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22/10/2011

(UK) Doctor Who, season 6, episode 13 : The Wedding of River Song

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Trois semaines après la diffusion du season finale de Doctor Who, je m'attelle enfin à l'écriture de sa review. Si j'ai longtemps reporté ce moment, c'est d'abord parce que je suis ressortie de cet épisode initialement assez déroutée. Ne sachant trop comment analyser ce sentiment mitigé, j'ai donc décidé de prendre un peu de recul avant de rédiger mes impressions.

Si bien qu'au cours de ces deux dernières semaines, je me suis donc replongée dans les épisodes clés de la saison 6. J'ai revu ce season finale. Deux fois. Et, surprise, je l'ai de plus en plus apprécié au fil de mes visionnages. Si bien que s'il y a 15 jours, je vous aurais dit que cet épisode ne m'avait pas semblé tenir toutes les promesses de cette saison ; aujourd'hui, j'ai plutôt envie d'écrire qu'au contraire, en bien des points, toutes les pièces du puzzle se sont emboîtées et que c'est vers le futur que la série se tourne désormais.

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Londres, 22 avril 2011. 17h02. Le temps s'est arrêté. Ou plutôt, toutes les ères se sont confondues et tout se déroule en même temps, éternellement bloqué le même jour, à la même heure. Tandis que des voitures-mongolfières parcourent une Londres embouteillée, où l'on croise aussi bien des chars tirés par des chevaux, patientant aux feux de croisement, que des dinosaures qui s'en prennent à des imprudents dans les parcs de la ville.

L'Empereur Winston Churchill gouverne depuis Buckingham, mais il perçoit bien que quelque chose ne va pas. Il demande alors à revoir un homme, considéré comme dérangé, qui affirme savoir ce qu'il se passe... le Docteur. Ce dernier va alors lui raconter les événements qui ont conduit à cette étrange situation. Si l'astronaute et les évènements du lac sont un point fixe dans le temps, cela ne signifie pas qu'il ne s'est pas préparé à la confrontation à venir avec le Silence et ses alliés. Seulement tout ne s'est pas déroulé comme prévu durant le face-à-face tant redouté au cours duquel le Docteur est censé trouver la mort...

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The Wedding of River Song débute à la hauteur des attentes du téléspectateur pour une série qui nous a toujours habitué à se conclure avec un sens de la mise en scène, n'hésitant pas à verser dans la démesure. La reconstitution d'un Londres, où toute l'Histoire de la Terre se déroule simultanément, donne d'emblée le ton d'un épisode qui entend non seulement évoquer, mais aussi véritablement entremêler les grandes thématiques de la saison. Ce mélange donne en décor un arrière-plan impressionnant, parfait pour nous permettre de suivre le récit du Docteur tandis qu'il relate ses préparatifs jusqu'à l'instant fatidique où tout a déraillé. Si le déroulement de l'épisode peut surprendre, c'est que son réel enjeu n'est pas celui annoncé en apparence : la mort du Docteur, voire le moyen qui lui permettra d'esquiver cette funeste destinée, ne semblent déjà plus centraux.

The Wedding of River Song s'attache en réalité à refermer une autre boucle, ouverte bien avant cette saison 6 : il vient consacrer et sceller définitivement la relation du Docteur et de River. Le refus de cette dernière de jouer le rôle qui lui est assigné explique l'effondrement du temps. Au cours de la discussion au sommet de la pyramide, le Docteur va pour la première fois véritablement admettre que River n'est pas un de ses compagnons à l'égard duquel il peut conserver ses secrets, fonctionner en non-dit, voire en manipulation. Elle a une autre dimension : elle s'impose comme son égale, non seulement prête, mais aussi capable de défier le temps. Elle ne lui offrira pas sa coopération aveugle pour un plan dans lequel, lui-seul, conserverait une longueur d'avance. C'est seulement en acceptant l'importance de River et en en tirant toutes les conséquences que le Docteur résoudra le vrai noeud de l'épisode : celui de synchroniser les aspirations et de consacrer l'égalité au sein d'un couple qui peut désormais véritablement se considérer comme tel.

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Avoir affronté cette épreuve, non pas dans la solitude habituelle du Time Lord, mais bien en faisant front commun avec River, constitue le véritable parachèvement de la saison. Je pense que cela explique mon impression mitigée initiale. En effet, alors qu'on aurait pu s'attendre à un final explosif à la manière traditionnelle de Russell T. Davies, dans The Wedding of River Song, nous n'assistons pas à une confrontation avec les ennemis de la saison : Madame Kovarian, de la plus symbolique des façons, apparaît déjà dépassée. C'est aussi pour cela que l'ultime twist qui permet au Docteur d'échapper à la mort, sans pour autant perturber irrémédiablement les lignes temporelles, semble presque anecdotique. On pourrait  lui reprocher une facilité déconcertante au vue de toute la construction de la saison pour en arriver à ce point, mais l'enjeu était ailleurs. Le choix de Steven Moffat a été de ne pas écrire un épisode pour finir en apothéose, mais tout simplement de refermer, sobrement et logiquement, un arc narratif qui a rempli son objectif ; lequel ne concernait que la relation de River et du Docteur.

Par rapport au temps de Russell T. Davies, cela peut dérouter. Mais toute la structure de l'épisode vient justifier et valider ce parti pris narratif. The Wedding of River Song se contente de tirer tous les enseignements de l'évolution de la saison concernant River, tout en se tournant déjà vers le futur. Les ennemis de la saison 6 sont déjà ceux d'hier. D'autres questions demeurent qui retiennent notre attention. Elles touchent bel et bien au coeur et à l'âme de la série, puisqu'elles sont relatives au Docteur. En bien des points, The Wedding of River Song pose avant tout les bases du futur de la série. Il ne s'agit pas de raconter le comment de la résolution d'un arc, mais plutôt d'éclairer son apport en donnant rendez-vous pour la suite. 

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On the fields of Trenzalore,
at the fall of the Eleventh,
when no living creature could speak
falsely, or fail to answer,
a question will be asked.
A question that must never,
ever be answered.

The question that must never be
answered, hidden in plain sight.
The question you've been
running from all your life.

Doctor who?

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Bilan : The Wedding of River Song n'est pas un season finale comme il était de coutume de classiquement les attendre depuis 2005 dans Doctor Who. Loin de s'intéresser à mettre en scène une confrontation finale démesurée face aux ennemis désignés de la saison, il se concentre sur le véritable enjeu de cet arc, bouclant une autre boucle autrement plus importante en consacrant enfin la relation du Docteur avec River, véritablement unis dans l'adversité et rompant ainsi avec la solitude traditionnelle du Time Lord. Ce season finale collecte en fait les conséquences logiques des évènements de la saison écoulée, tout en se tournant résolument vers le futur.

Finalement, une fois le moment de surprise initiale passée et si je reconnais qu'il m'a dérouté, je crois que c'est sans doute avec une consistance bien plus solide qu'initialement perçue lors du premier visionnage, que cette saison 6 se termine.

Rendez-vous à Noël ! 


NOTE : 8/10


La bande-annonce de l'épisode :

19/10/2011

(J-Drama / Pilote) Last Money ~Ai no Nedan~ (Price of love) : une intéressante immersion dans le milieu des assurances


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Retour au Japon en ce mercredi asiatique pour évoquer une des nouveautés de cet automne. Vous avez sans doute dû remarquer que la place occupée par le pays du Soleil Levant tend à s'accroître ces derniers temps sur My Télé is Rich!, équilibrant la répartition de ce rendez-vous hebdomadaire asiatique. Si la brièveté des dramas japonais par rapport aux sud-coréens joue sans doute en leur faveur, en raison du peu de temps libre dont je dispose actuellement, cela reflète aussi une vraie stabilisation de fond : c'est officiel, plus de cinq ans après le visionnage de mon premier j-drama, j'ai enfin trouvé mes marques devant ce petit écran japonais !

C'est pour cela que, cet automne, Last Money, diffusé depuis le 13 septembre 2011 sur NHK, ne pouvait que retenir mon attention, certitude confirmée par la première critique de LadyTeruki. Les dramas de NHK n'ont sans doute pas les synopsis les plus glamours à première vue, mais c'est dans l'éclairage qu'ils apportent de la société japonaise que réside tout leur attrait (souvenez-vous, Hagetaka). On se situe ici dans le même registre qu'un certain nombre de fictions de WOWOW, à l'image par exemple de Soratobu Taiya. Comprenant sept épisodes au total, Last Money s'achèvera mardi prochain au Japon ; cette critique portera sur les deux premiers épisodes de la série, visionné vendredi soir avec beaucoup d'enthousiasme. 

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Last Money se concentre sur le personnage de Mukojima Sakutaro. Ce dernier travaille pour une compagnie d'assurance, pour laquelle il enquête sur les demandes en paiement des clients, vérifiant si les conditions du contrat d'assurance souscrit sont bien remplies dans chaque cas et donc autorisant ou non le versement. Des hypothèses de fraude à l'assurance pour de faux soins médicaux jusqu'au versement d'assurance-vie suite à des décès dont il faut déterminer les circonstances exactes (suicide, ordre des décès dans un accident), il traite des affaires les plus diverses avec le même pointilleux sens de l'éthique qui le pousse toujours au bout de ses investigations, peu importe le résultat et les conséquences qui en découleront...

Ce professionnalisme n'est d'ailleurs pas toujours du goût de son entreprise, dont la politique commerciale se concentre plus sur son équilibre financier et la rapidité avec laquelle elle opère ses versements par rapport à la concurrence. Cela ne va donc pas sans provoquer parfois certaines tensions au sein d'une société où son obstination peut se heurter aux impératifs de chiffres fixés. Ses collègues se sont habitués à ce tempérament, et le dernier employé placé en formation à ses côtés comprend ainsi peu à peu les impératifs et les dilemmes moraux de ce métier. Mukojima Sakutaro a cependant peu de véritables amis, si ce n'est Yokomura Kazuki, avec qui il est inséparable depuis l'université. Or ce dernier a entamé une liaison extra-conjugale dans laquelle il s'investit plus que de raison ; mais sa maîtresse, mère célibataire apparemment sans histoire, semble nourrir des arrière-pensées financières qui devraient peut-être susciter la méfiance.

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Gagnant en épaisseur et en envergure au fil de son pilote, Last Money se révèle être un drama habile qui a parfaitement compris tout le potentiel de son sujet de départ. En effet, la série va décliner ce thème du milieu des assurances en s'attachant à en exploiter toutes les facettes. Se présentant sous une forme semi-procédurale, avec des enquêtes conduites à chaque épisode, elle introduit également divers fils rouges qui complètent et densifient le récit. Non seulement un enjeu dramatique est posé dès le flashforward d'ouverture, mais le drama esquisse aussi une promesse d'exploration du personnage principal à travers une affaire passée qui semble le hanter.

Doté d'une construction narrative maîtrisée, Last Money a de plus le mérite de savoir trouver le ton juste pour aborder ce sujet finalement très sensible. Il émane de cette série une impression d'authenticité et de réalisme qui renforce l'impact des histoires racontées. S'intéresser au milieu des assurances apparaît comme l'angle parfait pour tendre un miroir, parfois peu flatteur, souvent désabusé, vers la société japonaise et les rapports que ses membres entretiennent avec les sommes rondelettes que Sakutaro peut débloquer. De son entreprise jusqu'aux particuliers qu'il croise, le drama multiplie opportunément les points de vues pour offrir une vision d'ensemble guère optimiste. C'est un portrait nuancé qui est dressé, où les intérêts de chacun s'entremêlent souvent de façon conflictuelle.

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Outre cet éclairage social, c'est aussi dans un registre plus intime que Last Money retient l'attention. Faire jouer le mécanisme de l'assurance signifie généralement accident ou drame de la vie. Or la série démontre une faculté rare pour relater avec sobriété et une forme de pudeur parfaitement contenue ces tranches d'existence évoquées au cours de chaque enquête. Le choix de la première affaire traitée dans le pilote est judicieux : c'est celle d'une famille, tuée dans un accident de voiture, dont il faut retracer l'ordre des décès pour déterminer à quel héritier revient l'important montant de l'assurance-vie contractée. Tout en éclairant le rapport très différent des parents survivants face à cette somme, le drama verse logiquement dans un drame plus poignant qui ne saurait laisser le téléspectateur indifférent.

En filigrane, transparaît du propos tout en retenue de Last Money un certain pessimisme. Si quantifier la vie d'un être cher est chose impossible, le mécanisme de l'assurance semble réveiller les instincts les plus bas de notre nature humaine et vicier les relations. Non seulement la douleur s'efface parfois au profit de la préoccupation monétaire, mais c'est aussi la seule existence de ce système qui aiguise les appétits : au-delà des cas de fraude, que penser de la demande d'une maîtresse qui présente le fait d'être bénéficiaire du contrat d'assurance-vie de son amant comme une preuve d'amour véritable ? Derrière ces questions d'argent, c'est bien l'être humain qui est le coeur du sujet de cette série.

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Sur la forme, Last Money bénéficie de la sobriété caractéristique de ce type de drama, parfaitement adéquate à la tonalité d'ensemble. La réalisation opte pour une simplicité, sans le moindre effet de style, qui renforce l'impression d'authenticité du récit. Les couleurs sont globalement plutôt froides, avec quelques filtres teintés pour marquer certains changements de décor, notamment en extérieur. Pareillement, la bande-son reste minimaliste, se confondant complètement à l'histoire proposée.

Enfin, Last Money bénéficie d'un casting globalement homogène qui assure des prestations crédibles. Il est conduit par Ito Hideaki (Bengoshi no Kuzu, First Kiss), qui incarne cet agent-enquêteur d'assurances recherchant obstinément la vérité dans tous les cas qui lui sont soumis. A ses côtés, on retrouve Takashima Reiko (Bengoshi no Kuzu), Nakamaru Yuichi (membre du groupe KAT-TUN, Sushi Oji!), le toujours excellent Matsushige Yutaka (Fumo Chimai), Tabata Tomoko, Ibu Masatoas, Natsuyagi Isao ou encore Tanaka Tetsushi.

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Bilan : Le pilote de Last Money pose efficacement les bases d'un human drama consistant, dont la force réside autant dans une sobriété d'ensemble que dans les passages plus poignants inhérents aux drames de la vie croisés dans les affaires. Bénéficiant d'une solide construction narrative dans laquelle s'esquisse plusieurs fils rouges, son scénario, à tiroirs multiples, utilise habilement le prisme du monde des assurances pour éclairer toutes les problématiques de société, mais aussi plus personnelles, que ces questions d'argent peuvent soulever. En somme, Last Money apparaît comme le portrait authentique d'une société japonaise moderne. A suivre ! 


NOTE : 8/10


Quelques images de la série :

15/10/2011

(Pilote FR) Borgia : faut-il avoir foi en Tom Fontana ?

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Cette année, j'ai l'impression de passer mon temps à assister à l'élection de papes. Prenez le dernier film que je suis allée voir au cinéma, Habemus Papam... A des lieues de la vision contemporaine de Nanni Moretti, il y a un autre versant, historique et autrement plus sombre, s'offre au sériephile : suivre les destinées d'une famille à la légende noire abondante, propre à nourrir tous les fantasmes des scénaristes, les Borgia. Ils auront été un peu la Guerre des boutons du sériephile en cette année 2011, avec une version proposée par Showtime au printemps, une autre qui a débuté en fanfare cette semaine en France, sur Canal +.

Il faut dire que la chaîne cryptée française avait mis les petits plats dans les grands et affichait une attrayante image internationale, allant jusqu'à enrôler la plume d'un grand du petit écran américain, Tom Fontana. J'ai suivi la saison 1 de The Borgias avec intérêt - même si la série n'est pas exempte de tout reproche (Pour rappel, ma critique de fin de saison). J'attendais avec autant d'impatience cette autre monture. Car l'intérêt de Borgia, c'est aussi de voir comment avec une autre approche, un autre savoir-faire, un même sujet peut être transposé à l'écran. The Borgias portait la marque de Showtime en poursuivant clairement le créneau ouvert par The Tudors, qu'allait-il en être de Borgia ?

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Rome, 1492. Dans la péninsule italienne fragmentée, les Etats pontificaux doivent faire face à des menaces aussi bien extérieures qu'intérieures qui les fragilisent. Coincés entre les ambitions des grandes puissances militaires temporelles de cette Europe de la fin du Moyen-Âge, le Saint-Siège est aussi déchiré de l'intérieur, marqué par les rivalités entre les grandes familles romaines aux relations empoisonnées par des querelles intestines et des égos surdimensionnés. Le pape Innocent VIII est vieux, malade, ce qui attise un peu plus les ambitions de chacun en ces temps d'instabilité.

Rodrigo Borgia, neveu du Pape Callixte III, occupe le poste de vice-chancellier auprès du pape actuel. Issu d'une famille originaire d'Espagne, ce cardinal ne manque pas d'ambition : il distingue, par-delà le siège de Saint Pierre, le trône d'Espagne qu'il rêve pour sa descendance. Fin stratège politique, il organise méticuleusement, dans cette optique, la vie de ses divers enfants, illégitimes. Il répartit ainsi les fonctions entre ses fils adultes, suivant les compétences et mérites qu'il leur attribue : à l'aîné, Juan, le titre temporel de duc et les honneurs militaires ; à Cesare, le titre d'évêque et une vie d'homme d'Eglise que le jeune homme ne veut pas. Quant à sa seule fille, Lucrezia, elle arrive en âge d'être mariée ; à Rodrigo de trouver le meilleur parti qui servira ses intérêts.

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Série historique ambitionnant de dépasser l'image figée qui peut être associée aux fictions en costumes, Borgia donne immédiatement le ton dès son introduction. Elle n'entend pas subir son cadre : ce sont des codes narratifs modernes qu'elle va utiliser pour s'approprier cet univers passé. Il en résulte un traitement des problématiques volontairement contemporain, avec une terminologie connotée (mafia, vendetta), destinée à mettre en lumière et à exacerber le caractère intemporel des jeux de pouvoirs relatés. Déchirant la toile spirituelle d'apparât, la série s'intéresse avant tout à la nature humaine. Laïcisant son sujet, elle met à jour les ressorts les plus intimes des protagonistes, s'intéressant aux passions et aux intérêts, tellement terrestres, qui meuvent leurs ambitions. Rome est présenté comme un lieu de pouvoir temporel ; le spirituel est un decorum remisé au second plan.

Introduction rapide, les débuts de Borgia manquent parfois de fluidité mais ne souffrent d'aucun temps mort. La série nous précipite dans un tourbillon de turbulences géopolitiques, au risque de donner l'impression d'être parfois trop riche : elle ne parvient en effet pas toujours à maîtriser la cohérence et la cohésion de sa narration. Parallèlement, sont posées de manière claire les bases des dynamiques au sein de la famille Borgia : un patriarche ambitieux, mais surtout très calculateur, des enfants logiquement instrumentalisés pour atteindre ses desseins. Le tableau présenté est globalement sombre : la série ne cherche pas à générer une empathie particulière, cultivant là son pessimisme ambiant. Comme dans The Borgias, c'est le personnage de Cesare qui démontre le plus intéressant potentiel, figure multidimensionnelle entièrement construite sur ses déchirures et ses paradoxes, il est sans doute aussi le plus travaillé.

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Pour comprendre les ambitions affichées par Borgia, la comparaison avec The Borgias de Showtime est très instructive. Leurs différences manifestes de parti pris expliquent d'ailleurs que les séries ne s'adressent pas forcément au même public. Moins glamour que sa consoeur américaine, loin de son théâtralisme si soigné et huilé, Borgia fait le choix d'une forme d'authenticité plus abrasive. Optant pour une approche moins édulcorée, elle est plus brute, se laissant volontiers emporter par des excès de violence et par une mise en scène qui n'hésite pas à indisposer à l'occasion le téléspectateur. Alors que The Borgias propose un divertissement historique, lissant ses personnages et ses sujets de façon à nourrir et à encourager la vision romancée et folklorique que préconçoit le téléspectateur, Canal + veut au contraire rompre avec cet imaginaire.

Non sans maladresses, Borgia semble en effet rechercher une forme de légitimité, historique, qui explique aussi l'impression d'académisme émanant de ces premiers épisodes. Cela donne une vision beaucoup plus sombre, moins consensuelle probablement, voire plus dérangeante, avec un rapport logiquement plus ambigu avec la série. Sans objectivement tendre vers une plus grande rigueur historique d'ensemble, Borgia joue en fait sur le ressenti du téléspectateur : elle veut que ce dernier ait l'impression de dépasser ses préconceptions pour s'immerger dans cette retranscription supposément expurgée de toute romance, mais aussi de son cadre théologique. C'est notamment ce qui explique le soin apporté à certains points de détails, dans le but de marquer et de conférer une impression d'authenticité : par exemple, dans ces deux premiers épisodes, plus que les explosions intermittentes de violence, ce sont les remèdes de la médecine qui servent cet objectif. Tout cela explique pourquoi Borgia apparaît bel et bien comme une fiction intemporelle sur le pouvoir, mais on y trouve aussi sans doute la limite du potentiel séducteur du concept.

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Sur la forme, Borgia semble cultiver la même ambivalence qui la traverse sur le fond. C'est une série à la réalisation soignée et solide. La caméra a le sens des détails, et la photographie, à dominante plutôt sombre, reflète parfaitement la tonalité ambiante. Par rapport à The Borgias, la différence est ici aussi très parlante : s'attachant à une certaine forme de réalisme, Borgia ne donne pas l'impression de véritablement recréer sous nos yeux des toiles de peinture de la Renaissance. La bande-son s'inscrit dans la même approche ; avec, à noter, la présence d'un générique, ce qui fait toujours très plaisir.

Enfin, Borgia bénéficie d'un casting international sur lequel je vais avoir du mal à me prononcer, car j'ai vu les deux premiers épisodes en version française ; or je n'ai plus vraiment l'habitude de regarder des fictions doublées. Rodrigo Borgia est interprété avec sobriété et une évidente roublardise par John Doman. Les trois enfants, devenus adultes et dont il préside aux destinées, sont incarnés par Stanley Weber (Juan), Mark Ryder (Cesare) et Isolda Dychauk (Lucrezia). A leurs côtés, on retrouve notamment Art Malik, Diarmuid Noyes, Marta Gastini, Assumpta Serna, Andrea Sawatzki, Victor Schefé, Nicolas Belmonte, Dejan Cukic, Christian McKay, Miroslav Taborsky, John Bradley ou encore Karel Dobry

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Bilan : Entièrement consacrée à ces jeux de pouvoirs qui, parce qu'ils sont avant tout temporels, demeurent donc intemporels, Borgia est une série historique et politique à l'approche narrative résolument moderne, dépouillée de tout folklore. Le revers de la médaille est un certain excès d'abrasivité : il est assez paradoxal pour une fiction qui met à jour l'obscurité de la nature humaine de manquer à ce point d'humanité. La narration saccadée doit également mûrir pour gagner en cohésion et en homogénéité. Mais malgré ces reproches, les bases posées par ces deux premiers épisodes sont suffisamment solides et intéressantes pour mériter de laisser une chance à la série de se développer sur ces fondations.

Une chose est en revanche certaine, Borgia investit un registre qui lui est propre et ne marche certainement pas sur les plate-bandes de The Borgias


NOTE : 6,5/10


La bande-annonce de la série :

Le générique :

12/10/2011

(K-Drama) Little Girl K (Killer K) : un thriller d'action impitoyable et sanglant

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Après une parenthèse japonaise, retournons en Corée du Sud pour ce mercredi asiatique. Par manque de temps libre, je n'ai pas eu l'occasion de me lancer dans les nouveautés de ces dernières semaines. C'est donc vers des dramas plus courts, du câble sud-coréen, que m'ont emmené mes explorations. C'est ainsi que j'ai attéri devant Little Girl K, dont le pitch, assez atypique pour un k-drama, n'était pas sans m'évoquer certains parallèles avec des séries occidentales comme Nikita.

Diffusée du 27 août au 10 septembre 2011, sur la chaîne câblée CGV, cette série est très courte puisqu'elle comporte seulement trois épisodes d'environ 1 heure chacun. Ambitionnant de secouer le petit écran, elle investit le registre de l'action pure auquel se superpose des codes narratifs empruntés au thriller. Si le drama réussit sans doute par intermittence dans le divertissement d'action, il échoue cependant à acquérir une réelle solidité et épaisseur sur le fond.

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Cha Yeon Jin est une adolescente au caractère bien trempé qui n'a pas l'habitude de se laisser marcher sur les pieds. Son tempérament, auquel s'ajoutent d'indéniables qualités pour les différents arts de combat que sa mère lui a fait étudier dans sa jeunesse, lui attire souvent des ennuis. Elle vient même d'être expulsée de son lycée pour ces raisons. Sans père, vivant chez sa mère qui tient un modeste petit restaurant, elle mène malgré tout une vie heureuse et tranquille jusqu'au jour où tout va basculer...

Une nuit, la curiosité de Yeon Jin et de ses amis les amènent à perturber les affaires étranges de trafiquants qu'il aurait mieux fallu éviter. Non seulement Yeon Jin attire sur elle l'intérêt d'une organisation aussi puissante que létale, mais elle réveille aussi des éléments du passé de sa mère et de son origine, dont elle ignore tout, et qui vont faire exploser le confort de sa cellule familiale. Projetée dans un monde où le remord n'a pas d'emprise, Yeon Jin va survivre grâce à un désir de vengeance inébranlable.

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Little Girl K est une série très sombre, qui s'adresse prioritairement aux amateurs d'action et de combats sanguinolents. Efficace, la construction de l'intrigue ne laisse place à aucun temps mort. Si le premier épisode verse dans un relatif mélodrama un peu poussif pour poser les enjeux de l'histoire, la suite se révèle très dynamique et musclée. Empruntant les codes des fictions d'action pure, ne lésinant ni sur l'hémoglobine, ni sur les combats, le monde de cette série se révèle surtout très binaire : tuer ou être tué ; ami ou ennemi ; celui qui exécute les ordres et celui qui les donne.

Versant peu dans une nuance estimée superflue, repoussant au maximum les frontières de l'impitoyable, Little Girl K apparaît comme une oeuvre résolument désensibilisée, imperméable à toute notion de morale. La mort y est omniprésente, presque anecdotique. Et la mise en scène des confrontations démontre un goût certain pour la théâtralisation de duels entre deux protagonistes. On retrouve dans ce drama une influence manifeste des jeux vidéos, qui se ressent tant dans la manière de filmer (division de l'écran, caméra qui suit l'arme) que dans la construction de l'histoire.

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Divertissement d'action qui met les formes pour s'imposer dans ce registre, Little Girl K laisse pourtant un double sentiment d'inachevé. Paradoxalement, c'est tout d'abord le format court qui doit être mis à l'index : composée de seulement 3 épisodes, la série donne l'impression de ne faire qu'effleurer le potentiel d'une histoire qui reste inaboutie, comprenant trop de raccourcis, de facilités, de coïncidences, qui réduisent la portée du scénario. Certaines pistes, à peine explorées, sont déjà refermées. De manière générale, le drama souffre d'un manque d'homogénéité global : les passages de Yeon Jin au lycée restent par exemple des parenthèses trop déconnectées qui n'auront jamais vraiment justifiées leur présence, si ce n'est pour un artificiel emprunt à des codes plus classiques de high school drama .

Cependant, plus que le caractère minimaliste du scénario, le plus grand reproche que j'adresserais à la série est d'avoir fait le choix de complètement déshumaniser ses protagonistes. En dehors de quelques moments plus dramatiques qui tendent à un larmoyant trop appuyé, Little Girl K passe en effet complètement sous silence les légitimes conflits moraux que son histoire aurait pu légitimement engendrer. Yeon Jin se transforme en tueuse, portée par une haine indistincte qui lui fait exécuter sans discernement tous les ordres qui lui sont donnés. Laissant complètement de côté la psychologie de ses personnages, la série préfère privilégier une dynamique action/réaction plus primaire, efficace pour le thriller, mais peut-être un peu moins pour la cohésion du récit.

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Si elle sonne parfois un peu creux sur le fond, Little Girl K s'assure cependant une réalisation solide, globalement assez nerveuse, qui tente d'insuffler du rythme et réussit surtout les scènes d'action. Les combats disposent de chorégraphies plutôt correctes, le penchant pour le sabre des différents protagonistes permettant de renforcer le côté sanguinolent des affrontements, confirmant l'idée que ce drama mise bien plus sur la théâtralisation de son action que sur son histoire. En parfait écho, la bande-son se révèle aussi très rythmée : il y a une volonté d'entraîner et de dynamiser les scènes, en ne demandant au téléspectateur que de se laisser prendre au jeu.

Cependant, une autre des limites de Little Girl K réside dans son casting, qui oscille autour de performances moyennes manquant parfois de conviction. C'est le premier drama de Han Groo, par conséquent il est sans doute normal qu'elle doive trouver ses marques. Elle est plutôt convaincante en héroïne à poigne, évoluant surtout avec une certaine grâce énergique dans les combats. Mais son jeu, un peu monoexpressif, démontre toutes ses limites dès lors qu'il s'agit d'investir différentes palettes d'émotions. Son personnage concentre toute l'attention, laissant finalement peu d'exposition aux acteurs qui l'entourent, ces derniers peinant à se sortir des figures unidimensionnelles dans lesquelles le scénario les a enfermés. On retrouve notamment Kim Jung Tae, Park Hyo Joo, Baek Do Bin, Kim Roe Ha ou encore Jun Mi Sun.

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Bilan : Investissant sans retenue et parfois jusqu'à l'excès le registre du divertissement d'action pure, résolument sanguinolent, Little Girl K a le mérite de trancher dans le paysage télévisuel, le câble permettant d'aborder frontalement ces genres où la noirceur et la violence prédominent. Cependant la série peine à être plus qu'un exercice de style un peu vain : l'histoire s'efface trop souvent au profit des effets d'action, certes efficaces, mais qui ne peuvent occulter le sentiment d'inachevé qui prédomine sur le fond au bout de ces trois épisodes.

Une curiosité pas sans défaut, mais pas déplaisante, sans doute à réserver aux amateurs du genre.


NOTE : 4,75/10


La bande-annonce de la série :


Une chanson de l'OST :

09/10/2011

(Pilote / Mini-série AUS) The Slap : une gifle qui change tout

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Le rush de la rentrée américaine retombé, c'est l'occasion de repartir explorer les nouveautés anglophones au-delà des seuls Etats-Unis. Cela tombe bien puisque jeudi soir débutait en Australie une mini-série assez ambitieuse qui se propose d'adapter un des romans marquants de la littérature récente de ce pays (publié en 2008) : The Slap (La gifle), de Christos Tsiolkas. Diffusée sur ABC1, cette mini-série comportera en tout 8 épisodes d'une cinquantaine de minutes chacun.

Plusieurs raisons m'ont motivé à lancer ce premier épisode : il y avait non seulement le prosélytisme toujours bien ordonné de LadyTeruki, mais aussi l'impressionnant casting rassemblé : la perspective d'y retrouver Alex Dimitriades (c'est mon adolescence devant Hartley Coeur à Vif qui s'exprime) ou encore Sophie Okonedo justifiait amplement la découverte au moins du pilote. Je n'ai pas regretté mon visionnage : ces débuts sont intéressants, posant solidement le ton et les bases pour la suite de l'histoire. 

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The Slap est une mini-série construite de manière chorale autour d'un geste central qui va tout déclencher : une gifle. Tout débute à l'occasion de la fête d'anniversaire de Hector. Il organise avec son épouse, Aicha, un barbecue où sont conviés sa famille, de ses parents à ses cousins, ainsi que des amis du couple. Si Hector est issu d'une famille d'immigrés grecs, la langue étant encore couramment parlé entre eux, la fête réunit cependant des personnes de tous les milieux sociaux et de toutes les cultures. Cette réunion conviviale, entre amis plus ou moins proches de Hector, ne va certes pas aller sans quelques antagonismes et autres tensions, puisque chacun a amené ses enfants, ce qui suffit à sur-ajouter à l'agitation ambiante.

Tout se déroule à peu près bien jusqu'à une scène de confrontation où un adulte, Harry, le cousin de Hector, gifle un des enfants qui a été insupportable tout au long de la journée. Le barbecue se termine abruptement par une altercation violente entre Harry et les parents de l'enfant giflé, des amis de Hector, qui n'entendent pas en rester là et veulent déposer plainte. Cette gifle va être l'événement catalyseur à partir duquel chaque personne présente va devoir se déterminer, provoquant des réactions en chaîne au sein de ce groupe qui soudain éclate sous nos yeux.

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Au vu de ce pilote, The Slap dispose de deux atouts qui retiennent l'attention. Tout d'abord, la série apparaît comme un portrait coloré et riche, véritable instantané de la middle-class résolument multiculturelle de l'Australie actuelle (Melbourne). Rien n'est en effet plus approprié qu'une fête pour réunir autour d'un barbecue des personnes d'origines et d'horizons différents, dont les liens sont très divers, tous rassemblés par ce fragile plus petit dénominateur commun incarné par Hector. On perçoit bien dans l'épisode la volonté manifeste de présenter, sans l'édulcorer, l'ordinaire des quotidiens des familles introduites.

Dans les portraits ainsi esquissés, la série n'évite pas certains clichés : Hector et sa mère envahissante, ses problèmes de couple avec Aicha ou encore sa potentielle aventure extra-conjugale, ne font pas particulièrement dans l'originalité. Cependant, il se dégage de l'ensemble une forme de proximité et beaucoup de naturel. Les dynamiques, globalement sobres, sonnent authentiques. Dans ce registre mêlant le social et l'humain, c'est certainement par sa dimension chorale que la série promet le plus et devrait gagner en épaisseur : chaque épisode se concentrera en effet sur un des personnages présents lors de la scène de la gifle, multipliant ainsi les points de vue et les perspectives.

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Si ce pilote démarre sur un rythme un peu lent, il gagne progressivement en intensité : une fois l'atmosphère posée grâce à une introduction appliquée en suivant le personnage de Hector, la gifle intervient dans le dernier quart de l'épisode pour assurer l'électro-choc final. Les problématiques soulevées par ce geste controversé, répréhensible socialement et juridiquement, permettent à The Slap de poser les bases solides d'un human drama des plus intéressants. Les répercussions de la gifle, au sein des amis et de la famille, sont immédiates. De plus, le conflit risque de s'envenimer encore plus si la police est impliquée.

En un instant, ce simple geste réflexe a rompu le fragile lien qui existait dans la petite communauté réunie pour célébrer l'anniversaire de Hector. Soudain, transparaissent des différences de vues et d'éducation - sur la manière d'élever les enfants. Se révèlent aussi les loyautés naturelles de chacun. Les dernières minutes du pilote sont très fortes. Elles s'assurent de la fidélité du téléspectateur qui perçoit tout le potentiel narratif du sujet : grâce à ce catalyseur, The Slap va pouvoir nous entraîner au-delà de la façade des familles sans histoire pour s'intéresser au coeur de chaque individu, à ce qui le définit plus intimement, mais aussi à ce qui peut le relier aux autres.

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Sur la forme, The Slap bénéficie d'une réalisation appliquée, relativement nerveuse tout en restant sobre. Cela cadre bien avec l'ambiance de ces chroniques humaines. La photographie est soignée, s'offrant quelques parenthèses plus ensoleillées, comme les scènes dans la piscine qui ont un côté relaxé que je qualifierais de "typiquement australien". La bande-son est plutôt plaisante, accompagnant le récit tout en restant en retrait. A noter également que la série dispose d'un court générique, très simple, mais dont la symbolique capture parfaitement l'esprit de cette histoire.

Enfin, The Slap rassemble un casting alléchant qui devrait s'assurer de porter de manière convaincante l'histoire à l'écran. On y retrouve notamment Jonathan LaPaglia (Sept jours pour agir, Washington Police) et Sophie Okonedo (Criminal Justice, Father & Son), incarnant le couple chez qui se déroule la fameuse scène de la gifle. Melissa George (Alias, In Treatment) joue la mère de l'enfant frappé ; tandis que Alex Dimitriades (Hartley Coeur à Vif, Underbelly) est celui qui lève la main sur ce gosse un peu trop turbulent. A leurs côtés, on croise aussi Essie Davis (Cloudstreet), Lex Marinos, Diana Glenn (Killing Time), Anthony Hayes, Sophie Lowe, Blake Davis (Dead Gorgeous, Tangle) ou encore Oliver Ackland (Cloudstreet).

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Bilan : Derrière son portrait d'une middle-class australienne multiculturelle, d'où émane un ressenti de proximité et de justesse, le pilote de The Slap pose les bases d'un human drama qui peut vraiment devenir très intéressant, notamment en raison de la narration chorale envisagée au fil des huit épisodes. L'épisode n'évite pas quelques facilités, mais il introduit efficacement une atmosphère volontairement ordinaire. Dès l'évènement déclencheur que constitue la gifle, le potentiel à explorer par les problématiques envisageables apparaît évident. A suivre.


NOTE : 7,25/10


La bande-annonce de la série :