi Jin et de Eung Suk devient une des raisons principales sur laquelle se construit la fidélité d'un téléspectateur chez qui cette paire fait vibrer une corde sentimentale sensible. C'est d'autant plus marquant qu'en arrière-plan, se profile une échéance plus dramatique : Mi Jin dispose de trois mois pour trouver son 1000e homme, tandis que l'état de santé entre-aperçu/suggéré de Eung Suk pose aussi question. Ces épées de Damoclès laissent entrevoir un potentiel plus poignant. On ne sait pas quel sera le tournant pris, mais cela a le mérite de faire ressortir un peu plus l'importance de chaque scène, de chaque choix, comme une sorte de carpe diem suggestif en filigrane.

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La vitalité de The Thousandth Man est également très perceptible sur la forme. La réalisation, avec son lot de plans serrés, ses montages rapides et ses coupes parfois un peu abruptes, reste classique sans réelle innovation, la photographie aux couleurs chatoyantes donnant cependant le ton. C'est à travers une bande-son très riche que The Thousandth Man s'efforce de faire passer son énergie. Il faut dire que nous sommes face à un de ces dramas que je qualifie de "clip-esque" : détestant les silences, il flotte quasiment toujours en arrière-plan une chanson ou une musique entêtante qui accompagne, voire prend le pas sur la scène en cours. Le genre majoritaire à l'écoute est k-popien, mais on croise aussi quelques morceaux plus calmes (à ce sujet : si quelqu'un sait quelle était la balade un peu déchirante qui retentit dans le troisième épisode, n'hésitez pas à me laisser la référence en commentaire !). Je critique souvent ces sur-utilisations musicales, mais dans ce drama, je dois reconnaître que cela s'insère généralement bien dans la narration, et contribue au dynamisme d'ensemble.

Enfin, ce drama rassemble un casting acceptable : il est logiquement porté au sur-jeu du fait des accents de comédie, mais, avec ses excès, ils n'en demeure pas moins capable de nous faire nous attacher à ces personnages colorés ; c'est bien là le principal. C'est Kang Ye Won qui interprète Mi Jin, gumiho obstinée qui rejette l'idée de profiter d'un amour non sincère pour se sauver. Face à elle, Lee Chun Hee dispose d'un rôle sur-mesure : ombrageux au premier abord, mais on devine vite qu'il s'agit surtout de mécanismes de défense visant à éloigner les gens. Ses scènes avec Kang Ye Won fonctionnent bien. A leurs côtés, on retrouve également Jun Mi Sun, Hyo Min, Suh Kyung Suk ou encore Park Jung Hak.

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Bilan : Comédie fantastique déclinant des variantes amoureuses convenues sur un rythme entraînant, The Thousandth Man se révèle être une série rafraîchissante qui sait jouer sur une ambivalence de tonalités appréciable. On s'amuse et on rit devant certaines tirades délirantes et absurdes... et puis, au détour d'une conversation, les thèmes redeviennent soudain plus sérieux et posés. Le temps s'égrène pour Mi Jin, tandis que le téléspectateur s'inquiète de la santé de Eung Suk. On se surprend à s'attacher. Le tournant mélodramatique est une potentialité maintenue en arrière-plan dont chacun semble avoir conscience. Si bien qu'on ne profite que plus intensément de ces épisodes, tout en espérant une heureuse résolution. Mais au fond qu'importe les larmes éventuelles, si il y a eu du rire et des sentiments avant. Tant que la série conserve sa fraîcheur et sa simplicité, tout ira bien.

Bref, The Thousandth Man n'a rien de révolutionnaire. Mais il réchauffe le coeur en cette rentrée automnale.


NOTE : 6,5/10


La bande-annonce du drama :

Une chanson de l'OST :

09/09/2012

(ALL) Im Angesicht des Verbrechens (Face au crime) : immersion criminelle dans la communauté russophone berlinoise


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Parmi mes défis sériephiles de l'année, il y a celui de poursuivre l'exploration du petit écran européen, notamment des pays dans lesquels My Télé is rich! ne s'est encore jamais arrêté. Certes, la destination du jour n'a rien d'une inconnue : les séries allemandes, ou du moins un certain type, ne manquent pas dans les programmes des chaînes françaises. En revanche, en trouver une 1) récente, 2) dont l'histoire soit susceptible de m'intéresser et 3) qui soit disponible avec des sous-titres relève d'un challenge un brin plus compliqué. C'est pour ça que lorsqu'on m'a parlé de Im Angesicht des Verbrechens, je me suis dit que je me devais de lui donner sa chance.

Datant de 2010 et comportant dix épisodes de 45 minutes environ, cette série a déjà été diffusée en France sur Arte, sous le titre Face au crime. Elle est sortie en DVD, outre-Rhin, avec deux pistes audio (originale et version française), mais paradoxalement aucun sous-titres français. Heureusement, l'édition comporte des sous-titres anglais (ainsi que portugais, espagnol, russe... de quoi rendre incompréhensible l'absence de sous-titres français). En tout cas, pour avoir testé quelques minutes la VF, je la déconseille. D'autant plus que Im Angesicht des Verbrechens est une série allemande qui nous immerge dans une communauté russophone. Je ne prétends pas que mon oreille soit assez exercée à ses langues pour toujours les distinguer (surtout quand l'allemand est parlé avec un fort accent russe), mais cette dimension linguistique est une partie trop intégrante du récit pour se tourner vers une VF.

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Nous entraînant des bars russes de Berlin jusqu'aux campagnes d'Ukraine, Im Angesicht des Verbrechens navigue entre les trafics et autres règlements de compte au sein de la communauté russophone de la capitale allemande. On y suit plusieurs protagonistes, au premier rang desquels figurent Marek et Stella, deux frère et soeur d'origine juive lettone, soudés par un deuil qu'ils n'ont jamais surmonté : le meurtre, il y a 10 ans, de leur frère aîné, Grisha, abattu à bout portant dans une rue proche de chez eux. Stella a d'abord noyé son chagrin dans la drogue, avant d'épouser un homme d'affaires russe dont le restaurant dissimule mal les véritables activités illégales. Marek a lui préféré rompre avec ce milieu et choisi d'entrer dans la police, au risque de faire figure de traître.

Mais la tranquillité du système d'économie parallèle que cette organisation criminelle russe fait fructifier est troublée par les ambitions d'un de ses chefs : ce dernier attaque un des convois de contrebande de cigarettes du mari de Stella. La menace d'une possible guerre, qui aurait pour tous un coût trop élevé, se fait pressante. Tandis que chacun avance ses pions, la police berlinoise se rapproche dangereusement, instrumentalisée dans cette lutte de territoires. Au milieu des tensions, Marek poursuit inlassablement une quête plus personnelle : l'investigation sur le meurtre de son frère, au risque de toucher à une vérité qui pourrait être fatale.

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Si Im Angesicht des Verbrechens exerce tant d'attrait sur le téléspectateur, cela est dû en premier lieu à sa dimension multiculturelle. La série nous plonge au sein d'une communauté immigrée, représentante de populations diverses issues de l'ancienne URSS (Lettonie pour Marek et Stella, Russie pour le mari de cette dernière...), unies par leur langue, par une philosophie de vie aussi, et fermées à l'extérieur par sa défiance vis-à-vis de toute autorité. La substitution de ses propres codes à la loi étatique apparaît ainsi légitime, expliquant pourquoi le crime prospère en son sein. Sans forcément toujours les traiter en profondeur, la série entreprend d'explorer les différentes facettes de cette confrontation des cultures, mais aussi de la volonté d'intégration dans la société allemande de certains.

Le personnage de Marek est ici le plus emblématique. Devenu policier en réaction à la violence meurtrière existante dans le milieu dont il est issu, il n'en conserve pas moins cet héritage slave chevillé au corps. Mais il est désormais traité comme un paria : un "mussar", jusque dans les réunions familiales. Ses conceptions et ses choix de vie sont d'autant plus significatifs qu'ils sont mis en parallèle avec ceux faits par l'être qui lui est le plus cher, sa soeur. Cette dernière suit une démarche opposée. Par son mariage, elle accepte de progressivement embrasser cette communauté, tentant d'en tirer les bénéfices qui pourraient compenser le prix qu'elle a payé avec la mort de Grisha. Ces deux jeunes gens constituent à la fois le fil rouge du récit, et la porte d'entrée du téléspectateur dans ce milieu.

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Dans ses développements, Im Angesicht des Verbrechens est portée par une vitalité communicative. Les histoires suivent une progression rythmée, le scénario ne tergiversant jamais. Au point de ne pas hésiter à emprunter un certain nombre de raccourcis pour faire avancer les intrigues. La narration pèche alors par manque de direction : à trop vouloir multiplier les protagonistes, afin d'esquisser un tableau complet de ceux qui gravitent dans ce milieu du banditisme, le récit s'y perd parfois. Plusieurs défauts, notamment un côté trop brouillon et dispersé, deviennent très perceptibles dans la seconde partie de la saison. Si on croise de bonnes idées et des approches ayant du potentiel, l'exécution n'est pas toujours convaincante. Il est cependant intéressant d'observer combien l'écriture fait preuve d'initiatives et exploite une riche symbolique dans sa mise en scène.

En dépit de ces limites, l'intérêt pour la série ne se dément pas tout au long de son unique saison. Im Angesicht des Verbrechens est une de ces fictions qui se regarde d'une traite, car elle sait impliquer le téléspectateur dans la destinée de ses personnages qui, avec leurs certitudes et leurs failles, sonnent très humains. Sans éviter quelques caricatures dans les rôles plus secondaires, la série rassemble des protagonistes principaux attachants, mis en scène avec une part d'ambiguïté. S'il a ses excès (ne manquant ni de violence, ni de scènes de sexe), le scénario parvient dans le même temps à créer et à nous faire percevoir un véritable tourbillon d'émotions, d'envie de vivre, d'aspirations personnelles conflictuelles, au sein duquel il est aisé de se laisser entraîner.

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L'énergie qui traverse Im Angesicht des Verbrechens se retrouve également sur la forme. La réalisation expérimente beaucoup : versant parfois dans un surprenant surréalisme presque fantastique comme lors de la rencontre sous l'eau qui fait office de prologue, elle use aussi de constructions où les flashback sont une composante à part entière du récit. Cela lui permet de nous faire revivre de manière entêtante certains moments - comme le meurtre de Grisha, fil rouge sanglant, dont la résolution obsède Marek. L'immersion dans l'atmosphère de la communauté russophone dépeinte passe aussi par la bande-son qui contribue grandement à cette marque identitaire : une musique traditionnelle, entraînante mais semblant aussi chargée de drames, rythme la narration.

Enfin, au sein du casting, plusieurs acteurs sortent du lot. La jeunesse teintée d'une froideur un peu distante de Max Riemelt correspond parfaitement à la figure de Marek, symbole de toutes les ambivalences de ces croisements culturels, cherchant à la fois une sortie de ce milieu et une vengeance qui l'y replongerait immédiatement. Marie Bäumer interprète avec tout autant d'aplomb sa soeur qui a fait, en conscience, d'autres choix de vie ; l'affirmation progressive de son personnage tout au long de la série lui permet de suivre une transformation très appréciable. Alina Levshin prête des traits d'une innocence rare à cette jeune ukrainienne se retrouvant soudain projetée dans le milieu de la prostitution, qui va tenter de survivre à Berlin. Dans l'ensemble, Im Angesicht des Verbrechens reste une série chorale : l'ensemble du casting tient globalement la route. On y croise notamment Ronald Zehrfeld, Mišel Matičević, Katja Nesytowa, Uwe Preuss, Ulrike C. Tscharre, Mark Ivanir, Marko Mandić, Karolina Lodyga, Arved Birnbaum, Ryszard Ronczewski ou encore Carmen Birk.

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Bilan : Bénéficiant une écriture pas toujours subtile mais à la vitalité communicative, portée par des personnages principaux attachants, Im Angesicht des Verbrechens met en scène une communauté où l'économie et les codes parallèles ont fondé une criminalité prospère. Immersion dépaysante dans différents pans des cultures slaves, son récit rythmé sait retenir l'attention du téléspectateur, même si un manque de maîtrise dans la narration, quelques excès et des raccourcis un peu trop faciles amoindrissent la portée dramatique de l'histoire et laissent l'impression d'un potentiel non complètement exploité.

En résumé, cette série a ses limites, et je ne la qualifierais pas d'incontournable, mais j'ai passé un bon moment devant mon petit écran (vous savez combien je suis sensible aux approches multicurelles !). Une découverte qui me donne envie de poursuivre mes explorations allemandes. Si jamais vous avez des séries à me conseiller, c'est le moment.


NOTE : 6,75/10


Une bande-annonce de la série :