Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

20/07/2013

(Tag) Liebster Award : anecdotes de la sériephilie d'antan et d'aujourd'hui

Aujourd'hui, un billet un peu particulier, puisqu'il s'agit d'une réponse à un tag. Ce sont Mina et Kaa qui m'ont invité à y participer il y a déjà plusieurs semaines. Je les en remercie et je m'excuse auprès d'elles pour le délai. Comme le Kreativ Blogger Award il y a deux ans, c'est l'occasion de dévoiler quelques anecdotes (notamment passées) sur ma passion pour les séries (I), tout en répondant aussi aux questions complémentaires concoctées pour l'occasion (II). Je ne vais pas faire suivre ce tag au-delà, ni faire de nouvelles questions, mais ce fut un plaisir de répondre à celui-ci.

blog-kreativ-blogger-award-tag-L-Ypt6kq.jpeg

I. Onze informations (téléphagiques)

1- J'ai vécu mon adolescence d'apprentie téléphage à une époque où le haut débit (et même internet pendant une bonne partie) n'existait pas. Toute ma culture sériephile reposait donc sur les programmes des cinq chaînes hertziennes (quand le mistral ne mettait pas à mal la réception de certaines). Cela ne m'empêchait pas d'être déjà très (trop) organisée. Mes parents se sont vite lassés de me voir examiner et surligner de tous côtés leur Télérama. Ils se sont résolus à m'acheter un TéléZ que je fluotais dans tous les sens, repérant chaque nouvelle série, chaque épisode inédit, mettant de côté les rediffusions. Une fois cela fait, j'avais un cahier spécial et j'y établissais mon programme télé rêvé des 7 prochains jours. Une sorte de bêta-séries avant l'heure en somme !

2. Autre conséquence d'avoir grandi à une époque où la télévision était le seul medium pour accéder aux séries, j'ai connu les âpres négociations pour le choix des programmes et la maîtrise de la télécommande. La seule série que j'ai jamais réussie à faire regarder à mes parents à cette époque fut Urgences. Quand je vois combien leur consommation de séries étrangères a augmenté aujourd'hui par rapport au passé, je me dis que tout mon prosélytisme n'a pas été complètement vain. Parce que rentrer le week-end de Noël, et voir mon père s'installer spontanément devant l'épisode de Noël de Doctor Who sur France 4, ce fut un sacré choc !

3. N'ayant pas toujours accès directement à la télévision, j'ai passé une bonne partie de mes années collège et lycée à vénérer le magnétoscope. Et à enregistrer, enregistrer, enregistrer... Initialement, c'étaient les séries que je ne pouvais pas voir. Puis, m'est venue l'idée de me constituer des intégrales personnalisées de mes fictions préférées, enregistrant de façon méticuleuse en évitant toute pub, en attendant la fin du générique... Les vestiges de cette activité, dans laquelle j'ai englouti un budget cassettes assez déraisonnable, existent toujours dans quelques cartons dans un coin de grenier.

4. Croire qu'avec les seules chaînes hertziennes, il était impossible de se constituer les bases d'une riche sériephilie est erroné. Être sériephile signifiait surtout être insomniaque. Il y avait notamment une case bénie, le jeudi soir (enfin, le vendredi matin très tôt), sur France 2, dont tous les sériephiles ayant connu cette époque se souviennent sans doute. On y trouva notamment Millenium, The Sopranos (après une programmation le dimanche soir en deuxième partie de soirée) ou encore Six Feet Under. C'était une case pleine de suspense et d'émotions : elle était en effet programmée après le Journal de la Nuit, à une heure variant entre 0h30 et 2h du matin. La veille, vous placiez votre cassette dans le magnétoscope, programmiez l'enregistrement en prévoyant large, allumiez un petit cierge dans l'autel d'à côté dédié au Dieu de la Téléphagie, puis vous alliez au lit en croisant les doigts. Le lendemain, le grand suspense était de savoir si l'épisode était en intégralité, ou si les 5 premières ou dernières minutes avaient disparu dans les aléas des retards ou avances des programmes nocturnes.

5. Le téléspectateur (et son sommeil) dépendait alors intégralement des chaînes. Internet, débarqué avec un simple modem 56k, ne révolutionna pas cet aspect. Malgré tout, le sériephile n'était soudain plus isolé face à son écran : il découvrait d'autres passionnés, capables de s'organiser. C'était alors le bon vieux temps des pétitions, et du FLT (le Front de Libération Télévisuelle).

6. Les chaînes hertziennes ne proposaient rien en version originale. La première fois que j'ai pu voir une série en VOST, c'était The Practice, chez une amie du lycée qui disposait des chaînes du câble. Je pense que j'aurais été moins réfractaires à la langue anglaise si j'avais pu entendre cette langue en dehors des seules horaires de classe. Il aura fallu attendre des étés anglais en séjour linguistique pour me guérir de cette aversion.

7. Ce sont toutes ces épreuves qui ont façonné la débrouillardise légendaire du sériephile. Les montagnes que j'ai soulevées pour The West Wing (Vous savez combien cette série a été déterminante pour moi) l'illustrent bien. Alors que la diffusion de la saison 1 était presque achevée durant l'été 2001, le 11 septembre a eu lieu. Les éditions spéciales et le bouleversement des programmes qui suivirent me firent rater un épisode (il me semble que c'était Minimums obligatoires, le 1.20), que j'avais cru à tort déprogrammé, mais qui avait seulement été décalé plus tardivement le vendredi soir. Après quelques mois de tergiversation, j'ai finalement trouvé un internaute l'ayant enregistré, et acceptant de me dupliquer sa VHS et de me l'envoyer par la Poste. J'ai reçu ce colis comme un trésor.

8. Assez logiquement, la série qui m'a fait franchir pour la première fois le Rubicon de la légalité est aussi The West Wing. La première saison se termine en effet en cliffhanger sur une fusillade. Si France 2 n'avait eu aucune difficulté pour diffuser le spécial Isaac et Ismaël quelques semaines après le 11 septembre, la saison 2 en revanche passa à la trappe pendant plusieurs années. Une connaissance internaute belge, également fan de la série, me fit parvenir sur des CD gravés ces fameux épisodes précieux de la saison 2, récupérés je-ne-sais-où et sous-titrés en suédois (!) ou quelqu'autre langue nordique. L'essentiel était sauf.

9- Une autre première de cette époque : le premier article que j'ai rédigé sur une série. C'était une brève présentant... CSI. Quant on voit mes rapports compliqués aux cop show procedural aujourd'hui, cela prête à sourire ! Tout ça est très anecdotique, c'était une brève de quelques lignes. Si j'en garde le souvenir, cela tient au magazine de publication : Génération Séries. C'est le seul billet que j'ai jamais rédigé pour eux. Mais ce magazine a façonné les bases de ma passion pour les séries, me donnant accès à une culture sériephile dont je rêvais alors plus que je ne pouvais pleinement l'apprécier : j'ai donc gardé le numéro (et bien d'autres, d'ailleurs) précieusement !

10. En 2004-2005, le haut débit est arrivé jusqu'à chez moi. J'ai débranché ma télévision et commencé à regarder des séries par d'autres moyens. 

11. Après des années passées devant mon ordinateur portable, aujourd'hui, je suis revenue à la télévision pour son grand écran (mais pas aux chaînes de télévision elles-mêmes, sauf quelques rares exceptions, notamment pour les séries françaises). Sinon, je regarde aussi de plus en plus d'épisodes sur tablette depuis la fin de l'année dernière. Les modes de visionnage continuent d'évoluer... Le plaisir du visionnage reste lui inchangé.

telephagief.jpg

 

II. Les cinq questions élaborées par Mina et Kaa :

1. Y a-t-il une différence flagrante entre vos débuts sur votre blog et aujourd’hui (dans votre manière d’écrire et/ou d’appréhender des dramas, par exemple) ?

Les différences sont notables. Initialement, ce blog était conçu pour partager quelques billets au fil de mes visionnages, oscillant entre nostalgie et nouveauté. Mais je suis cependant retombée très rapidement sur un schéma plus classique, et surtout, en presque quatre ans, les choses ont évolué, sur la forme comme sur le fond. Sans doute parce que je me suis plus investie que prévu dans My Télé is rich!.

Sur la forme, il y a deux points sur lesquels je suis devenue, pourrait-on dire, maniaque. C'est une déformation professionnelle (comme ma manie de mettre en italique les mots étrangers), mais la forme est pour moi aussi importante que le fond : qu'importe la pertinence éventuelle de l'idée développée, si le véhicule qu'elle emprunte n'est pas soigné. Ainsi, en quelques mois, s'est imposée une struture figée des billets, invariablement composés comme suit : introduction/résumé/critique sur le fond/la forme/acteurs/bilan. C'est un canevas clair et fixe qui permet d'assurer la lisibilité des articles. Je suis incapable de publier un billet où les idées seraient simplement jetées sur le papier au fur et à mesure qu'elles viennent. Cela peut donner une allure quelque peu répétitive pour les lecteurs réguliers du blog, mais cela me semble une nécessité de l'exercice. Par ailleurs, l'autre point qui retient le plus mon attention est le style écrit. Si certains s'écoutent parler, j'ai malheureusement tendance à "m'écouter écrire". Je me laisse facilement embarquer par ma plume, ce qui donne un résultat vite indigeste : phrases de dix lignes, multiples négations qui complexifient d'autant de simples affirmations, multiplications des adverbes... J'ai conscience de ces défauts, et une partie de ma relecture consiste généralement à simplifier et à couper le premier jet. Toujours est-il que la fluidité du style est pour moi déterminante - quitte à sacrifier un temps disproportionné sur certains billets... -, même si je laisse encore passer trop de coquilles et de fautes d'orthographe.

Sur le fond, les évolutions sont aussi importantes : c'est l'expérience qui joue. Plus on regarde de séries, plus on est familier avec l'histoire d'une télévision, le fonctionnement de son industrie, la culture de son pays, plus le regard s'affine et plus ce qu'on pourra écrire pourra être intéressant. Sur les 4 ans d'existence du blog, cela ne se ressent pas vraiment pour ce qui est des fictions américaines ou anglaises, avec lesquelles mon histoire est déjà ancienne. Pour les séries asiatiques, l'évolution est en revanche flagrante. J'ai regardé ma première série asiatique -japonaise- en 2006-2007, mais j'ai mis longtemps à aller au-delà du seul visionnage passif de divertissement. C'est la tenue de ce blog qui a véritablement fait office de déclic, vers la Corée du Sud tout d'abord, puis vers le Japon. Rédiger une review, même des premiers épisodes, oblige à regarder une fiction d'une autre manière : il s'agit de faire preuve d'esprit critique, mais aussi d'analyse. Cela conduit à chercher à en savoir plus sur les origines de la production. On retient alors les noms des scénaristes, des réalisateurs, au-delà des seuls acteurs ou du logo des chaînes qui apparaissent à l'écran. On acquiert peu à peu une vision d'ensemble. Je suis encore bien loin de maîtriser tous ces facteurs, mais mon avis s'est désormais débarrassé de bien des préconceptions. Au point que certaines critiques des débuts me paraissent avec le recul très perfectibles (*euphémisme*)...

Ce qui est vrai pour l'Asie l'est aussi, dans une moindre mesure car le choc culturel était plus relatif, pour d'autres paysages audiovisuels, européens par exemple. C'est grâce à ce blog que j'ai construit mon approche mondialisée des séries, et que j'ai dépassé nombre de mes préjugés tenaces sur tel ou tel petit écran du globe. Pénétrer dans un nouveau pays, c'est souvent commencer par une lune de miel, où toutes les fictions ont une saveur particulière grâce au dépaysement proposé. Puis, à mesure que l'on se familiarise avec ce petit écran, on bâtit progressivement une grille de lecture adaptée. Les articles deviennent alors mieux dosés et plus équilibrés. En résumé, plus on regarde, plus on écrit... mieux on regarde, mieux on écrit !

livia-soprano-1024_zps5b3f4453.jpg

2. Écrivez-vous sous votre nom réel ou derrière un pseudo? Si c’est un pseudo, d’où vient-il?

J'écris sous pseudonyme, principalement pour ne pas risquer de voir mêlés ma vie professionnelle et cette passion qui reste un hobbie. "Livia" est un choix décalé, volontairement à rebours. C'est d'abord une forme de plaisanterie, mais c'est aussi un clin d'oeil volontaire à une série qui fait partie des fondatrices de ma passion. "Livia" fait en effet référence au personnage de Livia Soprano, la matriarche acariâtre de la famille mafieuse, dans The Sopranos. Quant au nom de famille (Segret) sous lequel je signe certains de mes articles quand le seul prénom ne suffit pas, c'est plus simplement, et plus proche de moi, le nom de jeune fille de ma mère.

3. En quel personnage de drama aimeriez-vous vous cosplayer/déguiser s’il existait une convention sur les dramas de la même échelle que Japan Expo ?

N'y allons pas par quatre chemins : le cosplay n'est pas vraiment ma tasse de thé ! J'ai toujours été très réfractaire à l'idée de me déguiser, y compris quand, à l'école primaire, sur l'insistance des institutrices, il convenait de fêter Mardi Gras. Vingt ans plus tard, il est encore moins probable que je prenne moi-même l'initiative. A la limite, le seul déguisement que je pourrais envisager, ce serait de revêtir un de ces beaux costumes colorés traditionnels portés dans les sageuks.

queen-seon-deok_zpsc4e55cb1.jpg

4. Selon vous, qu’est-ce qui fait qu’un drama/une série est bon(ne) ou mauvais(e)?

C'est une question extrêmement vaste et complexe, où les sensibilités, l'histoire et le parcours culturels du téléspectateur sont déterminants. Tenir ce blog m'a forcé à aller plus loin que le seul ressenti et à construire - notamment pour noter sur 10 - des grilles de lecture que j'applique à chaque fiction. J'ai établi une sorte de barême, dans lequel je prends en compte : la rigueur et la fluidité du scénario, l'ambition et/ou l'originalité du concept, le soin formel (qualité de la réalisation, ambiance musicale) et, enfin, les performances du casting. L'importance de chaque élément varie suivant la nationalité de la fiction regardée. Par exemple, la forme est un facteur non négligeable pour une série américaine, elle sera en revanche anecdotique pour une série taiwanaise... Et puis, d'autres facteurs extérieurs sont pris en considération, comme le budget ou encore la chaîne et le public visé. Plus généralement, j'ai tendance à évaluer une série en fonction de son cahier des charges préalable et des objectifs qu'elle s'était fixés. Cela donne donc des grilles de lecture fluctuantes, différentes suivant les pays. Un autre point auquel je suis sensible, c'est la dimension culturelle et dépaysante d'une fiction : il y a certaines contrées dans lesquelles j'aime par-dessus tout m'évader, certaines périodes de l'Histoire qui me parlent tout particulièrement... Ce sont autant d'éléments qui peuvent aiguiser mon intérêt, et me faire apprécier une série.

Une fois tous ces éléments en tête, à la question de savoir qu'est-ce qui fait qu'un drama ou une série est bon(ne) ou mauvais(e), j'ai envie de répondre : ce sont tous ces facteurs qui jouent. Plus que tout, une série doit être capable de provoquer un investissement émotionnel, de susciter une vraie implication dans la durée, car c'est sur cela que reposent la force et la particularité d'une fiction télévisée que l'on accompagne pendant plusieurs semaines, mois ou années. L'écriture doit être sérieuse et cohérente. La série doit savoir se construire une identité qui lui est propre, même si son concept n'a rien d'original : il s'agit de se réapproprier une idée, un espace... Si toute ambition mérite d'être saluée, il n'y a rien qui me rebrousse plus qu'une fiction présomptueuse : je préfère une simplicité assumée à des débauches de promesses non tenues. Après, je ne regarde pas une série sud-coréenne avec les mêmes envies et les mêmes attentes qu'une série anglaise, ni qu'une série japonaise, ni qu'une série américaine... Je vais chercher dans la première, une certaine intelligence émotionnelle, dans la deuxième, une proximité et une authenticité... Je vais aussi en quête d'une immersion culturelle, d'un dépaysement dans les décors et dans les moeurs. J'aime par-dessus tout éteindre mon petit écran en ayant l'impression que l'épisode visionné m'a apporté quelque chose, enrichi d'une certaine manière...  

hallyu_zps1b39fb49.jpg

5. Comment jugez-vous la manière dont est abordée la pop-culture Sud-Coréenne (ou Japonaise, au choix) dans les médias Français ?

Ces dernières années (avant même le phénomène Psy), en France, la pop-culture sud-coréenne a connu une exposition sans précédent, par l'intermédiaire de la k-pop. Cependant, en parcourant les articles ou quelques extraits d'émissions, j'ai l'impression qu'il y avait principalement deux angles d'attaque pour traiter du sujet. Dans un premier type de médias, on analyse le phénomène pour expliquer son exploitation pratique : c'est l'angle du soft-power, avec une approche économique/diplomatique. Dans un second type de médias, on s'intéresse à l'industrie, au marketing et au public, avec plus ou moins de condescendance suivant la nature du reportage (si certaines émissions ont été sous le feu des critiques du fait de leur course aux raccourcis et préjugés, vu leur qualité générale en dehors de ce sujet, il n'y avait rien à attendre d'autre... donc je ne pense pas qu'il faille se formaliser). Toujours est-il que le point commun de toutes ces approches est de ne jamais avoir cherché à prendre en compte l'éventuel attrait musical de ladite musique, sans doute aussi parce que cela nécessite en amont un minimum de connaissances et de curiosité de cette scène particulière. C'est là où le bât blesse : on reste dans un "phénomène exotique/folklorique" qui prête plus à sourire qu'autre chose pour l'observateur extérieur. Conséquence supplémentaire, la prise en compte des productions musicales au-delà de cette seule façade apparaît également inconcevable pour un public non averti (aller jusqu'à la k-indie, ou partir du côté du Japon, ou de Taiwan). Par conséquent, le traitement de la musique asiatique dans les grands médias Français ne me semble pas encourager une ouverture. Cette dernière a pourtant lieu, presque malgré eux, tout simplement parce qu'internet a aboli les frontières et permet aux plus curieux de se faire leurs propres opinions, et d'aller au-delà de toutes les généralités paresseuses véhiculées.

Côté dramas, il y a eu des progrès encourageants. En ce qui concerne les k-dramas, l'institutionnalisation d'une offre légale - Dramapassion (quel que soit les critiques qui peuvent être formuler contre le service) - est un premier pas, tout comme la commercialisation de coffrets DVD. Pour ce qui est des j-dramas, 2013 a été un année intéressante. Ici le phénomène s'opère différemment, avec une ouverture vers un autre public : en effet, ce sont les ponts avec le cinéma qui sont utilisés. Fin avril, le drama Going Home a été projeté au Festival Séries Mania. Il a bénéficié dans la presse culturelle généraliste d'un bon accueil, à l'image de cette critique publiée dans Les Inrocks (signée d'un journaliste spécialiste des séries - occidentales). A Séries Mania, c'est moi qui ai présenté la série au public lors de la projection, et je suis ensuite restée pour les deux épisodes (je tenais à les savourer un peu sur grand écran !). La série a été globalement bien reçue parmi les spectateurs : beaucoup de rires ont accompagné la séance, et ceux à qui j'ai parlé après avaient plutôt apprécié (et j'ai passé les jours suivants à expliquer comment voir la suite aux plus curieux). Puis, le mois dernier, le drama Shokuzai a bénéficié d'une sortie au cinéma, sous la forme de deux films à la place des 5 épisodes originaux. Les Festivals, le cinéma... Ce sont autant de premiers pas ! Après, ne me faîtes pas dire ce que je n'ai pas dit : si ces fictions n'étaient pas signées Hirokazu Koreeda et Kiyoshi Kurosawa, deux cinéastes japonais à la réputation établie en France, elles ne nous seraient jamais parvenues. La réticence envers le petit écran demeure forte, comme le montre le refus que Shokuzai soit présentée pour ce qu'elle est, une série avant tout. Seulement, cela montre l'existence d'un autre vecteur d'ouverture intéressant. Il ne s'agit plus seulement de s'appuyer sur un public de niche pré-conquis, mais d'essayer de faire emprunter à ces fictions les mêmes voies d'internationalisation qu'ont déjà connu d'autres productions culturelles acceptées (cinéma, littérature). Et c'est peut-être par ce biais que l'ouverture peut-être la plus durable.

 

blog-kreativ-blogger-award-tag-L-waA06r.jpeg

 

Mine de rien, il y aurait encore beaucoup à ajouter sur les questions 4 et 5. Mais je crois que mon billet est déjà suffisamment long. Encore merci à Mina et Kaa pour m'avoir donné l'occasion de réaliser ce tag. Que tous les blogueurs, lisant cet article et qui seraient intéressés par y répondre à leur tour, n'hésitent pas. En espérant que ces quelques anecdotes d'un autre temps et ces interrogations sur la manière de concevoir les séries vous aient intéressé.

22:45 Publié dans (Blog), (Téléphagie) | Lien permanent | Commentaires (7) | Tags : tag |  Facebook |

16/06/2011

(Blog) Kreativ Blogger Award Tag

1037547247.jpg

Aujourd'hui, un billet un peu particulier, puisqu'il s'agit d'une réponse à un tag. Lecteurs curieux, amateurs de révélations croustillantes (ou pas), voici donc l'occasion qu'il m'est donné de dévoiler sept vérités sur la blogueuse téléphagique que je suis. Merci beaucoup Dav', Gégé et Xiaoshuo pour m'avoir sollicitée.

freezeu.jpg

1. La version originale a été pour moi une révélation tardive (même si c'est normal au vu des limites technologiques d'alors). La première série dont j'ai pu découvrir un épisode en VOSTFR fut The Practice. Un effort pas seulement consenti pour les beaux yeux bleus de Bobby Donnell, mais la conséquence d'une âpre négociation avec une amie qui recevait Série Club (ou Jimmy?) et qui avait eu la gentillesse de m'enregistrer un épisode. Un peu plus tard, j'ai commis la folie d'acheter la saison 1 des Sopranos en VOSTFR. Pourquoi j'insiste sur ce dernier point ? Parce qu'il s'agissait alors de VHS (!)...

2. Ma découverte du petit écran anglais a eu lieu durant des étés passés dans le Sussex au tout début des années 2000. La première série anglaise dans laquelle j'ai eu l'occasion de m'investir quotidiennement a été... Coronation Street. J'étais tombée dans une famille d'accueil où la mère était une grande fan et chaque épisode marquait le rendez-vous télévisuel immanquable du jour. Notons en plus que nos conversations sur ce soap institutionnel en Grande-Bretagne contribuèrent grandement à l'amélioration de mon niveau linguistique.

3. J'ai une fibre sentimentale et nostalgique très prononcée. J'ai la fâcheuse tendance à avoir beaucoup de mal à finir mes séries préférées. Je peux mettre des semaines, des mois, parfois même des années, avant de me résoudre à regarder le dernier épisode d'une série qui a compté pour moi. J'ai une capacité étonnante à me bercer longtemps dans une forme de déni de réalité illusoire, refusant de conclure ce que j'ai pu tant aimer. J'ai ainsi mis plus de deux ans avant de parvenir à lancer le dernier épisode de Deadwood, et je n'ai toujours pas lancé la fin de Big Love cette année.

4. Sériephile un peu sérievore sur les bords, j'ai connu dans ma "jeunesse" des marathons interminables qui me clouaient devant le petit écran au point d'en oublier l'heure, me faisant enchaîner les épisodes sans pouvoir m'arrêter. La liberté des premières années à la fac permet à certains d'enchaîner les soirées étudiantes, moi je me programmais des orgies de DVD dans mon studio. Mon record du nombre maximum d'épisodes regardés d'affilée appartient à Babylon 5, avec huit épisodes. Juste derrière on retrouve A la Maison Blanche et The Legend, avec 7 épisodes.

5. J'a-do-re les séries historiques (au cas où cela ne s'était pas vu). Passionnée d'Histoire, demie-historienne à mes heures perdues, c'est bien simple, je fonds devant mon petit écran dès que le moindre costume ou l'esquisse d'une reconstitution pointe le bout de son nez. Je les dévore et les recherche peu importe leur genre ou leur provenance : des period dramas de la Beeb jusqu'aux sageuk sud-coréens, en passant par les fictions françaises... Toute série historique est par définition conçue pour aiguiser mon intérêt. Car il faut savoir qu'avec moi, les choses ne s'arrêtent pas au simple visionnage. Une fois ma curiosité piquée pour telle époque transposée à l'écran, l'envie d'en savoir plus, d'apprendre à quoi peut bien ressembler l'Histoire derrière la version romancée qui nous est proposée, s'impose d'elle-même. Par exemple, ce printemps, je me suis ruinée en bouquins sur la Renaissance italienne à cause des Borgias. De manière générale, je m'intéresse de plus en plus aux rapports du petit écran et de l'Histoire ; j'aime bien lire des travaux en histoire et sociologie des médias sur le sujet.

6. Les séries ne sont que la partie émergée de l'iceberg. Je conçois les productions télévisuelles comme un vecteur déterminant qui m'ouvre à la culture d'un pays, une sorte de fil d'Ariane qui sera ma boussole pour me lancer à la découverte non seulement de sa production culturelle (musique, cinéma, littérature), mais aussi de son Histoire et de sa culture au sens large. Je fonctionne par cycle, et actuellement, c'est tout particulièrement la Corée du Sud qui retient mon attention. Un pays dont je ne savais strictement rien avant que je n'y parvienne via les dramas. Depuis je me suis lancée à sa découverte sous toutes ses coutures enchaînant les lectures sur le sujet.

7. Je n'ai aucun sens de l'humour. Je suis peu versée dans les comédies qui généralement ne parviennent, ni à me fidéliser, ni à me marquer téléphagiquement. Si bien que ma DVDthèque ne compte en tout et pour tout que quatre séries comiques. Elles partagent deux points communs : leur nationalité et, pour trois d'entre elles, le fait de ne pas appartenir au XXIe siècle. Il s'agit de Yes Minister, Blackadder (La Vipère Noire) et Jeeves & Wooster... Quant à la plus récente, c'est The Thick of It.

freezer.jpg

 Et voilà...

Je ne fais suivre le tag vers aucun blog, mais si jamais l'envie vous prend d'y répondre, n'hésitez pas.