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26/10/2013

(UK) Peaky Blinders, saison 1 : un exercice de style enthousiasmant et paradoxal dans le registre du gangster drama


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Hier soir, la BBC a annoncé officiellement (sans surprise) le renouvellement de Peaky Blinders pour une saison 2. La première s'est achevée la semaine dernière au terme de son sixième épisode. Diffusée le jeudi soir sur BBC2 en Angleterre, la série aura su rassembler une audience fidèle. Parmi les nouveautés anglophones de cette rentrée 2013, elle reste ma préférée, celle que j'attendais avec le plus d'impatience chaque semaine. Exploitant le potentiel que son pilote avait laissé entrevoir, Peaky Blinders s'est révélée être une fiction prenante, visuellement et musicalement à part, qui a trouvé sa place dans ce genre du gangster drama tout en empruntant pourtant des sentiers très balisés. Son tour de force est d'avoir su magnifier une histoire classique par son atmosphère et un casting convaincant. Le résultat est suffisamment enthousiasmant pour que je ne boude pas mon plaisir.

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Birmingham dans l'après Première Guerre Mondiale était le cadre parfait pour cette série qui a réalisé avec un aplomb jamais pris en défaut un véritable exercice de style pour investir le genre du gangster drama. Traditionnelle, Peaky Blinders l'est certainement sur le fond, notamment dans les thèmes qu'elle explore. Elle a deux volets complémentaires. Il y a, d'une part, les velléités d'expansion du gang, portées par les ambitions d'un Tommy qui s'avère fin stratège. Au rythme des alliances de circonstances et des trahisons, elles conduisent à une confrontation finale annoncée. D'autre part, parallèlement à ces affrontements, la série suit les voies sensibles du cœur explorant un versant plus intime de ses personnages. Les couples s'y font sous le signe des amours impossibles, des liaisons viciées dès leur fondation. Cela donne un mélange engageant, impliquant le téléspectateur aux côtés de protagonistes dont les parcours se construisent dans les affrontements, dans la droite continuité d'une Grande Guerre jamais très loin dans les esprits.

Pour autant, Peaky Blinders n'en est pas moins une fiction paradoxale. La série captive, tout en faisant preuve d'une invariable prévisibilité. Dotée d'une belle maîtrise de l'art du twist pour se sortir de certaines situations, son écriture calibrée se contente d'une prise de risque minimale. Mettant en scène un milieu violent, elle sait susciter de la tension et proposer des scènes très intenses, mais ne compte finalement que peu de morts. Jouant sur sa faculté à formuler des menaces et à placer ses personnages dans des situations périlleuses, elle s'assure que le téléspectateur retienne son souffle devant son petit écran, sans nous mener jusqu'au point de non retour. Le simulacre d'exécution à la fin du premier épisode donnait le ton : Peaky Blinders cultive une savoureuse aura de noirceur impitoyable... sans chercher à la concrétiser, à l'image de Tommy qui saura démontrer qu'il a envers et contre tout conservé une part de son humanité perdue en France. L'illusion fonctionne avec une efficacité redoutable. Cependant, il sera intéressant de voir la résolution du cliffhanger sur lequel la saison se termine pour découvrir si les scénaristes sont prêts à embrasser un vrai bouleversement.

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Qu'importe si les développements du scénario, qu'il s'agisse des relations personnelles entre les personnages, ou bien des évolutions du gang, apparaissent souvent transparents, l'attrait de Peaky Blinders est ailleurs. Ce n'est pas l'éventuelle innovation ou les surprises, mais bel et bien la manière dont les storylines sont exécutées qui donne toute sa saveur au récit. La série repose sur le soin accordé à la mise en scène, sur un jeu des symboles jamais oublié ou bien encore sur une réappropriation de codes empruntés à d'autres genres. L'influence du western est manifeste - et bienvenue -, comme lors de l'affrontement final qui bascule en un instant de la perspective d'une anarchique guerre des gangs en un duel quasi-codifié qu'une allée de Tombstone n'aurait pas renié. Du côté des personnages, la saison poursuit pareillement sur les bases posées dès le pilote, assurée de ses combinaisons. Les confrontations sont très personnalisées - à l'image de l'affrontement avec l'inspecteur Campbell - et la dynamique du clan Shelby, au sein duquel Tommy et la tante Polly s'imposent, reste une valeur sûre.

C'est la construction d'une atmosphère vraiment à part qui vient sublimer tous ces ingrédients et faire entrer Peaky Blinders dans une autre dimension. La série dispose en effet d'atouts formels marquants. Bénéficiant d'une photographie très soignée, la réalisation ne manque, elle, pas d'initiatives, parfois expérimentales, tel le recours à des ralentis pour souligner l'intensité d'un moment. L'image reste toujours très travaillée. Dans le même temps, la bande-son, à l'anachronisme assumé, déroute un temps, avant d'entraîner le téléspectateur dans son ambiance, portée par une musique d'ouverture parfaitement choisie. Cela permet à la série de se trouver une identité propre, s'affranchissant des codes classiques du period drama britannique. Enfin, le casting aura également été un argument de poids, sous la conduite d'un Cillian Murphy qui s'est parfaitement glissé dans ce rôle froid mais complexe du leader du gang. A ses côtés, Sam Neill, Helen McCrory ou encore Annabelle Wallis ne dépareillent, le casting offrant ainsi une distribution homogène et solide sur laquelle l'histoire s'appuie.

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Bilan : Visuellement travaillée, musicalement décalée, Peaky Blinders est une série efficace et prenante qui sait provoquer l'investissement du téléspectateur. Gangster drama assuré, jouant sur une noirceur parfaitement mise en scène, c'est une série qui se démarque par sa façon de raconter son histoire, plus que par le contenu même d'un récit qui reste très classique, voire convenu. Jubilatoire dans ses fulgurances, toujours engageante, savoureuse dans sa manière de porter à l'écran ses storylines, cette fiction est un véritable exercice de style. Elle a ses paradoxes et ses limites, mais son ambition est manifeste. Au final, elle offre un bien beau moment de télévision. Une découverte donc chaudement recommandée.


NOTE : 7,75/10


La bande-annonce de la série :

05/10/2013

(Pilote UK) The Wrong Mans : une comedy-thriller improbable et décalée

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BBC2 est officiellement ma chaîne préférée de cette rentrée 2013. Elle avait tout d'abord magnifiquement débuté le mois de septembre avec un marquant unitaire évoquant un journal satirique tenu dans les tranchées durant la Première Guerre Mondiale (The Wipers Times). Depuis, côté drama, Peaky Blinders confirme semaine après semaine tout le potentiel entrevu dans le pilote, rejouant les codes du period drama dans un registre de fiction de gangsters à l'atmosphère vraiment à part. Enfin, pour parachever le tableau, côté comédie, a commencé il y a une dizaine de jours une nouveauté qui était attendue : The Wrong Mans.

Créée par James Corden (Gavin & Stacey) et Mathew Baynton (Horribles Histories), The Wrong Mans est une co-production entre BBC2 et la plateforme de vidéo à la demande Hulu (concurrente de Netflix). Si la série sera disponible en novembre aux États-Unis, elle a débuté en Angleterre le 24 septembre 2013. Son pilote a réalisé une excellente audience sur la chaîne - plus de 3 millions de téléspectateurs, soit rien moins que la meilleure audience pour une comédie de BBC2 depuis le premier épisode de Extras en 2005. Il faut dire que The Wrong Mans promet un sacré mélange des genres, se réappropriant avec un humour décalé les codes du thriller.

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The Wrong Mans met en scène deux employés de bureau, on ne peut plus ordinaires, qui se retrouvent pris dans un engrenage criminel qui les dépasse. Un matin, en se rendant à pied au travail après une soirée arrosée, Sam Pinkett assiste à un accident de voiture. Tandis que l'automobiliste est évacué vers l'hôpital, un téléphone abandonné sonne non loin du lieu du crash. Pensant qu'il s'agit de l'appareil de l'homme accidenté, Sam le ramasse et y répond. Au bout du fil, une voix le menace : "Si vous n'êtes pas là à 5 heures, nous tuerons votre femme". Préférant tout d'abord ignorer cette histoire abracadabrante de preneur d'otage, Sam se confie cependant à Phil Bourne, un collègue. Ce dernier ne tarde pas à le convaincre de s'impliquer pour sauver la femme qui a été kidnappée. Décidant d'essayer de retrouver le propriétaire du téléphone, ils se rendent à l'hôpital. Les évènements s'enchaînent alors en prenant une tournure de plus en plus dangereuse. C'est bientôt leur vie que ces Wrong Mans vont devoir sauver.

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The Wrong Mans offre une mélange aussi improbable que savoureux de comédie et de thriller. Tout l'enjeu d'un tel concept était de trouver le juste équilibre entre ces deux genres : les deux premiers épisodes y parviennent sans difficulté, amusant le téléspectateur grâce à leur traitement par l'absurde des situations dans lesquelles plongent les deux protagonistes, tout en se montrant capable de conduire une incursion dans le suspense qui fonctionne. La narration oscille entre des ruptures inattendues, des chutes improbables qui prêtent à sourire, et une réappropriation des codes les plus classiques du thriller. Sur ce dernier point, le récit prend la peine de construire son intrigue mystérieuse, se payant même le luxe de conclure ses épisodes par des cliffhangers. Le téléspectateur se prend ainsi facilement au jeu d'une fiction où la légèreté se combine à des enjeux létaux, pour un cocktail tour à tour déroutant, rafraîchissant... et toujours détonnant.

L'autre attrait de la série tient au duo principal sur lequel elle s'appuie. Derrière des allures de sympathique buddy show, The Wrong Mans met en scène deux personnages qui tiennent plus des éternels perdants, avec toutes leurs limites, que des héros d'action sauvant la mise à la fin des situations périlleuses. Le scénario prend un malin plaisir à aller à rebours de ce que l'on peut attendre de tels protagonistes, se jouant des canons du genre. Prenant les mauvaises décisions, semblant toujours faire empirer les choses une fois le dangereux engrenage lancé, ils flirtent constamment avec la catastrophe pour finir par retomber momentanément plus ou moins sur leurs pieds. L'idée d'une telle série est notamment venue à ses créateurs - et interprètes - après avoir vu Burn After Reading des frères Coen, la filiation est perceptible. Tout en maniant un humour typiquement anglais, la série sait donc efficacement impliquer dans les aventures de Sam et Phil.

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Sur la forme, The Wrong Mans est une réussite. L'ensemble est bien filmé (la co-production a permis d'étoffer le budget), la réalisation assurée se révèle capable de trouver les bons dosages au milieu de tous les décalages d'un récit qui alterne et mélange la comédie et le suspense ponctué de scènes d'action. La mise en scène joue sur des codes qui empruntent aux deux genres, les détournant à l'occasion lorsqu'une scène d'action ou un passage revisitant un passage classique - comme une exécution - se termine par une chute autrement plus légère.

Enfin, côté casting, la série repose sur la dynamique qui s'installe immédiatement au sein de son duo central : en plus d'être les créateurs de la fiction, Mathew Baynton (Spy) et James Corden (Gavin & Stacey) en sont également les interprètes principaux. Le premier est celui par qui tout arrive, se laissant entraîner dans cette histoire presque malgré lui. Le second, au contraire, voit dans ce coup de téléphone improbable un signe du destin et une possibilité de se révéler en délaissant leur morose quotidien. La paire en fait des tonnes, et ça fonctionne bien, car les acteurs trouvent vite le bon rythme entre eux. A leurs côtés, on croise également Sarah Solemani (Him & Her, Bad Education), Tom Basden (Plebs), Paul Cawley, Chandeep Uppal et Jordan Long.

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Bilan : Investissant avec aplomb un registre de comedy-thriller des plus rafraîchissants, The Wrong Mans amuse le téléspectateur par son équilibre étonnant, fragile mais efficace, entre humour absurde et réappropriation des ficelles du récit à suspense. L'improbable duo principal précipité dans cet engrenage d'évènements dangereux est sympathique, allant complètement à rebours des canons attendus pour les héros de récit d'action. Le téléspectateur se prend donc progressivement au jeu d'une série qui apparaît comme un véritable hybride à la tonalité décalée très particulière. Le résultat est assez savoureux, plaisant à suivre. Bref, ma comédie de la rentrée !


NOTE : 7,5/10


La bande-annonce de la série :


21/09/2013

(Mini-série UK) What remains : isolement et secrets derrière des portes closes

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Cette semaine, un des responsables de Sky déclarait dans une interview qu'il trouvait les dramas diffusés sur la BBC ou Channel 4 trop déprimants, voire moroses, et qu'a contrario, sa chaîne comptait justement développer des séries avec une tonalité plus nuancée. Une chose est sûre, ce n'est pas en s'installant devant la dernière mini-série de BBC1, What remains, que le téléspectateur anglais lui donnera tort sur ce constat de noirceur.

Écrite par Tony Basgallop (Inside Men), cette fiction compte en tout 4 épisodes, proposée du 25 août au 15 septembre 2013. Cette année, la télévision anglaise ayant véritablement regorgé de crime dramas ambitieux, il apparaissait difficile pour elle de se faire une place. Pourtant, à l'instar de ses prédécesseurs, What remains a su décliner un certain nombre de codes traditionnels au genre dans un registre qui lui est propre, glissant le téléspectateur dans le quotidien des habitants d'un immeuble.

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Un corps est découvert dans le grenier d'une maison, par un couple venant d'aménager dans un des appartements du haut. Les analyses montrent qu'il s'agit des restes de Melissa Young, une jeune femme à qui appartenait l'habitation du dernier étage. Cela faisait plus de deux ans que ses voisins ne l'avait plus croisée, mais personne n'avait donné l'alerte sur sa disparition, ni cherché à savoir ce qui était advenu d'elle. Compte-tenu de l'état avancé de décomposition du cadavre, la police reste prudente, incapable de conclure de manière certaine à l'homicide ou au suicide.

Cependant, le détective Len Harper, à contre-courant de sa hiérarchie, s'implique tout particulièrement dans cette affaire, persuadé qu'il s'agit d'un meurtre. Partant à la retraite, il décide malgré tout de poursuivre l'enquête de son côté, alors même que ses collègues s'en désintéressent. Peu à peu, à mesure qu'il apprend à connaître chacun des habitants des lieux, les apparences lisses et les phrases toutes faites qui lui ont été servies pour évoquer Melissa s'effritent. Chaque appartement a ses secrets consciencieusement dissimulés. C'est dans un de ces secrets que se trouve peut-être les raisons de la mort de la jeune femme...

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Derrière ses atours de fiction d'enquête classique, What remains se démarque tout d'abord par l'angle avec lequel la mort de Melissa Young est abordée. La jeune femme étant décédée depuis plus de deux ans, les services de police se retrouvent quelque peu démunis. De plus, personne n'ayant rien réclamé pendant tout ce temps, qui se préoccupera que toutes les diligences soient bien réalisées ? Melissa Young est tombée dans l'oubli. C'est cet isolement si profond que révèle cette situation qui touche profondément le policier Len Harper. L'idée qu'une disparition puisse être si longtemps ignorée le déroute, et surtout, elle le renvoie à sa propre solitude et à ses craintes.

La fragilité actuelle du lien social interpelle d'autant plus Harper qu'il part à la retraite. Melissa Young est sa dernière affaire. Il laisse derrière lui des collègues, un quotidien, tout un réseau sur lequel s'est construite sa vie. Même ses liens familiaux se diluent, puisqu'il est veuf et qu'il assiste, dans le même temps, impuissant, à la lente agonie de son frère à l'hôpital. Contre cette société qui semble si facilement avoir effacé l'existence de la jeune femme, il ressent une responsabilité : il lui doit de découvrir la vérité. C'est pourquoi il poursuit inlassablement son investigation, malgré la retraite, malgré les avertissements de son ancienne partenaire. Cette motivation particulière traverse toute la série, conférant une tonalité à part à l'ensemble.

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La construction de l'intrigue de What remains suit la mode narrative actuelle des timelines qui s'entremêlent, nous faisant vivre les derniers mois de Melissa Young en écho à la progression de l'investigation dans le présent. S'employant à montrer toujours plus l'isolement de la jeune femme, la mini-série entrouvre peu à peu les secrets que cache chacun des habitants de l'immeuble. Le cadre choisi d'une vieille et grande maison est ici très opportun pour susciter inquiétude et mystère. La haute bâtisse apparaît en effet comme une véritable métaphore des vies qui s'y déroulent. En dépit de la promiscuité, chacun semble si loin des autres. L'escalier central n'offre qu'une vision partielle de toutes ces portes closes qui sont autant de barrières empêchant des vérités inavouables de sortir, un moyen de s'isoler mais aussi d'isoler.

L'enquête agit comme un révélateur, c'est un catalyseur qui va faire ressortir tout ce que les habitants ont enfoui. Il ne s'agit pas seulement pour Harper de chercher un tueur, c'est la mémoire même de Melissa qu'il veut réhabiliter et préserver contre ceux qui souhaiteraient l'effacer. Réveiller le souvenir de la jeune femme provoque des réactions en chaîne inattendues. Démontrant combien tous ont contribué à conduire à cette mort anonyme, la mini-série souligne l'hypocrisie sociale, mais aussi la manière dont chacun transige pour fuir la solitude qui menace. D'anciens démons rejaillissent, ranimant chez certains une part d'ombre bien éloignée de l'image lissée initiale. Tandis que les apparences tombent, c'est tout leur quotidien qui menace de s'effondrer. Loin de se réduire à un simple whodunit, What remains propose ainsi un éclairage des plus troublants sur une communauté humaine, amenant à s'interroger sur les liens - et l'absence de liens - existant dans ce cadre citadin moderne.

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Sur la forme, What remains est une mini-série très solide. La réalisation a été confiée à Coky Giedrovc : elle est parfaitement maîtrisée avec un visuel abouti très appréciable. Elle entreprend de construire l'atmosphère particulière dans laquelle évolue le récit, avec une ambiance tour à tour intriguante et inquiétante qui retient l'attention du téléspectateur. La bande-son, bien dosée et sans excès, complète cet effort.

Enfin, What remains rassemble un casting choral des plus convaincants. Dans le rôle du détective Len Harper, le téléspectateur retrouve avec plaisir David Threlfall, évoluant ici dans un registre très différent du Frank Gallagher de Shameless. Parmi les habitants de la maisonnée, on retrouve Steven Mackintosh (Inside Men, The Jury II, Luther), Russell Tovey (Little Dorrit, Being Human, Him & Her), Indira Varma (Rome, Luther, Human Target), David Bamber (Rome, Collision), Amber Rose Revah (The Bible), Denise Gough (Titanic : Blood and Steel) et Victoria Hamilton (The Time of your Life, Lark Rise to Candleford). A noter que, après avoir bien sur jouer l'ambiguïté dans A Mother's Son, le jeune Alex Arnold (Skins) retrouve ici un rôle guère éloigné. Quant à Melissa Young, elle est interprétée par Jessica Gunning (White Heat, Law & Order : UK).

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Bilan : Tout en réunissant les ingrédients classiques d'un solide crime drama, l'enquête de What remains agit en réalité comme un révélateur permettant d'évoquer la communauté humaine qui vit dans la grande bâtisse mise en scène. Derrière son intrigue criminelle, c'est surtout une fiction qui interpelle par la manière dont elle traite ce thème central qu'est la solitude. Elle rappelle combien on peut être isolé en dépit de la promiscuité urbaine, tout en soulignant également la hantise, existant en chacun, que représente cette crainte d'être seul. Cette peur conduit à faire bien des compromis derrière des portes closes qui préservent secrets et non-dits, permettant de s'isoler et isolant l'autre. Laissant ainsi le téléspectateur songeur, la mini-série dépasse la seule fiction policière et retient l'attention du début à la fin. A découvrir.


NOTE : 7,5/10


La bande-annonce de la série :

16/09/2013

(Pilote UK) Peaky Blinders : un gangster drama à Birmingham dans l'après Première Guerre Mondiale


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Il y a des signes qui ne trompent pas : les programmes du sériephile se re-remplissent après le calme estival relatif, les nouveautés affluent de toutes parts... Pas de doute, c'est la rentrée ! Une des séries que j'attendais le plus en ce mois de septembre était certainement Peaky Blinders. Elle commençait ce jeudi 12 septembre 2013 sur BBC2. Et elle a signé des débuts très solides côtés audiences, puisque son pilote a rassemblé 2,4 millions de téléspectateurs.

Créé par Steven Knight, il s'agit d'un period/gangster drama promettant une immersion mouvementée dans l'Angleterre de l'après Première Guerre Mondiale. On retiendra pour l'anecdote que, par le hasard des programmations, BBC2 aura lancé cette nouvelle série le lendemain de sa diffusion de The Wipers Times. Après avoir fait vivre à ses téléspectateurs la Grande Guerre par l'intermédiaire d'un journal de tranchées, la chaîne s'est donc intéressée à ceux qui sont revenus du front, et plus particulièrement à un gang sévissant à Birmingham. Logiquement, en raison de son sujet et de la période traitée, Peaky Blinders a été beaucoup comparée, dans les médias d'outre-Manche, à Broadwalk Empire, la série de HBO dont la saison 4 a justement démarré dimanche dernier aux États-Unis. Elle propose en tout cas un premier épisode convaincant et prometteur.

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L'histoire débute en 1919, dans les quartiers populaires de Birmingham. La guerre s'est finie récemment, et les soldats démobilisés rentrent du front, reprenant - ou du moins, tentant de reprendre leurs activités d'avant-guerre. Ils reviennent pour beaucoup profondément marqués par ce qu'ils ont vécu, en plus de s'être endurcis. Outre la situation en Irlande, la pauvreté accroît les tensions politiques et sociales en Angleterre. A Birmingham, c'est l'agitation des communistes, mobilisant les ouvriers, qui inquiète les autorités. Dans le même temps, la criminalité prospère, des jeux d'argent aux commerces en tous genres. C'est dans ce contexte que le récit va s'intéresser à un des gangs les plus influents de la ville.

Les Peaky Blinders sont dirigés par la famille Shelby, dont chaque membre est mis à contribution pour faire prospérer les affaires criminelles, lesquelles vont des paris hippiques au racket des commerçants, en passant par des vols divers. Si Arthur est l'aîné, celui qui semble réellement en charge et prendre les décisions est le plus jeune, mais aussi le plus violent, Tommy. Ce dernier n'est pas revenu inchangé de la Grande Guerre. C'est justement une de ses opérations qui attire l'attention des plus hautes autorités de l’État : par erreur, ses hommes dérobent toute une cargaison d'armes. Winston Churchill, craignant que les communistes ou l'IRA ne soit derrière ce vol, mobilise alors une branche spéciale de la police. Elle est conduite par le C.I. Chester Campbell, lequel a l'expérience de l'Irlande. Pour accomplir sa mission, le policier est prêt à nettoyer la ville par tous les moyens... Les affrontements se préparent.

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La première réussite du pilote de Peaky Blinders est l'atmosphère qui s'en dégage. La série force certes les traits, ne faisant pas toujours dans la subtilité, mais l'immersion du téléspectateur dans ce cadre explosif n'en est pas moins assurée avec brio. Empruntant notamment les codes du western, l'épisode dresse un portrait sans fard des quartiers pauvres de Birmingham, plongés dans une misère où la décadence et l'absence de loi prédominent. Les soldats revenus du front tentent d'y reprendre une vie interrompue, mais pour la plupart, il n'y a guère d'espoir en un avenir meilleur. La ville est parcourue de tensions contradictoires, agitée par des revendications politiques et une criminalité omniprésente. Elle échappe au contrôle d'autorités qui n'ont pour représentantes que des forces de police démissionnaires et corrompues. L'arrivée de Campbell pour rétablir l'ordre va être le signal du début des confrontations. Ces dernières promettent d'être létales entre différents acteurs qui protègent et suivent leurs propres agendas. La fonction de ce pilote est avant tout introductive, cependant il sait jouer sur la fibre du gangster drama d'action, loin de toute reconstitution historique figée. Les éclats de violence, comme la mise en scène de tensions sourdes durant certaines scènes, sont bien gérées, et les quelques twists, à défaut de surprendre, fonctionnent au sein d'un récit conduit sans temps mort.

Tout en prenant le pouls de la ville de Birmingham, Peaky Blinders ne néglige pas pour autant ses personnages. Celui qui se démarque le plus parmi eux est logiquement Tommy Shelby. Plein d'un aplomb inquiétant, voire provocateur, il conduit ses affaires avec une détermination implacable, n'hésitant pas à prendre des risques, mais aussi à aller à l'affrontement. Pour comprendre cette froideur, il faut garder à l'esprit que la guerre est passée par là. Ce sont ses décisions qui précipitent la volonté de reprise en main de la ville par les autorités. Après avoir envisagé un temps de rendre les armes dérobées, l'ouverture des hostilités par Campbell le motive à aller au bras de fer pour monnayer plus chèrement ce à quoi l’État tient tant. Le policier n'est pas allé au front durant la guerre, comment, se dit Tommy, pourrait-il plier face à un tel adversaire ? De manière générale, le pilote introduit divers protagonistes qui, même si l'écriture cède à quelques raccourcis de caractérisation, intriguent et laissent entrevoir du potentiel. Ce sont des personnages avec leurs ambivalences et une large part d'ombre. A ce stade, ils sont autant de promesses d'oppositions d'envergure, de trahisons et d'alliances de circonstances.

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Sur la forme, Peaky Blinders est un period drama stylé. Si elle verse parfois dans un réalisme dur, la réalisation privilégie une atmosphère très travaillée essayant de créer une ambiance un peu à part, presque surréaliste par moment à l'image de la première scène de "bénédiction" du cheval de course. Si certains passages peuvent sonner un peu forcés, le plus souvent, la mise en scène fonctionne. Une des plus belles réussites du pilote est le plan-séquence introductif qui voit Tommy parcourir la ville à cheval, au son de la chanson Red Right Hand (cf. en bonus la deuxième vidéo). Les anachronismes au niveau de la bande-son sont volontaires, mais ce parti pris n'est pas toujours convaincant : plusieurs morceaux de rock-métal sont franchement dispensables. Il n'en reste pas moins que Peaky Blinders propose une reconstitution historique qui, si elle sonne parfois un peu artificielle, pose efficacement le décor et apporte une certaine fraîcheur au genre investi.

Enfin, le dernier argument clairement en faveur de la série - et non des moindres - est son casting. Dans le rôle principal de Tommy Shelby, Cillian Murphy (The way we live now) est impressionnant : il apporte à l'écran une présence aussi intense que magnétique, interprétant magistralement cet individu complexe et impitoyable façonné par la guerre. Face à lui, c'est Sam Neill (The Tudors, Alcatraz, Harry) qui joue Chester Campbell, le policier à qui l'on a confié la remise en ordre de Birmingham. L'affrontement entre les deux hommes promet beaucoup. Si l'univers de Peaky Blinders est très masculin, il n'en oublie cependant pas les femmes, en introduisant deux figures avec un intéressant potentiel. D'une part, jouée par Helen McCrory (The Jury, Charles II : The Power and the Passion), on retrouve la matriarche de la famille Shelby qui a géré les affaires pendant que les hommes étaient au front. D'autre part, le pilote voit l'arrivée d'une nouvelle venue en ville, incarnée par Annabelle Wallis (The Tudors) : si elle obtient un travail dans un bar fréquenté par les hommes du gang, elle est en réalité une envoyée de Campbell. Quant à Iddo Goldberg (Secret Diary of a call girl), il interprète un des leaders communistes qui a servi avec Tommy au front. Les Shelby ne l'effraient pas, puisqu'il fréquente également en secret la jeune Ada Shelby, jouée par Sophie Rundle (The Bletchley Circle, Shetland). Quant à Paul Anderson (The Promise, Top Boy), il incarne l'aîné Shelby, Arthur. Enfin, notez la présence d'Andy Nyman (Dead Set, Campus) en Winston Churchill.

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Bilan : Se réappropriant un registre de gangster/period drama ambitieux, Peaky Blinders signe un premier épisode d'introduction prometteur. La série plonge de manière convaincante le téléspectateur dans une Birmingham d'après-guerre, reconstituée de façon soignée, que l’État ne contrôle plus vraiment. Il faut souligner que ce pilote est surtout tourné vers le futur, posant les bases des luttes à venir entre des protagonistes riches en ambiguïtés. Les partis pris esthétiques construisent une ambiance à part, et contribuent à l'immersion. La série devra cependant prendre garde à son inclination pour les effets de style : attention à ne pas privilégier à l'excès les artifices au détriment du fond. Reste que, à ce stade du pilote, Peaky Blinders laisse entrevoir un intéressant potentiel. Tous les ingrédients sont désormais rassemblés. A suivre !


NOTE : 7,5/10


La bande-annonce de la série :

Nick Cave and the Bad Seeds - Red Right Hand :

13/09/2013

(UK) The Wipers Times : un journal satirique tenu sur le front durant la Grande Guerre

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La Première Guerre Mondiale est un sujet qui a été fréquemment traité dans les fictions : ces dernières années, de Downton Abbey à Parade's End, en passant par The Village et Birdsong, les period dramas l'évoquant n'ont pas manqué. La commémoration qui s'annonce en 2014 pour son centenaire promet également d'apporter son lot de productions y étant consacrées. Cependant certaines fictions parviennent encore à se réapproprier ce thème avec une approche originale, qui mérite pour cela toute l'attention du téléspectateur.

C'est le cas du savoureux téléfilm qui a été diffusé ce mercredi 11 septembre 2013 sur BBC2, en Angleterre. D'une durée de 90 minutes, The Wipers Times a été écrit par Ian Hislop et Nick Newman. Il s'inspire d'une histoire vraie, puisqu'il revient sur un journal de tranchées satirique qui fut tenu par des soldats anglais postés sur la ligne de front durant la Première Guerre Mondiale. Assez naturellement, le téléspectateur songe forcément un instant à la saison 4 de Blackadder qui a durablement marqué le petit écran britannique. Mais The Wipers Times a son identité, et une tonalité qui lui est propre. Une chose est sûre : ce téléfilm est une vraie réussite.

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The Wipers Times débute en 1916 dans une ville d'Ypres en train d'être réduite en ruines par les obus qui la frappent. L'unité du capitaine Fred Roberts découvre dans un des bâtiments encore debout une presse typographique en état de marche. Un de ses subordonnés ayant une formation lui permettant de manier une telle machine, Roberts, avec l'assistance de son lieutenant Jack Pearson, a une idée : créer un journal satirique qui romprait l'ennui dans lequel lui et ses hommes sont plongés, tout en aidant à maintenir le moral des troupes. Ils le nomment "The Wipers Times", Wipers étant la façon dont les soldats anglais prononcent "Ypres".

Avec ses brèves ironiques voire sarcastiques, ses plaisanteries plus ou moins allusives qui n'épargnent guère la hiérarchie, le journal ne fait évidemment pas l'unanimité parmi les officiers supérieurs. Mais il rencontre un franc succès auprès des troupes. Roberts bénéficie en plus de la bienveillance du général en charge de leur division. De 1916 à 1918, les publications se poursuivent, en dépit des difficultés matérielles et des aléas du front. Accompagnant la division jusque dans la Somme - le titre du journal changeant au gré des déplacements des troupes -, les numéros ouvrent aussi leurs colonnes aux soldats qui, avec une plume parfois maladroite mais toujours sincère, éprouvent le besoin de retranscrire les horreurs de la guerre.

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Dès ses premières scènes, c'est par sa tonalité que The Wipers Times séduit et se démarque. Bénéficiant d'une écriture fine et vive, la fiction introduit une savoureuse dynamique au sein de cette unité militaire qui s'improvise rédaction publiante. Les dialogues sont parfaitement ciselés. Les répliques s'enchaînent, démontrant une réjouissante gestion de l'ironie, ponctuée de pointes de sarcasme, dosée comme il faut. En plus de relater le quotidien de ces soldats-journalistes, c'est également au sein de l'hebdomadaire que la fiction immerge le téléspectateur. Non seulement elle nous fait assister à la naissance de certaines idées, mais elle va même plus loin en mettant en scène, au cours de brefs sketchs, des passages humoristiques directement issus des articles. C'est une ironie noire qui ressort, parfois féroce, notamment lors de la première parenthèse qui ouvre le journal, au cours de laquelle un soldat se fait diagnostiquer un mal dangereux : l'optimisme. Imaginez, ce brave homme pense que la guerre se finira vraiment dans les 12 prochains mois et que l'état-major est compétent pour remporter la victoire... Le médecin lui prescrit un remède efficace contre cette terrible maladie : il lui rédige son ordre de mission pour être envoyé au front.

The Wipers Times a des scènes franchement drôles. Cependant l'humour ne masque pas la réalité de la guerre. Derrière une vision critique et désabusée, se perçoit quelque chose de plus poignant. Le journal est le moyen pour ces hommes, et en premier lieu pour Roberts, de se raccrocher à ce qu'ils sont, à ce qu'ils étaient avant les évènements. Face à l'enlisement de la situation, face à la vanité de certaines offensives pourtant si mortelles (la bataille de la Somme), ils répondent par leur entêtement à créer encore et toujours des blagues, à persister dans la publication de l'hebdomadaire. Comme Roberts l'explique après la guerre à un journaliste avec lequel il a un entretien, ce journal reflète sa guerre, sa façon à lui de ne pas se laisser emporter par les horreurs dont il est témoin. Car tout en pointant inlassablement les absurdités du quotidien des soldats, on retrouve aussi au fil des numéros les épreuves traversées, mesurant tout ce qui se brise chez un soldat dans ces tranchées. The Wipers Times est une fiction nuancée, dotée d'un souci d'authenticité bien réel. Partageant avec le téléspectateur cet humour d'époque qui savait dérider les troupes, elle n'en laisse pas moins transparaître l'étendue de la tragédie humaine qui se déroule sur ce front.

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Sur la forme, The Wipers Times privilégie le huis clos, s'appuyant sur la qualité de son fond et de ses dialogues. La reconstitution historique de la vie des tranchées est minimale, se limitant principalement à quelques lieux stratégiques où se déroulent la plupart des scènes (le QG de l'unité, quelques tranchées autour). Il y a cependant deux-trois passages de plus grande ampleur (dans la Somme notamment). La mise en scène tire le meilleur parti de cette approche, y compris avec de petites parenthèses en noir et blanc qui reprennent des articles du journal : le téléspectateur peut ainsi pleinement apprécier le contenu de cette publication.

Enfin, The Wipers Times peut s'appuyer sur un très solide casting. La dynamique qui s'installe entre les acteurs principaux est excellente. Ben Chaplin (World Without End, Dates) interprète un capitaine Roberts à l'esprit vif, au mot ironique facile, qui tente de préserver son état d'esprit, en dépit de la guerre et des épreuves qu'il traverse. Ses échanges avec un Julian Rhind-Tutt (Green Wing, The Hour) tout aussi impeccable sont savoureux. Steve Oram (Heading Out) ou encore Michael Palin (Monty Python), en général amusé, rejoignent ce même état d'esprit, tandis que Ben Daniels (The State Within, Law & Order : UK, House of Cards US), à l'opposé, investit le registre de l'officier jugeant le journal trop irrévérencieux à son goût pour le maintien de l'ordre au sein des troupes.

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Bilan : Dotée d'un sujet très intéressant et original, la publication d'un journal satirique sur le front durant la Première Guerre Mondiale, The Wipers Times est une fiction finement écrite, versant dans une tonalité chargée d'ironie noire. Sachant très bien manier un humour authentique (et même historique), ce téléfilm se révèle à la fois drôle, mais aussi fort et poignant. Car, en filigrane, se perçoit non seulement la critique de la guerre et de sa gestion, mais aussi la façon dont les tragédies et les horreurs dont ils sont témoins affectent les soldats. The Wipers Times est en plus un bel hommage rappelant à la mémoire collective le souvenir de ce journal de tranchées dont les responsables furent très vite oubliés une fois l'Armistice signée, et ne poursuivirent pas cette carrière journalistique improvisée. Une jolie réussite du petit écran, à découvrir !


NOTE : 8/10


Une bande-annonce du téléfilm :

Un extrait - "Optimism" :