Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

16/10/2013

(K-Drama / SP) Yeon Woo's Summer : une jolie histoire de maturation pleine de sincérité

yeonwoossummere_zps19d714c0.jpg

En ce mercredi asiatique, restons en Corée du Sud. Après avoir évoqué The Memory in my Old Wallet la semaine dernière, c'est sur un autre drama special de la saison actuelle de KBS2 que j'aimerais revenir aujourd'hui. Diffusé le 4 septembre 2013, Yeon Woo's Summer propose une histoire qui m'est allée droit au coeur. Il est servi par une solide réalisation confiée à Lee Na Jung (The Innocent Man) et une écriture assurée signée Yoo Bo Ra, le tout parachevé par la belle performance de l'actrice principale, Han Ye Ri. En résumé, il s'agit d'un de ces unitaires qui, en seulement 1h10, vous font vraiment tomber sous son charme.

yeonwoossummerk_zps8109915d.jpg

Yeon Woo a grandi et toujours vécu dans le vieux quartier de son enfance, dont elle connaît chaque recoin. Tandis que ses amis ont déménagé en suivant leurs parents vers la vie citadine moderne et que leurs maisons ont été vendues à des compagnies immobilières, sa famille est restée, son père s'occupant d'un petit atelier de réparation de tous produits. Yeon Woo a naturellement pris sa suite, vivotant sans vraiment s'interroger sur ses choix de vie. Un jour, sa mère ayant dû être hospitalisée, elle accepte de la remplacer pour une semaine dans son travail d'agent d'entretien au sein d'une grande tour du centre-ville. Elle rencontre par hasard une ancienne amie de l'école primaire, Yoon Ji Wan, qui travaille désormais dans les médias. Cette dernière va demander un service à Yeon Woo qui va bouleverser les certitudes de la jeune femme.

En s'installant devant Yeon Woo's Summer, le téléspectateur tombe d'abord instantanément sous le charme d'une héroïne attachante, pleine d'une sincérité vibrante et d'une indépendance d'esprit rafraîchissante. Elle est une jeune femme tout juste entrée dans l'âge adulte qui se cherche encore une place et grandit toujours. L'histoire relatée est celle d'une maturation, provoquée par des premières inattendues. Prenant la place de sa mère, Yeon Woo se retrouve projetée dans un nouveau cadre, ce vaste immeuble animé en plein centre-ville à des lieux de son univers habituel. L'apprentissage prend ensuite une tournure sentimentale : invitée par son amie à se rendre à un rendez-vous arrangé en se faisant passer pour elle, Yeon Woo ressort ébranlée par les émotions inconnues nées de cette rencontre. Évoquant tous les doutes, les hésitations, mais aussi les remises en cause qui découlent de ces expériences, le drama dresse un portrait extrêmement touchant de cette jeune femme.

yeonwoossummeru_zpsb811ec49.jpg

Yeon Woo's Summer relate en fait le difficile passage à l'âge adulte, avec les enjeux d'amour, mais aussi d'amitié qui s'y rattachent. Il éclaire le moment où les rêves d'enfance et les idéaux de jeunesse sont rattrapés par le parcours suivi, et la vie que ces jeunes adultes sont en train de se construire, engageant leur futur sans toujours en avoir conscience. La situation de Yeon Woo est mise en parallèle avec celle de son amie Ji Wan. Cette dernière semble partie sur une carrière rondement menée, tandis que Yeon Woo mène une existence en marge, loin de cette course, avec sa musique et le petit atelier paternel comme cadre. Plus que des choix personnels, c'est aussi la vie - et leurs parents - qui a séparé ces deux jeunes femmes. Si Ji Wan paraît avoir un temps d'avance, elle n'en est pas plus épanouie. Le drama évite de la réduire à une simple caricature opposante, nuançant au final habilement leurs rapports. Au final, en offrant à Yeon Woo une leçon de vie, le récit vient enrichir qui elle est, sans la remettre en cause.

Se réappropriant avec finesse des thèmes assez universels, Yeon Woo's Summer puise aussi sa force dans l'ambiance que la réalisation parvient parfaitement à construire. A l'image de la scène finale chantée, pleine de chaleur, qui laisse place à une musique de la scène indie (cf. la vidéo ci-dessous), il se dégage de l'ensemble une atmosphère à part, à la fois chaleureuse, intimiste, s'affranchissant de certains canons formels de la même façon que Yeon Woo chérit sa propre indépendance. La performance de Han Ye Ri n'est pas non plus étrangère à la réussite de cet unitaire. L'actrice y est magnifique, pleine d'authenticité et de justesse dans un rôle où elle se glisse avec un naturel déconcertant. A ses côtés, le casting est d'ailleurs solide : tandis que Im Se Mi interprète l'amie d'enfance de Yeon Woo, Han Joo Wan incarne ce jeune homme auquel elle n'est pas insensible. En quelques scènes, une vraie alchimie naît d'ailleurs entre Han Joo Wan et Han Ye Ri. On croise également Kim Hye Ok, Hwang Jung Min ou encore Jung Soo Young.

yeonwoossummerq_zps580ef20c.jpg
yeonwoossummerr_zps7720f8ea.jpg
yeonwoossummera_zpsfe26d267.jpg

Bilan : Jolie histoire de maturation, capturant les émotions et les questionnements du passage à l'âge adulte, Yeon's Woo Summer signe un portrait empreint de sincérité d'une jeune femme profondément attachante. Porté par une ambiance un peu à part, bien servi par une réalisation très convaincante, ce drama special charme comme rarement le téléspectateur. La prestation de l'actrice principale achève de donner une autre dimension à ce récit qui reste simple et bien dosé. Une découverte fortement conseillée. Avis aux amateurs !


NOTE : 7,75/10


Pour un aperçu de l'ambiance, un extrait (la scène finale chantée venant conclure le drama) :

14/03/2012

(K-Drama) Korean Peninsula (Hanbando) (première partie) : un thriller de politique-fiction, vers la réunification des deux Corées ?


 koreanpeninsula0.jpg 

Après plusieurs semaines passées au Japon, il est grand temps de repartir en Corée du Sud en ce mercredi asiatique ! Disons-le franchement, sur les grandes chaînes, cette saison hivernale n'est pas des plus enthousiasmantes, à l'exception notable de l'excellent History of the salaryman qui tranche agréablement dans cette torpeur (si vous ne deviez en retenir qu'un seul cette saison...!). Du côté des chaînes du câble, la morosité vient aussi des audiences et de cette barre fatidique des 1% au-dessus de laquelle leurs dramas n'arrivent pas à se maintenir. Cependant, parmi leurs nouveautés de février, j'avais notamment retenu une série dont le pitch m'avait intrigué : Hanbando (Korean Peninsula).

Diffusé sur CSTV depuis le 6 février 2012, les lundi et mardi soirs, ce drama s'achèvera normalement à la fin du mois d'avril, au terme de 24 épisodes [EDIT : Finalement réduit à 18 épisodes]. Cette sorte d'essai de politique fiction se proposant de nous conduire vers une Corée réunifiée aiguisait autant ma curiosité qu'il éveillait aussi une certaine méfiance. Au fond, Korean Peninsula, c'est sur le papier - et dans les faits également - une sorte de rencontre entre IRIS -ou Athena- et President, le tout saupoudré d'un parfum qui rappelle un film comme Joint Security Area. Le potentiel est clairement là ; les difficultés aussi. 

Pour rédiger cette review, je me suis quasiment mise à jour de la diffusion sud-coréenne et j'ai donc vu les 10 premiers épisodes (de quoi me forger une opnion éclairée). Vous vous en doutez, si j'ai pu effectuer un tel rattrapage, c'est que Korean Peninsula m'a intéressé. Sans être exempt de reproches, il m'a même agréablement surprise après certains échos négatifs que j'avais pu croiser. 

koreanpeninsulau2.jpg

Dans un futur proche (ou dans une réalité alternative), la Corée du Sud et la Corée du Nord se sont rapprochées grâce à des intérêts énergétiques communs. L'amélioration des relations s'est traduite, dans les symboles, par une équipe de football unifiée pour représenter la péninsule coréenne dans les compétitions internationales. Mais surtout, tous les espoirs reposent sur un projet de forage industriel, développé en coopération entre les deux pays, au large de l'océan. La station rassemble des personnels, techniques et de sécurité, du Nord comme du Sud, tout en étant dirigée par un scientifique sud-coréen réputé, Seo Myung Joon. 

Alors que l'exploitation est sur le point d'être officiellement lancée, pour marquer cette coopération incontournable, le président sud-coréen accueille le leader de la Corée du Nord, Kim Tae Sung, dans une vaste mise en scène diplomatique. Mais au sein du régime communiste, la frange militaire la plus dure ne voit pas d'un bon oeil ce premier pas vers la réconciliation. La station énergétique censée devenir un symbole de paix et d'union se transforme alors en objet de discorde : des troupes nord-coréennes la prennent d'assaut, avec pour objectif de s'emparer de la technologie au coeur du projet, dont seul le Sud a la maîtrise pour le moment. C'est le début d'une escalade des tensions entre les deux Corées, tandis qu'au Nord le coup d'Etat militaire a finalement lieu. 

Les rêves de réunification de Myung Joon, sous une bannière scientifique revendiquée, se retrouvent brisés par les évènements ; de même que ses projets d'avenir avec Lim Jin Jae, une scientifique nord-coréenne rencontrée lors de leurs études en Russie. Alors que de part et d'autre de la frontière, nombre d'officiels au pouvoir ont intérêt à préserver le statu quo de tension, Myung Joon est contacté par le secrétaire général de la Maison Bleue : roublard de la politique, celui-ci cherche une cause à défendre et un vrai projet pour les prochaines élections présidentielles. Pourquoi pas les rêves de paix et d'unité de ce scientifique, propulsé en héros de tout un pays par son attitude lors de la crise de la station énergétique ? 

koreanpeninsulan.jpg

Présenté comme un blockbuster ayant les moyens de ses ambitions, Korean Peninsula est un essai de politique-fiction très classique en dépit de son sujet, dont le principal attrait va justement reposer sur cette perspective -utopique ou non- d'une possible réunification des deux Corées. Le concept est complexe, forcément politisé. Pour autant au-delà de certains stéréotypes, notamment du côté nord-coréen, entre les intrigeants et ceux qui ne demandent qu'à embrasser le capitalisme et ses douceurs, les débuts du drama sont plutôt bien pensés. S'ouvrant sur une période de "détente" et de collaboration au sein de la station énergétique, la série fait le choix de s'intéresser d'abord aux individus, et aux relations humaines qui se nouent entre eux (avec des scènes qui sont comme un écho à Joint Security Area), avant d'envisager les enjeux sur un plan strictement géopolitique. Tout en restant très calibré, sans surprendre, le drama balaie en somme toutes les thématiques légitimement attendues sur cet épineux sujet.

Reflet de son ambition initiale, la série refuse de se cantonner à un seul genre, essayant de jouer sur plusieurs tableaux à la fois. En effet, très vite, Korean Peninsula s'affirme dans un triple registre. Elle entreprend d'accorder et entremêler trois genres très différents au sein de son récit : de l'action qui l'oriente vers le thriller musclé, de la politique qui lui donne sa consistance et sa raison d'être, et enfin une romance, lien indéfectible qui transcende l'ensemble et permet le développement d'une dimension plus émotionnelle. Les dix premiers épisodes constituent ainsi une suite d'arcs narratifs au cours desquels un genre domine tour à tour, le temps d'un ou deux épisodes. Pour le moment, en dépit de quelques longueurs, il faut reconnaître qu'une des réussites du drama a été de parvenir à maintenir un relatif équilibre dans sa narration. Reste à savoir s'il sera capable de préserver cette homogénéité, que l'on sent parfois un peu précaire, tout au long de la série.

koreanpeninsulap.jpg Relativement fluide dans cette alternance des genres, Korean Peninsula s'impose d'abord comme un thriller efficace. La série réussit à bien orchestrer l'escalade des tensions entre les deux pays. Si elle ne recule devant aucune dramatisation, certains passages ressortent, comme la froide mise en scène du coup d'Etat militaire en Corée du Nord, avec une scène d'exécution à la descente d'avion assez glaciale. De plus, si je ne m'attendais pas forcément à autant d'aventures mouvementées ayant une consonnance proche des fictions d'espionnage, puisque les personnages sont des scientifiques, non des agents de sécurité, il faut reconnaître que les scènes d'action sont globalement bien exécutées. Le plus souvent sans en faire trop. Certes, le drama n'échappe pas à la tentation de certaines mises en scène un peu grandiloquentes - c'est le côté blockbuster -, mais il a le mérite de ne jamais perdre de vue la finalité de ces scènes. Si bien que, dans l'ambiance du moment, le téléspectateur se laisse prendre au jeu. 

Parallèlement, les quelques incursions politiques sont convaincantes : les rapports de force et la course au pouvoir ne sont pas sans rappeler les dynamiques qui fonctionnaient bien dans President, tout en conservant la particularité d'un drama orienté sur les rapports Nord-Sud. Korean Peninsula met l'accent sur une approche très pragmatique et sans concession de la politique. Myung Joon n'est pas un homme providentiel qui peut tout emporter, il est d'abord un scientifique avec un rêve et un intérêt très personnel, concrétiser cet amour impossible qu'il éprouve pour Jin Jae. A ce titre, il faut saluer l'effort fait par les scénaristes pour donner une crédibilité à leur relation. Leur passé commun renforce leur histoire, et lui donne un sens : il y a quelque chose qui sonne juste entre eux, et l'exploration permise par les flashbacks russes de leurs études est bien utilisée. Si le duo principal s'avère donc assez nuancé, la distribution des rôles qui s'opère au niveau des personnages secondaires est plus stéréotypée. Tout dépendra ici de l'évolution ultérieure : le drama sera-t-il capable de dépasser les archétypes en apparence préprogrammés ? 

koreanpeninsulas2.jpg

Si le fond peut soulever quelques critiques, en revanche, sur la forme, Korean Peninsula est indéniablement une belle réussite. La réalisation est parfaitement maîtrisée, avec une belle photographie quasi-cinématographique. La mise en scène n'est pas avare en utilisation de symboles, et parvient très bien à soutenir et accompagner le récit. La série n'a pas manqué de moyens budgétaires, et elle va ainsi pouvoir exploiter divers décors (le grand large dans l'océan, en Corée du Sud, Corée du Nord, mais aussi en Russie). L'insertion d'images d'archives "officielles" (pour les navires de guerre, ou les défilés militaires nord-coréens) se fait assez naturellement. 

Cependant, c'est sans doute sur le plan musical que le savoir-faire formel est le plus perceptible. En effet, le drama alterne entre trois approches dont le mélange est globalement bien équilibré et assez juste : on y croise des balades plus déchirantes pour les moments dramatiques, une petite musique instrumentale sacrément rythmée pour les phases d'action, mais qui sert aussi de transition entre certaines scènes, et enfin des chansons folk russes lorsque le passé rattrape les personnages. Tout cela renvoie l'impression d'un réel travail sur le background musical, et cela contribue de manière non négligeable à l'atmosphère de la série.

koreanpeninsulah.jpg

Enfin Korean Peninsula dispose d'un casting globalement homogène et efficace. Au sein du duo principal, c'est Hwang Jung Min (That fool) qui s'en sort de la manière la plus convaincante ; son style sobre, axé sur la normalité de son personnage, offre le contraste recherché par rapport aux projets et aux idées, ambitions peut-être démesurées, qu'il porte. Face à lui, Kim Jung Eun (Lovers, I am Legend) met un peu de temps à être vraiment impliquée ; au début notamment, il y a quelques scènes où l'actrice manque de présence. Cependant, le basculement vers plus de dramatisation corrige ensuite cette inégalité, et à mesure que son personnage se développe et que l'on en apprend plus sur elle, elle va trouver progressivement sa place.

A leurs côtés, on retrouve une galerie d'acteurs, plus ou moins expérimentés, qui, s'ils jouent des personnages aux rôles clairement distribués, s'en sortent assez bien chacun dans leur registre. Kwak Hee Sung est le prototype parfait de l'agent d'action entièrement dévoué (qui de la cause ou de la femme l'emportera, l'avenir nous le dira). Jo Yi Jin apporte une fraîcheur et une énergie à son personnage de journaliste ambitieuse ; en dépit d'une tendance à sur-jouer, il est difficile de ne pas la trouver sympathique. Jo Sung Ha (Flames of Ambition) a cette impassibilité maîtrisée qui permet de rendre crédible ce secrétaire d'Etat qui se cherche une cause, et surtout un candidat à porter au pouvoir. On retrouve également Ji Hoo, Jung Sung Mo, Lee Soon Jae, Jung Dong Hwan ou encore Suh Tae Hwa.

koreanpeninsulaa.jpg

koreanpeninsular.jpg

Bilan : Essai de politique fiction, ambitieuse ou hasardeuse suivant les opinions, Korean Peninsula s'avère être une fiction prenante. Elle reste cependant tributaire de l'équilibre précaire établi entre les différents genres vers lesquels elle tend : le thriller d'action, la politique utopique et la romance impossible. Animée d'un souffle narratif indéniable, la série n'est pas sans céder parfois à une mise en scène un peu excessive. Pourtant, forte d'un sujet qui lui apporte une consistance certaine et aiguise la curiosité du téléspectateur, son visionnage demeure intéressant. 

Pour la suite, tout dépendra de sa faculté à négocier les obstacles à venir, mais je serais en tout cas au rendez-vous !  


NOTE : 6,75/10


Une bande-annonce de la série :

Le générique : 

Une chanson de l'OST :