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30/12/2012

(Bilan) Les tops et flops (éclectiques) de mon année sériephile 2012

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Qui dit fin d'année, dit bilan en tout genre. Best-of, tops et flops variés fleurissent dans les médias et la blogosphère. Comme c'est devenu une tradition depuis plusieurs années, je me prête également au jeu de la rétrospective avec le billet du jour : un article excessivement éclectique dans lequel j'essaie de dresser un rapide état des lieux de mon paysage sériephile en 2012, avec tout ce qui m'a marqué, en bien comme en mal. Pour cela, j'ai repris le même modèle que l'an passé (avec quelques catégories ajoutées).

Cette rapide synthèse, qui offre l'avantage de survoler avec un peu de recul l'année écoulée, est l'occasion de constater que ce fut (encore) une année extrêmement riche, très diverse en découvertes en tout genre (comme toujours). Dans mes programmes, elle a été constituée par beaucoup de rattrapages, notamment parce que ma résolution de l'année était de partir explorer plus sérieusement la télévision Européenne. Je me suis appliquée à remplir cette mission, au détriment parfois de certaines nouveautés que j'ai laissées filer sans moi. Ce sont les éternels arbitrages crève-coeur auxquels doit s'astreindre le sériephile. Je ne le regrette pas étant donné toutes les belles fictions que j'ai pu apprécier. Mais j'ai donc aussi beaucoup de fictions en retard, auxquelles j'ai même consacré un top des priorités à rattraper (n'hésitez pas à en suggérer d'autres).

En résumé, voici donc mon année sériephile 2012. Un billet qui ne prétend à aucune exhaustivité (réalisé dans la limite de mes visionnages) et qui se contente d'évoquer les séries qui ont fait mon année 2012. Le concept demeure inchangé par rapport aux années précédentes : vous trouverez plusieurs rubriques, et un seul élu par nationalité (choix discrétionnaires). Embarquez pour un (rapide) petit tour du monde en séries !

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LES TOPS des séries visionnées en 2012

S'il ne devait en rester qu'une :
Angleterre : The Hour, saison 2
Corée du Sud : Reply 1997 (Answer Me 1997)
Etats-Unis : Justified, saison 3
Japon : Shokuzai
Reste du monde : Redfern Now, saison 1 (Australie)

Les (bonnes) surprises du chef :
Angleterre : Call the Midwife, saison 1
Corée du Sud : History of the Salaryman
Etats-Unis : Elementary, saison 1 (autant qu'un cop show de CBS puisse me plaire)
Japon : Going My Home
Reste du monde : Äkta Människor (Real Humans), saison 1 (Suède)

Le top des confirmations :
Angleterre : Sherlock, saison 2
Corée du Sud : -
Etats-Unis : Game of Thrones, saison 2
Japon : Kodoku no gurume, saison 2

Reste du monde : Un Village Français, saison 4 (France)

Le top des séries en "costumes" (aka "se déroulant dans le passé et non citées dans les précédents tops") :
Angleterre : The Bletchley Circle (Mini)
Corée du Sud : God of War
Etats-Unis : Boardwalk Empire, saison 3

Japon : Unmei no Hito
Reste du Monde : Puberty Blues (Australie)
Hors catégorie : The Hollow Crown (Angleterre). Parce que Shakespeare...

Le top des comédies que j'ai aimées (parce que oui, cela arrive !) :
Angleterre : Bad Education, saison 1
Corée du Sud : Can we get married ?
Etats-Unis : Veep, saison 1
Japon : Yuusha Yoshihiko to Akuryou no Kagi (saison 2)
Reste du monde : A Moody Christmas (Australie)

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LES FLOPS des séries diffusées en 2012

Les nouveautés au concept intéressant qui n'ont pas tenu leurs promesses :
Angleterre : White Heat (Mini) / Hunted, saison 1
Corée du Sud : Hero (OCN)

Etats-Unis : Last Resort
Japon : Magma
Reste du monde : Les hommes de l'ombre (France)

Les déceptions dont j'attendais plus :
Angleterre : Good Cop
Corée du Sud : King 2 Hearts

Etats-Unis : Polical Animals (Mini)
Japon :
Kaeru no Oujo-sama
Reste du monde : Bikie Wars (Australie)

Les essais à oublier :
Angleterre : Eternal Law
Corée du Sud : Dr Jin
Etats-Unis : 1600 Penn
Japon :
Kazoku no Uta
Reste du monde : Le Transporteur (France)

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LE TOP spécial en retard (des séries rattrapées en 2012)

Elles n'ont pas été diffusées cette année dans leur pays d'origine, mais je les ai regardées en 2012... Et vu leur qualité, elles méritaient un top !

1. The Sandbaggers, saisons 1 à 3 (Angleterre)
2. Heimsendir (World's End) (Islande)
3. Bron/Broen (The Bridge), saison 1 (Danemark-Suède)
4. Klass : Elu Parast (La Classe) (Estonie)
5. Hatufim (Prisoners of War), saison 1 (Israël)
6. Overspel, saison 1 (Pays-Bas)
6. Koselig Med Peis (Esprit Norvégien) (Norvège)
7. Cidade dos Homens (La Cité des Hommes) (Brésil)
8. Forestillinger (Performances) (Danemark)
9. East West 101, saison 1 (Australie)
10. Suzuki Sensei (Japon)
11. Reporters, saisons 1 et 2 (France)
12. The Quiz Show (Japon)

13. Dagvaktin (saison 2 de Naeturkvatkin (The Night Shift)) (Islande)
14. Pressa, saison 2 (Islande)

15."10" (Suisse)
16. Il Capo dei Capi (Corleone) (Italie)

17. Callan (Angleterre)
18. Ningen no Shoumei (Japon)
19. Srugim (Israël)
20. Polseres Vermelles (Les bracelets rouges), saison 1

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LES TOPS du futur

(Parce que tout sériephile a déjà les yeux tournés vers 2013.)

Le top des séries en retard, que je n'ai pas regardées, mais pour lesquelles je vous fais confiance (mes priorités de rattrapage des prochains mois...) :

Angleterre : Wallander, saisons 1 à 3
Corée du Sud : Queen In Hyun's Man
Etats-Unis : Treme, saison 3
Japon : Double face
Amérique : Apparences (Canada)
Europe :
Les Revenants (France) / Pressa, saison 3 (Islande)
Océanie : East West 101, saisons 2 et 3


Le top des séries de 2013 que j'attends avec le plus d'impatience actuellement
(avec plein d'espions dedans !) :
Angleterre : The Spies of Warsaw
Corée du Sud : Level 7 Civil Servant/Secret Couple
Etats-Unis : The Americans (sur FX, à partir du 30 janvier)
Japon : -
Europe : Odysseus (France)
Océanie :  Serangoon Road (Australie)

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Avoir choisi la diversité a eu pour conséquence une moindre spécialisation. J'avais déjà sacrifié une partie des productions des Etats-Unis les années précédentes, en 2012, c'est l'Angleterre qui a vu sa place décroître un peu. Que dire, si ce n'est que la sériephilie est faite de choix : la première étape est sans doute d'admettre son impossibilité à suivre tout ce que l'on voudrait. L'essentiel est de trouver un équilibre, avec des fictions qui nous parlent, des oeuvres de qualité qui donnent un sens à cette passion pas toujours raisonnable pour le petit écran. Quand je vois le contenu de mon "top spécial en retard", je me dis que ça valait le coup.

En résumé, qu'espérer de plus pour 2013, si ce n'est une année aussi riche que 2012 ? Au fond, peut-être plus de temps libre à consacrer aux séries, tout simplement...


Et vous, chers lecteurs, quelles ont été vos expériences sériephiles de 2012 ? Que retenez-vous de l'année qui s'achève ? En garderez-vous de bons souvenirs ou des impressions plus mitigées ?

26/12/2012

(K-Drama / Pilote) Jeon Woo Chi : de la fantasy d'action décomplexée

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En ce mercredi asiatique, évoquons une autre nouveauté sud-coréenne de la fin de l'automne, Jeon Woo Chi. Si le drama partage ses sources d'inspiration avec le film du même nom (Jeon Woo Chi : The Taoist Wizard), succès du box-office en Corée du Sud fin 2009 (disponible en DVD en France sous l'intitulé Woochi : Le Magicien des Temps Modernes), il en reprend certains thèmes (la magie notamment) sans l'histoire du voyage dans le temps du récit sur grand écran. Un changement qui, avec un petit écran sud-coréen déjà saturé de dramas sur ce thème cette année (Rooftop Prince, Dr. Jin, Faith, Queen In Hyun's Man) n'est, soyons franc, pas plus mal !

Jeon Woo Chi a débuté sur KBS2 le 21 novembre 2012 (diffusion les mercredi et jeudi soirs). L'écriture a été confiée à Jo Myung Joo, et la réalisation à Kang Il Soo. Le drama est pour l'instant annoncé pour une durée de 24 épisodes. Proposant sur le papier un mélange des genres, entre la fantasy d'action et le drame historique, voire romanesque, tout l'enjeu des débuts allait être de savoir doser ces différents éléments pour poser des fondations solides au récit. Les deux premiers épisodes n'ont pas apaisé mes craintes initiales vu de ce que j'avais pu lire sur le drama : brouillon, flirtant - volontairement ou non - avec un registre de "parodie sérieuse" difficile à cerner, Jeon Woo Chi peine à convaincre.

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Il y a quelques années Jeon Woo Chi et Kang Rim étaient deux amis, puissants magiciens de leur état, tous deux énamourés de la belle princesse Moo Yeon. Mais Kang Rim, sous la mauvaise influence de son oncle, a trahi et s'est retourné contre ce en quoi ils croyaient. Laissant Jeon Woo Chi pour mort après un terrible combat, Kang Rim a également kidnappé et ensorcellé la princesse. Désormais, il sert les objectifs de son oncle : faisant un mauvais usage de la magie et de tous les pouvoirs qu'elle leur permet d'acquérir, il s'agit de faire tomber Joseon.

Mais Jeon Woo Chi a survécu. Allant sous le nom de Lee Chi, il occupe un poste de journaliste royal. Brillant et astucieux à l'occasion, mais souvent emprunté et maladroit, adepte des jeux d'argent, il présente au tout venant une allure aussi inoffensive qu'anecdotique. Cependant, dès que le masque tombe, il redevient le puissant magicien qu'il est en réalité. En effet, profitant des ressources d'informations auxquelles son poste lui donne accès, il traque ceux qui ont détruit tout ce qu'il chérissait et entend bien mener à son terme sa vengeance, notamment contre Kang Rim.

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Jeon Woo Chi est un divertissement décomplexé, dont l'orientation véritable n'est pas encore précisément posée dès ses premiers épisodes. Dans un premier temps, le drama ne recule devant aucune surenchère, proposant d'emblée une débauche de combats magiques à grand renfort d'effets spéciaux. Les scènes d'action s'enchaînent. Toutes ces confrontations par des échanges de boules énergétiques, ces incantations-sortilèges magiques plus ou moins longs, et les quelques séances de haute voltige dans les arbres auxquels il nous est donné d'assister, laissent vite transparaître les différentes sources d'inspiration. Pêle-mêle, cela évoquera ainsi au téléspectateur un large panel d'oeuvres, allant des Wuxia chinois au manga/japanimé Dragon Ball. En fait, de manière générale, le drama mobilise nombre de codes narratifs très familiers, jusqu'à la mise en scène du héros... un journaliste caché derrière ses lunettes (qui a murmuré "Clark Kent" ?). L'exploitation proposée de la dualité entre sa réelle identité de puissant mage et l'apparence la plus inoffensive qu'il s'attache à renvoyer au quotidien (personnage intelligent mais emprunté, quelque peu excentrique) reste aussi très classique.

A partir de cette base convenue, Jeon Woo Chi adopte un rythme de narration rapide. Il réduit son temps exposition au minimum, se contentant d'utiliser quelques flashbacks pour nous informer des évènements clés qui ont conduit à la confrontation relatée. En négligeant de soigner l'exposé des enjeux, et la cohérence même du monde dans lequel il nous propulse, le récit apparaît vite très minimaliste. Ce survol est frustrant, car il prive le drama de tout souffle épique. De plus, l'écriture emprunte sans recul des recettes très calibrées. Multipliant les raccourcis et les poncifs, elle manque de subtilité. Souffrant d'une caractérisation très binaire -même dans les quelques essais pour nuancer un peu leur traitement-, les personnages peinent à acquérir la moindre ampleur ou épaisseur psychologique. Seul l'opposant de Jeon Woo Chi, à travers les quelques scènes qui résument de manière très brouillonne son basculement du côté obscur, parvient à aiguiser un peu la curiosité. Difficile donc au téléspectateur de s'impliquer. Jeon Woo Chi semble avoir hésité à doser les ingrédients du cocktail proposé : avec ses excès et ses élans caricaturaux, il avait de bien meilleurs atouts pour être de la fantasy un peu décalée et divertissante. Seulement, en voulant conserver son sérieux, il tente de jouer sur un tableau plus ambitieux, avec une ampleur dramatique qu'il échoue à atteindre, et il laisse donc un peu perplexe. 

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La forme ne rattrape pas les faiblesses de Jeon Woo Chi. Un drama de fantasy, mettant en scène un recours fréquent à la magie et notamment des combats où les sorts et les rayons d'énergie sont échangés de manière habituelle, se doit d'avoir des effets spéciaux à la hauteur. Mais la réalisation cède souvent à la tentation de vouloir trop en faire, versant dans une surenchère dont elle peine à se sortir, soulignant surtout les limites des effets spéciaux là où il faudrait plutôt parvenir à emporter le téléspectateur. Il aurait pu être judicieux d'en faire moins, mais qu'ils paraissent plus crédibles Dans son registre de l'action, Jeon Woo Chi m'a souvent fait penser à Dragon Ball, or les effets qui passent naturellement dans un manga ou un dessin animé, gagnent à être un peu modérés lors du passage au "live". Se reflètent peut-être ici aussi les hésitations du drama qu'on ne sait trop comment et jusqu'où il faut prendre au sérieux.

Enfin, le drama bénéficie d'un casting correct. Cha Tae Hyun (sans doute plus connu en France pour ses rôles au grand écran, notamment dans My Sassy Girl) peut s'en donner à coeur joie dans un double rôle qui lui permet de s'exprimer dans des registres extrêmement différents. A défaut d'avoir un personnage d'ampleur au niveau l'écriture, au moins l'acteur apporte-t-il à ce héros une consistance déjà appréciable. Face à lui, Lee Hee Joon, dans un domaine plutôt d'action, trouve aussi vite ses marques. Entre les deux, source d'une discorde amoureuse traditionnelle, Uee (Birdie Buddy, Ojakgyo Brothers) interprète la princesse ravie par Kang Rim ; ensorcellée, elle n'a pas grand chose à faire, réduite à l'inexpressivité la plus totale. A leurs côtés, on retrouve également Baek Jin Hee (High Kick 3), Kim Gab Soo (Jejoongwon, Joseon X-Files) et Sung Dong Il (Answer Me 1997).

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Bilan : Nous plongeant dans un univers où la magie est un élément à part entière, les débuts de Jeon Woo Chi ont le mérite d'être rapides, laissant entrevoir l'efficacité d'un drama d'action décomplexée. Le cadre de fantasy était, dans cette optique, un atout. Malheureusement, il n'est que survolé, sans prendre le temps de soigner une mythologie qui aurait pourtant été nécessaire pour donner de solides fondations au récit. La caractérisation des personnages est pareillement minimaliste : l'écriture, dans l'ensemble, sonne très convenue et manque de subtilité.

Avec tous ces poncifs, Jeon Woo Chi aurait pourtant pu faire office de simple divertissement se consommant sans arrière-pensée, s'il avait pu prendre un peu plus de recul avec son récit. Certains passages s'apprécient en effet plus au second ou troisième degré, que dans le sérieux premier degré dans lequel la tonalité du drama semble vouloir nous laisser.


NOTE : 5,25/10


Une bande-annonce de la série (en VOSTA) :


Une chanson de l'OST :

24/12/2012

[Blog] A (British) Telephagic Christmas Spirit

Traditionnellement, voici le billet de fêtes de fin d'années de My Télé is Rich!, avec ses quelques cadeaux sériephiles déposés au pied du sapin. Il faut dire que, comme toujours, le menu téléphagique de Noël aura un parfum britannique très prononcé, les différentes chaînes rivalisant outre-Manche pour faire passer les meilleures fêtes à leurs téléspectateurs. 

En guise de hors d'oeuvre, quelques vidéos légères :

De la BBC, une bande-annonce orchestrant une rencontre improbable, entre Miranda (dont la saison 3 débute le 26 décembre sur BBC1... vraiment, quand on vous dit que les fêtes se passent devant le petit écran anglais !) & le Docteur :


Toujours dans le registre de l'humour, ITV n'est pas en reste. Si vous avez quelques minutes, installez-vous donc devant Snow Whitechapel :

 

Redevenons sérieux, et regardons le programme :

Songez plutôt à la façon dont les Anglais pourront finir leur journée du 25 décembre, en s'installant successivement sur BBC1, puis ITV1, afin de savourer des inédits spéciaux de Doctor Who, Call the Midwife et Downton Abbey (d'ailleurs, la programmation des deux period dramas phares des audiences cette année aura jusqu'à la dernière minute occasionné des ajustements de la part des deux chaînes).

Pour vous mettre dans l'ambiance, la bande-annonce de l'épisode de Call the Midwife :


Enfin, la bande-annonce de Downton Abbey, avec comme toujours, de quoi faire frémir quelques coeurs et aiguiser la curiosité :



Mais le plus important reste bien sûr...

Merry Christmas ! 메리 크리스마스 !
Bonnes fêtes à tous !

13:10 Publié dans (Blog) | Lien permanent | Commentaires (7) | Tags : blog, noël |  Facebook |

23/12/2012

(UK) The Hour, saison 2 : le temps d'une superbe maturation

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The Hour était de retour cet automne sur BBC2 (du 14 novembre au 13 décembre 2012). L'occasion de retrouver le Londres médiatico-politique des années 50. Diffusée durant l'été 2011, la première saison avait été intéressante par la richesse de ses thèmes et les personnages mis en scène, mais il lui avait manqué une vraie consistance dans son récit fil rouge d'espionnage pour exploiter le potentiel qu'elle avait laissé entrevoir. Pour cette saison 2, la série a cependant gagné en maîtrise, capable désormais de susciter l'intensité dramatique qui avait trop fait défaut à la première.

Les débuts de saison pour The Hour sont certes lents, mais c'est pourtant une histoire homogène et de plus en plus prenante qui prend corps sous nos yeux. Au final, cela donne une saison de qualité supérieure à la première, qui mérite vraiment l'investissement. Mais le public britannique n'a pas eu la même patience : les audiences n'ont malheureusement pas suivi. Cependant si vous n'aviez qu'une seule série anglaise de ces derniers mois à rattraper, pas d'hésitation, il s'agit de The Hour !

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The Hour reprend plusieurs mois après les évènements ayant conclu la première saison. Tandis que Freddie a quitté l'Angleterre et est parti en quête de nouvelles expériences à travers le monde, Bell s'efforce de continuer à faire tourner une émission en perte de vitesse, notamment face à la concurrence d'une nouvelle émission d'ITV directement inspirée du concept de The Hour. La gestion est d'autant plus difficile que leur présentateur-vedette, Hector, profite désormais un peu trop de la célébrité, se faisant photographier dans tous les milieux en vogue des soirées londoniennes, tout en étant bien peu assidu pour faire acte de présence au bureau.

C'est dans ces circonstances qu'un nouveau directeur de l'information est placé à la tête de l'émission. Il s'agit de Randall Brown, qui a notamment bâti sa réputation à Paris. Conscient qu'il manque désormais ce qui faisait le piment des débuts de l'émission, une de ses premières décisions est de ré-embaucher... Freddie, permettant ainsi le retour du journaliste prodigue, cette fois, en tant que co-animateur aux côtés d'Hector. Le but est notamment de signifier à ce dernier qu'il est temps de redevenir professionnel. C'est pourtant le mode vie d'Hector qui va les conduire à enquêter sur un club à succès de la capitale et sur son puissant patron.

Entre affaires de moeurs, chantages et corruptions, les journalistes s'intéressent de bien dangereux arrangements, tandis qu'au sommet de l'Etat, les discussions autour de l'installation de missiles nucléaires américains sur le sol anglais attisent diverses convoitises.

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Proposant un récit homogène, la saison 2 de The Hour s'appuie sur une construction narrative maîtrisée, où la tension ne va cesser d'aller crescendo. Les premiers épisodes suivent un rythme volontairement plutôt lent, permettant à la série de s'épanouir dans un registre de fiction d'ambiance. Parfaitement ciselées, toutes les scènes semblent saturées du parfum des années 50, chaque décor étant travaillé jusqu'au moindre détail. Reconstitution presque trop soignée et policée, la série joue habilement sur cette image surchargée des fantasmes d'une époque. The Hour assume ainsi à merveille les codes du roman noir qu'elle se réapproprie. Mêlant à une enquête, des thèmes familiers, entre prostitution, corruption et chevalier blanc se dressant contre les dérives du système, la série intègre de manière plus cohérente la géopolitique et les enjeux de la guerre froide, mis au service d'une intrigue consistante.

Progressivement, les enjeux se précisent, les histoires se recoupent, et l'ensemble se complexifie au fil des révélations et des découvertes. Une sourde tension apparaît, les dangers devenant parfaitement identifiables. Tandis que le rythme s'accélère, l'atmosphère se fait de plus en plus prenante. The Hour nous conduit vers un final à l'intensité dramatique tour à tour magnifique et bouleversante, légitimant a posteriori le choix fait au départ de prendre le temps de bien façonner les fondations du récit à dérouler. Transparaît en filigrane une dimension tragique et inéluctable à l'enchaînement des évènements, que la série va savoir pleinement exploiter. Cette saison 2 est une vraie décharge émotionnelle, à la fois grisante et poignante. Ce sont quelques heures de télévision de haut standing qui provoquent une implication rare de la part d'un téléspectateur, totalement investi dans les méandres relationnelles dévoilées, et qui la quitte un peu choqué, hébété, longtemps marqué.

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Ce que The Hour a gagné en cohésion se perçoit également dans son traitement des personnages. La série entremêle parfaitement les destinées des protagonistes à l'intrigue principale. Tout se recoupe, le versant personnel s'invitant dans les rebondissements d'une enquête qui touche au plus près certains. Finis les batifolages dilatoires : chacun gagne en épaisseur et en complexité. La logique l'emporte, notamment dans le rapprochement progressif de Freddie et de Bell. Qu'importe le bref twist inventé pour les séparer un temps, la cohérence reprend ensuite ses droits avec des certitudes renforcées, primant tout et emportant du même coup le coeur du téléspectateur. La saison 2 aura aussi vu l'introduction d'une nouvelle dynamique, entre le directeur de l'information, Randall, et Lix Storm. Ces derniers partagent une vieille histoire, et une blessure jamais refermée : celle d'un enfant né d'une brève passion, abandonné par Lix dans une France à l'aube de la Seconde Guerre Mondiale. Cette histoire prend un tour très poignant, contrebalançant très bien les relations des autres personnages qui ont, eux, encore un futur devant eux. Elle offre en plus aux deux acteurs des scènes à la hauteur de leur talent.

Cependant la plus belle évolution de la saison est indéniablement la consistance acquise par Marnie, l'épouse d'Hector. Femme au foyer de la bonne société qui a parfaitement intégrée tous les codes de cette dernière, sur la place effacée et docile dévolue à la femme, elle est prête à admettre toutes les largesses de son mari volage, si seulement il pouvait aussi remplir le rôle qui est attendu de lui : qu'ils aient un enfant. Mais Hector, ne pouvant lui donner cela, n'en fuit que plus les soirées en face à face avec sa femme. L'humiliation provoquée par le scandale auquel il est mêlé aurait pu signer la fin d'un couple qui s'était peu à peu perdu, elle est au contraire le moment où Marnie acquiert toute sa dimension : celle d'une épouse qui décide de reprendre sa vie en main et qui entend s'émanciper. Sa plus savoureuse vengeance est son succès, fut-il bref, sur ITV. Le re-équilibrage progressif qui s'opère au sein du couple symbolise à merveille la maturation de la série. Cette saison aura vraiment su donner aux personnages l'ampleur narrative qu'ils méritent.

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S'il vous fallait un dernier argument pour vous expliquer en quoi The Hour propose quelques heures de grande télévision, il convient de terminer ce billet en se tournant vers son casting. Même en trempant ma plume dans l'encre le plus dithyrambique qui soit, tous les superlatifs, que je pourrais mettre bout à bout dans ces colonnes, afin de tenter de décrire les performances d'acteurs auxquelles cette saison nous a permis d'assister, ne suffiraient sans doute pas pour retranscrire la puissance dramatique de certaines scènes. Leurs jeux, tout en nuances et en intensité, ont plus que jamais sublimé les échanges, des confrontations explosives jusqu'à certains dialogues initialement simplement anecdotiques, conférant au script une dimension supplémentaire. Plusieurs passages hanteront ainsi durablement le téléspectateur.

La dynamique entre Ben Whishaw (Criminal Justice) et Romola Gorai (Crimson Petal and the White) repart sur des bases proches de la première saison, avec un certain infléchissement et rapprochement, qui permet à leur relation de conservant ce mordant toujours réjouissant qui la caractériser. Le signe d'une maturité est encore plus perceptible dans le couple que Dominic West (The Wire, The Devil's Whore) forme avec Oona Chaplin : cette dernière bénéficie cette fois d'un rôle qui s'épaissit et lui donne l'occasion de gagner, sa place face à un Dominic West égal à lui-même. Enfin, l'ajout principal de la saison tient à l'arrivée de Peter Capaldi (The Thick of It), comme toujours particulièrement génial, a fortiori dans un rôle ambivalent où il délivrera, face à Anna Chancellor, une des plus marquantes scènes de la saison.

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Bilan : La saison 2 de The Hour est une magnifique suite de 6 épisodes, durant lesquels la série fait preuve d'une maîtrise narrative à saluer. Fiction d'ambiance posant un décor et des enjeux dans sa première partie, son intrigue prend progressivement corps avec cohérence. Plus homogène et plus crédible dans son registre de roman noir au décor des 50s', cette saison culmine avec un dernier épisode à l'intensité dramatique qui laisse le téléspectateur le souffle court, choqué, fasciné, électrisé... Portée par de grands acteurs auxquels elle donne l'occasion de pleinement s'exprimer, The Hour aura proposé quelques heures de grand standing. Elle m'aura enthousiasmé comme peu de séries cet automne, et cela fait un bien fou. A savourer.


NOTE : 8,5/10


La bande-annonce de la saison :

22/12/2012

(Pilote SUI) L'heure du secret : une "saga de l'été" au parfum suisse

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Quoi de neuf en Suisse ? Manifestement des séries au titre, "L'heure du secret" -mélangeant horlogerie et secret- qu'il aurait été difficile de choisir plus typique pour résonner dans l'imaginaire collectif. Pays voisin, partiellement francophone, on l'a déjà évoqué sur ce blog : la Suisse a une télévision (romande, car ne parlons même pas des deux autres versants linguistiques inaccessibles) qui ne nous parvient qu'au compte-goutte. Concrètement, la principale source pour visionner ses séries en France se confirme être la chaîne TV5 Monde, en grande partie parce qu'elle a l'avantage de proposer un service de catch-up TV qui permet de rattraper ses programmes.

Télévision méconnue côté français certes, mais dans laquelle on croise des projets intéressants. Souvenez-vous du prenant thriller autour d'une partie de poker qu'a été 10, découvert au printemps (déjà grâce à une diffusion sur TV5Monde). Une vraie bonne surprise téléphagique qui aurait mérité une exposition bien meilleure (j'avoue que ce billet existe en partie pour vous rappeler ce chouette souvenir) ! Forte de cette première expérience concluante, je n'oublie donc pas la Suisse. Quitte à tester des fictions qui nous rappellent que la RTS reste globalement dans une situation très proche de la télévision française. Avec ses fulgurances, mais aussi ses recettes plus (trop ?) traditionnelles et des limites familières. En témoigne la série proposée par TV5 Monde depuis le 19 décembre dernier.

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L'heure du secret a été diffusée au cours de l'été 2012 sur RTS Un (à partir du 16 juin). Comptant 7 épisodes de 42 minutes, elle est produite par CAB Productions, à qui l'on doit notamment CROM. Réalisée par Elena Hazanov, et écrite par Alain Monney et Gérard Mermet, cette série ressuscite un genre bien connu du téléspectateur français : la saga de l'été, avec ses héroïnes prodigues remontant un passé méconnu, ses morts suspectes et sa dimension pseudo-mystique à la croisée des genres. Lancer L'heure du secret donne un peu l'impression de s'installer devant la télévision française d'il y a une décennie, avant que certaines ficelles trop grosses et des excès indigestes n'emportent (pour un temps ?) le genre dans sa tombe télévisuelle.

Quelle est donc l'histoire ? Lyne Tremblay, une jeune femme Québécoise, vient d'hériter des ateliers d'horlogerie "Univers", situés dans la petite localité du Locle en Suisse. Elle quitte le Canada pour quelques jours en espérant rapidement régler les formalités de la succession, comptant vendre l'entreprise au plus vite. Mais dès son arrivée, les évènements troubles s'enchaînent. Après une première frayeur dans le taxi, où elle fait un étrange cauchemar, elle apprend le lendemain que le chauffeur a été assassiné. Dernière personne à lui avoir parlé, elle est logiquement interrogée par la police. Déroutée et inquiète, en pays étranger, elle fait la connaissance d'un artisan-horloger, Vincent Girot, qui entreprend de lui faire visiter la région et surtout comprendre l'art qu'est l'horlogerie suisse. Mais un deuxième meurtre a lieu à son hôtel...

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L'heure du secret réunit quelques-uns des ingrédients les plus typiques des sagas de l'été. Son héroïne est assez attachante, avec du caractère. Etrangère dans une petite ville qui a son histoire, elle est la clé d'entrée du téléspectateur dans ce cadre particulier : à travers elle, on s'interroge sur ces lieux et les secrets qu'ils renferment, tout en découvrant aussi l'industrie horlogère. Le pilote ne perd pas de temps : très vite, les mystères se multiplient, et les morts aussi. On en compte déjà deux à la fin des premières 42 minutes. L'intrigue policière s'épaissit rapidement, les questions sans réponse s'assurant d'éveiller la curiosité du téléspectateur. Le principal reproche à adresser à L'heure du secret n'est pas de réactualiser des ressorts narratifs que, pour ma part, je considèrerais plutôt appartenir au passé, mais il vient surtout du relatif manque de naturel qui transparaît de certains dialogues et les quelques passages forcés qui en découlent. Trop policé, trop calibré (notamment au niveau de la caractérisation des personnages), c'est tout le cadre d'ensemble qui peine à être crédible, ignorant sa dimension sociale (Locle, l'horlogerie). Cette difficulté est accentuée par le registre fantastique introduit prudemment, qui laisse sur la réserve.

Le côté prévisible et un brin figé qui caractérise le récit de L'heure du secret se retrouve dans une réalisation à la mise en scène un peu plate. Sur la forme, le principal attrait de l'ensemble réside dans l'utilisation d'un thème musical entêtant qui retentit régulièrement, un morceau classique au piano qui contribue à construire l'ambiance intéressante envisagée, conçue comme à la fois feutrée et sourdement inquiétante. Ce style est aussi exploité pour le générique, minimaliste dans son esthétique, mais plutôt efficace (cf. la vidéo ci-dessous). Côté casting, la série repose en partie sur la fraîcheur d'une Catherine Renaud dont le style direct et l'accent québécois lui permettent de camper de manière convaincante cette jeune héroïne auprès de laquelle on a a envie de s'investir malgré les limites de la fiction. A ses côtés, on retrouve notamment Frédéric Recrosio, Agnès Soral, Carlo Brandt, Valentin Rossier, Laetitia Bocquet, Marie Druc ou encore Pierre Mifsud.

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Bilan : Saga de l'été au sens premier du terme, avec tous les ingrédients les plus classiques du genre, L'heure du secret est une fiction calibrée, sans tomber dans les excès de certains de ses prédécesseurs. Il flotte sur elle une impression passéiste quelque peu figée, notamment du fait de dialogues pas toujours percutants. Si elle sait mener sa barque honnêtement et éveille une certaine curiosité pour la suite (ce qui est son principal objet), elle manque d'audace et d'innovation. Malgré tout, le nostalgique des vraies sagas de l'été devrait y trouver son compte. D'autant que le dépaysement opère, aussi bien grâce à l'immersion dans l'industrie de l'horlogerie suisse, que par le charmant accent Québécois de l'héroïne.

Au final, cette série est surtout un rappel que la télévision suisse romande doit encore mûrir et grandir dans le registre de la fiction originale. Elle n'a pas le relatif éclectisme d'une Radio-Canada par exemple. Si je ne vous conseillerais pas L'heure du secret (mais c'était une des rares occasions de voir un peu ce qui se passe chez nos voisins suisses, d'où cette critique qui n'était pas initialement programmée dans le planning du blog), je renouvelle ma recommandation faite au printemps dernier : 10 reste indéniablement une référence dont la RTS devrait s'inspirer.


NOTE : 5/10


Lien vers le catch-up de TV5 Monde : Episode 1 (en ligne jusqu'au 26 décembre).

Le générique de la série :


PS : Avec le sens du timing qui me caractérise, j'ai donc rédigé le premier billet de l'hiver du blog sur... une saga de l'été. Rassurez-vous le prochain article devrait être un bilan de saison de mon coup de coeur du mois.