03/01/2010
(K-Drama) IRIS : plongeon au coeur d'une vaste conspiration
En ce premier *dimanche asiatique* de 2010, nous allons clôturer un kdrama pour lequel je vous avais promis un bilan global il y a quelques semaines. Je vous avais parlé à l'époque des débuts d'une intrigante série d'action et d'espionnage, qui a fait d'excellentes audiences lors de sa diffusion en Corée du Sud cet automne. J'étais assez enthousiaste de découvrir une série coréenne qui, sur la forme comme sur le fond, faisait entrer la production télévisée dans une autre dimension, notamment en raison d'un très important budget. Pour vous remettre à l'esprit tout cela, ma note de fin novembre : IRIS : jeux mortels d'espions.
Depuis, j'ai donc poursuivi ma découverte de cette série qui s'est achevée en décembre 2009 (il existe des rumeurs concernant une possible saison 2, mais pour le moment, rien de concret) et dont j'ai fini le dernier épisode (le 20ème) cette semaine. Si j'ai un peu plus nuancé mon premier jugement, reste que je ne regrette pas ce visionnage.
Tous ces aspects conspirationnistes sont dans l'ensemble bien exploités et constituent les éléments les plus réussis de la série. Ils lui offrent une solide base scénaristique, qui maintient l'attention pleine et entière du téléspectateur, assurant une fidélité renforcée par des cliffhangers réguliers. Seuls quelques maladresses d'écriture entraînent parfois une certaine confusion et des problèmes de cohérence en ce qui concerne l'évolution des personnages, qui grippent un peu cette machine pas aussi bien huilée que les apparences le laisseraient croire a priori.
Car IRIS se révèle être d'une qualité très fluctuante, passant trop souvent de moments intenses et passionnants à de longues scènes interminables à l'utilité discutable. Outre une gestion parfois insuffisamment rigoureuse de l'intrigue principale, égarant un peu le téléspectateur, la série souffre surtout de ruptures de rythme qui viennent briser l'homogénéité d'ensemble du récit. C'est particulièrement flagrant dans la première partie de la série. En parallèle de sa dominante action, IRIS, comme toute série sud-coréenne qui se respecte, se sent obliger d'inclure des romances. Ce ne sont pas les relations amoureuses en elles-même, ou les timides triangles qui les pimentent, qui posent problème. Mais plutôt, l'excessive longueur et le pseudo-romantisme qui s'imposent dans certains passages. N'étant pas du tout une amatrice de ce genre de fiction, j'ai bien cru ne pas arriver au bout d'un ou deux épisodes. De plus, entre l'assassinat de l'officiel nord-coréen à Budapest et la reprise réelle de l'intrigue en Corée du Sud, avec un dévoilement progressif des enjeux, la série souffre d'un long flottement de 2 ou 3 épisodes, où l'utilité et/ou l'intérêt de certaines scènes sont très discutables. Cela vient plomber l'histoire de façon assez dommageable.
Mais à côté de ce trio efficace, les trois acteurs restant (si tant est que l'on puisse objectivement y inclure la participation marginale et plutôt anecdotique de TOP) le sont beaucoup moins. A leur décharge, il faut quand même préciser qu'il s'agit aussi des trois personnalités les plus faibles scénaristiquement, tant en terme d'envergure du personnage que de cohérence d'ensemble. Reste que je crois pouvoir annoncer officiellement que Kim Tae Hee, en plus de ne pas savoir jouer, ni de parvenir à faire naître chez le téléspectateur la moindre émotion, est devenue une de ces actrices qui fait naître en moi un profond énervement qui va croissant au fil des épisodes. De la même façon que j'avais fini par la détester dans Gumiho (Nine Tailed Fox), j'ai fini par la trouver insupportable dans IRIS. Absolument pas crédible dans son rôle d'espionne avec des responsabilités, il émane d'elle une telle fragilité que le téléspectateur s'attend à tout moment à ce qu'elle se brise en mille morceaux. Ajoutons à cela une expression monolithique qui est invariable, quelque soit le sentiment exprimé, et je crains de l'avoir vraiment et définitivement prise en grippe cette fois-ci.
L'acteur qui incarne son vis-à-vis au NSS, ex-"meilleur ami" de Kim Hyun Joon, Jin Sa Woo, sombre dans des travers quelque peu similaires. Mais ici, c'est sans conteste l'écriture du personnage qui pose problème. Jung Jun Ho ne parvient en effet jamais à prendre la mesure de son rôle, paraissant la plupart du temps ailleurs, naviguant entre émotions contradictoires qu'il exprime, plus ou moins maladroitement, de façon sporadique. Il n'a probablement pas plus compris Jin Sa Woo que le téléspectateur. Enfin, TOP, crédité au casting principal, nous gratifie de quelques brèves apparitions qui ne justifient pas un tel statut, lequel a sans doute surtout été accordé dans le but de capter quelques fans du chanteur. Avec un personnage créé artificiellement, dispensable, et dont les lignes de dialogue sont réduites à portion congrue, il n'y avait pas grand chose à faire pour TOP. Mais même en en faisant le minimum, la seule impression qu'il laisse au téléspectateur est une perplexité constante, ponctuée d'un oubli rapide.
Finalement, c'est probablement sur la forme que IRIS va fédérer sans doute le plus ses téléspectateurs. Son budget permet en effet de proposer une réalisation efficace et soignée. L'image est parfois très belle, avec des grands plans qui permettent de profiter pleinement de certains cadres superbes. Les passages à Akira, au Japon, notamment, sont très réussies. De manière générale, d'ailleurs, ce sont tous les voyages de cette série résolument tournée vers l'international qui sont bien exploités et dont les changements de décors sont accueillis avec plaisir : à partir de la Corée du Sud, nous sommes ainsi amenés à faire des incursions au Japon, en Chine, en Hongrie et en Corée du Nord. De plus, les scènes d'action sont bien mises en scène, qu'il s'agisse des combats ou des fusillades. Ce qui leur confère une crédibilité très appréciable, qui n'est pas toujours présente dans les dramas coréens. La bande-son est fournie et permet plutôt bien de souligner la portée de certaines scènes, sans trop en faire. IRIS tient donc parfaitement son rang et ses promesses sur la forme.
Bilan : Chargée de toutes ses contradictions, IRIS laisse une impression mitigée. Le téléspectateur reste admiratif devant la tension atteinte dans certains épisodes, nous plongeant dans un degré de paranoïa et de double jeu au sein d'agences de renseignements qui s'imposent en dignes héritiers de 24. La forme est particulièrement soignée, en particulier la réalisation. Mais cela ne peut faire oublier les moments où l'écriture du scénario prend un tour vraiment faible, confus, brisant le rythme de la série. Même constat du côté des acteurs, entre d'excellentes performances d'une part, et de très pauvres d'autre part, on reste sur la réserve.
Si bien qu'en fin de compte, IRIS se révèle être une série d'action prenante, à voir notamment pour la modernisation de certains codes de dramas coréens qu'elle introduit, mais elle laisse aussi un téléspectateur quelque peu frustré et partagé, en ne concrétisant pas toutes les ambitions affichées au départ.
NOTE : 6,5/10
Une preview, sous-titrée en anglais, de la série :
11:06 Publié dans (Séries asiatiques) | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : iris, k-drama, kbs, lee byung hun, jung jun ho, kim tae hee, kim so yeon, kim seung woo, top, espionnage | Facebook |
Commentaires
Un avis des plus intéressants qui confirme un peu mes appréhensions, pourtant dès sa sortie je voulais le voir et puis je ne sais pas, les comparaisons avec 24 ou Alias m'ont un peu refroidi, ces séries sont très bien mais est-ce que j'ai envie de retrouver une ambiance us dans un drama coréen ? Pas sûr mais un élément me fera malgré tout regarder "Iris", Lee Byung Hun ! Je sais c'est superficiel (en même temps je choisi une bonne partie de mes dramas à la tête des acteurs) et j'ai presque honte d'avouer que j'ai regardé "GI Joe" uniquement pour le voir ^^.
En même temps, je retiens le fait qu'"Iris" n'est pas si éloigné des productions coréennes habituelles puisqu'apparamment le romantisme n'est jamais très loin ^^, je comprends ta lassitude durant ces scènes et je ne peux m'empêcher de sourire quand tu parle de Kim Tae Hee et de son visage inexpressif, je l'ai aussi découverte dans "Nine tailed fox" et c'est vrai qu'elle en tient une couche ^^.
Écrit par : Lynda | 05/01/2010
Je te rassure en effet sur le fait qu'IRIS n'est pas si éloignée des dramas coréens classiques. On retrouve un ensemble de schémas scénaristiques, de relations entre les personnages, et d'histoires respectives de chacun, les liant les uns aux autres, comme sait toujours si bien le faire une fiction coréenne ! Il y a certaines scènes, notamment romantiques, à Akira au Japon, qui sont du pur style coréen, presque caricatural, si j'ose dire.
Donc, en ce sens, IRIS modernise un peu l'aspect action et espionnage, ainsi que dans la façon de réaliser la série ; tout en héritant de la complexité coréenne traditionnelle sur le plan des relations des personnages. Et la fin également fait très coréenne.
Donc, de ce point de vue là, je ne pense pas qu'il y ait à s'inquiéter. Les codes scénaristiques occidentaux ont été, certes, à certains moments clairement repris, mais l'identité coréenne ne s'est pas perdue au milieu !
Et puis Lee Byung Hun est vraiment excellent et délivre une très solide performance. Tu as donc parfaitement raison d'en faire une raison de motivation déterminante. ;-)
J'avoue que, moi aussi, je regarde les castings des dramas. Sauf que comme je m'y connais bien moins que des spécialistes tels que toi, je regarde encore beaucoup le synopsis aussi, car je ne connais pas encore très bien tous ces acteurs. Mais je me spécialise petit à petit dans l'exploration filmographique ^^. Par exemple, j'ai terminé ce week-end, "You're Beautiful" (qui, malgré le buzz énorme, n'est pas trop mon style de drama). Si je n'avais pas enchaîné juste après Beethoven Virus (si Jang Geun Suk ne figurait pas au casting), il est fort probable que je n'aurais jamais eu la motivation de m'y lancer. O:-P
Écrit par : Livia | 07/01/2010
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