11/02/2010
(Mini-série UK) Affaires d'Etats (The State Within) : jeux de guerre diplomatiques
Classiquement, une immersion dans les coulisses du pouvoir offre toujours une matière première intéressante pour les fictions du petit écran. A partir de cette base de départ attrayante, les essais sont évidemment transformés avec plus ou moins de succès. Parmi les productions proposées au cours de ces dernières années, il en est une que j'avoue revisionner avec toujours beaucoup de plaisir : The State Within (Affaires d'Etat). Il s'agit d'une mini-série, comportant 6 épisodes d'1 heure, qui fut diffusée en 2006 sur BBC1.

Pour une mini-série britannique, elle a la particularité de se dérouler aux Etats-Unis, s'invitant ainsi dans les coulisses du pouvoir américain. Nous allons traverser aux côtés de l'ambassadeur britannique en poste outre-atlantique, Sir Mark Brydon (Jason Isaacs), une crise majeure entre les deux pays, à la suite d'un attentat perpétré sur le sol américain par d'apparents terroristes bénéficiant de la nationalité anglaise. Disposant d'un scénario à tiroirs, où diverses intrigues s'entrechoquent, pour se révéler, à terme, constituer les pièces d'un même vaste puzzle létal, The State Within offre un contenu vraiment très riche. Quels rapports peuvent être établis entre l'explosion du vol en direction de Londres, la prochaine exécution en Floride d'un vétéran britannique ou encore le décès d'un mercenaire au cours d'un étrange exercice d'entraînement en Virginie ? Une vaste partie d'échecs très dangereuse s'engage, dont Brydon ignore initialement les réels enjeux. Gérant habilement ces différentes storylines a priori déconnectées, tout en alternant les tons, la complexité croissante de l'histoire s'impose rapidement comme très addictive.
Adoptant, au fur et à mesure que l'intrigue progresse, une ambiance de plus en plus paranoïaque, que les maîtres des fictions d'espionnage n'auraient pas renié, cette mini-série nous plonge dans des jeux de pouvoirs et de guerre au plus haut sommet de l'Etat, dans le cadre duquel les motivations de chacun apparaissent très ambivalentes. Peu à peu se dégage la menace très concrète d'une vaste conspiration à l'oeuvre, dont les ramifications réelles ne nous sont dévoilées que progressivement. Dotée d'un suspense électrisant, mêlant efficacement drame, action, mais aussi mise en place de stratégies plus feutrées, cette production a tous les attributs d'un fascinant thriller de haut vol. Elle peut finalement être perçue comme le pendant international d'une mini-série comme State of Play (Jeux de pouvoir), avec une atmosphère s'inscrivant parfaitement dans la tradition de la référence de la BBC en la matière, Spooks (MI-5). De manière générale, ce récit, sur l'emballement d'un système que certains tentent d'enrayer, m'a aussi évoqué les romans de Tom Clancy.

Traitant de thématiques classiques, sur fond de conspiration ayant des ramifications dans les plus hautes sphères du pouvoir, The State Within va très loin dans le brassage des genres qu'elle exploite, n'hésitant pas à mettre en scène des faits trouvant un écho certain avec la réalité. Si les parallèles sont "fortuits", ils n'en demeurent pas moins évidents. De la figure du dictateur, gênant ou promouvant certains intérêts occidentaux, jusqu'à la préparation d'une guerre derrière laquelle se cachent des enjeux industriels, en passant par l'évocation de la dangerosité de ces armées privées composées de mercenaires, ou encore en introduisant des personnages atypiques comme l'ex-diplomate James Sinclair (inspiré d'un ancien ambassadeur britannique Ouzbékistan, Craig Murray), tous ces éléments ont une résonnance particulière, d'autant plus captivante.
A travers cette plongée conduite de main de maître dans les coulisses du pouvoir, The State Within dresse aussi un portrait sans concession des démocraties modernes, pointant les dérives d'un système tout en s'interrogeant sur la place et le pouvoir détenus par certaines grandes entreprises multinationales, et plus précisément, en l'espèce, celles de l'industrie de l'armement. L'accent est surtout mis sur les rapports consanguins, équivoques, que peuvent entretenir les milieux d'affaires et les politiques auxquels les prises de décision sont sensées revenir. Pour autant, nous sommes loin d'une présentation manichéenne, les personnages bénéficiant d'une psychologie fouillée qui leur confère une réelle épaisseur, nourrissant leur ambivalence. Dans cette perspective, la figure de la Secrétaire d'Etat à la Défense offre sans doute l'exemple le plus concret : si elle est passée d'un monde à l'autre, avec la bénédiction de son précédent employeur, elle est aussi marquée par un drame familial qui l'influence tout autant. Si les conflits d'intérêts potentiels sont évidents a priori, dans cette mini-série, on assiste plutôt à une harmonisation artificielle de ces mêmes intérêts. Le sous-traitant, servant le puissant, n'étant pas forcément celui que l'on croit, dans cette relation entre le privé (la société) et le public (l'Etat). Accentuant la complexité de l'ensemble, la mise en scène des rapports de force à l'intérîeur même des différents camps se révèle très convaincante.
De manière générale, The State Within joue parfaitement sur une ambiguïté qu'elle entretient avec beaucoup de subtilité. L'implication et les motivations de nombreux personnages demeurent floues. De plus, les scénaristes n'hésitent pas à laisser certains éléments à la libre interprétation du téléspectateur, telle la fin relativement ouverte sur laquelle se conclut la série, illustration de la dualité régnant dans cette fiction.

Intrigante sur le fond, la mini-série bénéficie également d'un casting cinq étoiles particulièrement solide, mené par un acteur que j'apprécie beaucoup, Jason Isaacs (qui reste, dans mon esprit téléphagique, associé à son rôle de frère malfrat dans l'excellente série de Showtime, Brotherhood), incarnant un diplomate plein de ressources. On retrouve globalement beaucoup de têtes connues à l'affiche, à commencer par l'incontournable, et toujours si impeccable, Sharon Gless (qui évoquera, suivant la génération de téléphages à laquelle vous appartenez, Cagney & Lacey, Queer as Folk ou bien encore Burn Notice) : elle excelle dans son rôle de secrétaire d'Etat américaine, figure autoritaire et ambiguë, gardant toujours un sang-froid admirable.
A leurs côtés, c'est le casting dans son ensemble qui se révèle très convainquant. A commencer par Ben Daniels, en agent du MI-6 rompu aux rouages du métier, mais dont on s'interroge sur les loyautés réelles, qui est devenu désormais le procureur de Law & Order UK. Cette mini-série est également l'occasion de croiser : Genevieve O'Reilly, qui jouait Sarah Caulfield dans la dernière saison de Spooks (MI-5) cet automne, Alex Jennings, le révérend de Cranford, Eva Birthistle, vue depuis dans la mini-série The Last Enemy, Lennie James de Jericho, dernièrement croisé dans la version moderne du Prisonnier, ou enore Noam Jenkins, aperçu dans de nombreux rôles de guest-stars de ReGenesis à Being Erica...

Bilan : Thriller conspirationniste de haut vol, brassant de vastes enjeux géopolitiques, The State Within est une mini-série captivante qui nous plonge dans les coulisses de la diplomatie et des jeux de pouvoirs internationaux, aux côtés d'un ambassadeur quelque peu atypique. Mettant en lumière la prédominance prise par certaines grandes entreprises, et l'impuissance des appareils étatiques classiques, l'histoire prenante est bien servie par un excellent casting.
Une délocalisation britannique réussie !
NOTE : 9/10
08:26 Publié dans (Mini-séries UK) | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : bbc, the state within, affaires d'états, jason isaacs, sharon gless, ben daniels, genevieve o'reilly, alex jennings, lennie james, noam jenkins, espionnage | Facebook |
03/01/2010
(K-Drama) IRIS : plongeon au coeur d'une vaste conspiration
En ce premier *dimanche asiatique* de 2010, nous allons clôturer un kdrama pour lequel je vous avais promis un bilan global il y a quelques semaines. Je vous avais parlé à l'époque des débuts d'une intrigante série d'action et d'espionnage, qui a fait d'excellentes audiences lors de sa diffusion en Corée du Sud cet automne. J'étais assez enthousiaste de découvrir une série coréenne qui, sur la forme comme sur le fond, faisait entrer la production télévisée dans une autre dimension, notamment en raison d'un très important budget. Pour vous remettre à l'esprit tout cela, ma note de fin novembre : IRIS : jeux mortels d'espions.
Depuis, j'ai donc poursuivi ma découverte de cette série qui s'est achevée en décembre 2009 (il existe des rumeurs concernant une possible saison 2, mais pour le moment, rien de concret) et dont j'ai fini le dernier épisode (le 20ème) cette semaine. Si j'ai un peu plus nuancé mon premier jugement, reste que je ne regrette pas ce visionnage.


Tous ces aspects conspirationnistes sont dans l'ensemble bien exploités et constituent les éléments les plus réussis de la série. Ils lui offrent une solide base scénaristique, qui maintient l'attention pleine et entière du téléspectateur, assurant une fidélité renforcée par des cliffhangers réguliers. Seuls quelques maladresses d'écriture entraînent parfois une certaine confusion et des problèmes de cohérence en ce qui concerne l'évolution des personnages, qui grippent un peu cette machine pas aussi bien huilée que les apparences le laisseraient croire a priori.
Car IRIS se révèle être d'une qualité très fluctuante, passant trop souvent de moments intenses et passionnants à de longues scènes interminables à l'utilité discutable. Outre une gestion parfois insuffisamment rigoureuse de l'intrigue principale, égarant un peu le téléspectateur, la série souffre surtout de ruptures de rythme qui viennent briser l'homogénéité d'ensemble du récit. C'est particulièrement flagrant dans la première partie de la série. En parallèle de sa dominante action, IRIS, comme toute série sud-coréenne qui se respecte, se sent obliger d'inclure des romances. Ce ne sont pas les relations amoureuses en elles-même, ou les timides triangles qui les pimentent, qui posent problème. Mais plutôt, l'excessive longueur et le pseudo-romantisme qui s'imposent dans certains passages. N'étant pas du tout une amatrice de ce genre de fiction, j'ai bien cru ne pas arriver au bout d'un ou deux épisodes. De plus, entre l'assassinat de l'officiel nord-coréen à Budapest et la reprise réelle de l'intrigue en Corée du Sud, avec un dévoilement progressif des enjeux, la série souffre d'un long flottement de 2 ou 3 épisodes, où l'utilité et/ou l'intérêt de certaines scènes sont très discutables. Cela vient plomber l'histoire de façon assez dommageable.



Mais à côté de ce trio efficace, les trois acteurs restant (si tant est que l'on puisse objectivement y inclure la participation marginale et plutôt anecdotique de TOP) le sont beaucoup moins. A leur décharge, il faut quand même préciser qu'il s'agit aussi des trois personnalités les plus faibles scénaristiquement, tant en terme d'envergure du personnage que de cohérence d'ensemble. Reste que je crois pouvoir annoncer officiellement que Kim Tae Hee, en plus de ne pas savoir jouer, ni de parvenir à faire naître chez le téléspectateur la moindre émotion, est devenue une de ces actrices qui fait naître en moi un profond énervement qui va croissant au fil des épisodes. De la même façon que j'avais fini par la détester dans Gumiho (Nine Tailed Fox), j'ai fini par la trouver insupportable dans IRIS. Absolument pas crédible dans son rôle d'espionne avec des responsabilités, il émane d'elle une telle fragilité que le téléspectateur s'attend à tout moment à ce qu'elle se brise en mille morceaux. Ajoutons à cela une expression monolithique qui est invariable, quelque soit le sentiment exprimé, et je crains de l'avoir vraiment et définitivement prise en grippe cette fois-ci.
L'acteur qui incarne son vis-à-vis au NSS, ex-"meilleur ami" de Kim Hyun Joon, Jin Sa Woo, sombre dans des travers quelque peu similaires. Mais ici, c'est sans conteste l'écriture du personnage qui pose problème. Jung Jun Ho ne parvient en effet jamais à prendre la mesure de son rôle, paraissant la plupart du temps ailleurs, naviguant entre émotions contradictoires qu'il exprime, plus ou moins maladroitement, de façon sporadique. Il n'a probablement pas plus compris Jin Sa Woo que le téléspectateur. Enfin, TOP, crédité au casting principal, nous gratifie de quelques brèves apparitions qui ne justifient pas un tel statut, lequel a sans doute surtout été accordé dans le but de capter quelques fans du chanteur. Avec un personnage créé artificiellement, dispensable, et dont les lignes de dialogue sont réduites à portion congrue, il n'y avait pas grand chose à faire pour TOP. Mais même en en faisant le minimum, la seule impression qu'il laisse au téléspectateur est une perplexité constante, ponctuée d'un oubli rapide.

Finalement, c'est probablement sur la forme que IRIS va fédérer sans doute le plus ses téléspectateurs. Son budget permet en effet de proposer une réalisation efficace et soignée. L'image est parfois très belle, avec des grands plans qui permettent de profiter pleinement de certains cadres superbes. Les passages à Akira, au Japon, notamment, sont très réussies. De manière générale, d'ailleurs, ce sont tous les voyages de cette série résolument tournée vers l'international qui sont bien exploités et dont les changements de décors sont accueillis avec plaisir : à partir de la Corée du Sud, nous sommes ainsi amenés à faire des incursions au Japon, en Chine, en Hongrie et en Corée du Nord. De plus, les scènes d'action sont bien mises en scène, qu'il s'agisse des combats ou des fusillades. Ce qui leur confère une crédibilité très appréciable, qui n'est pas toujours présente dans les dramas coréens. La bande-son est fournie et permet plutôt bien de souligner la portée de certaines scènes, sans trop en faire. IRIS tient donc parfaitement son rang et ses promesses sur la forme.

Bilan : Chargée de toutes ses contradictions, IRIS laisse une impression mitigée. Le téléspectateur reste admiratif devant la tension atteinte dans certains épisodes, nous plongeant dans un degré de paranoïa et de double jeu au sein d'agences de renseignements qui s'imposent en dignes héritiers de 24. La forme est particulièrement soignée, en particulier la réalisation. Mais cela ne peut faire oublier les moments où l'écriture du scénario prend un tour vraiment faible, confus, brisant le rythme de la série. Même constat du côté des acteurs, entre d'excellentes performances d'une part, et de très pauvres d'autre part, on reste sur la réserve.
Si bien qu'en fin de compte, IRIS se révèle être une série d'action prenante, à voir notamment pour la modernisation de certains codes de dramas coréens qu'elle introduit, mais elle laisse aussi un téléspectateur quelque peu frustré et partagé, en ne concrétisant pas toutes les ambitions affichées au départ.
NOTE : 6,5/10
Une preview, sous-titrée en anglais, de la série :
11:06 Publié dans (Séries asiatiques) | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : iris, k-drama, kbs, lee byung hun, jung jun ho, kim tae hee, kim so yeon, kim seung woo, top, espionnage | Facebook |
26/12/2009
(UK) Spooks (MI-5) : series 8, episode 8 (Finale)

Spooks termine sa huitième saison de la plus explosive et classique des manières, avec un épisode tendu et prenant qui laisse le téléspectateur en suspens, se clôturant sur un de ces cliffhangers insupportables dont la série a le secret.
L'épisode reprend où nous en étions restés précédemment : une tension extrême entre l'Inde et le Pakistan, deux puissances nucléaires sur le point de se déclarer la guerre, faisant peser sur le monde une menace que l'on n'avait plus ressentie de façon aussi aïgue depuis la fin de la guerre froide. Afin d'éviter l'escalade fatale, un sommet est organisé en Angleterre, sensé réunir les chefs des deux Etats potentiellement belligérants, le secrétaire d'Etat américain ainsi que des représentants du gouvernement britannique, dont le Home Secretary dont les relations personnelles pourraient être exploitées dans le cadre de ces négociations. Ces discussions font figure de dernière chance de solution pacifique, tandis que les premières frictions, pour le moment sans conséquence, ont lieu entre les deux flottes armées.

Face à cette situation, le MI-5 s'efforce, plus isolé que jamais sur ses propres terres et en sous-effectif criant, de sauver ce qui peut encore l'être. Dans cette perspective, la question de la collaboration avec Andrew Lawrence, le nouveau Home Secretary, demeure centrale. S'il fait effectivement partie de la conspiration, sa mission sera bien évidemment de faire échouer cette rencontre et il deviendrait nécessaire de le court-circuiter avant qu'il n'entre en action. Mais si Harry respecte une traditionnelle ligne de conduite de méfiance, habituelle pour lui et souvent salvatrice, Ruth pointe avec justesse qu'ils ne peuvent étayer leurs soupçons. Si le MI-5 a déniché un certain nombre de coïncidences troublantes dans les activités du politicien, au cours des derniers mois, rien qui le désigne formellement comme un traître. Nightingale n'a-t-elle pas autant intérêt, si ce n'est plus, de se contenter de nourrir la suspicion ? Si bien que tandis que le Home Secretary passe, sans le savoir, tous les tests imaginés par le MI-5, Ros s'impose comme leur agent de liaison avec lui. Même en l'absence de certitude, Harry n'accorde pas le bénéfice du doute et garde ses distances.

Cependant, si Nightingale dispose bien d'agents agissant dans les coulisses du sommet, c'est en priorité du côté américain qu'il faut chercher, cette saison 8 présentant décidément une CIA bien gangrénée. C'est en effet le responsable de l'agence en Europe qui coordonne l'opération, qu'une autre "ex-agent" de la CIA aide à mettre en place. En effet, Sarah est de retour en Angleterre, où elle a introduit une bombe sophistiquée que Nightingale entend utiliser dans un attentat qui servira de dernier catalyseur pour précipiter la guerre, et l'éventuel recours à des armes nucléaires. Les scénaristes ne rechignent pas à utiliser quelques facilités scénaristiques pour mettre le MI-5 sur la bonne voie. Mais si Sarah retombe un peu facilement dans les mains des services secrets britanniques (il faut dire qu'elle a reçu l'ordre de tuer Lucas, et n'y met pas beaucoup de bonne volonté), le téléspectateur a déjà compris que son personnage était en bout de parcours. J'avoue n'avoir jamais réussi à apprécier ce personnage unidimensionnel et fade, introduit cette saison ; ce qui fait que son assassinat prévisible m'a laissée profondément indifférente.

Avant d'être éliminée, elle leur a cependant délivré quelques indices qui permettent au MI-5 d'identifier l'objectif immédiat de Nightingale : un attentat à la bombe dans un hôtel où se trouvent plusieurs officiels, dont Andrew Lawrence. Ces morts scelleraient la fin de tout espoir de trouver une solution pacifique au conflit. L'épisode s'accélère considérablement dans le final, faisant monter la tension autour de l'impossibilité de désamorcer les explosifs. Il va se conclure sur un cliffhanger classique pour Spooks : si Lucas peut sortir à temps, en portant le responsable pakistanais retrouvé dans une chambre, paralysé, Ros est restée avec Andrew Lawrence qui ne peut pas non plus bouger. Les soupçons du MI-5 l'auront peut-être conduit à moins protéger le Home Secretary et il est manifeste que Ros n'entend pas l'abandonner. La bombe explose et l'épisode se conclut sur cette image impressionnante d'hôtel en feu. Le MI-5 a-t-il perdu sa responsable des opérations ? Le téléspectateur peut commencer à prendre son mal en patience : réponse dans une dizaine de mois.

Bilan : Un épisode qui regorge de tous les ingrédients classiques de Spooks, de la guerre nucléaire potentielle aux morts froidement abattus, en passant par des personnages encore une fois très éprouvés. C'est efficace et offre ainsi une explosion finale prenante pour une trame scénaristique qui n'aura pas rempli toutes les attentes du téléspectateur au cours de la saison. Rien à redire donc sur cette conclusion, qui nous laisse une fois encore dans l'attente et l'inquiétude : Ros a-t-elle survécu ?
NOTE : 9/10
Bilan global de la saison :
Après l'excellence de la saison 7, les scénaristes auront tenté avec moins de succès de reprendre la recette de l'année précédente. La faute à une intrigue fil rouge pas toujours maîtrisée, manquant singulièrement de subtilité et qui aura affaibli plus que renforcé certains épisodes. Cependant, Spooks reste solide et nous aura proposé une saison dans l'ensemble prenante, avec quelques épisodes magistralement mené, le septième étant sans doute mon préféré.
NOTE GLOBALE (de la saison) : 8,5/10
13:09 Publié dans Spooks (MI-5) | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : spooks, mi-5, bbc, peter firth, hermione norris, richard armitage, espionnage | Facebook |
15/12/2009
(UK) Spooks (MI-5), series 8, épisode 7

Avec ce septième et avant-dernier épisode, Spooks nous livre un épisode aux bases toujours chancelantes concernant le vaste complot mondial qui se précise, mais d'une efficacité redoutable, alliée à une force émotionnelle rare, en ce qui concerne l'intrigue du jour. Si bien qu'en occultant ces faiblesses devenues structurelles en cette saison 8, j'ai vraiment passé un très bon moment devant cet épisode.
L'histoire du jour se concentre sur la préparation d'une attaque anti-musulmane par une cellule isolée de "nationalistes" hindous, dont le MI-5 ignorait jusqu'à l'existence, avant que le responsable des services secrets pakistanais ne les en informe, au dernier moment, après avoir perdu son agent principal qui assurait la surveillance de ce groupe. Derrière la couverture d'une équipe de football, un homme, Dhillon, a rassemblé autour de lui quelques jeunes qu'il entraîne dans son désir de vengeance contre cette communauté religieuse. C'est l'agression de sa fille, quelques mois plus tôt, qui a déclenché cette poussée de haine, jusqu'à envisager la réalisation d'un projet d'attaque ; même si ceux qui tirent réellement les ficelles rend le tableau d'ensemble bien plus complexe, que pensé initialement. Les Pakistanais doivent leurs renseignements à un jeune homme de 17 ans, Ashok, musulman, mais ayant un nom hindou, qui a découvert cette cellule, par hasard, par le football. Pressé par le temps, le MI-5 va se retrouver forcé d'exploiter cette seule source d'informations.

A côté de cette intensité émotionnelle, la froideur de Lucas offre un contraste saisissant. Il faut avouer que les deux agents de terrain phare du MI-5, Ros et Lucas, atteignent actuellement des sommets en terme de détachement, fonctionnant dans un système où la fin justifie les moyens, et où le raisonnement quantitatif (de victimes potentielles) l'emporte sur toutes considérations pseudo-morales ou bien pensantes. Heureusement, ce bannissement de tout sentiment n'a pas encore affecté tout le personnel de la section D. Ruth exprime encore ses doutes et n'hésite pas à se faire le porte-parole du téléspectateur, en apportant une vision plus humaine. De plus, c'est aussi l'occasion d'utiliser, dans ce registre, Tarik, seul agent à n'avoir pas encore perdu cette innocence des débuts. Je chéris sans doute plus que de raison ces quelques instants d'humanité, mais c'est une touche qui n'a jamais été absente de Spooks, en dépit des épreuves. Je ne veux pas que tous les personnages se coupent définitivement de ces préoccupations instinctives qui sont aussi une part d'eux-mêmes.


Bilan : Épisode très prenant, construit d'une main de maître en dosant parfaitement action et émotionnel, il s'agit d'un des épisodes les plus solides de la saison concernant l'intrigue du jour. Du côté du complot mondial, l'imminence du péril se fait plus grande que jamais, même si l'ensemble est toujours amené de façon assez maladroite. Le final sera probablement éprouvant. Rendez-vous le 23 décembre.
NOTE : 9/10
21:56 Publié dans Spooks (MI-5) | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : spooks, mi-5, bbc, peter firth, hermione norris, richard armitage, espionnage | Facebook |
10/12/2009
(UK) Spooks (MI-5), series 8, épisode 6
Un nouvel épisode de Spooks qui s'inscrit dans la droite ligne de cette saison 8 ; efficace, sans que le lien unissant les storylines paraisse suffisamment convaincant, laissant quelque peu les téléspectateurs sur leur faim. A nouveau, la grande trame globale autour de la réunion de Bâle est mêlée à une intrigue du jour financière qui se situe bien dans l'air du temps.

En effet, la série prend une résonnance très actuelle, cette fois-ci, en nous plongeant dans les arcanes du système bancaire. L'Angleterre se trouve en effet sous la menace de faire faillite, incapable de rembourser sa dette nationale, à moins qu'elle ne récupère des liquidités très rapidement. Pour cela, elle compte se servir d'un ancien employé d'une banque très importante, qui a dérobé les coordonnées et informations bancaires de clients "suspects". Mais de nombreuses personnes ont intérêt à le faire taire ; l'apprenti escroc se retrouve propulsé au coeur d'une course-poursuite, où tueurs à gage et MI-5 le recherchent activement. Cette storyline permet d'explorer superficiellement les états d'âme de Ros, toujours marquée par la mort de Jo. C'est un traitement en surface, car l'épisode ne se pose jamais vraiment, n'offrant pas de réelles scènes d'introspection. Cependant, une chose est sûre, Ros va mal : effrayer le dirigeant de la banque en allant jusqu'à le pendre à moitié pour qu'il avoue ses malversations et le rôle de sa société dans les évènements, cela ne figure pas les manuels de méthodes légales du MI-5. Voilà qui n'augure rien de bon pour la suite.

Parallèlement, la conspiration pour changer l'ordre mondial prend peu à peu son importance, à mesure que la fin de saison se rapproche. Le MI-5 découvre progressivement toute l'étendue de l'implication de Sarah ; et, grâce à l'enquête financière, met à jour l'existence d'un ancien compte de la CIA, approvisionné de façon très conséquente, dont l'agent de la CIA est la responsable. Un compte prévu pour soutenir les actions de ceux qui étaient présents à la désormais fameuse réunion de Bâle. Encore une fois dans cette saison, Spooks refuse de rester dans l'expectative et préfère brusquer l'avancée des évènements : ainsi Lucas est-il autorisé à aller parler à Sarah pour essayer d'obtenir des renseignements et cerner ses motivations. La confrontation se termine quelque peu en queue de poisson, nous laissant avec une certaine frustration. Cela va très vite, trop vite..., et le téléspectateur conserve l'impression d'un certain manque d'homogénéité récurrent dans la gestion des intrigues.

Dans la même optique, l'épisode propose un traitement des personnages où le manque de personnel au MI-5 se fait sentir. Tout en se concentrant sur Ros, et la façon dont elle tourne cette enquête en une affaire personnelle, l'épisode est aussi l'occasion de nous introduire aux talents de hacker de Tariq, en le mettant un peu plus en lumière. Ce nouveau venu, depuis deux épisodes, s'est bien intégré dans la dynamique d'ensemble de l'équipe ; une recrue donc efficace. Mais c'est un allié hors du MI-5 que le service perd en la personne du Home Secretary. S'ils peuvent sauver l'économie britannique, ils ne vont rien pouvoir faire contre la publication de photos compromettantes, a priori probablement trafiquées, qui présentent le ministre aux côtés de membres de la mafia, à laquelle s'ajoute la découverte d'un compte approvisionné à millions dans la banque qui concentre leurs efforts du jour. Le Home Secretary se voit contraint de démissionner. Mais dans la perspective de la conspiration de Bâle, ce départ entraîne une toute autre conséquence : le ministre était celui qui avait informé Harry de cette réunion. Dans le cadre de cette enquête officieuse, il était, somme toute, le seul allié d'un MI-5 qui se retrouve soudain très isolé, ne pouvant compter que sur ses seules ressources et ne sachant à qui accorder sa confiance. Tout dépendra probablement de son remplaçant, mais cet Home Secretary fut un des rares politiciens à avoir gagné l'estime de Harry.

Bilan : Le puzzle de l'intrigue de conspiration mondiale se complète peu peu, dans un épisode plaisant à suivre, mais qui nous laisse un léger goût d'inachevé, avec l'impression que ses intrigues auraient pu être mieux exploitées. Il reste que si le MI-5 saisit mieux l'étendue du complot, ils ont perdu tout effet de surprise et se retrouve très isolé en Angleterre même, où leur seul appui extérieur a dû quitter son poste. La confrontation s'annonce d'autant plus dure.
NOTE : 7/10
07:04 Publié dans Spooks (MI-5) | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : spooks, mi-5, peter firth, hermione norris, richard armitage, espionnage | Facebook |