10/12/2011
(Mini-série US) Neverland : une préquelle à Peter Pan manquant de magie
Invitation à se divertir, les fêtes de fin d'année arrivent toujours avec leur lot de programmations spéciales, des fictions qui tentent de réveiller l'âme d'enfant du téléspectateur et de lui insuffler un peu de magie en adéquation avec cette période. Aux Etats-Unis, SyFy tente régulièrement d'apporter sa contribution à ces grilles téléphagiques festives. Avec plus ou moins du succès, il faut l'avouer. La dernière mini-série du genre que j'ai appréciée remonte à The Lost Room. En 2006 donc...
Cette année, la chaîne américaine poursuit son adaptation libre de classiques prompts à l'émerveillement. Après Tin Man (en 2007), Alice (en 2009), Nick Willing s'est cette fois attaqué à un autre mythe ayant bercé notre jeunesse, Peter Pan. Diffusée les 4 et 5 décembre 2011, cette mini-série comporte deux parties d'environ 1 heure 30 chacune. Malheureusement, le résultat s'essoufle trop vite pour remplir les 3 heures de divertissement promises.
Neverland débute à Londres, en 1906. Peter est un orphelin qui dirige une bande de jeunes voleurs détroussant les privilégiés dans les rues. Ces gamins ont été recueilli par Jimmy, un homme tombé en disgrâce au sein de la bonne société et qui survit désormais en donnant des leçons d'escrime. Mais ce dernier n'a tourné le dos à son passé, et il espère toujours récupérer son ancien statut. Pour cela, il n'hésite donc pas à accepter la mystérieuse mission que lui confie un puissant individu : celle de voler un objet bien particulier dans un magasin d'Antiquités.
Souhaitant démontrer à son bienfaiteur les talents et la matûrité de leur groupe, Peter décide d'anticiper le vol, s'introduisant par la ruse, avec ses compagnons, dans le lieu protégé. Si Jimmy les y surprend, tout se passe bien jusqu'à ce qu'ils se saisissent de l'objet convoité : une boule de verre, lumineuse, qui fait disparaître une partie de la maison et ceux qui s'y trouvaient dans un grand éclair. Jimmy, Peter et ses amis, se retrouvent alors dans un autre monde, peuplé de pirates et d'indiens, infestés de crocodiles, et où, surtout, le temps ne s'écoule pas... Neverland.
L'idée de se plonger à la genèse du mythe de Peter Pan aiguisait logiquement la curiosité d'un téléspectateur familier de l'histoire d'origine, ou du moins d'une des multiples déclinaisons qui ont pu être proposées depuis la création du personnage au début du XXe siècle. La mini-série avait en effet une ambition principale : comment Peter Pan ou encore le Capitaine Crochet sont-ils devenus ce qu'ils sont, comment sont-ils arrivés à Neverland ?
Pour nous entraîner au pays imaginaire, Neverland emprunte à d'autres fictions du genre afin de partir sur les bases connues mais efficaces d'un récit d'aventure à dimension initiatique. La découverte de ce monde à travers les yeux des nouveaux arrivants, avec ses règles, ses enjeux et ses rencontres improbables s'opère certes sans surprise, mais le sujet parle au téléspectateur et suit un rythme de narration très soutenu - parfois presque trop au vu de l'utilisation abusive de certains raccourcis - qui permet de ne pas s'ennuyer. Cependant si la mini-série bénéficie d'abord de l'envie du téléspectateur de jouer le jeu pour chercher à entrer dans l'histoire, elle ne va faire illusion qu'un temps.
Nous sommes en effet loin d'une oeuvre sachant s'adresser à l'imaginaire du téléspectateur. Neverland épuise progressivement le crédit et l'attrait dont disposait a priori son concept de départ, échouant à recréer et à s'approprier l'univers de Peter Pan. Une partie du problème tient à l'exécution du scénario : non seulement la narration confond trop souvent vitesse de développement et précipitation, mais elle est surtout trop prévisible et trop calibrée. Les facilités de l'histoire se suivent dans un premier temps avec une part de second degré au vu des grosses ficelles utilisées, mais l'effort requis finit par lasser.
Si on pourrait objecter que Neverland s'attache à respecter les canons du genre au risque de tomber dans un excès d'académisme, malheureusement, la mini-série perd dans le même temps l'essentiel : elle y sacrifie cette pointe de magie inhérente et légitimement attendue d'une telle histoire. Au fond, elle tombe en réalité dans le travers principal que risque toute déconstruction d'un mythe, celui de proposer une vision trop terre à terre venant briser la fragile osmose d'origine. Le traitement même du personnage de Peter Pan est assez symptomatique : l'évolution qu'il connaît, du garçon souhaitant grandir et faire ses preuves à celui de la dernière scène qui correspond à l'image connue, n'est pas présentée de manière consistante et satisfaisante.
Sur la forme, si Neverland s'inscrit dans la lignée des mini-séries SyFy, avec les limites que cela implique, elle est cependant assez décevante. Si je ne lui tiens pas rigueur de ses effets spéciaux et plus particulièrement de ses tentatives d'incrustations/reconstitutions de décor, qui ont une origine plutôt budgétaire, la faiblesse des moyens n'interdit pas toute prise d'inititaive. Or la réalisation, timorée, se contente en effet trop souvent d'en faire le minimum, sans jamais tenter de recréer sur la forme cette magie dont le fond est déjà trop dépourvu.
Enfin, Neverland bénéficie d'un casting qui laisse une impression mitigée. J'ai plutôt bien apprécié les performances des enfants, à commencer par Charlie Rowe en Peter Pan. En revanche, les adultes m'ont moins convaincu, qu'il s'agisse de Rhys Ifans ou d'Anna Friel (Pushing Daisies) ; seul Charles Dance (Game of Thrones) a vraiment tenu son rang au cours des quelques scènes dans lesquelles il apparaît.
Bilan : Divertissement d'aventure fantastique de saison, Neverland est une mini-série qui doit se regarder avec une âme d'enfant. Le jeune public devrait d'ailleurs être plus facilement enclin à l'apprécier, d'autant plus que l'histoire bénéficie d'un rythme de narration soutenu qui permet de ne jamais s'ennuyer. Malheureusement d'importants défauts de conception plombent ce récit qui partait sur des bases honnêtes et finissent par l'emporter sur l'attrait du mythe d'origine. Les ficelles trop grosses du scénario, et sa façon de déconstruire le mythe, prive en effet Neverland d'une spontanéité et d'une magie vitales.
NOTE : 5/10
La bande-annonce de la mini-série :
14:22 Publié dans (Mini-séries US) | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : neverland, syfy, charlie rowe, q'orianka kilcher, rhys ifans, anna friel, charles dance | Facebook |
14/07/2011
(Pilote US) Alphas : un divertissement policier doté de super-pouvoirs
S'il y a bien une thématique dont j'aime beaucoup le concept en théorie, mais qui répond rarement à mes attentes une fois transposée à l'écran, ce sont les histoires mettant en scène des héros dotés de super-pouvoirs. Trop souvent déçue, mais toujours aussi curieuse, je ne me lasse pas d'expérimenter les séries abordant ce sujet. La période estivale s'y prête d'autant mieux : pendant plusieurs années, la série Les 4400 m'a occasionné bien des frustrations, pourtant je l'ai toujours retrouvée avec un plaisir jamais démenti.
C'est pourquoi je n'ai pas pu résister à l'appel de la dernière nouveauté de SyFy, Alphas, dont la diffusion a commencé ce lundi aux Etats-Unis. Certes, cette chaîne et moi sommes parties chacun de notre côté il y a de cela quelques saisons : l'époque où je regardais sans distinction quasiment toutes ses séries est depuis longtemps révolue, l'amoureuse de science-fiction/fantastique que je suis vivant une triste période de disette actuellement. Autant dire que je n'avais aucune attente particulière en lançant ce pilote. Pourtant j'ai été plutôt agréablement surprise ! Ce ne sera pas la série marquante de l'été, rien d'innovant, mais peut-être y-a-t-il un potentiel dans le registre du divertissement sympathique.
Alors qu'il était interrogé dans une salle close du commissariat, un témoin fédéral est abattu d'une balle en pleine tête. Comment un sniper a-t-il pu l'atteindre alors que la pièce ne dispose d'aucune fenêtre ? Le Dr Rosen est contacté pour élucider ce mystère qui semble défier les lois de la physique. S'il est tout désigné pour ce cas, c'est qu'il dispose sous ses ordres d'une équipe très particulière, composée d'individus dotés de super-pouvoirs que l'on surnomme les Alphas. Leurs capacités sont diverses : acquérir une force sur-humaine, visualiser les flux électroniques, affiner un de ses sens ou encore plier à sa volonté ses interlocuteurs.
Si toutes ces individualités ont des personnalités très différentes, elles forment une équipe complémentaire assez efficace, dont les recherches les mettent rapidement sur la piste d'un autre Alpha, capable de viser avec une précision hors du commun, Cameron Hicks. Mais ce dernier, confus, n'a aucun souvenir de l'acte qu'il a commis. Le Dr Rosen découvre qu'il a subi une manipulation mentale probablement provoquée par un Alpha. Se lançant à la recherche de ce mystérieux commanditaire, ils ne tardent pas à entrevoir les contours d'une autre organisation qu'ils croyaient dissoute, représentant une facette autrement plus dangereuse des Alphas.
Commençons par les choses qui fâchent : ce pilote d'Alphas est inégal. D'une durée de plus d'une heure, il a un peu de mal à tenir la distance, se révélant par moment assez poussif. L'écriture n'est pas toujours des plus habiles (versant parfois franchement dans le caricatural) ; les prises de risque demeurent minimales pour proposer un ensemble aussi calibré que prévisible. Sans échapper à certains clichés du genre, la série mêle les codes d'un formula show policier traditionnel et la spécificité de mettre en scène des protagonistes aux capacités bien particulières. En un sens, Alphas se rapproche sans doute plus, dans ce pilote, d'une forme de cop show à la sauce SyFy que d'une ambiance de super-héros tirée des comics. On retrouve en revanche cette dernière dans l'introduction du fil rouge, puisque notre groupe découvre face à lui un adversaire à sa hauteur, avec une organisation secrète, aussi mystérieuse que dangereuse, composée d'Alphas, qui oeuvre dans l'ombre. Tous ces ingrédients n'ont rien d'innovant, mais la recette avec son arrière-goût de déjà vu fonctionne de manière globalement efficace à l'écran.
Cependant, si le pilote d'Alphas négocie honorablement une introduction basique au sein de son univers, il le doit principalement à un aspect qui m'a agréablement surprise au cours de ce pilote : la dynamique de groupe qui s'installe rapidement au sein de l'équipe. Chaque personnage entre certes dans des cases stéréotypées, mais la complémentarité d'ensemble, au-delà des différences parfois irréconciliables, s'impose. Plus intéressant encore, l'épisode semble s'intéresser sincèrement à chacun d'entre eux, et notamment à cette part de vulnérabilité qui vient invariablement contrebalancer leurs extraordinaires capacités. Ces failles, liées à leur pouvoir, mais aussi plus généralement à leurs histoires respectives, apportent leur lot d'insécurités et humanise les personnages. Le prix à payer, c'est par exemple Rachel qui affine un sens en particulier et perd les autres pendant un moment. C'est Gary, le plus connecté qui soit en visualisant les flux électroniques, mais qui demeure incapable de se connecter au monde réel, inadapté socialement. Si chacun a un rôle bien défini, la manière dont ce pilote met en scène leurs interactions laisse entrevoir un potentiel dans leur complicité, mais aussi leurs tensions, qui peut fonder un divertissement sympathique, même peut-être attachant à l'égard de certains.
Sur la forme, Alphas présente toutes les caractéristiques attendues d'une série de SyFy, dotée d'une réalisation efficace, à défaut de vraiment imposer une identité. Mettre en scène des personnages dotés de super-pouvoir soulève généralement un enjeu principal : la question des effets spéciaux nécessaires pour permettre la manifestation desdits pouvoirs. Dans l'ensemble, Alphas s'en sort honnêtement ; sans en imposer à l'écran, mais sans non plus décrédibiliser l'intrigue. Le téléspectateur n'a aucun mal à accepter le traitement proposé, c'est le principal.
Enfin, côté casting, je serais dans l'ensemble mitigée : cela se départage entre du solide et du plus discutable. Dans les points positifs, j'ai bien aimé la façon dont David Strathairn (Big Apple) incarne le docteur en charge de cette unité très spéciale : il joue sur une forme de détachement flegmatique qui assoit son personnage. L'autre acteur que j'ai eu beaucoup de plaisir à retrouver, c'est Ryan Cartwright (Hardware, Bones), vraiment convaincant pour interpréter ce jeune homme inadapté socialement, mais pour lequel le téléspectateur se prend instantanément d'affection aussi sûrement que ses collègues. A leurs côtés, on retrouve également Malik Yoba (Thief, Defying Gravity), Warren Christie (October Road, Happy Town), Laura Mennell, Azita Ghanizada ou encore Callum Keith Rennie (Battlestar Galactica, Shattered, The Killing).
Bilan : Si elle n'échappe pas aux clichés du genre et à une impression de déjà vu, c'est par sa dynamique de groupe que le pilote d'Alphas laisse entrevoir un potentiel et un capital sympathie des plus honnêtes. Se construisant sur les bases d'un cop-show empruntant aux codes narratifs des super-héros, ce premier épisode, globalement prévisible, est certes inégal, parfois même maladroit. Pour autant, les dissonances et complémentarités de cette équipe très particulière permettent de s'attacher à certains de ses membres et à l'atmosphère. Et si Alphas pouvait être un divertissement sympathique pour l'été ? A suivre ?
NOTE : 6,25/10
La bande-annonce de la série :
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20/01/2011
(Pilote US) Being Human US : quête identitaire et d'humanité (de l'autre côté de l'Atlantique)
Sur la question épineuse des remakes, j'ai une position de principe : si je ne connais pas l'original, je me lance sans arrière-pensée ; dans le cas contraire, le maître-mot est "attendre et voir". En cette mi-saison américaine, les adaptations ayant un arrière-goût très britannique (au sujet duquel le visionnage d'Episodes fait figure de docu-fiction instructif, à défaut d'être drôle), je connais - et même parfois, aime beaucoup - toutes les versions originales. Et forcément, cela crispe mes instincts téléphagiques de découvrir une autre adaptation anglophone d'une série appréciée... a fortiori encore en production ! C'est pour cela qu'il n'y aura pas de review de Shameless US (dont je respecte bien trop la version de Channel 4), ni de Skins US (dont j'ai déjà établi en regardant trois saisons de la version anglaise que cette série n'était pas faite pour moi - il n'y a pas de raison que la traversée de l'Atlantique change quoique ce soit).
Au fond, pointer l'absence de valeur ajoutée de ces pilotes et dresser des comparaisons sans fin ne servirait pas à grand chose. Si la liste des adaptations mortes-nées est excessivement longue, on pourra toujours objecter que la première saison de The Office US fut une atroce tentative de copier/coller ratée... Mais qui oserait dire aujourd'hui que, sur l'ensemble de son oeuvre, cette série n'a rien apporté et n'a été qu'une pâle copie de son aînée ? On peut apprécier diversement les changements effectués, reste qu'elle a trouvé sa place. Par conséquent, si pour le moment, je ne vois pas l'utilité de suivre Shameless US, seul le temps pourra me permettre de juger.
Cependant, être allergique aux remakes de mes séries, c'est une chose. Me servir une série vampirique en guise de hors d'oeuvre alors que j'attends le 23 janvier avec impatience, c'en est une autre. Et, même si c'est sur SyFy (qui m'a excessivement déçue ces dernières années), vous me connaissez : dans ces cas-là... je teste bien évidemment !
Mine de rien, il faut dire que c'est quand même le troisième pilote en quatre ans qui nous est proposé de Being Human, la naissance chaotique de la série sur BBC3 étant restée dans les mémoires (ses ajustements de tonalité, comme son recasting). A force, je suppose que cela contribue à vous faire aborder les déclinaisons qui s'enchaînent avec un esprit plus ouvert (j'étais de ceux qui avaient déjà considérablement râlé devant les modifications apportées par rapport au pilote d'origine). Et puis, si j'ai énormément d'affection pour elle, je reconnais aussi que Being Human verse souvent dans une forme d'expérimentation narrative pas toujours pleinement maîtrisée (et que la première saison fut très poussive). En résumé, je n'attendais rien de particulier de Being Human US. Mais finalement, à son niveau de divertissement fantastique et au vu du matériel de départ, il faut reconnaître que ce premier épisode d'introduction remplit son office. Ni plus, ni moins.
Reprenons pour les retardataires : cette série raconte la colocation compliquée de trois créatures surnaturelles, un vampire, un loup-garou et un fantôme, qui aspirent toutes à une humanité qui leur est malheureusement inaccessible. Le pilote reprend les grandes lignes de l'originale britannique. Aidan et Josh travaillent tous deux dans un hôpital de la ville. Ils sont amis, rapprochés par une relative "différence" par rapport au monde qui les entoure, même si leurs genres ne s'entendent guère en temps normal : Aidan est en effet un vampire (le choix du prénom ayant des airs de private joke qui ne laissent pas indifférent) et Josh est un loup-garou. Après une énième nuit extrêmement mouvementée où leur nature a repris le dessus et fait des ravages - les conséquences des actions d'Aidan étant plus dramatiques -, ils se décident à reprendre leur vie en main et à emménager ensemble dans une maison où ils pourront être eux-mêmes. Cette résolution les conduit dans une nouvelle demeure qu'ils découvrent déjà habitée... par un fantôme ! Sally hante en effet les lieux depuis sa mort mystérieuse il y a quelques mois.
Ensemble, les trois colocataires vont essayer de tendre vers une "normalité" à laquelle ils aspirent tant, se soutenant et s'entre-aidant pour embrasser une humanité qui se refuse à eux.
C'est en jouant une partition connue que le pilote de Being Human US s'approprie plutôt efficacement le concept et les codes de la série. Ne perdant pas inutilement son temps, il pose rapidement les grandes problématiques qui vont être au coeur du show et qui en font tout l'intérêt : cette quête fragile et vaine vers une banalité qui n'est malheureusement pas envisageable pour nos trois héros. Les premières scènes d'une nuit sanglante, sur lesquelles se superpose opportunément un monologue de présentation chargé d'amertume où perce une détresse qui touche facilement le téléspectateur, n'innovent pas, mais ont le mérite de permettre à chacun de rentrer directement dans la série. Ce passage souligne ainsi toute l'ambivalence de la démarche du trio. Le reste de l'épisode déroule ensuite de façon calibrée. Sans surprise, chacun des personnages correspond (invariablement, certains soupireront sans doute) au stéréotype classique auquel renvoie sa nature dans l'imaginaire collectif.
Cependant l'enjeu réel ne réside pas dans ces mises en scène ou dans cette éventuelle exploitation d'une mythologie fantastique, comme c'est souvent le cas dans les séries de ce genre. Dans Being Human, ce qui a toujours fait tout l'attrait de la franchise, par-delà les versions, reste la dynamique qu'elle doit être capable d'insuffler entre ses différents protagonistes. C'est par l'affectif qu'elle gagnera la fidélité du téléspectateur. Et dans cette perspective, ce pilote dévoile un potentiel indéniable. Si Sally reste pour le moment en retrait, le duo entre Aidan et Josh fonctionne bien, avec une réelle complicité à l'écran. Le personnage du loup-garou est sans doute celui qui se détache le plus en raison de la frustration extrême qu'il exprime, tout en investissant aussi un registre plus comique - de la même manière, en somme, que George est le personnage le plus intéressant de Being Human - , mais le côté plus sombre et posé d'Aidan sert de pendant parfait.
Sur la forme, Being Human US est une fiction bien calibrée, s'inscrivant parfaitement dans le registre des fictions de SyFy. Il faut dire que, côté effets spéciaux, la franchise part de très loin avec le budget proche du néant et les transformations laborieuses offertes sur BBC3. En clair, il n'était pas possible de faire plus cheap ; par conséquent, un peu par contraste, Being Human US semble avoir les moyens de transposer de façon honnête tous ces passages fantastiques à l'écran. Pour contribuer à installer la tonalité, il a été jugé bon d'ajouter à cela une bande-son pas désagréable, mais trop envahissante à mon goût. En espérant que cela soit un peu plus modéré par la suite.
Enfin, le casting, un peu trop aseptisé et fade, ne m'a pas pleinement convaincu. Mais il faut reconnaître que chacun fait ce qui est attendu de lui et propose une interprétation correcte à défaut de marquer (du SyFy donc). De tout façon, leur atout réside incontestablement dans les personnages qu'ils campent : ces derniers étant facilement attachants, il est aisé de les suivre sans déplaisir. Le temps fera le reste. Sam Witwer (Battlestar Galactica, Smallville) joue le rôle d'Aidan le vampire, Sam Huntington (Cavemen), celui de Josh le loup-garou, et Meaghan Rath (The Assistants), Sally la fantôme. Par ailleurs, les téléphages noteront en second plan la présence de Mark Pellegrino (Lost, Supernatural), dans ce qui est l'adaptation du rôle de Herrick, le chef des vampires qui porte le nom de Bishop dans la version américaine.
Bilan : Le pilote de Being Human US délivre ce que l'on pouvait attendre de lui : une introduction prévisible mais pas dénuée d'identité, dans un univers fantastique où les thématiques très humaines parlent facilement au téléspectateur. Optant pour une tonalité assez sombre (plus proche du pilote original ou de la saison 2 de la version UK) qui sied aux préoccupations et actions des différents protagonistes et devrait plaire aux amateurs du genre, la série part sur des bases tout à fait correctes, sans autres ambitions que de proposer un honnête divertissement fantastique.
Autant dire que pour une téléphage telle que moi, qui a besoin de sa dose vampirique hebdomadaire, Being Human US trouverait facilement une place dans mes programmes. Elle en trouvera d'ailleurs sans doute une dans quelques semaines. Mais en attendant, ce dimanche 23 janvier reprend sur BBC3 la saison 3 de la seule Being Human existant dans mon coeur à ce jour. Cette dernière ayant l'avantage de l'ancienneté et l'attachement que je lui porte n'étant aucunement comparable avec ce dernier rejeton de SyFy, je vais mettre sa consoeur américaine de côté en prévision des périodes plus creuses.
A suivre donc, mais pour les amateurs du genre !
NOTE : 6/10
La bande-annonce :
08:20 Publié dans (Pilotes US) | Lien permanent | Commentaires (6) | Tags : syfy, being human us, being human, sam witwer, sam huntington, meaghan rath, mark pellegrino | Facebook |
23/08/2010
Le téléphage et les remakes : entre rejet et ambiguïté.
Si vous suivez un tant soit peu l'actualité téléphagique, vous connaissez le point commun entre Shameless et Being Human. Ce sont toutes deux des productions en cours en Angleterre, et qui s'apprêtent à tenter de conquérir le public américain, par le biais d'un remake, proposé respectivement par Showtime et SyFy.
"Remake", le mot fatidique est lâché. Et la téléphage que je suis entretient des rapports très ambigüs avec lui.
Bien sûr, cette tendance à faire voyager à travers l'Atlantique des concepts à succès n'est pas nouvelle, de Queer as Folk à Life on Mars, un certain nombre s'y sont risqués, avec plus ou moins de succès (généralement plutôt "moins"). Au vu de l'exaspérante mode actuelle consistant à faire des remake de leurs propres séries, il est logique que les scénaristes américains puisent également dans les viviers des créations étrangères. Cela a toujours existé. L'Angleterre n'est pas un cas isolé, d'Israël jusqu'en France, en passant par l'Amérique du Sud, les chaînes ne font pas de complexes géographiques. Sauf que lorsque HBO porte In Treatment à l'écran, en ce qui me concerne, je n'ai jamais eu l'occasion de visionner la version originale israëlienne. L'adaptation devient alors un moyen de diffusion du concept à travers le monde et finalement une forme de promotion pour le vivier créatif de départ (Envie d'aller faire un tour en Israël ?). Mais lorsque les chaînes américaines adaptent des séries anglo-saxonnes, elles s'adressent déjà à un public plus proche, qui a plus de chance d'avoir visionné la première version. Et, dans ces cas-là, il est fréquent que ces projets me posent un cas de conscience téléphagique.
J'ai même tendance à leur opposer une fin de non recevoir péremptoire. Sans aller jusqu'à parler de boycott de principe, disons que j'ai vraiment beaucoup de réticence à me lancer dans de telles séries. Pourtant, les "remakes" qui trouvent une identité propre existent. Et puis, Le destin de Lisa et Ugly Betty sont deux déclinaisons complètement différentes (je ne m'aventurerai pas sur le terrain qualitatif) d'un même concept. Au-delà des nombreux ratés regrettables, il y a aussi des adaptations où les nouveaux scénaristes apportent une réelle valeur ajoutée, et qu'il n'est pas inintéressant de regarder.
Le principal défi du remake réside en fait surtout dans la transposition de l'esprit et de l'ambiance du concept original. Chaque pays va retrouver ses propres réflexes télévisuels (je laisse volontairement de côté toute la problématique asiatique, qui pourrait avoir droit à un article complet, par exemple sur le cas Hana Yori Dango). Même avec une culture proche, il existe des fossés insurmontables, qui, s'il faut créer un pont entre les deux, génèreront des difficultés importante qu'il faudra contourner. Pour parler du cas qui m'intéresse aujourd'hui, le rapport Angleterre-Etats-Unis, les deux exemples les plus représentatifs qui me viennent à l'esprit, sont sans doute Queer as Folk et The Office. Connaissant trop insuffisamment le premier, je vais me concentrer sur le second. Cette création britannique, mise en image par Ricky Gervais pour la BBC, s'est exportée à travers le monde, chaque pays déclinant ce format à sa sauce (de la France jusqu'à la Chine). La version américaine a connu un joli succès et poursuit sa route sur NBC depuis plusieurs années. Or, elle constitue justement un cas d'école pour les faiseurs de remake, de ce qu'il faut éviter comme de ce qu'il faut réussir. Car The Office US ne décolle véritablement qu'au cours de sa deuxième saison. Pourquoi ? Parce que la première constitue en fait une sorte de copier-coller maladroit de la première saison britannique. Intrigues et répliques très proches, américanisées pour la circonstance, mais sans en changer véritablement l'esprit. Cela donnait une forme d'ersatz sans saveur, avec un scénario proche, mais privé de la noirceur cynique du mockumentary britannique. Le contenu, mais sans l'ambiance d'origine, cela sonnait désespérément creux. La deuxième saison, en revanche, opère un tournant créatif : elle s'affranchit complètement de sa grande soeur. L'aspect romancé s'accentue, les personnages et les histoires ne cherchent plus à "adapter", mais investissent et se ré-approprient le concept d'origine - cela est d'autant plus aisé qu'il a la particularité de se prêter à cette possible prise d'indépendance. Ce n'est plus une américanisation, c'est une pure série américaine qui est désormais devant nous. Et ce n'est pas pour rien que nombre de personnes aimant la version américaine ont pu être complètement déstabilisés en s'aventurant devant la version britannique. Parce qu'elle correspond à un autre état d'esprit, et sans doute à un téléspectateur plus familier des fictions anglaises.
Donc, même si cela reste rare qu'un remake parvienne à trouver le juste équilibre, pour concilier l'héritage de la série d'origine avec ses propres spécificités culturelles, cela est cependant possible.
Sauf que lorsque l'on m'annonce des adaptations de Being Human ou de Shameless, mon premier réflexe demeure un refus clair et net. Oh, j'argumenterai un peu, en pointant le manque de créativité et d'innovation des scénaristes. Et si jamais je m'installe devant le pilote, j'effectuerai des comparaisons entre les deux ; je blâmerai la perte qualitative, le caractère inadaptable de telle ou telle ambiance qui faisait la série d'origine. Mais derrière cela, si le mot "remake" me fait tant frémir, c'est avant tout dans l'hypothèse où je connais et où je me suis attachée à la série originale. Ce n'est pas véritablement la peur d'un gâchis qualitatif (les ratés, les programmes télévisés n'en manquent pas), mais c'est une réaction défensive instinctive. Quand ABC m'avait annoncé qu'elle voulait adapter Life on Mars - que je n'ai jamais pu regarder -, pourquoi ai-je réagi aussi violemment contre cette série, sans lui laisser la moindre chance ? Parce que ce type de remake me donne l'impression d'être une basse manoeuvre de la part de la nouvelle pour essayer de voler la place de l'ancienne. Je le ressens comme une tentative maladroite de capitaliser sur un affectif qu'elle n'a aucun droit de revendiquer. Que cela soit voulu ou non, c'est ainsi que je l'interprète.
Par conséquent, lorsque l'on me parle du Shameless ou du Being Human US (autant les fictions aseptisées et prévisibles de SyFy m'exaspèrent et ne m'encouragent pas à être optimiste, autant je pense objectivement que Showtime peut sans doute faire quelque chose de Shameless), mon problème n'est pas tant ce chaotique voyage Angleterre/Etats-Unis, à l'opportunité discutable et à la réussite très incertaine, mais plutôt mon attachement à la série originale. Et, croyez-moi, c'est l'obstacle le plus efficace pour m'empêcher de leur laisser la moindre chance, qu'elles le mérite ou non. Peut-être suis-je une téléphage trop bornée...
12:54 Publié dans (Téléphagie) | Lien permanent | Commentaires (5) | Tags : being human, the office, shameless, queer as folk, showtime, syfy | Facebook |
31/03/2010
(US) Caprica, mi-saison 1 : le futur de l'humanité toujours en attente d'un vrai début
Vendredi dernier s'est terminée la diffusion de la première partie de la saison 1 de Caprica. Neuf épisodes, pour une durée bien brève venue corser un peu plus le travail des scénaristes, en leur imposant le format rigide et a-sériephile de deux mi-saisons devant être construites de façon quasi-indépendante. Cette mauvaise habitude prise par certaines chaînes de proposer une programmation qui va, par nature, contre les atouts potentiels d'un format d'une vraie saison de 20 épisodes n'a guère aidé Caprica à trouver son rythme. Au contraire. Je serais tentée de penser que cet ajout de contraintes supplémentaires a surtout entravé le développement de la série. Cela se ressent avec d'autant plus d'acuité que, disons-le franchement, cette dernière aura éprouvé quelques difficultés pour trouver ses marques, en pratiquant longtemps une forme de navigation en vue, au sein des grands éléments du scénario, sans que la cohésion d'ensemble ne prenne véritablement forme.
En effet, après neuf épisodes, le premier constat assez paradoxal qui s'impose, c'est l'étrange impression que Caprica n'a pas encore véritablement commencé. Le final du neuvième épisode et les différents évènements qu'il comporte entre-ouvrent peut-être la porte vers les vrais débuts de l'Histoire. Jusque là, la série aura usé la patience du téléspectateur attendant patiemment qu'elle embrasse pleinement le coeur de son sujet et cesse de tourner autour. Au fond, cette première partie de saison lui aura permis de maintenir son rang un prequel intrigant centré, sur un univers qui exerce son attrait sur le téléspectateur, mais nous n'aurons fait qu'entre-apercevoir un potentiel encore inexploité. Bref, ces neuf premiers épisodes ont gardé un fâcheux arrière-goût d'exposition dont la lente progression aura paru trop souvent vaine, se perdant dans des effets de style dilatoires assez frustrants au bout d'un moment.
Si bien que, sans pour autant avoir eu envie de laisser la série s'en aller sans moi, j'avoue restée très mitigée, pas pleinement convaincue des options narratives adoptées et encore plus perplexe face au traitement de certains personnages. Cela me chagrine assez car, a priori, Caprica aurait eu tout pour me plaire ; mais elle n'est pour l'instant que cette série dans laquelle je fais le choix conscient de m'investir "sur le long terme" (en espérant une saison 2, que le cocktail prenne avec le temps, et que ces idées soient enfin concrétisées !), cependant au sortir de laquelle, je suis généralement proportionnellement plus frustrée que satisfaite...
Comme je l'ai dit, le problème de cette première partie n'est pas une question de concept. Ce dernier demeure des plus solides. Mais ce sont les options prises pour le mettre en scène qui coincent. En fait, Caprica regorge de bonnes idées, qu'il s'agisse de grands thèmes généraux posés par la série ou bien d'éléments moins importants, petits détails qui aiguiseront la curiosité des plus attentifs. Leur intérêt n'est pas démenti. Pensez donc : l'intelligence artificielle, la robotique, les rapports entre réel et virtuel... tout cela ne figure pas parmi les grands classiques de la science-fiction pour rien. Ils exercent une fascination certaine et proposent un potentiel de départ aux possibilités très riches pour toute fiction envisageant de les traiter. Saupoudré l'ensemble de problématiques existentielles où pointent un soupçon de rhétorique religieuse et de thèmes plus ou moins mystiques, et vous obtenez un cocktail forcément des plus intrigants. Ajoutez à cela le fait que vous connaissez la fin de l'histoire et la tragédie qui va se prépare sous vos yeux, et vous voilà captivé. Certes, en dépit de certains questionnements communs, le résultat est très différent du penchant "space-opera", façon appel de l'espace post-apocalyptique, de la série mère, Battlestar Galactica, mais cette évolution ne surprend pas et s'impose logiquement au vu du récit envisagé.
Seulement, une fois ces problématiques posées, notamment au cours d'un pilote très correct en terme d'exposition des enjeux, Caprica passe malheureusement les huit épisodes suivants à enregistrer au ralenti les conséquences du drame initial, comme si les scénaristes craignaient de trop donner tout de suite. Si les grandes thématiques demeurent, elles paraissent ensuite presque égarées dans l'arrière-plan : maintenues dans la série de façon implicite, par les parallèles automatiques faits par un téléspectateur qui bénéficie de plus de recul et d'une vision d'ensemble lui permettant de garder à l'esprit le caractère fondamental de la genèse qui se déroule sous ses yeux. Il manque ainsi à la série la force d'une cohésion globale entre toutes ses storylines. Elle passe une trop grande partie de cette mi-saison à broder sur des intrigues à la marge, nous laissant songeur sur la manière de comprendre ces éléments anecdotiques qui relèvent plus de la contextualisation, aussi "sexy" qu'elle soit grâce l'univers proposé, celui de Caprica, aux technologies et aux moeurs à part.
Mais au-delà de cet effort, en parallèle, à une progression concrète des storylines, la série préfère user d'un recours à la symbolique, s'employant à réaliser des mises en scène à la portée particulièrement forte (ex. l'image de la Trinité évoquée avec Zoe, le caractère angélique d'une des scènes du final..). L'idée est intéressante ; seulement, encore une fois, les scénaristes ne transforment pas toujours leur essai et le téléspectateur garde l'impression désagréable qu'il y a trop de choses qui sont laissées en chantier, trop de bonnes idées juste esquissées. Il en ressort ainsi un sentiment de dispersion frustrant.
Cette impression est renforcée par le second reproche majeur que j'adresserais à la série : le traitement de ses personnages. Sans vouloir absolument aller jusqu'à ressentir de l'empathie pour ces individus touchés de plein fouet par des drames et qui se débattent au sein de cette société "futuriste" (même si le terme est littéralement anachronique dans le cas présent), beaucoup restent très difficiles à cerner, marqués par des évolutions inconsistantes, manquant de cohérence. S'il est compréhensible qu'Adama père subisse de plein fouet le deuil de sa fille, fallait-il le faire évoluer à une vitesse disproportionnée de l'homme de loi, reniant presque ses origines, à celui qui serait prêt à ordonner une exécution, puis à celui qui se perd dans New Cap City ? Si tout peut se justifier théoriquement, et apparaître a priori cohérent sur le papier, porté à l'écran, cela donne surtout l'impression d'une psychologie un peu bâclée, cédant aux poncifs du genre et construite façon girouette... Ce côté un peu brouillon, qui n'est pas propre à Adama, fait qu'il est difficile d'éprouver quoique ce soit pour des personnages dont les dilemmes sont traités au pas de charge. En terme d'évolution, les différents visages d'Amanda Graystone ont également de quoi déstabiliser, même si le couple Graystone est incontestablement l'élément le plus solide du scénario : de mère éplorée à épouse forte sortant son mari de certains bourbiers, à la régression finale vers un passé où elle avait perdu le sens de la réalité...
C'est assez paradoxal de se plaindre du ralenti excessif du développement des storylines, tout en pointant un approfondissement des personnages insuffisamment posé. En fait, toutes ces remarques soulignent surtout les difficultés qu'ont éprouvé les scénaristes pour calibrer correctement cette première partie de saison. Etait-ce dû à la brièveté des 9 épisodes ? Est-ce une période d'ajustement par laquelle ils ont dû passer pour maîtriser ensuite leur sujet ? Reste que cette écriture brouillonne donne l'impression de progresser par à-coups. Encore une fois, on perçoit toujours ce que les scénaristes avaient en tête, quel était leur projet... Mais le manque de subtilité dans l'écriture lui confère un côté très factice, qui sonne un peu faux, comme si c'était forcé. De plus, à côté, il y a également des personnages vraiment difficiles à apprécier, dont la place laisse perplexe, à l'image de Sister Clarice. Si l'idée du S.T.O., ou l'introduction globale du monothéisme soulignent l'existence de bases intéressantes, il manque un élément pour assurer la cohérence et la pleine portée...
On garde la désagréable impression que les scénaristes eux-mêmes ne savent pas trop où ils vont : dispersion et manque de cohésion semblent les reproches auxquels on se heurte dans tous les aspects du show.
Bilan : Le souci de Caprica ne provient pas d'un manque de fond ; au contraire, qu'il s'agisse des concepts généraux ou bien des petits détails de reconstitution de l'univers des colonies, on croise des tas de bonnes idées. Le problème intervient dans leur mise en scène, trop souvent inconsistante et brouillonne. Les initiatives intrigantes ne sont pas toujours transformées, les scénaristes ne vont pas toujours au bout des choses et paraissent régulièrement se disperser sans cohésion d'ensemble. Le recours aux symboles ne peut occulter le fait que la série passe ses neuf premiers épisodes sans réelle progression concrète, ponctuée par deux brusques accélérations - celle du pilote et celle du dernier épisode. Tout cela laisse un arrière-goût de profonde vanité s'installer.
En somme, Caprica a le potentiel. A elle de parvenir à dépasser cette première phase d'exposition, où elle aura effectué un certain nombre de réglages, pour pleinement concrétiser les bonnes idées que l'on voit esquissées.
NOTE : 6/10
Le générique de Caprica :
Une bande-annonce de la série :
07:23 Publié dans (Séries américaines) | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : caprica, syfy, eric stoltz, esai morales, paula malcomson, alessandra torresani, magda apanowicz, sasha roiz, polly walker | Facebook |