Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

13/12/2009

(K-Drama) Story of a Man / A Man's Story / The Slingshot : un face-à-face prenant


Le rendez-vous dominical asiatique de ce blog : je poursuis d'ailleurs mes explorations sud-coréennes, grâce aux programmes allégés de cette période pour les séries des autres nationalités. Cette semaine, j'ai ainsi commencé deux nouveaux dramas, tout en finissant celui dont je vais vous parler aujourd'hui, entamé il y a une quinzaine de jours.

Essayant d'avoir l'esprit ouvert et d'être organisée, je m'efforce d'alterner les différents genres pour tenter d'acquérir une (très partielle) vision d'ensemble des productions sud-coréennes. Par conséquent, après la comédie romantique et l'historique, je reviens aux fictions contemporaines à suspense avec Story of a Man (aka A Man's Story ou The Slingshot).

storyofaman.jpg

Story of a man est une série diffusée sur KBS2, au cours du printemps 2009. Si elle a retenu mon attention, c'est tout autant pour l'intérêt suscité par la lecture de son synopsis, qu'en raison des bonnes critiques lues sur internet. Composé de 20 épisodes, ce drama, initialement basé sur un concept classique de vengeance, se détache des limites figées de ce genre pour acquérir progressivement une dimension supplémentaire, plus ambitieuse et très prenante.

La série s'ouvre sur le récit des évènements qui vont provoquer cette vendetta. A l'époque, Kim Shin est un jeune homme immature, vaguement irresponsable, incapable de garder un job sur le long terme et qui profite de la vie, aux crochets de son frère aîné. Ce dernier a repris et agrandi l'entreprise familiale, spécialisée dans l'alimentaire. Il s'agit d'une société solide, bien implantée sur ce marché. Or, un jour, sous le prétexte de faire un reportage sur l'industrie, un journaliste monte un sujet diffamatoire, dans lequel il les accuse d'utiliser des produits impropres à la consommation dans leurs recettes. Si une analyse des services d'hygiène les exonèrera quelques semaines après, le mal irréparable est fait. Leurs fournisseurs renvoient leurs produits, plus personne ne les achète, tandis que les banques réclament un remboursement immédiat. Contraint d'emprunter à des organismes peu scrupuleux, acculé de toute part, le frère finit par se suicider, laissant femme et enfants, criblés de dettes. Emporté par sa rage, Kim Shin se rend à la station de télévision, où il menace le journaliste, à ses yeux coupable, avec une arbalette. Condamné à trois ans de prison pour cette "tentative de meurtre", il reçoit, peu après son incarcération, la visite d'une jeune femme, Chae Eun Soo, venue s'excuser au nom de sa famille pour le tort causé à Kim Shin et aux siens. Eun Soo, bonté incarnée, a en effet pris l'habitude au fil des ans d'essayer de réparer les dégâts causés par la puissante entreprise familiale, Chae Dong Construction, qui a en réalité tout orchestré, à l'origine des évènements. Par la suite, la visite méprisante et glaçante du frère d'Eun Soo, Do Woo, achève de fortifier les projets de Kim Shin : il fera tomber Chae Dong Construction, pour venger la mort de son frère. Et ce, même si à l'époque, il n'a pas vraiment conscience de la difficulté de la tâche qu'il vient de s'assigner. Il mettra à profit ses trois années derrière les barreaux pour se faire des relations, au sein du grand banditisme, mais aussi avec un compagnon de cellule, surdoué des marchés boursiers, "Mazinger Hunter", dont l'aide lui sera précieuse par la suite. A sa sortie de prison, commence alors la réalisation de son objectif.

storyofaman2.jpg

Cependant, Story of a Man, ce n'est pas seulement un récit de vengeance. A ce fil rouge, viennent se greffer de multiples histoires humaines qui se mêlent les unes  aux autres, enrichissant d'autant la narration et sa portée. L'opposition véritable ne commence d'ailleurs réellement qu'à la mi-saison, après une douloureuse, mais nécessaire, phase d'apprentissage, où Kim Shin et l'équipe qu'il a regroupée autour de lui doivent tout d'abord reconnaître qu'ils ne jouent pas dans la même catégorie que Chae Do Woo, à qui ils n'ont rien à apprendre en terme de machiavélisme et de manipulation. Ainsi, nous assistons progressivement à une lente maturation du "héros", qui tire les leçons de ses échecs et prend la mesure de son ennemi intime. A la naïveté, teintée d'amateurisme, des plans initiaux, succèdent des projets plus ciblés et plus assurés. Cependant, les scénaristes n'isolent pas leurs personnages dans leur guerre, choisissant astucieusement de faire évoluer le "lieu de la bataille" : initialement partie sur le terrain des petites escroqueries et de la spéculation boursière, la série nous conduit jusqu'au projet de construction de complexes immobiliers, dans lesquels se trouve le rêve d'une nouvelle ville de Chae Do Woo. Les armes changent. De nouveaux drames humains viennent se greffer à l'intrigue. Mais il y a également des victimes collatérales dans cet affrontement. Les enjeux se troublent donc peu à peu.

Story of a Man nous raconte donc le développement, et le progressif renversement, des rapports de forces entre les deux personnages principaux. Si, initialement, la haine de Kim Shin est unilatérale, Chae Do Woo le considérant tout au plus comme une vague nuisance pathétique, un changement s'opère peu à peu. La série atteint une intensité supérieure lorsqu'elle entre dans cette phrase d'opposition réelle, où chacun a reconnu en l'autre son ennemi personnel. Ce choc est bien décrit et happe vraiment le téléspectateur. La prise d'assurance de Kim Shin offre finalement à Chae Do Woo un adversaire (presque) de son envergure ; et au bout du compte, c'est ce fameux aspect humain trop négligé, c'est-à-dire les sentiments, qui va jouer un rôle déterminant de déstabilisation.

storyofaman9.jpg

Outre l'efficacité de ses intrigues, la richesse des personnages constitue un des atouts majeurs de la série. Leur caractérisation fouillée, se nourrissant d'ambivalences, confère au récit une dimension supplémentaire. L'ensemble est bien servi par un casting très solide, où les acteurs, restant sobres tout en jouant dans des registres très différents, permettent de souligner les spécificités de chacun des personnages.
Dans l'affrontement principal dont Story of a Man raconte l'histoire, les deux acteurs exploitent parfaitement leur opposition de styles. J'ai été impressionnée par la prestation de Kim Kang Woo (Bicheonmu) qui incarne de façon fascinante, et pleine de complexité, Chae Do Woo, l'adversaire du héros. Il parvient à dégager un détachement tel avec l'extérieur, accompagné d'une maîtrise de soi de tous les instants, qu'il en est glaçant, tout autant qu'étrangement magnétique. Au fur et à mesure que la vendetta, dont il est la cible, le déstabilise, de nouveaux aspects de sa personnalité, plus ambivalents, se révèlent, ajoutant au mystère que constitue ce personnage. Son opposant, Kim Shin (Park Yong Ha), joue quant à lui dans un registre plus feutré ; une sorte d'anti-héros que les circonstances vont pousser à mûrir et à prendre, enfin, les responsabilités qu'il avait toujours fuies. Park Yong Ha (Winter Sonata, On air) est convaincant (et craquant) dans ce registre du personnage tour à tour naïf, impulsif, mais toujours attaché à ses principes, qui va apprendre et acquérir la stature nécessaire pour affronter Chae Do Woo. L'opposition est d'autant plus exacerbée que ces deux protagonistes principaux constituent vraiment l'antithèse l'un de l'autre, dans leurs rapports aux autres comme dans leur conception de la vie.

storyofaman8.jpg

Du côté des deux rôles féminins majeurs, il y a une forme de passage de relais qui semble s'opérer à mi-saison. Nous avions commencé la série avec en lumière Seo Kyung Ah, belle femme au fort caractère, dont les ambitions d'ascension sociale étaient déjà clairement affichées. Alors qu'elle se mue progressivement en femme fatale, son association avec Chae Do Woo va peu à peu affaiblir le personnage, tout en lui permettant de toucher au but qu'elle s'était fixée. Elle était celle qui prenait, sans s'embarrasser des autres, elle finit par se retrouver dans la peau de la demanderesse, qui dépend de son riche amant, non plus financièrement, mais sentimentalement. Sa consécration apparente scelle aussi la fin de ses illusions ; ainsi qu'une re-évaluation de ses priorités. Tandis que, parallèlement, la douce Chae Eun Soo, la soeur de Do Woo, initialement infantilisée par un entourage qui l'instrumentalise, va elle suivre le chemin de l'émancipation de cette tutelle, pour découvrir de nouveaux horizons. Presque symboliquement, l'une perd sa liberté, au moment où l'autre l'acquière. Même si j'ai eu un peu de mal à me faire à Han Yeo Woon (Chae Eun Soo), elles vont se révéler, avec Park Si Yeon (My Girl), toutes les deux efficaces dans leur rôle.
storyofaman6.jpg
Une galerie de personnages plus secondaires, mais tout aussi nécessaires à l'équilibre de la série, complète ce casting. Kim Shin se découvre en effet des alliés de poids dans sa bataille contre Chae Do Woo, qui ne manque, au demeurant, pas d'ennemis. Du touchant Park Ki Woong, qui incarne Ahn Kyung Tae (aka Mazinger Hunter), un jeune surdoué des milieux boursiers souffrant d'une certaine forme d'autisme, jusqu'au déterminé et toujours très posé Do Jae Myung (Lee Philip, qui s'amuse à alterner entre anglais et coréen), un avocat élevé aux Etats-Unis, en passant par l'ancien escroc rangé, mais toujours pragmatique, Park Moon Ho (joué par Lee Moon Shik), les scénaristes prennent vraiment le temps de s'investir dans chacun d'eux. Leur personnalité s'affine, évolue au fil des épisode.
De façon générale, Story of a Man soigne particulièrement la construction des relations entre ses personnages, les approfondissant et les nuançant, ce qui apporte une dimension très humaine à la série, et qui, somme toute, lui confère une âme. Ce n'est pas un simple drama à suspense, qui miserait tout sur son intrigue principale, en négligeant de compléter cet univers. Ici, les liens d'amitié, d'amour ou de haine, qui unissent et désunissent les différents protagonistes, sont toujours intenses, mais sans excès. Ils ne sont pas non plus figés ; cela donne une vraie vitalité à l'ensemble.
storyofaman7.jpg
Bilan : Se déroulant dans une ambiance sombre, plutôt pessimiste, Story of a man est une série prenante et intelligente, qui exploite parfaitement les codes de son concept initial de vengeance, tout en étant en mesure d'atteindre une dimension supplémentaire, grâce à la richesse de ses personnages et aux ambiguïtés sur lesquelles joue son écriture. Une fois les deux-trois premiers épisodes de mise en place passés, il est difficile de décrocher d'un drama qui devient de plus en plus addictive, au fur et à mesure que les intrigues se complexifient et que les sentiments viennent se mêler à ces règlements de compte personnels.
Si bien que non seulement j'ai trouvé cette série bien écrite et efficace, mais je l'ai aussi beaucoup aimée, l'histoire comme le casting, ayant passé un très bon moment devant mon petit écran. Je conseille donc fortement cette découverte.


NOTE : 8,5/10

Photobucket Photobucket Photobucket


Quelques images avec, en fond sonore, la chanson de clôture des épisodes :

06/12/2009

(K-Drama) Damo (The Legendary Police Woman) : une jeune enquêtrice dans la Corée médiévale


damo1.jpg

La série coréenne du dimanche !

Aujourd'hui, je vais devoir tricher un peu pour vous offrir un voyage en Asie. En effet, en raison d'une semaine très chargée, je n'ai pas eu le temps de finir de nouveaux kdramas. Rassurez-vous, ce n'est que partie remise ; mes découvertes ont encore été fructueuses, notamment le très enthousiasmant et addictif A Man's Story (j'en suis actuellement à la mi-saison). Mais je préfère attendre d'avoir visionné l'intégrale pour en faire une review complète. En tout cas, ces deux derniers mois auront initié un cycle coréen très enrichissant, puisque j'ai semble-t-il dépassé mes appréhensions concernant les dramas contemporains. Après une période où j'avais délaissé les fictions asiatiques par manque de temps, je poursuis mes découvertes téléphagiques : même si, journées non extensibles aidant, j'en délaisse toujours plus les séries américaines - après la pause de Noël de ces dernières, peut-être les choses iront-elles mieux !

Je vais donc vous parler de mon premier kdrama historique : Damo ; celui qui m'a conquise à ce genre de fiction. Je vous le présente avec d'autant plus d'attention qu'il constitue une rareté dans nos contrées : une série coréenne sortie en DVD en France !

damo2.jpg

Damo (The Legendary Police Woman) est une série qui fut diffusée au cours de l'été 2003 sur la chaîne MBC. Elle comporte au total 14 épisodes de 60 minutes environ chacun. Série historique, certes, elle se déroule dans une période plus contemporaine, puisque nous sommes à la fin du XVIIe siècle. Elle n'est pas une fiction centrée sur les intrigues de cour, comme ce genre-là l'affectionne. En effet, Damo nous propose de suivre les aventures de Chae-Ok, une jeune "damo" ; c'est-à-dire une serveuse de thé, mais dont les talents et le sens de l'initiative sont également utilisés comme enquêtrice par les autorités. Le Bureau de la police lui confie diverses missions, l'envoyant résoudre des affaires ou en simple observatrice sous couverture. De naissance noble, marquée par une tragédie familiale qui est source de honte et qui l'a rabaissée à ce rang de servante, la jeune femme va se retrouver embarquée dans des complots contre le roi Sookjong, tandis qu'une rébellion s'organise dans le royaume. Si elle a toujours été d'une fidélité à toute épreuve à l'égard de son maître, Hwang Bo Yoonun, un des dirigeants de la police, sa rencontre avec le chef des rebelles va mettre à mal sa loyauté.

damo3.jpg

Comme beaucoup de séries coréennes (d'où la difficulté d'être "pilotovore" face aux fictions de cette nationalité), la série met quelques épisodes à démarrer, s'ouvrant sur un épisode d'exposition à l'intrigue assez diluée, perdant quelque peu le téléspectateur. Mais, progressivement, c'est grâce et à travers les personnages que l'on rentre dans l'histoire. Au fur et à mesure qu'ils sont développés, la présentation de leur passé leur confère une nouvelle dimension. S'ils sont adversaires, aucun n'est unidimensionnel. Ils ont tous une ambiguïté qui intrigue, avec leurs forces et leurs faiblesses. Si bien qu'il est aisé de s'attacher à ces individus, fruits d'une société figée et inégalitaire, mais aussi produits d'un passé qui les a construits et façonnés.

Ainsi, l'héroïne, Chae-Ok, a dû affronter les malheurs qui se sont abattus sur sa famille. Elle s'est ainsi forgée, dans l'adversité, un fort caractère qui se heurte régulièrement aux limites de son rang. Le suicide de son père, accusé de trahison, scella la fin de son enfance heureuse. Si son frère aîné réussit à échapper aux gardes venant les arrêter, elle n'eut pas cette chance. Mais elle parvint à faire face aux exigences de sa nouvelle vie, tissant une relation privilégiée avec le fils de son maître. Ayant été initiée aux arts martiaux par lui, c'est à ce dernier, devenu un des chefs de la police, qu'elle doit son poste où elle se voit confier certaines responsabilités. Damo se révèle particulièrement appliquée dans la reconstitution historique de cette société du XVIIe siècle particulièrement rigide socialement, nous fournissant de nombreux détails sur les moeurs et conventions qui régissent la vie de l'époque. Car Damo n'est pas seulement une série d'action et d'aventures ; elle dresse aussi un portrait peu flatteur des inégalités criantes qui règnent au sein de ce monde médiéval.

damo4.jpg

Outre cette dimension humaine très intéressante, l'univers de la série se complexifie rapidement au fil des épisodes. Au-delà des simples enquêtes policières de meurtres ou de contrebandes diverses, c'est le sort du pays tout entier qui va bientôt être en jeu. En effet, une enquête initiale sur un trafic de fausse monnaie va plonger les protagonistes dans les méandres obscurs de la politique du royaume. Si la capitale bruisse de rumeurs de complots ; les contrées extérieures s'agitent également. Des choix vont devoir être faits, et des camps choisis. Pour cela, le poids du passé revient peser sur les évènements et les loyautés de chacun. Peu à peu les pièces d'un vaste puzzle se révèlent une à une aux yeux d'un téléspectateur désormais conquis, complexifiant la grande trame scénaristique qui constitue le fil rouge de la série. Dans cette perspective, Damo utilise les ficelles classiques des fictions coréennes, jouant sur l'ambivalence des sentiments des héros, mêlant enjeux d'Etat et histoires familiales oubliées. Le cocktail s'avère assez convaincant.

Cependant, il s'agit bel et bien d'une série d'action. Elle se déroule principalement sur le terrain, et non dans les couloirs feutrés d'une cour. Si bien que nous avons droit à un certain nombre de combats, chorégraphiés d'une façon proche d'un ballet par moment, ne recherchant pas forcément le réalisme. Pour autant, le rythme d'ensemble demeure assez lent, s'imposant de longues discussions empreintes d'un certain théâtralisme, comme pour mieux refléter la société dans laquelle le récit a lieu. Sur la mise en forme, la réalisation est correcte, sans plus, la série datant quand même de 2003. La bande-son est fournie et prenante, oscillant entre morceaux plus rock'n'roll et ballades tristes.

damo8.jpg

Bilan : Damo est en fin de compte une série prenante, offrant une reconstitution historique minutieuse d'une rigide Corée médiévale. Exploitant un coktail classique des fictions coréennes, où se mêlent actions et sentiments, liens familiaux et politique, elle prend peu à peu toute sa dimension, au fur et à mesure que l'intrigue principale se révèle et que les personnages se complexifient. Souffrant d'un début un peu lent et de quelques baisses rythmes, elle mérite vraiment qu'on lui donne l'occasion de s'installer.

 

NOTE : 7/10


La bande-annonce :


22/11/2009

(K-Drama) IRIS : mortels jeux d'espions

Encore un dimanche coréen. Toujours une histoire d'espionnage. Cela résume bien la semaine téléphagique anglo-coréenne, plutôt agréable, que j'ai passée.

Souvenez-vous, sériephile varie, ses envies fonctionnent souvent en cycle. Attendez-vous donc à ce que, pendant quelques semaines au moins, je vous parle de découvertes coréennes plus ou moins régulièrement, ayant pris le temps de mettre de côté un petit échantillon de séries potentiellement intéressantes que je me sens d'humeur à tester prochainement.

iris_poster3.jpg

Initialement, si je me suis intéressée à IRIS, c'est en raison du billet enthousiaste consacré au pilote, chez Ladytelephagy, lundi dernier. La curiosité piquée, The Legend à peine terminée, je me suis dit que c'était le moment ou jamais de m'ouvrir à de nouveaux horizons et de changer un peu de genre. En provenance de Corée, j'ai surtout "l'habitude" (enfin, tout est relatif, ce sont plus des excursions en Asie qu'une téléphagie asiatique que je développe) des dramas historiques, et je garde des souvenirs assez mitigés des quelques dramas contemporains que j'ai pu suivre. Cependant, IRIS offrait non seulement un pitch de départ attractif, mais elle apparaissait aussi comme une série aux ambitions hautement affichées et dotée d'un budget important. Elle rencontre d'ailleurs actuellement un joli succès en Corée, où sa diffusion sur KBS2 est en cours depuis octobre 2009, et bénéficie d'un beau buzz internaute.

L'ensemble des épisodes n'ayant pas été encore diffusé, c'est une note sous forme d'impressions au premier quart de la saison que je vous propose, puisque j'ai visionné les cinq premiers épisodes (sur les 20 qu'elle comptera au total).

iris5.jpg

IRIS nous plonge dans les coulisses de l'espionnage international, avec en toile de fond, comme sources de tensions et de méfiances continuelles, la division persistante des deux Corées et la question, classiquement et universellement problématique, de l'armement nucléaire. Deux amis des forces spéciales sud-coréennes, Kim Hyun Joon et Jin Sa Woo, sont recrutés par une organisation secrète, branche à part des services de renseignements du pays, le NSS. Ils vont opérer sous les ordres d'une jeune femme, Choi Seung Hee, qui les avait déjà rencontrés dans les jours précédents, sous un prétexte quelconque, afin d'évaluer leur potentiel, et, du même coup, leur faire tourner la tête. Un triangle amoureux s'esquisse, avec une présentation typiquement coréenne.

Mais, si la réalité du terrain prouve rapidement la valeur des deux nouvelles recrues, la partie d'échecs réelle se joue à un autre niveau, dans un univers où les agents sont des pions sacrifiables, où la confiance est un luxe que l'on ne peut se permettre d'accorder et où les apparences sont trompeuses. Les personnages principaux se retrouvent ainsi happés dans un enchaînement d'évènements qui échappe à leur contrôle. Tour à tour assassin puis cible, chasseur puis chasssé, officiel puis fugitif, les loyautés se brisent et les alliances fluctuent, dans une ambiance sombre et réaliste.

iris1.jpg

En effet, la série va progressivement se complexifier, se concentrant autour d'une intrigue principale solide qui s'emballe rapidement. Car IRIS n'adopte pas le format classique d'autres fictions d'espionnage, consistant en une mission par épisode. Au contraire, le fil rouge devient rapidement prépondérant. Elle se présente alors sous le format d'un vaste thriller prenant, dominés par les faux-semblants, les trahisons et les agendas personnels cachés. Résolument orientée à l'international, elle nous donne l'occasion de voyager en Asie comme en Europe. Petit à petit, les pièces se révèlent, sans que le téléspectateur puisse pleinement apprécier quel est le tableau final. Entre concurrence entre diverses organisations, assassinats politiques et sacrifices de la main d'oeuvre, nos héros vont devoir essayer de survivre et de démêler les mystères, face à ces vastes conspirations, dont ils ne connaissent pas toujours les réels enjeux.

Les scénaristes se révèlent particulièrement efficaces dans l'art d'esquisser des réponses qui génèrent surtout de nouvelles interrogations et de générer un suspense prenant et nerveux. Pour le moment, la gestion de cette intrigue principale est intelligemment et subtilement menée. Le téléspectateur est attentif et ne décroche pas. Tout cela est parfaitement servi par une réalisation impeccable, où les scènes d'action notamment sont magistralement exécutées. A l'image des dix premières minutes de la série, conduites tambour battant avec une maîtrise qui n'a rien à envier aux fictions occidentales, la caméra dynamique nous plonge très bien dans l'ambiance et la tension des moments-clés.

iris8.jpg

Le petit bémol que l'on pourrait cependant adresser à IRIS réside dans sa tentative de conciliation entre le thriller et une certaine romance qu'elle prend le temps de développer. Certes, les passages plus calmes, qui sont l'occasion de développer les personnalités nuancées des personnages, permettent de poser les jalons des futures alliances et trahisons. Cependant, sans remettre en cause leur utilité dans la narration globale, certaines scènes dites "romantiques" s'éternisent, rompant un peu le rythme du récit. Cependant, cela n'est pas préjudiciable à l'intérêt porté à la série dans son ensemble. Dès que le rythme s'accélère, ces parenthèses nous paraissent bien loin ; et, comme je l'ai dit plus tôt, IRIS devient alors redoutablement efficace pour capter notre pleine attention.

Le scénario est aussi bien servi par un casting solide. Qu'il s'agisse de Lee Byun Hun (Kim Hyun Joon) ou Jung Jun Ho (Jin Sa Woo), ils sont très crédibles. Idem pour les deux agents nords-coréens, Kim Seung Woo et la ravissante Kim So Yun. En fait, ma seule réserve concerne Kim Tae Hee. qui fait encore tourner des têtes à son insu, un peu comme dans Gumiho (Nine Tailed Fox), le dernier k-drama où j'avais eu l'occasion de la croiser. Je l'avais assez peu appréciée à l'époque, pas pleinement convaincue par son sourire figé. Cependant, sans doute aidée par un rôle plus consistant, elle est un peu plus convaincante dans IRIS. Mais j'ai toujours du mal avec cette actrice.

iris7.jpg

Bilan : Après cinq épisodes, me voici fébrilement skotchée devant mon petit écran, frustrée par le cliffhanger efficace du dernier épisode (autant qu'alléchée par la bande-annonce du suivant) et complètement rentrée dans une intrigue qui se complexifie considérablement au fil des épisodes. IRIS dépasse rapidement les simples enjeux de froide géopolitique, arbitrés par les services d'espionnage, pour y mêler les destinées humaines des personnages, broyés par cette partie d'échecs qui constitue la trame principale de la série. Une forme de fil rouge qui étend progressivement ses ramifications sur la fiction et fait enchaîner les épisodes sans s'en rendre compte. C'est d'autant plus intriguant que nous ne disposons pas de tous les éléments, ne pouvant que constater les manipulations et les forces en présence. Une impression de "toutélié" s'impose, sans que l'on connaisse le tableau d'ensemble. Très prenant.

Sombre et diablement efficace, en dépit de quelques longueurs amoureuses, IRIS devrait ravir tous les amateurs d'espionnage, et plus généralement de bon thriller. Je dresserai un bilan d'ensemble lorsque j'aurai eu l'occasion de regarder tous les épisodes ; mais, en attendant, n'hésitez pas à céder à la curiosité !


NOTE : 7,5/10


La bande-annonce de la série :


15/11/2009

(K-Drama) The Legend (Tae Wang Sa Shin Gi) : l'accomplissement d'une prophétie


Il existe peut-être une divinité téléphagique qui nous envoie des signes de réconfort lorsque notre étincelle vacille. Au milieu du marasme des déceptions de la semaine, je me suis retrouvée skotchée devant un drama coréen, diffusé à l'automne 2007 sur MBC, The Legend (Tae Wang Sa Shin Gi)
. Être emporté par surprise par le souffle addictif d'une fiction m'a rappelé les bons moments de la vie du sériephile.

En effet, jeudi soir, un peu en désespoir de cause, j'avais jeté mon dévolu sur cette série qui traînait, bien rangée sur mon disque dur, depuis quelques temps déjà, mais dont j'avais toujours retardé le lancement pour une raison ou une autre. Je m'attendais éventuellement à passer une soirée sympathique, la série ayant des thématiques devant a priori me plaire. Mais je ne pensais pas éteindre à regret mon petit écran à 1 heure du matin passée, après le visionnage d'affilée des six premiers épisodes. Non que The Legend soit un "chef-d'oeuvre", mais elle a allumé une petite flamme en moi qui m'a fait sacrifier mes nuits de sommeil depuis lors, afin d'en visionner l'intégralité. Et ce petit instant magique, dont tout téléphage connaît la valeur, c'est déjà beaucoup !

drama-korea-the-legend.jpg

Résumer le synopsis de The Legend se révèle assez complexe. Il s'agit d'un récit clairement empreint de Fantasy, faisant référence à un légendaire royaume de Corée, Jooshin. Composée de 24 épisodes, la série se propose de nous narrer l'accomplissement épique d'une prophétie.

L'histoire commence 2000 ans auparavant. Le fils du roi des Cieux (la divinité suprême) était alors descendu sur Terre afin d'unir les peuples et de fonder une nation, Jooshin, où règneraient paix et prospérité. Mais, voyant la fondation de Jooshin comme une menace pour leur clan, la Tribu du Tigre, qui régnait par la force sur la Terre, rentra en guerre pour assurer sa domination, conduite par sa prêtresse, Kajin, qui possédait le pouvoir du Feu. Après de nombreux massacres, le fils du roi des Cieux décida finalement de lui retirer ce pouvoir destructeur et il l’emprisonna dans une amulette, le Coeur du Phoenix. Or, durant leur confrontation, Kajin tomba amoureuse du jeune homme. Mais le coeur du fils du roi de Cieux appartenait déjà à une autre, une guerrière du Clan de l'Ours, à qui il confia le Symbole du Phoenix. Kajin devint folle de jalousie lorsqu'elle apprit la future naissance de leur enfant. Elle enleva le nouveau-né en otage dans le but de récupérer en échange son pouvoir du Feu. Mais, sous l'emprise de la colère et du désespoir, la mère libéra le Phoenix Noir de l'amulette. Incontrôlable, il dévasta la Terre par le Feu. Le fils du roi des Cieux n’eut alors d’autre choix que de tuer sa bien-aimée pour maîtriser cette créature divine.
Anéanti par son échec sur Terre, il décida alors de retourner aux Cieux, abandonnant derrière lui les symboles qui renfermaient les pouvoirs des quatre divinités censées l'aider dans sa tâche. Cependant, il laissa au peuple une prophétie : il prédit qu'un jour, les Cieux enverraient un véritable roi, le Roi de Jooshin, qui réunifiera tous les royaumes. La nuit de sa naissance, l'étoile de Jooshin brillera dans le ciel. Et les quatre symboles des divinités s'éveilleront et chercheront leur gardien.

2000 ans plus tard, une nuit, l’étoile de Jooshin apparut dans le ciel… Et la légende reprit vie dans la mémoire du peuple. C'est de son accomplissement dont nous allons être les témoins.

thelegend5.jpg
Enoncé de façon aussi abrupte, cela peut sembler un brin compliqué a priori, mais je vous rassure, il est relativement aisé de s'immerger dans l'histoire. Un ou deux épisodes suffisent pour bien cerner les enjeux et identifier les différents camps s'affrontant.
Le premier épisode nous présente les évènements qui se sont passés il y a 2000 ans et qui ont forgé la prophétie, racontés, sous la forme d'un conte légendaire, à une enfant curieuse et fascinée. Les trois épisodes suivants introduisent les personnages principaux, en nous exposant leur enfance. Ensuite, à partir du quatrième épisode, arrivés à l'âge adulte, s'enclenche l'escalade finale : l'affrontement pour la réalisation de la prophétie, l'assouvissement d'une vengeance millénaire et une course au pouvoir qui s'envenime rapidement. Car deux princes de sang royal sont nés le jour de l'étoile de Jooshin ; la confrontation des ambitions des uns et des autres trouvera d'une façon ou d'une autre une issue fatale. Intrigues de cour, complots mortels et manipulations s'étirent en toile de fond. Outre la question de l'accession au trône (première partie), c'est la quête des symboles des divinités qui occupera la seconde partie du récit. La légende ne dit-elle pas que leurs gardiens ne reconnaîtront que le véritable roi ? Ils deviennent un enjeu central dans ces luttes de pouvoir. Entre guerres et trahisons, entre amours et haines, les loyautés se troublent et une histoire qui paraît déjà presqueécrite se met irrémédiablement en marche. Le destin de certains semble déjà scellé ; comme il le fut 2000 ans auparavant.

thelegend8.jpg

Le premier aspect marquant dans The Legend est son ambiance. La série parvient parfaitement à recréer une atmosphère épique, où se mêlent destinés humaine et divine, ambitions et loyautés, trahisons et manipulations. Mise à part quelques petits épisodes de transition au milieu, son rythme reste dynamique et sans temps mort. Les situations ne demeurent jamais figées, se renversant régulièrement complètement en un épisode. En raison de la densité de l'histoire (où de multiples évènements s'enchaînent), les scénaristes doivent éviter toute baisse de rythme dans la narration. Cela les oblige ainsi à ne jamais laisser s'éterniser une situation. Par conséquent, la réalité des distances entre les lieux a parfois tendance à disparaître, sacrifiée au nom du récit. Mais ces petites approximations scénaristiques, tout comme l'omniscience apparente un peu agaçante de certains personnages, ne viennent pas enrayer le souffle épique qui règne sur cette série. Sans être aveugle à ces facilités de conception, le téléspectateur se laisse transporter, grisé, dans l'histoire.
thelegend11.jpg
Car The Legend réussit une très bonne exploitation de son attrayant concept de départ, bien aidée par une base mythologique complexe et très intéressante. Le versant Fantasy de la série conduit à mettre en jeu des intérêts tels, que cela donne une résonnance particulière au cocktail habituel à ce type de fiction : du drame, mêlé à une touche d'humour, notamment grâce à quelques personnages secondaires bien inspirés ; de l'action, que viennent brouiller de légères romances, qui ne sont pas omniprésentes, mais servent à exposer et justifier l'intensité des relations d'amour et de haine entre les personnages principaux. L'équilibre entre tous ces éléments est vite trouvé et savamment dosé. The Legend va ainsi au-delà de la simple série historique. Tout cela contribue à son originalité et à sa réussite auprès d'un téléspectateur qui ne peut rester insensible à la richesse de cet univers.
thelegen14.jpg
Le second attrait majeur de la série réside dans ses personnages. Loin d'être manichéens (à une ou deux exceptions marginales près), ils sont pour la plupart très fouillés et bénéficient d'une psychologie vraiment travaillée. On échappe ainsi aux stéréotypes unidimensionnels, même si, à chacun, est dévolu un rôle précis dans ce vaste et impitoyable jeu d'échecs qui prend forme sous nos yeux. Ces personnages ne sont pas non plus figés une fois pour toute dans la série. Au contraire. Nous les voyons évoluer, se forger un destin, se former à travers les épreuves qu'ils doivent traverser. Ce sont les évènements qui les façonnent et les amènent à faire leurs propres choix, à choisir un camp qu'ils trahiront peut-être avant la fin.
Un autre élément qui contribue à la richesse de la série, c'est le fait que les personnages secondaires ne sont pas éclipsés par les principaux, comme c'est trop souvent le cas. Ils ne sont pas cantonnés à de simples rôles de faire-valoir. Ils ont droit à leur propre développement et à leurs propres épreuves. Est ainsi mise en scène une galerie de protagonistes très diversifiée. Conférant une réelle densité au récit, elle apporte aussi une touche d'humanité, lui permettant également de jouer sur l'affectif du téléspectateur.

thelegend12.jpg

Sur la forme, The Legend est un drama très abouti pour une production coréenne. On devine derrière un budget plus conséquent que la moyenne. En effet, la réalisation s'avère propre et assez convaincante, plus stable et posée que ce que l'on rencontre habituellement dans ce type de fictions. De plus, la photo est globalement bien travaillée. Même si on n'échappe pas à quelques poncifs, il y a un réel effort qui est fait pour différencier les ambiances suivant les lieux et les personnages mis en scène. Pour bien s'immerger dans l'univers de la série, nous avons également droit à quelques beaux paysages et des décors changeants, même si les lieux clés sont bien rentabilisés. De manière générale, la reconstitution historique de ce monde médiéval est bien maîtrisée, dans la lignée des classiques dramas historiques coréens. Par ailleurs, il n'y a rien à redire sur les scènes d'action, où les chorégraphies des combats sont bien orchestrées et plutôt sobres dans l'ensemble. Certes, on n'échappe pas à quelques petits problèmes de raccord entre les scènes, avec quelques translations de décors malencontreuses ou des ruptures maladroites dans la correspondance entre deux perspectives d'une même scène. Mais ce ne sont que points de détail qui ne dérangent pas le téléspectateur.
thelegend4.jpg
Dans l'ensemble, The Legend se révèle très sérieuse dans la forme. Finalisée jusqu'à sa bande-son, qui constitue un autre de ses points forts. L'utilisation opportune de musiques épiques ou de douces mélodies d'ambiance confère une stature supplémentaire à l'épopée suivie, contribuant à happer le téléspectateur dans le souffle du récit. Très présent, cet aspect n'est cependant pas envahissant. Hormis une chanson exceptionnellement utilisée deux ou trois fois, ce sont toujours uniquement des thèmes musicaux qui viennent accompagner les moments les plus importants.
Le casting, mené par Bae Yong Jun (Winter Sonata), est globalement convaincant, alternant entre sobriété dans le dramatique et quelques excès de théâtralisme dans un but plus comique. Je voudrais faire une mention toute particulière pour la performance de Lee Ji-Ah (qui incarne Sujini) qui est mon véritable coup de coeur. Je l'ai trouvée superbe et éclatante dans ses scènes, nous démontrant qu'elle était capable d'évoluer sur tous les registres, suivant les nécessités du scénario.
thelegend14.jpg
Bilan : The Legend (Tae Wang Sa Shin Gi) est une série qui se révèle très addictive. Utilisant certains codes des dramas historiques coréens, elle va cependant plus loin que cette simple approche, en offrant un récit teinté d'éléments de Fantasy. L'attrait de la légende s'ajoute donc à la reconstitution de l'univers médiéval. Une fois rentré dans l'histoire, il est difficile de s'en détacher. La diversité des protagonistes, dotés d'une psychologie fouillée, la densité du récit, la dynamique d'ensemble qui s'en dégage... tous ces éléments contribuent à la richesse de cette fiction, dont les épisodes s'enchaînent très facilement une fois que l'on s'est laissé emporter par l'histoire. Les quelques petits soucis de cohésion à certains moments du récit ne sont que des points de détail, vite balayés, et ne gâchent pas l'appréciation d'ensemble.

Certes, mon enthousiasme ne m'empêche pas d'être réaliste. Je suppose que ce n'est pas une série destinée à être mise entre toutes les mains. Mais si vous êtes en quête de dépaysement, n'hésitez pas à tenter l'aventure. Sinon, les amateurs de science-fantasy et de dramas historiques devraient y trouver leur compte avec beaucoup de plaisir !


NOTE : 8,5/10


Un clip de la chanson qui clôture chaque épisode, avec des images des premiers épisodes de la série :