15/09/2011
(Mini-série UK) Appropriate Adult : une plongée dans l'horreur humaine
En attendant le retour de Downton Abbey avec une saison 2 pour laquelle je compte les jours (le 18 septembre prochain), ITV1 diffusait ces deux premiers dimanches de septembre une mini-série d'un genre bien différent : Appropriate Adult. Composée de deux épisodes d'un peu plus d'1 heure chacun, cette oeuvre particulièrement glaçante, inspiré d'une histoire vraie, a le mérite d'adopter un point de vue original par rapport aux classiques fictions policières.
Portant à l'écran une affaire criminelle qui a secoué l'Angleterre dans le milieu des années 90, en dressant le portrait d'un serial killer de Gloucester, Fred West, arrêté en 1994 et qui a été lié à plus d'une dizaine de meurtres, Appropriate Adult n'a d'ailleurs pas été sans susciter une certaine controverse. Ecrite par Neil McKay et réalisée par Julian Jarrold, cette mini-série s'inscrit dans un cycle de téléfilms d'ITV sur les plus célèbres affaires criminelles anglaises du XXe siècle. Elle intervient ainsi à la suite de This is personal : The Hunt for the Yorkshire Ripper (2000), et See no devil : The Moors Murders (2006).
Prenant le parti de ne pas s'intéresser à la longue enquête préalable qui a pu conduire les policiers sur la piste des époux West, Appropriate Adult se concentre sur les quelques mois se déroulant de l'arrestation de Fred et Rosemary West, en 1994, jusqu'au suicide de Fred, en prison, début 1995. La mini-série se place d'une perspective originale, celle de Janet Leach, désignée "appropriate adult" pour Fred West, et qui va donc l'accompagner durant toutes ses auditions par la police. Les enquêteurs souhaitaient en effet couvrir leurs arrières, et s'assurer qu'aucun avocat ne puisse soulever comme moyen le fait que Fred n'ait peut-être pas tout compris de la procédure criminelle à l'oeuvre.
C'est sur le contraste entre ces deux protagonistes principaux que la mini-série se construit. Janet Leach est en effet une mère de famille sans histoire, qui achève tout juste sa formation pour devenir appropriate adult. Lorsqu'elle avait envisagé cette fonction, elle était loin de se douter qu'elle pourrait un jour être confrontée à une affaire aussi sordide. Et Fred West va être la première personne qu'elle va assister. Immédiatement, le serial killer semble l'accueillir en confidente, nouant rapidement avec elle une relation de confiance qui va permettre à Janet d'influer sur l'enquête, en le convaincant de confesser des meurtres auxquels la police ne l'a pas encore lié. Mais en cherchant à obtenir la coopération de Fred West, Janet ne risque-t-elle pas de se perdre elle-même dans ce récit d'horreurs qu'elle obtient ?
Le premier aspect marquant dans Appropriate Adult, c'est la manière dont la mini-série va mettre en lumière l'horreur humaine à l'état le plus brut qui soit. Sans afficher aucune scène de violence, ni le moindre cadavre sanguinolent, elle réussit le tour de force de glacer le téléspectateur par la seule force d'un récit indirect, constitué par les aveux de Fred West. La caractérisation du serial killer y contribue beaucoup : sa désinvolture trouble, tout comme la facilité avec laquelle il décrit les crimes qu'il a commis, ne lésinant sur aucun détail. L'écriture habile de la mini-série parvient, toute en nuances, à dévoiler sous nos yeux le profil psychologique très déstabilisant d'un meurtrier à l'égard duquel le qualificatif de monstre vient naturellement à l'esprit. Derrière une apparence très humaine, étonnamment tranquille, qui renvoie une image faussement avenante, se révèle une personne extrêmement versatile, manipulatrice et menteuse, dont les obsessions conduisent à des conversations en escalier quasiment sans fins, qui entraînent ses interlocuteurs toujours plus loin dans son univers des horreurs.
Si Appropriate Adult est aussi éprouvante, c'est aussi parce qu'elle nous fait vivre cette plongée effroyable du point de vue de Janet Leach. Dès le départ, le ton est donné : non avertie au préalable par la police, elle découvre au fil du premier interrogatoire de Fred West quelle est la nature des charges, et comprend que, derrière ce masque humain, se cache un être capable des pires actes. Le meurtre qu'il raconte alors à la police pose l'ambiance dont la mini-série ne va ensuite plus se départir. Faisant preuve d'un détachement émotionnel proprement effrayant, il décrit avec minutie le contexte et la mise à mort de sa fille Heather, puis la manière dont il a disposé du corps. Le téléspectateur n'a besoin d'aucune image graphique, d'aucune musique inquiétante, pour visualiser la scène, pour ressentir un véritable effroi. L'intensité du récit est semblable à une gifle qui nous laisse glacé et choqué, aussi sonné que Janet Leach.
L'angle d'approche choisi par Appropriate Adult permet à la mini-série de ne pas être une simple déclinaison du genre policier. En suivant une mère de famille, la plus ordinaire qui soit, dans un rôle d'appropriate adult rarement porté à l'écran, et qui va etre confrontée aux révélations de Fred West, l'impact émotionnel est bien plus important que si elle s'était centrée sur des enquêteurs professionnels. Le téléspectateur va être le témoin privilégié de la relation particulière qui se noue entre les deux protagonistes principaux, que tout oppose a priori. De confidente presque maternelle, Janet s'enhardit peu à peu. La distance qu'elle impose avec cet homme, guidé par ses ressentis et ses pulsions, se réduit à mesure qu'elle se persuade de profiter au maximum de son influence pour amener Fred West à coopérer avec la police.
La nature de leur relation prend un côté de plus en plus troublant au fil des semaines. Il faut dire que Janet évoque dans l'esprit malade de Fred West un ancien amour perdu. La concurrence malsaine qui se développe avec Rosemary West, figure omniprésente dans les préoccupations d'un époux qui lui est entièrement assujetti, ne fait que renforcer ce malaise, accentuant l'ambivalence du lien qui unit Janet à Fred. En choisissant de poursuivre ses visites à la prison, alors même que le procès s'ouvre et que son rôle est depuis longtemps terminé, Janet dérive sur une pente dangereuse ; se laisse-t-elle aveugler par la mission d'obtenir des aveux qu'elle s'est fixée, par l'illusion d'importance que lui donnent ces entrevues ou par sa seule compagnie ? Elle parviendra à lui faire admettre bien des crimes, impliquant également sa femme... Mais elle le fera presque au sacrifice de sa santé, et de son équilibre mental. S'intéressant aux contradictions et aux dilemmes moraux de Janet, Appropriate Adult suit une ligne des plus troublantes.
Sur la forme, Appropriate Adult reste fidèle à sa volonté de sobriété. Sa réalisation est soignée, très posée. La photographie est travaillée, souvent portée sur des teintes plutôt froides. Quelques plans en extérieurs alimentent l'ambiance de polar noir que la série se construit. Dans l'ensemble, elle reste minimaliste dans ses effets, privilégiant les dialogues pour distiller cette horreur glaçante de manière très efficace. De même, la bande-son demeure en retrait, effacée pour ne pas troubler et détourner l'attention de ce qui compte vraiment.
Enfin, il faut aussi préciser que Appropriate Adult n'atteindrait pas ce niveau d'intensité sans l'impressionant travail de son casting. C'est Dominic West (Sur Ecoute, The Hour) qui marque durablement, proposant une interprétation vraiment magistrale de Fred West. De l'accent jusqu'à la façon d'être et de s'exprimer du serial killer, il se métamorphose sous nos yeux. Pour lui donner la réplique, Emily Watson incarne une Janet Leach, toujours très posée. Elle fait un très bon travail pour jouer cette mère de famille ordinaire prise dans un engrenage d'horreurs qui est, lui, hors du commun. A leurs côtés, on retrouve Monica Dolan, en Rosemary West autoritaire et inquiétante, Samuel Roukin, Robert Glenister, ainsi que Anthony Flanagan.
Bilan : Si Appropriate Adult ne contient aucune violence imagée, elle n'est pas à mettre entre toutes les mains. Loin d'une mise en scène sanguinolante, c'est à un niveau psychologique que cette mini-série joue, exploitant pleinement l'angle narratif original choisi grâce au personnage de Janet Leach. S'appliquant à dévoiler l'horreur humaine de la plus brute et sobre des façons, elle glace et perturbe, presque malsaine dans cette plongée dans l'inhumanité. Bénéficiant d'une écriture habile, la caractérisation de ses protagonistes et de leurs ambiguïtés est admirable, Fred West restant le plus marquant, bien servi par la performance de Dominic West.
Appropriate Adult est une mini-série au visionnage très éprouvant, mais qui mérite d'être vue.
NOTE : 8/10
Les premières minutes de la mini-série :
10:54 Publié dans (Mini-séries UK) | Lien permanent | Commentaires (11) | Tags : appropriate adult, itv, dominic west, emily watson, monica dolan, samuel roukin, anthony flanagan, robert glenister | Facebook |
14/09/2011
(J-Drama) Shinya Shokudou : poussez la porte du restaurant de minuit à Tokyo
En Asie, la télévision japonaise reste sans doute le petit écran qui propose les fictions les plus diversifiées qui soient. Je suis toujours étonnée par sa faculté de parvenir encore à me surprendre après toutes ces années. En ce mercredi asiatique, j'avais initialement prévu de m'en tenir à un planning de septembre minutieusement établi, entre nouveautés sud-coréennes et bilans japonais... Et puis, vendredi dernier, une série est venue bouleverser mon rigoureux ordonnancement. Je me suis installée devant Shinya Shokudou, et soudain, tous mes autres projets ont disparu en arrière-plan, tandis que je savourais chaque épisode. Un grand merci donc à Ladyteruki et à son prosélytisme si bien inspiré (ainsi qu'à Calcifer qui m'en avait parlé l'été dernier) pour cette belle découverte.
Adaptation du manga du même nom d'Abe Yaro, Shinya Shokudou est une série programmée sur TBS dans sa case horaire après minuit, le vendredi soir. Sa première saison, comportant 10 épisodes d'environ 25 minutes chacun, a été diffusée du 14 octobre au 16 décembre 2009. Fait notable, une seconde saison a été commandée et est prévue cet automne au Japon. Ce drama atypique en bien des points, délicieusement gourmand, touchant et intimiste, a été pour moi le grand coup de coeur très particulier de cette semaine sériephile.
Quelque part dans Tokyo, au coin d'une ruelle, existe un petit restaurant confidentiel. De jour, vous y trouverez porte close et devanture fermée. Il n'est ouvert que de minuit à sept heures du matin. Si le menu ne propose officiellement qu'un seul plat, le propriétaire accepte de cuisiner pour ses clients tout ce que ces derniers souhaitent, dans la mesure où il dispose des ingrédients nécessaires. Du maître des lieux, que chacun appelle Master, nous ne saurons rien ou presque. Mais il est le narrateur qui va nous introduire dans le quotidien nocturne de ce restaurant de minuit.
Dans cet endroit que l'on ne peut connaître que par le plus grand des hasards ou par le bouche à oreille, se rencontre une population bigarrée de tokyoïtes, noctambules aux vies décalées ou souhaitant retarder au maximum l'heure où il faut rentrer chez soi. Se croisent ainsi un yakuza, des employées de bureau toujours célibataires à leur plus grand désarroi, un photographe, une strip-teaseuse, un gérant de bar gay, et d'autres clients plus ou moins représentatifs de cette société japonaise. A travers les plats, associés à une mémoire particulière, que chacun commande, ce sont des tranches de vie de clients, habitués ou occasionnels, que va nous présenter Master.
Shinya Shokudou est un drama à part qui va toucher une fibre particulière dans le coeur du téléspectateur. Dès l'introduction du premier épisode, quelque chose se passe. Par contraste avec un Tokyo de nuit, jungle urbaine illuminée par ses multiples façades éclairées, lorsqu'on pousse pour la première fois la porte de ce petit restaurant, on est immédiatement frappé par le contraste offert par l'ambiance qui y règne : un petit lieu comme suspendu dans le temps, renvoyant une impression diffuse de confort et d'intimité. Se déroulant à une heure où la plupart des gens dorment, le téléspectateur est invité dans ce petit coin de socialisation, où se retrouvent des clients aux vies et aux milieux tellement différents qu'en temps normal, de jour, ils ne devraient jamais être amenés à se croiser, ou encore moins à s'adresser la parole.
Plus qu'un écho de vie de quartier, le restaurant de minuit offre une échappatoire à la solitude nocturne, apportant une chaleur humaine et gustative à ses clients. Car la spécificité de Shinya Shokudou est d'éclairer nos rapports particuliers avec la nourriture, et plus précisément cette façon qu'a notre mémoire de lier irrémédiablement le goût de certains mets à des périodes de notre vie qui ont compté. En filigrane, c'est donc un drama gourmand entièrement consacré à ces saveurs éveillant en nous souvenirs et émotions enfouis. Chaque épisode s'intéresse à un client particulier, qui va être associé à une spécialité culinaire. La série fait ici preuve d'une empathie rare, d'une justesse troublante, pour relater avec sobriété ces moments de communion où chacun se délecte d'une saveur qui signifie tant de choses pour lui. Capable de faire passer beaucoup d'émotions, sans avoir besoin d'en dire beaucoup, ce drama est une série de peu de mots, mais dont l'approche très personnelle, souvent touchante, se drape d'une douce mélancolie qui ne peut laisser indifférent le téléspectateur.
Construit comme un huis clos où l'action se déroule principalement entre les quatre murs de ce restaurant figé dans le temps, Shinya Shokudou est une série chorale qui nous raconte des tranches de vie de tokyoïtes, dont le seul point commun est le besoin de trouver du réconfort durant ces quelques heures où la ville fait mine de s'assoupir. Chaque épisode est un instantané se focalisant sur un personnage (la série exploite pleinement son format court de seulement 25 minutes), relaté du point de vue de Master. Parfois, est proposée l'histoire d'un nouveau venu, ou d'un ancien client qui ne vient plus, d'autres fois, le projecteur s'arrête sur un habitué qui fréquente anonymement le restaurant depuis plusieurs épisodes. C'est sans doute redondant d'écrire cela, mais il flotte sur ce drama un vrai parfum de Japon : à l'opposé de certaines séries, presque indifférentes à leur environnement, ici, on a l'impression que c'est l'âme du pays qui se dévoile, le coeur d'une société qui bat en arrière-plan.
Ce ressenti, d'une rare intensité, s'explique en partie en raison de l'ambiance globale de Shinya Shokudou, mais aussi grâce aux thèmes abordés, qui sont très divers, dépendant des personnages mis en scène : un yakuza, une chanteuse de enka, des employés et autres salary men, une Idol, un marginal... Il faut préciser que la série est diffusée après minuit sur TBS, elle bénéficie par conséquent d'une plus grande liberté, introduisant des sujets plus osés dans ces tableaux classiques : une strip-teaseuse, un acteur porno... Les portraits de ces clients, réchauffés par les plats de Master, sont toujours remplis d'une humanité qui fait chaud au coeur. Ils sont souvent chargés d'une nostalgie particulière, parfois teintés d'une amertume douce amère comme peut l'être la réalité de la vie. Plus d'une fois, alors que l'émotion submerge un personnage lorsqu'il goûte ce plat auquel tant de choses sont attachées, le coeur du téléspectateur se serre. Assez paradoxalement, mais c'est son charme, Shinya Shakoudu est un drama qui sait faire sourire et pleurer en même temps. C'est une petite fable aussi versatile dans sa tonalité que peut l'être la vie, légère et drôle par moment, poignante à d'autres passages. Reflet de Japon, elle devrait séduire tout téléspectateur s'intéressant à ce pays.
L'atmosphère particulière de la série se retrouve également dans sa mise en scène. Shinya Shokudou est en effet sur un plan purement formel une vraie réussite. Alors même qu'il s'agit d'un huis clos où peu de scènes se déroulent en extérieur, tout est superbement filmé. La réalisation cinématographique est vraiment agréable à l'oeil esthétiquement, mettant en valeur et en relief ce décor minimalistes, les intéractions au sein du restaurant, mais aussi la nourriture, cet élément central qui relie tous les protagonistes. De plus, le drama bénéficie d'une bande-son également magnifique composée de plusieurs chansons de Suzuki Tsunekichi. Ces ballades au rythme posé et à la tonalité quelque peu mélancolique correspondent parfaitement au ressenti que l'on éprouve devant cette série. L'introduction de chaque épisode est d'ailleurs parfaitement représentative de cette ambiance : dans Tokyo illuminée de nuit, la chanson-titre nous amène au restaurant pour nous le présenter (cf. la vidéo à la fin du billet). Par contraste, la conclusion plus rythmée est interprétée par MAGIC PARTY.
Enfin, Shinya Shokudou dispose d'un casting au diapason. Celui qui nous guide, le seul à être présent dans tous les épisodes, est Kobayashi Koaru (Naniwa Kinyudo) : il incarne avec beaucoup de sobriété ce maître des lieux, attentif à ses clients et cusinier appliqué. Autour de lui, les clients vont et viennent, même s'il existe toute une galerie d'habitués que l'on va régulièrement croiser. Parmi ces occasionnels ou fidèles qui resteront jusqu'au bout, on retrouve notamment Sudo Risa, Kobayashi Asako, Yoshimoto Nahoko, Kaneko Kiyobumi, Yamanaka Takashi, Ando Tamae, Ayata Tohiki, Tabata Tomoko, Fuwa Mansaku ou encore Uno Shohei. J'y ai reconnu deux têtes qui m'étaient familières : Matsushige Yutaka et Odagiri Joe (qui a environ 4 lignes de dialogue en tout et pour tout, mais dont le décalage du personnage et la coiffure expérimentale ont suffi à mon bonheur).
Bilan : Drama attachant et intimiste, à la fois drôle et poignant, Shinya Shokudou est une petite tranche de Japon qui se déguste comme peu de séries. Explorant nos rapports à la nourriture, et la façon dont des saveurs particulières peuvent façonner et marquer notre mémoire, cette série offre une compilation de portraits humains et touchants, se révèlant par les souvenirs que font jaillir les plats que chaque personnage commande. Drama culinaire (il se termine à chaque fois par la recette du plat de l'épisode), c'est un moment de chaleur et de réconfort qu'il offre à ses personnages et qu'il étend à des téléspectateurs sous le charme.
Le mot de la fin sera donc : Bon appétit devant Shinya Shokudou !
NOTE : 8,75/10
L'introduction (qui met musicalement et par ses images immédiatement dans l'ambiance) :
00:01 Publié dans (Séries asiatiques) | Lien permanent | Commentaires (6) | Tags : j-drama, tbs, shinya shokudou, shinya shokudo, kobayashi kaoru, sudo risa, kobayashi asako, yoshimoto nahoko, kaneko kiyobumi, odagiri joe, matsushige yutaka, yamanaka takashi, ando tamae, ayata toshiki, tabata tomoko, fuwa mansaku, uno shohei | Facebook |
11/09/2011
(US) Third Watch (New York 911) : In their own words
Sur le 11 septembre dans les séries, on a beaucoup écrit. Aujourd'hui, avec le recul, on garde l'image de la symbolique Rescue Me, développée après, dans l'ombre de ces évènements, et dont le dernier épisode a été diffusé cette semaine aux Etats-Unis. Mais sans revenir sur la décennie écoulée, repartir 10 ans en arrière, c'est retrouver les premières réponses du petit écran aux évènements, écrites sans recul dans les semaines qui ont suivi les attentats. A l'époque, en septembre 2001, la saison télévisée s'apprêtait à reprendre. Si les diffusions seront quelque peu décalées, les scénaristes américains ont su faire preuve de beaucoup de réactivité. Certains ont essayé d'apporter, à leur manière, une réponse plus didactique, à l'image de l'exercice proposé par Aaron Sorkin dans The West Wing, avec une pièce pédagogique intitulée Isaac & Ismaël. Ecrit et tourné en quelques semaines, cet épisode spécial fut diffusé dès le 4 octobre sur NBC.
En 2001, dans le paysage offert par les productions des grands networks américains, il existait une série en particulier qui avait la légitimité, et sans doute le devoir, d'évoquer directement les évènements : Third Watch (New York 911). Créée en 1999, la série de NBC relate en effet le quotidien des pompiers, secouristes et policiers de New York (elle n'avait pas encore effectué le virage "cop-show" des dernières saisons). Cet automne 2001, elle allait débuter sa troisième saison. Et cet après-midi, je me suis replongée dans les trois premiers épisodes qui ont ouvert cette saison qui a démarré le 15 octobre 2001.
Third Watch était une série qui représentait New York. Au cours de ces trois épisodes, elle n'a sans doute jamais paru aussi proche des services de secours dont elle dramatise les vies pour le petit écran. Le premier épisode, In their own words, est un documentaire spécial, inédit en France, dans lequel des pompiers et policiers new yorkais racontent leur 11 septembre, et où plusieurs acteurs de la série interviennent à titre personnel pour s'adresser directement au téléspectateur. Molly Price (qui joue Faith Yokas), dont le mari est pompier, intervient comme une des interviewés. Cet épisode est et reste un témoignage, qui se conclut sous forme d'hommage par la liste des pompiers disparus ce jour-là.
Puis, les deux épisodes suivants marquent le réel début de la saison, reprenant le cours de la fiction pour y mêler la réalité. La série va intégrer les évènements dans ses intrigues. Je ne les avais jamais revus depuis leur diffusion sur France 2 à la fin de l'année 2001 lors d'une soirée spéciale au cours de laquelle la chaîne avait également diffusé Isaac & Ismaël. J'en gardais le souvenir d'une grande sobriété et de beaucoup de justesse dans la manière dont les scénaristes avaient su traiter de ce sujet, surtout en repensant au contexte dans lequel les épisodes avaient été écrits. Dix ans après, avec plus de recul, le travail réalisé pour prendre en compte ces évènements de manière si rapide apparaît encore plus admirable. Dans le même temps, devant cet exercice très particulier, on a conscience aussi qu'il s'agit désormais d'une part d'histoire qui s'écrit et que l'on peut l'analyser comme tel.
De façon très bien dosée, Third Watch prend le parti scénaristique d'évoquer l'avant et ensuite l'après du 11 septembre, en sautant le "pendant" et laissant donc s'écouler une dizaine de jours dans sa ligne temporelle entre les deux épisodes.
Le premier, September Tenth, est une illustration parfaite de l'expression, "le calme avant la tempête". La vie suit son cours pour nos protagonistes, avec les tracas du quotidien. Tout y paraît très anecdotique, surtout du point de vue du téléspectateur. L'épisode se conclut le matin du 11 septembre, se terminant sur l'impact du premier avion dans une des tours. Aucune image des attentats ne nous sera montrée : c'est à travers les réactions des personnages à la nouvelle que l'épisode nous fait vivre, et surtout ressentir émotionnellement, l'évènement. Il se clôture sur l'effervescence qui règne en ville, chacun répondant aux sirènes et se rendant sur les lieux pour faire, tout simplement, le job qui est attendu d'eux.
Puis, le second épisode, After Time, s'ouvre dix jours après. Il se concentre une nouvelle fois sur la manière dont chacun vit l'après-coup, le deuil des disparus, la fatigue qui se fait de plus en plus sentir, et puis la nécessité de reprendre sa vie... Il frappe par la mise en lumière de la solidarité new yorkaise : en filigrane, c'est la reconnaissance du travail et du sacrifice des pompiers, dont un certain nombre ont trouvé la mort en accomplissant leur mission. Versant dans un émotionnel souvent poignant, l'épisode n'en fait pourtant jamais trop. Il y a une forme de début de deuil qui s'esquisse, dont l'épisode semble être finalement une partie intégrante. On perçoit la recherche d'une mise en scène de communion collective avec la population, et à travers elle, avec les téléspectateurs américains qui regardèrent NBC à l'époque. Il dépasse largement le seul cadre de la fiction, et cela en fait un objet télévisuel à part.
Revoir ces épisodes dix ans après, c'est constater qu'ils n'ont rien perdu de leur force originelle. Aujourd'hui, plus qu'une intégration réussie d'un bouleversement réel dans les intrigues de la série, ces épisodes apparaissent comme un témoignage et le reflet d'un état d'esprit particulier, retranscrivant l'impact des évènements sur la population new yorkaise dans les semaines qui ont suivi. C'est un vrai instantané très poignant.
C'est pour cela qu'ils garderont toujours une place à part dans l'histoire télévisuelle. La fiction pourra sans doute se réapproprier de manière plus aboutie, plus recherchée, plus travaillée, ces quelques jours qui ont marqué les Etats-Unis, mais Third Watch aura proposé un apport d'une authenticité et d'une sincérité qui resteront inégalés en raison de la spontanéité de l'écriture de ces épisodes, faisant d'eux des sources d'Histoire, qui mériteront toujours un visionnage.
La fin de l'épisode September Tenth (le premier impact à travers les différents personnages) :
Le début de l'épisode After Time (dix jours après) :
20:02 Publié dans (Séries américaines) | Lien permanent | Commentaires (9) | Tags : third watch, new york 911, nbc | Facebook |
10/09/2011
(UK) Doctor Who, season 6, episode 9 : Night Terrors
"Tick-tock goes the clock even for the Doctor."
Après un redémarrage de mi-saison des plus enthousiasmants, c'est un épisode de transition que nous propose Doctor Who avec Night Terrors. Écrit par Mark Gatiss, il faut préciser que cette aventure devait initialement figurer dans la première partie de la saison 6, d'où l'impression de nous glisser dans une parenthèse au cours de laquelle la trame mythologique est comme suspendue (pas d'évocation du sort de River, ou des préoccupations vis-à-vis de leur fille d'Amy et Rory). Cette transition, proche du stand-alone, va cependant une nouvelle fois prouver à quel point cette série sait investir en même temps des registres extrêmement différents, se révélant à travers une tonalité versatile qui fait son charme.
C'est un appel au secours reçu par le Docteur qui va initier l'aventure de Night Terrors. Un petit garçon, quelque part en Angleterre, a très peur. Il est tellement effrayé que sa demande d'aide, pensée si fort, a traversé l'espace et le temps jusqu'au Tardis qui était en train de voyager. Sans hésitation, le Docteur répond instantanément à ce curieux appel de détresse, entraînant ses compagnons sur Terre, dans un grand ensemble urbain qui n'en fait certes pas la destination la plus exotique qui soit. Le Time Lord découvre, à l'origine du message, un garçon de huit ans, George, manifestement très angoissé. Ses parents ne savent plus quoi faire ; le Docteur s'invite alors dans les lieux pour découvrir dans la chambre de l'enfant, enfermé dans le placard, quelque chose d'aussi inconnu qu'effrayant...
Tout en cultivant une diffuse ambiance sombre et inquiétante, Night Terrors est un épisode à la tonalité plus ambivalente qu'il n'y paraît, semblable à un conte où, une fois les épreuves passées, l'histoire se termine sur une note d'optimisme, laissant l'observateur extérieur ragaillardi et satisfait. A première vue, l'épisode se réapproprie pourtant bien tous les codes classiques d'une mise en scène horrifique soft, restant tout d'abord dans le suggestif, pour ensuite basculer dans une maison des poupées se voulant fort angoissante. Ce sont nos peurs enfantines, celles qui nous prenaient d'assaut, enfant, dès que la lumière de la chambre s'éteignait, qu'il s'attache à réveiller. Cependant, si l'ensemble aiguise la curiosité, retenant l'attention du téléspectateur, il serait exagéré de dire que l'épisode parvient à susciter une réelle inquiétude.
A partir d'un cadre minimaliste, et dans ce décor très particulier, c'est finalement une belle histoire humaine, d'une simplicité assumée, qui va nous être relatée. Si les thèmes abordés peuvent donner une impression de déjà vu, ils ont le mérite de fonctionner : un extraterrestre qui a perdu ses repères, un père et un fils qui doivent se retrouver, ce sont des missions pour le Docteur... La bonne surprise de l'épisode tient à son écriture extrêmement versatile, passant allègrement de l'anxiété dramatique à des scènes plus proches de la comédie, qui frôlent parfois un ridicule inattendu assez savoureux : des (més)aventures traditionnelles d'Amy et Rory à la géniale scène du débat entre le père et le Docteur pour savoir s'il faut ou non ouvrir le placard. On sourit donc plus que prévu devant cet épisode à l'allure presque faussement effrayante, qui reste avant tout une jolie histoire, laquelle séduit par sa simplicité et son humanité.
Par contraste avec la richesse de l'épisode de la semaine précédente, Night Terrors peut sans doute frustrer. Le téléspectateur nourrit naturellement des envies de flamboyante mythologie, de casse-têtes inénarrables, de timey-wimey inextricables... De telles attentes ne sont pas comblées par ces stand-alones plus intimistes. Est-ce pour autant un défaut et le signe d'une gestion trop aléatoire du fil rouge mythologique ? Pour ma part, je n'y vois pas une inégalité qualitative. Je ne suis pas tombée amoureuse de cette série pour sa mythologie, mais pour son univers, pour ces points de détail d'apparence anecdotique mêlant science-fiction et divertissement familial, pour ce ressenti magique furtivement éprouvé lors du visionnage de certains épisodes. La saveur particulière de Doctor Who réside dans son folklore. Si le schéma narratif global des saisons sous Steven Moffat est assez prévisible, je prends aussi beaucoup de plaisir devant ces épisodes moins déterminants pour la grande Histoire, indéniablement peu marquants, mais où on retrouve l'âme de la série. Cela n'a pas l'intensité de Let's kill Hitler, mais c'est une autre forme de saveur !
De plus, servi par une réalisation de Richard Clark qui joue habilement sur les codes de la terreur portée à l'écran, sans jamais véritablement franchir le dernier pas pour embrasser ce genre, Night Terrors bénéficie d'un casting très appréciable : il accueille parmi ses guest-stars du jour Daniel Mays, resté à mes yeux le traumatisant Keats dans la saison 3 de Ashes to Ashes et qui était en début d'année à l'affiche de Outcasts. Ca m'a fait très plaisir de retrouver cet acteur que j'apprécie beaucoup. Il délivre ici une performance enthousiasmante, s'amusant manifestement beaucoup dans cet épisode où son personnage - le père de George - passe par tous les états, de l'adulte responsable à la panique frôlant le ridicule. Enfin, c'est Jamie Oram qui incarne, avec une touche de sincérité et d'innocente parfaite, le garçon apeuré par qui tout arrive.
Bilan : Stand-alone quasi-indépendant de la mythologie de cette saison 6, la chanson résonnant à la fin étant le seul lien avec la trame principale, Night Terrors est un huis clos qui joue d'abord sur la projection de nos cauchemars nocturnes. Si l'angoisse engendrée par cette atmosphère reste une toile de fond appréciable, l'histoire, simple, se révèle en revanche étonamment touchante dans un registre plus émotionnel et humain, nous offrant une jolie conclusion. Bien rythmé par une écriture à la tonalité changeante, sans marquer, l'épisode fait donc passer un bon moment devant son petit écran.
NOTE : 7/10
La bande-annonce de l'épisode :
13:44 Publié dans Doctor Who | Lien permanent | Commentaires (3) | Tags : bbc, doctor who, matt smith, karen gillan, arthur darvill, daniel mays, jamie oram | Facebook |
08/09/2011
(Pilote AUS) Wild Boys : divertissement familial au parfum de western
Septembre, c'est pour le sériephile une période toute particulière, pleine d'excitation : une orgie de pilotes de tous genres, tous horizons, l'attend au cours de ces quelques semaines d'arbitrages intensifs : que tenter ? Que suivre ? A laquelle de ces nouveautés donner sa chance au-delà du seul pilote ? Le ratio temps disponible/séries potentielles à découvrir doit être optimisé ; les stratégies se peaufinent méticuleusement. Même si je me sens moins concernée aujourd'hui par les grands networks US, cela ne signifie pas que je vais échapper complètement à ce rush de rentrée.
Et c'est donc en Australie que débutent mes explorations du mois. Seven Networks s'adressait à ces téléspectateurs ayant un penchant pour l'aventure dans la bush australienne, pour proposer un western à sa sauce : Wild Boys. Le pilote, diffusé ce 4 septembre 2011, a plutôt bien démarré en terme d'audience puisqu'il a battu Underbelly Razor. En un sens, ce n'est pas surprenant : on trouve dans cette nouvelle série tous les ingrédients consensuels d'un bon vieux divertissement familial d'action. Ni plus, ni moins. Autant dire qu'en dépit de mon amour inconditionnel pour les aventuriers du XIXe siècle, si je n'ai pas passé un trop mauvais moment, je n'ai pas été convaincue non plus.
Wild Boys se déroule en Australie dans les années 1860. Aux abords d'une petite ville du nom de Hopetoun, des bushrangers - des bandits profitant de l'environnement et de la bush locale pour échapper aux autorités - attaquent régulièrement les convois qui s'y rendent. Car dans ce coin avancé, situé à la frontière de la civilisation, opportunistes et ambitieux se croisent et rêvent de faire fortune. Il y a peu de règles à Hopetoun... et encore moins de personnes prêtes à les suivre.
Dans ce milieu où la lisière de la morale est souvent floue, Jack et Dan vivent ainsi entre attaques de diligences - conduites sans violence non nécessaire - et retour à la ville pour dépenser le butin gagné - Jack ayant une aventure avec la gérante d'un des établissements de Hopetoun. Aidés par différents alliés parfois improbables, leur quotidien est cependant bouleversé dans ce pilote par l'arrivée d'un super-intendant, envoyé sur place pour sécuriser la région à n'importe quel prix. Ils se rendent vite compte que le nouveau venu ne reculera devant rien pour parvenir à ses fins.
De mon point de vue d'amoureuse des westerns en tout genre, Wild Boys disposait a priori d'un certain nombre d'atouts aiguisant ma curiosité. A l'Ouest américain, ses déserts boueux ou poussiéreux et sa population pionnière aux accents bariolés succédaient une végétation luxuriante, d'autres accents bariolés et le cadre d'un autre pays en gestation. La justice y est toute aussi aléatoire, reposant sur l'éthique de quelques-uns et pouvant rapidement devenir source d'importantes dérives. Le cadre choisi pour fonder une série d'action et d'aventure est donc parfait, puisqu'elle met en scène des bushrangers, qu'on peut rapprocher des hors-là-loi de l'Ouest.
Dès son entrée en matière, en nous plaçant aux côtés d'un duo principal menant une attaque de diligence, Wild Boys donne d'ailleurs le ton. Indéniablement très manichéenne, elle inverse cependant les rôles en mettant en scène des bandits certes voleurs, mais au grand coeur et avec une certaine morale, opposés à un représentant de la loi abusif et tyrannique. Ce schéma très familier a su faire ses preuves dans d'autres fictions. Mais si la dynamique recherchée est donc transparente, les ambitions limitées d'une série qui ne va pas vraiment faire dans la nuance le sont tout autant.
Au fond, soyons clair, Wild Boys n'a qu'un seul objectif, celui d'esquisser les contours d'un divertissement rythmé - n'hésitant pas à prendre certains raccourcis - devant lequel on s'amuse sans arrière-pensée. Le pilote donne un peu l'impression de remonter le temps dans les productions télévisuelles d'il y a quelques années, cherchant à faire revivre ces divertissements d'action, bien cadensés, devant lesquels toute la famille, du petit dernier jusqu'au grand-père, pouvait s'installer sans crainte. Il y a des ingrédients pour plaire à tous les publics. Dans le petit écran actuel, je le rapprocherai peut-être un peu de certaines séries d'aventures historiques proposées en Espagne.
Si ces fondations ne sont pas dénuées d'un certain potentiel, le pilote va souffrir de son calibrage excessif et d'une écriture maladroite. L'épisode est à la fois trop convenu pour vraiment divertir et trop caricatural pour permettre d'installer et exploiter pleinement son univers. Sans forcément exiger une grande subtilité, il est impératif de se dégager de ce voile de prévisibilité qui pèse sur une intrigue où les grosses ficelles sont fréquemment utilisées. Une dose de spontanéité, un soupçon de complexité et une pointe de second degré plus marqué apparaissent indispensables pour alléger l'ensemble. En ce sens, le cliffhanger sur lequel se conclut l'épisode, et le trailer qui suit, assez inattendus, ne sont d'ailleurs pas sans quelques promesses d'amélioration retenant l'attention du téléspectateur. Qui sait, la série pourra peut-être se réconcilier avec le registre qu'elle souhaite investir : une série sans doute anecdotique, mais sympathique et fun.
Sur la forme, Wild Boys s'efforce d'entretenir son ambiance de "western", agrémentée de morceaux de musique adaptés, et d'une exploitation du cadre particulier offert par la bush australienne. Il y a quelques jolis plans de paysage au cours de ce pilote, et ce dépaysement n'est pas déplaisant. Cependant, la réalisation cède aussi à certains effets de style franchement discutables, comme certains passages un peu ralentis censés accentués la tension. Dans l'ensemble, la caméra essaie d'insuffler un dynamisme supplémentaire à l'aventure dans laquelle la série nous embarque, mais le résultat reste assez mitigé.
Enfin, Wild Boys réunit un casting assez inégal, mais globalement correct pour ses personnages principaux. Le héros est incarné avec un certain bâgout par Daniel MacPherson (City Homicide, Tripping Over). Son amie pragmatique est jouée par Zoe Ventoura (Packed to the Rafters), tandis que c'est Michael Dorman (The Secret Life of Us) qui interprète son acolyte et complice de ses braquages. A leurs côtés, on retrouve aussi David Field (City Homicide), Nathaniel Dean, Alex England, Anna Hutchison (Underbelly, Go Girls), Christopher Stollery, Jeremy Sims (Fireflies) ou encore Krew Boylan.
Bilan : En dépit de tous les reproches objectifs qu'on peut lui adresser, si le pilote de Wild Boys n'est pas des plus réussis, il n'est pas non plus désagréable à suivre. J'aurais même tendance à le juger avec une certaine indulgence. Certes je confesse un penchant naturel pour son cadre et l'immersion dans la bush australienne, mais cette mansuétude s'explique aussi parce qu'il s'agit d'une fiction qui semble assumer sa relative simplicité et le registre dans lequel elle tente de percer. Elle est parfois maladroite, mais jamais prétentieuse pour un sou, n'essayant à aucun moment de se vendre plus haut qu'elle n'est. Plutôt bien rythmée, on ne s'ennuie pas, même si l'intrigue est trop convenue.
Nul doute que Wild Boys restera probablement très dispensable. Je n'ai personnellement pas de temps à lui consacrer dans mes programmes. Mais dans d'autres circonstances et la télévision actuelle ne croulant pas vraiment sous les westerns/action familiale... Tout dépendra des prochains épisodes : la série aura-t-elle la capacité de se construire et de mûrir au-delà de cette introduction ?
NOTE : 4,5/10
La bande-annonce de la série :
09:17 Publié dans (Séries Océanie) | Lien permanent | Commentaires (3) | Tags : australie, wild boys, seven network, daniel macpherson, zoe ventoura, michael dorman, david field, nathaniel dean, alex england, anna hutchison, christopher stollery, jeremy sims | Facebook |