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31/10/2011

(UK) The Fades, saison 1 : They came. It was inevitable (et prenant).

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Cet automne, BBC3 aura poursuivi son exploration dans le fantastique avec un divertissement qui se sera révélé prenant et plaisant à suivre : The Fades. Fin septembre, dans la review que je lui avais consacrée, je vous avais déjà confié combien le pilote et ses bases mythologiques aussi classiques qu'un peu brouillonnes avait su m'intriguer... La première saison s'étant achevée mercredi dernier (26 octobre) en Angleterre, au terme de six épisodes, il est donc temps de dresser un bilan de cette intéressante incursion - toujours bienvenue - dans le surnaturel. Et quoi de plus approprié que d'évoquer cette série en cette soirée de Halloween ?

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Les êtres auxquels le titre de la série fait référence, ces Fades, sont en quelque sorte les fantômes ou les âmes d'êtres humains décédés, mais pour lesquels le processus de l'Ascension s'est bloqué. Ils n'ont pas pu quitter la Terre et errent donc sans but sur la planète, ne pouvant avoir la moindre intéraction avec le monde des vivants. Mais l'un d'entre eux a découvert que le sang humain est capable de les sortir de cette isolation qui équivaut à une lente agonie. A terme, ce processus peut même les ramener à la vie. Parallèlement, des êtres aux pouvoirs très particuliers, les Angelics, s'efforcent de contenir des Fades devenues de plus en plus nombreux et menaçants.

Si le projet de faire revenir à la vie tous ces morts aboutit, ce sera la fin de l'humanité telle que nous la connaissons. Or les Angelics sont de plus en plus débordés et subissent des pertes importantes. Leur solution tient peut-être dans un jeune lycéen, Paul. Ce dernier, lui-même Angelic, dispose de facultés insoupçonnées. Il a notamment de terribles visions récurrentes d'un monde en cendres parvenu à sa fin. A mesure que la situation se détériore, chacun va peu à peu prendre conscience des enjeux de la lutte qui se joue et va devoir faire des choix parfois extrêmes. Aidé par ses quelques amis proches, entouré par sa famille, Paul peut-il être le sauveur espéré ?

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Navigant entre teen-show et fantastique, The Fades emprunte à ces différents genres, semblant en quête permanente d'un équilibre, souvent fragile, entre ces deux influences. Pourtant, s'il n'est pas exempte de certaines maladresses, l'humanité de ce mélange séduit. La série parvient ainsi sans peine à impliquer le téléspectateur dans le devenir de ses différents protagonistes. Les adultes voient leurs personnalités se nuancer et gagner en ambivalence au fil de la saison, à l'exception peut-être du professeur qui restera toujours trop à l'écart. Cependant, ce sont les adolescents qui restent au coeur du récit. S'ils sont tous les représentations de certains stéréotypes, la dynamique qui s'installe entre eux, ne manquant pas de répartie, les rend instinctivement sympathiques. On s'attache facilement à cette bande informelle, entre amitié, famille et amour.

A dessein, la série s'attache dans un premier temps à dépeindre le portrait le plus classique qui soit de son versant lycéen. Elle esquisse des histoires typiques, presque anecdotiques de premier abord. Cela lui sert en fait de caution narrative pour maintenir le plus longtemps possible un semblant de normalité dans l'univers qu'elle a créé. Une normalité dont on va assister à la lente, mais inéluctable, désagrégation dans le tourbillon d'étrangetés, puis de drames, qui s'enchaînent par la suite. Le volet teen-show de The Fades sert donc avant tout à poser les repères initiaux du téléspectateur... L'intérêt étant de les lui retirer peu à peu à mesure que la série bascule pleinement dans le fantastique et développe sa mythologie.

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Après avoir fait prévaloir un parfum de teen-show, c'est dans la seconde moitié de la saison que The Fades prend pleinement la mesure du potentiel mythologique de l'affrontement qu'elle relate, entre Fades et Angelics. Elle va habilement savoir faire ressortir toutes les ambiguïtés de cette confrontation. De manière inéxorable, l'atmosphère, déjà relativement sombre à l'origine, ne cesse de s'obscurcir. A mesure que la frontière qui sépare les Fades du monde des vivants s'amenuise, les enjeux se complexifient. Ce ne sont pas les Fades en tant que tels qui représentent le problème, mais bien l'Ascension qui ne fonctionne plus comme elle le devrait. La série perd alors son apparence manichéenne, bouscule les certitudes du téléspectateur, et embrasse véritablement des accents de fantastique apocalyptique des plus exaltants.

Accordant un soin particulier à son ambiance, The Fades n'est jamais aussi convaincante que lorsqu'elle met en scène des drames. Car au fil de la saison, le danger se fait de plus en plus concret. Le désespoir progresse et, avec lui, une impression pesante d'inéluctabilité et d'urgence pour réagir. Chaque protagoniste va être poussé dans ses derniers retranchements. Si la figure de Paul poursuit son chemin initiatique et reste le repère du téléspectateur, d'autres subissent des évolutions autrement plus radicales. Dans cette optique, le personnage de Neil est sans doute le personnage le plus intéressant. Face à ces circonstances exceptionnelles, il n'hésite pas à faire des choix extrêmes. De rôle de pseudo mentor, nous guidant dans cet univers, il devient de plus en plus inquiétant, perdant le sens des priorités. Contribuant à cette désagrégation de nos repères et plus généralement de la normalité du quotidien, il sera ainsi à l'origine d'une des scènes les plus fortes et marquantes de la saison : l'exécution de sang froid d'une innocente.

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Bilan : Entre teen-show et fantastique apocalyptique, The Fades aura su exploiter de manière très intéressante la mythologie créée, laqelle conserve jusqu'à la fin sa part de mystère (et une suite serait la bienvenue). C'est grâce à son glissement vers une ambiance de plus en plus sombre et ambivalente, à mesure que disparaissent les repères confortables initialement posés, que la série trouve sa pleine dimension. Il s'agit donc d'un essai dans le fantastique qui n'aura pas été sans quelques maladresses, notamment dans la première partie de la saison, mais qui se sera révélé dans l'ensemble très prenant. A découvrir !


NOTE : 7,25/10


La bande-annonce de la série :


Le générique :

29/10/2011

(Pilote US) Boss : Chicago, son maire, le pouvoir et la maladie

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Au sein de cette rentrée américaine un peu morne en nouveautés, j'attendais avec beaucoup de curiosité le lancement de Boss. Il faut dire que la série affichait haut des ambitions très intéressantes : en ayant opté pour la ville emblématique de Chicago en toile de fond, elle se proposait de nous plonger dans les coulisses du pouvoir. La politique locale, c'est-à-dire parvenir à prendre le pouls d'une ville, peut être un sujet passionnant. A des niveaux différents, The Wire ou Brotherhood ont bien su prouver tout le potentiel de ce thème.

Illustrant la volonté de Starz d'investir tous les genres, en multipliant des projets très différents, tout en essayant d'asseoir sa légitimité dans le domaine des fictions, Boss a débuté ce vendredi 21 octobre 2011. D'ores et déjà renouvelée pour une seconde saison, sa première comportera pour le moment 8 épisodes. Et son pilote, esquissant un certain nombre de promesses, a su aiguiser mon intérêt pour la suite.

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Le Boss auquel fait référence le titre de la série s'appelle Tom Kane. Il est l'actuel maire de Chicago. Habile politicien, manipulateur hors pair, il gère sa ville et contrôle les groupes qui la composent avec une main de fer, sachant parfaitement manier la carotte et le bâton pour parvenir à ses fins. N'hésitant ni à proférer et à mettre à exécution des menaces explicites, ni à organiser des opérations de communication savamment mises en scène, il exerce une influence déterminante sur toute la vie politique locale, jusqu'aux élections au poste convoité de gouverneur de l'Etat.

Mais Tom Kane se voit diagnostiquer, au tout début de la série, une rare maladie neurodégénérative, la démence à corps de Lewy. Malheureusement incurable et mortelle, cette dernière signifie qu'il va progressivement devenir incapable de remplir correctement ses fonctions. Elle se traduit d'abord par un certain nombre de symptômes (tremblements, hallucinations, perte des facultés de raisonnement...) qui sont autant de failles qu'un homme politique, exposé au regard du public, ne doit pas laisser transparaître. Pourtant, décidé à rester autant que possible à son poste, Tom Kane fait le choix du secret : n'en parlant à personne, pas même à sa famille pour le moment, il tente de poursuivre comme si de rien n'était, en se soignant par des voies clandestines.

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L'aspect le mieux maîtrisé de ce pilote, et sa vraie réussite, c'est indéniablement sa capacité à nous immerger dans les moeurs politiques locales de Chicago. Dressant un tableau désabusé, sans la moindre complaisance, l'épisode nous plonge sans préambule dans les rouages du système de gouvernance en vigueur qui permet d'assurer la gestion de la ville. Entre réseaux personnels et égos, communautarisme et corruption, émerge la figure centrale, imposante et écrasante, du maire de la ville. Il est celui qui centralise tout, tirant les ficelles afin d'assurer la bonne gestion du quotidien des habitants, comme de la régulation du système tout entier. Il est pour cela entouré par une équipe toute aussi pragmatique. Restant volontairement impersonnel à l'égard de l'entourage professionnel de Tom Kane, l'épisode soigne une impression de milieu aussi froid qu'impitoyable. 

A l'évidence, la confiance n'est ici pas une option ; chacun semble avancer pour protéger et servir ses intérêts propres. En filigrane, il y a une véritable violence, à peine contenue, qui ressort de ce portrait volontairement désillusionné et sombre. Elle peut se manifester de manière sous-entendue, impliquant de savoir lire entre certaines lignes de dialogues, mais elle va aussi s'incarner à l'occasion dans de brusques éclats venant soudain briser l'illusion d'apparence policée renvoyée par ces notables locaux. Le pilote se contente d'un aperçu, sans aller dans le détail des sujets qui sont rapidement traités : l'essentiel est de prendre la température, et il le fait admirablement bien. Le téléspectateur se retrouve happé par cette façon si peu enjolivée dont le cadre est posé : évitant toute introduction qui aurait personnalisé ce tableau, l'instantané apparaît très réel et abrasif, comme une porte d'entrée parfaite vers ce milieu.

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Si ces enjeux politiques auraient suffi à légitimer une série qui leur soit entièrement consacrée, Boss fait preuve d'une autre ambition, puisqu'elle entend y mêler une autre thématique, plus intime : la maladie de celui qui règne sur tout ce système. Simplement esquissées dans ce pilote, les questions soulevées par le diagnostic délivré à Tom Kane, en début d'épisode, sont multiples, intervenant à plusieurs niveaux. Elles promettent beaucoup si elles sont traitées avec habileté. En effet, comment et pendant combien de temps un homme de pouvoir tel que lui va-t-il réussir à gérer, par le semi-déni, sa maladie ? Non seulement, cela pose le problème de sa capacité à assumer ses fonctions, ainsi que celui de sa survie dans ce milieu où la moindre faiblesse est fatale, mais cela conduit aussi à se demander comment, en tant qu'individu, va-t-il faire face à cette lente dégénérescence qui l'attend...

L'épisode ne donne que quelques pistes sur ce dernier point, mais elles sont très révélatrices de ce personnage central. Sa vie a toujours été entièrement tournée vers ses ambitions. Pour arriver au sommet, les sacrifices sont nombreux, au rang desquels figure sa cellule familiale, aujourd'hui excessivement distendue. Le seul point commun qu'il lui reste avec son épouse, issue de la haute société, est leur intérêt pour le pouvoir et leurs facultés à s'y maintenir. Il a également une fille, fâchée avec lui, à laquelle le pilote greffe une storyline quelque peu parachutée qui est sans doute le point le moins convaincant de tout l'épisode. En résumé, on est donc loin du soutien nécessaire dans ces situations difficiles de la vie. D'ailleurs, de manière générale, ce qui frappe dans Boss, c'est l'extrême solitude dans laquelle se trouve renfermé un homme public tel que Tom Kane. L'isolement du pouvoir a rarement été aussi palpable, à tous les niveaux, aussi bien vis-à-vis de sa famille que de ses proches collaborateurs. Dans cette perspective, laissant désormais apparaître des failles dans l'armure du maire, la question de la maladie représente donc un enjeu au potentiel indéniable.

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Prometteur sur le fond, Boss se démarque également sur la forme. La réalisation du pilote, confiée à à Gus Van Sant, est de très bonne facture. Privilégiant les plans serrés, accentuant ainsi une forme de proximité, elle est aussi très nerveuse, comme pour renforcer la sensation de réalisme qui émane du récit. La photographie, dans laquelle prédomine une déclinaison de teintes grises, écho parfait à l'ambiance de la série, est également très soignée. Pour couronner le tout, Boss bénéficie d'un très intéressant générique qui semble bien réussir à capturer l'essence-même de cette ville pleine de paradoxes que la série entend mettre à jour.  

Enfin, côté casting, l'ensemble est très solide. Il ne fallait pas moins que Kelsey Grammer (Frasier) pour incarner le maire de Chicago. Avec un pilote qui repose en grande partie sur ses épaules, il s'avère à la hauteur de la tâche, imposant sa présence à l'écran avec une intensité et une maîtrise impressionnantes. A ses côtés, on retrouve Connie Nielsen, Jeff Hephner (The Jury, Hellcats), Hannah Ware, Kathleen Robertson (Beverly Hills) et Martin Donovan (Wonderland, Weeds).

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Bilan : Nous plongeant, sans rien enjoliver, dans les eaux troubles des moeurs politiques de Chicago, Boss propose un pilote ambitieux et prometteur. Tout en maîtrisant admirablement bien le portrait très sombre et impitoyable du milieu dans lequel la série se déroule, l'épisode pose les bases pour aller au-delà de cette seule retranscription de la solitude du pouvoir, en introduisant la thématique de la maladie et des choix qui s'ouvrent désormais à Tom Kane. Le sujet a un potentiel certain ; il reste aux scénaristes à l'exploiter avec justesse.


NOTE : 7,5/10


La bande-annonce de la série :

27/10/2011

(Blog) My Télé is Rich! fête ses deux ans !

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Qui dit célébration, dit... "A party ?!"


Un billet festif en ce 27 octobre 2011 ! Ce jeudi n'est en effet pas un autre jour ordinaire pour My Télé is Rich! : le blog fête ses (déjà !) deux années d'existence. Le temps passe vite quand on prend du plaisir à partager sur un sujet qui tient à coeur ; et le monde téléphagique est suffisamment rempli et rythmé pour que l'on ne puisse s'y ennuyer un seul instant.

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Tous en choeur : Joyeux BlogAnniversaire !


Après une première année passée à affiner la ligne éditoriale et à déterminer sous quelle forme parler "séries", cette seconde aura permis de poursuivre sur la voie de ce que je me suis amusée à appeler la "sériephilie sans frontières", à l'assaut de nouvelles terres téléphagiques inconnues et comprenant son lot de révélations (ah, cher Danemark !). La structure des critiques s'est stabilisée (introduction/résumé/critique sur le fond/forme/casting/bilan) ; leur longueur aussi. Je suis désormais bien plus à l'aise pour rédiger des reviews sur le petit écran asiatique que je ne l'étais au début. Au fond, tenir un blog reste une auto-formation constante, à laquelle les réactions aux articles contribuent.

D'ailleurs, avec le recul, ce qui me frappe après deux années, c'est à quel point cette activité régulière entraîne une forme d'émulation. J'ai souvent tendance à devoir conceptualiser/intellectualiser les choses pour qu'elles m'apparaissent concrètes. Or, s'obliger à mettre en mots des ressentis, à analyser même sommairement le produit vu, mais aussi à maintenir un certain rythme de visionnage (tout en gardant du plaisir et sans que cela devienne une contrainte), c'est un défi qui fait vivre une passion, mais c'est aussi une expérience enrichissante pour la faire grandir. C'est un peu comme un journal de bord où on annoterait régulièrement les résultats de ses expériences, permettant ainsi de progresser dans sa connaissance de ce sujet si vaste. 

Quand j'ai commencé ce blog, je ne savais plus vraiment me positionner par rapport aux séries ; les vérités d'hier ne se vérifiaient plus. Il fallait repenser et refonder tout ça. Deux ans plus tard, je n'ai plus les mêmes bases, ni le même regard sur le petit écran, mais cette passion "sériephile" est restaurée. 

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L'exploration de terres téléphagiques inconnues...


Au cours de cette deuxième année, 178 billets ont été publiés sur des séries. C'est moins que durant la première (où il y en avait eu 230), et cela tient surtout à un temps libre qui s'est réduit (et à des billets qui ont eu tendance à gagner quelques paragraphes). Cependant le rythme n'est jamais descendu en dessous de 2 notes par semaine (hormis une petite semaine de vacances à Pâques), ce que je considère un minimum pour l'activité du blog. 

Plus précisément, la composition des publications a été la suivante. Ont été évoquées : 37 séries britanniques (dont une co-production allemande), 30 séries sud-coréennes, 24 séries américaines, 14 séries japonaises, 4 séries danoises, 4 séries australiennes, 3 séries françaises (dont une co-production portugaise/brésilienne), 2 séries canadiennes, 2 séries islandaises, 2 séries néo-zélandaises, 2 séries taiwanaises, 1 série de Hong Kong, 1 série irlandaise. Soit un total de 13 nationalités différentes (16 avec les co-productions), pour 126 fictions différentes critiquées.

Si on compare avec la première année d'existence du blog, ce sont quatre (voire sept) nationalités de plus qui ont été traitées. La part britannique (29,3 %) demeure la plus importante, même si l'Angleterre n'a plus l'hégémonie du début. Ce n'est cependant pas aux Etats-Unis (19 %) que l'évolution profite, mais plutôt aux autres pays anglophones avec l'exploration de l'Océanie (4,7 %) et surtout à l'Europe non anglophone (4,7 %), à commencer par la révélation de l'année, le Danemark. En Asie, toujours dominée par la Corée du Sud (23,8 %), on assiste à un certain rééquilibrage, même si la tendance de ces derniers mois plus japonais (11,1 %) se reflète encore peu.  

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Des chiffres, des chiffres... Et la fête alors ?


La tenue d'un blog a ses contraintes et reste un exercice avec sa part de doutes, ses hauts et ses bas, mais j'ai pris dans l'ensemble beaucoup de plaisir à écrire au cours de cette année. J'espère avoir pu vous faire partager au moins une partie de mon enthousiasme pour certains coups de coeur et autres découvertes téléphagiques, voisines comme exotiques. Peu importe que ces séries s'appellent Borgen, White Christmas, Downton Abbey, Fumou Chitai ou Game of Thrones.

Je tiens en tout cas à profiter de l'occasion pour vous remercier de vos visites, occasionnelles ou régulières, avec une pensée toute particulière pour tous ceux qui, parmi vous, laissent une trace de leur passage dans les commentaires. Ce blog reste un loisir très personnel, sans le moindre objectif d'"audience", mais cela fait plaisir de voir le nombre de visiteurs, aussi modeste soit-il, en hausse (je pars du principe que, si vous revenez, c'est que cela vous intéresse - au moins sur certains sujets !).


Les deux mois à venir seront chargés côté vie professionnelle - ce qui aura forcément des répercussions sur le blog, comme vous avez pu le voir au cours de ce mois d'octobre (je prendrais certainement une brève semaine de "vacances/hiatus internet" fin novembre/début décembre), mais je compte poursuivre cet espace d'expression encore quelques temps. En espérant continuer à vous compter parmi mes lecteurs ! 


Merci de votre participation à cette aventure. ;)  

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Et maintenant... Tournée générale !

26/10/2011

(K-Drama / Pilote) Tree With Deep Roots (Deep Rooted Tree) : un thriller historique sous le règne du fascinant roi SeJong



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De retour en Corée du Sud en ce mercredi asiatique, pour se replonger dans un genre qui m'est très cher : les séries historiques. Cette semaine, j'ai mis à profit un peu de temps libre pour découvrir les sageuk actuellement diffusés au pays du Matin Calme. Si je me suis laissée emporter par le souffle épique de Gye Baek sur les conseils avisés de Mina (un drama dont on parlera sans doute prochainement), c'est d'une série qui a débuté plus récemment dont je vais vous parler aujourd'hui.

Diffusé depuis le 5 octobre 2011 sur SBS, Tree With Deep Roots devrait comprendre un total de 24 épisodes. Pour adapter ce roman de Lee Jeong Myeong, l'écriture a été confiée à l'équipe qui se trouvait derrière le succès de Queen Seon Deok, les scénaristes Kim Young Hyun et Park Sang Yun. Après des débuts inégaux, un peu poussifs mais loin d'être inintéressants, je dois dire que Tree With Deep Roots m'a progressivement conquise. Voici donc mes premières impressions sur une série où il y a beaucoup à dire, des thématiques abordées jusqu'à certaines interprétations marquantes (notamment de la part d'un Song Joong Ki qui m'a véritablement bluffé).

[La critique qui suit a été rédigée après visionnage du premier quart du drama (soit 6 épisodes).]

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Tree With Deep Roots se déroule au début de l'ère Joseon, au XVe siècle, sous le règne d'un roi qui a marqué l'Histoire de la Corée, SeJong. Cependant, s'il réalisera effectivement de grandes choses pour son royaume, faisant notamment adopter un alphabet propre, l'hangeul, qui remplacera les signes chinois préalablement utilisés, le drama s'ouvre alors qu'il n'est encore qu'un jeune homme. S'il porte la couronne, il n'a pas encore l'exercice d'une charge dont son père conserve la responsabilité avec une main de fer. Le roi TaeJong savait en effet se montrer impitoyable avec tous ceux qu'il considérait comme des menaces potentielles contre son pouvoir. Une conception du gouvernement que SeJong ne partage pas, ce qui ne fait que compliquer les rapports tendus entre le père et le fils.

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Craignant les complots, et notamment une organisation, Mil-Bon, qui prône une remise en cause de l'absolutisme et des principes pour contenir et encadrer le pouvoir du monarque au profit des nobles, TaeJong exécutera de nombreux dignitaires, dont certains parents de la reine. A l'époque, Kang Chae Yoon était un jeune esclave au service d'un de ces hommes, considérés comme traîtres, dont TaeJong ordonnera l'élimination. Dans le tournant dramatique que prirent les évènements, Chae Yoon perdra son père et tous ses amis : leur seul tort était d'appartenir au noble en question. Il s'est alors juré de se venger de celui qu'il considère comme responsable de ces morts, celui qui portait officiellement la couronne : SeJong.

Vingt ans plus tard, ce dernier gouverne désormais effectivement son royaume, son père étant décédé des années plus tôt. Il s'efforce de mettre en oeuvre une gouvernance éclairée par des préceptes néo-confucéens, rassemblant autour de lui des intellectuels. De son côté, Chae Yoon est devenu un soldat royal, assassin entraîné qui attend le bon moment pour frapper. Mais alors que l'un des plus importants projets de SeJong est en passe de se réaliser, une série de meurtres frappe ceux qui y sont associés. Par un concours de circonstances, Chae Yoon se voit confier officiellement l'enquête. Il va mettre le doigt dans l'engrenage d'une conspiration et toucher des enjeux qui dépassent de loin sa quête personnelle.

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Mêlant aux codes traditionnels de la fiction historique un parfum de thriller intrigant, la seule lecture du synopsis avait fortement aiguisé ma curiosité. Cependant Tree With Deep Roots va connaître des débuts quelque peu poussifs. Afin de bien apprécier les enjeux des meurtres sur lesquels la série se concentrera ensuite, elle s'offre, après une séquence introductive trop grandiloquente, un long flashback de présentation, nous relatant les évènements qui ont modelé les différents protagonistes, à savoir SeJong et Chae Yoon. Le récit se révèle très inégal, principalement à cause de ce dernier. La tragédie personnelle de Chae Yoon emprunte des accents mélodramatiques forcés, versant dans un excès de pathos rédhibitoire. Si le téléspectateur comprend l'utilité narrative de ce prélude, il peine à se sentir impliqué.

Pourtant, en dépit de ces maladresses, Tree With Deep Roots retient l'attention et esquisse des promesses optimistes pour le futur. En effet, parallèlement, la série va dépeindre de façon absolument magistrale et fascinante la genèse du futur grand roi que sera SeJong. La vraie réussite de ces quatre premiers épisodes réside dans leur manière d'aborder les rapports du prince et de son père. C'est l'histoire de l'affirmation d'un jeune monarque et de son émancipation vis-à-vis d'une tutelle paternelle qui l'écrase. Admirable d'ambivalence, la relation du jeune roi couronné et de celui qui demeure le gouvernant effectif est dépeinte toute en nuances. Entre la figure du mentor et celle de l'oppresseur pouvant le détruire, TaeJong forge, à dessein ou non, le caractère de son fils. Les tueries qui vont briser la vie de Chae Yoon vont être un évènement catalyseur. Pour la première fois, SeJong trouvera le courage de s'opposer formellement à son père, même s'il n'en a encore pas les moyens. Ce fascinant portrait d'un prince, écrasé et tiraillé par la culpabilité qui pèse sur lui du fait des actions de son père, si différent de son aîné par son tempérament, captive le téléspectateur. Il permet ainsi de passer outre l'inégalité de ces débuts. 

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Lorsque Tree With Deep Roots bascule dans le présent, on aurait pu un instant craindre que la flamme entretenue grâce à SeJong ne vascille. Mais c'est alors que, enfin, le drama se décide à embrasser tout son potentiel. Il gagne rapidement aussi bien en consistance qu'en homogénéité. Certes, le personnage de Chae Yoon conserve quelques-uns de ses excès, mais le passage à l'âge adulte, et puis surtout son intégration dans des enjeux plus importants face aux meurtres qui se produisent à la cour, permettent à l'ensemble de s'équilibrer. Chaque protagoniste trouve sa place. SeJong garde son caractère atypique, cette sagesse détachée et calculatrice. Chae Yoon apporte son lot de scènes d'action qui viennent opportunément compléter un drama centré sur des jeux de pouvoirs très intellectualisés. Une fois lancé, le récit adopte un rythme soutenu, sans aucun temps mort. L'histoire progresse, les scénaristes préférant concrétiser les enjeux et ne pas faire traîner inutilement les choses. Le drama gagne si bien en intensité et en suspense qu'à la fin du cinquième épisode, j'ai pour la première fois directement enchaîné sur le sixième, incapable de m'arrêter.

Tree With Deep Roots s'affirme d'autant plus qu'il conserve sa spécificité initiale et les atouts qui faisaient son intérêt dès le début. En effet, il poursuit son exploration des diverses façons de concevoir le pouvoir. Le roi SeJong veut rompre avec les méthodes de son père : il n'entend pas gouverner par la terreur, mais réussir à initier la réflexion et le dialogue pour légitimer ses décisions. Nous sommes à une époque où Joseon doit encore s'enraciner sur les ruines de Goryeo ; il faut refonder les principes de gouvernement. La série prend le temps d'éclairer la démarche suivie par SeJong. Ce dernier s'entoure d'intellectuels, au sein du Jiphyeonjeon, et provoque les discussions autour des préceptes néo-confucéens censés constituer la base du régime. Cette façon de réfléchir sur le pouvoir, en recourant non aux armes, mais à une logique et à des préceptes philosophiques, est passionnante. Il s'agit d'un aspect qui apporte une vraie valeur ajoutée par rapport à des sageuk d'action/guerrier plus classiques.
 

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Sur la forme, Tree With Deep Roots n'a pas la flambloyance de certaines fresques historiques où chaque scène est un portrait à l'esthétique marquant. Le drama reste relativement sobre, assez classique dans la mise en scène comme dans ses teintes : le contenu plutôt sombre de ce thriller historique semble ainsi se refléter sur sa photographie. Le seul reproche que j'adresserais à la réalisation concerne sa tendance aux ralentis, notamment dans les scènes d'action : c'est excessif et cela dessert la dramatisation recherchée. Du côté de la bande-son, cette dernière est globalement entraînante et, même si elle est parfois un peu envahissante, elle complète bien le récit.

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Enfin, au casting, Tree With Deep Roots rassemble quelques valeurs sûres du petit écran sud-coréen. Il faut tout d'abord s'arrêter sur ceux qui vont nous familiariser avec les personnages dans leur jeunesse. Si le jeune Chae Sang Woo est vite agaçant dans sa façon de sur-jouer chacune des humeurs et des tragédies de l'enfance de Kang Chae Yoon (mais l'écriture du drama en est sans doute en partie ressponsable), en revanche, celui que les quatre premiers épisodes auront véritablement consacré, c'est Song Joong Ki. Ce dernier délivre une performance intense et nuancée, vraiment impressionnante, qu'il convient de saluer à sa juste valeur. Je n'avais pas accroché aux débuts de Sungkyunkwan Scandal l'an dernier, mais il m'a donné envie de redonner une chance à ce drama, en attendant d'autres projets futurs.

Du côté des adultes, Kang Chae Yoon est interprété par Jang Hyuk (Tazza, Chuno, Midas). J'ai souvent un rapport très ambivalent avec cet acteur. Pour le moment, il n'est pas parvenu à me débarasser des réserves nées dès les premières minutes du drama : il a tendance à en faire trop, peinant à humaniser son personnage. Cependant, ce dernier - et donc ses réactions - mûrissent au fil de l'histoire, ce qui devrait lui permettre de trouver un juste milieu. Face à lui, Han Suk Kyu (Hotel) interprète le roi SeJong, monarque étonnant qui déroute ses conseillers tout en faisant preuve d'une sagesse et d'une retenue inhabituelles. A leurs côtés, on retrouve notamment Shin Se Kyung (High Kick through the roof), Ahn Suk Hwan, Lee Jae Yong, Jo Jing Woong, Park Hyuk Kwon, Yoon Je Moon, Kim Ki Bang ou encore Shin Seung Hwan.

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Bilan : Bénéficiant d'une histoire intrigante, dans laquelle s'entremêlent les ingrédients d'un sageuk traditionnel et ceux d'un thriller à suspense, Tree With Deep Roots est un drama qui va s'affirmer progressivement. Après des débuts inégaux, marqués par le troublant et ambivalent portrait du jeune roi SeJong, la série embrasse son plein potentiel lorsqu'elle aborde véritablement le coeur de son sujet, nous confrontant aux meurtres qui ont lieu à la cour et à des problématiques plus vastes liées au pouvoir.

Si les premiers épisodes laissaient une impression mitigée, entre moments de vraie réussite et passages dispensables, arrivée au quart de ce drama, je dois avouer que je suis désormais captivée. Tree With Deep Roots conservera sans doute une partie de ses défauts, notamment les limites du personnage de Chae Yoon, mais l'ensemble apparaît solide et surtout forme un tout consistant qui mérite l'investissement. Les scénaristes ont déjà démontré leur savoir-faire, j'ai donc envie d'être optimiste concernant la suite de la série.   


NOTE : 7/10


La bande-annonce de la série :

Une chanson de l'OST :

24/10/2011

(Pilotes US) Mini-reviews : Grimm, Once upon a time

Un peu en décalage avec la rentrée, les grands networks US s'offrent en cette fin de mois d'octobre une incursion dans le fantastique en s'appropriant l'univers des contes de fées, par le biais de deux séries : Grimm, qui débutera le vendredi 28 sur NBC, et Once upon a time qui a débuté hier soir sur ABC. S'il était logique que leurs pilotes soient reviewés dans un même billet, leur approche de la fantasy urbaine est cependant très différente.

Dans Grimm, ce sont des cauchemars tout droit sortis des contes qui viennent hanter notre monde moderne qu'il faut défendre ; tandis que dans Once upon a time, c'est un monde féérique qui est projeté malgré lui et devient comme prisonnier de notre présent. Deux façons de concevoir ces éléments issus des livres de notre enfance, et également deux ambitions sans rapport : Grimm est un procedural show où le fantastique est prétexte à se mêler au policier ; Once upon a time, au contraire, offre un univers feuilletonnant, certainement plus ambitieux, mais aussi plus difficile à exploiter avec justesse. Ce sera la seconde qui aura ma préférence.

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Grimm (NBC)

Un détective de police, Nick Burkhardt, voit sa vie bouleversée lorsqu'il hérite de sa tante, mourante, l'étrange don familial. Il apprend qu'il est un des derniers Grimm ; les créatures et histoires décrites par ses ancêtres dans les célèbres contes sont bien réelles. Nick va devoir reprendre le flambeau de sa tante et protéger son monde contre ces mythes fantastiques qui le menaceraient.

S'il emprunte au fantastique ces figures effrayantes des contes qui ont peuplé notre enfance, le pilote de Grimm propose une introduction dans l'univers de son héros, certes correcte mais qui souffre d'un classicisme excessif. Nous sommes face à un épisode à finalité initiatique : le personnage principal, par héritage familial, se découvre soudain une destinée qui va bouleverser son quotidien et lui faire entrevoir des aspects ignorés de son monde. Le pilote impose ainsi Nick dans la figure de "l'élu" qui, seul, peut combattre une menace potentielle particulière. N'oubliant pas qu'un fil rouge aide à fidéliser le téléspectateur, la fin de l'épisode pense à battre en brèche l'idée qu'il s'agirait seulement de croiser des créatures mythologiques isolées, désignant un ennemi plus personnel à Nick.

Si l'on peut s'attendre à revisiter avec Grimm certains mythes, à l'image, dans ce premier épisode, du petit Chaperon rouge, le pilote laisse une impression mitigée. La greffe ne prend pas vraiment entre les codes narratifs convenus d'une série policière qu'on ne pourrait faire plus traditionnelle et cette dimension fantastique, seule réelle tentative de valeur ajoutée. Souhaitant rationaliser le merveilleux au point de le dépouiller de son charme, Grimm propose finalement un hybride trop proche du simple cop show, dans lequel les éléments fantastiques saupoudrés demeurent des ajouts insuffisamment mis en valeur. Plus généralement, le pilote souffre d'une écriture trop formatée qui pèse également sur des personnages, cantonnés à des figures unidimensionnelles et monolithiques si aisément catégorisées. Le téléspectateur peine ainsi à s'investir dans le sort de ce héros.

Procedural show policier calibré, ce pilote de Grimm décline de manière très prévisible une recette de fantasy urbaine où prédomine le parfum d'un cop show suranné. Probablement trop timoré, il atteste surtout du manque d'ambition des scénaristes pour s'approprier leur concept et apporter vraiment quelque chose à ce genre...

Note : 4,75/10

Verdict : Ne poursuivra pas.

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Once upon a time (ABC)

Et si la reine machiavélique avait jeté une dernière malédiction lors du mariage de Blanche Neige et du Prince Charmant pour s'assurer qu'ils soient privés de leur happy end ? C'est ainsi que tous les êtres légendaires peuplant no contes se retrouvent projetés dans notre monde, sans la moindre idée de qui ils sont réellement, contraints de vivre une vie moderne et ses tracas dans une petite ville du nom de Storybrooke. Mais une prophétie affirme que la fille de Blanche Neige et du Prince Charmant, à ses 28 ans, sauvée in extremis lorsque la malédiction s'est abattue, reviendra mener la dernière bataille. Emma Swan, abandonnée à la naissance et ayant vécu une vie peu facile jusqu'à présent, est entraînée en ville par le retour inattendu d'un fils qu'elle a abandonné il y a 10 ans... Pour permettre le vrai happy end ?

A la différence du pilote de Grimm qui semble déjà avoir fait le tour de son idée, celui de Once upon a time est un pur épisode d'exposition se contentant de donner les clés de l'univers, sans permettre de précisément entrevoir à quoi ressemblera la suite de la série. S'attachant à rassembler tout un chacun à Storybrooke pour permettre à l'histoire de véritablement commencer, il n'hésite pas à prendre certains raccourcis narratifs, voire à céder à la facilité. Mais tout en alternant entre les évènements qui se sont produits dans le monde féérique - lequel souffre d'une mise en scène artificielle - et le présent de notre société, le pilote va cependant réussir une synthèse intrigante une fois parvenu à Storybrooke. Car l'idée que notre monde soit comme une prison pour ces personnages féériques, qui perdent à son contact cette magie merveilleuse qui les illuminaient, séduit.

Le téléspectateur se prend au jeu de retrouver transposées en ville toutes ces figures familières de nos histoires d'enfance. Si tout reste encore à développer au niveau des personnages qui ne sont pour le moment qu'esquissés, le potentiel semble là. Once upon a time bénéficie de figures féminines antagonistes qui ont vraiment les moyens de s'imposer par leurs différences. Elles sont en plus incarnées de manière par des actrices que je retrouve toujours avec plaisir. Si Jennifer Morrison (House MD) se révèle très énergique dans le rôle d'Emma, j'aurais une mention toute particulière pour Ginnifer Goodwin (Big Love), avec son portrait d'une Blanche neige comme éteinte à la fin. Le seul bémol viendra sans doute du fils d'Emma, prétexte utile pour précipiter le retour de la fille prodigue, mais dont la place dans les évènements à venir interroge.

En dépit d'une certaine précipitation un peu maladroite dans la manière d'introduire l'histoire et de poser ses enjeux, ce premier épisode réussit à intriguer et à attiser la curiosité d'un téléspectateur qui ne reste pas insensible à l'appel sous-jacent d'un retour au merveilleux dont le monde moderne semble tristement dépouillé. Il y a sans doute plus de promesses, que de réelles concrétisations dans ce pilote, c'est toute la difficulté d'en faire la critique ; mais c'est maintenant aux scénaristes d'exploiter leur concept (si les téléspectateurs leur en laissent le temps).

Note : 6/10

Verdict : J'ai envie de lui laisser une chance.