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24/10/2011

(Pilotes US) Mini-reviews : Grimm, Once upon a time

Un peu en décalage avec la rentrée, les grands networks US s'offrent en cette fin de mois d'octobre une incursion dans le fantastique en s'appropriant l'univers des contes de fées, par le biais de deux séries : Grimm, qui débutera le vendredi 28 sur NBC, et Once upon a time qui a débuté hier soir sur ABC. S'il était logique que leurs pilotes soient reviewés dans un même billet, leur approche de la fantasy urbaine est cependant très différente.

Dans Grimm, ce sont des cauchemars tout droit sortis des contes qui viennent hanter notre monde moderne qu'il faut défendre ; tandis que dans Once upon a time, c'est un monde féérique qui est projeté malgré lui et devient comme prisonnier de notre présent. Deux façons de concevoir ces éléments issus des livres de notre enfance, et également deux ambitions sans rapport : Grimm est un procedural show où le fantastique est prétexte à se mêler au policier ; Once upon a time, au contraire, offre un univers feuilletonnant, certainement plus ambitieux, mais aussi plus difficile à exploiter avec justesse. Ce sera la seconde qui aura ma préférence.

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Grimm (NBC)

Un détective de police, Nick Burkhardt, voit sa vie bouleversée lorsqu'il hérite de sa tante, mourante, l'étrange don familial. Il apprend qu'il est un des derniers Grimm ; les créatures et histoires décrites par ses ancêtres dans les célèbres contes sont bien réelles. Nick va devoir reprendre le flambeau de sa tante et protéger son monde contre ces mythes fantastiques qui le menaceraient.

S'il emprunte au fantastique ces figures effrayantes des contes qui ont peuplé notre enfance, le pilote de Grimm propose une introduction dans l'univers de son héros, certes correcte mais qui souffre d'un classicisme excessif. Nous sommes face à un épisode à finalité initiatique : le personnage principal, par héritage familial, se découvre soudain une destinée qui va bouleverser son quotidien et lui faire entrevoir des aspects ignorés de son monde. Le pilote impose ainsi Nick dans la figure de "l'élu" qui, seul, peut combattre une menace potentielle particulière. N'oubliant pas qu'un fil rouge aide à fidéliser le téléspectateur, la fin de l'épisode pense à battre en brèche l'idée qu'il s'agirait seulement de croiser des créatures mythologiques isolées, désignant un ennemi plus personnel à Nick.

Si l'on peut s'attendre à revisiter avec Grimm certains mythes, à l'image, dans ce premier épisode, du petit Chaperon rouge, le pilote laisse une impression mitigée. La greffe ne prend pas vraiment entre les codes narratifs convenus d'une série policière qu'on ne pourrait faire plus traditionnelle et cette dimension fantastique, seule réelle tentative de valeur ajoutée. Souhaitant rationaliser le merveilleux au point de le dépouiller de son charme, Grimm propose finalement un hybride trop proche du simple cop show, dans lequel les éléments fantastiques saupoudrés demeurent des ajouts insuffisamment mis en valeur. Plus généralement, le pilote souffre d'une écriture trop formatée qui pèse également sur des personnages, cantonnés à des figures unidimensionnelles et monolithiques si aisément catégorisées. Le téléspectateur peine ainsi à s'investir dans le sort de ce héros.

Procedural show policier calibré, ce pilote de Grimm décline de manière très prévisible une recette de fantasy urbaine où prédomine le parfum d'un cop show suranné. Probablement trop timoré, il atteste surtout du manque d'ambition des scénaristes pour s'approprier leur concept et apporter vraiment quelque chose à ce genre...

Note : 4,75/10

Verdict : Ne poursuivra pas.

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Once upon a time (ABC)

Et si la reine machiavélique avait jeté une dernière malédiction lors du mariage de Blanche Neige et du Prince Charmant pour s'assurer qu'ils soient privés de leur happy end ? C'est ainsi que tous les êtres légendaires peuplant no contes se retrouvent projetés dans notre monde, sans la moindre idée de qui ils sont réellement, contraints de vivre une vie moderne et ses tracas dans une petite ville du nom de Storybrooke. Mais une prophétie affirme que la fille de Blanche Neige et du Prince Charmant, à ses 28 ans, sauvée in extremis lorsque la malédiction s'est abattue, reviendra mener la dernière bataille. Emma Swan, abandonnée à la naissance et ayant vécu une vie peu facile jusqu'à présent, est entraînée en ville par le retour inattendu d'un fils qu'elle a abandonné il y a 10 ans... Pour permettre le vrai happy end ?

A la différence du pilote de Grimm qui semble déjà avoir fait le tour de son idée, celui de Once upon a time est un pur épisode d'exposition se contentant de donner les clés de l'univers, sans permettre de précisément entrevoir à quoi ressemblera la suite de la série. S'attachant à rassembler tout un chacun à Storybrooke pour permettre à l'histoire de véritablement commencer, il n'hésite pas à prendre certains raccourcis narratifs, voire à céder à la facilité. Mais tout en alternant entre les évènements qui se sont produits dans le monde féérique - lequel souffre d'une mise en scène artificielle - et le présent de notre société, le pilote va cependant réussir une synthèse intrigante une fois parvenu à Storybrooke. Car l'idée que notre monde soit comme une prison pour ces personnages féériques, qui perdent à son contact cette magie merveilleuse qui les illuminaient, séduit.

Le téléspectateur se prend au jeu de retrouver transposées en ville toutes ces figures familières de nos histoires d'enfance. Si tout reste encore à développer au niveau des personnages qui ne sont pour le moment qu'esquissés, le potentiel semble là. Once upon a time bénéficie de figures féminines antagonistes qui ont vraiment les moyens de s'imposer par leurs différences. Elles sont en plus incarnées de manière par des actrices que je retrouve toujours avec plaisir. Si Jennifer Morrison (House MD) se révèle très énergique dans le rôle d'Emma, j'aurais une mention toute particulière pour Ginnifer Goodwin (Big Love), avec son portrait d'une Blanche neige comme éteinte à la fin. Le seul bémol viendra sans doute du fils d'Emma, prétexte utile pour précipiter le retour de la fille prodigue, mais dont la place dans les évènements à venir interroge.

En dépit d'une certaine précipitation un peu maladroite dans la manière d'introduire l'histoire et de poser ses enjeux, ce premier épisode réussit à intriguer et à attiser la curiosité d'un téléspectateur qui ne reste pas insensible à l'appel sous-jacent d'un retour au merveilleux dont le monde moderne semble tristement dépouillé. Il y a sans doute plus de promesses, que de réelles concrétisations dans ce pilote, c'est toute la difficulté d'en faire la critique ; mais c'est maintenant aux scénaristes d'exploiter leur concept (si les téléspectateurs leur en laissent le temps).

Note : 6/10

Verdict : J'ai envie de lui laisser une chance.