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30/08/2013

(Mini-série UK) The Mill : ces enfants-ouvriers du XIXe siècle

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Cet été, Channel 4 avait décidé de ne pas offrir à ses téléspectateurs l'évasion et la légèreté promises pour la période estivale. Au contraire, la chaîne anglaise a proposé une trilogie de mini-séries, aux thèmes très différents, mais qui partageaient toutes une même noirceur. La première de ces fictions, Run, a été la moins aboutie, une semi-anthologie s'essayant à la chronique sociale sans trouver l'équilibre et le ton juste recherchés. Les deux autres mini-séries se sont révélées autrement plus marquantes, et méritent l'attention chacune à leur manière. En attendant de revenir prochainement sur Southcliffe, évoquons aujourd'hui celle qui s'est démarquée avec un succès public assez inattendu : The Mill.

Programmée le dimanche soir, en plein été (du 28 juillet au 18 août 2013), dans une case horaire qui n'est pas des plus faciles à négocier pour Channel 4, ce period drama a admirablement tiré son épingle du jeu : après des débuts très solides - 2,8 millions de téléspectateurs, soit rien moins que le meilleur lancement de la chaîne depuis trois ans -, il s'est maintenu jusqu'au final frôlant les 2 millions. Écrite par John Fay (à qui l'on doit notamment quelques épisodes de la saison 3 de Torchwood - et un passage par le soap Coronation Street), cette mini-série en quatre parties avait en plus un sujet dur, puisqu'elle traite des conditions de travail des enfants dans le premier XIXe siècle. Vous connaissez tout mon intérêt pour cette période : j'étais aussi curieuse qu'intriguée de voir un tel sujet porté à l'écran. Une bonne chose puisque The Mill s'est révélée très intéressante à suivre !

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The Mill relate le quotidien d'une manufacture de textile, située dans la campagne anglaise, dans le Cheshire. Elle se déroule en 1833 : les revendications sociales s'expriment alors par l'intermédiaire du Ten Hour Movement qui vise à faire adopter une loi permettant l'amélioration des conditions des ouvriers par la réduction du nombre d'heures travaillées dans la journée. Signe de la recherche d'authenticité manifeste, la mini-série s'inspire directement des archives de la Quarry Bank Mill. [Pour une utile re-contextualisation, je vous conseille l'article qu'a consacré sur le sujet RadioTimes : The real story of the child slaves of the Industrial Revolution, qui nous apprend notamment que les vues du personnage d'Esther sont basées sur les propres impressions de la jeune femme retrouvées dans les archives.]

La manufacture est dirigée par la famille Greg, dont le fils aîné, Robert, a pris la direction. Il est un des plus ardents opposants au Ten Hour Movement, faisant un lobbying incessant auprès du législateur. Mais au sein même de son entreprise, la rigidité paternaliste avec laquelle il gère ses employés va être remise en cause par certains. C'est le cas notamment d'une apprentie, Esther Price : cette adolescente n'entend pas se laisser faire face à divers abus d'autorité dont ses camarades sont victimes. L'arrivée d'un nouvel employé, ayant déjà un historique dans les mouvements ouvriers, va aussi ouvrir la Quarry Bank aux revendications qui traversent le pays.

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Traitant d'un sujet fort, The Mill est un period drama à la reconstitution historique convaincante qui immerge sans difficulté le téléspectateur dans les problématiques de son époque. Il choisit d'aborder la condition des ouvriers anglais dans le cadre de la révolution industrielle, en s'arrêtant tout particulièrement sur la situation des enfants placés dans ces manufactures de textile, qu'ils soient orphelins ou issus de familles n'ayant pas de moyens de subsistance. Ils forment ainsi une main d’œuvre agile et bon marché placée derrière les machines. La mini-série décrit avec précision leur quotidien, fait de journées interminables, de la cloche matinale à la prière du soir, et souligne d'entrée de jeu les dangers qui guettent ces jeunes apprentis. Dressant un portrait sans fard, très brut, elle évoque les difficultés et épreuves qui parsèment leurs journées, et ce sans misérabilisme.

Pointant les limites et, surtout, l'hypocrisie de la gestion paternaliste qui prévaut alors dans le patronat rural, The Mill entreprend de nous relater les premiers soubresauts émancipateurs de ces travailleurs. En filigrane, s'esquisse une démonstration lourde de symboles. Les Greg, propriétaires de manufactures en Angleterre, détiennent également, dans les colonies, une fabrique de coton. Ce n'est pas une main d’œuvre orpheline, mais esclave, qui y est exploitée. Alors que l'esclavage s'apprête à être aboli, The Mill insiste sur les différentes attitudes face aux deux situations mises en parallèles. Plus que le pragmatisme financier des Greg, décidés à instrumentaliser la loi pour servir leurs intérêts, ce sont les prises de position de la matriarche qui marquent. Elles témoignent de son incompréhension : militant en faveur de l'abolition, elle n'a pas conscience de la reproduction en Angleterre de schémas d'exploitation suivant la logique économique et juridique du capitalisme industriel d'alors.

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En raison de son sujet et de l'approche choisie, en voulant mettre en scène les difficiles conditions de vie et de travail passées, The Mill a pu être rapprochée, outre-Manche, des ambitions de The Village, dont la première saison a été diffusée au printemps sur BBC1 (elle se déroulait au début du XXe siècle). Cependant, The Mill se révèle moins pesante et éprouvante que cette dernière. Recherchant toujours le juste équilibre dans sa tonalité, la mini-série ne verse pas dans le mélodrame. Si elle peut être très dure, elle prend aussi soin de se ménager des passages plus légers, avec quelques instantanés chargés d'humanité, de solidarité. Si bien que, tout en conservant une certaine fatalité réaliste, le récit est traversé par une vraie vitalité.

Malgré les injustices et les tragédies qui frappent durement ces jeunes gens exposés à trop d'abus potentiels, l'espoir ne s'éteint jamais complètement. La fiction est ici efficacement menée : jamais figée, l'histoire progresse, et de nouvelles ouvertures finissent toujours par apparaître. The Mill met en scène des personnages souhaitant prendre leur vie en main. Certains veulent croire en un avenir meilleur ; leurs actions parviennent à réaliser des choses, qu'importe si ce n'est parfois qu'anecdotique et éphémère. Le téléspectateur s'attache à ces protagonistes : il prend fait et cause pour les révoltes d'Esther et pour tout ce qui permet de faire évoluer, peu à peu, le rapport de force entre les apprentis et les ouvriers et leur patron. Tout est gris et nuancé dans cette fiction, et la fin confirme cela : satisfaisante sur certains points, frustrante sur d'autres, et révoltante quant au sort d'un jeune en particulier. 

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Sur la forme, The Mill convainc dans son registre de period drama : il s'agit d'une reconstitution historique sérieuse. La réalisation est solide, plongeant le téléspectateur dans des images où la dominante grisâtre trouve tout son sens. En guise de générique, une petite mélodie introductive nous glisse dans la manufacture, avec une sobriété qui correspond au traitement brut et authentique voulu.

Enfin, la mini-série rassemble un casting solide au sein duquel Kerrie Hayes (Good Cop) se démarque particulièrement dans le rôle d'Esther, inébranlable jeune femme qui n'entend pas accepter sa situation et les abus dont elle et ses camarades peuvent être victimes. Autre ouvrier refusant la soumission attendue, Matthew McNulty (Five Days, Lark Rise to Candleford, The Syndicate, Misfits, The Paradise) incarne Daniel Bates qui ouvre notamment la manufacture aux écrits revendicatifs des mouvements dont il est proche. Parmi les employés, on retrouve également Holly Lucas ou encore Connor Dempsey. De l'autre côté des rapports de travail, Robert Greg est interprété par Jamie Draven (Ultimate Force), Donald Sumpter (Our Friends in the North, Being Human, Game of Thrones) jouant son père, et Barbara Marten (Harry, Public Enemies, Kidnap and Ransom), sa mère. Claire Rushbrook (The Fades, Collision, Whitechapel, My Mad Fat Diary) et Kevin McNally incarnent quant à eux le couple en charge des apprentis. Quant à Aidan McArdle (All about George, Jane Eyre, Garrow's Law), il est un des leaders ouvriers du Ten Hour Movement.

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Bilan : Traitant d'un sujet fort - ces enfants apprentis que la révolution industrielle a installée derrière les machines -, The Mill est une fiction dure, mais pas dénuée d'espoir. Elle s'adresse au futur, annonçant et appelant les changements à venir, plus qu'elle ne les réalise (le Factory Act de 1833 comprendra finalement certes des avancées, mais il sera loin d'acter toutes les revendications ouvrières). Dressant un portrait précis et sans fard des relations de travail d'alors, où prédomine un paternalisme patronal amené à être remis en cause, la mini-série sait nous faire partager les aspirations de ses personnages. Doté d'un récit à la progression efficace, c'est donc une œuvre solide.

En résumé, tout en reconnaissant avoir une affinité toute particulière pour les thèmes de cette fiction - tous les publics n'y seront peut-être pas sensibles -, voilà une série que j'ai beaucoup aimée, et que je recommande sans hésitation.


NOTE : 7,5/10


La bande-annonce de la mini-série :

22/02/2013

(UK) My Mad Fat Diary, saison 1 : un portrait sincère, drôle et touchant, d'adolescence

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Cela fait plusieurs années que je ne m'installe plus spontanément devant une série mettant en scène des adolescents. Je me dis que ce ne sont plus vraiment des thèmes qui me parlent. Pourtant cela peut être un tort (l'an dernier, Answer me 1997 l'avait parfaitement illustré). Heureusement je ne demande qu'à me tromper. C'est donc sur vos (judicieux) conseils que j'ai lancé la première saison de My Mad Fat Diary, qui sur le papier me faisait un peu penser à un autre teen-drama loin d'être déméritant, Huge.

Diffusée sur E4 depuis le 14 janvier 2013, la série s'est achevée lundi dernier en Angleterre. Adaptée d'un roman de Rae Earl, intitulé My Fat, Mad Teenage Diary, la première saison compte 6 épisodes. Une seconde saison a d'ores et déjà été commandée. Visionnée en quelques jours, My Mad Fat Diary a été une des belles découvertes de ma semaine, dressant un portrait d'adolescence dont l'équilibre interpelle : à la fois poignant et drôle, direct et excessif, réaliste et idéaliste... Une de ces fictions profondément attachantes que l'on quitte avec regret.

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My Mad Fat Diary se déroule dans une petite ville du Lincolnshire, en 1996. Elle nous invite à suivre Rae, une adolescente de 16 ans que le mal-être et la dépression ont presque conduit à commettre l'irréparable. Au cours du pilote, on assiste à sa sortie de l'institut psychiatrique où la jeune fille vient de passer plusieurs mois hospitalisée. Elle laisse là-bas son amie Tix et doit retourner dans le monde, retrouvant notamment une mère avec laquelle les rapports restent difficiles. Parmi ses connaissances, nul ne connaît les réelles causes de son absence, un voyage en France ayant été inventé comme excuse par sa mère.

Par hasard, Rae recroise sa plus ancienne et meilleure amie, Chloe, qu'elle a progressivement perdu de vue au cours de l'année difficile qu'elle vient de vivre. Chloe s'est constituée autour d'elle un groupe d'amis soudés, avec Izzy, Archie, Chop et Finn. Elle invite Rae à entrer dans leur cercle. Enthousiaste et volontaire à l'idée de s'intégrer dans ce groupe d'adolescents qui lui paraissent si "normaux", cette dernière va apprendre beaucoup sur elle-même, sur l'amitié, mais aussi l'amour à leur contact. Pour emprunter la voie de l'acceptation de soi et de la guérison ?

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La force de My Mad Fat Diary est de savoir toucher le téléspectateur comme peu de fictions en sont capables, grâce à une héroïne qui, par ses doutes et par ses questionnements, parle à tout un chacun, écho de nos propres incertitudes. Semblable à un journal intime qu'on feuilletterait, la série nous glisse dans la tête de Rae, laissant une large place à ses commentaires et à ses impressions. Nous faisant ainsi partager son point de vue, toujours spontané, souvent excessif, parfois très cru, la fiction propose un traitement brut et sans détour de thématiques d'adolescence. Là où la série se démarque, c'est dans le portrait qu'elle propose de Rae : au-delà des interrogations propres à son âge, c'est une adolescente qui tente de se reconstruire. Son mal-être s'est mué en une haine d'elle-même, sur laquelle pèse tout le poids d'une dépression qui ne le lui laisse aucune issue. My Mad Fat Diary aborde la maladie de Rae avec une tonalité et une approche semblable à ses autres problématiques adolescentes (amour, sexe, amitié). La série conserve toujours un dynamisme communicatif, capable de se montrer drôle et légère, sans occulter des passages douloureux et poignants. C'est une série très vivante, très humaine, qui, à l'image de ses personnages, se révèle haute en couleur.

De manière générale, My Mad Fat Diary mise également sur la diffuse authenticité qui transparaît des dynamiques qu'elle met en scène. D'aucuns parleraient de réalisme, pourtant, si elle se révèle si attachante, c'est surtout par un certain idéalisme. L'enjeu de la saison est, pour Rae, d'apprendre à s'accepter elle-même, pour accepter les autres. Il n'est sans doute pas d'épreuve plus intime et difficile que celle-ci. Au cours de ce cheminement, Rae redécouvre l'amitié, mais aussi tous les espoirs et autres aspirations d'une adolescente de son âge qui vient de passer plusieurs mois coupée de tout. Elle s'intègre peu à peu à une bande de jeunes qui, si on y retrouve toutes les caractéristiques propres à un groupe d'adolescents, l'accueille avec un naturel assez touchant. Par-delà ses craintes et ses besoins, Rae s'ouvre à leur contact. Les épreuves et les péripéties qu'elle va traverser au cours de cette saison ne sont pas toujours parfaitement dosées. Beaucoup sont aussi des classiques du genre au parfum de déjà vu, rappelant que My Mad Fat Diary reste dans la logique des teen-drama. Mais la série ne se départira jamais de sa saveur toute particulière : tandis que Rae fait chuter des barrières qui semblaient si infranchissables, le coeur du téléspectateur se serre et se réjouit. Tout simplement parce que s'esquisse sous nos yeux un portrait sincère, d'une vraie justesse, qui trouve un écho en chacun de nous.

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Sur la forme, My Mad Fat Diary adopte une réalisation très dynamique, avec une caméra qui fait ressortir une relative proximité avec les personnages. L'ensemble sied parfaitement au ton particulier de la série. Fidèle à l'approche narrative du récit qui reste le "journal de Rae", elle introduit en plus à l'image des dessins et autres gribouillages qui défilent et se rajoutent à l'écran : ils accompagnent et illustrent les confidence de l'héroïne, tout en nous permettant d'entrevoir un peu plus le monde de sa perspective. L'accompagnement musical achève de plonger le téléspectateur dans un bout d'adolescence des années 90, tout en restant bien dosé.

Enfin le casting se révèle à la hauteur, tout particulièrement Sharon Rooney autour de qui tourne la série. L'actrice sait susciter l'empathie du téléspectateur, notamment grâce à la manière et la tonalité avec laquelle elle partage avec nous toutes ses remarques sur sa vie. Son psychiatre est interprété par Ian Hart, et sa mère par Claire Rushbrook. Pour jouer les autres adolescents, avec leurs portraits quelque peu idéalisés, on retrouve Jodie Comer, Nico Mirallegro, Dan Cohen, Jordan Murphy et Ciara Baxendale.

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Bilan : Plus qu'un simple teen-show, auquel elle emprunte pourtant un certain nombre de thématiques classiques, My Mad Fat Diary est une série profondément humaine, drôle mais aussi touchante. Elle est une bouffée d'air frais dédiée à l'adolescence, avec les excès et les disproportions que tout acquiert à cet âge-là. Elle est aussi le portrait très juste et entier d'une héroïne, dont les incertitudes, le mal-être et la détresse parlent à tout téléspectateur. Elle est l'histoire d'une reconstruction personnelle, d'une redécouverte et d'un apprentissage de la vie qui ne laissent pas indifférents. Avec son écriture toujours sincère, par-delà ses quelques maladresses, elle mérite assurément l'investissement.


NOTE : 7,5/10


La bande-annonce de la série :

29/04/2012

(UK) Whitechapel, saison 3 : l'Histoire (criminelle) est un éternel recommencement ?

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Cet hiver, j'ai dû laisser un certain nombre de séries de côté par manque de temps. Parmi elles, la saison 3 de Whitechapel, une série que j'ai toujours appréciée pour son ambiance particulière, mais dont je me disais qu'elle arrivait à bout de son concept en ayant exploté deux fois d'affilée l'hypothèse d'un copycat (Jack l'Eventreur, les jumeaux Kray) reproduisant des crimes passés. La saison 2 était agréable à suivre, mais avait nécessité une importante part de "suspension of disbelief" que je craignais de voir devenir vraiment problématique.

Cependant, la lecture de la critique de Carole sur Critictoo m'avait convaincu de lui laisser sa chance, malgré mes hésitations, pour une nouvelle fournée de six épisodes, diffusés au cours de l'hiver sur ITV1 du 30 janvier au 5 mars 2012. Je dois donc la remercier, car j'ai pris beaucoup de plaisir devant une série qui, manifestement, a identifié ses atouts et sait les mettre en avant.

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La bonne initiative des scénaristes pour cette saison, c'est d'avoir su garder la particularité de départ de Whitechapel - son utilisation de l'Histoire - tout en renouvelant le concept de base. Désormais les anciennes affaires exhumées des archives criminelles de la police anglaise - et même au-delà des frontières ! - servent d'inspiration pour offrir d'autres perspectives sur les meurtres à résoudre, sorte de modélisation de faits divers pouvant se reproduire à une autre époque.

Si la saison comporte 6 épisodes, elle est divisée en trois enquêtes distinctes qui s'étalent chacune sur deux épisodes. De brefs arcs narratifs qui permettent à la série de naviguer entre différentes affaires sanglantes. Du côté de l'équipe, Joseph Changler dirige toujours l'équipe, assisté de Ray Miles. La principale nouveauté de cette saison est le recrutement d'Edward Buchan, qui quitte son statut de consultant/passionné officieux pour un vrai poste au sein des forces de l'ordre, ou plus précisément de leurs archives.

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La réussite de cette troisième saison de Whitechapel tient aux deux grands atouts qu'elle parvient à mobiliser pour délivrer six épisodes très plaisants à suivre. Elle compense habilement le manque de crédibilité de son concept de base, cette utilisation particulière de l'Histoire, par l'ambiance que cette approche lui permet d'explorer. Car avec ses meurtres sanguinolants, ses ruelles sombres et ses figures inquiétantes et marginales croisées lors de ses enquêtes, Whitechapel flirte allègrement avec le genre semi-horrifique. Lui empruntant certains codes narratifs, mais aussi ses mythes, elle reste une série policière qui semble nous entraîner toujours plus loin dans les confins de la noirceur de l'âme humaine. Elle se construit ainsi une atmosphère à la fois fascinante et inquiétante des plus intéressantes. Une des constances des affaires est la violence des crimes, lesquels sont généralement commis en séries. Le nombre de victimes, et donc les cadavres, s'accumule. La durée de deux épisodes est relativement bien gérée, même si elle oblige parfois à certaines brusques accélérations dans la résolution des intrigues.

Parallèlement, le second attrait de Whitechapel demeure la dynamique qui unit ses différents personnages. Il y a bien sûr le duo principal, composé du DI Chandler et du DS Miles, si dissemblables mais désormais solidement unis dans les turbulences des affaires qu'ils mènent. Au fil de la saison, on perçoit à quel point cette amitié est aussi chargée d'une certaine affection paternelle de la part de Miles, qui est conscient qu'il doit parfois protéger son supérieur de lui-même. Un des fils rouges personnel de la saison sera de tenter bon gré, mal gré de trouver une petite amie à Joe ; des essais qui se finiront en sorties théâtrales ou en larmes. Ed Buchan découvre lui les responsabilités liées à la place désormais officielle qu'il occupe dans les enquêtes, avec la difficulté des choix à faire. Le personnage connaîtra un intéressant développement plus introspectif. Enfin, Whitechapel ne néglige pas toute l'équipe qui entoure Joe Chandler, avec des rôles secondaires, bien dépeints, qui s'insèrent très bien dans la dynamique d'ensemble de l'unité. Une bonne partie de la fidélité du téléspectateur repose donc sur l'indéniable attachement qui naît envers toute cette galerie de protagonistes.

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Sur la forme, Whitechapel conserve son identité visuelle soignée, avec une photographie sombre qui semble tout droit tirée des plus noirs polars. La réalisation est très bien maîtrisée, la caméra n'hésitant pas à jouer parfois avec les nerfs du téléspectateur lorsque ses inspirations horrifiques se réveillent le temps de ces quelques scènes qui laissent entrevoir un des crimes de l'épisode. Accompagnant cette tonalité, la musique se révèle toute aussi efficace pour poser l'ambiance.

Enfin, la série dispose d'un casting qui m'est devenu, au fil des saisons, très sympathique et qui continue de délivrer de solides performances. Rupert Penry-Jones, dans ce rôle toujours un peu ambigü d'un DI consciencieux, mais avec ses insécurités (et notamment cette tendance à voir resurgir ses troubles obsessionnels compulsifs et autres rituels), forme une équipe convaincante, associé à un Phil Davis qui a la réplique du vétéran toujours aussi prompte. Steve Pemberton investit un arc plus intime, assez touchant, qui lui donne pleinement la mesure de s'exprimer. A leurs côtés, on retrouve Sam Stockman, Ben Bishop, Hannah Walters, Claire Rushbrook ou encore Alice Newman.

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Bilan : Avec cette troisième saison, Whitechapel réussit le défi de se renouveler tout en gardant les fondations qui ont fait le charme et l'attrait de la série depuis ses débuts. Peu importe la fragilité de cette idée de départ, d'exploiter l'Histoire pour éclairer le présent, c'est le plaisir de retrouver des personnages attachants, fidèles à eux-mêmes et dont les relations sont bien traitées, qui l'emporte. Le téléspectateur se laisse entraîner dans cette atmosphère sombre, parfois glauque, souvent inquiétante, à la frontière de l'horreur mais sans jamais y basculer totalement. Une fiction policière avec sa propre identité.

En résumé, ceux qui ont apprécié les deux premières saisons devraient pareillement aimer cette troisième !


NOTE : 7/10


La bande-annonce de la saison 3 :


31/10/2011

(UK) The Fades, saison 1 : They came. It was inevitable (et prenant).

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Cet automne, BBC3 aura poursuivi son exploration dans le fantastique avec un divertissement qui se sera révélé prenant et plaisant à suivre : The Fades. Fin septembre, dans la review que je lui avais consacrée, je vous avais déjà confié combien le pilote et ses bases mythologiques aussi classiques qu'un peu brouillonnes avait su m'intriguer... La première saison s'étant achevée mercredi dernier (26 octobre) en Angleterre, au terme de six épisodes, il est donc temps de dresser un bilan de cette intéressante incursion - toujours bienvenue - dans le surnaturel. Et quoi de plus approprié que d'évoquer cette série en cette soirée de Halloween ?

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Les êtres auxquels le titre de la série fait référence, ces Fades, sont en quelque sorte les fantômes ou les âmes d'êtres humains décédés, mais pour lesquels le processus de l'Ascension s'est bloqué. Ils n'ont pas pu quitter la Terre et errent donc sans but sur la planète, ne pouvant avoir la moindre intéraction avec le monde des vivants. Mais l'un d'entre eux a découvert que le sang humain est capable de les sortir de cette isolation qui équivaut à une lente agonie. A terme, ce processus peut même les ramener à la vie. Parallèlement, des êtres aux pouvoirs très particuliers, les Angelics, s'efforcent de contenir des Fades devenues de plus en plus nombreux et menaçants.

Si le projet de faire revenir à la vie tous ces morts aboutit, ce sera la fin de l'humanité telle que nous la connaissons. Or les Angelics sont de plus en plus débordés et subissent des pertes importantes. Leur solution tient peut-être dans un jeune lycéen, Paul. Ce dernier, lui-même Angelic, dispose de facultés insoupçonnées. Il a notamment de terribles visions récurrentes d'un monde en cendres parvenu à sa fin. A mesure que la situation se détériore, chacun va peu à peu prendre conscience des enjeux de la lutte qui se joue et va devoir faire des choix parfois extrêmes. Aidé par ses quelques amis proches, entouré par sa famille, Paul peut-il être le sauveur espéré ?

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Navigant entre teen-show et fantastique, The Fades emprunte à ces différents genres, semblant en quête permanente d'un équilibre, souvent fragile, entre ces deux influences. Pourtant, s'il n'est pas exempte de certaines maladresses, l'humanité de ce mélange séduit. La série parvient ainsi sans peine à impliquer le téléspectateur dans le devenir de ses différents protagonistes. Les adultes voient leurs personnalités se nuancer et gagner en ambivalence au fil de la saison, à l'exception peut-être du professeur qui restera toujours trop à l'écart. Cependant, ce sont les adolescents qui restent au coeur du récit. S'ils sont tous les représentations de certains stéréotypes, la dynamique qui s'installe entre eux, ne manquant pas de répartie, les rend instinctivement sympathiques. On s'attache facilement à cette bande informelle, entre amitié, famille et amour.

A dessein, la série s'attache dans un premier temps à dépeindre le portrait le plus classique qui soit de son versant lycéen. Elle esquisse des histoires typiques, presque anecdotiques de premier abord. Cela lui sert en fait de caution narrative pour maintenir le plus longtemps possible un semblant de normalité dans l'univers qu'elle a créé. Une normalité dont on va assister à la lente, mais inéluctable, désagrégation dans le tourbillon d'étrangetés, puis de drames, qui s'enchaînent par la suite. Le volet teen-show de The Fades sert donc avant tout à poser les repères initiaux du téléspectateur... L'intérêt étant de les lui retirer peu à peu à mesure que la série bascule pleinement dans le fantastique et développe sa mythologie.

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Après avoir fait prévaloir un parfum de teen-show, c'est dans la seconde moitié de la saison que The Fades prend pleinement la mesure du potentiel mythologique de l'affrontement qu'elle relate, entre Fades et Angelics. Elle va habilement savoir faire ressortir toutes les ambiguïtés de cette confrontation. De manière inéxorable, l'atmosphère, déjà relativement sombre à l'origine, ne cesse de s'obscurcir. A mesure que la frontière qui sépare les Fades du monde des vivants s'amenuise, les enjeux se complexifient. Ce ne sont pas les Fades en tant que tels qui représentent le problème, mais bien l'Ascension qui ne fonctionne plus comme elle le devrait. La série perd alors son apparence manichéenne, bouscule les certitudes du téléspectateur, et embrasse véritablement des accents de fantastique apocalyptique des plus exaltants.

Accordant un soin particulier à son ambiance, The Fades n'est jamais aussi convaincante que lorsqu'elle met en scène des drames. Car au fil de la saison, le danger se fait de plus en plus concret. Le désespoir progresse et, avec lui, une impression pesante d'inéluctabilité et d'urgence pour réagir. Chaque protagoniste va être poussé dans ses derniers retranchements. Si la figure de Paul poursuit son chemin initiatique et reste le repère du téléspectateur, d'autres subissent des évolutions autrement plus radicales. Dans cette optique, le personnage de Neil est sans doute le personnage le plus intéressant. Face à ces circonstances exceptionnelles, il n'hésite pas à faire des choix extrêmes. De rôle de pseudo mentor, nous guidant dans cet univers, il devient de plus en plus inquiétant, perdant le sens des priorités. Contribuant à cette désagrégation de nos repères et plus généralement de la normalité du quotidien, il sera ainsi à l'origine d'une des scènes les plus fortes et marquantes de la saison : l'exécution de sang froid d'une innocente.

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Bilan : Entre teen-show et fantastique apocalyptique, The Fades aura su exploiter de manière très intéressante la mythologie créée, laqelle conserve jusqu'à la fin sa part de mystère (et une suite serait la bienvenue). C'est grâce à son glissement vers une ambiance de plus en plus sombre et ambivalente, à mesure que disparaissent les repères confortables initialement posés, que la série trouve sa pleine dimension. Il s'agit donc d'un essai dans le fantastique qui n'aura pas été sans quelques maladresses, notamment dans la première partie de la saison, mais qui se sera révélé dans l'ensemble très prenant. A découvrir !


NOTE : 7,25/10


La bande-annonce de la série :


Le générique :

23/09/2011

(Pilote UK) The Fades : une série fantastique intrigante

"The Fades are coming."

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Cette rentrée, j'ai fait des grands efforts d'ouverture. J'ai visionné des pilotes diffusés jusque sur les networks américains que je n'aurais d'habitude pas tenter, attendant patiemment de trouver la perle rare, celui qui me donnerait envie de revenir la semaine suivante. Les deux premiers tiers du mois déjà passés, je commençais à m'inquiéter, quand, enfin, un pilote a retenu mon attention et éveillé ma curiosité : The Fades. Oui, je sais, cette série est... anglaise.

Imaginée par Jack Thorne, un scénariste qui a travaillé sur This is England '86, Skins ou encore Cast Offs, The Fades (un temps intitulée Touch) est une nouvelle série fantastique lancée par BBC3, le jeudi 21 septembre 2011, et coproduite avec BBC America. La saison 1 comprendra six épisodes. BBC3 poursuit là ces explorations du genre fantastique dont Being Human reste le porte-étendard. Si ce premier épisode de The Fades est un peu brouillon, il est efficace pour poser un cadre mythologique au potentiel indéniable.

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Paul est un lycéen, anonyme dans la foule des adolescents de son âge, mais dont la vie quotidienne est de plus en plus perturbée par des évènements dont il ne peut comprendre la portée. Il voit des choses, ou plus précisément des êtres, qu'il est le seul à percevoir, et ses nuits sont hantées par de terribles cauchemars sur un monde apocalyptique où la Terre a été réduite en cendres. Logiquement inquiète, sa mère l'envoie consulter un psy, qui n'est pas vraiment en mesure de l'aider, tandis que son meilleur ami, Mac, fait office de soutien moral indéfectible, sa culture geek lui permettant d'être ouvert à toutes les hypothèses.

Une nuit, alors que les deux adolescents traînent dans un vieux centre abandonné, Paul assiste à une fusillade et à l'agression d'un homme par une bien effrayante et étrange créature. L'homme va être la première personne qu'il rencontre en mesure de lui expliquer ses aptitudes particulières. Ces créatures qu'il voit sont appelées des Fades, il s'agit de morts qui n'ont pas pu quitter la Terre (pour lesquels le processus de "l'Ascension" n'a pas pu avoir lieu pour une raison qui n'a rien à voir avec le Mal ou le Bien). Ils sont bloqués dans ce monde où nul ne les perçoit et où ils ne peuvent intéragir avec les vivants.

Mais l'un d'entre eux à trouver un moyen de briser la frontière séparant les vivants et les morts ; et avec cette intrusion sur notre Terre, c'est un avenir apocalyptique qui se profile à l'horizon. Les cauchemars prophétiques de Paul sont en marche, et le sort de l'humanité repose sur les quelques humains qui peuvent voir les Fades.

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Pour introduire un univers fantastique avec ses codes et ses enjeux propres, le scénariste peut faire le choix de tout proposer clé en main au téléspectateur, à travers une rapide mise au point dès le départ, ou il peut opter pour un chemin de traverse, plus périlleux sans doute, plus flou probablement, mais aussi plus intrigant si cela est bien exécuté. The Fades opte pour la seconde option : le pilote nous plonge directement dans l'action, avec une scène d'ouverture marquante qui donne d'emblée le ton du récit, et va ensuite s'intéresser au quotidien des différents protagonistes. L'épisode suggère beaucoup - une silhouette inquiétante, des visions de cendres inexpliquées -, et distille ses explications avec parcimonie, seules deux scènes entre Paul et Neil pouvant vraiment être qualifiées d'initiatiques.

Le pilote de The Fades garde donc volontairement sa part de mystères, soulevant plus de questions qu'il n'offre de réponses, au risque d'être parfois volontairement un peu brouillon, voire confus. Cependant cela ne gêne absolument pas pour s'intéresser à un univers qui se dévoile peu à peu. Cultivant une toile de fond apocalyptico-fantastique dont les ingrédients sont relativement classiques mais très efficaces, l'épisode se charge de délivrer les premières clés d'une mythologie que l'on devine plus vaste. La mort est une thématique que le fantastique a beaucoup exploré mais qui n'a pas perdu son attrait : notons en plus qu'ici, il ne s'agit ni de zombie, ni de vampire, mais des Fades, esprits errant sur Terre mais qui demeurent - normalement - strictement séparés du monde des vivants. Et, évidemment, une Armaggeddon à empêcher reste un des enjeux les plus communs, mais aussi les plus sûrs pour s'assurer d'une tension dramatique solide.

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Parallèlement à cette immersion mythologique progressive, The Fades a le mérite de réussir l'introduction de ses personnages. S'il n'y a aucune originalité dans la dynamique du duo principal, les clichés ayant la vie dure, on se surprend pourtant à s'y attacher très rapidement. Paul a tous les attributs de l'anti-héros lycéen classique, des pouvoirs qu'il rejette, n'aspirant qu'à une paisible normalité, jusqu'à une soeur populaire embarassée par ce fardeau fraternel. En proie aux doutes existentielles d'une adolescence compliquée par ces visions, il peut compter sur le soutien de son meilleur ami, fidèle et confident. Ce dernier va apporter son lot de références continuelles à la pop-culture geek. Aussi classique que cette présentation puisse sonner, c'est sans doute dans les échanges entre ces deux-là que The Fades a achevé de me rallier à elle : en effet, les réparties des deux amis introduisent un second degré typiquement anglais, s'assurant une certaine distance avec les évènements en cours et occasionnant des passages plus légers à l'humour bien dosé, auxquels il est difficile de résister.

De manière générale, on retrouve en fait dans The Fades une partie du charme des fictions fantastiques anglaises qui fonctionnent, c'est-à-dire une façon de ne pas trop en faire et surtout de ne pas se prendre excessivement au sérieux, tout en ne négligeant jamais de cultiver un sens certain de la dramatisation et de soigner l'ambiance. Le pilote mêle d'ailleurs plutôt habilement normalité et surnaturel, de manière à toujours conserver un cadre familier. C'est ainsi que, même si tout n'est pas parfaitement maîtrisé dans cet épisode à la narration parfois un peu expérimentale et aux tonalités changeantes, l'essentiel est atteint : le téléspectateur, la curiosité piquée, se prend au jeu, perçoit le potentiel des intrigues esquissées et prend rendez-vous pour la suite, voulant en savoir plus. 

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Sachant suggérer et introduire une ambiance fantastico-inquiétante qui s'insinue dans le quotidien terriblement typique du héros lycéen, The Fades est également solide sur la forme. On y retrouve quelques scènes horrifico-sanguinolantes qui n'auraient pas dépareillé dans Being Human, mais aussi sa part de combats mortels, mis en image plutôt sobrement, jusqu'à une opération d'un oeil qui n'ira pas sans crisper quelque peu le téléspectateur. La photographie est soignée, la réalisation bien maîtrisée s'inscrit dans la lignée des autres fictions de la chaîne. De plus, cerise sur le gâteau, la série bénéficie même d'un court générique. 

Enfin, The Fades dispose d'un casting sympathique qui permet au téléspectateur de rapidement s'investir dans l'histoire. C'est Iain de Caestecker (River City, Coronation Street) qui incarne Paul, l'adolescent qui se retrouve malgré lui au coeur de cette apocalypse en devenir. Il joue parfaitement le anti-héros propulsé sur le devant d'une scène fort dangereuse. A ses côtés, Daniel Kaluuya (Skins, Psychoville) est son meilleur ami. Johnny Harris (This is England 86') est un combattant endurci qui va initier le héros au monde des Fades ; Tom Ellis (Miranda), pour le moment le moins bien exploité, incarne un prof dont la femme, jouée par Natalie Dormer (The Tudors) et qui possédait le même don que Paul, décède dans le pilote. On croise également Daniela Nardini (This Life), Claire Rushbrook ou encore Lily Loveless (Skins).

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Bilan : Introduction parfois un peu brouillonne mais efficace, parvenant à poser rapidement des enjeux mythologiques qui retiennent l'attention tout en ménageant une part de mystère, le pilote de The Fades dévoile des bases fantastiques intrigantes au potentiel certain. A défaut de réelle originalité, la série se réapproprie un savoir-faire éprouvé, distribuant classiquement les rôles et s'offrant en toile de fond une fin du monde à empêcher qui retient l'attention. Aussi classique que puisse paraître une recette, l'essentiel est qu'elle fonctionne. Ce pilote de The Fades a ses atouts et donne envie de découvrir la suite, et c'est bien le principal. A confirmer ! 


NOTE : 7/10


La bande-annonce de la série :