26/01/2011
(K-Drama / Special) Rock Rock Rock : bio-pic rock'n'roll au parfum doux-amer sur un guitariste de génie
"I've always been like that dark sky. The one helping those stars shine. The kind of dark sky which, if no stars shine beside it, is completely ignored. I, too, wanted to shine like those stars, at least once."
En ce dernier mercredi asiatique de janvier, je peine toujours autant à débuter les dernières nouveautés sud-coréennes. Je ruse donc. Et cette semaine, je me suis tournée vers un drama spécial de KBS2, forme de "mini-série" composée de 4 épisodes d'un genre un peu particulier dans les k-dramas : le bio-pic (ou "docu-drama"). Et si la thématique dominante est assurément musicale, l'époque et l'approche de cet univers apparaissent sans rapport avec un drama comme Dream High. Avis aux amateurs : nous nous situons donc avant la déferlante k-pop/Idols.
Car c'est peu dire que Rock Rock Rock est un drama qui porte bien son nom. Sa bande-son va ainsi plutôt verser dans du Led Zeppelin et, entre les covers, vont peu à peu percer les chansons originales de ce courant musical des 80's. Cette série, diffusée sur KBS2 du 11 au 18 décembre 2010, nous ouvre en effet les portes de la scène rock sud-coréenne qui va vivre son apogée. Pour moi, ce fut d'ailleurs plutôt une découverte culturelle au sens large. Avant ce visionnage, j'avoue que non seulement je n'y connaissais pas grand chose - hormis quelques chansons... reprises dans d'autres dramas -, mais je n'avais jamais entendu parler d'un groupe comme Boohwal. Bref, Rock Rock Rock a donc un autre attrait, celui d'éclairer de manière particulière sur cet univers.
En s'inscrivant dans le registre du bio-pic/docu-drama, c'est la vie d'un guitariste-compositeur majeur de la scène musicale sud-coréenne que Rock Rock Rock se propose de nous raconter, Kim Tae Won. Il est le leader et guitariste du groupe de rock Boohwal (qui signifie "Résurrection"), formé en 1985 dans le courant de cette vague rock qui déferlait alors sur la Corée. En dépit des revers de fortune, des épreuves et autres défections, le groupe a poursuivi sa route à travers les genres musicaux mais aussi les succès, faisant preuve d'une longévité à saluer. Son dernier album est ainsi sorti en 2009. On lui doit quelques grands classiques du répertoire musical sud-coréen, qu'il s'agisse de chansons rock ou de ballades plus nuancées (dont vous avez un aperçu dans les vidéos à la fin de ce billet).
Du tournant constitué par la fin des années 70/début des années 80 jusqu'au milieu des années 2000, ce sont plus de deux décennies musicales que Rock Rock Rock va couvrir, relatant de manière incidente les modes et les mutations d'une industrie de l'entertainment qui, si les goûts changent, conserve son appétit financier intact. Adoptant un style biographique romancé, la série s'intéresse donc plus particulièrement au parcours chaotique de Kim Tae Won. C'est un musicien assurément surdoué, mais ses rêves et exigences démesurés, accompagnés d'un tempérament difficile, sont au moins à la hauteur de son talent évident pour composer des chansons marquantes. Si en visionnant ce drama, il est aisé de songer que, quelque part, le succès a toujours un prix, Rock Rock Rock trouve sa force dans la dimension humaine du portrait qu'il dresse, proposant une histoire balançant entre drames et réussites, mais qui reste celle de l'accomplissement personnel d'un passionné.
La première force de Rock Rock Rock va être sa capacité à se bonifier au fil des épisodes. Car c'est un de ces dramas qui sait mûrir et gagner, tant en intensité émotionnelle qu'en densité narrative, à mesure que l'histoire progresse. Ses débuts adoptent un air connu, plutôt prévisible : de l'adolescent en rupture avec les études qui découvre dans la musique un vrai centre d'intérêt, aux (més)aventures relativement convenues de l'aspirant musicien qui cherche sa voie, la série joue une partition balisée. Cependant, sans faire d'étincelles, elle l'exploite de manière très correcte, profitant de cette longue introduction pour forger la personnalité de Kim Tae Won et offrir au téléspectateur quelques clés pour cerner toutes ses ambivalences. Cependant, c'est véritablement à partir de l'entrée du personnage dans l'âge adulte, marquée par les premiers aléas de la vie, entre drames (une tentative de suicide après une histoire d'amour qui a mal fini) et échecs, que la série décolle vraiment et se démarque du trop calibré musical drama du premier épisode.
A mesure que les tonalités se nuancent et s'assombrissent, le drama gagne en épaisseur, accompagnant la maturation de son personnage dans les épreuves difficiles qu'il traverse. Car c'est une carrière tourmentée, reflet parfait de ses états d'âme perpétuels, entre désillusions et recherche obstinée de perfection, que va connaître Kim Tae Won. De la formation du groupe aux premiers succès rapidement obscurcis par d'autres problèmes qu'ils engendrent, le récit renvoie l'image de constants mouvements de balancier, parfois cruels, entre cette quête pour toucher les étoiles et des retours sur terre toujours plus brutaux et douloureux. Rock Rock Rock va donc prendre le temps d'aborder les thématiques classiques qui rythment, voire brisent, la vie d'un artiste. Si ses propos se font plus assurés quand elle traite de cette indispensable ambition inhérente à toute carrière, c'est lorsqu'elle s'intéresse à la dynamique du groupe, et à son rapport au succès, que la série trouve souvent un ton juste très intéressant. Tout en dépeignant des tensions internes courantes, avec l'un d'eux se retrouvant en pleine lumière (le chanteur) tandis que les autres, supposés égaux en théorie, n'ont les faveurs, ni des médias, ni des fans, le drama se concentre en priorité sur la manière dont cette carrière - pas toujours satisfaisante personnellement - marque et façonne peu à peu Kim Tae Won. Car au-delà d'une aventure musicale, c'est par sa dimension humaine que la série s'impose.
Si Rock Rock Rock fonctionne dans ce registre biographique, elle le doit en grande partie à la complexité d'un personnage central particulièrement intense, auquel il est difficile de rester insensible. Passionné trop souvent déconnecté de tout sens des réalités, aussi impulsif qu'obstiné quand cela touche à la musique, Kim Tae Won nourrit tout à la fois une certaine folie des grandeurs, mais aussi un sentiment d'infériorité qui l'amène à toujours chercher à en faire plus, et donc parfois trop. Il y a en lui un profond besoin, une véritable soif de reconnaissance qui le conduit toujours plus loin dans les extrêmes, qu'il s'agisse de toucher les sommets en dépassant toutes les attentes ou de sombrer dans les abysses et dérives de la vie d'artiste.
On pourrait certes se dire qu'il s'arroge un peu facilement ce flambeau du musicien-rockeur supposé écorché vif, mais si cette mise en scène fonctionne aussi bien, c'est parce qu'une forte empathie grandit envers ce personnage finalement touchant. Son naturel penchant autodestructeur est à la hauteur d'un talent dans lequel il semble pouvoir à tout moment se perdre et se noyer (et il basculera bien dans cette partie la plus sombre à l'occasion). Au fond, le téléspectateur assiste à une forme de lutte perpétuelle, où l'enjeu est plus la survie que l'hypothétique triomphe. Au sein du personnage, se joue un conflit tant interne, car se nourrissant des paradoxes et ambivalences de Kim Tae Won, qu'externe, face aux difficultés qu'il doit surmonter pour porter ce groupe qui lui tient tant à coeur, qui est sa "seule fierté" comme il le reconnaît lui-même.
Si bien qu'avec l'affirmation d'une telle figure centrale, Rock Rock Rock gagne en subtilité au fil du récit, sachant continuer à jouer sur le registre de la passion dévorante, tout en y introduisant une maturation nécessaire qui assombrit l'ensemble. Car c'est incontestablement un parfum doux-amer qui flotte sur la série, celui du dur apprentissage des désillusions de la vie et de la conscience du caractère éphémère de toute satisfaction.
Enfin, s'il vous fallait une dernière raison de jeter un coup d'oeil à Rock Rock Rock, vous la trouverez tout simplement dans le sujet qu'elle traite. C'est une série consacrée à une passion : la musique. Si elle fait de cette dernière un omniprésent outil narratif à part entière, précisons qu'elle offre non seulement l'occasion de réviser les classiques du rock occidental (Led Zeppelin, AC/DC...), mais elle permet aussi d'explorer un versant moins médiatisé de la production du pays du Matin Calme, à travers les répertoires de Boohwal, mais en évoquant également d'autres groupes phares de cette époque, comme Sinawe... Si durant le premier épisode, l'exploitation de ce côté musical apparaît un peu artificielle et le trait forcé, la mini-série prouve ensuite toute sa légitimité et trouve progressivement son équilibre, faisant se rejoindre la vie du compositeur avec les chansons qui vont marquer le parcours de Boohwal. Musicalement parlant, le visionnage de Rock Rock Rock apparaît donc très intéressant, permettant aussi de profiter d'un style qui tranche avec le courant kpop actuel.
Côté casting, j'abordais ce drama avec quelques hésitations. Car même si gravitent autour du personnage central toute une galerie de protagonistes récurrents, c'est peu dire que Kim Tae Won détermine et porte l'ensemble de l'histoire. Or je n'avais pas gardé un souvenir imperissable de No Min Woo dans My Girlfriend is a Gumiho l'été dernier. Mais la figure qu'il incarne ici a le mérite d'être autrement plus nuancée et travaillée que son personnage d'alors, si bien qu'au fil du drama, après des débuts un peu hésitants, il semble peu à peu prendre la pleine mesure de ce personnage compliqué, nous offrant dans les derniers épisodes quelques scènes touchantes vraiment bien menées. A ses côtés, proposant une performance correcte dans l'ensemble, citons notamment Hong Ah Reum, Bang Joong Hyun, Kang Doo ou encore Kim Jong Seo.
Bilan : Docu-drama éclairant avec un regard rétrospectif un autre pan de la scène musicale sud-coréenne, Rock Rock Rock est un bio-pic qui gagne progressivement en densité et en épaisseur, pour finalement s'imposer auprès du téléspectateur grâce à la dimension profondément humaine qu'il insuffle au portrait de la figure musicale ambivalente présentée. Car si c'est une aventure musicale et collective qui nous est dépeinte en arrière-plan, tout repose sur le personnage central de Kim Tae Won, musicien de génie, dont on suit au final l'accomplissement personnel. Plus qu'une simple histoire de succès, c'est le récit d'une quête acharnée, touchante à l'occasion et dont l'intensité ne laisse pas émotionnellement indifférent, vers une reconnaissance presque vitale.
Pour quatre épisodes, il est donc facile de se laisser emporter par le plongeon dépaysant proposé par Rock Rock Rock. Et si la narration de ce docu-drama n'est pas exempte de défauts, le sujet dispose cependant de vrais atouts qui méritent que l'on s'y arrête. Une découverte qui se fait donc sans déplaisir.
NOTE : 6,5/10
La bande-annonce de la série :
Parce que la musique originale est sans doute plus parlante :
부활 Boohwal 정동하 - 비와 당신의 이야기(Rain and your story) (1986)
부활 Boohwal - 사랑할수록 (The more I love) (1993)
부활 Boohwal - Never ending story... (2002)
09:54 Publié dans (Séries asiatiques) | Lien permanent | Commentaires (5) | Tags : k-drama, kbs2, rock rock rock, no min woo, hong ah reum, bang joong hyun, kang doo, kim jong seo | Facebook |
24/01/2011
(Pilote US) Fairly Legal : Less lawyer. More appeal ?
Deux nouveautés américaines testées en moins d'une semaine, cela faisait longtemps que cela n'était pas arrivé (voire jamais, sur ce blog). Mais j'avoue conserver un certain faible pour USA Network, même s'il est rare que ses séries me fidélisent bien longtemps. J'aime retrouver cette sorte de cachet "friendly" qui accompagne ses productions. Ces dernières n'ont d'autre objet que celui de proposer un divertissement confortable, cependant elles le font généralement avec une conviction des plus communicatives.
A défaut de surprendre, cela donne quand même envie de leur laisser une chance. C'est pourquoi c'est sans attente particulière, mais avec une pointe de curiosité, que je me suis installée devant le pilote de Fairly Legal, une nouvelle série qui a débuté jeudi dernier aux Etats-Unis. Et c'est face à une nouveauté aussi pétillante qu'excessivement calibrée pour correspondre à l'image de la chaîne que je me suis retrouvée. Un premier épisode qui semble donc remplir sa part du contrat.
S'inscrivant dans la tendance d'USA Network à féminiser des héros encore très masculins, Fairly Legal est dotée d'une figure centrale de charme et de poigne en la personne de Kate Reed, une ancienne avocate désormais reconvertie dans un rôle de médiatrice qui convient mieux à sa volonté de promouvoir une justice qui ne serait pas déshumanisée et réduite uniquement à des textes de lois désincarnés. Pour autant, la jeune femme n'a pas quitté le milieu du droit, puisqu'elle officie à ce poste au sein du cabinet familial Reed & Reed. Dans ce pilote, nous la découvrons malheureusement reprendre le travail après un douloureux deuil, son père est en effet décédé une semaine plus tôt. Si les deux avaient un fort caractère et des conceptions très différentes du droit, sa mort a profondément affecté Kate qui a encore du chemin à faire pour l'accepter.
Cependant, les affaires continuent. Sa belle-mère, désormais veuve et patronne, n'a d'ailleurs elle pas pris le temps de pleurer son époux, alors que les cabinets concurrents démarchent ouvertement leurs gros clients. Ce premier épisode balaie quelques journées-type pour Kate, proposant un aperçu d'un quotidien assurément mouvementé et qui se mène tambour-battant sur un rythme effréné. L'énergique jeune femme navigue en effet entre clients du cabinet à choyer et affaires judiciaires confiées par des juges réglant certains comptes, tout en y immisçant et en jonglant avec une vie personnelle qui se complique d'un ex-mari travaillant au bureau du procureur, avec lequel la nature de leurs relations demeure relativement floue.
Sans être un legal drama au sens traditionnel du terme, Fairly Legal en reprend tant son parfum que ses codes narratifs, tout en y ajoutant un twist. Car si Kate Reed a quitté la profession d'avocat, c'est qu'elle se refuse d'analyser les affaires qui lui sont soumises avec une vision purement légaliste. Elle veut prendre en compte la spécificité et la dimension humaine de chaque cas. D'où ce rôle de médiateur, un poste auquel elle peut non pas mener bataille pour un camp, mais essayer de faire transiger les deux parties. Pour, la justice ne se réduit pas à ces notions de gagnant et de perdant, mais au triomphe du "juste". Son but est donc de parvenir à la résolution des conflits, non pas par une mise en oeuvre rigoriste de la loi, mais par des règlements en équité acceptés par chacun des camps en présence. Cette ambition apporte à la série une pointe d'idéalisme pas déplaisante, mais qui peut aussi devenir trop utopique.
La notion de juste flirte certes avec celle de morale. Sur le papier, le risque existe que le propos de Fairly Legal verse dans un ton excessivement moralisateur, avec Kate Reed seule juge de ce qui doit être, cependant l'ambiance générale qui se dégage de ce pilote paraît exclure de tels écueils. Tout d'abord parce que l'héroïne, dotée d'un fort caratère et de certitudes qu'elle n'hésite pas à défendre jusqu'au bout, apporte un dynamisme très rafraîchissant. Elle incarne à merveille une forte tête, charismatique et solide, comme il est toujours agréable d'en trouver dans ce type de séries. Mais c'est aussi une personne pragmatique - et si le pilote se passe admirablement bien, tout exercice du compromis a bien entendu ses limites. De plus, et surtout, Fairly Legal est une fiction de divertissement. Les affaires proposées dans l'épisode l'illustrent bien : aucun dilemme moral potentiel insurmontable, mais plutôt des affaires avec une touche d'excentricité mêlés à quelques classiques indémodables du legal drama, et une tendance certaine à verser dans la facilité pour les résoudre. USA Network nous ayant habitué à des séries qui se concentrent plus sur leurs personnages que sur les intrigues elles-mêmes, il n'y a sans doute pas à s'inquiéter sur ce potentiel glissement moralisateur. Il faudra par contre éviter de reproduire invariablement ce schéma "happy end" qui pourrait vite lasser.
Au-delà de ses intrigues anecdotiques, Fairly Legal apporte logiquement un soin tout particulier à sa dimension humaine. Dotée d'une héroïne au dynamisme accrocheur, instantanément attachante, le pilote va aussi nous présenter toutes ses facettes plus ou moins épanouies, dont une vie amoureuse compliquée dans laquelle son ex-mari semble encore occuper une place prépondérante non définie, mais aussi ce deuil difficile qu'elle est en train de vivre avec son père (la scène finale du pilote étant d'ailleurs très touchante). Gravite autour d'elle une galerie de personnages qu'il est très facile de trouver sympathiques, de l'ex-mari avec lequel Kate nourrit une complicité sans faille qui laisse songeur, jusqu'à l'ex-belle-mère qui doit s'efforcer de gérer ce cabinet comme elle peut et qu'une scène avec un client odieux réhabilite aux yeux du téléspectateur.
Enfin, sur la forme, aucun doute, Fairly Legal est un produit calibré d'USA Network : des couleurs chatoyantes, une réalisation classique qui s'essaie parfois à des effets de style expérimentaux pas forcément très concluants, et une bande-son pop-rock trop envahissante. Concernant le casting, il faut vraiment saluer la performance de Sarah Shahi (L Word, Life) qui se révèle parfaite pour insuffler une énergie pétillante à son personnage. Les autres membres du casting conviennent également tous pour leurs rôles respectifs. On y retrouve Michael Trucco (Battlestar Galactica), Baron Vaughn et Virgina Williams.
Bilan : Léger et dynamique, sexy et sympathique, Fairly Legal trouve sans difficulté ses marques dans le registre du divertissement réunissant tous les ingrédients classiques qui font l'identité de USA Network. Se déroulant de façon aussi prévisible que bien huilée, l'épisode cède souvent à une facilité un peu excessive qui pourrait lasser si ce schéma tendait à devenir répétitif mais qui se laisse suivre sans déplaisir au cours de ce pilote. Les running gags que constituent les références geek ou Oz-ienne apportent même une petite touche décalée supplémentaire à cet ensemble chaleureux. Rien d'innovant, ni d'immanquable, mais un potentiel pour construire une petite série divertissante qui devra cependant mûrir dans les prochains épisodes, en travaillant les intrigues qui permettront aux personnages de s'affirmer.
NOTE : 6,5/10
La bande-annonce de la série :
08:20 Publié dans (Pilotes US) | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : fairly legal, usa network, sarah shahi, michael trucco, baron vaughn, virgina williams | Facebook |
22/01/2011
[TV Meme] Day 21. Favorite Ship.
Poursuivons l'exploration du versant "fleur bleue" de la téléphagie... Aujourd'hui, le "favorite ship", c'est-à-dire le couple préféré : cela nous renvoie à ces personnages dont on a souvent longtemps rêvé l'union avant que les scénaristes ne laissent enfin les personnages céder aux sirènes de l'amour... mais aussi parfois aux frustrantes expériences où on est malheureusement parti pour attendre toujours. D'un naturel assez peu enclin à verser dans cette ambiance de romance, je suis de façon générale très peu "shipper". Au mieux, je me prendrais d'affection pour tel ou tel paire, mais cela tiendra souvent plus aux personnages qu'au couple en lui-même qu'ils peuvent former ensemble.
Si on laisse de côté les romances sud-coréennes, dont c'est la principale fonction de faire craquer mon apparente insensibilité, et toutes les adaptations britanniques d'oeuvres littéraires Jane Austen-ienne et autres (sinon, je ne vais jamais m'en sortir), il y a une poignée de ships que ce jour du Tv Meme m'évoque. En remontant dans l'histoire de ma téléphagie, on croisera notamment, qu'ils aient un jour vraiment formé un couple à l'écran ou que cela soit resté un secret espoir de la téléspectatrice que j'étais : Quinn & Wade, dans Sliders ; Ally & Larry, dans Ally McBeal ; Tara & Willow, dans Buffy ; Rory & Jess / Lorelai & Luke, dans Gilmore Girls, Bobby & Lindsay, dans The Practice, Josh & Donna, dans A la Maison Blanche ; Veronica & Logan, dans Veronica Mars... Mine de rien, il y en a quand même quelques-uns qui m'ont marqué.
Mais celui qui reste mon couple phare, qui m'a probablement le plus fait vibrer et certainement fait passer par tous les états émotionnels possibles, celui qui avait une alchimie pimentée comme aucun autre, cela reste sans conteste Aeryn Sun et John Crichton, dans Farscape !
Aeryn Sun & John Crichton
Farscape (1999 - 2003)
La magie de ce duo, c'est d'avoir su jouer sur ce qui fait la force d'un couple dans le petit écran, cette dimension émotionnelle intense, tout en apportant quelque chose de plus. Aeryn Sun et John Crichton, c'est une dynamique accrocheuse, toujours explosive, rythmée par des réparties piquantes délicieuses et des dialogues quelque peu surréalistes qui flirtent bon le choc culturel entre l'humain et la Peacekeeper. Le cadre de science-fiction leur offrira des codes narratifs qui leur seront propres, proposant ainsi des passages décalés uniques en leur genre.
Au-delà de cette alchimie fascinante, la série va savoir patiemment et de façon crédible poser les jalons de cette relation. Le téléspectateur assiste ainsi à la lente maturation d'une union a priori aussi improbable qu'impossible. Au final, il y aura toujours quelque chose de profondément authentique, qui sonne à la fois si juste et de manière tellement touchante, dans la façon dont ces deux-là vont peu à peu apprendre à se connaître et se comprendre, pour voir leurs liens grandir et leur confiance réciproque se solidifier.
Le charme de ce couple tient aussi à la fraîcheur que l'on ressent à suivre ses péripéties. Car la série trouve, avec une habileté narrative à saluer, ce subtil et diffus équilibre entre les difficultés et jalons classiques d'une relation amoureuse, et ce petit plus atypique apporté par l'univers de science-fiction. En somme, Farscape saura d'une part bousculer les codes traditionnels et redistribuer les cartes quand il le faudra, n'hésitant pas à inverser les rôles, mais également, d'autre part, retrouver à l'occasion le terrain confortable et universel des bases de toute union.
An Aeryn & John moment :
Bonus - Le générique de la saison 3 :
15:45 Publié dans (TV Meme) | Lien permanent | Commentaires (8) | Tags : tv meme, farscape | Facebook |
21/01/2011
(FR) 1788... et demi : un essai de divertissement historique décalé non transformé
Parmi mes résolutions téléphagiques de 2011 figure celle de m'intéresser plus à la télévision française. Parce que c'est très paradoxal et surtout assez frustrant de constater qu'il me manque tellement de repères sur le sujet ; et qu'en réalité, je comprends mieux le fonctionnement de la télévision anglaise. A l'origine, ce désintérêt relatif est en fait une conséquence de mon mode de consommation des séries, qui ne passe plus depuis plusieurs années par les diffusions sur les chaînes de télévision. C'est déjà très compliqué de réussir à m'installer le jour J à heure H pour regarder un film, alors une série... même quand je l'apprécie beaucoup et qu'elle est diffusée sur seulement deux vendredi, comme Nicolas le Floch en décembre dernier, j'ai quand même réussi à oublier le second épisode. Si j'allume ma télévision, c'est pour regarder un DVD ; le reste relève de l'exceptionnel. Heureusement, la VOD existe.
Reste que j'ai vraiment envie de prendre le temps de me pencher sur cette production : 2011 sera, au moins en partie, française. Même si je n'ai (et n'aurai) toujours pas Canal +. Ainsi parmi mes bonnes initiatives de ce mois de janvier 2011, j'ai commencé le rattrapage d'Un Village français. J'achève la saison 1 et ai l'intention de poursuivre jusqu'à troisième, avant de vous proposer un bilan. En tout cas, pour le moment, ce visionnage se fait avec plaisir ! Toujours pleine de bonne volonté, j'ai regardé les premiers épisodes d'une nouvelle série, d'Olivier Guignard, diffusée sur France 3 samedi dernier, et dont les trois derniers épisodes seront proposés demain soir : 1788... et demi. Comme c'est utopique de m'imaginer devant ma télévision un samedi soir (pour toutes les raisons énoncées ci-dessus, plus le fait que cela corresponde au week-end), de bonnes âmes ont créé pluzz.fr pour des gens comme moi.
Avant même de parler du fond de la série, au-delà des débats que l'on peut avoir relatifs à la politique des fictions de France Télévision (faire ou ne pas faire de l'historique), il y a un point qui, j'ai l'impression, pose constamment problème : la diffusion elle-même. Les programmations en rafale d'inédits demeurent une spécialité bien déplaisante (par exemple, l'an dernier, La Commanderie était tombée au champ d'honneur de la programmation expéditive) qui condamne invariablement - et a priori - la plupart de leurs séries à ne pas trouver de public, indépendamment des questions de genre ou de qualité. C'est un reproche qui est récurrent, mais il faut malheureusement constater que, début 2011, France 3 reste encore trop souvent incapable de mettre en valeur certaines de ses productions. Et trois épisodes à la suite, cela relève juste du gaspillage, en tendant très fortement vers l'écoeurement. 1788... et demi a donc fait sans surprise naufrage au niveau des audiences samedi soir dernier.
Pourtant, si la thématique traitée n'innovait pas, la tonalité d'ensemble tranchait en revanche avec les classiques (d'aucuns capricieux diraient "poussiéreux") historiques de France Télévision. 1788... et demi se propose de relater avec une tonalité plutôt décalée le quotidien mouvementé d'une famille noble à la veille de la Révolution française. Le comte François de Saint-Azur élève en effet seul ses trois filles, Madame s'étant retirée au couvent. En dépit de difficultés financières chroniques, c'est en esprits libres et insouciants que les membres de cette famille croquent la vie à pleines dents, inconscients des frémissements annonçant les bouleversements qui balaieront privilèges et statut social. Si le père cache une âme d'inventeur derrière une passion pour les canons, ses filles correspondent chacune à un stéréotype bien défini, de la libertine au garçon manqué. S'ils sont naturellement enclins à profiter de la vie, la gestion de leur domaine, objet de bien des convoitises, n'est pas de tout repos. Ce sont toutes ces péripéties que nous allons suivre.
Dès le départ, l'objectif est clair : 1788... et demi entend donner un coup de jeune à la série historique, visant un public plus jeune que les habituelles fictions de ce genre. Son ambition est justement de surprendre par l'étonnante légèreté de ton qu'elle adopte. Nous embarquant aux côtés d'une famille ayant fait de l'insouciance une philosophie de vie, avec la fâcheuse tendance à ne pas prendre au sérieux grand chose, le téléspectateur s'invite dans un univers qui se veut hédoniste et sans tabous moraux - on s'y débarrasse ainsi sans sourciller de cadavre dans le lac. Les personnages suivent leurs envies du moment, tout en faisant preuve d'un froid pragmatisme dès lors qu'un obstacle se met en travers de leur route. Le terme "provocateur" serait sans doute excessif, mais la série cultive assurément un parfum de douce insolence. La tonalité est volontairement décalée, souvent enjouée à l'excès, poussant jusqu'au bout la logique du divertissement.
Devant ce tableau rafraîchissant, on comprend aisément ce que 1788... et demi essaye de faire : une série douceureusement impertinente et irrévérencieuse qui balaierait le carcan habituel du genre historique. Malheureusement, en dépit de cette bonne volonté manifeste, l'essai de style louable tourne rapidement à vide. Ce qu'il manque à 1788... et demi, c'est une réelle consistance du scénario. En fait, le soin apporté à son ambiance générale, comme tous ces détails travaillés jusque dans les variations de style au cours des dialogues, paraît avoir été réalisé au détriment de l'intrigue. A trop vouloir en faire sur l'emballage, le scénario a oublié le principal : il faut des enjeux concrets, qui ne relèvent pas seulement de l'anecdotique brodé. Le deuxième épisode permet certes d'introduire quelques éléments narratifs un peu plus consistants, mais il reste cantonné dans ce registre un peu frustrant du divertissement auto-contemplatif.
A partir de son concept, 1788... et demi aurait pu être une vraie comédie historique. Il ne s'agissait pas de se rapprocher des tons des short-com type Kaamelott, comme j'ai pu le lire ailleurs, mais il aurait fallu au contraire assumer son format et jouer sur un décalage plus subtil. Dans ce registre, je pense ici, par exemple, à l'atmosphère assez savoureuse que l'on retrouve dans certains romans de Frédéric Lenormand, tels La jeune fille et le philosophe ou encore Les princesses vagabondes (vu qu'on se situe au XVIIIe siècle, je trouve la comparaison opportune). C'était au final plutôt ce que j'attendais de la série au vu des premières images et des ambitions affichées. J'en ressors donc un peu frustrée, face à un résultat qui reste au stade de la déclaration d'intention.
Pour autant, l'initiative même non aboutie reste à saluer. Car si elle ne prend pas la mesure de ce qu'elle aurait pu être, 1788... et demi a montré des choses très intéressantes jusque dans sa forme. La réalisation n'innove pas, se rapprochant des autres fictions historiques de la chaîne, avec une image agréable à l'oeil et surtout très claire, mais ce qui va surtout marquer le téléspectateur, c'est assurément la bande-son étonnante que la série propose. On retrouve en effet omniprésente une musique dont les accents épiques surprennent, renvoyant a priori plutôt aux images de western et des grandes épopées. Cela donne quelque chose d'assez intéressant, en rupture avec le contenu assurément moins aventureux et grandiose que ne le laisserait penser ces chansons. 1788... et demi exploite sans doute un peu trop ce filon, risquant de lasser, mais au moins a-t-elle le mérite d'essayer.
Enfin, rien à redire du côté d'un casting qui s'attache avec application à retranscrire ces personnages hauts en couleurs. Sam Karmann se révèle convaincant et bien inspiré dans son rôle de comte un peu déconnecté, tandis qu'à ses côtés, ses filles sont incarnées par Julie Voisin, Lou de Laâge et Camille Claris qui proposent des interprétations très rafraîchissantes. On croise également notamment Philippe Duclos ou encore Natacha Lindinger.
Bilan : Avec sa tonalité insouciante aux accents vaguement impertinents, 1788... et demi tente de donner un coup de jeune au divertissement historique, en le drapant dans les habits d'une comédie qui s'efforce de jouer sur les codes narratifs du genre pour mieux les détourner. Expérimentation louable, elle repose malheureusement trop sur cette ambiance particulière, oubliant que comédie ne rime pas avec scénario inconsistant. L'atmosphère plus comique n'a pas à être développée au détriment du fond ; les deux doivent se soutenir et se compléter. Mais il faut apprendre de ses erreurs, et 1788... et demi a le mérite de briser la routine du petit écran français. C'est déjà à souligner. Les trois derniers épisodes diffusés demain soir corrigeront peut-être certains défauts, lui permettant de s'affirmer plus fermement. Il faut persévérer !
NOTE : 4,5/10
La bande-annonce de la série :
19:47 Publié dans (Séries françaises) | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : france, 1788... et demi, france 3, sam karmann, julie voisin, lou de laâge, camille claris, philippe duclos, natacha lindinger | Facebook |
20/01/2011
(Pilote US) Being Human US : quête identitaire et d'humanité (de l'autre côté de l'Atlantique)
Sur la question épineuse des remakes, j'ai une position de principe : si je ne connais pas l'original, je me lance sans arrière-pensée ; dans le cas contraire, le maître-mot est "attendre et voir". En cette mi-saison américaine, les adaptations ayant un arrière-goût très britannique (au sujet duquel le visionnage d'Episodes fait figure de docu-fiction instructif, à défaut d'être drôle), je connais - et même parfois, aime beaucoup - toutes les versions originales. Et forcément, cela crispe mes instincts téléphagiques de découvrir une autre adaptation anglophone d'une série appréciée... a fortiori encore en production ! C'est pour cela qu'il n'y aura pas de review de Shameless US (dont je respecte bien trop la version de Channel 4), ni de Skins US (dont j'ai déjà établi en regardant trois saisons de la version anglaise que cette série n'était pas faite pour moi - il n'y a pas de raison que la traversée de l'Atlantique change quoique ce soit).
Au fond, pointer l'absence de valeur ajoutée de ces pilotes et dresser des comparaisons sans fin ne servirait pas à grand chose. Si la liste des adaptations mortes-nées est excessivement longue, on pourra toujours objecter que la première saison de The Office US fut une atroce tentative de copier/coller ratée... Mais qui oserait dire aujourd'hui que, sur l'ensemble de son oeuvre, cette série n'a rien apporté et n'a été qu'une pâle copie de son aînée ? On peut apprécier diversement les changements effectués, reste qu'elle a trouvé sa place. Par conséquent, si pour le moment, je ne vois pas l'utilité de suivre Shameless US, seul le temps pourra me permettre de juger.
Cependant, être allergique aux remakes de mes séries, c'est une chose. Me servir une série vampirique en guise de hors d'oeuvre alors que j'attends le 23 janvier avec impatience, c'en est une autre. Et, même si c'est sur SyFy (qui m'a excessivement déçue ces dernières années), vous me connaissez : dans ces cas-là... je teste bien évidemment !
Mine de rien, il faut dire que c'est quand même le troisième pilote en quatre ans qui nous est proposé de Being Human, la naissance chaotique de la série sur BBC3 étant restée dans les mémoires (ses ajustements de tonalité, comme son recasting). A force, je suppose que cela contribue à vous faire aborder les déclinaisons qui s'enchaînent avec un esprit plus ouvert (j'étais de ceux qui avaient déjà considérablement râlé devant les modifications apportées par rapport au pilote d'origine). Et puis, si j'ai énormément d'affection pour elle, je reconnais aussi que Being Human verse souvent dans une forme d'expérimentation narrative pas toujours pleinement maîtrisée (et que la première saison fut très poussive). En résumé, je n'attendais rien de particulier de Being Human US. Mais finalement, à son niveau de divertissement fantastique et au vu du matériel de départ, il faut reconnaître que ce premier épisode d'introduction remplit son office. Ni plus, ni moins.
Reprenons pour les retardataires : cette série raconte la colocation compliquée de trois créatures surnaturelles, un vampire, un loup-garou et un fantôme, qui aspirent toutes à une humanité qui leur est malheureusement inaccessible. Le pilote reprend les grandes lignes de l'originale britannique. Aidan et Josh travaillent tous deux dans un hôpital de la ville. Ils sont amis, rapprochés par une relative "différence" par rapport au monde qui les entoure, même si leurs genres ne s'entendent guère en temps normal : Aidan est en effet un vampire (le choix du prénom ayant des airs de private joke qui ne laissent pas indifférent) et Josh est un loup-garou. Après une énième nuit extrêmement mouvementée où leur nature a repris le dessus et fait des ravages - les conséquences des actions d'Aidan étant plus dramatiques -, ils se décident à reprendre leur vie en main et à emménager ensemble dans une maison où ils pourront être eux-mêmes. Cette résolution les conduit dans une nouvelle demeure qu'ils découvrent déjà habitée... par un fantôme ! Sally hante en effet les lieux depuis sa mort mystérieuse il y a quelques mois.
Ensemble, les trois colocataires vont essayer de tendre vers une "normalité" à laquelle ils aspirent tant, se soutenant et s'entre-aidant pour embrasser une humanité qui se refuse à eux.
C'est en jouant une partition connue que le pilote de Being Human US s'approprie plutôt efficacement le concept et les codes de la série. Ne perdant pas inutilement son temps, il pose rapidement les grandes problématiques qui vont être au coeur du show et qui en font tout l'intérêt : cette quête fragile et vaine vers une banalité qui n'est malheureusement pas envisageable pour nos trois héros. Les premières scènes d'une nuit sanglante, sur lesquelles se superpose opportunément un monologue de présentation chargé d'amertume où perce une détresse qui touche facilement le téléspectateur, n'innovent pas, mais ont le mérite de permettre à chacun de rentrer directement dans la série. Ce passage souligne ainsi toute l'ambivalence de la démarche du trio. Le reste de l'épisode déroule ensuite de façon calibrée. Sans surprise, chacun des personnages correspond (invariablement, certains soupireront sans doute) au stéréotype classique auquel renvoie sa nature dans l'imaginaire collectif.
Cependant l'enjeu réel ne réside pas dans ces mises en scène ou dans cette éventuelle exploitation d'une mythologie fantastique, comme c'est souvent le cas dans les séries de ce genre. Dans Being Human, ce qui a toujours fait tout l'attrait de la franchise, par-delà les versions, reste la dynamique qu'elle doit être capable d'insuffler entre ses différents protagonistes. C'est par l'affectif qu'elle gagnera la fidélité du téléspectateur. Et dans cette perspective, ce pilote dévoile un potentiel indéniable. Si Sally reste pour le moment en retrait, le duo entre Aidan et Josh fonctionne bien, avec une réelle complicité à l'écran. Le personnage du loup-garou est sans doute celui qui se détache le plus en raison de la frustration extrême qu'il exprime, tout en investissant aussi un registre plus comique - de la même manière, en somme, que George est le personnage le plus intéressant de Being Human - , mais le côté plus sombre et posé d'Aidan sert de pendant parfait.
Sur la forme, Being Human US est une fiction bien calibrée, s'inscrivant parfaitement dans le registre des fictions de SyFy. Il faut dire que, côté effets spéciaux, la franchise part de très loin avec le budget proche du néant et les transformations laborieuses offertes sur BBC3. En clair, il n'était pas possible de faire plus cheap ; par conséquent, un peu par contraste, Being Human US semble avoir les moyens de transposer de façon honnête tous ces passages fantastiques à l'écran. Pour contribuer à installer la tonalité, il a été jugé bon d'ajouter à cela une bande-son pas désagréable, mais trop envahissante à mon goût. En espérant que cela soit un peu plus modéré par la suite.
Enfin, le casting, un peu trop aseptisé et fade, ne m'a pas pleinement convaincu. Mais il faut reconnaître que chacun fait ce qui est attendu de lui et propose une interprétation correcte à défaut de marquer (du SyFy donc). De tout façon, leur atout réside incontestablement dans les personnages qu'ils campent : ces derniers étant facilement attachants, il est aisé de les suivre sans déplaisir. Le temps fera le reste. Sam Witwer (Battlestar Galactica, Smallville) joue le rôle d'Aidan le vampire, Sam Huntington (Cavemen), celui de Josh le loup-garou, et Meaghan Rath (The Assistants), Sally la fantôme. Par ailleurs, les téléphages noteront en second plan la présence de Mark Pellegrino (Lost, Supernatural), dans ce qui est l'adaptation du rôle de Herrick, le chef des vampires qui porte le nom de Bishop dans la version américaine.
Bilan : Le pilote de Being Human US délivre ce que l'on pouvait attendre de lui : une introduction prévisible mais pas dénuée d'identité, dans un univers fantastique où les thématiques très humaines parlent facilement au téléspectateur. Optant pour une tonalité assez sombre (plus proche du pilote original ou de la saison 2 de la version UK) qui sied aux préoccupations et actions des différents protagonistes et devrait plaire aux amateurs du genre, la série part sur des bases tout à fait correctes, sans autres ambitions que de proposer un honnête divertissement fantastique.
Autant dire que pour une téléphage telle que moi, qui a besoin de sa dose vampirique hebdomadaire, Being Human US trouverait facilement une place dans mes programmes. Elle en trouvera d'ailleurs sans doute une dans quelques semaines. Mais en attendant, ce dimanche 23 janvier reprend sur BBC3 la saison 3 de la seule Being Human existant dans mon coeur à ce jour. Cette dernière ayant l'avantage de l'ancienneté et l'attachement que je lui porte n'étant aucunement comparable avec ce dernier rejeton de SyFy, je vais mettre sa consoeur américaine de côté en prévision des périodes plus creuses.
A suivre donc, mais pour les amateurs du genre !
NOTE : 6/10
La bande-annonce :
08:20 Publié dans (Pilotes US) | Lien permanent | Commentaires (6) | Tags : syfy, being human us, being human, sam witwer, sam huntington, meaghan rath, mark pellegrino | Facebook |