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14/08/2012

(UK) Line of Duty, saison 1 : affrontement au sein de la police sur fond de soupçons de corruption

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La semaine dernière, la journaliste Alison Graham écrivait dans RadioTimes un article expliquant comment à ses yeux BBC2 était devenue numéro 1. Plus précisément, elle faisait ce constat en opposant notamment les deux thriller proposés en Angleterre cet été : Blackout sur BBC1 et Line of Duty sur BBC2. Sur ce point, je suis assez d'accord avec elle : Blackout était une mini-série ambitieuse, avec un solide casting (mené par Christopher Eccleston) qui s'est noyée dans une prétention inutile et des effets de style creux. Je n'ai même pas réussi à finir les trois épisodes qui la composent et ai renoncé à vous en parler sur le coup de la déception.

A l'opposé, sans être parfaite, sans parvenir non plus à flirter avec une certaine excellence comme The Shadow Line (déjà sur BBC2) l'an dernier, Line of Duty aura été une série prenante et efficace qui aura répondu aux attentes que son scénario suscitait. Ecrite par Jed Mercurio, sa première saison est composée de 5 épisodes dont la diffusion a débuté le 26 juin dernier pour s'achever le 24 juillet. Au vu de sa réception, une seconde saison a d'ores et déjà été commandée, et c'est tant mieux.

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Line of Duty débute par la faillite d'une opération anti-terroriste qui tourne mal : un homme innocent est tué dans un assaut contre un appartement qui s'avère ne pas être celui que les renseignements avaient désigné. Steve Arnott dirigeait l'assaut. Refusant de faire comme ses collègues qui peaufinent une version des faits permettant de les exonérer, il se retrouve vite en porte à faux par rapport à eux. Il est alors contacté par Ted Hasting pour rejoindre l'unité anti-corruption au sein de la police, AC-12, ce qu'il accepte.

Steve est alors assigné à une affaire en cours particulièrement délicate : une enquête sur le DCI Tony Gates, qui vient juste d'être décoré pour avoir obtenu, pour la troisième année d'affilée, les meilleures statistiques de résolution d'affaires. Hasting est persuadé que cet extérieur est trop brillant pour être honnête. Une de ses agents, Kate Fleming, travaille d'ailleurs sur le terrain pour infiltrer l'équipe de Gates. Pourtant, tout semble en ordre et Gates ne se préoccupe guère de AC-12. Mais c'est à cause de sa maîtresse, Jackie Laverty, que le policier en apparence sans reproches va mettre le doigt dans un engrenage extrêmement dangereux.

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Line of Duty propose une saison 1 qui monte en puissance tout au long de ses cinq épisodes. Elle accorde un soin tout particulier à son ambiance, dépeignant l'envers de l'institution policière dans laquelle nous sommes immergés : un milieu coincé entre statistiques, bureaucratie, solidarité de corps et ambitions personnelles, avec ses codes, mais aussi ses principes, plus ou moins fluctuants. C'est sans doute parce que la série opte pour une solide introduction qu'elle démarre lentement, prenant le temps de poser le background de chaque personnage avant d'introduire son enquête fil rouge. Elle ne va ensuite cesser de gagner en intensité et en maîtrise au fil des épisodes, délivrant une seconde moitié de saison extrêmement prenante et très bien huilée. Sans éviter certains excès (notamment lorsqu'elle propose quelques aperçus d'une organisation criminelle qui semble avoir le bras long), la série saura bien exploiter son concept de départ : dépassant la simple enquête de corruption, elle se transforme progressivement en face-à-face très personnel entre Arnott et Gates.

Dans le cadre de cette confrontation qui oscille entre défiance réciproque et mépris grandissant, sans que l'on sache jusqu'où les choses peuvent dégénérer, Line of Duty fait le choix judicieux de nous faire suivre les développements de l'histoire suivant les points de vue de chacun des deux hommes. En changeant ainsi constamment de perspectives, le récit s'enrichit de nuances et gagne en recul, se détachant de toute approche manichéenne. Le téléspectateur est un observateur extérieur des forces et des failles de chacun, témoin privilégié d'un affrontement marqué par d'importantes différences d'approche. Le personnage de Gates est sans doute celui qui se révèle être le plus intéressant. Difficile à cerner, imperturbable en façade seulement, il conserve ses nuances : s'il a fait des choix discutables, l'histoire qui le rattrape est un engrenage létal qu'il ne pouvait imaginer et qui le dépasse. Arnott gagne lui en intérêt vers la fin de la saison : tout à sa droiture et refusant toute compromission, il finit par se rendre compte que nul n'est irréprochable ; la bavure initiale qui l'a conduit dans cette unité pèse alors plus lourdement que tout.

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Sur la forme, Line of Duty propose une réalisation relativement classique. La nervosité des plans de la caméra correspond cependant très bien à l'atmosphère tendue recherchée. La photographie adopte une dominante de couleurs froides également adéquate. On est en somme loin des excès surchargés d'effets de Blackout qui a dû rappeler à tout téléspectateur l'ayant testée le bienfait que peut apporter aussi une relative sobriété.

Enfin, Line of Duty bénéficie d'un convaincant casting. C'est tout particulièrement Lennie James (Jericho, The State Within, Hung) qui sort du lot, dans un registre très ambigu d'officier de police en apparence sans histoires dont les erreurs de jugement précipitent la perte. Face à lui, Martin Compston (qui m'avait beaucoup marqué il y a plus d'une décennie dans le film Sweet Sixteen - à une époque où je fréquentais encore beaucoup les salles obscures) met un peu plus de temps à trouver ses marques mais s'en sort globalement bien. Vicky McClure (This is England) apporte une vitalité et une énergie à son personnage qui sont vraiment appréciables. Gina McKee (The Lost Prince, The Forsyte Saga, The Silence) s'impose elle comme un modèle d'ambivalence. Et on retrouve également à leurs côtés Neil Morrissey (Waterloo Road), Adrian Dunbar (Ashes to Ashes), Craig Parkinson (Whitechapel 2, Misfits), Kate Ashfield (Collision), Paul Higgins (Hope Springs), Owen Teale (Kidnap and Ransom), Darren Morfitt (55 Degrees North) ou encore Claire Keelan (No Heroics).

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Bilan : Pointant les limites internes à l'institution policière, Line of Duty relate une histoire sombre d'un abord classique : une enquête sur un officier soupçonné de ne pas respecter les règles, qu'il s'agisse de faire gonfler ses statistiques ou de corruption. Après des début un peu hésitants, la saison trouve progressivement son équilibre et une tension qui ne la quittera plus en se changeant en confrontation entre les deux hommes. A l'investigation mise en scène, se greffe alors un récit d'affirmation et de déchéance où chaque protagoniste s'accroche comme il peut sur la voie qu'il a choisi. Cette saison 1 se bonnifie ainsi pour se conclure sur une fin chargée d'amertume. Je serai donc au rendez-vous pour la saison 2.


NOTE : 7/10


La bande-annonce de la série :

27/07/2012

(UK) Twenty Twelve, saison 2 : un savoureux mockumentary dans les coulisses de l'organisation des Jeux Olympiques de Londres


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A moins de passer vos vacances dans un îlot perdu loin de tout média, vous n'avez sans doute pas pu échapper au raz-de-marée médiatique : ce soir débutent officiellement les Jeux Olympiques de Londres. Mais en vous installant devant la cérémonie d'ouverture, pourrez-vous imaginer alors les heures/mois/années de travail en amont qui ont rendu possible la tenue de cet évènement colossal ? Les Anglais ont fait mieux qu'y penser, ils ont créé une série sur le sujet : Twenty Twelve. Souvenez-vous, j'avais déjà évoqué les premiers épisodes il y a plus d'un an, un peu perplexe alors, mais intéressée par ce mockumentary dans les coulisses de cette organisation forcément compliquée.

Depuis, j'ai poursuivi mon visionnage. La série a finalement été renouvelée pour une saison 2, dont les quatre premiers épisodes ont été diffusés au printemps sur BBC2, puis les trois derniers l'ont été en ce mois de juillet 2012. La série s'est clôturée en Angleterre ce mardi soir, il y a donc trois jours. Si je l'avais débutée avec des réserves, Twenty Twelve est une série que je suis venue à apprécier avec le temps, la première saison trouvant progressivement son ton et son rythme. Et la seconde m'a semblé plus maîtrisée, plus réussie aussi dans sa façon d'exploiter des situations entre réalisme et improbabilité.

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Rappelons brièvement l'objet de la série : Twenty Twelve prend la forme d'un (faux) documentaire qui nous fait suivre le quotidien du comité en charge de la préparation des Jeux Olympiques de 2012. Placée sous la direction de Ian Fletcher, est rassemblée une équipe composée de personnalités très diverses, plus ou moins efficaces et investies dans leur travail. Ils ont la responsabilité de toutes les facettes de cette organisation. En premier lieu, il s'agit de s'assurer que les Jeux Olympiques eux-mêmes se dérouleront sans le moindre accroc : le comité doit se préoccuper aussi bien du sort des différentes épreuves sportives (et du lieu où elles se tiendront), que de la gestion des athlètes et du public, ou bien encore de la vie des Londoniens (et de leurs - si problématiques - transports).

La série a l'occasion d'aborder toutes les difficultés inhérentes à de telles manifestations, s'intéressant aux questions d'infrastructure, de logique, de sécurité, mais aussi aux campagnes de communication et de sensibilisation à certaines causes qu'elles permettent. De plus, l'équipe doit également penser à l'enjeu sensible que représente l'après Jeux Olympiques : il s'agit de s'assurer que les équipements et autres constructions seront exploitables sur le long terme, et que la facture ne sera pas trop salée (objectifs pour le moins utopiques). C'est donc un quotidien rempli de casse-têtes, de défis insurmontables, de compromis discrets et de voeux pieux inévitables, qui nous est raconté... pour aller jusqu'au 24 juillet 2012. L'équipe en charge du direct a alors pris la succession, la suite... vous la connaîtrez ce soir en allumant votre télévision.

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Le grand atout de Twenty Twelve réside dans l'impression de réalisme brut qu'elle renvoie. La série évolue sur le fil de la comédie, forçant un peu les traits ça et là, grossissant un brin les réactions, mais prenant toujours garde de ne pas en faire trop, restant dans une satire qui refuse l'excès de caricature. Avec un flegme tout britannique, personnifié par Ian Fletcher, elle investit ainsi un humour froid. N'imposant pas d'enchaînement de plaisanteries ou de véritables gags, elle préfère jouer plus subtilement sur le ridicule qui ressort en filigrane de certains échanges ou situations parfaitement sérieux, insistant sur ces moments de confus flottement, à la fois plein d'authenticité mais sonnant aussi surréaliste quand on en vient à penser à l'ampleur des responsabilités confiées à un tel comité. Comme chaque participant se sait filmer, il modère consciemment ou non ses réactions, cherchant (souvent vainement) à travailler son image pour la caméra. Cette extrême sobriété d'ensemble a nécessité quelques épisodes d'ajustement dans la saison 1 pour parfaire leur rythme et leur construction. Arrivé en saison 2, le problème ne se pose plus, et l'excellent double épisode d'ouverture est l'occasion de démontrer combien les scénaristes maîtrisent désormais leur tonalité comme leur format.

Au fil de ses deux saisons, Twenty Twelve a su fidéliser le téléspectateur en le familiarisant avec les personnalités bien définies de ses intervenants. Par exemple, les quelques monosyllabes répétitives d'une Siobhan bafouillante quand elle est prise au dépourvu sont devenus un de ces classiques qu'il est toujours savoureux de retrouver. La gestion, par Ian Fletcher, des égos, de la concurrence ou de l'incompétence de ses subordonnés permet d'apprécier le développement de tout un art du management et de la diplomatie qui, derrière notre écran, prête à plus d'un sourire. Parallèlement, la série retient aussi l'intérêt du téléspectateur en jouant sur la frontière entre réalisme et libertés permises par la fiction. Elle a un constant souci du détail dans toutes les situations dépeintes, concernant la communication publique, les enjeux pratiques, ou encore les solutions - parfois vraiment d'équilibriste - trouvées, qui renforce sa crédibilité. Il y a d'ailleurs eu à l'occasion de troublantes proximités entre les "crises" de la série et celles de la réalité (comme l'horloge géante). C'est donc une série qui s'est révélée capable d'exploiter pleinement son idée de départ (montrer les coulisses de l'organisation), en n'hésitant pas à aborder des issues potentiellement sensibles - comme la religion et le lieu de culte des athlètes, traités avec quelques rebondissements opportuns et un compromis savoureux dans le double épisode d'ouverture de la saison. En résumé, Twenty Twelve a réussi sa mission de mockumentary.

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Sur la forme, la série se réapproprie les codes propres à son genre : une réalisation nerveuse, avec un cameraman qui suit la scène et permet de nous faire vivre au plus près cette vie des coulisses "caméra à l'épaule" (avec toutes les péripéties que peut donc vivre cet acteur à part entière, notamment lorsque certains protagonistes refusent d'être filmés). On a également quelques belles vues londoniennes qui posent bien le cadre. Et j'en suis venue à beaucoup aimer le générique d'ouverture, avec cette chanson entre insouciance et annonce d'ennuis qui colle très bien à la tonalité ambiante (cf. la 1re vidéo ci-dessous). 

Enfin, Twenty Twelve bénéficie d'un solide casting, sobre et efficace pour retranscrire le parti pris des scénaristes. Dirigeant ce comité, Hugh Bonneville (Lost in Austen, Downton Abbey) est parfait dans un rôle qui oscille entre pragmatisme et diplomatie, s'efforçant de gérer, avec le sérieux exigé face à de telles responsabilités, tous ces collaborateurs aux personnalités assez particulières. A ses côtés, on retrouve Amelia Bullmore (State of Play, Ashes to Ashes), Olivia Colman (Rev., Peep Show), Vincent Franklin (The Thick of It), Jessica Hynes (Spaced, The Royle Family), Karl Theobald (Primeval) et Morven Christie (Sirens). Enfin, notons que la voix off du documentariste qui sert de narrateur et fait la transition entre certaines scènes est celle de David Tennant (Blackpool, Doctor Who).

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Bilan : Mockumentary qui gagne en saveur au fil des épisodes, Twenty Twelve cultive une mise en scène volontairement réaliste, caractérisée par une rigoureuse sobriété. L'humour y est subtile, fonctionnant à froid. On a l'impression d'assister à un récit d'anecdotes, plus ou moins fictives, plus ou moins théoriques (le téléspectateur s'interrogeant parfois sur la frontière avec la réalité), qui sont l'occasion d'évoquer tous les types de questions et de problèmes soulevés par la tenue d'un tel évènement. Dans l'ensemble, cette saison 2 aura été bien maîtrisée, avec une tonalité désormais parfaitement au point.

Voilà donc une série qui mérite un investissement au-delà des premiers épisodes. En guise de programmation alternative (ou complémentaire), pour rester dans l'air du temps actuel, un rattrapage de Twenty Twelve apparaît tout indiqué pour le sériephile au cours des prochaines semaines.


NOTE : 7/10


Le générique de la série :

Une bande-annonce :

08/07/2012

(Mini-série UK) True Love : une suite d'instantanés amoureux doux-amers

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Fin juin, Dominic Savage s'est essayé à un exercice assez particulier sur BBC1. La chaîne a en effet proposé une mini-série, au format relativement court (cinq épisodes de moins d'une demi-heure), qui avait la particularité d'être semi-improvisée et d'adopter une format quasi-anthologique pour relater cinq histoires distinctes. La brièveté des développements rapproche l'ensemble du court métrage. Personnellement, cette ambiance m'a aussi beaucoup rappelé des séries japonaises au principe de départ assez proche, notamment certains ketai dramas (séries pour téléphone) comme Sweet Room par exemple que j'avais visionné en janvier dernier. Si la prise de risque était réelle et les moyens réunis avec un casting impressionant, le résultat a cependant été plus mitigé. Le public anglais lui-même n'a pas été convaincu : diffusée du 17 au 20 juin 2012, la mini-série n'a cessé de perdre des téléspectateurs, s'ouvrant avec 3,11 millions pour se conclure avec 1,49 millions.

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Se déroulant dans une bourgade du bord de mer, à Margate, True Love raconte en tout cinq histoires d'amour, caractérisées par les doutes et les remises en question qui les accompagnent, indépendantes entre elles, si ce n'est, exceptionnellement, par des personnages qui s'entre-croisent dans certaines épisodes. Sont mises en scène des situations très diverses. Le premier épisode explore l'impact du retour d'un premier amour sur un mariage jusqu'alors heureux. Le second parle de coup de foudre, peu importe les engagements que l'on a. Le troisième est celui d'une enseignante qui se cherche, et tombe amoureuse d'une élève. Le quatrième parle d'infidélité et d'un couple qui s'éloigne jusqu'à devenir étrangers. Enfin, le cinquième est celui d'une tentative de reconstruction d'un père de famille, alors même que la meilleure amie de sa fille commence à éprouver des sentiments pour lui.

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True Love aurait sans doute mérité un titre plus nuancé, moins affirmatif, qui aurait reflété les doutes qu'elle va surtout s'attacher à souligner tout au long de ses récits. Car elle propose autant d'histoires compliquées que d'épisodes : il s'agit d'instantanés fugaces de relations troublées, qui tendent plus vers un tragique potentiel pour ce "true love", que vers un bonheur simple et apaisé. A ce jeu souvent versatile des sentiments, se mêlent des questions de responsabilité et d'engagements préalables. Le principal attrait de la mini-série - mais aussi, peut-être, une de ses limites - tient au fait que les dialogues soient laissés à la semi-improvisation des acteurs. L'objectif est d'offrir un traitement naturel, avec une touche plus personnelle que l'on doit à la libre appréciation du casting. Cette idée, louable sur le papier, fonctionne d'ailleurs par intermittence : avec ses silences, ses regards échangés plus parlants que bien des mots et ses hésitations, True Love a quelques moments de grâce, délivrant plusieurs scènes à la sincérité aussi troublante que poignante.

Mais le format court - moins d'une demi-heure - conjugué à l'ambition narrative que présentent certains récits trop complexes, voire caricaturaux, et sources de bouleversements nombreux, pèse sur la démarche. Ne permettant qu'insuffisamment d'approfondir chaque personnage, cela donne souvent l'impression désagréable de survoler de manière superficielle, au pas de course, une histoire qui, parfois, s'éteint aussi vite qu'elle est née ou se forge une solidité surprenante après seulement quelques moments partagés. Plus problématique que le relatif manque de crédibilité de certains récits - les épisodes sont sur ce point inégaux -, la mise en scène accélérée empêche de véritablement s'attacher aux personnages. Conséquence inévitable, c'est l'empathie qui devrait émaner de l'ensemble qui en souffre. Finalement, à la place de l'authenticité voulue l'emporte une artificialité un peu pesante, et le sentiment d'un potentiel inexploité, inachevé...

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Pour accompagner ces tableaux amoureux, face à un fond aussi minimaliste, c'est la forme qui prend le dessus, plus particulièrement par le biais d'une bande-son très présente, qui souligne et expose encore plus formellement les différentes étapes des relations suivies. Ces excès musicaux - "clipesques" - accentuent l'impression d'un récit condensé à l'essentiel qui mise sur un ressenti plus que le contenu d'une histoire. Il manque le juste dosage, une certaine subtilité... Mais pour peu qu'on apprécie le genre, le choix des chansons n'est pas désagréable - une certaine mélancolie émane de l'ensemble, à l'image de la seule chanson qui retentit dans les 5 épisodes (cf. 2e vidéo ci-dessous). Reste que tout cela contribue à ralentir un peu plus un rythme narratif déjà lent. Parallèlement, il faut reconnaître que la réalisation propose une belle photographie. True Love met en avant son cadre du bord de mer, en offrant quelques superbes vues du large, la plage restant un lieu de rendez-vous incontournable.

Enfin, la mini-série rassemble un casting impressionnant. C'est sans doute là un argument qui pourrait convaincre plus d'un téléspectateur d'y jeter un oeil, en dépit des faiblesses rencontrées sur le fond. La plupart des acteurs n'apparaissent que le temps d'un épisode (sauf exception), et vont donc faire parler leur instinct/expérience pour mettre en scène ces histoires qui laissent une place à l'improvisation. Si certains se heurtent à des récits non adaptés au format court, dans l'ensemble, True Love permet quand même d'apprécier d'intéressantes prestations. On y croise, en figures centrales successives, David Tennant (épisode 1 - Blackpool, Doctor Who), Ashley Walters (épisode 2 - Top Boy), Billie Piper (épisode 3 - Doctor Who, Secret Diary of a call girl), Jane Horrocks (épisode 4 - Absolutely Fabulous) et David Morrissey (épisode 5 - State of play, Blackpool). A leurs côtés, on retrouve aussi Vicky McClure (épisode 1 - actuellement dans Line of Duty), Charlie Creed-Miles (épisodes 3/4 - Injustice), Jo Woodcock (épisodes 1, 3 et 5 - Collision, Land Girls), Alexander Siddig (épisode 4 - Star Trek - Deep Space Nine), Kaya Scodelario (épisode 3 et 5 - Skins), Jaime Winstone (épisode 2 - Dead Set), Joanne Froggatt (épisode 1 - Downton Abbey), Lacey Turner (épisode 1 et 2 - Bedlam) ou encore Genevieve Barr (épisode 4 - The Silence). Autant dire que cela fait un sacré casting réuni devant la caméra ; cela laisse quelques regrets que le résultat ne soit pas à la hauteur des ambitions.

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Bilan : Mini-série contemplative aux histoires d'amour douces-amères, True Love restera un essai de semi-improvisation intriguant, qui nous aura réservé quelques scènes émotionelles d'une rare justesse qu'il faut saluer, mais dont les ambitions narratives n'étaient sans doute pas adaptées au format choisi. Son fond minimaliste a été inégal et a toujours tâtonné difficilement pour trouver le juste dosage afin de relater des histoires à la fois crédibles et touchantes. A côté des performances d'acteurs, on retiendra de True Love aussi sa forme, notamment ses chansons, trop présentes mais entêtantes.

En résumé, une série pas déplaisante à suivre mais inachevée et vite oubliée.


NOTE : 6,25/10


La bande-annonce :

La chanson que l'on entend dans chacun des cinq épisodes :

05/07/2012

(UK) The Hollow Crown - Richard II : une belle adaptation de Shakespeare pour la télévision

"Let us sit upon the ground
And tell sad stories of the death of kings.
How some have been deposed; some slain in war;
Some haunted by the ghosts they have deposed;
Some poisoned by their wives; some sleeping killed.
All murdered. For within the hollow crown."

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Un été shakespearien, ça vous dit ? Après tout, la période estivale est l'occasion parfaite pour prendre le temps de (re)découvrir certains grands classiques ! Dans le cadre des manifestations autour de la culture britannique accompagnant les Jeux Olympiques de Londres, BBC2 se propose ainsi de transposer du Shakespeare à l'écran, trente ans après le dernier grand cycle d'adaptations télévisées du célèbre auteur sur la chaîne publique anglaise. Sous le titre de The Hollow Crown (extrait d'un dialogue de Richard II), vont se succéder quatre oeuvres : Richard II, Henry IV parts. 1 & 2 et Henry V.

Cette tétralogie a débuté samedi dernier (le 30 juin 2012) sur BBC2 avec Richard II. Réalisée par Rupert Goold, ce fut une belle soirée de 2h20 au cours de laquelle le passage du théâtre au petit écran a été dans l'ensemble très bien négocié, en dépit de la difficulté inhérente à cette pièce particulière. Pour réussir ces mises en scène, The Hollow Crown pourra s'appuyer tout au long de ses quatre parties sur un casting principal et secondaire de luxe qui mérite bien cinq étoiles. Dans les rôles-titres, on retrouvera respectivement Ben Whishaw en Richard II, Jeremy Irons en Henry IV et Tom Hiddleston en Prince Hal/Henry V. 

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L'histoire relatée dans cette pièce débute lorsque deux seigneurs, Henry Bolingbroke, cousin de Richard II, et Thomas Mowbray sollicitent l'intervention du roi dans le conflit qui les opposent. Les accusations sont lancées sans que nul ne puisse calmer les deux adversaires afin de trouver une conciliation. Richard II accepte d'abord l'idée de voir trancher le litige par un duel... qu'il interrompt brusquement au dernier moment. Il prend alors la décision d'ordonner le bannissement du royaume des deux hommes, à vie pour Mowbray, durant six ans pour Bolingbroke. C'est le début d'une série de choix qui vont fragiliser sa position.

Alors que Bolingbroke est en exil, son père, John of Gaunt, décède. Richard II fait saisir ses terres et sa fortune, avec pour objectif d'entreprendre une expédition en Irlande qu'il faut financer. En secret, des comploteurs insatisfaits s'agitent. Alors que le roi est loin d'Angleterre, Bolingbroke revient dans le royaume bien décider à réclamer ses droits légitimes.

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Richard II, c'est le récit de la chute d'un roi et de l'ascension sur le trône d'un pragmatique qui va exploiter le mécontentement suscité par certaines décisions royales pour s'emparer de la couronne. N'ayant jamais lu ou vu la pièce auparavant, cette version a donc été pour moi une découverte : l'expérience a été savoureuse, et le plaisir tout aussi présent. Car des vers shakespeariens aux dialogues mis en scène, le passage s'opère naturellement, permettant au récit de conserver toute sa force. La narration est bien huilée et se déroule sans temps mort, allant à l'essentiel pour rester fidèle à l'esprit de l'oeuvre de départ. C'est ainsi que l'introduction est rapide, le conflit porté devant Richard II puis le duel qui se termine par les sanctions, constitue une ouverture qui donne immédiatement le ton et surtout dessine les camps. Le téléspectateur est happé dans les jeux de pouvoir qui s'esquissent, d'autant que l'adaptation va toujours bien mettre en exergue les scènes clés qui sont autant de tournants dans le destin du roi. Le lent cheminement vers la déchéance s'opère par étapes, et se conclut une première fois dans une scène d'abdication dans la salle du trône d'une impressionnante et rare intensité ; puis par un dernier plan hautement symbolique où son cadavre transporté fait écho au crucifix qui surplombe l'immense pièce.

D'ailleurs, dans ce travail d'adaptation, il faut souligner l'incorporation sans alourdir le récit d'une symbolique (chrétienne) très présente. On touche là à un autre enjeu d'importance pour réussir la transposition d'une pièce de théâtre au format télévisé : celui de la réalisation. Le défi était d'autant plus difficile à relever que Richard II est une histoire comprenant peu d'action, qui repose surtout sur les tirades de ses personnages et ce recours aux symboles. La mise en scène est pourtant fluide, tout en restant relativement figée. Elle sait parfaitement tirer avantage du fait d'être filmé dans un décor réel, qu'il s'agisse d'exploiter la grandeur de certains lieux comme la salle du trône, ou bien d'utiliser le paysage pour sublimer des passages. Parmi les scènes très réussies, il y a par exemple celle du retour de Richard après la rebellion, lorsqu'il met pied à terre, sur la plage avec la mer derrière lui, et qu'il apprend comment les rapports de force ont tourné en sa défaveur. D'autres fois, Rupert Goold opte au contraire pour des plans serrés qui retranscrivent de la manière la plus brute possible les émotions de chacun. C'est souvent judicieux, notamment parce que les acteurs sont au rendez-vous.

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Car évidemment, le plus déterminant lorsque l'on met en scène de tels classiques reste les performances du casting qui doit s'approprier ces lignes et reprendre des rôles avec lesquels le public est déjà familier. Et sur ce plan, Richard II est assurément à la hauteur des ambitions affichées : son casting sera une de ses grandes forces, tout le monde se révélant plus qu'à la hauteur de l'évènement, à commencer par un mémorable Ben Whishaw (The Hour). Ce dernier trouve dans ce rôle de roi, glissant vers la déchéance, une occasion en or pour faire étalage d'un talent qu'il n'a plus à démontrer. D'un charisme constant, il fascine, captive et capture parfaitement l'ambivalence de ce roi complexe, avec une intensité troublante. Certaines de ses scènes hanteront quelques temps la mémoire du téléspectateur.

Face à lui, Rory Kinnear (The Mystery of Edwin Drood, Black Mirror) incarne ce rival qui gagne en stature et va prendre une autre dimension en s'emparant de la couronne : il est tout aussi impeccable (et, après avoir pu l'apprécier dans des registres très différents, je dois dire que j'aime décidément beaucoup cet acteur). Quant à Patrick Stewart (Star Trek : the next generation), il marque durablement grâce une dernière scène de défiance contre le roi qui m'a donné des frissons. David Suchet (Hercule Poirot, Great Expectations) et David Morrissey (State of Play, Blackpool) proposent également de très solides performances, offrant bien la réplique aux personnages centraux. Et puis, dans ce casting qui ravira tout téléspectateur familier des écrans britanniques, on retrouve également Tom Hughes (Silk), James Purefoy (Rome), Lindsay Duncan (Shooting the past, Rome), Samuel Roukin (Appropriate Adult), mais aussi Clémence Poésy, Ferdinand Kingsley, Harry Hadden-Paton ou encore Finbar Lynch (Proof). Pour résumer en une phrase : Richard II rassemble un casting de rêve qui impressionne et contribue grandement à sa réussite.

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Bilan : C'est avec une adaptation convaincante de Richard II que BBC2 a ouvert son été. Cette transposition est bien servie par une mise en scène maîtrisée qui sait exploiter le format télévisé jusque dans sa bande-son, certes parfois un peu intrusive, mais souvent juste pour donner la tonalité et conférer une dimension supplémentaire au récit se jouant sous nos yeux. Elle s'appuie aussi sur un casting de choix aux interprétations marquantes. Si les parties suivantes sont du même acabit, cet été 2012 aura un parfum Shakespearien très prononcée !

Une oeuvre conseillée pour tous les amoureux de culture britannique, les amateurs de théâtre, de Shakespeare... et pour tous les curieux qui veulent profiter d'une bien belle transposition à l'écran.


NOTE : 8/10


La bande-annonce de The Hollow Crown :

31/03/2012

(UK) Being Human, saison 4 : un nouveau départ pour une série fidèle à elle-même

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Bien négocier cette saison 4 était sans doute le plus grand défi qu'ait jamais relevé Being Human depuis sa création. Ayant toujours fait de ses personnages son atout principal et les garants de la fidélité du public, la série allait devoir prouver sa capacité à se renouveler. Car, dans la continuité du final sur lequel elle nous avait quitté, le premier épisode de la saison 4 sera celui qui referme définitivement un chapitre : celui de la première ère de Being Human. En effet, du trio original, seule Annie demeure fidèle au poste, protectrice autoproclamée du bébé laissé derrière eux par George et Nina, Eve, un War Child qui suscite tant d'attentions.

Le téléspectateur pouvait naturellement craindre que la série ne s'égare dans une sorte de re-boot maladroit, devenant un ersatz sans saveur de ce qui avait fait cette fiction. Mais les scénaristes feront le bon choix : celui de rester fidèle au cadre conceptuel de la série, cette idée, un peu farfelue sur le papier, d'une cohabitation entre un vampire, un loup-garou et un fantôme, chacun s'entraidant pour supporter leurs conditions respectives. Et parvenant à introduire de nouveaux protagonistes ou en développant de plus anciens, comme Tom désormais esseulé, la saison 4 n'aura pas démérité. Certes, certains schémas narratifs invariables ont perdu un peu de leur charme, mais dans l'ensemble, la greffe tentée aura permis de passer 8 épisodes très sympathiques.

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Si Annie symbolise la continuité et la fondation sur laquelle s'appuyer, la première réussite de cette saison 4 tient à sa faculté à reformer des dynamiques au sein d'un nouveau trio principal reconstitué dans les deux premiers épisodes. On y retrouve des éléments familiers, mais aussi certaines approches très différentes, notamment dans le duo loup-garou/vampire qui s'esquisse. En effet, lorsque le téléspectateur avait rencontré pour la première fois George et Mitchell, ces derniers avaient déjà une solide amitié établie en dépit de leur nature respective. Ici, l'association de départ est plus malaisée et difficile. La saison va nous permettre d'assister à la construction d'une confiance fragile, se consolidant peu à peu. Du respect qui s'installe naîtra même une véritable amitié. Ainsi, non seulement la paire formée par Tom et Hal, véritable valeur ajoutée de la saison, fonctionne très bien, mais de plus, tout en ne reniant pas les thématiques classiques liées à leur antagonisme de loup-garou et de vampire, la série ne se contente pas d'un simple copier-coller du passé.

L'éducation de Tom au milieu d'un environnement surnaturel hostile omniprésent et ses réflexes de combattant rendent le personnage très différent des incertitudes que pouvait manifester George. Sa jeunesse est également un facteur non négligeable : il va devenir adulte au fil de la saison. A l'opposé, si Hal a des problèmes typiquement vampiriques, devant combattre cette soif de sang jamais assouvie, c'est aussi un vampire très âgé (un "Old one"), qui a du recul par rapport à sa condition et aussi à ses illusions. Enfermé depuis longtemps dans un cycle qui semble insurmontable, où à des décennies de sevrage succèdent des décennies de sauvagerie indescriptible, il cherche constamment à maintenir un équilibre. La ritualisation de son quotidien, qui confine à des troubles obsessionnels compulsifs, ainsi que son ouverture progressive sur le monde que lui permettent ses nouveaux colocataires, apportent une complexité à ce personnage très intéressant se dévoilant peu à peu.

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Fidèle à ce qui fait le charme de la série depuis ses débuts, la saison 4 s'attache donc à développer une dimension humaine très appréciable. Elle se rappelle aussi que c'est à la croisée des tonalités, dans ces oscillations entre passages légers et drama horrifique, que Being human s'est créée une identité à part dans le registre du fantastique. Evitant toute sur-dramatisation, la série trouve un juste équilibre. Si les évènements causeront leur lot de morts, et en dépit d'un fil rouge clairement apocalyptique, la saison 4 sera néanmoins moins sombre et désespérée que la troisième. Peut-être est-ce parce que, malgré toutes les menaces, elle donnera toujours la priorité à l'exploration et au développement des personnages principaux, ne négligeant pas non plus les créatures surnaturelles de passage le temps d'un épisode. Rafraîchissante et humaine, elle suscite l'attachement du téléspectateur, fidélisant un public qui, finalement - et presque par surprise en ce qui me concerne -, en vient à apprécier le sang neuf permis par ce nouveau départ.

Au-delà de ses atouts inchangés, Being human conserve aussi ses faiblesses. En premier lieu, c'est la mythologie de la saison, centrée sur Eve et l'arrivée prochaine des Old Ones, anciens vampires décidés à s'approprier le monde, qui peine à convaincre. Si les perspectives apocalyptiques sont efficaces, le mystère autour du War Child sonnera toujours un peu trop creux. Par ailleurs, la série laissera entrevoir de bonnes idées, avec un potentiel intéressant, mais la chute finale ne sera pas toujours à la hauteur, à l'image de Nick Cutler, vampire pragmatique censé nous faire patienter jusqu'aux Old Ones et qui finira par leur voler la vedette et le titre de méchant le plus réussi de la saison. Outre ses excellentes lignes de dialogues ("They're eating my focus group !"), c'est un personnage qui va acquérir une vraie dimension au fil des épisodes, pour rencontrer une fin aussi expéditive que décevante dans le dernier épisode. Le fil rouge aura donc eu ses promesses inachevées, sans pour autant que cela porte préjudice à la saison en elle-même.

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Enfin, côté casting, Being Human peut une nouvelle fois s'enorgueillir d'accueillir quelques guest stars particulièrement convaincantes, comme Mark Gatiss (Sherlock) dans le dernier épisode. Cependant, celui qui a le mieux tiré son épingle du jeu est indéniablement Andrew Gower (Monroe) qui, tout au long de la saison, a bénéficié des ces quelques répliques qui marquent. Il aura fait un très bon travail pour incarner, avec aplomb et distance, Cutler, vampire adepte des nouvelles technologies ne manquant pas de ressources. Dans un autre registre, Kate Bracken s'est également très bien imposée en potentielle petite amie, puis fantôme au fort caractère.

Parmi le trio principal, Lenora Crichlow est restée fidèle à elle-même, dans un rôle parfois un peu agaçant mais qui garde sa logique. Michael Socha interprète avec une spontanéité bienvenue Tom ; il a l'art de savoir nous rappeler soudain, au détour d'une réaction immature, qu'en dépit des épreuves et des horreurs, Tom reste un jeune homme qui a tant à apprendre. Mais ma révélation personnelle de la saison aura été Damien Molony, acteur irlandais charmant que je n'avais jamais eu l'occasion de croiser jusqu'à présent dans le petit écran. Il réussit à retranscrire de manière convaincante toutes les facettes de Hal, du vampire maniéré avec son quotidien entièrement ritualisé au charismatique et puissant buveur de sang. Jouant sur l'ambivalence de son rôle, mais aussi sur sa transformation progressive au contact des deux autres membres du trio, il aura vraiment réussi à trouver très vite ses marques dans l'univers de la série.

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Bilan : La saison 4 de Being Human a offert à la série un nouveau départ. Au vu de la place déterminante qu'ont toujours occupée les personnages, redistribuer les rôles et repartir avec de nouveaux protagonistes principaux était loin d'être un pari gagné d'avance. Pourtant, en restant fidèle à elle-même, à son fantastique à la tonalité mi-drama, mi-comédie, à sa mise en valeur soignée de personnages attachants, la série a réussi à relativement bien négocier ce tournant difficile, conservant également ses limites mythologiques structurelles. Ce n'est plus le Being Human que nous connaissions, mais elle a précieusement conservé l'âme du show. C'est le plus important.

Une saison 5 de 6 épisodes a d'ores et déjà été commandée ; et s'il est acquis qu'Annie ne reviendra pas, je serai au rendez-vous pour la suite des aventures de Hal, Tom et des autres...!


NOTE : 7/10 


La bande-annonce de la saison :

Le prequel de Hal :