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29/09/2012

(Pilote US) Last Resort : le choix de la désobéissance

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On y est, c'est la rentrée, la vraie de vraie, celle des grands networks américains ! Certes, je ne suis plus une très grande consommatrice des séries de ces chaînes : leurs shows que je suis toujours se comptent sur les doigts d'une main, et s'il fallait en trouver pour lesquels je suis à jour... et bien... on n'en trouverait qu'un seul. Ma sériephilie s'est forgée et construite devant les grands networks américains, mais elle les a depuis plusieurs années délaissés. Cependant, à chaque rentrée, il y a toujours une ou deux nouveautés que je coche avec espoir. Ma plus grande attente de 2012 était sans aucun doute Last Resort. Il y avait le nom de Shawn Ryan (aux côtés de celui de Karl Gajdusek) à la création, la perspective de retrouver Andre Braugher au casting, mais aussi et surtout, un concept fort, intriguant, qui ouvrait sur des thèmes ambitieux au potentiel indéniable.

En effet, Last Resort, c'est l'histoire d'un sous-marin nucléaire américain amené à rompre avec le commandement de son pays. Tout débute lorsque l'USS Colorado reçoit, par un canal secondaire inhabituel, l'ordre authentifié de lancer un missile nucléaire sur le Pakistan. Le capitaine Marcus Chaplin questionne la légitimité de l'ordre, réclamant une confirmation par les voies de communications classiques. Il est alors relevé de son commandement par l'officiel qui répond. Mais son second, Sam Kendal, suit son exemple, et refuse de simplement exécuter l'ordre. Un missile est alors tiré par un autre navire américain sur l'USS Colorado, obligeant le sous-marin à la fuite. Chaplin décide de mettre le cap sur une petite île perdue au milieu de l'océan, où se trouve une station de communication de l'OTAN. Pour protéger ses hommes, il n'hésite pas à recourir à l'arme de dissuasion la plus classique qui soit : la menace nucléaire et les 18 missiles qu'il a à disposition.

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A la lecture des évènements mis en scène dans ce pilote, se perçoit immédiatement le principal problème de cette entrée en matière : tout y va vite, beaucoup trop vite. Les scénaristes semblent avoir spécialement ciblé le téléspectateur potentiellement zappeur en dépouillant l'épisode de tout ce qui n'est pas essentiel pour essayer par tous les moyens de retenir son attention. Le point de départ de Last Resort était pourtant en soi, déjà, une situation extraordinaire qui méritait qu'on s'y attarde, qu'on prenne le temps de la rendre crédible - pour légitimer les fondations de la série - et d'exploiter toute sa force. Mais c'est le feu de l'action que l'épisode préfère privilégier.

En négligeant d'installer le cadre du sous-marin et ses protagonistes, en expédiant la tension devant mener au point de rupture, ce pilote laisse la frustrante impression de rater sa cible : le matériel de base avait tout pour offrir des scènes marquantes mais, à l'image du discours final de Chaplin, l'ensemble tombe quelque peu à plat. Plus désagréable encore, outre la difficulté à admettre l'engrenage d'évènements auquel on assiste, le défaut de réelle mise en place des personnages font d'eux des figures unidimensionnelles et stéréotypées dans lesquelles il est difficile de s'investir. C'est un défaut que le temps pourra corriger, mais cela pèse sur l'implication du téléspectateur dans le récit.

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Empruntant ses ressorts narratifs à la mécanique trop bien huilée et quelque peu artificielle du blockbuster, ce premier épisode ne porte pourtant pas préjudice à la suite de la série. Le potentiel de départ reste intact ; et la curiosité initiale demeure toujours aussi forte face à ce concept très intéressant. Si l'installation en tant que telle peine à totalement convaincre, on peut se dire au moins que, désormais, tout est en place au terme du pilote. Plusieurs voies à explorer ont ainsi été posées, avec plus ou moins d'efficacité. Les bases d'une fiction complotiste semblent constituer un fil rouge solide et prometteur, puisque le futur des sous-mariniers et leur espoir de rentrer dans leur pays un jour dépendent de leur compréhension de ce qu'il s'est vraiment passé. 

Parallèlement, la prise de contrôle de l'île par les militaires et l'utilisation de l'arme nucléaire pour dissuader toute attaque amènent à s'interroger sur l'avenir de ce lieu. Même si l'idée sonne un peu parachutée à la fin - encore une fois, elle souffre de ne pas être vraiment amenée -, Chaplin évoque une hypothèse de micro-Etat de la seconde chance. La reconstruction d'une société, c'est un sujet aussi ambitieux que difficile à transposer de manière convaincante à l'écran. Cependant se perçoit bien le large éventail de thématiques à explorer : des interrogations sur le maintien du cadre militaire et de la hiérarchie (avec des soldats livrés à eux-mêmes), jusqu'aux tensions pouvant naître avec les locaux civils (et les hommes de pouvoir déjà installés).

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Bilan : Le pilote de Last Resort n'aura pas été le coup de coeur espéré. Trop dense et précipité, il néglige un temps d'exposition qui aurait été vital pour poser les personnages et apprécier pleinement les enjeux. On peut être frustré de le voir ainsi échouer à marquer comme il le devrait. Mais dans le même temps, le concept n'en demeure pas moins toujours très attrayant. Entre la fiction complotiste et cette île qui offre la possibilité de reconstruire une micro-société, il y a tant de voies intéressantes à explorer.

Si ce pilote ne rassure pas complètement sur la capacité de Last Resort à exploiter son potentiel, la curiosité est bien là. Pour l'instant, c'est le principal. A suivre.


NOTE : 6,75/10


La bande-annonce de la série :

05/08/2012

(US) Revenge, saison 1 : le retour du prime time soap

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Tout a commencé dans le courant de la semaine dernière par une panne de DSLAM de mon fournisseur d'accès internet. Privée de connexion, je me suis retrouvée prise au dépourvue face au dilemme de l'interminable soirée se profilant à l'horizon. C'était l'occasion ou jamais de ressortir mes dossiers de séries "à rattraper" qui prennent la poussière en attendant une impulsion subite de ma part (très aléatoire) ou l'instauration des journées de 48h (probablement utopique). Comme je n'avais pas la possibilité de récupérer des sous-titres, il me fallait une fiction anglophone, d'accès pas trop "argo-tique", et je me suis donc dit que c'était le moment d'essayer de me replonger dans une série américaine d'un grand network.

Sur cette liste des productions auxquelles (re)donner une chance figurait Revenge après les échos que j'avais pu lire ces derniers mois. Le pilote ne m'avait certes pas marqué - notamment, comme je l'avais expliqué, parce qu'il sonnait surtout comme un mauvais k-drama. Mais, dans le même temps, j'étais curieuse de voir ce que pouvait donner le développement d'un vrai prime time soap qui s'assume. Cela faisait une éternité que je n'avais pas vu de série de ce genre, alors que je garde de mon adolescence des souvenirs nostalgiques de la grande époque de Melrose Place. Vous vous en doutez, si, seulement quelques jours après, je vous propose (déjà) le bilan de la saison 1 de Revenge, c'est que je me suis prise au jeu d'une série qui n'a certes rien d'une grande, mais qui investit efficacement son genre et un registre de divertissement plaisant à suivre.

[La review qui suit contient des spoilers concernant des évènements de la saison.]

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La jeune Amanda Clarke a vu sa vie brisée le jour où les fédéraux ont débarqué dans la maison familiale pour arrêter son père, accusé d'avoir blanchi de l'argent pour une organisation terroriste ayant revendiqué la responsabilité du terrible attentat fomenté contre un avion de ligne américain qui venait de coûter la vie à plusieurs centaines de personnes. Arrachée à son père, qui est condamné à la prison à vie, elle va alors d'institutions en institutions, nourrie de récits sur les horreurs commises par cette figure paternelle qui était la seule famille qui lui restait. Tandis que son père est tué en prison, à 18 ans, elle est libérée du centre de détention pour mineurs où elle a passé la fin de son adolescence. Elle est attendue à sa sortie par une connaissance de son père qui a bien des révélations à lui faire.

Quelques années plus tard, alors que la région des Hamptons s'apprête à accueillir pour un nouvel été la haute société américaine au bord de l'océan, une nouvelle venue se présente : Emily Thorne. Après avoir appris la vérité sur le drame qui a mis fin à son enfance, Amanda Clarke a changé de nom et lentement façonné ses plans pour se venger de la destruction de sa famille. Se présentant comme une riche héritière sans histoire, elle loue l'ancienne maison que son père et elle occupaient et entreprend de se glisser dans ce microcosme luxueux où derrière les apparences lissées, chacun suit son propre agenda, ne reculant souvent devant rien pour parvenir à ses fins. Emily est déterminée à jouer avec les mêmes armes que ses cibles pour exécuter sa vengeance.

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Une fois dépassé mon agacement initial face aux parallèles purement marketing dressés durant la promo avec le Comte de Monte-Cristo (il y a des oeuvres auxquelles je tiens trop pour accepter de les voir citées à tort et à travers), j'attendais de Revenge d'être capable de faire revivre du vrai prime time soap qui s'assume avec aplomb et va au bout de ses idées, délivrant ainsi du pur divertissement. Sur ce point, j'ai été servie car la série use de toutes les ficelles légitimement associées à ce genre, enchaînant séductions et alliances de circonstances, espionnage et chantage en tout genre, mensonges et manipulations, complots et meurtres, le tout dans l'environnement feutré de la haute société. Son écriture fait rarement dans la subtilité ou la nuance, mais elle a le mérite de ne pas tergiverser et d'aller à l'essentiel. Son grand point fort, pour mener à bien toutes ces storylines, est justement son rythme. Sans temps mort, elle ne fait jamais traîner en longueur une situation et mise sur des rebondissements constants pour retenir l'attention du téléspectateur. Cette permanente redistribution des cartes permet en plus de vite dépasser les ratés, les laissant derrière elle tout aussi rapidement qu'ils ont été commis. Cependant, cette vitesse d'exécution est rendue possible l'emprunt sans remord de raccourcis narratifs, le plus artficiel étant sans aucun doute le débarquement du sensei japonais ayant éduqué Emily à l'art de la revanche.

Néanmoins il faut reconnaître que Revenge sait jouer sur les codes du soap que les scénaristes se réapproprient pleinement. Pour consolider la fidélité du public, elle assure même son propre teasing, abusant des flashforward au début de ses épisodes comme autant de promesses de confrontations et de drames à venir. La construction de la saison illustre la progressive affirmation de la série. Dans ses premiers épsodes, elle apparaît semi-procédurale, suivant le rythme d'une vengeance par épisode. Cela permet d'introduire les enjeux et de trouver sa tonalité, indiquant au téléspectateur sa finalité tout en étant consciente que ce schéma n'est que temporaire (ou bien Emily aurait décimé tous les résidents des Hamptons avant la fin de la saison 2). La série glisse ensuite vers l'arc majeur de la saison, introduit dans le flashforward ouvrant le pilote, celui du meurtre sur la plage. Elle n'exploitera cependant que partiellement (et insuffisamment) ce drame trop vite refermé, se focalisant sur Daniel alors qu'elle aurait pu jouer une partition plus large avec tous les protagonistes. Ensuite, le dernier quart de la saison est l'occasion d'entreprendre un renouvellement des dynamiques et déjà de poser les bases de la seconde.

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Revenge repose sur ses intrigues entremêlées rythmées par des rebondissements, et sur les fonctions qu'elles confèrent aux différents personnages, mais parfois au détriment ces derniers. Car il faut bien l'avouer, dans la galerie des protagonistes, la majeure partie est fade et est limitée à une exploitation purement utilitariste. Seul un trio principal se dégage vraiment. Emily et Victoria tout d'abord, qui sont celles qui se démarquent en se trouvant au centre et souvent à l'initiative des confrontations. La façon dont chacune joue face à l'autre, usant finalement d'armes très semblables, offre quelques unes des meilleures scènes de la série - ou du moins des plus jubilatoires en dehors des exécutions des vengeances. L'autre personnage à s'imposer est Nolan. Je craignais initialement que son compte en banque infini et son étiquette de génie de l'informatique ne le réduisent à être le prétexte parfait à tous les raccourcis narratifs des scénaristes afin de mener à bien les vengeances. C'est le cas, mais pas seulement : car dans le même temps, étant le seul à connaître la vérité, sa présence est nécessaire pour humaniser le personnage d'Emily dont le point fort n'est certainement pas l'empathie qu'elle est capable de susciter (c'était un des problèmes principaux du pilote, et cela ne s'est pas amélioré). Et comme le personnage sait conserver au fil de la saison un certain recul et une relative ambivalence, il devient le pendant indispendable pour la dynamique des intrigues.

A côté de ce trio, les autres personnages laissent entrevoir moins de potentiel, voire sont complètement transparents. Charlotte suit le développement classique d'une adolescente en crise, le secret de sa naissance justifiant finalement son existence. Les frères Porter nourrissent l'équation clichée : "pauvres = simples = innocents". Si la présence de Jack se justifie pour ce qu'il représente pour Emily, en 22 épisodes, je n'ai toujours pas compris l'utilité de Declan. Daniel commence lui à prendre un semblant d'intérêt dans les derniers épisodes, désormais au courant de certains secrets. Dans le sillage de son père, il peut sans doute continuer sur cette voie, la duplicité étant le seul moyen d'étoffer le personnage. Seulement, sur ce point, il faut se méfier des inconsistances des scénaristes, lesquels ont tendance à lancer certaines idées sans les mener à bout. C'est le cas pour Ashley, inutile assistante/amie à laquelle ils esquissent par intermittence une personnalité et une ambition, notamment au contact de Tyler. Ce dernier, aussi extrême qu'ait pu tourner sa storyline, aura malgré tout apporté de la fraîcheur et une bonne dose de machiavélisme à ses épisodes, prouvant aussi que la série a besoin de bousculer ses lignes pour rester à flot.

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Sur la forme, Revenge est une série bien calibrée. La photographie est claire, avec une réalisation qui prend le temps de mettre à l'honneur le beau cadre maritime des Hamptons et ses plages, ce qui lui confère une tonalité estivale plaisante dans la première partie et met en exergue la froideur et l'isolation dans le dernier quart de la série. Les choix des chansons agrémentant sa bande-son sont souvent assez judicieux, sans que ce recours musical ne devienne excessif. Une série qui se conclut sur un cliffhanger au cours duquel retentit un morceau de Florence and The Machines ne peut être mauvaise musicalement parlant, non ?

Enfin, Revenge bénéficie d'un casting où les performances oscillent entre le correct et le médiocre. Je ne peux pas être totalement objective face à Emily VanCamp (Brothers & Sisters) en raison des souvenirs d'Everwood qu'elle réveille en moi. Elle a ses limites en terme de présence, mais sait s'adapter et faire une très correcte Emily Thorne. Face à elle, Madeleine Stowe (Raines) n'a pas son pareil pour mettre mal à l'aise en arborant le large sourire hypocrite récurrent de son personnage. Gabriel Mann s'est sort plutôt bien, appréhendant le rôle de Nolan avec la distance nécessaire. Les deux autres hommes de la vie d'Emily, Josh Bowman (Make it or Break it) et Nick Wechsler (Roswell), se situent en revanche dans un registre beaucoup plus limité. Henry Czerny (The Tudors) fait le job tout en glissant dans la caricature vers la fin de la saison. Et Connor Paolo et Christa B. Allen jouent ces rôles d'adolescents trop prévisibles pour ne pas être dispensables, tandis qu'Ashley Madekwe (Teachers, Secret Diary of a call girl, Bedlam) ne peut pas faire grand chose dans le rôle dans lequel elle est enfermée.

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Bilan : Parce qu'elle repose presque entièrement sur un rythme de narration enlevé, où la redistribution des cartes est fréquente et les révélations constantes, Revenge est par nature une série très fragile, souvent sur le fil du rasoir, mais justement capable de retomber sur ses pieds parce qu'elle ne s'éternise et ne tergiverse jamais. Cela durera le temps que cela durera, mais cette première saison remplit son office en délivrant avec beaucoup d'aplomb un prime time soap qui a du répondant et se montre efficace pour happer l'attention du téléspectateur. Plus que l'écriture et les intrigues, où le over the top est attendu (le cliffhanger final en étant la parfaite illustration), le point le plus problématique reste le manque de consistance de nombre de personnages secondaires, fades et unidimensionnels, qui plombent vraiment certains épisodes.

Revenge se passant en majeure partie l'été, dans le cadre maritime et aisé des Hamptons, si vous cherchez une série pour les vacances, divertissante sans être exigeante, elle peut être un programme aoûtien adéquat. Sa saison 2 débutera à la rentrée sur ABC.


NOTE : 6,25/10


Une bande-annonce de la série :

29/07/2012

(US) Sports Night, saison 1 : une comédie dynamique dans les coulisses d'une émission sportive

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Poursuivons ce week-end à thème olympique ! Après Twenty Twelve et la préparation de l'évènement, intéressons-nous aujourd'hui aux Jeux en eux-mêmes. Il faut dire que pour les vivre, la plupart d'entre nous n'allons pas avoir la chance d'aller jusqu'à Londres afin d'assister aux épreuves. Ce sera installés sur notre canapé, derrière l'écran d'un télévision, que l'on vibrera pour quelques exploits sous la dictée de commentateurs sportifs. Or le monde des séries a déjà eu l'occasion d'explorer les coulisses d'une émission sportive... C'était à la fin du siècle dernier, cela s'appelait Sports Night, et, ça tombe bien, je viens justement d'achever le revisionnage de la première saison en ce mois de juillet.

Lancée à la rentrée 1998, sur ABC, Sports Night est la première série créée par Aaron Sorkin, un an avant que The West Wing ne débarque sur NBC. Cette comédie, adoptant le format d'une sitcom avec des épisodes d'une durée de 20 minutes environ, n'a duré que 2 saisons (jusqu'en 2000), pour un total de 45 épisodes. En France, elle n'a été diffusée que sur Série Club ; et les coffrets DVD n'ont été édités qu'aux Etats-Unis (donc en zone 1). Portée par un dynamisme communicatif, c'est une série très intéressante et plaisante à suivre, servie par un sacré casting. On y retrouve aussi, déjà au point ou encore en gestation, plus d'un Sorkinism.

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Sports Night nous plonge dans les coulisses d'une émission télévisée d'informations sportives, diffusée sur la chaîne fictive CSC (Continental Sports Channel). Imaginée sur le modèle de l'émission SportsCenter de ESPN, elle met en scène un duo de présentateurs, Casey McCall et Dan Rydell, qui animent le show, lançant les reportages et donnant les dernières news en passant en revue tous les sports. Se déroulant quasi uniquement dans les locaux de la chaîne, la série s'intéresse à l'ensemble des dynamiques à l'oeuvre dans la conception de l'émission.

Il faut dire que c'est une équipe de passionnés, très soudée, qui officie devant la caméra, mais aussi en régie, vivant intensément un quotidien rythmé par les directs et les programmations d'évènements sportifs. La série saisit l'occasion d'explorer leurs difficultés, de la gestion des imprévus et des aléas du live aux pressions éditoriales de la direction, en passant par les dilemmes moraux parfois posés. Si chacun mène une vie professionnelle très prenante, leur vie personnelle n'est pas pour autant oubliée : la solidarité d'ensemble, l'amitié et parfois l'amour qui se nouent dans les couloirs ont aussi leur importance pour la réussite du show.

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Sports Night est une comédie dont le charme repose en premier lieu sur l'extrême dynamisme de ses dialogues. L'écriture y est enlevée et fluide, sacrément réjouissante, retenant instantanément l'attention du téléspectateur. Signe qui ne trompe pas, on y retrouve parfaitement utilisée la fameuse technique du "walk and talk" : elle n'a pas son pareil pour insuffler du rythme dans des épisodes qui laisse la part belle aux répliques stimulantes et à l'art de la répartie des personnages. L'humour s'insère dans ces échanges sans jamais paraître forcé ou artificiel, misant opportunément sur le rafraîchissant sens de l'auto-dérision des protagonistes, tout en jouant aussi sur l'absurdité ou l'improbabilité des situations rencontrées en plateau.

Conséquence de cette approche, Sports Night est une comédie qui dispose d'une large palette de tonalités et de nuances qu'elle va savoir pleinement exploiter. Cela fait sa richesse. Elle est en effet tout aussi capable de jouer sur le burlesque de certains développements (des incidents lors du direct, ou encore la fuite puis la chute d'une dinde congelée sur le plateau), que d'aborder de manière posée et avec beaucoup de justesse des thèmes sérieux - la saison 1 offrant quelques fulgurances, notamment quand la série s'aventure dans le domaine politique, où la plume d'Aaron Sorkin s'emballe de façon caractéristique (l'affaire du drapeau confédéré, par exemple).

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La versatilité et l'éclectisme dont fait preuve Sports Night s'imposent ainsi très vite comme un de ses grands atouts. Ils trouvent leur origine dans le concept de départ de la série : raconter les coulisses d'une émission d'informations reste un prétexte permettant de capturer tout ce qui gravite autour, donnant l'opportunité de traiter d'une multitude de problématiques très différentes liées au journalisme. La fiction met alors en lumière le fragile équilibre existant derrière le show, entre la passion sincère qu'éprouvent tous ces intervenants, non seulement pour leur émission mais plus généralement pour l'information et l'exploit sportif en lui-même, et les contraintes commerciales et d'audience d'une chaîne de télévision, avec toutes les questions d'éthique qui peuvent se rencontrer.

Outre ce versant professionnel, le téléspectateur s'attache également à la série grâce à sa dimension humaine. Les personnages sont très sympathiques, toujours solidaires entre eux quand il faut. Ils sont bien caractérisés, conservant leurs principes, leur talent, mais aussi leurs failles et leurs insécurités. Sports Night laisse en plus une large place au relationnel : la vie amoureuse des protagonistes empiète dans leur quotidien en studio. Il ne faut en effet jamais sous-estimer les coups de foudre ayant lieu au travail (comme Jeremy et Natalie le prouvent). Mais plus généralement, nous sommes projetés dans un petit microcosme où la vie privée n'a pas vraiment vocation à rester "privée" et où chacun finit par avoir une opinion sur la manière dont les autres devraient mener leur vie sentimentale. Sur ce point, la série en fait parfois un peu trop, mais ces quelques déséquilibres restent anecdotiques et les triangles/rectangles amoureux qui s'esquissent permettent un fil rouge progressant au fil de la saison.

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Sur la forme, Aaron Sorkin s'était notamment adjoint des collaborateurs dont les noms vous sont forcément familiers si vous connaissez ses séries ultérieures : la réalisation d'un certain nombre d'épisodes est confiée à Thomas Schlamme (l'art de prendre les tournants d'un couloir pour suivre un "walk & talk" animé est parfaitement maîtrisé par la caméra), tandis que W. G. Snuffy Walden se charge de la bande-son. De manière générale, l'évolution la plus notable de la série est la disparition progressive des rires enregistrés qui, initialement, en raison de la construction de la série reposant sur la dynamique des dialogues avaient du mal à s'insérer comme dans une sitcom plus traditionnelle.

Enfin, Sports Night rassemble un casting impressionnant. Les deux présentateurs sont interprétés respectivement par Josh Charles (The Good Wife) et Peter Krause (Six Feet Under, Parenthood), tandis que Felicity Huffman (Desperate Housewives) joue la productrice de l'émission. Sabrina Lloyd (Sliders) est son assistante, avec à ses côtés Joshua Malina (The West Wing, Scandal). Enfin, Robert Guillaume incarne leur supérieur. A noter que les fans de The West Wing ont aussi le plaisir de croiser quelques visages familiers au gré des guest de cette première saison, comme Janel Moloney, Lisa Edelstein (House MD) ou encore Nina Siemaszko.

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Bilan : Portée par des dialogues parfaitement ciselés et une écriture extrêmement dynamique, Sports Night est une comédie réjouissante et stimulante. Son concept lui permet une richesse dans les sujets abordés, mais aussi dans les tonalités, qu'elle sait très bien exploiter. Les épisodes, qui ne durent qu'une vingtaine de minutes, se regardent ainsi avec beaucoup de plaisir et s'enchaînent très facilement. Et j'ai pu constater qu'elle a conservé une saveur intacte au revisionnage.

Une série recommandée pour tous les amateurs du style d'Aaron Sorkin, pour les curieux s'intéressant aux coulisses des médias et plus globalement pour tout sériephile qui souhaite découvrir une attrayante comédie !


NOTE : 8/10


Une bande-annonce de la série :

24/10/2011

(Pilotes US) Mini-reviews : Grimm, Once upon a time

Un peu en décalage avec la rentrée, les grands networks US s'offrent en cette fin de mois d'octobre une incursion dans le fantastique en s'appropriant l'univers des contes de fées, par le biais de deux séries : Grimm, qui débutera le vendredi 28 sur NBC, et Once upon a time qui a débuté hier soir sur ABC. S'il était logique que leurs pilotes soient reviewés dans un même billet, leur approche de la fantasy urbaine est cependant très différente.

Dans Grimm, ce sont des cauchemars tout droit sortis des contes qui viennent hanter notre monde moderne qu'il faut défendre ; tandis que dans Once upon a time, c'est un monde féérique qui est projeté malgré lui et devient comme prisonnier de notre présent. Deux façons de concevoir ces éléments issus des livres de notre enfance, et également deux ambitions sans rapport : Grimm est un procedural show où le fantastique est prétexte à se mêler au policier ; Once upon a time, au contraire, offre un univers feuilletonnant, certainement plus ambitieux, mais aussi plus difficile à exploiter avec justesse. Ce sera la seconde qui aura ma préférence.

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Grimm (NBC)

Un détective de police, Nick Burkhardt, voit sa vie bouleversée lorsqu'il hérite de sa tante, mourante, l'étrange don familial. Il apprend qu'il est un des derniers Grimm ; les créatures et histoires décrites par ses ancêtres dans les célèbres contes sont bien réelles. Nick va devoir reprendre le flambeau de sa tante et protéger son monde contre ces mythes fantastiques qui le menaceraient.

S'il emprunte au fantastique ces figures effrayantes des contes qui ont peuplé notre enfance, le pilote de Grimm propose une introduction dans l'univers de son héros, certes correcte mais qui souffre d'un classicisme excessif. Nous sommes face à un épisode à finalité initiatique : le personnage principal, par héritage familial, se découvre soudain une destinée qui va bouleverser son quotidien et lui faire entrevoir des aspects ignorés de son monde. Le pilote impose ainsi Nick dans la figure de "l'élu" qui, seul, peut combattre une menace potentielle particulière. N'oubliant pas qu'un fil rouge aide à fidéliser le téléspectateur, la fin de l'épisode pense à battre en brèche l'idée qu'il s'agirait seulement de croiser des créatures mythologiques isolées, désignant un ennemi plus personnel à Nick.

Si l'on peut s'attendre à revisiter avec Grimm certains mythes, à l'image, dans ce premier épisode, du petit Chaperon rouge, le pilote laisse une impression mitigée. La greffe ne prend pas vraiment entre les codes narratifs convenus d'une série policière qu'on ne pourrait faire plus traditionnelle et cette dimension fantastique, seule réelle tentative de valeur ajoutée. Souhaitant rationaliser le merveilleux au point de le dépouiller de son charme, Grimm propose finalement un hybride trop proche du simple cop show, dans lequel les éléments fantastiques saupoudrés demeurent des ajouts insuffisamment mis en valeur. Plus généralement, le pilote souffre d'une écriture trop formatée qui pèse également sur des personnages, cantonnés à des figures unidimensionnelles et monolithiques si aisément catégorisées. Le téléspectateur peine ainsi à s'investir dans le sort de ce héros.

Procedural show policier calibré, ce pilote de Grimm décline de manière très prévisible une recette de fantasy urbaine où prédomine le parfum d'un cop show suranné. Probablement trop timoré, il atteste surtout du manque d'ambition des scénaristes pour s'approprier leur concept et apporter vraiment quelque chose à ce genre...

Note : 4,75/10

Verdict : Ne poursuivra pas.

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Once upon a time (ABC)

Et si la reine machiavélique avait jeté une dernière malédiction lors du mariage de Blanche Neige et du Prince Charmant pour s'assurer qu'ils soient privés de leur happy end ? C'est ainsi que tous les êtres légendaires peuplant no contes se retrouvent projetés dans notre monde, sans la moindre idée de qui ils sont réellement, contraints de vivre une vie moderne et ses tracas dans une petite ville du nom de Storybrooke. Mais une prophétie affirme que la fille de Blanche Neige et du Prince Charmant, à ses 28 ans, sauvée in extremis lorsque la malédiction s'est abattue, reviendra mener la dernière bataille. Emma Swan, abandonnée à la naissance et ayant vécu une vie peu facile jusqu'à présent, est entraînée en ville par le retour inattendu d'un fils qu'elle a abandonné il y a 10 ans... Pour permettre le vrai happy end ?

A la différence du pilote de Grimm qui semble déjà avoir fait le tour de son idée, celui de Once upon a time est un pur épisode d'exposition se contentant de donner les clés de l'univers, sans permettre de précisément entrevoir à quoi ressemblera la suite de la série. S'attachant à rassembler tout un chacun à Storybrooke pour permettre à l'histoire de véritablement commencer, il n'hésite pas à prendre certains raccourcis narratifs, voire à céder à la facilité. Mais tout en alternant entre les évènements qui se sont produits dans le monde féérique - lequel souffre d'une mise en scène artificielle - et le présent de notre société, le pilote va cependant réussir une synthèse intrigante une fois parvenu à Storybrooke. Car l'idée que notre monde soit comme une prison pour ces personnages féériques, qui perdent à son contact cette magie merveilleuse qui les illuminaient, séduit.

Le téléspectateur se prend au jeu de retrouver transposées en ville toutes ces figures familières de nos histoires d'enfance. Si tout reste encore à développer au niveau des personnages qui ne sont pour le moment qu'esquissés, le potentiel semble là. Once upon a time bénéficie de figures féminines antagonistes qui ont vraiment les moyens de s'imposer par leurs différences. Elles sont en plus incarnées de manière par des actrices que je retrouve toujours avec plaisir. Si Jennifer Morrison (House MD) se révèle très énergique dans le rôle d'Emma, j'aurais une mention toute particulière pour Ginnifer Goodwin (Big Love), avec son portrait d'une Blanche neige comme éteinte à la fin. Le seul bémol viendra sans doute du fils d'Emma, prétexte utile pour précipiter le retour de la fille prodigue, mais dont la place dans les évènements à venir interroge.

En dépit d'une certaine précipitation un peu maladroite dans la manière d'introduire l'histoire et de poser ses enjeux, ce premier épisode réussit à intriguer et à attiser la curiosité d'un téléspectateur qui ne reste pas insensible à l'appel sous-jacent d'un retour au merveilleux dont le monde moderne semble tristement dépouillé. Il y a sans doute plus de promesses, que de réelles concrétisations dans ce pilote, c'est toute la difficulté d'en faire la critique ; mais c'est maintenant aux scénaristes d'exploiter leur concept (si les téléspectateurs leur en laissent le temps).

Note : 6/10

Verdict : J'ai envie de lui laisser une chance.

30/09/2011

(Pilotes US) Mini-reviews : Pan Am, Terra Nova

Après une première semaine de rentrée US ratée, pour cette deuxième édition des mini-reviews de pilotes, celle qui s'achève aura un peu nuancé la tendance. Un peu seulement, car si certains pilotes ont pu me donner envie de revenir, soyons franc : ce visionnage de tant de séries des grands networks US en si peu de temps - après une année où je n'en avais regardé aucune - n'aura fait que souligner les maux et confirmer les griefs que j'adresse à ces productions depuis plusieurs saisons. Certes, il y a toujours de fugitives étincelles, mais dans l'ensemble, ce n'est plus une télévision qui éveille mon intérêt.

Des étincelles, justement, avec la première nouveauté de la saison à m'avoir séduite :

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Pan Am (ABC)

Prenez place dans le cockpit, attachez vos ceintures, et accompagnez la série dans le quotidien de la compagnie aérienne Pan Am, leader dans son domaine durant les sixties. Au programme, voyages à travers le monde en suivant la vie de son personnel, hôtesses de l'air glamour perpétuellement entre deux aéoroports de grandes capitales mondiales.

Au jeu de l'immersion dans les années 60, proposé en cette rentrée par les grands networks, entre The Playboy Club et Pan Am, c'est indéniablement la seconde qui aura su tirer son épingle du jeu. Ce pilote a été ma bonne surprise de la semaine, sans doute aussi par contraste avec le reste indigeste des pilotes testés. Proposant un premier épisode dynamique, à l'ambiance sacrément jazzy, la série pose d'emblée sa tonalité, entre légèreté et drama, en investissant le registre du divertissement-carte postale de son époque. Elle assume et joue sur le côté parfois un peu artificiel de sa reconstitution historique, avec des images tout droit sorties d'un papier glacé publicitaire. C'est rythmé, plaisant à suivre, avec une réalisation maîtrisée qui accompagne efficacement le tout.

Profitant du cadre aéroportuaire qui est le sien, le pilote navigue entre incontournables peines de coeur et des enjeux plus typiques en pleine période de Guerre Froide. L'introduction des protagonistes est efficace, pas forcément toujours nuancée, mais l'important est qu'elle se révèle attachante. Car Pan Am est une des rares nouveautés de la rentrée US qui a compris que pour fidéliser le téléspectateur, le seul concept de départ ne suffit pas : c'est sur les personnages que va reposer une bonne partie de l'attrait de la série. Aucune originalité particulière dans les portraits des quatre hôtesses et des deux pilotes que l'on suit, mais quelques grandes lignes qui permettent d'envisager les intrigues futures. Et puis, certains se démarquent déjà : la dynamique entre les deux soeurs, si différentes l'une de l'autre, se nuance agréablement au fil de l'épisode. Et l'aînée, recrutée en tant qu'espionne, est celle qui s'impose le plus au cours de ces quarante minutes.

Sympathique surprise, Pan Am propose un pilote rafraîchissant et dépaysant, dont l'ambiance donne envie de revenir. A voir si la série saura se construire à partir de son cadre aérien, sans nous rendre claustrophobe dans son avion, ni abuser des flashbacks.

NOTE : 6,5/10

Verdict : Embarquement à bord de cette première saison.

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Terra Nova (Fox)

En 2149, la planète Terre arrive au bout de ses ressources, au bord du cataclysme écologique. La pollution hypothèque tout futur pour une race humaine qui peine à entrevoir un futur. C'est peut-être dans le passé que celui-ci se trouvera : une faille temporelle et dimensionelle ouvre la possibilité de coloniser une Terre encore luxuriante quelques 85 millions d'années en arrière, au temps des dinosaures... Le salut pour l'humanité ?

Série de divertissement familial, mêlant action et science-fiction, Terra Nova avait logiquement attiré l'attention dans une période où les séries de SF se sont trop raréfiées. En dépit du retard accumulé et des échos mitigés qui l'accompagnaient, elle disposait d'un concept attrayant, au potentiel certain : l'abandon d'un monde devenu presque inhabitable, et la colonisation sur une Terre qui n'est pas adaptée à la vie humaine, à l'ère où dominent les dinosaures. Derrière des allures de fable écologique assumé, qui reflète bien l'air du temps, la série touchait à des thématiques qui ouvraient de nombreuses possibilités et de quoi être ambitieux : le traumatisme de tout quitter pour reconstruire une nouvelle civilisation... avec la dimension exotique du cadre (des dinosaures !). Pour autant, dire que je fondais de grands espoirs sur Terra Nova serait bien excessif : j'avais surtout beaucoup de craintes, que ce pilote aura en grande partie malheureusement confirmé.

Le pilote de Terra Nova fait preuve, au cours de ses 1h30, d'une incapacité constante et frustrante à prendre la mesure de son potentiel. Tout d'abord, il rate l'introduction des enjeux : un passage exprès dans le futur dont on ne saura que quelques grandes lignes, prenant le parti de limiter l'histoire aux seuls éléments qui préoccupent la famille principale que l'on va suivre. Puis, c'est le débarquement 85 millions d'années dans le passé, sans réelle solennité, se concentrant non sur le poids symbolique du passage dans la faille, mais sur un suspense artificiel pour savoir si tout le monde passera (ce qu'aucun téléspectateur ne doute une seule seconde). Le fonctionnement de Terra Nova, menée par un leader charismatique, avec ses rebelles mystérieux, permettant de saupoudrer l'ensemble d'une vague mythologie, parachève cette impression dominante de prévisibilité (avec un arrière-goût lancinant de déjà vu). Mais le pire, ce n'est pas tant ce cadre classique que le choix des protagonistes principaux : une famille inintéressante et sans relief, où la distribution des rôles est encore plus caricaturale, de l'ancien flic avec ses instincts à l'adolescent tête à claque à sauver... Ce ne sont certainement pas eux qui donneront envie au téléspectateur de revenir.

Pour autant, ce serait excessif de dire que j'ai détesté Terra Nova. Ce pilote est incontestablement du pain béni pour les critiques qui peuvent lui adresser bien des reproches... Reste que l'attraction du concept demeure, et l'illusion d'un potentiel entre-aperçu aussi. Ca se passe toujours 85 millions d'années en arrière, et il y a des dinosaures - du gentil herbivore au méchant carnivore - (l'adolescente que j'étais, fascinée par Jurassic Park, sommeille toujours en moi)... C'est atypique dans le paysage télévisuel actuel. Juste pour ces raisons, j'ai envie de donner une brève chance à la suite.

NOTE : 5/10

Verdict : Laissera (peut-être) à la série quelques épisodes pour voir comment elle va se développer.