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21/02/2014

(UK) Inside No. 9 : rebondissements et humour noir pour une anthologie enthousiasmante

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Depuis le 5 février 2014, BBC2 diffuse une nouvelle comédie, Inside No. 9, signée Reece Shearsmith et Steve Pemberton (deux des co-créateurs de The League of Gentlemen). Avec cette fiction, ces derniers poursuivent une expérience qu'ils avaient initiée dans leur précédente série, Psychoville : il s'agit en fait ici d'explorer plus avant le concept qui avait sous-tendu l'épisode 4 de cette dernière, à l'inspiration Hitchcock-ienne revendiquée (en référence au film La Corde, de 1948). La saison 1 de Inside No. 9 comptera six épisodes, d'une demi-heure chacun ; une saison 2 a d'ores et déjà été annoncée -avant même le début de la diffusion.

Inside No. 9 étant une anthologie, cela rend l'exercice du critique plus difficile : les épisodes sont en effet extrêmement différents les uns des autres, et mériteraient presque de se voir consacrer une suite de critiques indépendantes, tant le concept de départ y est décliné sous des facettes diverses. Écrire un billet sur le "pilote"/premier épisode aurait donc été trop limité. J'ai patienté. Après trois épisodes, nous voilà déjà à mi-chemin de la première saison. Et Inside No. 9 confirme, semaine après semaine, qu'elle sait entraîner le téléspectateur vers des chemins aussi déroutants que savoureux.

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Le point commun de tous les épisodes de Inside No. 9 est qu'ils se déroulent à huis clos dans un lieu situé au numéro 9 : il peut s'agir d'un appartement, d'une maison ou d'une villa, le cadre pouvant ainsi considérablement changer. Chaque histoire est indépendante, dotée d'une construction également très variable : certaines se déroulent sur une très courte période, presque en temps réel -une soirée par exemple-, d'autres couvrent au contraire une durée beaucoup plus longue, permettant de suivre l'évolution de personnages. Partant d'un tel cadre quasi théâtral, Inside No. 9 offre un véritable condensé de twists et de rebondissements, servis par une écriture noire, humoristique à l'occasion, régulièrement déroutante, qui nous conduit invariablement jusqu'à une chute finale, toujours sombre, parfois proprement jubilatoire.

Parmi les trois premiers épisodes, le plus marquant est incontestablement le deuxième (A Quiet Night In). Il relate une soirée animée dans une riche villa, au sein de laquelle tentent de s'introduire deux cambrioleurs guère doués convoitant un précieux tableau. Cet épisode est un véritable exercice de style comique, maîtrisé de bout en bout. En dehors de la dernière scène, il s'agit d'une demi-heure entièrement muette (une forme d'hommage au cinéma muet), parfaitement cadencée par une bande-son qui exploite les divers bruits de la maisonnée (musique, télévision, outils de cuisine...). L'humour y est résolument burlesque, rythmé par de multiples rebondissements, où l'inattendu surgit fréquemment comme un ressort comique efficace. A Quiet Night In est en résumé une expérience télévisuelle, assez fascinante, qui se vit devant son petit écran. C'est l'épisode incontournable de cette première moitié de saison : celui qui mérite à lui-seul le détour.

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Les deux autres épisodes de Inside No. 9 ont cependant aussi leurs atouts. Ce sont des essais dans des registres très différents, qui partagent tous une même maîtrise d'écriture et un sens du twist qui savent provoquer plus d'un moment jubilatoire. Le premier épisode est clairement le plus déroutant et surprenant : toute son histoire tourne autour d'un étrange jeu de cache-cache dans une maison familiale, aboutissant à faire s'entasser dans une grande armoire tous les protagonistes. A l'opposé complète du deuxième, c'est entièrement sur les dialogues que la demi-heure repose. Ces derniers sont joyeusement ciselés, oscillant entre piques et flottements, entre malaises et silences, le tout avec cette gêne inhérente à des retrouvailles quelque peu forcées. La chute, très noire, offre une conclusion pesante à ce qui a longtemps semblé la déclinaison d'une idée volontairement loufoque, voire absurde.

Quant au troisième épisode, diffusé ce mercredi soir en Angleterre, il s'échappe presque du genre comique pour offrir un récit pourtant fidèle, dans l'esprit, aux précédents. En une demi-heure, le téléspectateur assiste à la descente aux enfers d'un enseignant qui se coupe peu à peu de la société, sous l'influence d'un individu qui s'est invité chez lui. C'est la construction narrative qui est ici déterminante, l'histoire prenant cette fois le temps de s'étaler sur plusieurs semaines. Celle-ci paraît, par rapport aux deux premières, presque prévisible. Mais le scénario nous conduit admirablement à une suite de twists dans le dernier tiers de l'épisode, durant lequel s'enchaînent des rebondissements surprenants, pour aboutir à une chute, toujours sombre, qui, sorte d'ultime pied de nez, correspond parfaitement à la tonalité de l'ensemble.

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Enfin, s'il vous faut une dernière raison pour vous convaincre de vous installer devant l'intrigante Inside No. 9, ce sera son casting. Reece Shearsmith et Steve Pemberton (The League of Gentlemen, Psychoville) apparaissent dans beaucoup d'épisodes, mais les deux ne sont pas présents dans tous. A leurs côtés, l'épisode 1 est celui qui rassemble le plus de protagonistes : c'est ainsi l'occasion de croiser Anne Reid (Five Days, Last Tango in Halifax), Katherine Parkinson (The IT Crowd, Whites), Anna Chancellor (Spooks, The Hour), Julian Rhind-Tutt (Green Wing, The Hour), Timothy West (Bleak House), Ophelia Lovibond (Titanic : Blood and Steel), Ben Willbond (Rev, The Thick of It), Tim Key ou encore Mark Wootton (La La Land, Delocated). Dans le deuxième épisode, on retrouve Oona Chaplin (The Hour, Game of Thrones, Dates) -un casting doublement parfait pour cet essai d'épisode muet- et Denis Lawson (Jekyll, Marchlands). Quant au troisième, c'est Gemma Arterton (Tess of the D'Urbervilles) qui intervient aux côtés du duo principal. 

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Bilan : Avec son concept de huis clos qui lui confère une dimension presque théâtrale, Inside No. 9 fait preuve d'une solide maîtrise de sa narration pour manier des rebondissements multiples et une bonne dose d'humour noir, tout en cultivant un sens aiguisé de la chute finale. Comme toute anthologie, la diversité des épisodes proposée fait que tous ne marquent pas pareillement, mais ce format permet à la série de constamment se renouveler. Ces trois premiers épisodes peuvent dérouter, mais ils ne déçoivent pas. En particulier le deuxième, qui offre un sacré moment de télévision comique (il mérite au moins de prendre une demi-heure pour le regarder comme un unitaire).

Quant au public visé, ceux qui apprécient les œuvres de Reece Shearsmith et Steve Pemberton devraient se laisser embarquer facilement. Plus généralement, Inside No. 9 ne devrait pas laisser indifférent les téléspectateurs curieux qui souhaiteraient glisser dans leurs programmes une dose de comédie britannique inventive. 


NOTE : 7,75/10


Un extrait de l'épisode 1 :

Un extrait de l'épisode 2 :

13/09/2013

(UK) The Wipers Times : un journal satirique tenu sur le front durant la Grande Guerre

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La Première Guerre Mondiale est un sujet qui a été fréquemment traité dans les fictions : ces dernières années, de Downton Abbey à Parade's End, en passant par The Village et Birdsong, les period dramas l'évoquant n'ont pas manqué. La commémoration qui s'annonce en 2014 pour son centenaire promet également d'apporter son lot de productions y étant consacrées. Cependant certaines fictions parviennent encore à se réapproprier ce thème avec une approche originale, qui mérite pour cela toute l'attention du téléspectateur.

C'est le cas du savoureux téléfilm qui a été diffusé ce mercredi 11 septembre 2013 sur BBC2, en Angleterre. D'une durée de 90 minutes, The Wipers Times a été écrit par Ian Hislop et Nick Newman. Il s'inspire d'une histoire vraie, puisqu'il revient sur un journal de tranchées satirique qui fut tenu par des soldats anglais postés sur la ligne de front durant la Première Guerre Mondiale. Assez naturellement, le téléspectateur songe forcément un instant à la saison 4 de Blackadder qui a durablement marqué le petit écran britannique. Mais The Wipers Times a son identité, et une tonalité qui lui est propre. Une chose est sûre : ce téléfilm est une vraie réussite.

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The Wipers Times débute en 1916 dans une ville d'Ypres en train d'être réduite en ruines par les obus qui la frappent. L'unité du capitaine Fred Roberts découvre dans un des bâtiments encore debout une presse typographique en état de marche. Un de ses subordonnés ayant une formation lui permettant de manier une telle machine, Roberts, avec l'assistance de son lieutenant Jack Pearson, a une idée : créer un journal satirique qui romprait l'ennui dans lequel lui et ses hommes sont plongés, tout en aidant à maintenir le moral des troupes. Ils le nomment "The Wipers Times", Wipers étant la façon dont les soldats anglais prononcent "Ypres".

Avec ses brèves ironiques voire sarcastiques, ses plaisanteries plus ou moins allusives qui n'épargnent guère la hiérarchie, le journal ne fait évidemment pas l'unanimité parmi les officiers supérieurs. Mais il rencontre un franc succès auprès des troupes. Roberts bénéficie en plus de la bienveillance du général en charge de leur division. De 1916 à 1918, les publications se poursuivent, en dépit des difficultés matérielles et des aléas du front. Accompagnant la division jusque dans la Somme - le titre du journal changeant au gré des déplacements des troupes -, les numéros ouvrent aussi leurs colonnes aux soldats qui, avec une plume parfois maladroite mais toujours sincère, éprouvent le besoin de retranscrire les horreurs de la guerre.

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Dès ses premières scènes, c'est par sa tonalité que The Wipers Times séduit et se démarque. Bénéficiant d'une écriture fine et vive, la fiction introduit une savoureuse dynamique au sein de cette unité militaire qui s'improvise rédaction publiante. Les dialogues sont parfaitement ciselés. Les répliques s'enchaînent, démontrant une réjouissante gestion de l'ironie, ponctuée de pointes de sarcasme, dosée comme il faut. En plus de relater le quotidien de ces soldats-journalistes, c'est également au sein de l'hebdomadaire que la fiction immerge le téléspectateur. Non seulement elle nous fait assister à la naissance de certaines idées, mais elle va même plus loin en mettant en scène, au cours de brefs sketchs, des passages humoristiques directement issus des articles. C'est une ironie noire qui ressort, parfois féroce, notamment lors de la première parenthèse qui ouvre le journal, au cours de laquelle un soldat se fait diagnostiquer un mal dangereux : l'optimisme. Imaginez, ce brave homme pense que la guerre se finira vraiment dans les 12 prochains mois et que l'état-major est compétent pour remporter la victoire... Le médecin lui prescrit un remède efficace contre cette terrible maladie : il lui rédige son ordre de mission pour être envoyé au front.

The Wipers Times a des scènes franchement drôles. Cependant l'humour ne masque pas la réalité de la guerre. Derrière une vision critique et désabusée, se perçoit quelque chose de plus poignant. Le journal est le moyen pour ces hommes, et en premier lieu pour Roberts, de se raccrocher à ce qu'ils sont, à ce qu'ils étaient avant les évènements. Face à l'enlisement de la situation, face à la vanité de certaines offensives pourtant si mortelles (la bataille de la Somme), ils répondent par leur entêtement à créer encore et toujours des blagues, à persister dans la publication de l'hebdomadaire. Comme Roberts l'explique après la guerre à un journaliste avec lequel il a un entretien, ce journal reflète sa guerre, sa façon à lui de ne pas se laisser emporter par les horreurs dont il est témoin. Car tout en pointant inlassablement les absurdités du quotidien des soldats, on retrouve aussi au fil des numéros les épreuves traversées, mesurant tout ce qui se brise chez un soldat dans ces tranchées. The Wipers Times est une fiction nuancée, dotée d'un souci d'authenticité bien réel. Partageant avec le téléspectateur cet humour d'époque qui savait dérider les troupes, elle n'en laisse pas moins transparaître l'étendue de la tragédie humaine qui se déroule sur ce front.

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Sur la forme, The Wipers Times privilégie le huis clos, s'appuyant sur la qualité de son fond et de ses dialogues. La reconstitution historique de la vie des tranchées est minimale, se limitant principalement à quelques lieux stratégiques où se déroulent la plupart des scènes (le QG de l'unité, quelques tranchées autour). Il y a cependant deux-trois passages de plus grande ampleur (dans la Somme notamment). La mise en scène tire le meilleur parti de cette approche, y compris avec de petites parenthèses en noir et blanc qui reprennent des articles du journal : le téléspectateur peut ainsi pleinement apprécier le contenu de cette publication.

Enfin, The Wipers Times peut s'appuyer sur un très solide casting. La dynamique qui s'installe entre les acteurs principaux est excellente. Ben Chaplin (World Without End, Dates) interprète un capitaine Roberts à l'esprit vif, au mot ironique facile, qui tente de préserver son état d'esprit, en dépit de la guerre et des épreuves qu'il traverse. Ses échanges avec un Julian Rhind-Tutt (Green Wing, The Hour) tout aussi impeccable sont savoureux. Steve Oram (Heading Out) ou encore Michael Palin (Monty Python), en général amusé, rejoignent ce même état d'esprit, tandis que Ben Daniels (The State Within, Law & Order : UK, House of Cards US), à l'opposé, investit le registre de l'officier jugeant le journal trop irrévérencieux à son goût pour le maintien de l'ordre au sein des troupes.

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Bilan : Dotée d'un sujet très intéressant et original, la publication d'un journal satirique sur le front durant la Première Guerre Mondiale, The Wipers Times est une fiction finement écrite, versant dans une tonalité chargée d'ironie noire. Sachant très bien manier un humour authentique (et même historique), ce téléfilm se révèle à la fois drôle, mais aussi fort et poignant. Car, en filigrane, se perçoit non seulement la critique de la guerre et de sa gestion, mais aussi la façon dont les tragédies et les horreurs dont ils sont témoins affectent les soldats. The Wipers Times est en plus un bel hommage rappelant à la mémoire collective le souvenir de ce journal de tranchées dont les responsables furent très vite oubliés une fois l'Armistice signée, et ne poursuivirent pas cette carrière journalistique improvisée. Une jolie réussite du petit écran, à découvrir !


NOTE : 8/10


Une bande-annonce du téléfilm :

Un extrait - "Optimism" :

23/12/2012

(UK) The Hour, saison 2 : le temps d'une superbe maturation

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The Hour était de retour cet automne sur BBC2 (du 14 novembre au 13 décembre 2012). L'occasion de retrouver le Londres médiatico-politique des années 50. Diffusée durant l'été 2011, la première saison avait été intéressante par la richesse de ses thèmes et les personnages mis en scène, mais il lui avait manqué une vraie consistance dans son récit fil rouge d'espionnage pour exploiter le potentiel qu'elle avait laissé entrevoir. Pour cette saison 2, la série a cependant gagné en maîtrise, capable désormais de susciter l'intensité dramatique qui avait trop fait défaut à la première.

Les débuts de saison pour The Hour sont certes lents, mais c'est pourtant une histoire homogène et de plus en plus prenante qui prend corps sous nos yeux. Au final, cela donne une saison de qualité supérieure à la première, qui mérite vraiment l'investissement. Mais le public britannique n'a pas eu la même patience : les audiences n'ont malheureusement pas suivi. Cependant si vous n'aviez qu'une seule série anglaise de ces derniers mois à rattraper, pas d'hésitation, il s'agit de The Hour !

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The Hour reprend plusieurs mois après les évènements ayant conclu la première saison. Tandis que Freddie a quitté l'Angleterre et est parti en quête de nouvelles expériences à travers le monde, Bell s'efforce de continuer à faire tourner une émission en perte de vitesse, notamment face à la concurrence d'une nouvelle émission d'ITV directement inspirée du concept de The Hour. La gestion est d'autant plus difficile que leur présentateur-vedette, Hector, profite désormais un peu trop de la célébrité, se faisant photographier dans tous les milieux en vogue des soirées londoniennes, tout en étant bien peu assidu pour faire acte de présence au bureau.

C'est dans ces circonstances qu'un nouveau directeur de l'information est placé à la tête de l'émission. Il s'agit de Randall Brown, qui a notamment bâti sa réputation à Paris. Conscient qu'il manque désormais ce qui faisait le piment des débuts de l'émission, une de ses premières décisions est de ré-embaucher... Freddie, permettant ainsi le retour du journaliste prodigue, cette fois, en tant que co-animateur aux côtés d'Hector. Le but est notamment de signifier à ce dernier qu'il est temps de redevenir professionnel. C'est pourtant le mode vie d'Hector qui va les conduire à enquêter sur un club à succès de la capitale et sur son puissant patron.

Entre affaires de moeurs, chantages et corruptions, les journalistes s'intéressent de bien dangereux arrangements, tandis qu'au sommet de l'Etat, les discussions autour de l'installation de missiles nucléaires américains sur le sol anglais attisent diverses convoitises.

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Proposant un récit homogène, la saison 2 de The Hour s'appuie sur une construction narrative maîtrisée, où la tension ne va cesser d'aller crescendo. Les premiers épisodes suivent un rythme volontairement plutôt lent, permettant à la série de s'épanouir dans un registre de fiction d'ambiance. Parfaitement ciselées, toutes les scènes semblent saturées du parfum des années 50, chaque décor étant travaillé jusqu'au moindre détail. Reconstitution presque trop soignée et policée, la série joue habilement sur cette image surchargée des fantasmes d'une époque. The Hour assume ainsi à merveille les codes du roman noir qu'elle se réapproprie. Mêlant à une enquête, des thèmes familiers, entre prostitution, corruption et chevalier blanc se dressant contre les dérives du système, la série intègre de manière plus cohérente la géopolitique et les enjeux de la guerre froide, mis au service d'une intrigue consistante.

Progressivement, les enjeux se précisent, les histoires se recoupent, et l'ensemble se complexifie au fil des révélations et des découvertes. Une sourde tension apparaît, les dangers devenant parfaitement identifiables. Tandis que le rythme s'accélère, l'atmosphère se fait de plus en plus prenante. The Hour nous conduit vers un final à l'intensité dramatique tour à tour magnifique et bouleversante, légitimant a posteriori le choix fait au départ de prendre le temps de bien façonner les fondations du récit à dérouler. Transparaît en filigrane une dimension tragique et inéluctable à l'enchaînement des évènements, que la série va savoir pleinement exploiter. Cette saison 2 est une vraie décharge émotionnelle, à la fois grisante et poignante. Ce sont quelques heures de télévision de haut standing qui provoquent une implication rare de la part d'un téléspectateur, totalement investi dans les méandres relationnelles dévoilées, et qui la quitte un peu choqué, hébété, longtemps marqué.

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Ce que The Hour a gagné en cohésion se perçoit également dans son traitement des personnages. La série entremêle parfaitement les destinées des protagonistes à l'intrigue principale. Tout se recoupe, le versant personnel s'invitant dans les rebondissements d'une enquête qui touche au plus près certains. Finis les batifolages dilatoires : chacun gagne en épaisseur et en complexité. La logique l'emporte, notamment dans le rapprochement progressif de Freddie et de Bell. Qu'importe le bref twist inventé pour les séparer un temps, la cohérence reprend ensuite ses droits avec des certitudes renforcées, primant tout et emportant du même coup le coeur du téléspectateur. La saison 2 aura aussi vu l'introduction d'une nouvelle dynamique, entre le directeur de l'information, Randall, et Lix Storm. Ces derniers partagent une vieille histoire, et une blessure jamais refermée : celle d'un enfant né d'une brève passion, abandonné par Lix dans une France à l'aube de la Seconde Guerre Mondiale. Cette histoire prend un tour très poignant, contrebalançant très bien les relations des autres personnages qui ont, eux, encore un futur devant eux. Elle offre en plus aux deux acteurs des scènes à la hauteur de leur talent.

Cependant la plus belle évolution de la saison est indéniablement la consistance acquise par Marnie, l'épouse d'Hector. Femme au foyer de la bonne société qui a parfaitement intégrée tous les codes de cette dernière, sur la place effacée et docile dévolue à la femme, elle est prête à admettre toutes les largesses de son mari volage, si seulement il pouvait aussi remplir le rôle qui est attendu de lui : qu'ils aient un enfant. Mais Hector, ne pouvant lui donner cela, n'en fuit que plus les soirées en face à face avec sa femme. L'humiliation provoquée par le scandale auquel il est mêlé aurait pu signer la fin d'un couple qui s'était peu à peu perdu, elle est au contraire le moment où Marnie acquiert toute sa dimension : celle d'une épouse qui décide de reprendre sa vie en main et qui entend s'émanciper. Sa plus savoureuse vengeance est son succès, fut-il bref, sur ITV. Le re-équilibrage progressif qui s'opère au sein du couple symbolise à merveille la maturation de la série. Cette saison aura vraiment su donner aux personnages l'ampleur narrative qu'ils méritent.

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S'il vous fallait un dernier argument pour vous expliquer en quoi The Hour propose quelques heures de grande télévision, il convient de terminer ce billet en se tournant vers son casting. Même en trempant ma plume dans l'encre le plus dithyrambique qui soit, tous les superlatifs, que je pourrais mettre bout à bout dans ces colonnes, afin de tenter de décrire les performances d'acteurs auxquelles cette saison nous a permis d'assister, ne suffiraient sans doute pas pour retranscrire la puissance dramatique de certaines scènes. Leurs jeux, tout en nuances et en intensité, ont plus que jamais sublimé les échanges, des confrontations explosives jusqu'à certains dialogues initialement simplement anecdotiques, conférant au script une dimension supplémentaire. Plusieurs passages hanteront ainsi durablement le téléspectateur.

La dynamique entre Ben Whishaw (Criminal Justice) et Romola Gorai (Crimson Petal and the White) repart sur des bases proches de la première saison, avec un certain infléchissement et rapprochement, qui permet à leur relation de conservant ce mordant toujours réjouissant qui la caractériser. Le signe d'une maturité est encore plus perceptible dans le couple que Dominic West (The Wire, The Devil's Whore) forme avec Oona Chaplin : cette dernière bénéficie cette fois d'un rôle qui s'épaissit et lui donne l'occasion de gagner, sa place face à un Dominic West égal à lui-même. Enfin, l'ajout principal de la saison tient à l'arrivée de Peter Capaldi (The Thick of It), comme toujours particulièrement génial, a fortiori dans un rôle ambivalent où il délivrera, face à Anna Chancellor, une des plus marquantes scènes de la saison.

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Bilan : La saison 2 de The Hour est une magnifique suite de 6 épisodes, durant lesquels la série fait preuve d'une maîtrise narrative à saluer. Fiction d'ambiance posant un décor et des enjeux dans sa première partie, son intrigue prend progressivement corps avec cohérence. Plus homogène et plus crédible dans son registre de roman noir au décor des 50s', cette saison culmine avec un dernier épisode à l'intensité dramatique qui laisse le téléspectateur le souffle court, choqué, fasciné, électrisé... Portée par de grands acteurs auxquels elle donne l'occasion de pleinement s'exprimer, The Hour aura proposé quelques heures de grand standing. Elle m'aura enthousiasmé comme peu de séries cet automne, et cela fait un bien fou. A savourer.


NOTE : 8,5/10


La bande-annonce de la saison :

31/08/2012

(UK) A Touch Of Cloth, saison 1 : une parodie policière qui connaît ses classiques

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S'il y a bien un genre qui caractérise et envahit le petit écran britannique comme aucun autre, c'est le policier. Comme bien des télévisions dans le monde, les chaînes anglaises ne manquent pas d'enquêtes criminelles, ni ne ratent une occasion de nous immerger au sein de l'institution policière. C'est en partant de ce postulat de départ que Charlie Brooker et Daniel Maier ont imaginé A Touch of Cloth. Le style propre à Charlie Brooker est bien connu, qu'il s'agisse de se réapproprier pleinement les codes d'un genre (horrifique pour Dead Set par exemple) ou de pointer des poncifs modernes (Black Mirror l'an dernier en fut l'exemple le plus poussé).

Avec A Touch of Cloth, la démarche est familière, mais le résultat donne cette fois une comédie-parodie de toutes ces séries policières qui pullulent. Composée de deux parties (de 45 minutes environ), cette première saison est basée sur une histoire de Boris Starling (à qui l'on doit la série Messiah). Le titre "A Touch of Cloth" est à la fois un jeu de mots anglais et un clin d'oeil à Touch of Frost... Voilà de quoi vous donner une idée de là où vous mettez les pieds : une parodie excessive, bourrée de clins d'oeil, et qui se visionne avec d'autant plus de plaisir que le téléspectateur connaît ses classiques policiers. Personnellement, je dois avouer que je me suis beaucoup amusée.

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Le DCI Jack Cloth est un brillant policier brisé par la mort de sa femme, dont il n'a jamais pu retrouver le meurtrier. Hanté (littéralement) par son souvenir, il noie son chagrin dans l'alcool, tandis que son supérieur souhaite le faire suspendre. Il se voit assigner une nouvelle coéquipière en la personne de Anne Oldman, jeune femme ambitieuse véritable workaholic pleinement investie dans son travail. Ils sont appelés à collaborer sur une enquête difficile : une série d'assassinats particulièrement sanglants, où les victimes sont tuées par une arme tranchante assez atypique, une épée. Pour traquer ce serial killer, Cloth et Oldman doivent mobiliser toutes leurs ressources.

A Touch of Cloth est une parodie policière, rafraîchissante dans ses décalages et dans la manière dont elle capture et se réapproprie tous les codes du genre. Sa richesse nécessiterait presque un second visionnage pour saisir tous les petits détails tant elle enchaîne les gags en tout genre sur un rythme enlevé. Ces derniers peuvent être visuels (tels des messages, normalement subliminaux, écrits en toute lettre pour retranscrire le ressenti de la scène ; ou des mannequins pour compléter les figurants), mais aussi sonores, qu'il s'agisse de lignes de dialogue caricaturales ou de la multiplication de jeux de mots (lesquels, pour s'apprécier pleinement, nécessitent sans doute un minimum de maîtrise de la langue anglaise.

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La gestion par l'absurde de tous les poncifs des fictions policières est particulièrement savoureuse, d'autant que A Touch of Cloth est tournée dans les conditions d'un drama en apparence parfaitement sérieux. La série multiplie aussi les références, y compris à des séries américaines : l'obsession pour The Wire est d'ailleurs mise en pleine lumière. En résumé, Charlie Brooker est encore une fois allé au bout et même au-delà de son concept de départ, avec les excès qui accompagnent logiquement cet enchaînement presque trop condensé d'humour. Si les running gags font généralement mouche, il y a quand même quelques longueurs. Cependant l'intrigue tient la route pour offrir un parfait prétexte à une parodie qui a parfaitement décrypté un genre dont elle décode toutes les ficelles sous nos yeux.

Sur la forme, A Touch of Cloth adopte la plus traditionnelle des réalisations policières, ne nous épargnant aucun classique incontournable, à commencer par des scènes nocturnes sous la pluie. C'est très appréciable de voir comment la série soigne vraiment les détails de ses détournements visuels des codes, jusque dans son générique. De plus, elle dispose d'un casting solide, parfaitement emmené par John Hannah (Spartacus, Damages) qui joue bien le jeu et trouve l'équilibre pour ne pas trop en faire. A ses côtés, Suranne Jones (Fives Days, Single Father, Scott & Bailey) offre un pendant très correct tandis que s'établit entre eux la dynamique la plus classique d'un duo de policiers homme/femme. On croise également Julian Rhind-Tutt, Navin Chowdhry, Adrian Bower, Daisy Beaumont ou encore Raquel Cassidy.

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Bilan : Parodie caustique des séries policières modernes, A Touch of Cloth capture à merveille tous les ingrédients de son genre, et met volontairement en lumière tous ses poncifs. Enchaînant les gags jusqu'à l'excès, l'humour se manifeste aussi bien dans les dialogues que dans la mise en scène et les effets visuels proposés. Caricature par l'absurde, avec quelques longueurs mais sans en faire trop, la série apporte finalement une touche rafraîchissante au petit écran. Elle offre un visionnage très amusant et divertissant qui plaira tout particulièrement au téléspectateur maîtrisant ses classiques et ayant vu trop de fictions policières. Sky One a déjà commandé la suite, à voir si l'essai peut être réédité !


NOTE : 7,25/10


La bande-annonce de la série :

27/08/2011

(UK) The Hour, saison 1 : journalisme sous tutelle, amours contrariés et guerre froide

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La diffusion de la saison 1 à peine terminée, BBC2 a annoncé hier que The Hour reviendrait bien pour une seconde saison . Si la nouvelle marque, c'est que cela faisait plus d'une décennie que la chaîne n'avait pas renouvelé une de ses séries. D'ores et déjà, on sait qu'elle reprendra 10 mois après les évènements de fin de la saison 1. Au parfum de crise internationale et de guerre froide qu'elle aura cultivé au cours de cet été, succèdera un éclairage particulier sur les relations entre les médias et les célébrités dans le Londres des 50s'.

Ayant réuni une moyenne de 2,1 millions de téléspectateurs, la première saison avait débuté avec un pilote convaincant qui avait su retenir mon attention. Au final, la série aura laissé entrevoir beaucoup de potentiel, mais aussi une certaine inconsistance récurrente. Sans que l'intérêt global du téléspectateur n'en souffre, elle a quelque peu peiné à maintenir le juste équilibre entre les thèmes traités, surfant du thriller d'espionnage au décryptage du milieu du journalisme, en passant par des passages plus romanesques et sentimentaux. Cependant, si cette richesse n'aura pas été toujours été pleinement maîtrisée, elle aura su exercer un attrait constant au cours de la saison 1.

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Nous plongeant dans les coulisses d'une émission venant tout juste d'être lancée par la BBC, The Hour va nous faire vivre les premiers mois agités de ce nouveau programme censé contribuer à moderniser l'information télévisée. Si la série pèche sans doute par excès d'ambition, voulant peut-être trop en faire, aborder trop de sujets, pour finalement avoir du mal à se fixer une direction précise vers laquelle s'orienter, n'embrassant jamais complètement tous les genres qu'elle effleure, elle ne va pas moins sûrement fidéliser son public grâce à deux atouts majeurs. Non seulement elle bénéficie de la dynamique attrayante existant entre ses personnages, mais elle va aussi s'imposer comme une série d'ambiance qui pose et exploite avec soin le cadre 50s' dans lequel elle se déroule.

C'est donc tout d'abord sur un plan humain que The Hour se détache. En plus des différentes perspectives sur le métier de journaliste que chaque protagoniste représente, de l'éthique revendicatrice de Freddie, au carriérisme et aux réseaux d'influence d'Hector, en passant par la volonté de Bel de s'affirmer dans des sphères encore très fermées aux femmes, la série installe progressivement un triangle amoureux, dont les ambivalences vont être le point fort. Si la complicité entre Bel et Freddie offre souvent des scènes aux répliques réjouissantes, c'est paradoxalement peut-être encore plus les rapports entre Hector et Freddie qui retiennent l'attention. Opposés par leur milieu, leurs conceptions du métier, leurs expériences personnelles, leur concurrence professionnelle se double en plus d'une dimension plus personnelle, lorsqu'il devient évident que Bel n'est pas indifférente à son nouveau présentateur. Pourtant, à l'inimitié exacerbée, presque puérile, des débuts, succède peu à peu une certaine compréhension, doublée d'une forme d'estime réciproque, qui donne une consistance supplémentaire à l'équilibre qui se met en place au sein du trio principal.

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Outre cette dimension relationnelle qui renforce l'attachement du téléspectateur aux personnages, l'attrait de The Hour repose sur l'atmosphère caractéristiques des 50s' qu'elle va s'efforcer de capturer et de retranscrire à l'écran. Nous sommes ici face à une série d'ambiance, avec les atouts, mais aussi les limites de ce genre : donnant parfois l'impression de se contenter de survoler les thèmes, elle ne va pas toujours au bout des idées qu'elle laisse entrevoir, ce qui peut frustrer, tout en s'assurant de conserver de manière omniprésente la toile de fond historique. L'émission télévisée va en effet devoir faire face à une actualité des plus riches, mais aussi très sensible.

Nous sommes en 1956. Ce sont les enjeux internationaux qui s'imposent comme un des fils rouges de la série avec la crise du canal de Suez. Cette dernière permet de s'intéresser aux rapportsdu pouvoir et des médias, entre connivences de classes et intérêts divergents, éclairant plus particulièrement les pressions gouvernementales sur la ligne éditoriale de l'émission. A travers la mise en scène de cet arbitrage constant entre intérêt du pays et liberté de la presse, la série traite avec application des efforts d'émancipation du (futur) quatrième pouvoir par rapport à une tutelle étatique omni-présente.

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Parallèlement, The Hour va également utiliser le contexte de la Guerre Froide pour emprunter certaines ficelles narratives propres aux fictions de cette époque. Si l'insurrection de Budapest permet d'introduire le bloc de l'Est dans l'actualité, c'est surtout sous des allures de roman d'espionnage que la série investit ce thème. Flirtant sans jamais pleinement l'embrasser avec le thriller conspirationniste, elle procède à nouveau par petites touches. L'enquête que suit Freddie, en cherchant à comprendre les raisons de l'apparent suicide d'une amie d'enfance, le conduit sur ce terrain mouvant des forces de l'ombre par définition secrète.

A mesure que la saison progresse, une sourde paranoïa s'installe : tandis que les téléphones des studios sont mis sur écoute et que d'étranges filatures vous font constamment jeter un oeil par-dessus votre épaule, des agents du MI-6 s'invitent dans les couloirs de l'émission. Les questions de Freddie dérangent ; sa pugnacité glisse vers l'obsession, entretenant une atmosphère pesante. La présence supposée d'une taupe soviétique à la BBC ne fait que sur-ajouter aux pressions indirectes. Si The Hour échoue à insuffler une tension légitimement attendue, trop contemplative peut-être pour basculer dans un vrai suspense, il n'en demeure pas moins que tous ces éléments construisent une ambiance intrigante et prenante dans laquelle le téléspectateur se laisse entraîner.

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L'exploitation du cadre 50s' est indéniablement un des points forts de The Hour ; le soin accordé à la forme ne fait que souligner davantage ce parti pris. En effet, la série bénéficie d'une réalisation qui est un vrai plaisir pour les yeux. La photographie est superbe. L'esthétique travaillée, qu'il s'agisse des décors ou des costumes, donne vraiment l'impression de plonger dans les 50s'. Par ailleurs, toujours dans ce souci de poser une tonalité particulière, il faut également saluer le générique, minimaliste sur le plan visuel, mais diablement entraînant musicalement parlant, et dont le rythme renvoie parfaitement à cette époque.

Enfin, The Hour aura également bénéficié d'un convaincant casting qui aura offert une performance collective des plus solides. Le trio principal finit par s'équilibrer avec justesse et complémentarité : Ben Wishaw (Criminal Justice) est aussi entraînant que survolté, Romola Garai (Crimson Petal and the White), plus posée, lui sert de pendant naturel, tandis que Dominic West (The Wire, The Devil's Whore), tout en sobriété, campe bien ce personnage ambitieux qui va se révéler plus complexe que la caricature initialement renvoyée. Les figures secondaires s'imposent avec tout autant d'aplomb pour compléter l'ensemble : on retrouve notamment Tim Pigott-Smith, Anna Chancellor, Anton Lesser, Juliet Stevenson, Julian Rhind-Tutt ou encore Oona Chaplin.

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Bilan : La richesse thématique et les pistes narratives multiples de The Hour ont été au cours de cette première saison tout autant un atout indéniable, qu'une limite parfois criticable. Dotée d'un rythme volontairement lent, la série a sans doute manqué d'homogénéité dans son écriture, insuffisamment aboutie sur certains sujets. Pour autant, elle aura aussi su nourrir et préserver l'intérêt du téléspectateur pour des intrigues très fortement ancrées dans leur époque et pour des personnages qui n'auront cessé de se complexifier. Sans être une rigoureuse reconstitution historique, The Hour reste donc une série d'ambiance très attrayante, qui aura cultivé avec soin ce parfum caractéristique des 50s'. Au final, j'aurais suivi cette première saison avec beaucoup de plaisir. Le rendez-vous est donc pris pour la saison 2 !


NOTE : 7,75/10


La bande-annonce de la série :