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30/10/2013

(K-Drama / Pilote) Answer Me 1994 (Reply 1994) : le portrait d'une génération (ils avaient 20 ans en 1994)


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Les suites, leurs attentes et leurs malédictions... Il était difficile de ne pas y penser en lançant ce drama qui a débuté le 18 octobre 2013 sur tvN en Corée du Sud. Answer me 1994 reprend le concept si bien initié, l'année dernière, par son prédécesseur, Answer me 1997, en s'intéressant à une génération étudiante précédente, trois ans plus tôt, en 1994. On retrouve à l'écriture et derrière la caméra la même équipe que pour la "première saison". La grande réussite de Answer me 1997 avait été sa sincérité diffuse et la magie avec laquelle il avait su capturer une époque et une galerie de personnages attachants. La suite allait-elle être en mesure de retrouver la saveur inattendue du premier essai, c'était toute la question. En effet, Answer me 1997 a été un coup de cœur, il est toujours difficile de leur succéder.

Au vu des trois premiers épisodes, il est manifeste que les ingrédients qui avaient fait le succès du premier opus ont été repris. Certains schémas ont même été consciencieusement transposés, pour ne pas dire recopiés. Cependant, parmi les changements, il en est un notable : le format s'est allongé, avec un nombre plus important d'épisodes (20 contre 16), lesquels sont aussi désormais plus longs, dépassant allègrement 1 heure chacun. Cela n'est pas sans incidence sur le rythme. Au final, ces débuts n'ont pas la même saveur que ceux de Answer me 1997 et il y a des réglages à trouver. Cependant ce qui m'avait fait aimer la première version est aussi à l’œuvre : je me suis facilement laissée prendre au jeu. C'est typiquement le genre de série qui me donne envie de m'investir et que je souhaite voir grandir... en espérant pour le meilleur.

[La review qui suit a été rédigée après le visionnage des trois premiers épisodes.]

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Answer me 1997 nous contait les vies d'adolescents à Busan, Answer me 1994 change, lui, complètement de cadre et met le cap sur la capitale sud-coréenne. L'héroïne de l'histoire est la jeune Na Jung. A 20 ans, elle tente de concilier les études et une passion dévorante pour le basketball universitaire, qui la transforme en groupie-supporter à chaque match de l'équipe qu'elle soutient. Installée à Séoul, sa famille a ouvert une grande maison dans laquelle ils louent des chambres à plusieurs étudiants venus de la province pour faire, eux-aussi, leur première rentrée dans des établissements de la ville. L'adaptation à la vie citadine, mais aussi à la promiscuité, se fait parfois difficilement pour ces jeunes gens qui doivent encore trouver leurs marques et leur voie.

Dans cette maisonnée où chacun se côtoie, notamment le matin au cours d'un petit déjeuner toujours partagé en famille, les liens se nouent pourtant entre chacun. Vont ainsi peu à peu être posées les bases d'une solide amitié, puisque, à la manière de Answer me 1997, le drama utilise une rencontre dans le présent pour introduire un fil rouge relationnel et sentimental. Au cours du premier épisode, le téléspectateur apprend en effet que Na Jung a finalement épousé, en 2002, un de ces garçons qu'elle côtoyait à l'époque de ses études. Answer me 1994 a donc 20 épisodes pour nous raconter tous les évènements qui ont marqué leur groupe, de 1994 à aujourd'hui et nous révéler le nom de l'(heureux) élu.

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La lecture de ce bref synopsis vous renseigne sur le premier point qui frappe en s'installant devant les débuts de Answer me 1994 : le soin avec lequel ses auteurs ont souhaité reprendre tout ce qui avait pu faire le succès de l'original. On ne change pas, ni ne renouvelle, une recette qui fonctionne. La reconstitution d'époque est toujours travaillée, mille et un détails s'ajoutant, des magazines traînant nonchalamment sur la table jusqu'aux émissions télévisées et aux jeux vidéos, en passant par la bande-son, pour faire revivre sous les yeux du téléspectateur l'année 1994. Tout est fait pour faire vibrer la fibre nostalgique. La clé d'introduction est également très proche : il s'agit de partir de la situation de l'héroïne dans le présent, pour s'en servir comme d'un prétexte à remonter le temps et à découvrir le groupe d'amis qui s'est peu à peu formé.

Le fil rouge "mystère" sera à nouveau sentimental, mais il faut noter qu'il prend ici une tournure plus artificielle : le drama met cette fois en scène un vrai "bal des prétendants" avec cinq candidats potentiels clairement désignés autour de Na Jung. Les quelques orientations de ces premiers épisodes conduisent même à se demander si les scénaristes ne remprunteront une voie très proche de celle de la première saison pour la conclusion. Sur ce point, la réserve reste de mise et j'espère que Answer me 1994 saura s'en démarquer. Par contre, le fait que la maison de l'héroïne soit un lieu d'accueil d'étudiants légitime opportunément une action qui y est centrée. Il faudra cependant que le drama prouve sa capacité à exister également en dehors pour densifier les vies de chacun.

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De manière générale, Answer me 1994 a le ton et l'apparence de Answer me 1997, mais sans la spontanéité un peu débridée qui caractérisait les débuts de son prédécesseur. Il ne trouve pas immédiatement ses marques, les storylines manquant d'homogénéité, avec des personnages introduits à la suite sans la cohésion qui permettrait d'esquisser un esprit de groupe. La durée allongée des épisodes est en plus source de quelques longueurs, avec des inégalités de rythme à corriger. Pour autant, par-delà ces reproches, une partie du charme de l'original est bel et bien là. La recette qui a si bien marché une première fois démontre à nouveau une redoutable efficacité, avec un réel potentiel qui ne demande qu'à prendre son envol.

Il est donc difficile de ne pas se laisser prendre au jeu de ces relations dépeintes avec une fraîcheur bienvenue, le tout parsemé d'excès comiques atypiques qui prêtent fréquemment à sourire. Les gags ne sont pas toujours fins, mais ils ont l'aplomb et le sens de la chute narrative qui conviennent. Les personnages restent pour beaucoup encore à définir, et certains sont pour l'instant très imparfaitement exploités, cependant ces débuts réussissent le principal : le téléspectateur a envie de s'investir à leurs côtés et de voir leurs rapports mûrir en amitié (ou plus). Il est d'ores et déjà probable que le drama ne réitèrera pas le "miracle" d'équilibre des deux premiers tiers de Answer me 1997, lesquels avaient su porter une vraie vie de groupe à l'écran, mais l'ersatz proposé a malgré tout un attrait auquel il est difficile de résister.

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Sur la forme, Answer me 1994 reprend également les mêmes ingrédients que l'original, notamment son sens du détail pour reconstituer une époque. L'ensemble est soigné, et la réalisation a le mérite de transmettre un peu de son dynamisme à certaines scènes qui auraient gagné à être raccourcies. On retrouve aussi quelques effets de style, notamment le fameux bêlement, bruitage décalé venant accompagner une chute comique : si quelques-uns sonnent un brin forcés, ce petit procédé fonctionne et sait facilement dérider le téléspectateur. Concernant la bande-son, l'épisode est à nouveau parsemé de musiques d'époque, plus ou moins marquantes, même si la place des chansons apparaît réduite en raison de la passion différente de l'héroïne, désormais fan de basketball, et non plus d'un boys band.

Enfin, côté casting, le mimétisme suivi conduit à reprendre les deux acteurs qui incarnaient déjà les parents dans la première saison. Avec une dynamique et des personnalités semblables, Sung Dong Il (Fugitive : Plan B, Can't Lose) et Lee Il Hwa sont donc en charge de cette maison d'accueil d'étudiants et retrouvent sans peine leur alchimie. Leur fille, Na Jung, est interprétée par Go Ah Ra (Heading to the Ground). Jung Woo (Dandelion Family) vit à leurs côtés, considéré comme son frère (le deuxième épisode donne des précisions sur sa situation exacte). Quant aux autres étudiants, ils sont joués par Yoo Yun Suk (Gu Family Book), Kim Sung Kyun, Son Ho Joon, Min Do Hee et Baro. L'ensemble ne forme pas un casting très expérimenté, et ils ont leurs limites, mais encore une fois, Answer me 1997 a prouvé que la dynamique de groupe était celle qui comptait avant tout dans ce type de drama qui mise sur l'authenticité.

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Bilan : Copie appliquée, mais imparfaite, Answer me 1994 signe donc des débuts perfectibles, avec un rythme et une homogénéité d'écriture à travailler. Cependant, à défaut d'avoir l'effet de surprise de l'original, le drama a su préserver le charme caractéristique qui avait fait la réussite du premier opus. Présentant un portrait générationnel empreint de nostalgie, il joue sur des ressorts humains et comiques, tout en introduisant une riche galerie de personnages dont les relations ne demandent qu'à être explorées. Le traitement des protagonistes est inégal, mais le concept consistant à les suivre à travers deux décennies de vie, en partant des bases de leur amitié, est une belle promesse en soi. Le téléspectateur se laisse globalement attendrir et émouvoir par l'effort d'authenticité qui perce de l'ensemble. Si bien que ces premiers épisodes, certes pas sans défauts, assurent l'essentiel : obtenir la fidélité du public. A Answer me 1994 de savoir grandir à partir de cette fondation.


NOTE : 6,75/10


Une chanson de l'OST :


03/10/2012

(K-Drama) Reply 1997 (Answer me 1997) : un drama attachant et sincère pour un portrait nostalgique d'adolescence


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J'ai pour habitude de facilement évoquer les débuts d'un drama tout juste visionnés, mais j'y reviens plus rarement une fois mon visionnage achevé. Souvent par manque de temps face à toutes ces séries dont j'ai envie de parler dans ses colonnes, parfois aussi par déception devant une fiction qui n'a pas tenu ses promesses. Et puis il y a ces autres fois, où le besoin d'écrire un bilan s'impose de lui-même du fait de l'enthousiasme éprouvé devant une oeuvre qui va tout droit trouver sa place parmi mes préférées de l'année. C'est ce qui me pousse à reprendre la plume en ce mercredi asiatique pour revenir sur Reply 1997 (aka Answer me 1997).

J'avais déjà rédigé une review enthousiaste sur ce drama en août dernier après avoir vu les premiers épisodes. Arrivée au terme des 16 épisodes (d'une durée variant de 45 minutes à plus d'une heure), je suis toujours plus que jamais sous le charme de cette série. Si l'évolution du dernier tiers - et l'entrée dans le XXIe siècle, en quittant le lycée et les années 90 - aura peut-être légèrement déstabilisé l'harmonie régnant depuis le début du récit, Reply 1997 a conservé - et c'est le plus important - une authenticité et une chaleur humaine intense qui en fait un des plus attachantes fictions qu'il m'ait été donné de voir.

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Reply 1997, c'est sur le papier une histoire très simple (pour plus de détails, consulter ma review des premiers épisodes), celle d'un groupe d'amis que l'on suit, de l'adolescence à l'âge adulte, au fil d'un récit qui alterne des scènes principalement issues du passé - notamment de leur dernière année de lycée - et quelques passages dans le présent, à l'occasion d'une réunion d'anciens élèves. Il faut en premier lieu saluer la maîtrise d'ensemble de ce cadre temporel vaste. Alors que tant de dramas s'égarent en flashback et flashforward artificiels car inutiles, ou bien coupant le rythme de l'histoire et égarant ainsi le téléspectateur, ce drama prouve qu'il est possible de raconter, de manière homogène et fluide, en utilisant ces mécanismes d'aller-retours temporels, une histoire couvrant plus d'une décennie. La réussite de cette construction s'explique par le fait que, tout au long du récit, le passé et le présent (et même le futur à un moment donné) se répondent comme en écho, se complétant l'un l'autre pour ne former qu'une seule histoire dont le fil narratif ne se perd jamais entre les époques.

La simplicité de Reply 1997 est finalement son principal atout. Il y a dans l'écriture de ce drama une sincérité émotionnelle, dépourvue d'artifice, qui, tout en se réappropriant pleinement les codes les plus classiques des séries sud-coréennes relationnelles qui l'ont précédée - avec ses triangles amoureux et ses hésitations sentimentales éternelles -, parvient dans le même temps à faire souffler comme un vent de fraîcheur sur le genre. Si le téléspectateur s'investit tellement dans la destinée de cette bande d'amis et de leur entourage adulte, c'est parce que ces personnages lui parlent. En privilégiant l'émotion à l'état brut et l'authenticité des réactions et des anecdotes relatées, la série donne l'impression d'avoir à faire à des protagonistes instantanément familiers, dans des scènes qui nous semblent également déjà connues parce que, d'une façon ou d'une autre, on a tous vécu des moments ressemblant à ceux dépeints. Que les traits soient parfois forcés pour jouer sur un ressort comique bienvenu ne change rien à la chaleur humaine qui émane de cette mise en scène. Il s'agit d'un drama précieux qui touche au coeur, dans les rires qu'il provoque comme dans les larmes des épreuves de la vie qu'il n'occulte pas.

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Reply 1997 parle avec une sincérité parfois presque désarmante de la vie, de ces instants d'innocence passée et de la maturation progressive qui nous fait tous grandir au fil des expériences et des difficultés à surmonter sur notre chemin. Le fait que l'adolescence reste racontée comme une rétrospective par rapport à la réunion qui se déroule dans le présent apporte une forme de recul qui nous fait encore plus mesurer combien ces petits instants du quotidien passé ont pu compter pour façonner les vies actuelles de chacun. Pendant ses deux premiers tiers, le drama gère parfaitement une approche d'ensemble du groupe visant à nous montrer comment ils sont devenus ce qu'ils sont et quelle vie ils se sont construits. Dans le dernier tiers, un glissement s'opère. Les amis se séparent du fait des entrées dans différentes universités ; et l'équilibre entre les personnages évoluant, Reply 1997 retrouve des réflexes plus artificiels en se concentrant sur le triangle amoureux principal et en capitalisant sur le "mystère" consistant à se demander qui est le père de l'enfant que porte l'héroïne. Or le suspense n'en est pas vraiment un, car la réponse s'est imposée d'elle-même dès le départ. En se recentrant sur cet enjeu très rom-com, la série perd un peu de l'homogénéité qu'elle avait initialement. Elle conserve cependant inchangée la saveur que suscite chaque épisode.

Parallèlement à ce passage de l'adolescence à l'âge adulte, Reply 1997 est aussi une oeuvre qui cherche à faire vibrer une fibre nostalgique. Dans sa reconstitution de la fin des années 90, elle recrée l'ambiance d'une époque à travers mille et un petits détails, notamment technologiques, avec ces connexions internet par modem au débit si aléatoire, ces tamagochi ou encore l'engouement pour certains jeux vidéos comme Starcraft I. Et puis, il y a aussi son univers musical. Car il est important de rappeler que, par l'intermédiaire de Shin Won, Reply 1997 propose un autre portrait : celui des fans de certains boysband, et plus particulièrement d'une époque de tension entre les soutiens de H.O.T. et ceux des Sechs Kies. En montrant la dévotion, frôlant l'obsession dangereuse de ces fans "modernes", avec des activités entièrement tournées vers leurs idoles, qu'il s'agisse d'enregistrer une émission ou de camper devant leur maison, le drama dresse en filigrane un portrait de passionnées qui, en dépit de certaines extrêmités, sont, surtout au début, jeunes et sans recul, mais portées par un feu qui saura être la source de bien des motivations. L'entrée à l'université de Shin Won grâce à une fanfic initialement écrite sur ses idoles démontre le propos d'une série qui, sans cacher les excès, parle aussi avec affection de la manière dont ce genre de passion peut conduire certains à se sublimer.

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A ce jeu de la nostalgie, il faut souligner l'importance occupée par l'ambiance musicale qui accompagne le récit, dépassant la seule évocation des groupes fétiches des personnages. Reply 1997 accorde en effet une grande place à une OST extrêmement riche. Et si la musique y est omniprésente, elle apparaît pourtant toujours employée à bon escient. D'une part, la dimension musicale conserve une légitimité bien réelle puisqu'elle fait partie intégrante du scénario nous faisant remonter aux débuts de la k-pop. Et, plus globalement, cela lui permet d'évoquer la perception par les protagonistes des différents d'artistes de la fin des 90s'. D'autre part, la série propose des tubes d'époque, mêlant les origines et les registres, de façon à offrir un arrière-plan musical très diversifié. Cette page recensant une partie des chansons entendues (bien pratique pour permettre au téléspectateur non coréen, n'ayant pas forcément la culture musicale complète de cette période) montre la richesse du drama sur ce plan.

Côté casting, Reply 1997 s'apparente à une suite de paris, que rien ne garantissait sur le papier, mais qui ont été payants. La révélation du drama restera sans doute Jung Eun Ji : la jeune actrice est admirable de justesse et d'énergie dans un rôle dont elle capture aussi bien la passion que la vitalité. Dans son adolescence de fan de H.O.T. comme dans un registre plus adulte, elle sait jouer sur une certaine ambivalence pour offrir un portrait dynamique mais non sans nuances, extrêmement attachant. De manière générale, Reply 1997 est un drama où chacun semble avoir obtenu le rôle qui lui convient, renvoyant l'image d'un casting homogène où tout le monde trouve sa place et où la cohésion d'ensemble occulte toute faiblesse individuelle éventuelle. Chacun investit un registre qui lui correspond. C'est particulièrement marquant pour Seo In Gook (Love Rain), Shin So Yool (Jungle Fish 2), Eun Ji Won et Hoya. Lee Shi Un est lui plus dans un excès volontaire justifié par le ressort souvent comique de son personnage. Dans les adultes, Sung Dong Il (Fugitive : Plan B, Can't Lose) et Lee Il Hwa auront formé un couple vivant et solide avec une intéressante alchimie. Tandis que Soon Jong Ho (The Princess' Man) aura eu un rôle un peu lisse pour pleinement trouver à s'exprimer.   

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Bilan : Récit nostalgique et authentique, faisant revivre une adolescence pour nous relater ensuite les bases d'une maturation jusqu'à l'âge adulte, Reply 1997 est un drama profondément attachant, bénéficiant d'une écriture à la sincérité précieuse et n'ayant pas son pareil pour évoquer avec naturel ces années passées ayant façonné la vie présente de ses personnages. S'il n'aura pas réussi à maintenir l'équilibre qu'il avait trouvé au cours de ses deux premiers tiers, il sera resté jusqu'au bout une série capable d'enthousiasmer, de toucher et d'émouvoir.

Plus que tout, je crois que Reply 1997 m'a tout simplement rappelé une des raisons majeures pour lesquelles j'aime autant les dramas sud-coréens, et pourquoi ils complètent ma passion pour les séries de façon incontournable en apportant quelque chose qu'eux seuls parviennent à me faire ressentir : ce sont ces quelques instants d'émotion brute et de chaleur humaine, à la simplicité souvent désarmante, qu'aucun autre petit écran ne peut capturer avec autant d'empathie que des dramas comme Reply 1997.


NOTE : 8,5/10


Une chanson de l'OST :

15/08/2012

(K-Drama / Pilote) Reply 1997 (Answer me 1997) : portrait nostalgique et authentique d'une adolescence à la fin des années 90


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En ce mercredi asiatique, remettons le cap au pays du Matin Calme pour ce qui semble devoir être rien moins que mon coup de coeur sud-coréen de l'été. Qui eut cru qu'un semi-high school drama, d'un abord nostalgique car nous plongeant dans les années 90 (certes, j'ai moi aussi été adolescente durant cette période), pourrait sonner si authentique et faire jaillir en moi tant d'émotions - du rire aux larmes - ? Le câble sud-coréen est bel et bien en train de grandir et de mûrir, en voici cette fois un bien bel exemple avec Reply 1997 !

Ce drama a débuté le 24 juillet dernier en Corée du Sud sur la chaîne tvN. Il est diffusé tous les mardis soir, à raison de deux épisodes à la suite, ce qui fait qu'il comptera en tout 16 épisodes d'une demi-heure environ (mais le rythme est donc d'1 heure par semaine). Après avoir visionné les 4 premiers, me voilà sous le charme d'un récit qui fait preuve d'une justesse émotionnelle à chérir. En tout cas, vous ne pouvez pas imaginer à quel point cela fait plaisir de tomber sur cette petite bulle d'air frais en ce mois d'août.

[La review qui suit prend en compte les 4 premiers épisodes du drama.]

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Reply 1997 s'ouvre en 2012. Un couple un peu âgé chante des classiques dans un karaoke, leur fille, Sung Shin Won, la trentaine dynamique, les interrompt pour lancer sa propre chanson. Son père lui réclamant d'en choisir une sans paroles en anglais, elle lance ce qu'elle qualifie de "classique", une musique du groupe H.O.T, boysband de sa jeunesse. Une autre nuit, Shin Won se rend à un repas d'anciens élèves : elle retrouve connaissances et amis de sa promo de 1997, l'année de leur 18 ans. A trente-trois ans, ce n'est pas encore de la nostalgie que ces désormais adultes éprouvent pour leur adolescence, mais ce dîner ramène Shin Won, en pensées, à la fin des années 90 et à leur vie d'alors.

Si Reply 1997 revient ensuite périodiquement dans le présent, avec des commentaires en voix off des différents personnages commentant avec recul le passé, il se déroule donc en majeure partie en 1997, à Busan. Le drama nous donne l'occasion de suivre une bande de six amis, proches depuis presque toujours pour la plupart (seul Do Hak Chan arrive en cette fin de lycée en provenance de Seoul). Shin Won et sa meilleure amie, Yoon Jung, sont alors des fans inconditionnelles du groupe H.O.T., se jetant sur la moindre émission parlant de leurs idoles. Les garçons observent ce comportement avec plus de distance. Au sein de ce groupe d'amis, c'est logiquement une période où chacun change, se découvre et éprouve ses premiers amours. Comment leur amitié a-t-elle grandi avec eux sur ce chemin que l'on appelle la vie ?

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Il y a, dans Reply 1997, un parfum de nostalgie, beaucoup d'humain et une réelle authenticité qui ne peuvent laisser insensible le téléspectateur. L'écriture adopte une justesse de ton rare, globalement maîtrisée, pour relater une époque - la reconstitution de 1997 est très soignée - et les tranches de vie qui l'accompagnent. La série représente vraiment ce que l'on peut et doit attendre d'un human drama, laissant la part belle aux émotions - sans jamais en faire trop et tomber dans un mélodrama - mais aussi à ces petites anecdotes de vie qui prêtent à un rire spontané venant de bon coeur. Elle met en scène des personnages attachants, qu'elle prend le temps de dépeindre avec leurs qualités et leurs défauts, leurs certitudes et leurs doutes. Grâce à tout cela, on se sent instantanément proche d'eux. Certes, l'ambiance est parfois très orageuse, entre adultes et/ou entre adolescents, mais les liens qui les unissent demeurent solides et indéfectibles, qu'il s'agisse de liens du sang ou d'amitié. Aux turbulences succèdent des passages plein de chaleur, où transparaissent des joies communicatives, comme la communion trans-générationnelle que permet le visionnage d'un match de coupe du monde. 

Cette proximité, Reply 1997 la cultive aussi grâce au cadre bien délimité qu'elle pose, qui a l'avantage de devenir vite familier. Avec pour centre Shin Won, il se limite à deux lieux principaux : le lycée, où, si les classes de garçons et de filles ne sont pas mélangées, chacun se retrouve pour déjeuner à la cafétéria, et la maison des parents de Shin Won, dont le père est l'entraîneur de l'équipe locale de baseball. La réussite de Reply 1997 est de nous immerger dans ce quotidien de 1997 sans lourde introduction, ni s'apesantir inutilement sur les informations qu'elle distille. L'époque est bien recréée (programmes télévisés, technologie, musique). Et l'on prend en cours de route la vie des personnages sans disposer immédiatement de toutes les clés pour comprendre les situations. Ainsi, Yoon Jae déjeune quotidiennement chez Shin Won, mais la série ne s'étend pas sur le pourquoi de la situation. Pareillement, l'écriture fait toujours preuve de tact et de pudeur, à l'image des scènes, dans l'épisode 4, où elle nous apprend que Shin Won avait une soeur. C'est petit à petit que le tableau se complète, et sur ce point, le drama sait faire preuve d'une patience et d'une justesse qui méritent d'être salués. 

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Outre ce registre human drama, Reply 1997 reste un portrait d'adolescence, certes avec les particularités et modes de 1997, mais aussi avec tout ce qu'il y a d'universel à cet âge difficile de nos 18 ans par lequel chacun est passé. Pour le téléspectateur, l'identification fonctionne parce que le drama capture avec beaucoup de fraîcheur les amitiés fluctuantes d'alors, entre disputes et réconciliations, et ces moments de malaise où les gestes normaux d'hier paraissent soudain inconvenant vis-à-vis de l'autre. Car c'est un temps où les rapports garçons-filles changent, où des sentiments nouveaux, pas forcément compris, naissent. C'est le récit sonnant très authentique d'une entrée progressive, chacun à sa manière et en prenant le temps qui lui est nécessaire, dans un âge adulte, sans y être encore tout à fait. Et c'est donc aussi l'époque des premiers amours.

En 2012, Shin Won nous a annoncé que durant ce repas de retrouvailles deux personnes vont annoncer leur mariage, sans préciser l'identité des heureux élus. Vu de 1997, on devine qu'il reste encore à chacun une longue route à parcourir pour se trouver. Sans mettre en péril leur amitié, Reply 1997 esquisse par petites touches des triangles amoureux nourris de qui pro quo, de petites jalousies informulées, d'amitiés restaurées et de secrets hésitants échangés. Chacun semble destiné à n'avoir d'yeux que pour celui qui ne prend pas conscience ou ne souhaite pas cette attention. J'ai particulièrement aimé le fait que, dans ces premiers épisodes, la série brouille un peu plus les lignes grâce à un personnage qui se révèle être gay. Ainsi tandis que Yoon Jae aimerait tant que Shin Won remarque ses attentions, il s'irrite de la proximité grandissante qu'elle a avec Joon Hee... ce dernier étant en réalité secrètement amoureux de son meilleur ami... Yoon Jae (et ayant mis Shin Won dans la confidence). La réussite du drama, ici, c'est de savoir pour l'instant préserver une part d'innocence dans la manifestation de ces sentiments, mais aussi une sincérité touchante qui évite toute lourdeur.

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Soigné sur le fond, Reply 1997 l'est également sur la forme. La réalisation est appliquée, et, surtout, la photographie conforte l'impression de nostalgie sur laquelle surfe ce drama (que vous ayez ou non connu les années 90, en Corée ou ailleurs). Côté bande-son, les choix sont tout aussi recherchés : le drama sélectionne des tubes d'alors, nous faisant remonter le temps à travers les chansons de H.O.T., les émissions musicales et autres extraits de cette époque. Se perçoit bien tout le travail fait pour la reconstitution d'une époque pas si lointaine, mais où surveiller son tamagochi, tout en chatant tant bien que mal sur un écran ordinateur à l'horrible fond bleu, était normal.

Enfin, si le casting est jeune et assez inexpérimenté, il s'en sort bien, sans doute parce que la justesse et la simplicité d'écriture permet à chacun de trouver facilement sa place. Jung Eun Ji se révèle pétillante et pleine de vitalité dans ce rôle central d'adolescente encore dans cette phase monomaniaque de fan de boysband laissant ses résultats scolaires en berne, mais qui devra bien grandir un jour. En complice d'enfance dont la relation est désormais plus tumultueuse, Seo In Gook (Love Rain) est correct. On retrouve également pour composer cette bande d'amis Shin So Yool (Jungle Fish 2), Hoya, Eun Ji Won et Lee Shi Un. Parmi les adultes en 1997, Song Jong Ho (The Princess' Man) interprète le frère de Yoon Jae, tands que Sung Dong Il (Fugitive : Plan B, Can't Lose) et Lee Il Hwa jouent les parents de Shin Won.

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Bilan : Drama profondément humain, plein d'émotions, capable de faire passer, avec naturel, sans forcer, du rire aux larmes, Reply 1997 est un soupçon de nostalgie sur lequel s'ajoute un retour sur l'adolescence d'une justesse et d'une authenticité rares. Un portait à la spontanéité rafraîchissante. Bien écrits, correctement interprétés, soignés dans leur reconstitution de cette fin des années 90 tout en abordant des thématiques aux accents universels, ces débuts se révèlent être une belle surprise. Je suis sous le charme de cette série qui fait chaud au coeur, et j'espère donc voir le drama poursuivre sur cette voie très prometteuse ! tvN tient peut-être là une jolie perle. A surveiller.


NOTE : 7,5/10


Une bande-annonce de la série :

Parce qu'elle prend une telle place dans la vie des adolescentes d'alors, la k-pop en 1997 - H.O.T. :