Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

15/12/2009

(UK) Spooks (MI-5), series 8, épisode 7

spooks807c.jpg

Avec ce septième et avant-dernier épisode, Spooks nous livre un épisode aux bases toujours chancelantes concernant le vaste complot mondial qui se précise, mais d'une efficacité redoutable, alliée à une force émotionnelle rare, en ce qui concerne l'intrigue du jour. Si bien qu'en occultant ces faiblesses devenues structurelles en cette saison 8, j'ai vraiment passé un très bon moment devant cet épisode.

L'histoire du jour se concentre sur la préparation d'une attaque anti-musulmane par une cellule isolée de "nationalistes" hindous, dont le MI-5 ignorait jusqu'à l'existence, avant que le responsable des services secrets pakistanais ne les en informe, au dernier moment, après avoir perdu son agent principal qui assurait la surveillance de ce groupe. Derrière la couverture d'une équipe de football, un homme, Dhillon, a rassemblé autour de lui quelques jeunes qu'il entraîne dans son désir de vengeance contre cette communauté religieuse. C'est l'agression de sa fille, quelques mois plus tôt, qui a déclenché cette poussée de haine, jusqu'à envisager la réalisation d'un projet d'attaque ; même si ceux qui tirent réellement les ficelles rend le tableau d'ensemble bien plus complexe, que pensé initialement. Les Pakistanais doivent leurs renseignements à un jeune homme de 17 ans, Ashok, musulman, mais ayant un nom hindou, qui a découvert cette cellule, par hasard, par le football. Pressé par le temps, le MI-5 va se retrouver forcé d'exploiter cette seule source d'informations.

spooks807b.jpg
 
C'est dans la gestion de cette storyline que l'épisode va se révéler passionnant et diablement bien mené. Contraint de réagir dans la précipitation, le MI-5 ne peut dépendre que d'Ashok. Or, voici un jeune homme, tout juste sorti de l'adolescence, propulsé dans le monde de l'espionnage, devant continuer une mission d'infiltration périlleuse, où il risque sa vie s'il venait à être découvert. L'acteur incarnant Ashok parvient vraiment à laisser transparaître le conflit et les craintes qui l'assaillent. Effrayé, mais toujours solide, il se révèle très impressionnant ; et le téléspectateur s'implique immédiatement dans son histoire, craignant réellement pour sa vie (les habitudes sacrificielles de Spooks étant bien connues).

A côté de cette intensité émotionnelle, la froideur de Lucas offre un contraste saisissant. Il faut avouer que les deux agents de terrain phare du MI-5, Ros et Lucas, atteignent actuellement des sommets en terme de détachement, fonctionnant dans un système où la fin justifie les moyens, et où le raisonnement quantitatif (de victimes potentielles) l'emporte sur toutes considérations pseudo-morales ou bien pensantes. Heureusement, ce bannissement de tout sentiment n'a pas encore affecté tout le personnel de la section D. Ruth exprime encore ses doutes et n'hésite pas à se faire le porte-parole du téléspectateur, en apportant une vision plus humaine. De plus, c'est aussi l'occasion d'utiliser, dans ce registre, Tarik, seul agent à n'avoir pas encore perdu cette innocence des débuts. Je chéris sans doute plus que de raison ces quelques instants d'humanité, mais c'est une touche qui n'a jamais été absente de Spooks, en dépit des épreuves. Je ne veux pas que tous les personnages se coupent définitivement de ces préoccupations instinctives qui sont aussi une part d'eux-mêmes.
 
spooks807d.jpg
 
Si l'intrigue du jour se révèle très riche émotionnellement, les références au complot mondial sont, elles, une nouvelle fois, amenées avec quelques grosses ficelles (cf. la clé usb de Sarah), peinant à crédibiliser le toutélié tenté par les scénaristes. C'est une constance de la saison qu'il est sans doute inutile de répéter ; mais, la volonté de distiller des éléments d'une trame globale tout au long des différents épisodes aura quelque peu affaibli cette intrigue, qui, jusqu'à présent, a très peu versé dans la subtilité et n'a jamais manqué d'utiliser des facilités de scénario à l'opportunité discutable. Cependant, cela n'était pas trop gênant dans ce septième épisode, car il permettait de classer ce problème dans un coin de sa tête et d'apprécier pleinement l'épisode sans arrière-pensée, pour passer un très bon moment.
 
Il reste que les dernières pièces se sont mises en place pour un final qui s'annonce explosif. Parmi les signes inquiétants, outre ces attaques coordonnées, l'arrivée du nouveau Home Secretary fait lever un sourcil suspicieux aux téléspectateurs paranoïaques (et, logiquement, à Harry). Il faut dire que le sériephile le regardera instinctivement avec méfiance : il est joué par Tobias Menzies (qui incarnait Brutus, dans Rome). Certes, Spooks a l'habitude de prendre à contre-pied nos attentes et je ne me risquerais pas au moindre pronostic, mais cela m'a paru comme un petit clin d'oeil sur le moment.
 
spooks807a.jpg

Bilan : Épisode très prenant, construit d'une main de maître en dosant parfaitement action et émotionnel, il s'agit d'un des épisodes les plus solides de la saison concernant l'intrigue du jour. Du côté du complot mondial, l'imminence du péril se fait plus grande que jamais, même si l'ensemble est toujours amené de façon assez maladroite. Le final sera probablement éprouvant. Rendez-vous le 23 décembre.

NOTE : 9/10

Les commentaires sont fermés.