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04/08/2013

[Blog] Deuxième petite pause estivale : entre histoires de pont & de casting

Comme je l'avais annoncé au début de l'été, My Télé is rich! connaîtra deux petites pauses estivales. La première a eu lieu en juillet, et pour la seconde, ce sera donc la semaine qui arrive, avec une reprise des publications le week-end prochain. Au programme des semaines aoûtiennes suivantes, des histoires de vampires (je me suis replongée dans ces fictions fantastiques mettant en scène ces créatures aux dents longues pour lesquelles j'ai toujours une inclinaison partiulière), de l'espionnage et autres rattrapages ou bilan de séries estivales.

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Côté visionnages actuels, aux Etats-Unis, en dépit de mes réticences, je me suis bel et bien lancée dans le remake américain de Broen/Bron qu'est The Bridge. Au terme des premiers épisodes, la série ne m'a pas conquise, elle peine même à retenir mon attention. Et j'ai pour l'instant bien du mal à voir son intérêt et sa valeur ajoutée en dehors de quelques originalités propres à son cadre par rapport à la série originale. Quand on sait que le remake UK/FR, The Tunnel, devrait arriver pour la fin de l'année, je crains fort la saturation... D'autant que ceux qui ont apprécié Broen/Bron vont pouvoir revenir à l'originale avec la diffusion en Scandinavie, à partir du 22 septembre prochain, de la saison 2 de la série dano-suédoise. Et avec un peu de chance, BBC4 ne sera pas trop longue à suivre en Angleterre... En tout cas, le seul fait d'entendre à nouveau la chanson du générique dans ce bref teaser fait plaisir (en plus de serrer le coeur) :


Broen/Bron - Teaser - Saison 2


En Angleterre, je pense que je reviendrais au moins sur l'une des mini-séries estivales de Channel 4 qui s'emploie à rivaliser de noirceur et de dépression, enchaînant la chronique sociale dramatique avec Run, le period drama social avec The Mill et la tragédie avec Southcliffe (qui débute ce soir). Ce ne sont pas forcément les visionnages de détente dont on rêve en période estivale, mais il y a une certaine continuité logique. Et puis, surtout, les sujet et les castings ne manquent pas d'aiguiser la curiosité. Pour l'instant, je n'ai commencé que Run, et c'est aussi éprouvant qu'annoncé. En plus léger, signalons quand même la reprise de The Café, l'attachante série de Sky1 qui, elle, sonne déjà plus de saison !


Southcliffe - Bande-annonce

Mais bien sûr, l'évènement sériephile de ce dimanche engageait surtout le futur : c'était l'annonce du Douzième Docteur, le successeur de Matt Smith : qui sera donc Twelve ? La saison 7 de Doctor Who m'a laissé sur bien des réserves, mais la curiosité pour l'avenir de la série demeure. L'étincelle est toujours présente, et son potentiel appel à l'imaginaire conserve une résonnance particulière chez moi. L'annonce aura finalement été sans surprise, puisqu'il était un des noms qui revenait le plus souvent dernièrement, c'est donc Peter Capaldi qui reprend le rôle du Docteur. Un très bon acteur que les sériephiles connaissent bien, notamment pour son rôle de Malcolm Tucker dans la géniale The Thick of It. Ce n'est pas un acteur qui passe inaperçu dans ses rôles, à l'image de la saison 2 de The Hour ou dans The Field of Blood. Bref, c'est quelqu'un à qui on peut faire toute confiance... Reste donc à espérer que l'écriture soit à la hauteur de mes attentes. Mais autant vous dire que je suis ce soir très contente.

Pour rappel, Peter Capaldi, c'était notamment cette scène marquante de The Field of Blood :


Et vous, que pensez-vous de ce choix pour incarner Twelve ? Et quelles sont les fictions qui vous occupent dernièrement ?

20:50 Publié dans (Blog) | Lien permanent | Commentaires (24) | Tags : blog |  Facebook |

20/07/2013

(Tag) Liebster Award : anecdotes de la sériephilie d'antan et d'aujourd'hui

Aujourd'hui, un billet un peu particulier, puisqu'il s'agit d'une réponse à un tag. Ce sont Mina et Kaa qui m'ont invité à y participer il y a déjà plusieurs semaines. Je les en remercie et je m'excuse auprès d'elles pour le délai. Comme le Kreativ Blogger Award il y a deux ans, c'est l'occasion de dévoiler quelques anecdotes (notamment passées) sur ma passion pour les séries (I), tout en répondant aussi aux questions complémentaires concoctées pour l'occasion (II). Je ne vais pas faire suivre ce tag au-delà, ni faire de nouvelles questions, mais ce fut un plaisir de répondre à celui-ci.

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I. Onze informations (téléphagiques)

1- J'ai vécu mon adolescence d'apprentie téléphage à une époque où le haut débit (et même internet pendant une bonne partie) n'existait pas. Toute ma culture sériephile reposait donc sur les programmes des cinq chaînes hertziennes (quand le mistral ne mettait pas à mal la réception de certaines). Cela ne m'empêchait pas d'être déjà très (trop) organisée. Mes parents se sont vite lassés de me voir examiner et surligner de tous côtés leur Télérama. Ils se sont résolus à m'acheter un TéléZ que je fluotais dans tous les sens, repérant chaque nouvelle série, chaque épisode inédit, mettant de côté les rediffusions. Une fois cela fait, j'avais un cahier spécial et j'y établissais mon programme télé rêvé des 7 prochains jours. Une sorte de bêta-séries avant l'heure en somme !

2. Autre conséquence d'avoir grandi à une époque où la télévision était le seul medium pour accéder aux séries, j'ai connu les âpres négociations pour le choix des programmes et la maîtrise de la télécommande. La seule série que j'ai jamais réussie à faire regarder à mes parents à cette époque fut Urgences. Quand je vois combien leur consommation de séries étrangères a augmenté aujourd'hui par rapport au passé, je me dis que tout mon prosélytisme n'a pas été complètement vain. Parce que rentrer le week-end de Noël, et voir mon père s'installer spontanément devant l'épisode de Noël de Doctor Who sur France 4, ce fut un sacré choc !

3. N'ayant pas toujours accès directement à la télévision, j'ai passé une bonne partie de mes années collège et lycée à vénérer le magnétoscope. Et à enregistrer, enregistrer, enregistrer... Initialement, c'étaient les séries que je ne pouvais pas voir. Puis, m'est venue l'idée de me constituer des intégrales personnalisées de mes fictions préférées, enregistrant de façon méticuleuse en évitant toute pub, en attendant la fin du générique... Les vestiges de cette activité, dans laquelle j'ai englouti un budget cassettes assez déraisonnable, existent toujours dans quelques cartons dans un coin de grenier.

4. Croire qu'avec les seules chaînes hertziennes, il était impossible de se constituer les bases d'une riche sériephilie est erroné. Être sériephile signifiait surtout être insomniaque. Il y avait notamment une case bénie, le jeudi soir (enfin, le vendredi matin très tôt), sur France 2, dont tous les sériephiles ayant connu cette époque se souviennent sans doute. On y trouva notamment Millenium, The Sopranos (après une programmation le dimanche soir en deuxième partie de soirée) ou encore Six Feet Under. C'était une case pleine de suspense et d'émotions : elle était en effet programmée après le Journal de la Nuit, à une heure variant entre 0h30 et 2h du matin. La veille, vous placiez votre cassette dans le magnétoscope, programmiez l'enregistrement en prévoyant large, allumiez un petit cierge dans l'autel d'à côté dédié au Dieu de la Téléphagie, puis vous alliez au lit en croisant les doigts. Le lendemain, le grand suspense était de savoir si l'épisode était en intégralité, ou si les 5 premières ou dernières minutes avaient disparu dans les aléas des retards ou avances des programmes nocturnes.

5. Le téléspectateur (et son sommeil) dépendait alors intégralement des chaînes. Internet, débarqué avec un simple modem 56k, ne révolutionna pas cet aspect. Malgré tout, le sériephile n'était soudain plus isolé face à son écran : il découvrait d'autres passionnés, capables de s'organiser. C'était alors le bon vieux temps des pétitions, et du FLT (le Front de Libération Télévisuelle).

6. Les chaînes hertziennes ne proposaient rien en version originale. La première fois que j'ai pu voir une série en VOST, c'était The Practice, chez une amie du lycée qui disposait des chaînes du câble. Je pense que j'aurais été moins réfractaires à la langue anglaise si j'avais pu entendre cette langue en dehors des seules horaires de classe. Il aura fallu attendre des étés anglais en séjour linguistique pour me guérir de cette aversion.

7. Ce sont toutes ces épreuves qui ont façonné la débrouillardise légendaire du sériephile. Les montagnes que j'ai soulevées pour The West Wing (Vous savez combien cette série a été déterminante pour moi) l'illustrent bien. Alors que la diffusion de la saison 1 était presque achevée durant l'été 2001, le 11 septembre a eu lieu. Les éditions spéciales et le bouleversement des programmes qui suivirent me firent rater un épisode (il me semble que c'était Minimums obligatoires, le 1.20), que j'avais cru à tort déprogrammé, mais qui avait seulement été décalé plus tardivement le vendredi soir. Après quelques mois de tergiversation, j'ai finalement trouvé un internaute l'ayant enregistré, et acceptant de me dupliquer sa VHS et de me l'envoyer par la Poste. J'ai reçu ce colis comme un trésor.

8. Assez logiquement, la série qui m'a fait franchir pour la première fois le Rubicon de la légalité est aussi The West Wing. La première saison se termine en effet en cliffhanger sur une fusillade. Si France 2 n'avait eu aucune difficulté pour diffuser le spécial Isaac et Ismaël quelques semaines après le 11 septembre, la saison 2 en revanche passa à la trappe pendant plusieurs années. Une connaissance internaute belge, également fan de la série, me fit parvenir sur des CD gravés ces fameux épisodes précieux de la saison 2, récupérés je-ne-sais-où et sous-titrés en suédois (!) ou quelqu'autre langue nordique. L'essentiel était sauf.

9- Une autre première de cette époque : le premier article que j'ai rédigé sur une série. C'était une brève présentant... CSI. Quant on voit mes rapports compliqués aux cop show procedural aujourd'hui, cela prête à sourire ! Tout ça est très anecdotique, c'était une brève de quelques lignes. Si j'en garde le souvenir, cela tient au magazine de publication : Génération Séries. C'est le seul billet que j'ai jamais rédigé pour eux. Mais ce magazine a façonné les bases de ma passion pour les séries, me donnant accès à une culture sériephile dont je rêvais alors plus que je ne pouvais pleinement l'apprécier : j'ai donc gardé le numéro (et bien d'autres, d'ailleurs) précieusement !

10. En 2004-2005, le haut débit est arrivé jusqu'à chez moi. J'ai débranché ma télévision et commencé à regarder des séries par d'autres moyens. 

11. Après des années passées devant mon ordinateur portable, aujourd'hui, je suis revenue à la télévision pour son grand écran (mais pas aux chaînes de télévision elles-mêmes, sauf quelques rares exceptions, notamment pour les séries françaises). Sinon, je regarde aussi de plus en plus d'épisodes sur tablette depuis la fin de l'année dernière. Les modes de visionnage continuent d'évoluer... Le plaisir du visionnage reste lui inchangé.

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II. Les cinq questions élaborées par Mina et Kaa :

1. Y a-t-il une différence flagrante entre vos débuts sur votre blog et aujourd’hui (dans votre manière d’écrire et/ou d’appréhender des dramas, par exemple) ?

Les différences sont notables. Initialement, ce blog était conçu pour partager quelques billets au fil de mes visionnages, oscillant entre nostalgie et nouveauté. Mais je suis cependant retombée très rapidement sur un schéma plus classique, et surtout, en presque quatre ans, les choses ont évolué, sur la forme comme sur le fond. Sans doute parce que je me suis plus investie que prévu dans My Télé is rich!.

Sur la forme, il y a deux points sur lesquels je suis devenue, pourrait-on dire, maniaque. C'est une déformation professionnelle (comme ma manie de mettre en italique les mots étrangers), mais la forme est pour moi aussi importante que le fond : qu'importe la pertinence éventuelle de l'idée développée, si le véhicule qu'elle emprunte n'est pas soigné. Ainsi, en quelques mois, s'est imposée une struture figée des billets, invariablement composés comme suit : introduction/résumé/critique sur le fond/la forme/acteurs/bilan. C'est un canevas clair et fixe qui permet d'assurer la lisibilité des articles. Je suis incapable de publier un billet où les idées seraient simplement jetées sur le papier au fur et à mesure qu'elles viennent. Cela peut donner une allure quelque peu répétitive pour les lecteurs réguliers du blog, mais cela me semble une nécessité de l'exercice. Par ailleurs, l'autre point qui retient le plus mon attention est le style écrit. Si certains s'écoutent parler, j'ai malheureusement tendance à "m'écouter écrire". Je me laisse facilement embarquer par ma plume, ce qui donne un résultat vite indigeste : phrases de dix lignes, multiples négations qui complexifient d'autant de simples affirmations, multiplications des adverbes... J'ai conscience de ces défauts, et une partie de ma relecture consiste généralement à simplifier et à couper le premier jet. Toujours est-il que la fluidité du style est pour moi déterminante - quitte à sacrifier un temps disproportionné sur certains billets... -, même si je laisse encore passer trop de coquilles et de fautes d'orthographe.

Sur le fond, les évolutions sont aussi importantes : c'est l'expérience qui joue. Plus on regarde de séries, plus on est familier avec l'histoire d'une télévision, le fonctionnement de son industrie, la culture de son pays, plus le regard s'affine et plus ce qu'on pourra écrire pourra être intéressant. Sur les 4 ans d'existence du blog, cela ne se ressent pas vraiment pour ce qui est des fictions américaines ou anglaises, avec lesquelles mon histoire est déjà ancienne. Pour les séries asiatiques, l'évolution est en revanche flagrante. J'ai regardé ma première série asiatique -japonaise- en 2006-2007, mais j'ai mis longtemps à aller au-delà du seul visionnage passif de divertissement. C'est la tenue de ce blog qui a véritablement fait office de déclic, vers la Corée du Sud tout d'abord, puis vers le Japon. Rédiger une review, même des premiers épisodes, oblige à regarder une fiction d'une autre manière : il s'agit de faire preuve d'esprit critique, mais aussi d'analyse. Cela conduit à chercher à en savoir plus sur les origines de la production. On retient alors les noms des scénaristes, des réalisateurs, au-delà des seuls acteurs ou du logo des chaînes qui apparaissent à l'écran. On acquiert peu à peu une vision d'ensemble. Je suis encore bien loin de maîtriser tous ces facteurs, mais mon avis s'est désormais débarrassé de bien des préconceptions. Au point que certaines critiques des débuts me paraissent avec le recul très perfectibles (*euphémisme*)...

Ce qui est vrai pour l'Asie l'est aussi, dans une moindre mesure car le choc culturel était plus relatif, pour d'autres paysages audiovisuels, européens par exemple. C'est grâce à ce blog que j'ai construit mon approche mondialisée des séries, et que j'ai dépassé nombre de mes préjugés tenaces sur tel ou tel petit écran du globe. Pénétrer dans un nouveau pays, c'est souvent commencer par une lune de miel, où toutes les fictions ont une saveur particulière grâce au dépaysement proposé. Puis, à mesure que l'on se familiarise avec ce petit écran, on bâtit progressivement une grille de lecture adaptée. Les articles deviennent alors mieux dosés et plus équilibrés. En résumé, plus on regarde, plus on écrit... mieux on regarde, mieux on écrit !

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2. Écrivez-vous sous votre nom réel ou derrière un pseudo? Si c’est un pseudo, d’où vient-il?

J'écris sous pseudonyme, principalement pour ne pas risquer de voir mêlés ma vie professionnelle et cette passion qui reste un hobbie. "Livia" est un choix décalé, volontairement à rebours. C'est d'abord une forme de plaisanterie, mais c'est aussi un clin d'oeil volontaire à une série qui fait partie des fondatrices de ma passion. "Livia" fait en effet référence au personnage de Livia Soprano, la matriarche acariâtre de la famille mafieuse, dans The Sopranos. Quant au nom de famille (Segret) sous lequel je signe certains de mes articles quand le seul prénom ne suffit pas, c'est plus simplement, et plus proche de moi, le nom de jeune fille de ma mère.

3. En quel personnage de drama aimeriez-vous vous cosplayer/déguiser s’il existait une convention sur les dramas de la même échelle que Japan Expo ?

N'y allons pas par quatre chemins : le cosplay n'est pas vraiment ma tasse de thé ! J'ai toujours été très réfractaire à l'idée de me déguiser, y compris quand, à l'école primaire, sur l'insistance des institutrices, il convenait de fêter Mardi Gras. Vingt ans plus tard, il est encore moins probable que je prenne moi-même l'initiative. A la limite, le seul déguisement que je pourrais envisager, ce serait de revêtir un de ces beaux costumes colorés traditionnels portés dans les sageuks.

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4. Selon vous, qu’est-ce qui fait qu’un drama/une série est bon(ne) ou mauvais(e)?

C'est une question extrêmement vaste et complexe, où les sensibilités, l'histoire et le parcours culturels du téléspectateur sont déterminants. Tenir ce blog m'a forcé à aller plus loin que le seul ressenti et à construire - notamment pour noter sur 10 - des grilles de lecture que j'applique à chaque fiction. J'ai établi une sorte de barême, dans lequel je prends en compte : la rigueur et la fluidité du scénario, l'ambition et/ou l'originalité du concept, le soin formel (qualité de la réalisation, ambiance musicale) et, enfin, les performances du casting. L'importance de chaque élément varie suivant la nationalité de la fiction regardée. Par exemple, la forme est un facteur non négligeable pour une série américaine, elle sera en revanche anecdotique pour une série taiwanaise... Et puis, d'autres facteurs extérieurs sont pris en considération, comme le budget ou encore la chaîne et le public visé. Plus généralement, j'ai tendance à évaluer une série en fonction de son cahier des charges préalable et des objectifs qu'elle s'était fixés. Cela donne donc des grilles de lecture fluctuantes, différentes suivant les pays. Un autre point auquel je suis sensible, c'est la dimension culturelle et dépaysante d'une fiction : il y a certaines contrées dans lesquelles j'aime par-dessus tout m'évader, certaines périodes de l'Histoire qui me parlent tout particulièrement... Ce sont autant d'éléments qui peuvent aiguiser mon intérêt, et me faire apprécier une série.

Une fois tous ces éléments en tête, à la question de savoir qu'est-ce qui fait qu'un drama ou une série est bon(ne) ou mauvais(e), j'ai envie de répondre : ce sont tous ces facteurs qui jouent. Plus que tout, une série doit être capable de provoquer un investissement émotionnel, de susciter une vraie implication dans la durée, car c'est sur cela que reposent la force et la particularité d'une fiction télévisée que l'on accompagne pendant plusieurs semaines, mois ou années. L'écriture doit être sérieuse et cohérente. La série doit savoir se construire une identité qui lui est propre, même si son concept n'a rien d'original : il s'agit de se réapproprier une idée, un espace... Si toute ambition mérite d'être saluée, il n'y a rien qui me rebrousse plus qu'une fiction présomptueuse : je préfère une simplicité assumée à des débauches de promesses non tenues. Après, je ne regarde pas une série sud-coréenne avec les mêmes envies et les mêmes attentes qu'une série anglaise, ni qu'une série japonaise, ni qu'une série américaine... Je vais chercher dans la première, une certaine intelligence émotionnelle, dans la deuxième, une proximité et une authenticité... Je vais aussi en quête d'une immersion culturelle, d'un dépaysement dans les décors et dans les moeurs. J'aime par-dessus tout éteindre mon petit écran en ayant l'impression que l'épisode visionné m'a apporté quelque chose, enrichi d'une certaine manière...  

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5. Comment jugez-vous la manière dont est abordée la pop-culture Sud-Coréenne (ou Japonaise, au choix) dans les médias Français ?

Ces dernières années (avant même le phénomène Psy), en France, la pop-culture sud-coréenne a connu une exposition sans précédent, par l'intermédiaire de la k-pop. Cependant, en parcourant les articles ou quelques extraits d'émissions, j'ai l'impression qu'il y avait principalement deux angles d'attaque pour traiter du sujet. Dans un premier type de médias, on analyse le phénomène pour expliquer son exploitation pratique : c'est l'angle du soft-power, avec une approche économique/diplomatique. Dans un second type de médias, on s'intéresse à l'industrie, au marketing et au public, avec plus ou moins de condescendance suivant la nature du reportage (si certaines émissions ont été sous le feu des critiques du fait de leur course aux raccourcis et préjugés, vu leur qualité générale en dehors de ce sujet, il n'y avait rien à attendre d'autre... donc je ne pense pas qu'il faille se formaliser). Toujours est-il que le point commun de toutes ces approches est de ne jamais avoir cherché à prendre en compte l'éventuel attrait musical de ladite musique, sans doute aussi parce que cela nécessite en amont un minimum de connaissances et de curiosité de cette scène particulière. C'est là où le bât blesse : on reste dans un "phénomène exotique/folklorique" qui prête plus à sourire qu'autre chose pour l'observateur extérieur. Conséquence supplémentaire, la prise en compte des productions musicales au-delà de cette seule façade apparaît également inconcevable pour un public non averti (aller jusqu'à la k-indie, ou partir du côté du Japon, ou de Taiwan). Par conséquent, le traitement de la musique asiatique dans les grands médias Français ne me semble pas encourager une ouverture. Cette dernière a pourtant lieu, presque malgré eux, tout simplement parce qu'internet a aboli les frontières et permet aux plus curieux de se faire leurs propres opinions, et d'aller au-delà de toutes les généralités paresseuses véhiculées.

Côté dramas, il y a eu des progrès encourageants. En ce qui concerne les k-dramas, l'institutionnalisation d'une offre légale - Dramapassion (quel que soit les critiques qui peuvent être formuler contre le service) - est un premier pas, tout comme la commercialisation de coffrets DVD. Pour ce qui est des j-dramas, 2013 a été un année intéressante. Ici le phénomène s'opère différemment, avec une ouverture vers un autre public : en effet, ce sont les ponts avec le cinéma qui sont utilisés. Fin avril, le drama Going Home a été projeté au Festival Séries Mania. Il a bénéficié dans la presse culturelle généraliste d'un bon accueil, à l'image de cette critique publiée dans Les Inrocks (signée d'un journaliste spécialiste des séries - occidentales). A Séries Mania, c'est moi qui ai présenté la série au public lors de la projection, et je suis ensuite restée pour les deux épisodes (je tenais à les savourer un peu sur grand écran !). La série a été globalement bien reçue parmi les spectateurs : beaucoup de rires ont accompagné la séance, et ceux à qui j'ai parlé après avaient plutôt apprécié (et j'ai passé les jours suivants à expliquer comment voir la suite aux plus curieux). Puis, le mois dernier, le drama Shokuzai a bénéficié d'une sortie au cinéma, sous la forme de deux films à la place des 5 épisodes originaux. Les Festivals, le cinéma... Ce sont autant de premiers pas ! Après, ne me faîtes pas dire ce que je n'ai pas dit : si ces fictions n'étaient pas signées Hirokazu Koreeda et Kiyoshi Kurosawa, deux cinéastes japonais à la réputation établie en France, elles ne nous seraient jamais parvenues. La réticence envers le petit écran demeure forte, comme le montre le refus que Shokuzai soit présentée pour ce qu'elle est, une série avant tout. Seulement, cela montre l'existence d'un autre vecteur d'ouverture intéressant. Il ne s'agit plus seulement de s'appuyer sur un public de niche pré-conquis, mais d'essayer de faire emprunter à ces fictions les mêmes voies d'internationalisation qu'ont déjà connu d'autres productions culturelles acceptées (cinéma, littérature). Et c'est peut-être par ce biais que l'ouverture peut-être la plus durable.

 

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Mine de rien, il y aurait encore beaucoup à ajouter sur les questions 4 et 5. Mais je crois que mon billet est déjà suffisamment long. Encore merci à Mina et Kaa pour m'avoir donné l'occasion de réaliser ce tag. Que tous les blogueurs, lisant cet article et qui seraient intéressés par y répondre à leur tour, n'hésitent pas. En espérant que ces quelques anecdotes d'un autre temps et ces interrogations sur la manière de concevoir les séries vous aient intéressé.

22:45 Publié dans (Blog), (Téléphagie) | Lien permanent | Commentaires (7) | Tags : tag |  Facebook |

07/07/2013

[Blog] Perspectives de visionnage estival & Petite pause (Ter)


C'est l'été ! Cette période entre saisons où le planning du sériephile se fait plus clairsemé et où le soleil nous éloigne quelque peu des écrans noirs. Pas de pause estivale au sens strict, le blog conservera son rythme, mais j'ai prévu un peu plus d'évasions loin du net cette année. Au programme, il y aura normalement deux petites pauses d'une semaine chacune. Et la première a donc lieu la semaine prochaine :
pour une (ou plusieurs) nouvelle(s) critique(s), rendez-vous le week-end du 13/14 juillet.

En attendant, comme c'est le début du mois de juillet, je vous propose de profiter du billet du jour pour faire un point sur nos visionnages respectifs et échanger un peu sur nos projets sériephiles estivaux. De mon côté, je ne vous le cache pas : la déception prédomine parmi les nouveautés actuelles (au point de ne pas avoir envie de perdre mon temps à rédiger des articles complets dessus). En revanche, ce qui est plus chouette, c'est que j'ai déjà bien entamé plusieurs rattrapages assez enthousiasmants !

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Commençons par les séries actuelles, avec un certain nombre de déceptions parmi les prétendantes aux programmations estivales. Outre le raté The White Queen auquel j'ai déjà consacré un billet, si on se tourne vers les Etats-Unis... Le pilote de Under the Dome, une adaptation d'un roman de Stephen King, a empilé clichés et mystères en agitant de grosses ficelles narratives, exaspérant plus qu'il ne suscite la curiosité. Graceland, la petite dernière de USA Network, oscille entre les genres reproduisant des recettes trop éprouvées, mêlant le cadre détendu californien et un décor policier plus dramatique, sans que le cocktail ne soit très convaincant. Quant à Siberia, je pense avoir déjà du mal à adhérer au concept même de la fiction, et son premier épisode m'a pareillement laissé indifférente. Je n'ai pas encore testé Ray Donovan, sur Showtime, mais j'avoue que les bandes-annonces et les échos que j'ai pu parcourir ne m'ont guère donné envie pour le moment. Il ne me reste en cours que Longmire que j'ai finalement repris : elle garde pour elle son atout de dépaysement et une ambiance à part. Enfin, côté australien, le pilote de The Time of Our Lives m'a semblé poussif, même si je conserve un faible pour les fictions centrées sur les dynamiques familiales : je pense regarder le deuxième avant de fixer mon opinion.

Face à cette relative morosité, vous allez sans doute tenter de me rassurer en me disant qu'il y a encore la très attendue The Bridge qui débarque mercredi prochain sur FX. Mais cette série a contre elle ma réticence instinctive et assez difficile à surmonter face aux remakes de fictions que j'ai appréciées, a fortiori lorsque la série originale est encore en cours de production (la saison 2 de Broen/Bron est annoncée pour l'automne 2013 en Scandinavie). Si bien que je ne sais pas encore si je la regarderais, ni si je dépasserais le pilote dans l'hypothèse où la curiosité prendrait le dessus (cf. mes nombreux précédents de Shameless à House of Cards).


La bande-annonce de The Bridge (FX, à partir du 10 juillet)


Morne saison oblige, je me rabats comme souvent sur des projets de rattrapage. Ma grande résolution de l'été va être la découverte de la britannique Foyle's War, huit saisons soit 25 épisodes en tout, depuis 2002. N'y allons pas par quatre chemin : j'ai beaucoup aimé les premiers épisodes ! Les intrigues policières sont solides, les personnages donnent envie de s'impliquer et le contexte de la Seconde Guerre Mondiale apporte une originalité très bien exploitée et une dimension historique à laquelle je suis sensible. Dans le même temps, j'ai poursuivi un de mes grands projets au long cours, mon cycle "Espionnage". Je viens de finir Smiley's People, la suite de Tinker, Tailor, Soldier, Spy (La Taupe), toujours avec Alec Guinness dans le rôle de Smiley. Elle conclut de belle manière le face-à-face avec le maître-espion soviétique Karla. Sur un thème similaire, j'ai aussi quasiment terminé Reilly : Ace of Spies, avec Sam Neill : une mini-série de 1983 qui romance la vie d'une figure de l'espionnage du premier quart du XXe siècle, lequel a notamment pu inspirer Ian Fleming dans son portrait de James Bond (A ce sujet, avez-vous vu que la mini-série consacrée à l'auteur prévue sur Sky Atlantic, Fleming, se rapproche ? Un premier teaser a été dévoilé par là). Reilly : Ace of Spies nous entraîne dans la Russie pré et post-révolution bolchevique, et se révèle plaisante à suivre.


Une bande-annonce de Reilly : Ace of Spies


Par ailleurs, toujours dans mes cycles de rattrapage, celui de l'ORTF cette fois-ci, j'ai bien avancé dans la première saison de Aux frontières du possible, une série française du début des années 70 où l'on suit deux agents enquêtant sur des intrigues aux confins de la science. Un duo qui figure en bonne place parmi les ancêtres de X-Files quelques décennies plus tard.

Enfin, sur le continent asiatique, pas mal de nouveautés ces derniers jours en Corée du Sud, tandis qu'au Japon, la saison estivale a commencé. Pour l'instant, côté k-dramas, celui qui aiguise le plus ma curiosité est Empire of Gold. Sinon, parmi les j-dramas que je compte tester, j'ai notamment coché Woman, derrière lequel on retrouve l'équipe à qui l'on doit le marquant Mother. Le titre du drama suivant les mêmes bases, j'ai vraiment envie d'y croire ! Une team a déjà commencé le sous-titrage anglais, donc je découvrirai cette série très prochainement.



En résumé, point de disette sériephile, même si les dernières nouveautés ne m'ont pas enthousiasmé. De votre côté, qu'avez-vous testé récemment ? Quelles sont vos séries du moment, vos attentes pour l'été et les quelques résolutions de découvertes que vous avez pu prendre pour cette parenthèse de quelques semaines ?

13/05/2013

[Blog] Petite pause d'une semaine (Billet joker bis)

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Billet Joker pour cette semaine : le blog s'octroie un petit hiatus de quelques jours (concrètement, simplement jusqu'au week-end - oui, ce sont malheureusement les mercredis asiatiques qui souffrent de mes empêchements de bloguer en paix). Reste que les chouettes programmes ne manquent pas à chroniquer en ce moment, et je compte bien m'y atteler rapidement.

En guise de conseil de visionnage pour la semaine, retenez quand même la série que je vous conseille le plus chaudement de découvrir, si ce n'est déjà fait (et sur laquelle je reviendrai prochainement une fois la saison 1 finie) : il s'agit sans hésitation de Rectify. Incontestablement mon grand coup de coeur de ce printemps, et à mes yeux la meilleure nouveauté de la saison américaine. Elle a d'ores et déjà été renouvelée, ne compte que six épisodes : aucune raison, donc, de ne pas foncer !

Sinon, pour les amateurs de policier, notez les échos très positifs dans les médias anglais sur The Fall, une série avec Gillian Anderson qui démarre ce soir sur BBC2 [la bande-annonce par là]. Si vous n'avez pas encore atteint votre quota de serial killer pour la saison (personne ne vous en voudra si c'est le cas), n'hésitez pas à y jeter un oeil.

De mon côté, je vous laisse avec cet avant-goût de Rectify, grâce à son court - mais si parfait - générique :


Et vous, dans quelles séries marquantes êtes-vous actuellement lancés ? Quelques recommandations pour finir sur une bonne note le printemps ?

18:58 Publié dans (Blog) | Lien permanent | Commentaires (12) | Tags : blog |  Facebook |

10/02/2013

[Blog] Petite pause d'une semaine (Billet joker)

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Joker ! Comme je vous l'avais annoncé il y a quelques mois lors d'un point blog, voici un billet "parenthèse" qui est sans doute amené à se reproduire plus fréquemment cette année : ces moments où ma vie professionnelle s'emballe trop pour arriver à ménager quelques temps (et forces) pour rédiger une review. Je vous préviens donc de ce petit hiatus jusqu'au week-end prochain (ou peut-être un billet un peu avant si jamais je sais me montrer efficace !).

Conséquence de ce rush dans lequel la semaine écoulée a disparu, mes programmes de ces derniers jours ont été bien réduits. Parmi les points notables, j'ai retrouvé avec plaisir les débuts de la saison 5 (et désormais officiellement dernière !) de Being Human. La série signe un premier épisode convaincant et solide, totalement dans l'esprit de la série. Sinon, outre-Atlantique, j'ai pris mes quartiers sur FX pour Justified et The Americans. Par ailleurs, depuis la fin du mois de janvier, j'ai aussi eu l'occasion de regarder une mini-série irlandaise, Prosperity, actuellement diffusée sur Eurochannel : une oeuvre particulièrement désillusionnée, proposant quelques tranches de vie qui ne laissent pas indifférentes (je vous en reparlerai). Dans la colonne "à voir", il me reste encore à lancer le dernier Poliakoff, Dancing on the edge, en espérant ne pas être déçue. Et puis, forcément, il y a la série dont sont tirées ces screen-captures qu'il faudra bien évoquer à un moment donné, n'est-ce pas ? (Et pas juste discuter sur sa réception à la suite du billet sur la version originale anglaise) Oui, je veux bien entendu parler de House of Cards. En nouveautés, mes affinités néo-zélandaises sauront-elles résister au pilote de The Blue Rose ? Rien n'est moins sûr. En Asie, malgré des échos mitigés, les premiers épisodes d'Incarnation of Money m'attendent. Je souhaite aussi revenir aux dramas specials avec Sirius.

Bref, ce n'est pas le manque de matière qui provoque ces quelques jours de hiatus, loin s'en faut ! Ce début d'année est même assez enthousiasmant. Et vous, chers lecteurs, quelques chaudes recommandations de votre côté ?   

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18:25 Publié dans (Blog) | Lien permanent | Commentaires (6) | Tags : blog |  Facebook |