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21/12/2011

(K-Drama) The Sandglass : trois amis dans la tourmente politique sud-coréenne des années 70 et 80


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C'est un mercredi asiatique consacré à un classique que je vous propose aujourd'hui ; un de ces classiques qui n'a pas usurpé la réputation qui le précède. Pour être honnête, j'ai longtemps attendu, secrètement espéré, avoir un jour l'occasion de regarder un drama comme The Sandglass, une série qui traite sans détour de l'Histoire récente de la Corée du Sud, mêlant politique, mafia et destinées personnelles. Cette fiction concentre en son sein tous les ingrédients et grandes dynamiques qui font la force du petit écran sud-coréen. C'est sans conteste un des meilleurs k-dramas qu'il m'ait été donné de voir jusqu'à présent, et indéniablement un des plus marquants.

Il faut croire que je n'avais sans doute pas cherché dans la bonne direction pour découvrir ce genre de fictions, puisque The Sandglass est aussi désormais le plus ancien drama que j'ai visionné. Il fut en effet diffusé sur SBS du 10 janvier au 16 février 1995, chaque semaine du lundi au jeudi soir. Comportant un total de 24 épisodes, il reste un de ces "national dramas" qui ont marqué tout un pays, et ses taux d'audience demeurent à ce jour parmi les plus élevés des séries sud-coréennes : son dernier épisode atteignit presque 65% de part de marché. Certes, l'aura qui entoure The Sandglass, notamment en raison des évènements qu'elle porta à l'écran, est imposante, mais c'est aussi un drama particulièrement abouti représentant tout un savoir-faire.

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The Sandglass raconte la vie de trois jeunes gens, de leur adolescence jusqu'à l'âge adulte, plongés dans le tumulte politique sud-coréen des années 70 et de la première moitié des années 80.

Tae Soo et Woo Suk se sont connus sur les bancs du lycée. Rien ne semblait a priori les destiner à forger cette amitié qui résistera à toutes les épreuves : Tae Soo est le fils d'une courtisane, laissant le plus souvent ses poings s'exprimer pour lui, tandis que Woo Suk fait figure d'élève modèle, issu d'une famille de paysans austères, dont le père rigide entend bien le voir gravir les échelons de la hiérarchie sociale. Si pendant un temps, Woo Suk détournera Tae Soo de son inclinaison pour l'argent facile, les deux amis verront leurs chemins se séparer définitivement à la sortie du lycée. Le passé communiste du père de Tae Soo l'empêchera d'embrasser la carrière militaire dont il rêvait, le rejetant irrémédiablement dans la vie de gangster, tandis que dans le même temps, Woo Suk entre à l'université ambitionnant de devenir procureur.

C'est à la fac que le désormais étudiant en droit va croiser la route de Hye Rin, une jeune femme engagée politiquement dans toute cette agitation qui gagne alors les universités sud-coréennes. Ce qu'elle ne révèlera que plus tard, c'est qu'elle est aussi la fille d'un très riche propriétaire de casinos, bien introduit auprès des instances dirigeantes du régime. C'est grâce à Woo Suk que Hye Rin rencontre Tae Soo, au cours d'une visite de ce dernier à son ami. Le choix de carrière de Tae Soo, désormais arrêté dans le banditisme, déçoit par Woo Suk, cependant Hye Rin n'est pas insensible à ce jeune homme aux activités troubles, mais plein d'assurance. Les trois jeunes gens partageront ainsi quelques temps d'insouciance, vite rattrapés par la réalité d'une Corée du Sud en ébullition. Si les circonstances les précipiteront dans des camps opposés, ils ne perdront jamais de vue l'amitié qui les aura unis et qui restera toujours une constante de leurs vies.

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The Sandglass se démarque tout d'abord par la richesse de son histoire et des thématiques que cette dernière va lui permettre d'aborder. Dans la première partie du drama, les vies des personnages principaux se confondent avec les remous de l'Histoire du pays, dressant un portrait détaillé et nuancé de la Corée du Sud durant sa dernière décennie d'autoritarisme. Du milieu des années 70 jusqu'au début des années 80, sous la dictature du général Park Chung Hee, puis du nouvel homme fort qui lui succède, Chun Doo Hwan, la série s'intéresse plus particulièrement aux mouvements de démocratisation qui parcourent la société et notamment le milieu universitaire, tout en mettant également en lumière la répression ferme dont ils font l'objet. Si l'agitation reste circonscrite jusqu'en 1979, l'assassinat du président Park par le directeur de la KCIA à la fin de l'année ouvre une période d'incertitude au cours de laquelle les aspirations démocratiques trouvent à s'exprimer. Elles ne seront que plus durement réprimés par le nouveau régime.

Durant ce printemps 1980, un des passages les plus marquants du drama reste sans conteste son récit du soulèvement et du massacre de Kwangju, en mai 1980. L'intervention militaire dans cette ville insurgée fit plusieurs centaines de morts, le bilan restant toujours incertain. Longtemps passés sous silence, la version officielle des évènements parlait alors de troubles causés par des sympathisants nord-coréens. Pour bien comprendre l'impact qu'a pu avoir la diffusion de The Sandglass, il faut se replacer à l'époque de sa diffusion : en 1995, la série permit aux téléspectateurs sud-coréens de découvrir dans leur petit écran la réalité de Kwangju, en proposant une reconstitution minutieuse basée sur des récits de témoins. Le drama quitte ici le cadre du simple divertissement pour restaurer une mémoire occultée. Contribuant à libérer la parole autour de ces blessures du passé, les sujets ainsi traités confère à cette oeuvre une dimension particulière. 

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S'il écrit avec ses personnages des pages d'Histoire qui interpellent, The Sandglass demeure un drama qui entremêle habilement la grande et les petites histoires. Sa réussite est justement d'être le récit de trois destinées personnelles, imbriquées dans un grand portrait plus vaste, à la fois social et politique, de la Corée du Sud de l'époque. Ainsi, si Woo Suk restera toujours concentré sur ses études, ne prenant pas part aux protestations, l'implication politique de Hye Rin nous permet de découvrir les réseaux étudiants de protestations, la série éclairant surtout leur répression par le régime dictatorial en place. Les arrestations, les tortures, mais aussi le fonctionnement des cercles de pouvoir et d'influence à cette époque, rien n'est passé sous silence. Il y a dans ce drama une volonté manifeste de réalisme qui donne une portée considérable à son propos.

Représentatifs du parti pris narratif des scénaristes, les épisodes 7 et 8, consacrés au soulèvement de Kwangju, sont ainsi d'une intensité dramatique aussi impressionnante que marquante. Les dynamiques de fond de la série y apparaissent déjà parfaitement maîtrisées. Les destinées de chacun se croisent et s'entre-choquent : tandis que Woo Suk effectue son service militaire dans les forces d'intervention qui sont envoyées sur place, Tae Soo se bat aux côtés des habitants, entraîné par un de ses amis, alors même qu'il avait jusqu'à présent oeuvré pour le parti au pouvoir dans des opérations commando contre l'opposition. En introduisant ses protagonistes de part et d'autre du champ de l'affrontement, le drama multiplie les points de vue et permet de ne jamais tomber dans le manichéisme. C'est une constante tout au long de la série : elle laisse les protagonistes seuls face à leur décision et à leur conscience ; aucun jugement n'est jamais exprimé. Toutes ces destinées reflètent avant tout les déchirements qu'ont vécu les habitants du pays. Et si le drama revêt souvent des accents tragiques, il semble aussi toujours parcouru par un véritable souffle épique qui captive le téléspectateur.

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La seconde partie de The Sandglass quitte le devant de la scène, pour nous immerger dans les coulisses du pouvoir. Elle se réapproprie alors habilement les codes narratifs des fictions de gangsters. A l'action et à la spontanéité de la jeunesse succèdent des pourparlers et des négociations, toujours arbitrés par des rapports de force mouvants. La série scelle ainsi le passage à l'âge adulte des personnages : marqués par les évènements dont ils ont pu être les acteurs ou les témoins dans leur jeunesse, leur accession aux responsabilités s'opère dans le tourbillon des changements qu'occasionne la cinquième République. Dépeignant l'ouverture progressive et timide vers une démocratisation qui ne sera consacrée qu'à la fin des années 80, The Sandglass conserve intact son savoir-faire pour parvenir à nous impliquer dans le sort individuel de ses personnages, tout en éclairant plus largement la situation du pays.

Le portrait que la série dresse des élites reste très sombre et sans illusion, n'hésitant pas à détailler les systèmes de corruption généralisée qui ont cours pour se maintenir au pouvoir. A nouveau, une efficace distribution des rôles s'opère parmi les personnages, permettant d'aborder les différents sujets sous tous les angles : tandis que Hye Rin investit sib rôle d'héritière, ambitionnant de légaliser le commerce des casinos, Woo Suk devient procureur. Il souhaite s'attaquer à cette mafia institutionalisée par les liens qu'elle a noués avec les instances dirigeantes. Or Tae Soo s'est lui justement imposé au sein de cette pègre qui reste instrumentalisée par les cercles du pouvoir. Les choix qu'ils seront amenés à faire, dictés par leurs principes mais aussi leurs sentiments, les conduiront tous à se heurter à ce système dont l'opacité et l'influence semblent demeurer inébranlables.

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Mais au-delà de toutes ces turbulences politiques, The Sandglass est une histoire d'amitié. Une loyauté indéfectible unira jusqu'au bout ces trois jeunes gens emportés par les mutations d'un pays, et qui resteront fidèles à eux-mêmes jusqu'au bout. Le souci de réalisme se retrouve dans la manière dont sont dépeintes leurs relations. C'est avec beaucoup de subtilités et de nuances que la série esquisse un triangle amoureux qui ne tombera jamais dans la caricature ; les expériences de vie éloigneront logiquement Woo Suk, tandis qu'un lien très fort se nouera entre Hye Rin et Tae Soo. Si le drama n'a pas son pareil pour nous faire partager leurs doutes, la force de ces histoires sentimentales tient au fait que les scénaristes ne cherchent pas à faire rêver de façon utopique : nous ne sommes pas dans une comédie romantique, leur affection réciproque n'occultera jamais les disparités sociales et les milieux différents que chacun incarne.

L'amour entre Hye Rin et Tae Soo, destiné à rester contrarié, rejoint la tonalité d'ensemble d'une série où le parfum de tragédie n'est jamais loin ; ce n'est pas la fatalité qui est ainsi soulignée, simplement les aléas d'une vie en ces périodes très tourmentées. Sachant constamment se renouveler, évoluant avec logique au gré des décisions prises et ne tombant jamais dans une répétition des mêmes schémas, les rapports entre les trois protagonistes se distendront, mais leur lien ne disparaîtra jamais. Respectant jusqu'au bout son parti pris de ne rien édulcorer, l'épisode final offrira la conclusion la plus logique et légitime, mais aussi la plus poignante et déchirante à ces amitiés. Le respect demeurera jusqu'au bout indéfectible, mais les choix de vies finiront logiquement par les opposer. La fin de The Sandglass marque durablement le téléspectateur, et apparaît vraiment à la hauteur de la qualité et de l'intensité d'un drama qui se vit aux côtés de ses personnages.

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Solide sur le fond, The Sandglass l'est également sur la forme. La série bénéficie d'une réalisation impeccable qui se démarque tant par sa maîtrise d'ensemble, que par sa capacité à en dire beaucoup sans avoir besoin que les protagonistes prononcent la moindre parole. La caméra n'a pas son pareil pour jouer sur la symbolique des mises en scène : elle sait pleinement occuper l'espace de chaque scène, mais également vraiment bien mettre en valeur un simple échange de regards ou un silence qui sera aussi explicite et fort que bien des lignes de dialogues. La série emploie d'ailleurs opportunément toutes les techniques de narration, notamment certains montages en parallèle qui rendent plusieurs scènes vraiment marquantes. 

De plus, le drama dispose d'une superbe bande-son. Outre un thème musical qui oscille entre mélancolie et déchirement, correspondant parfaitement à l'ambiance générale, retentit également, généralement une fois par épisode, une chanson phare un peu surprenante, puisqu'elle est russe : il s'agit de Zhuravli (Cranes), par Joseph Kobzon, dont les paroles originales sont dédiées aux soldats soviétiques tués. Se confondant complètement avec la tonalité de The Sandglass, elle apporte une dimension émotionnelle supplémentaire aux passages qu'elle accompagne et restera toujours associée à la série.

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Enfin, ce drama rassemble un impressionnant casting qui va contribuer à donner une âme à toute cette galerie de personnages, principaux comme secondaires. Au sein du trio central, c'est sans doute Choi Min Soo (South of the Sun, The Legend, Warrior Baek Dong Soo), dans un rôle aux accents fatalistes, qui s'avère le plus impressionnant, incarnant un personnage plein d'assurance qui va grimper avec détermination les échelons de la hiérarchie mafieuse, tout en restant fidèle à lui-même et à son histoire jusqu'au bout. A ses côtés, Park Sang Won (Eyes of Dawn, The Legend, Dream) incarne avec sobriété, et tout autant de loyauté, ce jeune homme modèle, pour qui la réforme du système passera par l'intérieur des institutions. Enfin, complétant ce triangle, Ko Hyun Jung (What's Up Fox ?, Queen Seon Duk, Daemul) aura sans doute eu la figure la plus changeante de ce drama, perdant bien des illusions et un instant son âme dans son accès aux responsabilités ; mais l'actrice aura parfaitement su retranscrire la force de caractère constante de la jeune femme.

Cependant, The Sandglass ne serait pas complet sans ses acteurs secondaires, extrêmement solides, qui interviennent tout au long du drama. Ils sont à la hauteur de la qualité des rôles qui leur sont proposés : la série est en effet une de ces fictions où aucun protagoniste n'est manichéen, ni les principaux, ni les secondaires. Chacun est caractérisé avec sa part de nuances, apportant une consistance supplémentaire au récit proposé. Parmi les plus représentatifs, il faut citer Lee Jung Jae (Air City, Triple), figure forcément tragique à la loyauté inébranlable, qui marque de sa seule présence ses nombreuses scènes dans lesquelles il ne prononce pourtant quasiment aucune parole. On croise également Park Geun Hyung, Jung Sung Mo, Jo Min Soo, Lee Seung Yun, Kim Jong Gyul, Jo Kyung Hwan, Kim Byung Gi, Jo Hyung Ki, Lee Doo Il, Kim In Moon, Jang Hang Sun, Kim Young Ae, Im Hyun Sik ou encore Kim Jung Hyun.

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Nothing has been solved yet.
...
And my friend asks me 'when?'..
And I answer, 'it's not done yet'..
Perhaps there's no end to this.
But that doesn't matter.
A friend of mine who's left earlier said to me,
'what is important is AFTER'..
'what matters is..'
'how you live AFTER that.'
'and don't you forget that.'

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Bilan : Fresque épique passionnante, à la richesse et à la qualité narrative constantes, The Sandglass est une oeuvre ambitieuse et aboutie qui concentre parfaitement tout le savoir-faire du petit écran sud-coréen. Tout en impliquant émotionnellement le téléspectateur dans les destinées mouvementées de ses trois personnages principaux, la série esquisse un portrait nuancé et complet, à la fois social et politique, de la Corée du Sud et de ses habitants au cours des décennies charnières 70s-80s'. Au-delà de son très intéressant sujet, la dimension particulière de The Sandglass tient également à ce travail de mémoire qu'elle entreprend, symbolisé par l'image du sablier qui s'écoule, la série appelant à se tourner vers le futur et à faire la paix avec le passé.

Pour les amateurs de k-dramas, et plus généralement pour tous ceux qui s'intéressent à ce pays, ce drama est tout simplement incontournable... Que dis-je, indispensable ! A voir !

NOTE : 9/10


Le générique :


La chanson (russe !) phare de l'OST, Cranes :

14/12/2011

(K-Drama / Pilote) The Empress : la vengeance d'une femme

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Si ce mercredi asiatique est l'occasion d'un retour en Corée du Sud, je vous avoue que j'ai un peu de mal à trouver, dans les k-dramas contemporains de ces derniers mois, la série qui saura véritablement me passionner. Mais si j'ai préféré en 2011 les rattrapages européens et japonais, je compte bien en 2012 essayer de me re-consacrer plus au petit écran coréen, mais antérieur (comme j'avais pu le faire fin 2009/début 2010), quitte à laisser filer le visionnage "en direct". Et la bonne nouvelle, c'est que cette résolution porte déjà ses fruits, puisque mon coup de coeur actuel est justement un de ces "k-drama classiques", dont je ferai prochainement un bilan d'ensemble.

En attendant, c'est d'une nouveauté du câble dont nous allons parler aujourd'hui : The Empress est diffusé sur la chaîne E-Channel, depuis le 1er octobre 2011, tous les samedi soir à 23 heures. La série comportera un total de 13 épisodes, et s'achèvera le 24 décembre prochain en Corée du Sud. Si l'histoire peut vous sembler familière, c'est qu'il s'agit d'une adaptation du manga de Ryo Kurashina, Jotei Kaoruko, qui avait lui-même déjà fait l'objet d'un version live au Japon. L'intérêt de cette série tient à sa thématique de vengeance, à laquelle s'ajoute un éclairage des coulisses d'un bar à hôtesses, et des liens sulfureux entre puissants et courtisanes.

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Les premiers épisodes de The Empress nous narrent la progressive descente aux enfers d'une jeune étudiante, Seo In Hwa, qui va, par un enchaînement de circonstances tout perdre de sa vie bien rangée. Inscrite dans une université prestigieuse, elle y est victime de harcèlement sexuel de la part d'un de ses professeurs. Mais ses accusations sont balayées d'un revers de main par la police. Son petit ami d'alors, Park Hyung Il, héritier du groupe Chun Sung et aspirant procureur, préfère sa carrière plutôt que de témoigner en sa faveur. Rapidement, la réputation de In Hwa est détruite, et c'est finalement elle qui passe devant le conseil de discipline qui l'exclut purement et simplement. La jeune femme quitte alors Seoul pour partir se ressourcer chez sa mère, qui tient un petit bar à hôtesses en province.

Une fois sur place, In Hwa découvre cependant que d'autres ennuis guettent sa famille : le groupe Chung Sung entend récupérer les locaux où sont installés les petits commerçants, recrutant pour cela au sein de la pègre locale. Or sa mère mène la révolte contre ces tentatives d'intimidation. Le dernier affrontement tourne mal : prisonnière des flammes, sa mère est grièvement blessée, sauvée sur le moment par un des membres de gang embauché pour les effrayer, Jung Hyuk ; ce dernier étant tombé sous le charme de sa fille au premier regard. Mais In Hwa est contrainte de s'endetter pour payer une opération chirurgicale qui ne sauvera malheureusement pas sa mère, laquelle succombe à ses brûlures. Folle de rage, In Hwa va une dernière fois provoquer l'élite politico-industrielle qui a provoqué cette tragédie. Le père de Park Hyung Il ne lui pardonnera pas : pour rembourser sa dette, In Hwa est enlevée et contrainte de travailler pour un bar à hôtesses.

Dans ce milieu hostile, elle en découvre plus sur elle-même et sur ses origines pour finalement se fixer un objectif : devenir une des hôtesses les plus influentes et se venger de tous ces puissants qui ont détruit sa vie.

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La lecture de ce rapide résumé des premiers épisodes suffit pour montrer que The Empress est une série de vengeance, aux thématiques classiques, qui n'hésite pas à en faire beaucoup pour nous sensibiliser à la destinée de In Hwa. Descendre le plus bas possible, à la situation la plus dégradante, pour entreprendre ensuite une remontée implacable, endurcie par les épreuves, c'est ce que va nous proposer ce drama. La série va parvenir à susciter une certaine empathie pour cette héroïne innocente, ne lésinant guère sur l'ampleur des épreuves tragiques qu'elle doit affronter. C'est d'ailleurs sur cet aspect que le drama mise principalement pour fidéliser le téléspectateur et l'investir émotionnellement : en effet, être témoin de la lente et nécessaire transformation de In Hwa, c'est partager avec elle son désir de revanche sur tous ceux qui ont causé sa perte.

The Empress suit une trajectoire bien connue, ces premiers épisodes mélodramatiques permettant de légitimer toutes les actions que le protagoniste principal prendra ensuite pour parvenir à ses fins. C'est généralement lorsque ces séries quittent le confort de l'univers manichéen initial qu'elles prennent leur réelle ampleur : une fois que l'héroïne n'est plus enfermée dans un rôle de victime devenu trop limité, mais qu'elle se place sur un pied d'égalité avec ses adversaires, souhaitant user des mêmes moyens qu'eux. Mais s'il est trop tôt pour être catégorique sur la qualité définitive de la série, la manière dont est gérée cette période préalable de victimisation et les maladresses qui l'accompagnent ne rassurent pas sur la maîtrise par les scénaristes de leur sujet.  

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En effet, The Empress peine à véritablement s'approprier le potentiel de son concept. Schématiquement, deux reproches principaux peuvent lui être adressés. Le premier, qui est sans doute l'aspect le plus perfectible, tient à ses personnages : ces derniers sont très binaires et unidimensionnels, reflet de stéréotypes dont les réactions, mécanisées, ne surprennent jamais au cours des premiers épisodes. La déchéance d'In Hwaa est certes logique, puisque sa renaissance doit offrir un parfait constraste. Mais les autres protagonistes sont pareillement enfermés dans un carcan frustrant, jouant une partition connue d'avance. La distribution des rôles s'opère dès le départ a minima, trop bien huilée pour être un enjeu narratif possible. Sans nuance, ni spontanéité, cette galerie de personnages manque singulièrement de relief, mais d'identité.

A cela s'ajoute un second problème plus général et structurel, qui est sans doute le premier des maux de ce drama : son écriture excessivement académique ne fait guère dans la subtilité et a trop souvent tendance à bannitr toute subtilité de l'histoire. N'hésitant pas à recourir à des ficelles narratives trop rebattues, la série donne l'impression d'une récitation mécanique du cahier des charges du genre, sans jamais s'approprier par elle-même les thèmes qu'elle met en scène. Si elle remplit un objectif de divertissement de manière honnête, The Empress manque de liant et, surtout, d'une réelle consistance, posant son sujet de manière trop superficielle pour dépasser le stade du drama vite vu, vite oublié.

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Limitée sur le fond, The Empress ne compense pas ses défauts par une forme insuffisamment travailléee. La réalisation, surtout dans les deux premiers épisodes, propose une photographie trop claire, un peu saturée pour faire ressortir les couleurs, ne correspondant pas vraiment à l'ambiance que l'on pouvait attendre d'une série de vengeance. Il y a quelque chose de clinquant, mais d'inachevé dans ce drama qui se retrouve également dans la bande-son. Celle-ci est très (trop?) présente, mêlant tous les genres possibles sans réelle réflexion : on y croise aussi bien des morceaux de musique classique se lançant à tout propos, une petite mélodie pour souligner les passages les plus dramatiques ou quelques chansons pop très vite oubliées.

Enfin, ce n'est pas non plus le casting qui va vraiment parvenir à conférer cette dimension manquante à la série. Les acteurs sont dans leurs rôles, assumant les clichés qui les accompagnent et souffrant des limites du scénario. Si nul ne dépareille, nul ne s'impose non plus vraiment devant la caméra. Jang Shin Young (I am Legend) personnifie certes parfaitement l'innocence, mais elle a une palette d'expression assez réduite, et elle peine à dépasser cette première image renvoyée. A ses côtés, Kang Ji Sub (Women of the sun) fait ce pour quoi il a été embauché : prendre un air sombre et distant, et porter des tee-shirts moulants, aucune de ces deux tâches ne nécessitant un trop grand investissement. Pour compléter ce duo au sein duquel la tension naît dès le premier coup d'oeil, on retrouve également Jun Se Hong et Choi Phillip.

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Bilan : Drama entièrement dédié à ce thème prisé de la vengeance, The Empress use de ficelles narratives classiques à l'excès pour installer son univers. Il parvient à impliquer émotionnellement un téléspectateur qui ne saurait rester indifférent au sort de l'héroïne, au vu de la déchéance qu'elle subit. Le milieu des hôtesses et des rapports avec les puissants auraient pu permettre d'introduire une problématique de courtisanes, apportant quelque chose en plus par rapport aux simples histoires de revanche personnelle. Cependant, faisant rarement dans la nuance ou la subtilité, le drama se cantonne dans ces premiers épisodes dans un récit beaucoup trop superficiel, proposant un univers unidimensionnel dans lequel les personnages ne dépassent pas leurs stéréotypes. Cela n'incite guère à l'optimisme pour la suite.


NOTE : 4,5/10


La bande-annonce de la série :

23/11/2011

(K-Drama / Pilote) Flower Boy Ramyun Shop : une comédie romantique enlevée et colorée

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Après deux semaines successives consacrées au Japon, ce mercredi asiatique signe un retour en Corée du Sud. Si j'ai passé la majeure partie de mon temps sud-coréen, ces dernières semaines, à savourer des sageuk, il était temps de retrouver un autre genre prisé de ce petit écran : la comédie romantique. Ayant ressenti un vrai besoin d'évasion et de détente ce week-end, je vais donc vous parler d'une nouveauté qui a très bien su y répondre.

Exemple parmi d'autres de la révolution qui est en train de se produire actuellement en Corée du Sud, avec l'explosion d'une offre diversifiée proposée désormais sur le câble (à ce sujet, je vous conseille une lecture très intéressante : Ce n'est pas la télévision coréenne... c'est le câble !), Flower Boy Ramyun Shop est une série diffusée sur la chaîne câblée tvN depuis le 31 octobre 2011, les lundi et mardi soir à 23 heures, et qui comportera en tout 16 épisoes. Ce drama condense tous les classiques du genre pour un résultat aussi frais que plaisant. Si bien que c'est donc avec une plume légère et enjouée que je peux lui consacrer cette review, après avoir visionné les six premiers épisodes de ce drama.

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Ancienne sportive ayant pratiqué le volley ball jusque dans les finales de championnats nationaux lycéens, Yang Eun Bi est une jeune femme de 25 ans à l'avenir bien plannifié : tout en attendant patiemment la fin des deux ans de service militaire de son petit ami, elle souhaite devenir professeur, aspirant à la fois à un emploi stable et à un statut social reconnu. Elle n'a conservé que des relations distendues avec un père, restaurateur de ramen, avec lequel elle est fâchée. Mais ses projets de vie bien ordonnée vont soudain s'enrayer : non seulement elle découvre que son petit ami la trompe, mais de plus son ambition de devenir enseignante se heurte au caractère bien trempé de la jeune femme, plus prompte à préférer la confrontation à la pédagogie.

Pour ne rien arranger, ses quelques rencontres, fortuites, avec Cha Chi Soo, un jeune homme déroutant, ne l'aident guère à retrouver le contrôle de sa vie. Tour à tour agresseur pervers, puis séducteur idéalisé, il ne la laisse pas indifférente, mais se révèle être en fait... un lycéen de 19 ans, héritier unique d'une famille de chaebol qui dirige notamment l'établissement scolaire où Eun Bi va devoir réaliser le stage nécessaire à sa formation de professeur. C'est vers une réflexion sur ces choix de vie et ses priorités que s'oriente finalement ce retour au lycée d'Eun Bi, lui permettant de revenir sur d'autres regrets de sa fin d'adolescence. Et si son père, qui ne l'imagine pas enseignante, mais rêve de la voir suivre son style de vie, avait raison ?

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Une fois passé des débuts assez quelconques, marqués par un premier épisode anecdotique qui introduit les bases de la série de façon excessivement académique, Flower Boy Ramyun Shop va progressivement s'affirmer et trouver son identité dans ce registre si bien connu de la comédie romantique. Représentante et héritière d'un savoir-faire parfaitement huilée, la série en joue habilement sur deux tableaux distincts.

Assumant tout d'abord ses sources d'inspiration évidentes, le drama a une saveur familière particulière : elle éveille chez le téléspectateur les souvenirs qu'ont laissé chez lui les fictions passées qui ont marqué le genre. Sans les dénaturer, la série préserve l'esprit de ces recettes qui ont fait leur preuve. De plus, au-delà de ce parti pris classique s'adressant à un public pré-conquis, le grand atout de la série va être de décliner cette partition avec un dynamisme contagieux et entreprenant. Cultivant une fraîcheur et une spontanéité d'écriture déterminantes, elle finit ainsi par se réapproprier ces codes narratifs pour peu à peu s'en affranchir et gagner en consistance.

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Le charme de Flower Boy Ramyun Shop opère à partir du moment où la série négocie ses premiers bouleversements et tournants émotionnels, dévoilant alors une richesse presque inattendue. C'est en effet par son extrême versatilité, sur le plan aussi bien du ressenti que de l'humain, que le drama se démarque. D'une part, l'histoire, tout en gardant une légèreté prédominante, n'hésite pas à passer avec naturel des larmes du drame au comique le plus burlesque. D'autre part, en une poignée d'épisodes, la série parvient à considérablement nuancer ses personnages. Signe que le mélange fonctionne, il se dégage rapidement de l'ensemble une atmosphère à part, à la fois chaleureuse et touchante, poignante et drôle, légère et attachante, dans laquelle résident la force et l'attrait de ce drama.

Au cours de ces débuts, c'est surtout la dynamique existant entre Eun Bi et Chi Soo qui permet à la série de passer par tous les états imaginables. De manière piquante et très intéressante, les rapports entre les deux jeunes gens s'inversent progressivement. D'insouciant arrogant, Chi Soo dévoile des failles de jeune homme sur-protégé qui n'a aucune idée de la réalité de la vie. Or, il se retrouve pris à son propre piège, entravé dans une toile indéfinissable de sentiments opposés qu'il ne comprend pas ; cette même toile dont il joue habituellement contre les femmes et qui se retourne soudain contre lui. Quant à Eun Bi, l'évolution est également rapide : les épreuves traversées permettent de mieux la connaître et consolide le personnage, le téléspectateur se prenant d'affection pour cette figure autrement plus forte et nuancée que la jeune aspirante professeur des débuts.

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Bénéficiant d'une forme travaillée, parfait reflet de la tonalité se dégageant du drama, c'est l'adjectif dynamique qui semble le mieux convenir pour parler de la réalisation de Flower Boy Ramyun Shop. En effet, la caméra, extrêmement énergique, ne recule devant aucun effet de style pour pleinement s'approprier son sujet et l'exploiter sous toutes ces facettes : elle mêle ainsi, à des ajouts cartoonesques, d'autres jeux de caméras, d'avances rapides en retour en arrière. Sans surcharger l'image, cela donne surtout à l'ensemble un style frais et direct qui renforce le capital sympathique d'un récit, déjà parfaitement accompagné par une bande-son légère et variée qui a le mérite de fluidifier la narration.

Enfin, Flower Boy Ramyun Shop réunit un casting agréable, même s'il faut noter que les acteurs ne se révèlent pas tout pleinement convaincants. La bonne surprise de la série, c'est indéniablement une Lee Chung Ah (That Fool, Chosun Police 2) pleine de vie : elle impose une sacrée présence pour incarner l'héroïne et toute la palette d'émotions les plus opposées qu'elle traverse. C'est par contraste, en partie volontaire sans doute, que les "Flower Boy" qui lui donnent la réplique apparaissent au début quelque peu transparents. Il faut attendre que la glace qui les entoure se brise et que la caricature soit peu à peu dépassée pour que l'humanisation progressive des personnages leur permette de trouver leurs marques. C'est surtout Jung Il Woo (The Return of Iljimae, 49 days) qui met du temps à trouver ses marques. Quant à Lee Ki Woo (A Love to Kill, Star's Lover), l'insaisissabilité de son personnage permet à l'acteur de bénéficier de cette étrange aura.

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Bilan : Démarrée comme une énième comédie romantique, assumant ses influences sans complexe, Flower Boy Ramyun Shop trouve progressivement ses marques dans un genre où il est devenu difficile de se renouveler. Plaisante à suivre, divertissante, son mérite va être de parvenir à impliquer émotionnellement le téléspectateur, autant grâce à ses personnages qu'à sa tonalité versatile. Ce cocktail détonnant conquiert d'autant plus sûrement que la série suit une courbe d'amélioration constante, chaque épisode semblant toujours mieux maîtrisé et aller plus loin dans l'exploitation du concept que le précédent.

Arrivé à la fin du sixième épisode, se clôture officiellement l'introduction, puisque l'action s'est désormais déplacée dans le restaurant évoqué dans le titre du drama. Après avoir su poser de telles bases attachantes, la suite de Flower Boy Ramyun Shop incite à l'optimisme : elle a a priori toutes les clés en main pour continuer sa progression. Si je ne sais pas jusqu'où elle nous conduira, en revanche, une chose est certaine : les amateurs du genre ne devraient pas regretter l'expérience !


NOTE : 6,5/10


La bande-annonce de la série :


Une chanson de l'OST (Happy, par DNPD (Yuria)) :

02/11/2011

(K-Drama) Gye Baek (première partie) : une fresque épique vers la chute de Baekje

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S'il y a bien un genre de séries dans lequel ma sériephile s'épanouit tout particulièrement, ce sont les sageuk (séries historiques sud-coréennes). Cette année, par manque de temps, à l'exception de Warrior Baek Dong Soo qui versait plus dans le divertissement d'action que dans le véritable épique, je me suis surtout consacrée à des sageuk relativement courts. J'en ai volontairement laissé d'autres de côté, comme The Duo ou The Princess Man, en attendant d'avoir plus de temps. Mais l'appel était devenu trop fort en cette fin de mois d'octobre ; et l'offre trop alléchante...

A la différence de Tree With Deep Roots, mélange historique de thriller et politique, qui s'adresse à un public plus large au-delà des seuls amateurs du genre, Gye Baek est un drama conçu prioritairement pour satisfaire le public friand de ces épopées classiques aux accents souvent tragiques. Diffusé sur MBC depuis le 25 juillet 2011, il comprendra 32 épisodes et s'achèvera au cours de ce mois de novembre en Corée du Sud. Il y a dix jours, lorsque j'avais décidé de progresser plus avant dans ce drama sur les conseils de Mina, j'envisageais de faire une review classique de "pilote", c'est-à-dire, pour un sageuk, après avoir visionné les 4/5 premiers épisodes. Mais Gye Baek est, avouons-le, la raison pour laquelle j'ai terminé mes quelques jours de vacances plus fatiguée que je ne les avais commencés... Et c'est pourquoi cette review, que je n'ose plus appeler "pilote", traite en fin de compte de la première partie du drama, soit 16 épisodes.

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Gye Baek se déroule au VIIe siècle, à la toute fin de la période connue sous le nom des Trois Royaumes, qui étaient composés de Silla, Baekje et Goguryeo. La péninsule coréenne s'apprête en effet à être unifiée sous la domination de Silla. Ce drama n'est pas l'histoire d'une conquête glorieuse, il apparaît au contraire comme un hommage au courage des déchus. C'est en effet la fin de Baekje qu'il entreprend de nous raconter, à travers un récit romancé de la vie du dernier grand général de ce royaume, Gye Baek. De sa naissance jusqu'à l'ultime et célèbre bataille de Hwangsanbeol, où les armées de Baekje, en sévère infériorité numérique, furent entièrement détruites, Gye Baek va nous relater les derniers soubresauts d'un royaume qui sera annihilé quelques années après cette défaite militaire capitale.

Le drama débute, avant même la naissance de son personnage principal, au milieu des troubles et de la contestation entretenue par la seconde épouse du roi contre la reine, dont le tort principal est d'être originaire de Silla. Le prince et héritier présomptif, son fils Euija, fait l'objet de tentatives d'assassinats que seule l'admirable dextérité du maître d'arme qu'est le général Mu Jin permet d'endiguer. Mais si ce n'est pas la force, cela sera le complot qui fera tomber la reine et entraînera dans sa chute son protecteur militaire et la famille de ce dernier. Au cours d'une nuit tragique de mise à exécution du plan des opposants, lesquels se cachent derrière une confrérie d'assassins du nom de Wi Je, la reine préfèrera la mort au déshonneur. Par la ruse, le prince Euija parviendra à se maintenir en vie auprès de son père, à la cour. Tandis que Mu Jin perdra sa femme, qui n'a que le temps de donner naissance à leur fils, Gye Baek.

Les inimitiés ainsi forgées dans le sang, et alors que les confrontations ultérieures provoquent d'autres drames, une quête de revanche va guider les pas de chacun... Au détriment de Baekje ?

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Le premier attrait de Gye Baek réside dans le souffle épique qui traverse et porte le récit. Le qualificatif de fresque a rarement semblé aussi approprié que face à ce drama aux accents résolument héroïques et tragiques. Mêlant aux destinées personnelles de ses protagonistes le sort plus incertain de tout un royaume, la série se révèle riche en émotions. Eprouvante et poignante par moment, jubilatoire et savoureuse à d'autres instants, elle est en plus dotée d'un sens du détail appréciable, grâce auquel rien n'est jamais anodin et tout finit par se recouper. Révélatrice de cette ambiance prenante, l'ouverture du premier épisode, sur cette dernière bataille déséquilibrée dont l'issue est connue, propose des scènes qui marquent d'emblée par leur solennité et leur intensité : le téléspectateur se retrouve ainsi instantanément happé par l'histoire et ses enjeux.

De manière plus générale, il faut saluer l'équilibre, certes fragile et parfois vascillant, dont fait preuve cette première partie de Gye Baek. La série trouve le juste dosage entre les phases d'action, chorégraphiées avec sobriété mais toujours beaucoup de conviction, et le decorum figé des intrigues de cour et autres conciliabules de palais. Les affaires royales, adoptant un schéma géopolitique classique à la période des Trois Royaumes, restent très accessibles. Comme dans tout sageuk traditionnel, le scénario se construit de manière cyclique : les éléments d'une confrontation prochaine sont d'abord introduits, jouant sur une tension de plus en plus palpable, pour enfin éclater et offrir un ou deux épisodes en apothéose. Puis, s'enchaîne une brève période de transition où le renouveau des rapports de force est enregistré, avant de recommencer ensuite un nouveau cycle qui suivra le même schéma. Cela aboutit à un ensemble homogène et rythmé, sans temps mort notable, où l'intérêt du téléspectateur ne se dément jamais.

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Outre son sens du rythme et de l'épique, Gye Baek doit également beaucoup à ce qui reste la grande force des k-dramas : sa dimension humaine. Elle bénéficie en effet d'une galerie de personnages forts, en mesure d'impliquer émotionnellement le téléspectateur. Il ne faut pas se laisser abuser par le titre qui renvoie la fausse idée d'un simple biopic sur ce général de Baekje. Gye Baek est en effet un véritable drama choral, comme le sont les sageuk les plus enthousiasmants. La série laisse une place à chacun de ses protagonistes, pour grandir, pour mûrir et pour nuancer leur personnalité, acquérant ainsi une réelle épaisseur. Loin d'offrir un simple récit manichéen, tout en prenant parti pour ses héros, le drama s'attache surtout à esquisser le reflet d'une humanité à la faillibilité troublante.

Manifestant un sincère intérêt pour chacun de ses protagonistes, Gye Baek s'assure une assise humaine solide. La série fait le choix d'offrir un traitement relativement égal à son duo principal, faisant du prince Euija un pendant parfait à l'impulsivité initiale de Gye Baek. Leur alliance, scellée par les tragédies des premiers épisodes, permet opportunément de dépasser le vague triangle amoureux pour se concentrer sur des enjeux autrement plus importants, touchant au sort même du Royaume. Avec beaucoup d'habileté, la série éclaire l'ambivalence des motivations de tous les protagonistes. Sous couvert de la notion polysémique d'"intérêt du royaume", tout et son contraire sont prônés et perpétrés : il est difficile de percevoir où s'achève la poursuite de quêtes très personnelles (de vengeance comme de pouvoir) et où débute la réelle préoccupation pour l'intérêt collectif. La figure de l'opposante, représentée par la reine Sa Taek Bi, incarne parfaitement tous ces paradoxes. Quant au roi, malméné au gré des rapports de force, il s'accroche avant tout au prestige de la couronne (il n'est pas sans rappeler par exemple le roi Kumwa dans Jumong). Au final, aucun personnage n'apparaît jamais unidimensionnel et c'est vraiment une des forces de l'histoire.

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Aussi enthousiasmant soit-il dans ses passages les plus fastes, au cours desquels je reconnais volontiers m'être laissée grisée, Gye Baek n'est pour autant pas exempt de défauts. Sageuk de 2011 qui a pris en compte la modernisation des codes narratifs subis par le genre au cours de la dernière décennie, il n'en demeure pas moins de facture classique. Il conserve ainsi un vrai sens de la théâtralisation parfois très poussé. Si le drama fait preuve d'un savoir-faire certain dans la mise en valeur de ces passages, il a aussi tendance à vouloir trop en faire. La décharge émotionnelle causée ne masque pas les raccourcis évidents (géographiques notamment), voire les facilités parfois gênantes du récit.

Il est flagrant que les scénaristes ont souvent préféré privilégier les effets et l'intensité de certaines confrontations, au détriment de la vraisemblance de plusieurs développements. Ce parti pris narratif peut diviser et donne assurément des arguments recevables aux détracteurs de la série. C'est sans doute pour cela que Gye Baek s'adresse, à mon avis, prioritairement aux amateurs du genre. Pour s'apprécier pleinement, il suppose de se laisser emporter par un récit qui laissera difficilement insensible les amoureux de fresques épiques. Tant que le rythme d'ensemble demeurera toujours aussi constant et qu'il continuera d'accorder un tel soin à ses personnages, le téléspectateur pardonnera les errances au profit de l'envolée émotionnelle suscitée par certains passages. 

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Sur la forme, Gye Baek est un beau sageuk qui allie les atours chatoyants des costumes traditionnels propres à ces dramas historiques se déroulant dans les cours royales et l'approche plus sobre liée aux destinées des gens du commun. La photographie est soignée et l'esthétique du drama reste globalement un vrai plaisir pour les yeux. De plus, la série ne manque pas d'une dose d'action appréciable, bien servie par les chorégraphies de combats. Quant aux reconstitutions de batailles, les scènes d'ouverture sont d'une intensité à saluer - de quoi plonger immédiatement le téléspectateur dans l'univers de la série.

Pour autant, Gye Baek n'atteindrait pas la dimension à laquelle elle parvient sans l'atout de choix que représente sa bande-son. Une fresque épique ne saurait exister sans ces morceaux, entraînant ou mélancolique, voire déchirant, qui vont accompagner les protagonistes tout au long de leur histoire. Le drama dispose ainsi d'une palette de musiques bien fournies qui savent parfaitement accompagner les passages clés de la série.

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Enfin, le dernier atout et argument de poids de Gye Baek est son casting. Gye Baek est en effet incarné par un des acteurs emblématiques de ce genre historique, Lee Seo Jin. Si dans certains rôles contemporains comme pour Freeze, il a pu me laisser quelques réserves, en revanche, il reste le premier acteur de sageuk à m'avoir marqué par la première série de ce genre que j'ai eu l'occasion d'apprécier, Damo. Certes, à ce jour, je ne fais pour l'instant que caresser le rêve de me lancer dans la fresque que représente Yi San et ses 77 épisodes. Mais même sans avoir eu pour le moment l'occasion de voir ce dernier drama, Lee Seo Jin est vraiment à sa place dans un sageuk et sait prendre la mesure des rôles qui lui sont confiés dans ce genre.

A ses côtés, on retrouve une distribution très solide : Jo Jae Hyun pour incarner un prince Euija qui joue sa survie au quotidien, passé maître dans l'art du subterfuge, la toujours majestueuse Oh Yun Soo ou encore la très sobre Song Ji Hyo. Parmi la galerie d'acteurs complétant la distribution, on croise Hyo Min, Jun Noh Min, Kim Yoo Suk, Jin Tae Hyun, Choi Jae Hwan, Jo Sang Ki, Kim Hyun Sung, Yoon Da Hoon, Ahn Kil Kang, Jung Sung Mo, Im Hyun Sik, Kim Dong Hee, Park Yoo Hwan, Go Yoon Hoo, Jang Hee Woong ou encore Cha In Pyo.

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Bilan : Vaste fresque aux accents irrémédiablement tragiques, Gye Baek est un drama passionnant, parcouru d'un souffle épique exaltant qui saura sublimer certaines scènes. Navigant entre deux approches, celle des destinées individuelles et celle du sort d'un royaume, le drama peut s'appuyer sur une galerie de personnages travaillés auprès desquels le téléspectateur se sent tout particulièrement impliqué. Privilégiant parfois le ressenti émotionnel à la cohérence narrative, il n'en demeure pas moins une de ces rares séries capables de susciter un enthousiasme immodéré et exaltant, que l'amateur de sageuk chérira et savourera avec un bonheur non dissimulé.

J'attends donc la seconde partie avec impatience (et prépare déjà mes mouchoirs).


NOTE : 7/10


La bande-annonce de la série :


Le générique :


Une chanson de l'OST :

26/10/2011

(K-Drama / Pilote) Tree With Deep Roots (Deep Rooted Tree) : un thriller historique sous le règne du fascinant roi SeJong



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De retour en Corée du Sud en ce mercredi asiatique, pour se replonger dans un genre qui m'est très cher : les séries historiques. Cette semaine, j'ai mis à profit un peu de temps libre pour découvrir les sageuk actuellement diffusés au pays du Matin Calme. Si je me suis laissée emporter par le souffle épique de Gye Baek sur les conseils avisés de Mina (un drama dont on parlera sans doute prochainement), c'est d'une série qui a débuté plus récemment dont je vais vous parler aujourd'hui.

Diffusé depuis le 5 octobre 2011 sur SBS, Tree With Deep Roots devrait comprendre un total de 24 épisodes. Pour adapter ce roman de Lee Jeong Myeong, l'écriture a été confiée à l'équipe qui se trouvait derrière le succès de Queen Seon Deok, les scénaristes Kim Young Hyun et Park Sang Yun. Après des débuts inégaux, un peu poussifs mais loin d'être inintéressants, je dois dire que Tree With Deep Roots m'a progressivement conquise. Voici donc mes premières impressions sur une série où il y a beaucoup à dire, des thématiques abordées jusqu'à certaines interprétations marquantes (notamment de la part d'un Song Joong Ki qui m'a véritablement bluffé).

[La critique qui suit a été rédigée après visionnage du premier quart du drama (soit 6 épisodes).]

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Tree With Deep Roots se déroule au début de l'ère Joseon, au XVe siècle, sous le règne d'un roi qui a marqué l'Histoire de la Corée, SeJong. Cependant, s'il réalisera effectivement de grandes choses pour son royaume, faisant notamment adopter un alphabet propre, l'hangeul, qui remplacera les signes chinois préalablement utilisés, le drama s'ouvre alors qu'il n'est encore qu'un jeune homme. S'il porte la couronne, il n'a pas encore l'exercice d'une charge dont son père conserve la responsabilité avec une main de fer. Le roi TaeJong savait en effet se montrer impitoyable avec tous ceux qu'il considérait comme des menaces potentielles contre son pouvoir. Une conception du gouvernement que SeJong ne partage pas, ce qui ne fait que compliquer les rapports tendus entre le père et le fils.

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Craignant les complots, et notamment une organisation, Mil-Bon, qui prône une remise en cause de l'absolutisme et des principes pour contenir et encadrer le pouvoir du monarque au profit des nobles, TaeJong exécutera de nombreux dignitaires, dont certains parents de la reine. A l'époque, Kang Chae Yoon était un jeune esclave au service d'un de ces hommes, considérés comme traîtres, dont TaeJong ordonnera l'élimination. Dans le tournant dramatique que prirent les évènements, Chae Yoon perdra son père et tous ses amis : leur seul tort était d'appartenir au noble en question. Il s'est alors juré de se venger de celui qu'il considère comme responsable de ces morts, celui qui portait officiellement la couronne : SeJong.

Vingt ans plus tard, ce dernier gouverne désormais effectivement son royaume, son père étant décédé des années plus tôt. Il s'efforce de mettre en oeuvre une gouvernance éclairée par des préceptes néo-confucéens, rassemblant autour de lui des intellectuels. De son côté, Chae Yoon est devenu un soldat royal, assassin entraîné qui attend le bon moment pour frapper. Mais alors que l'un des plus importants projets de SeJong est en passe de se réaliser, une série de meurtres frappe ceux qui y sont associés. Par un concours de circonstances, Chae Yoon se voit confier officiellement l'enquête. Il va mettre le doigt dans l'engrenage d'une conspiration et toucher des enjeux qui dépassent de loin sa quête personnelle.

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Mêlant aux codes traditionnels de la fiction historique un parfum de thriller intrigant, la seule lecture du synopsis avait fortement aiguisé ma curiosité. Cependant Tree With Deep Roots va connaître des débuts quelque peu poussifs. Afin de bien apprécier les enjeux des meurtres sur lesquels la série se concentrera ensuite, elle s'offre, après une séquence introductive trop grandiloquente, un long flashback de présentation, nous relatant les évènements qui ont modelé les différents protagonistes, à savoir SeJong et Chae Yoon. Le récit se révèle très inégal, principalement à cause de ce dernier. La tragédie personnelle de Chae Yoon emprunte des accents mélodramatiques forcés, versant dans un excès de pathos rédhibitoire. Si le téléspectateur comprend l'utilité narrative de ce prélude, il peine à se sentir impliqué.

Pourtant, en dépit de ces maladresses, Tree With Deep Roots retient l'attention et esquisse des promesses optimistes pour le futur. En effet, parallèlement, la série va dépeindre de façon absolument magistrale et fascinante la genèse du futur grand roi que sera SeJong. La vraie réussite de ces quatre premiers épisodes réside dans leur manière d'aborder les rapports du prince et de son père. C'est l'histoire de l'affirmation d'un jeune monarque et de son émancipation vis-à-vis d'une tutelle paternelle qui l'écrase. Admirable d'ambivalence, la relation du jeune roi couronné et de celui qui demeure le gouvernant effectif est dépeinte toute en nuances. Entre la figure du mentor et celle de l'oppresseur pouvant le détruire, TaeJong forge, à dessein ou non, le caractère de son fils. Les tueries qui vont briser la vie de Chae Yoon vont être un évènement catalyseur. Pour la première fois, SeJong trouvera le courage de s'opposer formellement à son père, même s'il n'en a encore pas les moyens. Ce fascinant portrait d'un prince, écrasé et tiraillé par la culpabilité qui pèse sur lui du fait des actions de son père, si différent de son aîné par son tempérament, captive le téléspectateur. Il permet ainsi de passer outre l'inégalité de ces débuts. 

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Lorsque Tree With Deep Roots bascule dans le présent, on aurait pu un instant craindre que la flamme entretenue grâce à SeJong ne vascille. Mais c'est alors que, enfin, le drama se décide à embrasser tout son potentiel. Il gagne rapidement aussi bien en consistance qu'en homogénéité. Certes, le personnage de Chae Yoon conserve quelques-uns de ses excès, mais le passage à l'âge adulte, et puis surtout son intégration dans des enjeux plus importants face aux meurtres qui se produisent à la cour, permettent à l'ensemble de s'équilibrer. Chaque protagoniste trouve sa place. SeJong garde son caractère atypique, cette sagesse détachée et calculatrice. Chae Yoon apporte son lot de scènes d'action qui viennent opportunément compléter un drama centré sur des jeux de pouvoirs très intellectualisés. Une fois lancé, le récit adopte un rythme soutenu, sans aucun temps mort. L'histoire progresse, les scénaristes préférant concrétiser les enjeux et ne pas faire traîner inutilement les choses. Le drama gagne si bien en intensité et en suspense qu'à la fin du cinquième épisode, j'ai pour la première fois directement enchaîné sur le sixième, incapable de m'arrêter.

Tree With Deep Roots s'affirme d'autant plus qu'il conserve sa spécificité initiale et les atouts qui faisaient son intérêt dès le début. En effet, il poursuit son exploration des diverses façons de concevoir le pouvoir. Le roi SeJong veut rompre avec les méthodes de son père : il n'entend pas gouverner par la terreur, mais réussir à initier la réflexion et le dialogue pour légitimer ses décisions. Nous sommes à une époque où Joseon doit encore s'enraciner sur les ruines de Goryeo ; il faut refonder les principes de gouvernement. La série prend le temps d'éclairer la démarche suivie par SeJong. Ce dernier s'entoure d'intellectuels, au sein du Jiphyeonjeon, et provoque les discussions autour des préceptes néo-confucéens censés constituer la base du régime. Cette façon de réfléchir sur le pouvoir, en recourant non aux armes, mais à une logique et à des préceptes philosophiques, est passionnante. Il s'agit d'un aspect qui apporte une vraie valeur ajoutée par rapport à des sageuk d'action/guerrier plus classiques.
 

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Sur la forme, Tree With Deep Roots n'a pas la flambloyance de certaines fresques historiques où chaque scène est un portrait à l'esthétique marquant. Le drama reste relativement sobre, assez classique dans la mise en scène comme dans ses teintes : le contenu plutôt sombre de ce thriller historique semble ainsi se refléter sur sa photographie. Le seul reproche que j'adresserais à la réalisation concerne sa tendance aux ralentis, notamment dans les scènes d'action : c'est excessif et cela dessert la dramatisation recherchée. Du côté de la bande-son, cette dernière est globalement entraînante et, même si elle est parfois un peu envahissante, elle complète bien le récit.

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Enfin, au casting, Tree With Deep Roots rassemble quelques valeurs sûres du petit écran sud-coréen. Il faut tout d'abord s'arrêter sur ceux qui vont nous familiariser avec les personnages dans leur jeunesse. Si le jeune Chae Sang Woo est vite agaçant dans sa façon de sur-jouer chacune des humeurs et des tragédies de l'enfance de Kang Chae Yoon (mais l'écriture du drama en est sans doute en partie ressponsable), en revanche, celui que les quatre premiers épisodes auront véritablement consacré, c'est Song Joong Ki. Ce dernier délivre une performance intense et nuancée, vraiment impressionnante, qu'il convient de saluer à sa juste valeur. Je n'avais pas accroché aux débuts de Sungkyunkwan Scandal l'an dernier, mais il m'a donné envie de redonner une chance à ce drama, en attendant d'autres projets futurs.

Du côté des adultes, Kang Chae Yoon est interprété par Jang Hyuk (Tazza, Chuno, Midas). J'ai souvent un rapport très ambivalent avec cet acteur. Pour le moment, il n'est pas parvenu à me débarasser des réserves nées dès les premières minutes du drama : il a tendance à en faire trop, peinant à humaniser son personnage. Cependant, ce dernier - et donc ses réactions - mûrissent au fil de l'histoire, ce qui devrait lui permettre de trouver un juste milieu. Face à lui, Han Suk Kyu (Hotel) interprète le roi SeJong, monarque étonnant qui déroute ses conseillers tout en faisant preuve d'une sagesse et d'une retenue inhabituelles. A leurs côtés, on retrouve notamment Shin Se Kyung (High Kick through the roof), Ahn Suk Hwan, Lee Jae Yong, Jo Jing Woong, Park Hyuk Kwon, Yoon Je Moon, Kim Ki Bang ou encore Shin Seung Hwan.

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Bilan : Bénéficiant d'une histoire intrigante, dans laquelle s'entremêlent les ingrédients d'un sageuk traditionnel et ceux d'un thriller à suspense, Tree With Deep Roots est un drama qui va s'affirmer progressivement. Après des débuts inégaux, marqués par le troublant et ambivalent portrait du jeune roi SeJong, la série embrasse son plein potentiel lorsqu'elle aborde véritablement le coeur de son sujet, nous confrontant aux meurtres qui ont lieu à la cour et à des problématiques plus vastes liées au pouvoir.

Si les premiers épisodes laissaient une impression mitigée, entre moments de vraie réussite et passages dispensables, arrivée au quart de ce drama, je dois avouer que je suis désormais captivée. Tree With Deep Roots conservera sans doute une partie de ses défauts, notamment les limites du personnage de Chae Yoon, mais l'ensemble apparaît solide et surtout forme un tout consistant qui mérite l'investissement. Les scénaristes ont déjà démontré leur savoir-faire, j'ai donc envie d'être optimiste concernant la suite de la série.   


NOTE : 7/10


La bande-annonce de la série :

Une chanson de l'OST :