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06/03/2010

(Mini-série UK) House of Cards : chef d'oeuvre de politique-fiction machiavélique, entre Shakespeare et Profit



"You might very well think that ; I couldn't possibly comment."

(Francis Urquhart)

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Le savoir-faire britannique pour mettre en scène les coulisses du pouvoir n'est plus à prouver. Parmi les diverses fictions nées de cette tradition, House of Cards occupe une place de choix, incontournable, dans l'Histoire des productions anglaises. Originellement mini-série de 4 épisodes, qui devint ensuite une trilogie, elle fut diffusée de 1990 à 1995. Sa première partie clôture l'ère Thatchérienne de la plus symbolique des manières. Les amateurs d'anecdotes retiendront en effet que la diffusion du premier épisode anticipa le retrait de la Dame de fer, ayant fictivement refermé cette page de la vie politique anglaise seulement quelques jours avant que cet évènement n'ait lieu dans la réalité. Quand la fiction préfigure les faits réels...

Adaptée d'un thriller de Michael Dobbs, un auteur qui a touché de près aux sphères dirigeantes dépeintes dans son roman, House of Cards (1990) optera pour une conclusion différente du livre d'origine, lui permettant de bénéficier d'une suite. La seconde mini-série, construite sur le même format, s'intitule To Play the King (1993). Enfin, elle sera clôturée par une troisième partie The Final Cut (1995).

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Dans ce premier volet, House of Cards nous offre une plongée dans l'envers du décor politique, en nous immergeant dans une course au pouvoir, marquée par la concurrence exacerbée et traître que se livrent les prétendants au poste suprême de Premier Ministre. Elle s'ouvre en effet sur la mise à l'écart de Margaret Thatcher, se proposant donc de traiter la vacance de poste qui en résulte. Chaque étoile montante ou vieux briscards du Parti Conservateur lorgne, avec plus ou moins de subtilité, d'insistance et de machiavélisme, sur cette place si coinvoitée. Au milieu de ce champ de bataille, la caméra s'attache à relater l'histoire en suivant la perspective de Francis Urquhart, qui est alors le Chief Whip respecté du parti au Parlement (le "chef du groupe parlementaire" dirait-on en France). Politicien déjà aguéri, aux ambitions initialement simplement ministérielles, son absence de promotion, en dépit de promesses verbales appuyées, va le conduire à envisager concrètement de briguer le poste suprême. Manipulateur surdoué, avançant ses pions un à un, caché dans l'ombre, il va mettre en place une partie d'échecs dont il est le seul connaître le cadre réel, afin de créer les circonstances favorables qui permettront son accession à la place si convoitée de Premier Ministre.

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House of Cards est donc le récit d'une conquête du pouvoir. La mini-série dépeint, de façon désillusionnée, l'envers d'une démocratie. Elle détaille avec une minutie d'orfèvre les rouages et mécanismes qui sont à l'oeuvre dans les coulisses. Elle s'intéresse à tous les aspects, tant les relations entre les différents prétendants que le poids du quatième pouvoir que constitue la presse. C'est un jeu constant d'instrumentalisation dans lequel il convient de trouver le dosage adéquat entre illusions, maintien des apparences et rapports de force imposés où tous les coups sont alors permis. Mais plus que la description si prenante de ce jeu de pouvoirs fatal, House of Cards s'impose par le biais de son personnage principal, Francis Urquhart, génialement interprété par un magistral Ian Richardson, qui apporte au récit une tonalité vraiment à part.

En effet, cette fiction se démarque de toute autre par son cynisme démesuré. Elle n'est rien moins que la mise en scène, glacée, par moment étrangement distanciée, mais également très jubilatoire, d'un machiavélisme poussé à l'extrême. House of Cards raconte la conquête du pouvoir d'un être presque déshumanisé, prêt à tout pour parvenir à ses fins. Cette noirceur accentue et nourrit la fascination presque malsaine que le téléspectateur développe rapidement à l'égard de Francis Urquhart. Le style narratif choisi y contribue également, car ce personnage n'hésite pas, dans certaines scènes, à briser les codes classiques de la fiction pour se tourner vers la caméra, en s'adressant directement au téléspectateur. Il lui confie ses pensées et impressions avec une assurance désarmante. Le ton qu'il emploie, tour à tour secret, étrangement malicieux, faussement moqueur ou employant un sérieux clinique, conduit à une prise de distance assez intrigante.

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Pour bien situer House of Cards, évoquons des références qui parleront à tous. Il y a incontestablement du Jim Profit en Francis Urquhart. En tant que téléphage qui continue d'apprendre beaucoup sur ma passion en découvrant de petits bijoux encore inconnus, j'ai vraiment été frappée par la parenté, au moins spirituelle, qui existe entre ces deux anti-héros qui ont, chacun dans leur pays - et, finalement, en Angleterre, avec plusieurs années d'avance sur les Etats-Unis (Profit ayant eu une brève existence sur la Fox en 1996) -, consacré une évolution dans l'approche narrative des productions destinées au petit écran et amorcé un tournant important dans la façon dont on conçoit le personnage principal.

Ces séries ont donc constitué un tournant, certes. Mais, dans House of Cards, il y a aussi la transposition dans un décor moderne de grands classiques immuables, tant il est aisé de retrouver, dans cette tragique mise en scène d'une course au pouvoir létale, des rhétoriques aux accents très Shakespeariens : il y a du MacBeth et du Richard III dans House of Cards. Les parallèles s'opèrent en effet naturellement dans l'esprit du téléspectateur, pas seulement parce que le rôle principal est incarné par Ian Richardson.

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Bilan : Ce chef-d'oeuvre de la télévision britannique dresse un portrait désillusionné de l'envers d'une démocratie. Adoptant un ton d'une noirceur et d'un cynisme étonnants qui sonne très moderne, cette mini-série, par l'intermédiaire de son personnage principal atypique, parvient à exercer une forme de fascination sur un téléspectateur dont l'intérêt demeure captivé tout au long de cette fiction.
Ces jeux de pouvoirs à la tonalité shakespearienne, capitalisant pleinement sur le savoir-faire britannique de la mise en scène politique, sont à découvrir avec curiosité et sans arrière-pensée.

A noter : L'édition DVD de l'intégrale de la trilogie, disponible en Angleterre, comporte des sous-titres anglais.


NOTE : 9,5/10


Introduction : les premières minutes de House of Cards :

03/03/2010

(UK) Being Human : series 2, episode 8 (Finale)

Being Human revient s'embourber quelque peu dans ses travers classiques, avec cet épisode de clôture d'une saison qui aura pourtant été, incontestablement, plus solide et prenante que la première. Elle aura apporté une consistance aux personnages, prenant le temps de les développer et de leur faire gagner en complexité. Les storylines auront été diversement maîtrisées, mais dans l'ensemble intéressantes. Ne restait qu'à gérer le final, avec l'exposition du fil rouge qui aura tenu tout au long de la saison. Cependant, ce season finale, assez brouillon, n'aura pas tenu toutes ses promesses.

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Annie et George se sont désormais intallés, aux côtés de Nina, dans les locaux de l'organisation religieuse. Ils attendent patiemment la pleine lune, pour poursuivre les expérimentations dans le caisson d'isolation. Or, si George et Nina espèrent une guérison, les scientifiques ont, pour leur part, déjà commandé les sacs mortuaires où seront rangés leurs cadavres après la nuit fatale. L'épisode prend le temps, dans sa première partie, d'explorer un peu plus la relation entre ces deux-là, que la saison avait laissée quelque peu en hiatus, entre les peurs de la jeune femme et les lubies familiales de George. J'aime beaucoup la dynamique qui s'installe naturellement au sein de ce couple, complémentaires en bien des points, mais aussi très différents. Leurs rapports entre eux, mais aussi face à leur condition de loup-garou, permettent des échanges qui sonnent juste et que les scénaristes semblent bien maîtriser. La façon dont ils expriment leurs hésitations parait toujours très authentique, ce qui leur confère une touche profondément humaine qui est un des éléments le plus réussi de cet épisode.

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Pourtant, l'épisode va peu à peu basculer, d'un récit quotidien quasi inoffensif à un ersatz de film d'horreur non identifié. En effet, les scénaristes s'emploient à recréer une ambiance d'épouvante, en utilisant des ingrédients très classiques pour marquer l'arrivée de Mitchell dans le bâtiment. Les vampires ne se reflètent pas dans les caméras de sécurité, ce qui nous offre des portes s'ouvrant toutes seules. Complètement hors de contrôle, le désir de vengeance de Mitchell nous procure une série de scènes assez gores, marquées par un recours important à une bonne dose d'hémoglobine, alors qu'il tue un à un les membres de l'organisation secrète. Le tout se passe dans un décor de faux classique d'horreur : au sein d'un vieil immeuble, l'électricité qui fonctionne par intermittence fait clignoter les lumières, plongeant pendant quelques secondes les lieux dans l'obscurité. Cette atmosphère inspirée de scènes d'épouvante apparaît finalement comme une sorte d'hommage des scénaristes, à un genre auquel ils ne prétendent pas, mais qui confère un certain piquant à ces scènes. Being Human n'est pas une série d'horreur, mais, comme elle l'a déjà démontré, elle prend beaucoup de plaisir à emprunter des références à tous les genres très divers du fantastique, même si cette exploitation ne consacre jamais totalement un parti pris et s'assimile parfois à un cahier des charges à la mise en scène pas toujours très naturelle.'

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L'épisode va fonctionner en deux conclusions successives. La première correspond au drame qui se déroule au QG de l'organisation religieuse. L'arrivée de Mitchell précipite et bouleverse les plans, mais tout le monde ne pourra pas être sauvé. Si George et Nina, forts du lien qu'ils ont renoué entre eux en se côtoyant quelques jours, font face et, comprenant que quelque chose cloche, parviennent à échapper à des geôliers paniqués par les massacres causés par Mitchell, ce n'est pas le cas d'Annie. L'ex-prêtre enlève le masque et se transforme pour l'occasion en caricature de méchant fanatique, renvoyant Annie, par la force, dans l'au-delà, au plus grand désespoir de ses amis.

Si certains moments sont intenses émotionnellement, les problèmes de cohésion d'ensemble de ces diverses scènes entravent quelque peu leur impact. George, se refusant d'abandonner Mitchell, va intervenir pour l'empêcher de tuer l'ex-prêtre. Il est étrange de constater que, au final, la vengeance du vampire n'aura finalement fait que des victimes collatérales  : s'il a beaucoup tué, au moment d'exécuter les deux figures réellement responsables de l'explosion, Lucy et l'ex-prêtre, il aura à chaque fois flanché. C'est typiquement ce problème de versatilité qui affaiblit un peu la cohérence d'ensemble, comme l'illustre la conclusion véritable de l'épisode. 

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En effet, alors même que les deux leaders extrêmistes avaient survécu au raid du vampire à leur QG, c'est trois semaines plus tard qu'ils vont finalement apporter une conclusion définitive à leur existence, d'une façon très artificielle. George, Nina et Mitchell se sont réfugiés à la campagne, dans un lieu un peu isolé, et ont repris une routine difficile. Nina se considère responsable de ce qui est arrivé à Annie, George ne s'en remet pas et Mitchell ressasse ses actions, chacun semblant s'inscrire à porte-à-faux par rapport aux deux autres. Or, rompant ce fragile équilibre, Lucy débarque un jour, cherchant à comprendre, à atteindre un pardon. Son attitude et le traitement de ses rapports avec Mitchell m'ont laissé profondément perplexe. Après son discours passionné sur le caractère monstrueux des vampires et des loups-garous, sur leur non-humanité, lors de sa confrontation avec Mitchell au QG, la voilà qui semble avoir considérablement évolué, en raison de la supposée culpabilité d'avoir provoqué la mort de quatre loups-garous. Le plus étrange étant sans doute que Mitchell soit presque prêt à lui offrir une seconde chance, ou du moins, accepte qu'elle dorme chez eux pour une nuit. En réalité, cette évolution brutale de cette relation n'est qu'un prétexte construit à la va-vite par les scénaristes pour recréer un semblant d'impact émotionnel au cours de la vraie scène de fin de cette storyline. Le retour de l'ex-prêtre, au milieu de la nuit, et la confrontation que cela engendre, conduit à une seule mort : celle de Lucy. C'est très artificiel, un brin bâclé, et le téléspectateur ne sait trop quoi en penser. Cela donne aussi l'impression que les scénaristes souhaitaient véritablement clôturer les comptes au sens propre, refusant de laisser le moindre personnage en suspens. Le fait que tout cela soit décalé de trois semaines avec le drame du QG fait perdre considérablement, en force et en crédibilité, à ce dénouement.

Peut-être était-ce une volonté de parvenir à introduire les fils directeurs de la troisième saison. Annie, désormais dans l'au-delà, revient  un bref instant pour entraîner avec elle l'ex-prêtre, à travers la porte ouverte pour Lucy... Les scénaristes distillent donc un mince espoir : la possibilité que la fantôme revienne, puisqu'elle existe toujours en tant qu'individualité, dans ce qui paraît être une bureaucratie mortuaire infernale. Les liens entre les trois ex-colocataires auront encore une fois prouvé leur intensité, pas toujours rationnelle mais toujours très profondément ancrée. En parallèle, Daisy -qui avait étrangement disparu dans cet épisode- et une autre vampire survivante réalisent un rituel assez étrange qui aboutit à une résurrection un peu tirée par les cheveux, mais qui marque le retour d'un personnage emblématique de la série : Herrick.

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Bilan : A partir d'un scénario très (trop?) dense, ce final aura offert un épisode assez peu maîtrisé, survolant les thématiques sur l'humanité, la vengeance et autres classiques, tout en démontrant une versatilité dans l'écriture parfois un peu naïve ou maladroite, dont le traitement quelque peu schizophrénique de Lucy, ainsi que sa conclusion, est l'exemple le plus frappant. L'épisode contient de nombreux éléments dispensables (tel l'étrange attrait de l'ex-prêtre pour Lucy, vaguement introduit en une scène suggestive, puis envoyé aux oubliettes), ce qui donne l'impression qu'il part quelque peu dans tous les sens. Les scénaristes ont peut-être pêché en voulant trop en faire ; ce qui produit finalement une explosion finale quelque peu ratée, car trop forcée.

Being Human reste pourtant pragmatique, adressant un signe à ses téléspectateurs, en posant d'ores et déjà les grandes problématiques de la saison 3, avec la quête d'Annie d'une part, la gestion du "retour" d'Herrick de l'autre, le tout dans un environnement géographique désormais plus rural.


NOTE : 6,5/10


Bilan global de la saison :

En dépit d'une conclusion poussive et assez maladroite, il ne faut pas remettre en cause un constat évident de cette seconde saison : elle aura incontestablement été mieux maîtrisée et plus aboutie que la précédente. Bénéficiant d'épisodes plus équilibrés, débarassés dans l'ensemble des temps morts et ruptures de rythme qui avaient handicapé la première saison, cette seconde fut par bien des côtés peut-être plus ambitieuse, capitalisant pleinement sur l'univers créé, explorant ses limites ainsi que celles des personnages. L'écriture aura conservé sa naïveté parfois quelque peu maladroite, mais ce fut globalement plaisant à suivre ; et le seul réel regret réside dans la façon dont la storyline sur l'organisation religieuse aura connu son dénouement, les deux derniers épisodes auront été moins assurés, semblant privilégier des effets de style à une réelle cohérence scénaristique. Un manque de rigueur quelque peu dommageable.


NOTE : 7,5/10


Voilà donc achevée la deuxième saison de la série. Je serais, sans hésitation, au rendez-vous pour la prochaine.

24/02/2010

(UK) Being Human : series 2, episode 7

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Cet avant-dernier épisode de la saison fait basculer nos héros dans une spirale infernale, où tout échappe progressivement à leur contrôle. Il marque un point de non-retour pour certains, mais il scelle aussi la fin d'une ère : cette époque où notre trio pouvait cohabiter et s'auto-analyser derrière les murs d'une maison très ordinaire dans un quartier résidentiel anonyme. Quoiqu'il se passe dans le final de dimanche, les choses ne pourront plus jamais être comme avant. C'est une des certitudes posées par ce septième épisode qui, même s'il bénéficie d'une écriture parfois un peu maladroite, souffrant d'un manque de communication un peu artificiel entre les colocataires qui devient, à terme, gênante, contient une série de scènes particulièrement marquantes. Elles entraînent une intéressante redistribution des cartes.

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L'épisode s'ouvre, comme c'est devenu la tradition, sur un flashback, une forme d'hommage à Ivan, en nous présentant le jour de sa rencontre avec Daisy, en plein bombardement au cours de la Seconde Guerre Mondiale. Une Daisy très affectée par le décès de son amant, mais qui demeure particulièrement pragmatique et réfléchie. Elle pointe immédiatement le caractère amateur de ces explosions, écartant la police des responsables possibles de la tragédie des pompes funèbres, alors que Mitchell les désigne instinctivement comme les suspects n°1.

S'entraînant l'un l'autre dans un tourbillon de vengeance autodestructeur, les choses vont peu à peu partir hors de contrôle pour les deux vampires survivants. Leur propre enquête pour découvrir l'identité des poseurs de bombes les mène sur un chemin dangereux, tandis que les dernières illusions d'humanité de Mitchell se fissurent, de façon presque inéluctable. Cependant, plus que le meurtre sanguinolent du coroner, c'est le massacre du train qui frappe les esprits. Jusqu'à présent, si le téléspectateur n'avait jamais occulté la dangerosité représentée par Mitchell, il n'avait assisté qu'à ce qui était présenté comme des "re-chutes", tout de suite suivies de suffisamment d'introspection et de torture interne pour que l'image du personnage lui-même n'en pâtisse pas. Le côté sombre de Mitchell était là, mais plus suggéré et implicite que véritablement exposé au grand jour. Or, la scène gore dans le wagon jonché de cadavres opère une rupture drastique avec ce schéma. Comment, désormais, accepter les doutes du vampire, la manifestation d'une pseudo conscience, alors qu'il peut s'adonner à un tel acte de représailles, sans sourciller, sur des personnes complètement étrangères et innocentes ? Comment les scénaristes pourront-ils, à l'avenir, reparler de pardon et de rédemption après nous avoir montré un tel résultat ? Nous avons dépassé la thématique de l'addiction au sang, même si, à l'évidence, elle joue également, tant Mitchell apparaît dans un état second dans les dernières scènes de l'épisode. En tout cas, le personnage ne pourra pas rester inaffecté par tout cela, si jamais il survit au season finale. Cela promet beaucoup !

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Si la descente aux enfers se poursuit pour chacun, atteignant des extrêmités encore jamais approchées, l'intensité dramatique de ces moments souffre du caractère trop indépendant de chacune des storylines. C'est un aspect qui s'est peu à peu mis en place au fil de la saison, Mitchell évoquant très peu les affaires vampiriques avec ses colocataires, mais, dans cet épisode, le déséquilibre devient particulièrement criant et préjudiciable. En effet, alors que tout s'effondre autour de lui, à aucun moment Mitchell ne parle à ses colocataires, qu'il croise à peine, de la tragédie qui vient de se produire. Pas plus que ces derniers ne font le rapprochement en entendant la nouvelle de l'explosion aux informations télévisées...

Cela donne l'impression, assez désagréable, d'avoir plusieurs fils, évoluant en parallèle, que les scénaristes s'efforcent artificiellement de maintenir séparés, pour ménager le suspense et les révélations pour le final. Outre la maladresse de cet effet narratif peu convaincant, cela brise également un peu la dynamique de groupe qui fait la spécificité et l'originalité de Being Human : ces trois colocataires et les liens d'amitié qui les unissent correspondent à l'identité première de la série. Or, dans cet épisode, nous suivons deux storylines strictement séparées, cherchant plus à s'éviter qu'à se confier. Cela sonne faux et assez forcé. J'espère que les scénaristes maîtriseront mieux les confrontations finales de dimanche prochain.

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En parallèle, George voit ses illusions tomber les unes après les autres dans la poursuite de son rêve de fonder une famille. Aussi normal qu'il essaye de paraître, sa condition se met au travers de ses rêves, bouleversant cette image de perfection qu'il aimerait entretenir. La réunion de parents d'élèves, le jour de la pleine lune, est une coïncidente-prétexte un peu facile, peut-être, mais elle se révèle être d'une symbolique cruelle parfaitement bien mise en scène pour George, où les apparences s'effritent et le principe de réalité le rattrape de la plus cruelle des façons, devant tout le par-terre social qu'il convenait de séduire a priori... pour espérer atteindre cette vie de famille à laquelle il aspirait tant.

Tout est allé trop vite. Le personnage prend brutalement conscience de l'inaccessibilité de ses illusions. La scène où l'adolescente hurle en le voyant est particulièrement révélatrice : elle a toujours senti qu'il y avait quelque chose de caché en George, ses allusions à la nature de ce dernier lorsqu'elle évoquait ses cauchemars dans l'épisode précédent faisaient un peu penser à une sorte de sixième sens. Désormais, elle paraît le voir tel qu'il est, ou du moins, instinctivement, elle ressent une peur inexplicable qui referme, pour George, la dernière porte à ce petit coin de tranquillité familiale dont il rêvait. Logiquement, c'est vers Nina et la proposition étrange qu'elle lui fait qu'il va se tourner...

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Car, en effet, avec la nouvelle pleine lune, l'épisode marque également le retour de Nina, en compagnie de l'ex-prêtre en charge de l'organisation secrète. Elle vient parler à George de ce projet de guérison.. L'incrédulité et la méfiance instinctives de George vont finalement peu à peu céder le pas à la curiosité, au vu des évènements qui se précipitent dans sa vie. Et si cette possibilité de se débarasser du loup qui sommeille en lui existait, malgré tout, comment ne pas tenter sa chance ?

Pourtant, ce qui frappe le plus dans l'arrivée de l'ex-prêtre chez nos colocataires, comme dans l'ensemble de la mise en scène de l'organisation désormais, c'est le parfum d'amateurisme qui les entoure. Certes, ils sont plus que déterminés. Ils croient fermement qu'ils sont dans le vrai. Mais leurs connaissances, comme leurs ressources, ne sont pas infinies. L'impression de toute puissance qui se dégageait du mystère entourant l'organisation en début de saison a désormais disparu. Ce sont des fanatiques qui se prennent très au sérieux. Oui. Mais ils disposent finalement de moyens seulement limités, comme le souligne Daisy quand elle constate les dégâts causés par la bombe dans les pompes funèbres. Amateurisme également mis en valeur dans la scène où l'ex-prêtre essaye d'aider Annie. Entre les quelques papiers qu'il parvient juste à faire voler autour du fantôme et le medium qui ignore jusqu'à l'existence des loup-garous, la solidité de leurs croyances ne se double manifestement pas d'une solidité de leurs connaissances, d'où finalement ces expérimentations létales sur les loup-garous.

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Bilan : Un épisode qui continue de construire la tension et pose les bases des confrontations de l'épisode final. Les développements sont cohérents ; une page se tourne incontestablement pour nos personnages. Mais les scénaristes ont trop cherché à étirer le suspense, en essayant de tout garder pour le dernier épisode et en séparant donc la storyline de Mitchell de celle de ses deux colocataires. Annie est encore une fois un peu laissée pour compte, associée avec George sans avoir une véritable intrigue qui lui est propre. Tout cela sonne un peu trop artificiel pour que le téléspectateur y adhère pleinement. Cependant, l'épisode reste solide et promet beaucoup pour dimanche prochain !


NOTE : 7/10

17/02/2010

(UK) Being Human : series 2, episode 6

Avec ce sixième épisode, Being Human nous propose un des plus solides épisodes de la série, poursuivant de façon convaincante et cohérente le développement des personnages tout en posant les bases d'une confrontation finale avec l'organisation secrète, dont l'issue promet d'être dramatique.

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Le flashback d'ouverture du jour nous renvoie dans le passé de l'homme en charge de cette chasse aux créatures surnaturelles, expliquant ses motivations de la plus classique des façons : une tragédie personnelle qu'il a transformée en croisade personnelle contre le Mal auquel il associe, en particulier, les vampires. L'épisode s'intéresse tout particulièrement aux rapports qu'il entretient avec Lucy. A ce titre, leurs échanges se révèlent particulièrement intéressants ; au-delà de la gestion des doutes de la jeune femme, l'homme n'apparaît plus comme une simple caricature. A travers plusieurs scènes plus nuancées qu'à l'accoutumée, les scénaristes nous rappellent que tout n'est qu'une question de perspective. En choisissant de l'humaniser en nous exposant le pourquoi de ses vues, ils parviennent à se détacher de l'image trop manichéenne de simple fanatique qu'ils s'étaient jusqu'à présent contentés de dépeindre. Si son opinion n'évoluera plus, si son extrêmisme ne laisse place à aucune hésitation, ses vues apparaissent cependant néanmoins cohérentes.

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Le final de la saison se rapproche petit à petit, et la confrontation de l'organisation avec nos trois héros se rapproche irrémédiablement. Le tournant tragique que l'épisode prend donne une première indication de ce qui nous attend. Le dilemme moral auquel Lucy est confrontée est amené avec un tact bien dosé et une certaine finesse : le développement de la thématique sur les tentations du Malin demeurant un classique indémodable est ici très bien mis en scène. Les choix faits par la docteur lors des révélations de Mitchell sont remis en cause par sa conscience : peut-elle occulter les victimes passées pour un futur en pointillés où elle n'a aucune certitude qu'il ne replongera pas ? Elle se laisse peu à peu convaincre de la nécessité de ne pas dévier de ses plans, de ne pas se compromettre pour les vampires. C'est d'ailleurs en utilisant cet angle que l'ambiguïté de l'épisode prend toute sa force : bien plus que les fantômes, ou même que les loup-garous, les vampires constituent les créatures les plus portées naturellement vers le côté obscur. Celles pour lesquelles la défense est la plus difficile. Si bien que le téléspectateur comprend pleinement les dilemmes à l'oeuvre, peu importe qu'il apprécie certains vampires par ailleurs.

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Les hésitations de Lucy la conduisent finalement à se rallier aux vues de son supérieur. Elle trahira Mitchell, en provoquant indirectement, et dévoilant ensuite, l'existence d'une réunion de tous les vampires de la ville, au cours de laquelle son petit ami est sensé annonce son intention de prendre du recul avec la communauté. C'est l'occasion pour Ivan de prendre toute sa dimension. Mettant parfaitement en valeur cette ambivalence intrigante qui l'entoure, ses derniers échanges avec Mitchell sont parfaitement calibrés. A dessein, ils permettent au téléspectateur de ressentir une certaine empathie, ou fascination, pour ce personnage. Une construction narrative qui permet ensuite de conclure l'épisode sur une des scènes les plus intenses que la série nous ait proposée jusqu'à présent : l'explosion du QG des vampires, la caméra nous laissant contempler, songeur, le cadavre d'Ivan au milieu des débris enflammés jonchant le sol. Le caractère dramatique du moment est particulièrement bien mis en scène, avec une utilisation adéquate d'un aspect formel dont je devrais louer plus souvent les mérites : la musique présente dans Being Human. Cela pose aussi les jalons d'une difficile confrontation à venir, qui va prendre un tour très personnel.

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En parallèle, moins intenses, mais s'intégrant de façon homogène et équilibrées dans l'épisode, les storylines de George et d'Annie apportent également leur lot de d'introspection. C'est tout d'abord le déménagement du loup-garou qui prend un tour très concret, puisque son couple trouve rapidement la maison rêvée pour leur petite famille. Pourtant, le téléspectateur ne peut s'empêcher de penser que cette histoire est d'ores et déjà vouée à l'échec. Le fait que sa petite amie ignore sa vraie nature engendre des mensonges qui fragilisent déjà, au moins virtuellement, la fondation de leur relation. De plus, George lui-même ne peut se cacher constamment les doutes qu'il éprouve devant ce développement très soudain. C'est une fuite en avant dont il commence à mesurer les conséquences. Dans cette perspective, la fille de sa compagne acquière une nouvelle dimension, très appréciable. Loin du cliché de l'enfant se braquant devant un beau-père potentiel, elle fait preuve d'une rare compréhension de la situation, pour délivrer à George un message finalement rempli de sagesse qui le met enfin face à certaines de ses responsabilités.

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Cependant, la palme de l'émotion revient incontestablement à Annie. Ses deux amis évoluant vers d'autres horizons, s'éloignant de la maison, peut-elle rester toujours au même point ? L'épisode va chercher à solder les comptes de la jeune femme. A travers une intrigue très classique, Annie est amenée à formuler ses adieux définitifs à son ancienne vie. Pour refermer ce chapitre, après avoir été confrontée à son meurtrier, puis à la mort-même, les lignes de fin seront écrites avec sa famille. Même si l'on peut regretter les facilités scénaristiques utilisées, ainsi qu'une résolution finalement un peu trop rapide, le téléspectateur ressent pleinement la nécessité symbolique, pour Annie, de tourner cette page. C'était un préalable incontournable, avant même de songer à imiter George et Mitchell.

Tout est désormais en place pour la dernière ligne droite de la saison.

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Bilan : Rarement un épisode de Being Human se sera conclu sur un enchaînement de scènes aussi ambitieuses, prenantes et, en un sens, émouvantes. Rarement la téléspectatrice que je suis aura eu aussi envie d'être le dimanche suivant pour découvrir la suite. Les ingrédients pour nous offrir un final explosif sont désormais clairement posés, la progression de l'intrigue se poursuivant sans temps morts. Mine de rien, la série aura atteint, avec cette deuxième saison, une dimension que nous n'avions fait qu'entre-apercevoir lors de la première. Peut-être Being Human commence-t-elle à prendre pleinement la mesure de son potentiel ?


NOTE : 8,5/10

11/02/2010

(Mini-série UK) Affaires d'Etats (The State Within) : jeux de guerre diplomatiques


Classiquement, une immersion dans les coulisses du pouvoir offre toujours une matière première intéressante pour les fictions du petit écran. A partir de cette base de départ attrayante, les essais sont évidemment transformés avec plus ou moins de succès. Parmi les productions proposées au cours de ces dernières années, il en est une que j'avoue revisionner avec toujours beaucoup de plaisir : The State Within (Affaires d'Etat). Il s'agit d'une mini-série, comportant 6 épisodes d'1 heure, qui fut diffusée en 2006 sur BBC1.

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Pour une mini-série britannique, elle a la particularité de se dérouler aux Etats-Unis, s'invitant ainsi dans les coulisses du pouvoir américain. Nous allons traverser aux côtés de l'ambassadeur britannique en poste outre-atlantique, Sir Mark Brydon (Jason Isaacs), une crise majeure entre les deux pays, à la suite d'un attentat perpétré sur le sol américain par d'apparents terroristes bénéficiant de la nationalité anglaise. Disposant d'un scénario à tiroirs, où diverses intrigues s'entrechoquent, pour se révéler, à terme, constituer les pièces d'un même vaste puzzle létal, The State Within offre un contenu vraiment très riche. Quels rapports peuvent être établis entre l'explosion du vol en direction de Londres, la prochaine exécution en Floride d'un vétéran britannique ou encore le décès d'un mercenaire au cours d'un étrange exercice d'entraînement en Virginie ? Une vaste partie d'échecs très dangereuse s'engage, dont Brydon ignore initialement les réels enjeux.  Gérant habilement ces différentes storylines a priori déconnectées, tout en alternant les tons, la complexité croissante de l'histoire s'impose rapidement comme très addictive.

Adoptant, au fur et à mesure que l'intrigue progresse, une ambiance de plus en plus paranoïaque, que les maîtres des fictions d'espionnage n'auraient pas renié, cette mini-série  nous plonge dans des jeux de pouvoirs et de guerre au plus haut sommet de l'Etat, dans le cadre duquel les motivations de chacun apparaissent très ambivalentes. Peu à peu se dégage la menace très concrète d'une vaste conspiration à l'oeuvre, dont les ramifications réelles ne nous sont dévoilées que progressivement. Dotée d'un suspense électrisant, mêlant efficacement drame, action, mais aussi mise en place de stratégies plus feutrées, cette production a tous les attributs d'un fascinant thriller de haut vol. Elle peut finalement être perçue comme le pendant international d'une mini-série comme State of Play (Jeux de pouvoir), avec une atmosphère s'inscrivant parfaitement dans la tradition de la référence de la BBC en la matière, Spooks (MI-5). De manière générale, ce récit, sur l'emballement d'un système que certains tentent d'enrayer, m'a aussi évoqué les romans de Tom Clancy.

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Traitant de thématiques classiques, sur fond de conspiration ayant des ramifications dans les plus hautes sphères du pouvoir, The State Within va très loin dans le brassage des genres qu'elle exploite, n'hésitant pas à mettre en scène des faits trouvant un écho certain avec la réalité. Si les parallèles sont "fortuits", ils n'en demeurent pas moins évidents. De la figure du dictateur, gênant ou promouvant certains intérêts occidentaux, jusqu'à la préparation d'une guerre derrière laquelle se cachent des enjeux industriels, en passant par l'évocation de la dangerosité de ces armées privées composées de mercenaires, ou encore en introduisant des personnages atypiques comme l'ex-diplomate James Sinclair (inspiré d'un ancien ambassadeur britannique Ouzbékistan, Craig Murray), tous ces éléments ont une résonnance particulière, d'autant plus captivante.

A travers cette plongée conduite de main de maître dans les coulisses du pouvoir, The State Within dresse aussi un portrait sans concession des démocraties modernes, pointant les dérives d'un système tout en s'interrogeant sur la place et le pouvoir détenus par certaines grandes entreprises multinationales, et plus précisément, en l'espèce, celles de l'industrie de l'armement. L'accent est surtout mis sur les rapports consanguins, équivoques, que peuvent entretenir les milieux d'affaires et les politiques auxquels les prises de décision sont sensées revenir. Pour autant, nous sommes loin d'une présentation manichéenne, les personnages bénéficiant d'une psychologie fouillée qui leur confère une réelle épaisseur, nourrissant leur ambivalence. Dans cette perspective, la figure de la Secrétaire d'Etat à la Défense offre sans doute l'exemple le plus concret : si elle est passée d'un monde à l'autre, avec la bénédiction de son précédent employeur, elle est aussi marquée par un drame familial qui l'influence tout autant. Si les conflits d'intérêts potentiels sont évidents a priori, dans cette mini-série, on assiste plutôt à une harmonisation artificielle de ces mêmes intérêts. Le sous-traitant, servant le puissant, n'étant pas forcément celui que l'on croit, dans cette relation entre le privé (la société) et le public (l'Etat). Accentuant la complexité de l'ensemble, la mise en scène des rapports de force à l'intérîeur même des différents camps se révèle très convaincante.

De manière générale, The State Within joue parfaitement sur une ambiguïté qu'elle entretient avec beaucoup de subtilité. L'implication et les motivations de nombreux personnages demeurent floues. De plus, les scénaristes n'hésitent pas à laisser certains éléments à la libre interprétation du téléspectateur, telle la fin relativement ouverte sur laquelle se conclut la série, illustration de la dualité régnant dans cette fiction.

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Intrigante sur le fond, la mini-série bénéficie également d'un casting cinq étoiles particulièrement solide, mené par un acteur que j'apprécie beaucoup, Jason Isaacs (qui reste, dans mon esprit téléphagique, associé à son rôle de frère malfrat dans l'excellente série de Showtime, Brotherhood), incarnant un diplomate plein de ressources. On retrouve globalement beaucoup de têtes connues à l'affiche, à commencer par l'incontournable, et toujours si impeccable, Sharon Gless (qui évoquera, suivant la génération de téléphages à laquelle vous appartenez, Cagney & Lacey, Queer as Folk ou bien encore Burn Notice) : elle excelle dans son rôle de secrétaire d'Etat américaine, figure autoritaire et ambiguë, gardant toujours un sang-froid admirable.

A leurs côtés, c'est le casting dans son ensemble qui se révèle très convainquant. A commencer par Ben Daniels, en agent du MI-6 rompu aux rouages du métier, mais dont on s'interroge sur les loyautés réelles, qui est devenu désormais le procureur de Law & Order UK. Cette mini-série est également l'occasion de croiser : Genevieve O'Reilly, qui jouait Sarah Caulfield dans la dernière saison de Spooks (MI-5) cet automne, Alex Jennings, le révérend de Cranford, Eva Birthistle, vue depuis dans la mini-série The Last Enemy, Lennie James de Jericho, dernièrement croisé dans la version moderne du Prisonnier, ou enore Noam Jenkins, aperçu dans de nombreux rôles de guest-stars de ReGenesis à Being Erica...

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Bilan : Thriller conspirationniste de haut vol, brassant de vastes enjeux géopolitiques, The State Within est une mini-série captivante qui nous plonge dans les coulisses de la diplomatie et des jeux de pouvoirs internationaux, aux côtés d'un ambassadeur quelque peu atypique. Mettant en lumière la prédominance prise par certaines grandes entreprises, et l'impuissance des appareils étatiques classiques, l'histoire prenante est bien servie par un excellent casting.

Une délocalisation britannique réussie !


NOTE : 9/10