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20/03/2011

(UK) Being Human, saison 3 : la fin des illusions

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La saison 3 de Being Human s'est terminée dimanche dernier sur BBC3. D'ores et déjà renouvelée pour une saison 4, elle s'est clôturée sur un épisode aussi éprouvant nerveusement qu'émotionnellement, conclusion logique des différents arcs qui auront formé ces 8 épisodes. Mais si j'ai toujours eu beaucoup d'affection pour cette série que j'ai souvent défendue, au terme de cette troisième saison, pour la première fois peut-être, je m'interroge sur son avenir. 

Comme d'habitude serais-je tentée de dire, Being Human aura su alterner le bon, le prometteur et le plus brouillon, parvenant toujours  à rappeler et à exploiter l'affectif que le téléspectateur a noué avec ces personnages à la faillibilité tellement humaine. Mais au cours du glissement progressif de cette saison 3 vers une atmosphère plus sombre que les précédentes, c'est en partie son concept de départ que la série a remis en cause. En entérinant l'échec que la dernière saison avait mis en scène, ce sont les frontières de cette quête d'humanité initiale qui ont été redéfinies. Par là-même, la question laissée en suspens demeure celle-ci : en perdant définitivement toute innocence, dans cette spirale de désillusion, Being Human pourra-t-elle se réinventer ? Saura-t-elle éviter les écueils que la dernière scène pose sur sa route pour la suite ?

[SPOILERS WARNING : La suite du billet contient des informations sur des évènements de la saison 3. A lire à vos risques & périls.]

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Cette saison 3 n'aura ménagé que peu de répit au téléspectateur comme aux différents protagonistes. Mais en bien des points, elle se situe dans la parfaite continuité de l'évolution amorcée durant la saison 2. Consciente de la précarité intenable de la situation de notre quatuor, la série ne va pas tergiverser. Les évènements passés ont laissé une trace indélébile et ce sont ses conséquences qui vont être traitées. Pour cela, la répartition des tonalités demeure inchangée, les loup-garous représentant cette parenthèse d'espoir possible, se permettant à l'occasion d'offrir des passages plus légers, tandis que les vampires concentrent les drames et s'imposent comme les adversaires. La seule nuance à ce tableau relativement manichéen, désormais bien installé, viendra du deuxième épisode de la saison.

Représentant l'avenir, George et Nina poursuivent leur relation grâce à l'équilibre désormais trouvé. Ils demeurent plus que jamais l'embryon de normalité dans l'univers de Being Human. C'est vers le futur qu'ils se tournent en franchissant une étape supplémentaire : avoir un enfant. Si la grossesse n'est pas programmée, elle a le mérite de permettre à la série de poursuivre l'exploration de ses thématiques fétiches, entremêlant surnaturel et vie humaine. Si les incertitudes liées à leur état de loup-garou sont bien traitées, leurs états d'âme liés à leurs rapports avec leurs parents cèderont à quelques clichés, sans remettre en cause cette humanisation d'un couple solide, dont la dynamique sonne juste.

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 Parallèlement, comme un écho opposé à cet espoir incarné par les deux loup-garous, Mitchell va poursuivre une lente, mais inéluctable, descente aux enfers. On se situe ici dans la suite immédiate de la saison passée, au cours de laquelle le vampire paraissait avoir définitivement franchi le point de non retour avec le terrible massacre du train. Cet évènement va d'ailleurs rester un des fils rouges les plus imperturbables de la saison 3. Dès le départ, le téléspectateur le sait avec certitude : Mitchell ne peut, ne saurait, se remettre des évènements. Sauver Annie du purgatoire ne va faire que repousser une échéance que chacun pressent inéluctable.

Pour arriver jusqu'à la fin de cette intrigue, les scénaristes conservent ce style volontairement sans éclat propre à la série. C'est ainsi que Being Human va jouer, tout au long de la saison, avec les codes narratifs d'une construction mythologique et les attentes du téléspectateur, sans jamais pour autant abandonner la sobre rationnalité qui la sous-tend. En effet, à la manière de la découverte finale de l'amateurisme et des limites de la mystérieuse organisation de la saison passée, la prophétie de Lia ne sera qu'illusoire poudre aux yeux, tout en servant pourtant pareillement de catalyseur déterminant à l'issue finalement choisie.

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Car la promesse de Lia, faisant office d'épée de Damoclès, biaise forcément notre analyse de la situation, tandis que l'inquiétude de Mitchell grandit. Dans cette perspective, c'est bien toute la saison qui va servir à exacerber les tensions entre vampires et loup-garous. Très feuilletonnante, elle en profite pour faire intervenir de nouveaux protagonistes, mais aussi pour faire revenir d'anciennes figures clés. Si cette gestion du surnaturel demeure intéressante, avec des passages très émotionnels, elle laisse aussi parfois un arrière-goût d'inachevé un peu frustrant.

De manière générale, il faut saluer le fait que Being Human a incontestablement gagné en maturité pour traiter de cas auxquels seul un épisode va être consacré. Le vampire adolescent de l'épisode 2 ou encore la "zombie" de l'épisode 3 rappelleront au téléspectateur le parfum encore un peu innocent des débuts de la série, abordant avec tact et nuance ces destinées précaires. Si les histoires brèves seront donc plutôt bien maîtrisées, en revanche, c'est encore une fois dans la gestion globale de ces arcs que Being Human pèche. La série n'hésite pas à céder à certaines facilités un peu dommageables, comme la façon dont sont traitées les différentes étapes du retour de Herrick. Dans l'ensemble, si on perçoit bien la recherche fréquente de symbolique, on n'échappe pas toujours à un sentiment de mise en scène un peu artificielle.

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La qualité globale de la saison fut fluctuante. Mais la fin pose surtout question sur la suite de la série, et la pérennité de ce concept de départ porté par cette idée un brin utopique de quête d'humanité. Jusqu'à présent, l'équilibre avait reposé sur ce trio rassemblant trois types de créatures surnaturelles. Certes Mitchell avait amplement démontré à quel point cet objectif initial paraissait inaccessible à ceux de son espèce, mais on continuait de le suivre dans ces tentatives, même vouées à mal finir. Sauf que, dans cette saison 3 plus que dans aucune autre, la césure vampires/reste des créatures surnaturelles semble définitivement consacrée. Et au fil de ce glissement, ce sont les bases mêmes de la série qui ont évolué. La quête de l'humanité est devenue presque secondaire face à une réalité surnaturelle à laquelle on ne peut désormais plus échapper, et qui s'oriente cette fois vers un Bien vs Mal dans lequel la série devra faire attention de ne pas perdre sa spécificité.

L'échec de Mitchell, ce n'est pas le massacre du train de la saison 2. Son échec, c'est sa reconnaissance symbolique de son impossibilité, du fait de sa nature de vampire, d'envisager cette humanité à laquelle il aspirait. Ce constat scelle l'échec de l'utopie initiale résumée dans le titre de la série. La scène finale, avec la mort de Mitchell, en présence de cet ancien vampire qui nourrit les illusions de grandeur commun à sa race, opère sous nos yeux un re-équilibrage qui laisse songeur sur la suite de la série. Le nouveau trio (Nina, George, Annie) faisant front commun avec l'ennemi, est-ce la dynamique désormais centrale ? Est-ce que la rupture définitive avec les vampires est ainsi entérinée, la suite se construisant dans une opposition officialisée ? Ce tableau manichéen avait jusqu'à présent toujours été nuancé par la présence de Mitchell, aussi fluctuante qu'elle ait pu être. La série saura-t-elle se réinventer sur ces bases, ou bien le début de la saison 4 opèrera-t-il un retour à un équilibre plus classique ?

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Bilan : Avec cette saison 3, Being Human aura entériné la fin des rêves d'humanité qui avaient fondé la série. Plus sombre que les précédentes, elle a perdu ses derniers pans d'innocence, permettant ainsi de tourner la page de certaines illusions que l'on percevait sans doute de plus en plus intenables. Maîtrisée et toujours très humaine et pleine de tact dans les histoires plus anecdotiques qui entourent ses grands arcs, elle aura encore une fois eu recours à des raccourcis narratifs et à des chutes parfois un peu frustrantes en ce qui concerne ses grands fils rouges, affaiblissant une force symbolique pourtant perceptible et indéniable. Désormais, à elle de savoir se réinventer. L'évolution suivie s'est toujours inscrite dans une logique cohérente, mais cela ne réduit en rien les difficultés qui vont se poser pour la saison 4. Wait & see.


NOTE : 6,5/10

03/03/2010

(UK) Being Human : series 2, episode 8 (Finale)

Being Human revient s'embourber quelque peu dans ses travers classiques, avec cet épisode de clôture d'une saison qui aura pourtant été, incontestablement, plus solide et prenante que la première. Elle aura apporté une consistance aux personnages, prenant le temps de les développer et de leur faire gagner en complexité. Les storylines auront été diversement maîtrisées, mais dans l'ensemble intéressantes. Ne restait qu'à gérer le final, avec l'exposition du fil rouge qui aura tenu tout au long de la saison. Cependant, ce season finale, assez brouillon, n'aura pas tenu toutes ses promesses.

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Annie et George se sont désormais intallés, aux côtés de Nina, dans les locaux de l'organisation religieuse. Ils attendent patiemment la pleine lune, pour poursuivre les expérimentations dans le caisson d'isolation. Or, si George et Nina espèrent une guérison, les scientifiques ont, pour leur part, déjà commandé les sacs mortuaires où seront rangés leurs cadavres après la nuit fatale. L'épisode prend le temps, dans sa première partie, d'explorer un peu plus la relation entre ces deux-là, que la saison avait laissée quelque peu en hiatus, entre les peurs de la jeune femme et les lubies familiales de George. J'aime beaucoup la dynamique qui s'installe naturellement au sein de ce couple, complémentaires en bien des points, mais aussi très différents. Leurs rapports entre eux, mais aussi face à leur condition de loup-garou, permettent des échanges qui sonnent juste et que les scénaristes semblent bien maîtriser. La façon dont ils expriment leurs hésitations parait toujours très authentique, ce qui leur confère une touche profondément humaine qui est un des éléments le plus réussi de cet épisode.

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Pourtant, l'épisode va peu à peu basculer, d'un récit quotidien quasi inoffensif à un ersatz de film d'horreur non identifié. En effet, les scénaristes s'emploient à recréer une ambiance d'épouvante, en utilisant des ingrédients très classiques pour marquer l'arrivée de Mitchell dans le bâtiment. Les vampires ne se reflètent pas dans les caméras de sécurité, ce qui nous offre des portes s'ouvrant toutes seules. Complètement hors de contrôle, le désir de vengeance de Mitchell nous procure une série de scènes assez gores, marquées par un recours important à une bonne dose d'hémoglobine, alors qu'il tue un à un les membres de l'organisation secrète. Le tout se passe dans un décor de faux classique d'horreur : au sein d'un vieil immeuble, l'électricité qui fonctionne par intermittence fait clignoter les lumières, plongeant pendant quelques secondes les lieux dans l'obscurité. Cette atmosphère inspirée de scènes d'épouvante apparaît finalement comme une sorte d'hommage des scénaristes, à un genre auquel ils ne prétendent pas, mais qui confère un certain piquant à ces scènes. Being Human n'est pas une série d'horreur, mais, comme elle l'a déjà démontré, elle prend beaucoup de plaisir à emprunter des références à tous les genres très divers du fantastique, même si cette exploitation ne consacre jamais totalement un parti pris et s'assimile parfois à un cahier des charges à la mise en scène pas toujours très naturelle.'

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L'épisode va fonctionner en deux conclusions successives. La première correspond au drame qui se déroule au QG de l'organisation religieuse. L'arrivée de Mitchell précipite et bouleverse les plans, mais tout le monde ne pourra pas être sauvé. Si George et Nina, forts du lien qu'ils ont renoué entre eux en se côtoyant quelques jours, font face et, comprenant que quelque chose cloche, parviennent à échapper à des geôliers paniqués par les massacres causés par Mitchell, ce n'est pas le cas d'Annie. L'ex-prêtre enlève le masque et se transforme pour l'occasion en caricature de méchant fanatique, renvoyant Annie, par la force, dans l'au-delà, au plus grand désespoir de ses amis.

Si certains moments sont intenses émotionnellement, les problèmes de cohésion d'ensemble de ces diverses scènes entravent quelque peu leur impact. George, se refusant d'abandonner Mitchell, va intervenir pour l'empêcher de tuer l'ex-prêtre. Il est étrange de constater que, au final, la vengeance du vampire n'aura finalement fait que des victimes collatérales  : s'il a beaucoup tué, au moment d'exécuter les deux figures réellement responsables de l'explosion, Lucy et l'ex-prêtre, il aura à chaque fois flanché. C'est typiquement ce problème de versatilité qui affaiblit un peu la cohérence d'ensemble, comme l'illustre la conclusion véritable de l'épisode. 

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En effet, alors même que les deux leaders extrêmistes avaient survécu au raid du vampire à leur QG, c'est trois semaines plus tard qu'ils vont finalement apporter une conclusion définitive à leur existence, d'une façon très artificielle. George, Nina et Mitchell se sont réfugiés à la campagne, dans un lieu un peu isolé, et ont repris une routine difficile. Nina se considère responsable de ce qui est arrivé à Annie, George ne s'en remet pas et Mitchell ressasse ses actions, chacun semblant s'inscrire à porte-à-faux par rapport aux deux autres. Or, rompant ce fragile équilibre, Lucy débarque un jour, cherchant à comprendre, à atteindre un pardon. Son attitude et le traitement de ses rapports avec Mitchell m'ont laissé profondément perplexe. Après son discours passionné sur le caractère monstrueux des vampires et des loups-garous, sur leur non-humanité, lors de sa confrontation avec Mitchell au QG, la voilà qui semble avoir considérablement évolué, en raison de la supposée culpabilité d'avoir provoqué la mort de quatre loups-garous. Le plus étrange étant sans doute que Mitchell soit presque prêt à lui offrir une seconde chance, ou du moins, accepte qu'elle dorme chez eux pour une nuit. En réalité, cette évolution brutale de cette relation n'est qu'un prétexte construit à la va-vite par les scénaristes pour recréer un semblant d'impact émotionnel au cours de la vraie scène de fin de cette storyline. Le retour de l'ex-prêtre, au milieu de la nuit, et la confrontation que cela engendre, conduit à une seule mort : celle de Lucy. C'est très artificiel, un brin bâclé, et le téléspectateur ne sait trop quoi en penser. Cela donne aussi l'impression que les scénaristes souhaitaient véritablement clôturer les comptes au sens propre, refusant de laisser le moindre personnage en suspens. Le fait que tout cela soit décalé de trois semaines avec le drame du QG fait perdre considérablement, en force et en crédibilité, à ce dénouement.

Peut-être était-ce une volonté de parvenir à introduire les fils directeurs de la troisième saison. Annie, désormais dans l'au-delà, revient  un bref instant pour entraîner avec elle l'ex-prêtre, à travers la porte ouverte pour Lucy... Les scénaristes distillent donc un mince espoir : la possibilité que la fantôme revienne, puisqu'elle existe toujours en tant qu'individualité, dans ce qui paraît être une bureaucratie mortuaire infernale. Les liens entre les trois ex-colocataires auront encore une fois prouvé leur intensité, pas toujours rationnelle mais toujours très profondément ancrée. En parallèle, Daisy -qui avait étrangement disparu dans cet épisode- et une autre vampire survivante réalisent un rituel assez étrange qui aboutit à une résurrection un peu tirée par les cheveux, mais qui marque le retour d'un personnage emblématique de la série : Herrick.

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Bilan : A partir d'un scénario très (trop?) dense, ce final aura offert un épisode assez peu maîtrisé, survolant les thématiques sur l'humanité, la vengeance et autres classiques, tout en démontrant une versatilité dans l'écriture parfois un peu naïve ou maladroite, dont le traitement quelque peu schizophrénique de Lucy, ainsi que sa conclusion, est l'exemple le plus frappant. L'épisode contient de nombreux éléments dispensables (tel l'étrange attrait de l'ex-prêtre pour Lucy, vaguement introduit en une scène suggestive, puis envoyé aux oubliettes), ce qui donne l'impression qu'il part quelque peu dans tous les sens. Les scénaristes ont peut-être pêché en voulant trop en faire ; ce qui produit finalement une explosion finale quelque peu ratée, car trop forcée.

Being Human reste pourtant pragmatique, adressant un signe à ses téléspectateurs, en posant d'ores et déjà les grandes problématiques de la saison 3, avec la quête d'Annie d'une part, la gestion du "retour" d'Herrick de l'autre, le tout dans un environnement géographique désormais plus rural.


NOTE : 6,5/10


Bilan global de la saison :

En dépit d'une conclusion poussive et assez maladroite, il ne faut pas remettre en cause un constat évident de cette seconde saison : elle aura incontestablement été mieux maîtrisée et plus aboutie que la précédente. Bénéficiant d'épisodes plus équilibrés, débarassés dans l'ensemble des temps morts et ruptures de rythme qui avaient handicapé la première saison, cette seconde fut par bien des côtés peut-être plus ambitieuse, capitalisant pleinement sur l'univers créé, explorant ses limites ainsi que celles des personnages. L'écriture aura conservé sa naïveté parfois quelque peu maladroite, mais ce fut globalement plaisant à suivre ; et le seul réel regret réside dans la façon dont la storyline sur l'organisation religieuse aura connu son dénouement, les deux derniers épisodes auront été moins assurés, semblant privilégier des effets de style à une réelle cohérence scénaristique. Un manque de rigueur quelque peu dommageable.


NOTE : 7,5/10


Voilà donc achevée la deuxième saison de la série. Je serais, sans hésitation, au rendez-vous pour la prochaine.

19/01/2010

(UK) Being Human : series 2, episode 2

"Your humanity, this thing you're... Are you protecting it ? Are you looking for it ? Do you even know ? Because take it from me, it's long gone. And this house accelerates it." (Nina)

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Avec ce deuxième épisode, Being Human retourne à une atmosphère encore très sombre et plus intimiste, privilégiant ses personnages, tout en intégrant leurs états d'âme aux grands arcs d'intrigue et en continuant à s'intéresser à leur évolution les uns aux côtés des autres. C'est ce qui  a fait la force de la série au cours de sa première saison : une capacité à mettre en valeur ses protagonistes, parfois dans une perspective proche de l'introspection, mais qui réussit surtout à les rendre attachants, fidélisant plus sûrement le téléspectateur. Si l'épisode prend son temps pour développer chacune de ses intrigues, son contenu est dense et l'attention du téléspectateur ne faiblit jamais.

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Les ennuis commencent du côté d'Annie. Trop heureuse et souriante pour le rester, son travail au bar lui permet surtout de flirter avec le client rencontré au cours de l'épisode précédent, sous le regard attristé, teinté d'une timide jalousie, de son patron. Certes, le bel Apollon paraît lui aussi tombé sous le charme d'Annie ; mais progressivement, le téléspectateur découvre qu'il cache certaines choses interrogeant sur sa "normalité". Le fait que ce soit d'abord le téléspectateur qui soit pris à témoin, tandis qu'Annie ne se doute encore de rien, aide à accroître la tension sous-jacente qui se développe peu à peu. L'intrigue est bien amenée ; même si elle l'est par un biais ultra-classique : le présentateur dans la télévision qui s'adresse directement au personnage. Après s'être interrogée sur la santée mentale du Roméo, il apparaît rapidement que les choses sont plus complexes que cela. Ce dernier a connu une expérience proche de la mort, suite à un accident de voiture. Or, les médias qui lui parlent semblent au courant de bien des informations concernant notre fantôme favori ; ajoutant à cela le fait qu'ils s'intéressent particulièremet à son sort.

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Annie va découvrir que l'on ne rejette pas la mort sans conséquence ; et que cette dernière est prête à tout, y compris à instrumentaliser des humains, pour lui faire franchir, de gré ou de force, la porte du corridor final et ainsi lui faire quitter cette Terre. Un brusque rappel de la réalité de sa fragile situation -qu'elle avait volontairement comme oublié ces derniers temps- et qui se révèle d'autant plus cruel que sa dernière confrontation à l'hôpital, où elle a failli franchir la porte de la mort, a laissé des traces : elle est de nouveau invisible au regard des personnes normales. Pendant un bref instant, elle a cru pouvoir mener une "vie" proche de la normalité, où le seul élément perturbant était le fait d'expliquer qu'elle ne buvait, ni ne mangeait, en public. Mais voilà qu'elle se retrouve ramenée au point de départ, ayant perdu tout ce qu'elle a pu acquérir depuis le début de la série. L'insouciance n'est plus de mise. Il va falloir reconstruire, en gardant à l'esprit qu'un danger bien réel la guette.

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En parallèle, l'épisode continue d'explorer les grandes storylines initiées à la fin de la saison 1, à commencer par les conséquences de la mort d'Herrick. Ivan annonçait, avec une certaine satisfaction, le prochain glissement dans le chaos de la situation ; et c'est bien ce qui est en train de se produire. Pour illustrer cela, c'est l'occasion de s'intéresser, sous un éclairage différent, à la communauté vampirique, à travers le personnage de Karl. Il est celui qui a ouvert à Mitchell les portes de sa nouvelle vie, ne se nourrissant plus de sang humain directement sur des victimes. Mais nous sommes bien placés pour savoir que la froide réalité de la nature vampirique peut reprendre le dessus à tout moment. Karl a ainsi tué son compagnon, après des années de sevrage, en s'abandonnant à une soif de sang soudain impossible à contrôler. Mais ce n'est pas tant la tragédie -un énième rappel de la constance de la dangerosité des vampires-, que l'enchaînement d'évènements qu'elle peut entraîner, sur lequel l'épisode va s'apesantir.

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Avec la mort d'Herrick, c'est tout le sytème qu'il avait mis en place en ville, pour protéger la communauté vampirique, qui s'effrite. A commencer par le coroner, depuis toujours coopérant aux menaces du maître vampire, et qui classait sans suite les cadavres tués par ces créatures surnaturelles, lorsque les corps arrivaient jusqu'à sa morgue. De par son travail à l'hôpital, Mitchell est en première ligne pour apprécier le danger qui les guette. Si tous ces officiels, qui avaient couvert jusqu'à présent, de gré ou de force, les vampires, ne rendent plus les rapports conduisant tout un chacun à fermer les yeux, combien de temps avant que la réalité de certains évènements surnaturels ne s'imposent aux yeux des simples mortels ? Combien de temps avant la découverte des vampires ? Avant la traque, générée par la peur de ce qui est différent ? Pour le moment, Mitchell parvient à éviter les dommages collatéraux, aidant Carl à clôturer l'enquête sur la mort de son compagnon et à lui faire quitter le pays, grâce à un Ivan, toujours étrangement fasciné par le spectacle offert. Mais comme ce dernier lui assure avec délectation, ce n'est que les débuts des ennuis : une communauté vampirique qui n'est plus contrôlée par un chef, qui n'a plus d'organisation de protection, ne pourra passer inaperçue très longtemps. C'est une nouvelle donne qui s'ouvre ainsi : jusqu'à présent plutôt construits dans la confrontation ou l'ignorance, les rapports avec les vampires vont peut-être devoir nécessiter plus d'implications.

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Enfin, l'épisode poursuit son traitement des états d'âme de Nina, confrontée à sa transformation, mais aussi de plus en plus entraînée dans ce monde surnaturel, devenu habituel pour nos trois colocataires. Les actions de Mitchell constituent la goutte d'eau qui font déborder le vase : le vampire aide un meurtrier, peu importe sa nature, à échapper à la police, convaincant un George réticent de l'aider dans ses actions. Le parallèle entre les deux loup-garous amène à réfléchir. George aurait-il agi de même il y a un an ? Se serait-il laissé entraîné par Mitchell pour couvrir les actions d'un meurtrier, au nom d'une "cause surnaturelle commune" (pourrait-on dire) ? Encore aujourd'hui, il est hésitant. Mais il le fait malgré tout. Nina, récemment transformée, voit sa morale heurter de plein fouet les modes de raisonnement pragmatique de ses amis. Mitchell, de par son ancienneté, a toujours été celui qui provoquait le plus sûrement le glissement de ses amis vers le surnaturel ; cela conduit Nina à souligner la dynamique qui s'est installée dans leur colocation.

La décision finale de la jeune femme de quitter la maison apparaît très logique, tout comme l'explication donnée à Mitchell, qui, au vu de l'épisode, sonne d'une justesse, à la fois glaçante et désarmante : "You've gone native, the three of you. Maybe I'm being naive, maybe it's a consequence of your condition. Our condition. I don't know. Your humanity, this thing you're... Are you protecting it ? Are you looking for it ? Do you even know ? Because take it from me, it's long gone. And this house accelerates it. It's insane here. You've got monsters and killers and, my God, that man. You helped him escape." En reformulant les bases de cette aspiration originale qui était au coeur de la première saison, la série nous offre une de ses meilleures lignes de dialogue.

Ayant passé une partie de l'épisode à se demander si elle avait le droit d'exister, avec sa nouvelle condition, il est normal de voir Nina rejoindre l'autre arc de la saison, celui de l'organisation fondamentaliste religieuse. Cette dernière, écoutant attentivement toutes les conversations de la maison qui devenue une sorte de laboratoire d'études, a justement besoin d'un loup-garou pour la prochaine pleine lune, afin de poursuivre ses expériences, pour le moment fatales au cobaye. L'homme en charge aborde une Nina privée de repères, à la fin de l'épisode. Le danger se précise, et toutes ses storylines se rejoignent sans surprise, mais de façon efficace.

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Bilan : Being Human nous offre un très bon épisode, suffisamment dense pour ne pas souffrir d'un rythme relativement tranquille, prenant le temps de développer chacune de ses storylines de façon logique et convaincante. Tous les enjeux de la saison sont clairement exposés dans un format de continuité très appréciable, sans rupture entre les épisodes, les éléments spécifiques du jour étant intégrés dans les grandes storylines de la saison. L'orientation sombre de la saison semble être consacrée, avec un nouvel épisode qui prête très peu à sourire, capitalisant sur l'empathie du téléspectateur pour ses personnages. De plus, quelques dialogues sortent agréablement du lot. Cette saison 2 paraît partie sur de très bons rails !


NOTE : 8/10

11/01/2010

(UK) Being Human : series 2, episode 1

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Hier soir, débutait, sur BBC3, la saison 2 de Being Human. Il s'agit de la petite série fantastique de la BBC dont le point de départ est la cohabitation sous un même toit d'un fantôme, d'un loup-garou et d'un vampire, qui aspirent tous trois à la "normalité", ou du moins à l'"humanité". La première saison avait laissé au téléspectateur un sentiment mitigé, mi-figue, mi-raisin, que j'ai déjà évoqué au cours d'un bilan rapide que j'avais dressé en novembre dernier : Being human, saison 1 : en quête d'identité et d'humanité. Cependant, comme je ne désespère pas de voir la série parvenir à exploiter peu à peu son plein potentiel, également parce que j'ai fini par m'attacher aux personnages, que les saisons sont courtes et que la précédente se terminait d'intriguante manière, je n'ai pas vraiment eu d'hésitation pour retrouver de nouveaux épisodes de Being Human. D'ailleurs, preuve de la confiance de la chaîne, une troisième saison a d'ores et déjà été commandée.

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Ce premier épisode permet avant tout à la série de tirer toutes les conséquences du mouvementé season finale précédent, tout en posant de nouveaux fils rouges, cette fois semble-t-il plus orienté vers l'univers des loup-garous. Repartant sur des bases plus sombres que ce à quoi elle nous avait habitué jusque là, Being Human nous offre au final un retour assez solide et plutôt efficace.

Logiquement, la mort d'Herrick hante toujours les esprits. En commençant par la communauté vampirique, plus animée que jamais, qui cause beaucoup de souci à George, le "tueur", qui est régulièrement attaqué. Mais le dernier duo à l'avoir assailli semble quelque peu différent : Ivan et Daisy sont très décalés, presque atypiques, même pour des vampires. Provocante à outrance, sans que l'on saisisse ses réelles intentions au-delà de cette vie hédoniste qu'elle revendique, Daisy ne laisse pas indifférent George, dans un sens purement platonique. Si on peut probablement déduire que l'introduction de ce nouveau couple de vampires va être synonyme de problèmes pour nos trois amis, il est difficile, pour le moment, de savoir comment ils s'imbriquent dans les enjeux qui s'esquissent au fil de l'épisode.

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Aussi fasciné que soit George par cette nouvelle venue, il a d'autres soucis plus urgents actuellement. Il fréquente toujours Nina. Elle vit même désormais sous leur toit. Mais, depuis ce fameux jour où il a tué Herrick et où elle a vu sa transformation, un gouffre s'est créé entre eux. Ils n'ont plus jamais eu de rapports intimes et c'est à peine s'ils se parlent, chacun broyant du noir dans un coin de leur petite chambre. Cependant, les problèmes de Nina sont bien plus profonds qu'une simple difficulté d'adaptation à la nature de George. Elle avait été griffée par ce dernier alors qu'il se transformait. Griffure qui orne toujours cruellement son bras, ne marquant pas seulement sa chair. Va-t-elle, à son tour, devenir un loup-garou ? Lui a-t-il transmis cette malédiction ?

J'ai beaucoup aimé le traitement réservé cette storyline. Si le sort de la jeune femme ne fait guère de doute, ses réactions sonnent justes et, surtout, les scénaristes ne font pas traîner les choses en longueur. Après une tentative de déni dans lequelle elle aurait voulu s'enfermer, au fur et à mesure que la pleine lune suivante approche, Nina prend bien conscience qu'elle ne peut pas fuir. Le fait qu'elle se confie à Annie est une preuve supplémentaire de son intégration dans la bande des trois que j'ai trouvé toute symbolique et fort appropriée. Ensuite, une fois cette première terrible nuit de transformation passée, Nina finira par avouer la situation à George. Or, bien plus sûrement que les assauts constants dont il peut faire l'objet, c'est bien là une nouvelle qui peut le détruire intérieurement ; car c'est non seulement sa responsabilité, d'avoir transmis cette nature qu'il déteste tant lui-même, mais c'est aussi de Nina dont il s'agit. Ce n'est pas n'importe qui, elle est la personne qu'il aime. Un cumul bien cruel pour George, qui continue donc de devoir affronter les épreuves.

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Ce développement, efficacement et rondement mené (le rythme étant un des problèmes récurrents de Being Human, cela mérite d'être souligné), suffit à donner une tonalité très sombre à l'épisode. Pour essayer de détendre l'atmosphère, les scénaristes exploitent le personnage d'Annie, dans un ressort plus léger. Elle semble décidée à dépasser sa condition de fantôme, utilisant le fait qu'elle soit désormais plus ou moins visible et solide. Sa lubie va être de vouloir travailler dans un bar. Elle réussit à décrocher ce job, cependant dans un lieu bien atypique, avec un jeune patron très compréhensif et ouvert d'esprit pour supérieur. L'occasion de quelques scènes décalées, où émane de la jeune femme une bonne humeur que l'on avait rarement eu l'occasion de voir au cours de la première saison. L'occasion aussi de rencontrer un charmant jeune homme auquel elle n'est pas indifférente (Alex Lanipekun en guest-star, tête familière aux téléspectateurs de Spooks).

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Du trio, celui qui fait le plus du sur-place, se retrouvant quelque peu en retrait, c'est Mitchell. Avec la mort d'Herrick, il a définitivement coupé tout lien avec les vampires. Ces derniers poursuivent désormais leur vendetta contre George, mais ne se préoccupent plus de lui. Mitchell n'a plus vraiment d'objectifs et se retrouve désoeuvré, en contraste avec des amis qui continuent de vivre autour de lui. Cela suscite quelques tensions avec George notamment. Logiquement, il se dit que mettre fin à son célibat auto-imposé serait la meilleure chose à faire et invente donc une nouvelle technique de drague : la technique par poisson rouge.

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Bilan : Un épisode de reprise plutôt solide, qui constitue avant tout une transition entre les évènements de la saison passée et ceux à venir. Il esquisse ainsi suffisamment de mystères, en distillant un certain nombre de questions, notamment avec l'expérience tragique sur un loup-garou réalisée par une étrange organisation qui semble s'intéresser particulièrement à notre trio. Ce qui ne peut que aiguiser la curiosité du téléspectateur. Si les scénaristes ne se sont pas départis de quelques-unes de leurs maladresses classiques de la première saison, les storylines du jour, autour des loup-garous, ne traînent pas en longueur. L'intensité de l'épisode fluctue, mais sans rupture de rythme préjudiciable. De plus, la tonalité assez sombre donne une atmosphère pessimiste assez pesante par moment, qui donne une dimension supplémentaire à l'épisode. En somme, Being Human signe un retour très correct.


NOTE : 7/10


Une preview de cette saison 2 :


29/12/2009

(UK) Bonus : Doctor Who Confidential, 2009 Christmas Special : The End of Time, part. 1


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Je prends rarement le temps de regarder les Confidential de Doctor Who lors de la première diffusion télévisée. On les trouve (en partie) dans les coffrets DVD UK (ne parlons pas de sujet qui fâche, n'évoquons pas la question des "DVD" de la série sortis -ou en suspend- en France). J'aime donc à les garder inédits jusqu'à cet investissement, pour pouvoir découvrir pour la première fois tous les bonus dont les éditions DVD britanniques  de la série regorgent. Par conséquent, c'est plutôt au cours d'un second visionnage que l'envie me prendra d'aller explorer l'envers du décor et les coulisses du tournage de tel ou tel épisode.

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Cependant, pour ce double épisode de Noël, qui va marquer le tournant que l'on sait, j'ai fait une exception, de façon à passer une pleine soirée complète de deux heures devant Doctor Who. Après tout, c'est la dernière fois que l'on va voir David Tennant et Russell T. Davies monologuer devant les caméras en décryptant l'épisode et partageant leurs impressions. Et je suis une téléphage sentimentale, prompte à verser dans la nostalgie.

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Pour ceux qui ne les ont jamais regardés, sachez que les Confidential nous font passer de l'autre côté de la caméra, offrant au téléspectateur un aperçu du tournage de chacun des épisodes. Ils nous expliquent la façon dont a été réalisée telle ou telle scène spécifique, ils nous démystifient les effets spéciaux utilisés, Russell T. Davies, David Tennant et d'autres membres de l'équipe exposent leur vision de l'épisode, et nous avons généralement droit à des rappels de la mythologie de la série, avec des références aux premiers Docteurs et à l'histoire de l'univers who-esque ; une perspective plutôt intéressante pour qui n'est pas trop familier (comme moi) avec le Doctor Who pré-2005.

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Dans le Confidential de cette première partie, on découvre notamment comment ils ont tourné la scène d'enlèvement du Master en hélicoptère... sans hélicoptère, pour respecter les limites de leur budget (comme ce fut déjà le cas lors de la saison 1, pour l'épisode Aliens of London). On s'amuse avec les heures de maquillage pour filmer les shimmers (si à propos rebaptisés les "cactus" selon Wilf). On se dit aussi que John Simm a dû bien s'amuser quand on le voit enchaîner les dizaines de prises devant un fond vert, dans des habits les plus divers, pour assurer à l'écran la transformation de la race humaine en Masters.

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Sur un plan plus "historique", on s'intéresse également à la relation particulière qui unit les deux ennemis intimes que sont le Docteur et le Master, avec des images de leurs diverses confrontations à travers les saisons passées de la première série. Est mis en avant le certain respect qui s'est installé entre ces adversaires.

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Et surtout Russell T. Davies revient sur sa conception de la race des Time Lords. Il universalise le constat bien connu de Montesquieu, selon lequel "c'est une expérience éternelle que tout homme qui a du pouvoir est porté à en abuser", présentant ainsi une grande civilisation au bout du compte pervertie par la toute-puissance qu'elle a si longtemps détenue. C'est l'occasion d'évoquer les problèmes passés du Docteur avec son propre peuple, en rappelant leur passif comprenant les deux procès qu'ils lui ont intentés, le premier aboutissant notamment à la condamnation du Docteur à une regénération forcée.

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Enfin, ce Confidential permet de croiser quelques guests de l'épisode, notamment la dynamique Sinead Keenan (actuellement dans Being Human) qui y joue une shimmer. Il lui faut surtout beaucoup de patience pour pouvoir tourner ses quelques scènes : deux heures et demie passées au maquillage afin de se transformer en alien.

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Un extrait de la seconde partie de l'épisode The End of Time (diffusion le 1er janvier 2010) :