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08/01/2014

(K-Drama / SP) Jin Jin : une histoire d'incompréhensions

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Nouvelle année, et nouveau rythme sur le blog avec la fin du rendez-vous hebdomadaire régulier qu'était le mercredi asiatique. My Télé is Rich! ne quitte pas l'Asie pour autant, mais les billets concernant les fictions venues de ce continent sont désormais intégrés dans la cadence régulière du blog. Au fil de mes visionnages, un drama sud-coréen ou japonais surgira donc, plutôt qu'une série occidentale. Je reste attachée à l'éclectisme sériephile, les passages par l'Asie resteront donc réguliers.

Aujourd'hui est ainsi l'occasion d'ouvrir la page asiatique de 2014 en évoquant un drama special diffusé sur KBS2 le 8 décembre dernier, Jin Jin. Mêlant amitié, meurtre et mystère, cet unitaire s'appuie sur une écriture solide signée Kim Ji Woo, à qui l'on doit notamment la trilogie de dramas déclinant le thème de la vengeance (Resurrection, The Devil, Shark). Avec Jin Jin, elle opte pour une approche plus intime pour délivrer une histoire poignante. Côté pratique, notez enfin que, comme nombre de dramas special précédemment évoqués, KBS World a mis à disposition cet unitaire sur sa chaîne YouTube, où il peut donc être visionné gratuitement et légalement avec des sous-titres anglais : Jin Jin | 진진 (Drama Special / 2013.12.27).

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L'histoire débute par la découverte du corps sans vie d'une célèbre écrivaine à succès, Jin Jin : elle a été assassinée. Le policier, en charge de l'enquête oriente rapidement son investigation vers les trois camarades de lycée de la jeune femme : la victime avait en effet souhaité organiser des retrouvailles, dix ans après avoir perdu de vue ceux qu'elle considérait comme des amis. Lorsque le détective interroge Ha Jin, qui semblait la plus proche de Jin Jin, il a la surprise d'obtenir immédiatement une confession du crime commis. Ha Jin entreprend alors d'expliquer la rancœur et la jalousie qu'elle éprouvait envers la défunte, laquelle était venue du jour au lendemain perturber l'équilibre de leur trio et, surtout, s'immiscer dans ses rapports avec son cher Tae Suk. Mais derrière les affirmations énoncées sans nuance par Ha Jin, une vérité plus complexe se cache. Le policier entreprend de reconstituer peu à peu les événements de cette nuit à l'issue fatale...

Jin Jin propose une déclinaison à part sur les thèmes de la vengeance et de la jalousie. Le drama réunit certes a priori des ingrédients très classiques -mais efficaces- construisant sur cette base une enquête riche en faux-semblants, qui va révéler l'ampleur insoupçonnée de ressentiments exacerbés d'adolescence et de blessures jamais cicatrisées. L'enquêteur que l'on suit avance pas à pas, devant faire le tri des demi-vérités et des récits biaisés qui lui sont proposés : il lui faut en effet non seulement comprendre les heures ayant précédé la mort de Jin Jin, mais aussi les évènements tragiques exhumés de la période lycéenne des protagonistes. Ce fil rouge d'investigation fonctionne de manière correcte : il n'évite pas quelques surenchères dispensables, voire excès, dans ses retournements, mais il retient l'intérêt du téléspectateur grâce à une construction reposant habilement sur la confrontation d'évènements relatés selon plusieurs points de vue, et sur la faculté du policier à identifier les omissions, voire les mensonges, de ces témoins-suspects potentiels.

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Partant sur de telles bases, Jin Jin aurait pu n'être que le simple récit de la reconstitution a posteriori d'une vengeance. Il est plus que cela, en raison de l'orientation particulière choisie qui permet un éclairage sur les rapports de ces quatre jeunes gens. La force de l'histoire repose sur une dimension émotionnelle que le final vient consacrer de façon extrêmement poignante. En effet, si les sentiments sont bien le moteur de tout, le triangle amoureux n'est pas orienté de la façon qu'une Ha Jin, aveuglée, pouvait le croire. Au fil de l'épisode, un changement progressif de perspective est amené, apportant une épaisseur au récit. Jin Jin nous est d'abord présentée sous un jour très négatif, du point de vue de Ha Jin, qui formule tous les griefs qu'elle a accumulés. Sous l'impulsion du policier, cependant, un tableau plus objectif s'esquisse peu à peu. L'histoire dépasse alors le crime vengeur. Elle devient un drame construit sur une incompréhension, une tragédie née dans les aveuglements d'une adolescente et nourrie des préjugés dans lesquels la société peut enfermer. La fin laisse ainsi une déchirure émotionnelle profonde, qui touche le téléspectateur.

Solide sur le fond, Jin Jin l'est aussi sur la forme, avec une réalisation qui est signée Cha Young Hoon, dont on peut rappeler sa collaboration précédente avec Kim Ji Woo sur Shark. Cette histoire émotionnellement dure a le mérite de pouvoir aussi s'appuyer sur de convaincantes performances de la part des deux actrices principales. Yoon Jin Seo (The Return of Iljimae, Fugitive : Plan B, Twelve Men in a Year), dont le masque entre blessure et froideur finira par s'effriter, apporte une vraie consistance à son personnage. Face à elle, Shin So Yool (Answer me 1997), dans la vulnérabilité qu'elle laisse peu à peu entrevoir, tout particulièrement dans le dernier tiers, s'impose avec tout autant d'assurance. A leurs côtés, Kim Da Hyun et Lee Shi Un (Answer me 1997, Shark) sont plus en retrait et ne se voient pas donner le matériel nécessaire pour sortir de l'ombre. Quant au policier, dans un registre de simple observateur collectant les faits, il est interprété par Kim Min Sang.

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Bilan : Jin Jin est un unitaire intéressant, délivrant une déclinaison, particulière et chargée d'émotions, des thèmes de la vengeance et de la jalousie. C'est l'histoire de la reconstitution d'une vérité qui va aller au-delà de la seule enquête policière, en éclairant la réalité des rapports entre ces quatre anciens amis de lycée. Sa gestion des twists cède certes à quelques surenchères, mais l'intrigue demeure efficace. Au final, se dévoile la réalité d'un drame basé sur des incompréhensions et de mauvais réflexes, une histoire d'aveuglement et de secrets trop bien gardés qui se termine mal. Elle ne laisse assurément pas insensible...

L'épisode est disponible par là : Jin Jin | 진진 (Drama Special / 2013.12.27). Avis aux amateurs.


NOTE : 7,5/10


La bande-annonce du drama special :

30/10/2013

(K-Drama / Pilote) Answer Me 1994 (Reply 1994) : le portrait d'une génération (ils avaient 20 ans en 1994)


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Les suites, leurs attentes et leurs malédictions... Il était difficile de ne pas y penser en lançant ce drama qui a débuté le 18 octobre 2013 sur tvN en Corée du Sud. Answer me 1994 reprend le concept si bien initié, l'année dernière, par son prédécesseur, Answer me 1997, en s'intéressant à une génération étudiante précédente, trois ans plus tôt, en 1994. On retrouve à l'écriture et derrière la caméra la même équipe que pour la "première saison". La grande réussite de Answer me 1997 avait été sa sincérité diffuse et la magie avec laquelle il avait su capturer une époque et une galerie de personnages attachants. La suite allait-elle être en mesure de retrouver la saveur inattendue du premier essai, c'était toute la question. En effet, Answer me 1997 a été un coup de cœur, il est toujours difficile de leur succéder.

Au vu des trois premiers épisodes, il est manifeste que les ingrédients qui avaient fait le succès du premier opus ont été repris. Certains schémas ont même été consciencieusement transposés, pour ne pas dire recopiés. Cependant, parmi les changements, il en est un notable : le format s'est allongé, avec un nombre plus important d'épisodes (20 contre 16), lesquels sont aussi désormais plus longs, dépassant allègrement 1 heure chacun. Cela n'est pas sans incidence sur le rythme. Au final, ces débuts n'ont pas la même saveur que ceux de Answer me 1997 et il y a des réglages à trouver. Cependant ce qui m'avait fait aimer la première version est aussi à l’œuvre : je me suis facilement laissée prendre au jeu. C'est typiquement le genre de série qui me donne envie de m'investir et que je souhaite voir grandir... en espérant pour le meilleur.

[La review qui suit a été rédigée après le visionnage des trois premiers épisodes.]

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Answer me 1997 nous contait les vies d'adolescents à Busan, Answer me 1994 change, lui, complètement de cadre et met le cap sur la capitale sud-coréenne. L'héroïne de l'histoire est la jeune Na Jung. A 20 ans, elle tente de concilier les études et une passion dévorante pour le basketball universitaire, qui la transforme en groupie-supporter à chaque match de l'équipe qu'elle soutient. Installée à Séoul, sa famille a ouvert une grande maison dans laquelle ils louent des chambres à plusieurs étudiants venus de la province pour faire, eux-aussi, leur première rentrée dans des établissements de la ville. L'adaptation à la vie citadine, mais aussi à la promiscuité, se fait parfois difficilement pour ces jeunes gens qui doivent encore trouver leurs marques et leur voie.

Dans cette maisonnée où chacun se côtoie, notamment le matin au cours d'un petit déjeuner toujours partagé en famille, les liens se nouent pourtant entre chacun. Vont ainsi peu à peu être posées les bases d'une solide amitié, puisque, à la manière de Answer me 1997, le drama utilise une rencontre dans le présent pour introduire un fil rouge relationnel et sentimental. Au cours du premier épisode, le téléspectateur apprend en effet que Na Jung a finalement épousé, en 2002, un de ces garçons qu'elle côtoyait à l'époque de ses études. Answer me 1994 a donc 20 épisodes pour nous raconter tous les évènements qui ont marqué leur groupe, de 1994 à aujourd'hui et nous révéler le nom de l'(heureux) élu.

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La lecture de ce bref synopsis vous renseigne sur le premier point qui frappe en s'installant devant les débuts de Answer me 1994 : le soin avec lequel ses auteurs ont souhaité reprendre tout ce qui avait pu faire le succès de l'original. On ne change pas, ni ne renouvelle, une recette qui fonctionne. La reconstitution d'époque est toujours travaillée, mille et un détails s'ajoutant, des magazines traînant nonchalamment sur la table jusqu'aux émissions télévisées et aux jeux vidéos, en passant par la bande-son, pour faire revivre sous les yeux du téléspectateur l'année 1994. Tout est fait pour faire vibrer la fibre nostalgique. La clé d'introduction est également très proche : il s'agit de partir de la situation de l'héroïne dans le présent, pour s'en servir comme d'un prétexte à remonter le temps et à découvrir le groupe d'amis qui s'est peu à peu formé.

Le fil rouge "mystère" sera à nouveau sentimental, mais il faut noter qu'il prend ici une tournure plus artificielle : le drama met cette fois en scène un vrai "bal des prétendants" avec cinq candidats potentiels clairement désignés autour de Na Jung. Les quelques orientations de ces premiers épisodes conduisent même à se demander si les scénaristes ne remprunteront une voie très proche de celle de la première saison pour la conclusion. Sur ce point, la réserve reste de mise et j'espère que Answer me 1994 saura s'en démarquer. Par contre, le fait que la maison de l'héroïne soit un lieu d'accueil d'étudiants légitime opportunément une action qui y est centrée. Il faudra cependant que le drama prouve sa capacité à exister également en dehors pour densifier les vies de chacun.

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De manière générale, Answer me 1994 a le ton et l'apparence de Answer me 1997, mais sans la spontanéité un peu débridée qui caractérisait les débuts de son prédécesseur. Il ne trouve pas immédiatement ses marques, les storylines manquant d'homogénéité, avec des personnages introduits à la suite sans la cohésion qui permettrait d'esquisser un esprit de groupe. La durée allongée des épisodes est en plus source de quelques longueurs, avec des inégalités de rythme à corriger. Pour autant, par-delà ces reproches, une partie du charme de l'original est bel et bien là. La recette qui a si bien marché une première fois démontre à nouveau une redoutable efficacité, avec un réel potentiel qui ne demande qu'à prendre son envol.

Il est donc difficile de ne pas se laisser prendre au jeu de ces relations dépeintes avec une fraîcheur bienvenue, le tout parsemé d'excès comiques atypiques qui prêtent fréquemment à sourire. Les gags ne sont pas toujours fins, mais ils ont l'aplomb et le sens de la chute narrative qui conviennent. Les personnages restent pour beaucoup encore à définir, et certains sont pour l'instant très imparfaitement exploités, cependant ces débuts réussissent le principal : le téléspectateur a envie de s'investir à leurs côtés et de voir leurs rapports mûrir en amitié (ou plus). Il est d'ores et déjà probable que le drama ne réitèrera pas le "miracle" d'équilibre des deux premiers tiers de Answer me 1997, lesquels avaient su porter une vraie vie de groupe à l'écran, mais l'ersatz proposé a malgré tout un attrait auquel il est difficile de résister.

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Sur la forme, Answer me 1994 reprend également les mêmes ingrédients que l'original, notamment son sens du détail pour reconstituer une époque. L'ensemble est soigné, et la réalisation a le mérite de transmettre un peu de son dynamisme à certaines scènes qui auraient gagné à être raccourcies. On retrouve aussi quelques effets de style, notamment le fameux bêlement, bruitage décalé venant accompagner une chute comique : si quelques-uns sonnent un brin forcés, ce petit procédé fonctionne et sait facilement dérider le téléspectateur. Concernant la bande-son, l'épisode est à nouveau parsemé de musiques d'époque, plus ou moins marquantes, même si la place des chansons apparaît réduite en raison de la passion différente de l'héroïne, désormais fan de basketball, et non plus d'un boys band.

Enfin, côté casting, le mimétisme suivi conduit à reprendre les deux acteurs qui incarnaient déjà les parents dans la première saison. Avec une dynamique et des personnalités semblables, Sung Dong Il (Fugitive : Plan B, Can't Lose) et Lee Il Hwa sont donc en charge de cette maison d'accueil d'étudiants et retrouvent sans peine leur alchimie. Leur fille, Na Jung, est interprétée par Go Ah Ra (Heading to the Ground). Jung Woo (Dandelion Family) vit à leurs côtés, considéré comme son frère (le deuxième épisode donne des précisions sur sa situation exacte). Quant aux autres étudiants, ils sont joués par Yoo Yun Suk (Gu Family Book), Kim Sung Kyun, Son Ho Joon, Min Do Hee et Baro. L'ensemble ne forme pas un casting très expérimenté, et ils ont leurs limites, mais encore une fois, Answer me 1997 a prouvé que la dynamique de groupe était celle qui comptait avant tout dans ce type de drama qui mise sur l'authenticité.

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Bilan : Copie appliquée, mais imparfaite, Answer me 1994 signe donc des débuts perfectibles, avec un rythme et une homogénéité d'écriture à travailler. Cependant, à défaut d'avoir l'effet de surprise de l'original, le drama a su préserver le charme caractéristique qui avait fait la réussite du premier opus. Présentant un portrait générationnel empreint de nostalgie, il joue sur des ressorts humains et comiques, tout en introduisant une riche galerie de personnages dont les relations ne demandent qu'à être explorées. Le traitement des protagonistes est inégal, mais le concept consistant à les suivre à travers deux décennies de vie, en partant des bases de leur amitié, est une belle promesse en soi. Le téléspectateur se laisse globalement attendrir et émouvoir par l'effort d'authenticité qui perce de l'ensemble. Si bien que ces premiers épisodes, certes pas sans défauts, assurent l'essentiel : obtenir la fidélité du public. A Answer me 1994 de savoir grandir à partir de cette fondation.


NOTE : 6,75/10


Une chanson de l'OST :


23/10/2013

[Blog] Visionnages asiatiques d'octobre / Joker

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La fatigue l'emporte en ce mercredi asiatique, et je dégaine donc un nouveau joker. Il faut dire que mes quelques tests du week-end sur des nouveautés sud-coréennes d'octobre ne se sont pas révélés très concluants : ni Marry me if you dare (encore une romance avec une pointe de fantastique), ni le tant buzzé The Heirs n'ont réussi à me donner envie de lancer leur deuxième épisode (dans les cas où j'ai réussi à terminer le premier). Tout cela n'a pas trop d'importance, car mes attentes sont toutes entières tournées vers deux autres dramas de cette fin du mois à l'égard desquels j'ai des espoirs autrement plus grands. Il y a d'une part les débuts de Answer Me 1994, "saison 2" reprenant le même concept que Answer Me 1997, un de mes coups de coeur de l'an dernier. D'autre part, c'est Basket Ball qui m'intrigue. Si au moins un des deux est à la hauteur, je serais satisfaite !

En attendant, vous avez remarqué que ce mois d'octobre aura finalement été consacré à des dramas d'un genre un peu particulier : des unitaires qui auront pourtant chacun délivré beaucoup en un peu plus d'une heure. Si j'avais pu rédiger un billet normal aujourd'hui, c'est d'ailleurs sur un autre drama special de KBS2 que je me serais arrêtée, Happy! Rose day (je ne m'interdis pas d'y revenir de manière plus complète ultérieurement). Il s'agit d'une histoire mettant en scène un rectangle amoureux et abordant le thème de l'infidélité d'une manière juste et plutôt habile. Encore une fois, le format court apparaît comme une occasion d'explorer un sujet familier pour entraîner le téléspectateur sur d'autres voies. Le résultat obtenu a une personnalité, apportant un petit quelque chose aux différents genres investis. A une période où nombre de dramas sud-coréens me paraissent sur-calibrés, trop mécaniques, cela fait l'effet d'une petite bulle d'air frais. Certes, la qualité de ces unitaires est loin d'être égale, et il y a des ratés dans le lot. Mais j'ai vraiment savouré le plaisir suscité par ces quelques unitaires, alors même que parallèlement j'éprouve beaucoup de lassitude devant certains dramas longs et leurs exploitations de ficelles trop éculées pour parvenir à faire vibrer comme au premier jour.

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Sinon, en partant pour une autre destination, histoire de changer les idées du téléphage, il y a aussi la nouvelle saison japonaise qui a débuté en ce mois d'octobre. Peu de projets ont vraiment retenu mon attention. Mais, disons-le, si Link est sous-titré et se révèle réussi, je serais satisfaite : un casting de rêve, WOWOW, un concept qui semble avoir de l'ambition. A suivre donc.

En attendant, de votre côté, avez-vous quelques recommandations de visionnage en matière de dramas pour les soirées d'automne qui s'allongent ? J'ai notamment bien noté le conseil donné ce week-end par Noémie en commentaire, concernant Karamazov no Kyodai (il faut dire que c'est le moment ou jamais de me vendre des adaptations de littérature russe !).

16/10/2013

(K-Drama / SP) Yeon Woo's Summer : une jolie histoire de maturation pleine de sincérité

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En ce mercredi asiatique, restons en Corée du Sud. Après avoir évoqué The Memory in my Old Wallet la semaine dernière, c'est sur un autre drama special de la saison actuelle de KBS2 que j'aimerais revenir aujourd'hui. Diffusé le 4 septembre 2013, Yeon Woo's Summer propose une histoire qui m'est allée droit au coeur. Il est servi par une solide réalisation confiée à Lee Na Jung (The Innocent Man) et une écriture assurée signée Yoo Bo Ra, le tout parachevé par la belle performance de l'actrice principale, Han Ye Ri. En résumé, il s'agit d'un de ces unitaires qui, en seulement 1h10, vous font vraiment tomber sous son charme.

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Yeon Woo a grandi et toujours vécu dans le vieux quartier de son enfance, dont elle connaît chaque recoin. Tandis que ses amis ont déménagé en suivant leurs parents vers la vie citadine moderne et que leurs maisons ont été vendues à des compagnies immobilières, sa famille est restée, son père s'occupant d'un petit atelier de réparation de tous produits. Yeon Woo a naturellement pris sa suite, vivotant sans vraiment s'interroger sur ses choix de vie. Un jour, sa mère ayant dû être hospitalisée, elle accepte de la remplacer pour une semaine dans son travail d'agent d'entretien au sein d'une grande tour du centre-ville. Elle rencontre par hasard une ancienne amie de l'école primaire, Yoon Ji Wan, qui travaille désormais dans les médias. Cette dernière va demander un service à Yeon Woo qui va bouleverser les certitudes de la jeune femme.

En s'installant devant Yeon Woo's Summer, le téléspectateur tombe d'abord instantanément sous le charme d'une héroïne attachante, pleine d'une sincérité vibrante et d'une indépendance d'esprit rafraîchissante. Elle est une jeune femme tout juste entrée dans l'âge adulte qui se cherche encore une place et grandit toujours. L'histoire relatée est celle d'une maturation, provoquée par des premières inattendues. Prenant la place de sa mère, Yeon Woo se retrouve projetée dans un nouveau cadre, ce vaste immeuble animé en plein centre-ville à des lieux de son univers habituel. L'apprentissage prend ensuite une tournure sentimentale : invitée par son amie à se rendre à un rendez-vous arrangé en se faisant passer pour elle, Yeon Woo ressort ébranlée par les émotions inconnues nées de cette rencontre. Évoquant tous les doutes, les hésitations, mais aussi les remises en cause qui découlent de ces expériences, le drama dresse un portrait extrêmement touchant de cette jeune femme.

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Yeon Woo's Summer relate en fait le difficile passage à l'âge adulte, avec les enjeux d'amour, mais aussi d'amitié qui s'y rattachent. Il éclaire le moment où les rêves d'enfance et les idéaux de jeunesse sont rattrapés par le parcours suivi, et la vie que ces jeunes adultes sont en train de se construire, engageant leur futur sans toujours en avoir conscience. La situation de Yeon Woo est mise en parallèle avec celle de son amie Ji Wan. Cette dernière semble partie sur une carrière rondement menée, tandis que Yeon Woo mène une existence en marge, loin de cette course, avec sa musique et le petit atelier paternel comme cadre. Plus que des choix personnels, c'est aussi la vie - et leurs parents - qui a séparé ces deux jeunes femmes. Si Ji Wan paraît avoir un temps d'avance, elle n'en est pas plus épanouie. Le drama évite de la réduire à une simple caricature opposante, nuançant au final habilement leurs rapports. Au final, en offrant à Yeon Woo une leçon de vie, le récit vient enrichir qui elle est, sans la remettre en cause.

Se réappropriant avec finesse des thèmes assez universels, Yeon Woo's Summer puise aussi sa force dans l'ambiance que la réalisation parvient parfaitement à construire. A l'image de la scène finale chantée, pleine de chaleur, qui laisse place à une musique de la scène indie (cf. la vidéo ci-dessous), il se dégage de l'ensemble une atmosphère à part, à la fois chaleureuse, intimiste, s'affranchissant de certains canons formels de la même façon que Yeon Woo chérit sa propre indépendance. La performance de Han Ye Ri n'est pas non plus étrangère à la réussite de cet unitaire. L'actrice y est magnifique, pleine d'authenticité et de justesse dans un rôle où elle se glisse avec un naturel déconcertant. A ses côtés, le casting est d'ailleurs solide : tandis que Im Se Mi interprète l'amie d'enfance de Yeon Woo, Han Joo Wan incarne ce jeune homme auquel elle n'est pas insensible. En quelques scènes, une vraie alchimie naît d'ailleurs entre Han Joo Wan et Han Ye Ri. On croise également Kim Hye Ok, Hwang Jung Min ou encore Jung Soo Young.

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Bilan : Jolie histoire de maturation, capturant les émotions et les questionnements du passage à l'âge adulte, Yeon's Woo Summer signe un portrait empreint de sincérité d'une jeune femme profondément attachante. Porté par une ambiance un peu à part, bien servi par une réalisation très convaincante, ce drama special charme comme rarement le téléspectateur. La prestation de l'actrice principale achève de donner une autre dimension à ce récit qui reste simple et bien dosé. Une découverte fortement conseillée. Avis aux amateurs !


NOTE : 7,75/10


Pour un aperçu de l'ambiance, un extrait (la scène finale chantée venant conclure le drama) :

09/10/2013

(K-Drama / SP) The Memory in My Old Wallet (A Faded Memory) : un intime voyage mémoriel

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Restons en Corée du Sud en ce mercredi asiatique. Chaque année, à côté des séries au long court, je prends toujours le temps de m'arrêter un peu sur la saison parallèle des dramas special de KBS2. Le format bref - des histoires tenant sur un épisode d'1h environ - permet l'exploration de certains thèmes ou une réappropriation de sujets de façon parfois plus expérimentale ou plus personnelle que dans les dramas très codifiés de 16 ou 20 épisodes. La saison dernière, par exemple, un unitaire tel que Art avait été une vraie belle surprise.

Depuis juin, nous sommes rentrés dans la nouvelle saison des dramas special (pour les curieux : un tableau récapitulatif est en ligne par là). Et c'est aujourd'hui sur le premier drama de cette fournée que je vous propose de revenir, puisqu'il débute l'année sous les meilleures auspices. The Memory in My Old Wallet (ou A Faded Memory) a été diffusé le 12 juin 2013 sur KBS2. Son écriture a été confiée à Chae Seung Dae, et sa réalisation à Lee Jung Sub (Hong Gil Dong, Man of Honor). Le résultat est très plaisant à regarder.

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Lee Young Jae a eu un terrible accident de voiture il y a deux ans. Suite au choc, il a perdu la mémoire. Alors qu'il était hospitalisé, nul n'est venu lui rendre visite. Pas un seul numéro de téléphone ne figurait enregistré sur son téléphone. Désormais physiquement rétabli, il demeure isolé, tenant une petite librairie de livres d'occasion. Sans passé, les murs qu'il s'est construit autour de lui ne cessent de grandir. Seule une lycéenne, Chae Soo Ah, s'entête à tenter de les franchir, sans que Young Jae ne réagisse. Un jour, il reçoit par la poste son vieux portefeuille. A l'intérieur, se trouve une photo de lui, souriant, aux côtés d'une jeune femme. Avec l'aide de Soo Ah, il va essayer de retrouver sa trace, et, dans le même temps, de raviver sa mémoire perdue. Mais veut-il vraiment se rappeler ce passé oublié, et l'homme qu'il était ?

The Memory in My Old Wallet est une histoire simple, celle de la découverte de mémoires perdues et des retrouvailles que cela doit permettre en brisant les murs de solitude que Young Jae a bâti autour de lui. En effet, si l'amnésie est liée au choc de l'accident, elle semble aussi devenue un mécanisme de défense dans lequel le personnage se perd. Entreprendre de se rappeler prend donc de véritables accents de quête identitaire, d'autant que l'homme craint ses découvertes éventuelles : son isolement de ces dernières années est-il lié à ses actions passées ? Mérite-t-il en un sens ce qui lui est arrivé ? A partir de ce point de départ, le drame va relater avec une écriture sincère, sans mélodrame inutile, une valse d'hésitations au sein de laquelle l'entêtement de la jeune Soo Ah répond aux tergiversations de Young Jae.

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La dynamique qui s'installe entre ces deux êtres très différents est une des bonnes surprises de l'épisode. Leur relation est initialement présentée comme un simple crush d'adolescence unilatéral, avec les emportements qui lui sont propres. Mais cet aspect s'efface peu à peu derrière une loyauté plus profonde qui trouve une tout autre origine. L'association des personnages fonctionne très bien à l'écran, touchante juste comme il faut à mesure qu'une meilleure compréhension s'installe entre eux. Parallèlement, le récit progresse à un rythme appréciable, sans se précipiter, laissant le temps à l'émotionnel de se construire. Young Jae remonte un fil composé de petits instantanés de sa vie passée, ravivant des moments de bonheur tout en revenant fatalement vers cette nuit fatidique où tout a basculé. La chute finale est adéquate, correspondant bien à la tonalité de l'ensemble.

Formellement, The Memory in My Old Wallet est une oeuvre maîtrisée. La réalisation est classique et bien dosée, accompagnant efficacement les protagonistes dans le voyage mémoriel qu'ils entreprennent. Elle sait notamment bien introduire ses flashbacks, superposant ces instantanés qui ressurgissent dans l'esprit de Young Jae au présent. Enfin, le drama bénéficie d'un casting solide reposant sur les épaules de son duo principal qui fait preuve d'une vraie complémentarité. C'est Ryu Soo Young (The Lawyers of The Great Republic Korea, Ojakgyo Brothers, Two Weeks) qui interprète ce libraire amnésique qui préfèrerait fuir plutôt que d'être confronté à la douleur potentielle de son passé. Face à lui, Nam Bo Ra (The Moon That Embraces the Sun, Shark) incarne avec beaucoup de justesse une lycéenne pleine d'aplomb qui ne se démonte pas et se révèle peu à peu.

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Bilan : The Memory in My Old Wallet tire le meilleur parti d'une histoire simple mais qui sait toucher le téléspectateur. Le drama nous embarque dans un véritable voyage mémoriel intime, et même poignant à l'occasion. La dynamique qui s'installe au sein de son duo principal atypique ajoute du charme à l'ensemble, le casting se révélant parfaitement à la hauteur. Au final, il s'agit donc d'un épisode aux thématiques relativement classiques qui exploite au mieux son format court. Les amateurs devraient apprécier.

Enfin, pour les curieux, notez que l'épisode est disponible en intégralité (et donc gratuitement), avec des sous-titres anglais, sur le compte YouTube de KBS World.


NOTE : 7/10


La bande-annonce de ce spécial :