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06/05/2012

(US) The West Wing (A la Maison Blanche) - Election Night (4.07) & Process Stories (4.08)

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Aujourd'hui, j'ai eu envie de marquer la conclusion du cycle "politique" avec une review plus précise qu'à l'accoutumée - pour rester dans l'air du temps. De tous les épisodes de séries mettant en scène une journée électorale, les premiers qui me viennent à l'esprit quand je m'intéresse à ce thème sont ceux de la saison 4 de The West Wing (A la Maison Blanche). Diffusés en novembre 2002, Election Night (4.07) et Process Stories (4.08) figurent toujours parmi mes préférés. Non seulement parce qu'ils sont les représentants parfaits du style premier de la série, celui de l'ère Sorkin, mais aussi car ils sont empreints d'un profond souffle d'idéalisme et d'une tonalité résolument légère qui revigorent le téléspectateur, en laissant flotter dans l'air un optimisme résolument combatif.

Hier soir, en ressortant mes DVD, j'ai sans surprise ri et vibré comme au premier jour devant mon petit écran. Peut-être avec encore plus d'attachement, ou du moins une certaine nostalgie. Dix ans après, ces épisodes ont une dimension particulière. Avec le recul, on sait désormais que nous assistons là à la dernière ligne droite de The West Wing "1.0". Non seulement le style d'écriture changera, mais la saison 4 n'est pas uniquement celle du départ d'Aaron Sorkin, elle est aussi celle de Rob Lowe, c'est-à-dire de Sam Seaborn. Et s'il y a bien une chose que ce double épisode met en exergue, c'est cette fameuse complicité, cette solidarité inaltérable au sein du staff présidentiel. Certes d'autres dynamiques seront introduites par la suite, mais c'est une des dernières fois que l'on a à l'écran cette osmose particulière qu'est l'équilibre d'origine.

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Plus précisément, ces deux épisodes relatent la journée électorale en mettant en parallèle deux élections, la nationale - présidentielle - jouée d'avance, et le facteur d'incertitude qui va venir troubler les prévisions : l'élection locale d'un représentant de Californie (à Orange county). Dès la scène introductive, le ton du récit est immédiatement donné : Toby s'amuse à jouer avec les nerfs déjà à vif de Josh en le faisant accoster à son bureau de vote par des citoyens pro-Bartlet dont les bulletins sont tous nuls ou erronés. Car, s'il semble certain que le président sera réélu (même s'il ne faut pas le dire trop fort), tous les personnages n'en sont pas moins dans un état électoral où l'adrénaline monte, les rendant encore plus survoltés qu'à l'accoutumée. Par-delà les grands enjeux pour le pays, l'épisode s'intéresse avant tout aux intéractions de ces figures familières, leurs échanges venant rythmer cette trop longue journée de travail.

Election Night ne sera ainsi qu'une suite d'anecdotes aussi savoureuses les unes que les autres, couvrant toute la palette des tonalités de la série. Il y aura des moments franchement drôles, comme Sam tentant la chance en criant trop tôt victoire et se retrouvant à devoir exorciser le mauvais sort sous les menaces de Toby, ou encore Josh confronté à la nouvelle secrétaire du président et aux règles qu'elle entend poser pour le briefing quotidien (avec Sam passant au travers du contrôle, car il était juste très en retard à la réunion précédente). Il y aura aussi des passages totalement improbables, Donna découvrant qu'elle a voté malencontreusement pour le candidat républicain et entreprenant de chercher un électeur de Ritchie pour échanger leur vote. Et puis il y aura des scènes plus pédagogiques, propres également à la série, comme Charlie qui s'occupe de l'éducation civique accélérée d'un jeune homme qu'il va conduire jusqu'au bureau de vote.

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Mais en plus, Election Night a l'habilité de contrebalancer ces instantanés de l'aile ouest avec une autre dynamique électorale où le suspense est bien réel, celle qui se déroule en Californie. C'est d'elle que va venir la surprise et ce frisson particulier que suscitent les aléas et l'imprévisibilité de la démocratie en action. Will Bailey se démène pour son candidat pré-décédé, fort de la promesse faite un peu légèrement par Sam de prêter son nom en cas de victoire. Tout en nous offrant une leçon synthétique des pratiques des électeurs et de leurs horaires de vote selon leurs opinions, Will ira jusqu'à conjurer les éléments météorologiques pour précipiter la tempête providentielle, dans cette scène marquante où la pluie se met à tomber lorsqu'il lève les yeux au ciel, parachevant ainsi de créer les circonstances favorables à la victoire inattendue du démocrate. Une touche de folie, idéaliste et touchante, traverse alors l'écran, ne laissant pas indifférente le téléspectateur.

L'annonce des résultats s'opère en deux temps, avec un timing parfaitement géré. Election Night se conclut sur le discours triomphant du président, au son d'une chanson hautement symbolique, The Times Are A-Changing, tandis que Process Stories démarre sur l'annonce des résultats de Californie avec - surtout - le nom de Sam révélé comme potentiel candidat pour le scrutin exceptionnel qui suivra. De cette nuit de festivités démocrates que raconte le second épisode, se dégage une douce euphorie communicative. Tout apparaît à nouveau possible. L'équipe se persuade que Sam doit relever le challenge, de la même manière qu'Andrea entend revendiquer sa grossesse, hors mariage, peu importe ce qu'en dira Toby. Pour autant, le subtil équilibre vers le réel et le dramatique propre à la série se rappelle à notre souvenir avec un coup d'Etat en cours en Amérique du Sud qui nécessite une réunion de crise de l'Etat Major, champagne et petits fours circulant toujours dans les salles de réception.

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Bilan : Election Night & Process Stories sont deux épisodes magistraux. Ils représentent parfaitement les atouts du style Sorkin, cette dimension grisante, ses répliques et personnages virevoltant allégrement dans un habile mélange d'humour et de sérieux. Mais ils sont aussi parcourus par un souffle particulier, celui d'un idéalisme triomphant, communicatif, avec une nuit de victoire où tout semble - un instant - possible. C'est aussi un épisode où de multiples storylines, plus personnelles, sont en cours, alors que s'esquisse le départ de Sam. Toutes ne seront pas gérées parfaitement jusqu'au bout ; cependant, le temps d'un double épisode, tout s'emboîte, se justifie, jusqu'aux paris d'Amy sur les plus résultats d'élections les plus improbables.

Ce début de second mandat était la fin d'une époque, on ne le savait pas encore, mais le revoir fait toujours particulièrement chaud au coeur. Unique.


NOTE : 9/10


La scène d'ouverture d'Election Night (4.07) :

14/04/2012

(US) Justified, saison 3 : une saison de continuité et d'épreuves

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La saison 3 de Justified s'est achevée ce mardi soir aux Etats-Unis. Cette série, je l'ai d'abord beaucoup aimée, avant de véritablement l'admirer. Après la forte impression laissée par une deuxième saison qui avait été celle de la maturité, de hautes attentes pesaient sur elle. De divertissante et extrêmement plaisante à suivre, elle s'était peu à peu imposée comme un de ces rendez-vous incontournables dans la semaine du sériephile. A la lisière du feuilletonnant et de l'épisodique, elle avait su se construire un arc narratif maîtrisé, faisant honneur tant à ses personnages qu'à son cadre.

Dans cette nouvelle saison, il faut saluer le fait que Justified ait su en partie se renouveler, exploitant plus avant les diverses facettes de son univers, tout en restant fidèle à elle-même, consciente de ses forces et de ses atouts. Sans retrouver complètement l'équilibre aussi rare que précieux qu'avait établi sa seconde saison, elle n'en a pas moins constitué la soirée sériephile que j'ai attendu, chaque semaine, avec le plus d'impatience. Non seulement parce que son écriture - caractéristique - reste fascinante, mais parce qu'elle demeure aussi une des séries les plus jubilatoires - si ce n'est la série la plus jubilatoire - du petit écran actuel. Beaucoup de bonheur donc pour le téléspectateur installé devant sa télévision.

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Le premier élément qui frappe face à cette saison 3, c'est tout d'abord l'évidente assurance prise par les scénaristes. Justified a en effet longtemps tergiversé entre divers partis pris narratifs. Désormais, ses auteurs n'hésitent plus à prendre leur temps pour construire de grands arcs, introduire chaque enjeu et capturer une ambiance. La série a fait ses preuves, ils n'ont plus à prouver leur capacité à bâtir un fil rouge solide : ils donnent au contraire l'impression de compter sur la confiance du public, de la même manière que ce dernier saura apprécier, sans s'impatienter, les débuts lents de la saison, sachant ce qui lui est promis pour la suite. Il faut reconnaître que, par-delà de la lente mise en place des intrigues, la qualité d'écriture de la série demeure d'une constance rare : le soin particulier apporté aux dialogues, invariablement traînants, au phrasé aussi caractéristique que savoureux, n'a d'égal que cette dose de théâtralisme avec laquelle la série sait jouer pour mettre en scène les multiples confrontations qui la rythment.

En cultivant son ambiance à part de western contemporain et/ou anachronique, Justified reste une des séries au style le plus abouti et immédiatement identifiable du petit écran américain actuel. Cette saison 3 aura su asseoir cette identité, tout en embrassant cette fois pleinement une dimension feuilletonnante encore plus marquée, au risque d'oublier parfois que les storylines d'un épisode sont toutes aussi importantes pour l'équilibre d'ensemble de la série. En effet, ce sont elles qui renvoient l'impression de normalité dans la routine d'un héros qui n'en reste pas moins un US marshall. La conséquence sera d'être parfois amené à étirer plus que de raison les storylines de certains, suivant un schéma narratif pouvant être à l'occasion un peu répétitif sur la fin de saison. Pour autant, à défaut d'avoir su retrouver complètement l'équilibre quasi-parfait du tableau agencé dans la saison précédente, les scénaristes n'en auront pas moins réussi à proposer une saison d'une densité et d'une intensité remarquable, donnant toujours l'impression de savoir où ils allaient en maîtrisant parfaitement tous les facteurs de leur histoire.

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Plus que jamais, Harlan aura été au coeur de la saison. Non seulement le lieu, ses moeurs, mais également l'idée particulière qu'il peut renvoyer, celle d'une maison, d'une famille, d'une solidarité... Des liens qui s'y nouent, mais aussi s'y brisent. En effet, tout en continuant à explorer toutes les voies qui rattachent invariablement Raylan à ses origines, Justified entreprend d'exploiter d'autres facettes et potentiel de ce cadre particulier. La saison 2 avait proposé une dynamique classique, celle d'une matriarche et de sa famille, la saison 3 va, elle, prendre plus de risque en faisant intervenir un autre type d'adversaires. Ce sont rien moins que deux opposants de taille qu'elle introduit face à Raylan. S'il restera toujours plus en retrait, moins développé, c'est que Limehouse reste, lui, le représentant d'une certaine continuité, avec une gestion patriarcale guidée par la volonté de protéger et de maintenir ses acquis. Il est un acteur déterminant, qui complexifie les enjeux et complète le tableau d'ensemble des rapports de force, mais n'est jamais le "méchant" central. Ce dernier rôle repose sur les épaules de Quarles, lequel témoigne de la volonté des scénaristes d'introduire de nouvelles dynamiques dans la série.

La particularité de Quarles ne se réduit pas au simple fait qu'il vienne de Detroit - donc qu'il soit un étranger ambitionnant de mettre la main sur les trafics de Harlan. Quarles est un psychopathe dont les actes révèlent progressivement l'ampleur de sa dangerosité. Parce que l'on peut tout attendre de lui - le pire surtout -, mais aussi parce qu'il s'agit d'un esprit brillant et amoral, il est un adversaire qui sort des sentiers battus : ce n'est pas pour rien que Raylan, très vite, va faire de sa mise hors d'état de nuire une croisade personnelle. Quarles est par définition un personnage de fiction, un de ces méchants génialement glaçants qui s'affranchit de toutes limites pour embrasser une flamboyance autodestructrice scellant, dès le départ, le sort tragique qu'il connaîtra. Quarles est en réalité une expérimentation narrative pour des scénaristes qui introduisent ainsi à Harlan une figure qui n'a rien de commun avec les précédents adversaires de Raylan. Le contraste sera d'ailleurs habilement exploité jusqu'au bout : initialement effrayant, d'un aplomb jamais pris en défaut, Quarles connaîtra également la chute, une déchéance qui le laissera encore plus aux abois, pour se conclure par une fin parfaite, excessive comme a pu l'être le personnage. 

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La caractérisation soignée de chacun de ses protagonistes demeure une des marques de fabrique les plus appréciables de Justified. C'est d'ailleurs assez logiquement que, durant les premiers épisodes, la série met particulièrement l'accent sur toutes ces figures éparses dont les rôles, même minimes, ont leur importance dans les divers rapports de force à l'oeuvre ou à venir. Cependant, elle va aussi se rappeler à temps que le coeur du récit reste le personnage de Raylan Givens. L'assurance qu'il dégage, l'aplomb qu'il met en scène, mais aussi le flegme plus diffus derrière lequel il se protège, assorti d'un sang froid à toute épreuve, contribuent à la fascination que la série exerce sur la téléspectateur. Sur ce point, la réussite de la saison est d'avoir respecté l'essence du personnage, tout en traitant des suites du final précédent. C'est en effet un Raylan blessé et fatigué que l'on retrouve initialement. Jamais il n'aura dégagé une telle impression de lassitude - et en un sens, de vulnérabilité, tout en restant obstinément fidèle à lui-même et au cadre de vie qu'il s'est fixé. Il va donc lutter pour retrouver un équilibre, la perspective d'une paternité prochaine avec Winona lui offrant une voie inespérée à laquelle se raccrocher.

Mais c'est une issue illusoire : en dépit de ses efforts, c'est toujours vers Harlan que ses pas le ramènent, cette bourgade apparaissant semblable à une toile de laquelle il n'y aurait pas d'échappatoire. C'est une obsession dont Winona n'a que trop conscience. Si la série n'a pas toujours été pleinement consistante dans l'évolution de ce couple, la séparation apparaît cependant comme ce vers quoi ces deux caractères trop différents finissent toujours vers tendre. Plus généralement, la force de cette saison 3 sera de refuser à Raylan le confort de toute routine, remettant en cause ses repères,  non seulement dans sa vie personnelle, mais aussi professionnelle. Opportunément, la série explore en effet de nouvelles voies, comme la manière dont les rapports de Raylan avec Harlan peuvent être perçus par un observateur extérieur. Le marshall a toujours agi avec une relative impunité dans ce comté. Se retrouver soudain soupçonné de corruption et d'être à la botte de Boyd donnera lieu à l'un des épisodes les plus enthousiasmants de la saison. C'est ainsi que Justified saura une nouvelle fois offrir à Raylan ces scènes de confrontation - qu'il s'agisse d'échange de coups de feu ou de simples répliques - caractéristiques de la série, tout en ne se contentant pas d'un statu quo prudent pour explorer l'équilibre de son héros.

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A ce titre, c'est un autre thème qui s'impose en filigrane et dont l'évolution va être particulièrement révélatrice : celui de la famille, ou plus précisément celui de la place des différentes figures paternelles de la série. Depuis le début de Justified, le rôle de Art, patron compréhensif, a toujours été celui qui s'est le plus rapproché d'un père pour Raylan, essuyant les plâtres, contrôlant les dommages-collatéraux et plus généralement protégeant son subordonné, plus de lui-même que d'ennemis extérieurs que le marshall sait toujours parfaitement accueillir. Seulement, au cours de cette saison, c'est bien avant Raylan que le téléspectateur prend conscience d'une progressive redistribution des cartes. En effet les liens du sang achèvent de se brouiller. Certes, Arlo et Raylan ont toujours été des étrangers l'un pour l'autre, mais la mort d'Helen semble avoir achevé le seul point commun qui pouvait encore les lier. Parallèlement, Arlo trouve une vraie place aux côtés de Boyd et d'Ava. A partir de là, c'est avec une maîtrise et une logique implacables que les scénaristes vont nous conduire jusqu'au dernier épisode de la saison, qui, aussi logique qu'il soit au vu de tout ce qui s'est passé, n'en a pas moins une résonnance marquante.

Qu'Arlo soit prêt à tuer pour ceux qu'il aime, nul n'en a jamais douté. Par ailleurs, le seul fait de savoir qu'Arlo ait pu tuer un homme - voire qu'il soit prêt à prendre les responsabilités pour un autre meurtre qu'il n'a pas commis - ne saurait en soi affecter un Raylan sans illusion sur son père. Mais l'instant où Raylan comprend que, pour protéger celui qu'il considère comme sa vraie famille - même sans lien du sang pour les unir -, c'est-à-dire Boyd, Arlo ait été prêt à abattre sans sourciller son propre fils, n'en demeure pas moins particulièrement fort. Quelque part, quelque chose rompt lorsque le marshall comprend le geste d'Arlo, et le fait qu'il ait tué un représentant de la loi en étant conscient de la possibilité qu'il ait pu s'agir de Raylan. En quelques scènes, sans en faire trop, Justified s'offre ainsi une conclusion troublante, refermant sur une note plus intime et douloureuse la saison.

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Enfin, pour conclure cette longue review, je voudrais rendre un bref hommage à un casting homogène qui aura été une nouvelle fois impeccable. Timothy Olyphant tient ici un rôle qu'il habite comme rarement et dans lequel il s'épanouit pleinement. Non seulement il fait preuve de beaucoup de présence pour incarner Raylan dans ces scènes de confrontation du quotidien, mais il va au cours de cette saison 3 démontrer toute sa capacité à laisser transparaître lassitude et fatigue, le masque d'assurance se fissurant quelque peu. A ses côtés, Walton Goggins ou encore Joelle Carter sont tout aussi parfaits dans leurs rôles ambivalents. Quant aux autres représentants de la loi, Nick Searcy, Jacob Pitts et Erica Tazel se sont vraiment mis au diapason de l'ambiance de la série.

Du côté des guest-stars de la saison, c'est évidemment la prestation de Neal McDonough qu'il convient de retenir. L'acteur délivre une interprétation énergique et charismatique qui ne saurait laisser indifférent, s'en donnant véritablement à coeur joie dans un rôle qui se prête à bien des excès. Capable de retranscrire avec intensité toutes les émotions par lesquelles passe son personnage, sa performance légitimise les choix faits pour caractériser Quarles. Parallèlement, moins sollicité, mais répondant présent dans les quelques scènes qui nécessiteront de marquer le téléspectateur, Mykelti Williamson se sera également montré convaincant.

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Bilan : S'inscrivant à la fois dans une continuité bienvenue et nécessaire, tout en sachant se renouveler et introduire de nouvelles dynamiques, la saison 3 de Justified aura été celle de la confirmation. Les scénaristes ont désormais acquis une assurance communicative et maîtrisent pleinement toutes les facettes de leur univers. Si la saison 3 n'a pas retrouvé l'exact équilibre, entre épisodique et feuilletonnant, auquel était parvenu la deuxième, elle aura délivré treize épisodes de grande qualité. Par son style anachronique très particulier, la qualité de ses dialogues ou encore le soin apporté à la caractérisation de ses personnages, la série confirme qu'elle est bien une des meilleures fictions américaines actuellement en production. Et une des plus savoureuses.


NOTE : 8,75/10


La bande-annonce de la saison 3 :

03/03/2012

(US) White Collar, saison 3 : le temps des choix

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Ce mercredi s'est achevée aux Etats-Unis la saison 3 de White Collar (connue sous le titre horrible de FBI Duo très spécial en VF). Je l'avais débutée en juin dernier quelque peu à reculons. Les inégalités et limites affichées par la saison 2 me faisaient envisager l'abandon (d'autant que j'avais déjà abandonné une première fois en cours de saison, avant de finalement rattraper). Mais, mine de rien, devant le season premiere, j'ai dû convenir que la série m'avait sincèrement manqué. Et je me suis donc laissée à nouveau prendre au jeu cet été, puis à partir de janvier pour la deuxième partie de la saison.

Pour être honnête, j'ai du mal à classer White Collar dans mes programmes. Ma consommation de séries américaines n'a jamais été aussi basse (deux seulement suivies en direct sans discontinuités depuis janvier), mais en plus elle en est déjà à sa troisième saison (mon seuil de lassitude fatidique). En fait, j'ai l'impression que je la regarde un peu de la façon que je regardais les séries il y a une dizaine d'années : du temps où certaines fictions divertissantes avaient su nouer un lien de fidélité qui me faisait persévérer par-delà toutes les frustrations occasionnées. White Collar c'est exactement ça : une série à laquelle je suis très attachée, dont j'aime l'atmosphère et dont j'ai la certitude qu'elle me fera passer un moment sympathique.

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Placée sous le signe de la division des loyautés et de la nécessité de choisir son camp, cette saison 3 aura été plus réussie que la précédente. Si sa construction narrative a souffert de l'habitude de USA Network de couper en deux les saisons de ses séries, avec un mi-cliffhanger souvent mieux amené que le réel final (il y a eu quelques épisodes un peu poussifs à la reprise de janvier), dans l'ensemble, la série a parfaitement su capitaliser sur ce dynamisme charmeur qui fait sa force. Sa caractéristique majeure tient à sa capacité à faire toujours passer des moments rafraîchissants et divertissants, franchement plaisants devant son petit écran, parfois malgré des enquêtes du jour tellement anecdotiques qu'il m'arrive de ressortir d'un épisode en étant bien incapable d'expliquer quelle était cette intrigue.

En réalité, l'intérêt de White Collar est bien éloigné de l'ombre des formula shows policiers dont on aurait l'impression fausse qu'elle s'inspire à la seule lecture du synopsis (ou du titre français). Résoudre un crime ou attraper un coupable n'est qu'un enjeu secondaire. Mieux encore, le personnage de Neal fait glisser la série vers une zone grise où les points de repère du téléspectateur fluctuent de part et d'autre de la loi, et où la division trop manichéenne FBI d'un côté, criminel de l'autre, se trouble. Derrière des dialogues énergiques qui ne manquent jamais de réparties, White Collar se construit sur un jeu nuancé de faux-semblants. Les points de vue de Neal et de Peter offrent deux visions a priori diamétralement opposées dont la série exploite le contraste. Mais c'est pour mieux ensuite les faire se rejoindre dans ces quelques rares moments de franchise qui remettent les cartes à plat et redistribuent un nouveau jeu.

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Car au-delà de son ambiance qui mêle policier et escroc, White Collar mise avant tout sur les dynamiques qui lient ses personnages, principaux, mais aussi plus secondaires (comme le reste de l'équipe du FBI). Un des attraits de cette saison 3 est d'avoir su bien homogénéiser l'ensemble, tout en prenant le temps de s'interroger sur l'ambiguïté des rapports entre Peter et Neal. Outre les questions de confiance soulevées par la fin de la saison 2, il est désormais acquis que, en dépit de tout, le respect réciproque qui existait entre eux s'est peu à peu mué en amitié. Seulement, tiraillé entre deux loyautés, Neal va devoir choisir un camp : Mozzie, le trésor et son style de vie antérieure ; ou Peter, ce job et cette ville de New York où il a retrouvé ses repères. Les deux cliffhanger qui rythment la saison déclinent de façon différente une thématique proche : tout en obligeant Neal à faire, le premier, un choix, ils réduisent ensuite à néant cette faculté.

Non seulement le season finale représente très bien l'esprit de la série (jusque dans sa dimension de carte postale new yorkaise parfois un peu improbable), mais sa réussite tient au fait que, plus que le bouleversement provoqué par la fuite de Neal contraint de partir avec un toujours ô combien loyal Mozzie, l'épisode renverse la problématique initiale de la série. Neal n'est plus maître de sa destinée. Cette fois, c'est Peter - et même Sarah et, à un degré moindre, Diana - qui franchissent l'autre ligne pour l'aider et vont à plusieurs reprises lui sauver la mise au cours de l'épisode. Mettant à profit et justifiant l'importance prise, au sein de la série, par ces relations humaines complexes, loin du formula show policier classique, c'est donc sur une conclusion riche en symboles que White Collar referme sa saison 3.

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Bilan : Divertissement d'enquêtes sympathique et rafraîchissant, où viennent se greffer des passages plus aventuriers dans lesquels la série tend vers les fictions d'escroquerie, White Collar n'est jamais aussi plaisante à suivre que lorsqu'elle entreprend de mettre à l'épreuve les dynamiques relationnelles unissant ses personnages. Dotée d'un casting impeccable (Matt Bomer et Tim Dekay sont géniaux), c'est une série au charme communicatif à laquelle on s'attache, tout en en reconnaissant les limites : aussi bien du côté des intrigues de certains épisodes, que du schéma immuable entre Peter et Neal dans lequel elle s'était toujours (jusqu'au final du moins) cantonnée.


NOTE : 6,75/10


Une bande-annonce de la saison :

18/12/2011

(US) Rawhide : un western classique qui a conservé toute sa saveur

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Rollin', rollin' rollin',
Rollin', rollin' rollin',
Keep movin', movin', movin',
Though they're disapprovin',
Keep them dogies movin',
Rawhide!
Don't try to understand 'em,
Just rope, throw and brand 'em,
Soon we'll be livin' high and wide!
My heart's calculatin',
My true love will be waitin',
Be waiting at the end of my ride!
Move 'em on, head 'em up, head 'em up, move 'em on,
Move 'em on, head 'em up, Rawhide!
Let 'em out, ride 'em in, ride 'em in, let' em out, cut 'em out,
Ride 'em in, Rawhide!

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Petite digression "oldies" en ce dimanche enneigé, à l'occasion de laquelle je vous propose de remonter dans la mémoire sériephile. Si vous êtes des lecteurs un peu régulier de ce blog, vous connaissez sans doute ce penchant naturel que je nourris pour les westerns. De cette époque bénie que fut l'âge d'or de ce genre à la télévision américaine (50s'-60s'), je vous ai notamment déjà raconté combien j'appréciais une série comme Au nom de la loi (Wanted dead or alive). Le week-end dernier, dans le cadre de la préparation à un podcast auquel je participe, j'ai pu élargir un peu mes horizons téléphagiques. Le thème de l'émission était les westerns ; l'opportunité était donc parfaite pour découvrir une série sur laquelle j'avais eu des échos très intéressants, mais jamais vraiment l'occasion de la caser dans mon planning : Rawhide.

Sans qu'elle puisse prétendre faire vibrer en moi une quelconque fibre nostalgique, puisque je la voyais pour la première fois plus de cinquante ans après la diffusion de son pilote, cette série a pourtant vraiment retenu mon attention. Pour la présenter rapidement, précisons que Rawhide est la cinquième série western la plus longue du petit écran américain. Elle compte 8 saisons qui furent diffusées sur CBS, le vendredi soir, de 1959 à 1965, pour un total de 217 épisodes en noir et blanc. Produite par Charles Marquis Warren, elle rassemble devant la caméra un casting emmené par Eric Fleming et Clint Eastwood (quand je vous disais que c'était un vrai western !).  

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Rawhide se déroule dans la décennie 1860, quelques années après la fin de la guerre de Sécession. La série est un pur western qui s'intéresse à de vrais cowboys, au sens premier du terme, puisqu'elle va nous permettre d'accompagner une vingtaine d'hommes, des vachers dirigés par Gil Favor, navigant entre le Texas et le Missouri, et qui conduisent un troupeau qui peut parfois comporter plusieurs milliers de vaches. N'allez cependant pas croire que les épisodes vont se concentrer sur la gestion dudit bétail.

Si cette activité principale n'est pas exempte de péripéties, elle constitue surtout le prétexte narratif parfait pour justifier le déplacement continuel des protagonistes qui vont ainsi au devant de nouvelles aventures. Schématiquement, une histoire typique de Rawhide adopte une construction presque immuable : sur la route qu'ils font emprunter à leur troupeau, les cowboys croisent ou sont sollicités par d'autres voyageurs, voire s'aventurent dans des villages aux alentours dans lesquels ils tombent sur des situations à problème qu'il va leur falloir régler.

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Les amoureux des westerns retrouveront dans Rawhide tous les ingrédients qui ont pu leur faire aimer ces aventures dans l'Ouest américain du XIXe siècle. Parfaitement représentative du savoir-faire d'une époque (50s-60s'), on perçoit instantanément dans la série, dès le pilote, la saveur et l'ambiance caractéristiques des classiques de cette période. Il faut dire qu'elle se réapproprie avec beaucoup de maîtrise les codes narratifs du genre. Fiction nomade qui suit ses protagonistes au fil de leur voyage, un de ses atouts réside justement dans la diversité des histoires qu'elle va pouvoir offrir, revisitant pour l'occasion tous les grands thèmes associés aux westerns.

Certes les développements pourront parfois paraître relativement prévisibles aux yeux du téléspectateur moderne, mais ses épisodes n'en demeurent pas moins fluides et consistants. Car si Rawhide se découvre et s'apprécie avec un enthousiasme intact aujourd'hui, elle le doit à la solide assise que lui confère la richesse de son portrait de l'Ouest. Non seulement son univers n'est pas manichéen - et la série n'hésitera pas à traiter de sujets tels que le racisme ou les séquelles de la guerre de Sécession -, mais en plus, un soin tout particulier est accordé à l'ensemble des personnages, même les plus secondaires rencontrés pour un seul épisode. Si ces derniers précipitent invariablement nos héros dans de nouveaux ennuis, ils sont hauts en couleur, et rarement interchangeables, contribuant chacun à leur manière à forger l'identité de la série. Ce sont tous ces éléments qui expliquent que la série réussisse vraiment à capturer l'attention d'un téléspectateur sous le charme.

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Par ailleurs, pour renforcer son atmosphère de western, Rawhide bénéficie d'une solide réalisation, avec une caméra qui maîtrise parfaitement son sujet. Elle est de plus accompagnée d'une bande-son très riche au sein de laquelle retentissent des musiques caractéristiques du genre qui contribuent grandement à construire l'ambiance générale. La chanson la plus représentative restera sans conteste celle du générique, qui retentit au début et à la fin, que vous pouvez écouter dans la première vidéo ci-dessous. Composée par Dimitri Tiomkin, et chantée pour l'occasion par Frankie Laine, elle va non seulement continuer de vous trotter dans la tête longtemps après l'avoir entendu, mais elle place aussi le téléspectateur dans les meilleures dispositions possible pour pleinement apprécier l'histoire qui va suivre. En somme, c'est le genre de générique qui sait vraiment marquer la tonalité de la série qu'il ouvre.

Enfin, si vous cherchez encore un dernier argument pour vous convaincre d'être curieux, vous le trouverez certainement du côté du casting rassemblé par la série. Au sein des acteurs principaux, c'est Eric Fleming qui incarne celui qui dirige les manoeuvres parmi les cowboys. Cependant Rawhide reste sans doute surtout la série qui a permis à un tout jeune acteur d'attirer l'attention de quelques grands, notamment de Sergio Leone : Clint Eastwood. C'est donc l'occasion de redécouvrir ce dernier dans un de ses premiers rôles, la diffusion de la série débutant en 1959. De plus, Rawhide permet aussi de croiser toute une galerie de guest-stars de luxe, de Robert Culp à Charles Bronson, en passant par Leslie Nielsen, qui sont autant de bonnes raisons de se lancer dans sa découverte !

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Bilan : Classique à la saveur inaltérée, qui se visionne toujours avec beaucoup de plaisir un demi-siècle après sa première diffusion, Rawhide est une série vraiment représentative du savoir-faire américain de ces décennies glorieuses pour le western. Les amateurs d'Ouest sauvage devraient y trouver leur bonheur. De plus, elle intéressera également tous les passionnés des fictions du petit écran, qui découvriront là une production aboutie occupant incontestablement une place de choix dans le panthéon sériephile.

En résumé, ce billet pour vous dire : après tant d'années inscrite sur ma liste interminable des "séries à voir", j'ai enfin découvert Rawhide : et c'est une bonne résolution sériephile de remplie !

A noter : Les premières saisons de la série sont disponibles en France en DVD.


NOTE : 7/10


Le générique :


Une bande-annonce :

11/09/2011

(US) Third Watch (New York 911) : In their own words

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Sur le 11 septembre dans les séries, on a beaucoup écrit. Aujourd'hui, avec le recul, on garde l'image de la symbolique Rescue Me, développée après, dans l'ombre de ces évènements, et dont le dernier épisode a été diffusé cette semaine aux Etats-Unis. Mais sans revenir sur la décennie écoulée, repartir 10 ans en arrière, c'est retrouver les premières réponses du petit écran aux évènements, écrites sans recul dans les semaines qui ont suivi les attentats. A l'époque, en septembre 2001, la saison télévisée s'apprêtait à reprendre. Si les diffusions seront quelque peu décalées, les scénaristes américains ont su faire preuve de beaucoup de réactivité. Certains ont essayé d'apporter, à leur manière, une réponse plus didactique, à l'image de l'exercice proposé par Aaron Sorkin dans The West Wing, avec une pièce pédagogique intitulée Isaac & Ismaël. Ecrit et tourné en quelques semaines, cet épisode spécial fut diffusé dès le 4 octobre sur NBC.

En 2001, dans le paysage offert par les productions des grands networks américains, il existait une série en particulier qui avait la légitimité, et sans doute le devoir, d'évoquer directement les évènements : Third Watch (New York 911). Créée en 1999, la série de NBC relate en effet le quotidien des pompiers, secouristes et policiers de New York (elle n'avait pas encore effectué le virage "cop-show" des dernières saisons). Cet automne 2001, elle allait débuter sa troisième saison. Et cet après-midi, je me suis replongée dans les trois premiers épisodes qui ont ouvert cette saison qui a démarré le 15 octobre 2001.

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Third Watch était une série qui représentait New York. Au cours de ces trois épisodes, elle n'a sans doute jamais paru aussi proche des services de secours dont elle dramatise les vies pour le petit écran. Le premier épisode, In their own words, est un documentaire spécial, inédit en France, dans lequel des pompiers et policiers new yorkais racontent leur 11 septembre, et où plusieurs acteurs de la série interviennent à titre personnel pour s'adresser directement au téléspectateur. Molly Price (qui joue Faith Yokas), dont le mari est pompier, intervient comme une des interviewés. Cet épisode est et reste un témoignage, qui se conclut sous forme d'hommage par la liste des pompiers disparus ce jour-là.

Puis, les deux épisodes suivants marquent le réel début de la saison, reprenant le cours de la fiction pour y mêler la réalité. La série va intégrer les évènements dans ses intrigues. Je ne les avais jamais revus depuis leur diffusion sur France 2 à la fin de l'année 2001 lors d'une soirée spéciale au cours de laquelle la chaîne avait également diffusé Isaac & Ismaël. J'en gardais le souvenir d'une grande sobriété et de beaucoup de justesse dans la manière dont les scénaristes avaient su traiter de ce sujet, surtout en repensant au contexte dans lequel les épisodes avaient été écrits. Dix ans après, avec plus de recul, le travail réalisé pour prendre en compte ces évènements de manière si rapide apparaît encore plus admirable. Dans le même temps, devant cet exercice très particulier, on a conscience aussi qu'il s'agit désormais d'une part d'histoire qui s'écrit et que l'on peut l'analyser comme tel.

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De façon très bien dosée, Third Watch prend le parti scénaristique d'évoquer l'avant et ensuite l'après du 11 septembre, en sautant le "pendant" et laissant donc s'écouler une dizaine de jours dans sa ligne temporelle entre les deux épisodes.

Le premier, September Tenth, est une illustration parfaite de l'expression, "le calme avant la tempête". La vie suit son cours pour nos protagonistes, avec les tracas du quotidien. Tout y paraît très anecdotique, surtout du point de vue du téléspectateur. L'épisode se conclut le matin du 11 septembre, se terminant sur l'impact du premier avion dans une des tours. Aucune image des attentats ne nous sera montrée : c'est à travers les réactions des personnages à la nouvelle que l'épisode nous fait vivre, et surtout ressentir émotionnellement, l'évènement. Il se clôture sur l'effervescence qui règne en ville, chacun répondant aux sirènes et se rendant sur les lieux pour faire, tout simplement, le job qui est attendu d'eux.

Puis, le second épisode, After Time, s'ouvre dix jours après. Il se concentre une nouvelle fois sur la manière dont chacun vit l'après-coup, le deuil des disparus, la fatigue qui se fait de plus en plus sentir, et puis la nécessité de reprendre sa vie... Il frappe par la mise en lumière de la solidarité new yorkaise : en filigrane, c'est la reconnaissance du travail et du sacrifice des pompiers, dont un certain nombre ont trouvé la mort en accomplissant leur mission. Versant dans un émotionnel souvent poignant, l'épisode n'en fait pourtant jamais trop. Il y a une forme de début de deuil qui s'esquisse, dont l'épisode semble être finalement une partie intégrante. On perçoit la recherche d'une mise en scène de communion collective avec la population, et à travers elle, avec les téléspectateurs américains qui regardèrent NBC à l'époque. Il dépasse largement le seul cadre de la fiction, et cela en fait un objet télévisuel à part.

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Revoir ces épisodes dix ans après, c'est constater qu'ils n'ont rien perdu de leur force originelle. Aujourd'hui, plus qu'une intégration réussie d'un bouleversement réel dans les intrigues de la série, ces épisodes apparaissent comme un témoignage et le reflet d'un état d'esprit particulier, retranscrivant l'impact des évènements sur la population new yorkaise dans les semaines qui ont suivi. C'est un vrai instantané très poignant.

C'est pour cela qu'ils garderont toujours une place à part dans l'histoire télévisuelle. La fiction pourra sans doute se réapproprier de manière plus aboutie, plus recherchée, plus travaillée, ces quelques jours qui ont marqué les Etats-Unis, mais Third Watch aura proposé un apport d'une authenticité et d'une sincérité qui resteront inégalés en raison de la spontanéité de l'écriture de ces épisodes, faisant d'eux des sources d'Histoire, qui mériteront toujours un visionnage.

La fin de l'épisode September Tenth (le premier impact à travers les différents personnages) :


Le début de l'épisode After Time (dix jours après) :