21/09/2013
(Mini-série UK) What remains : isolement et secrets derrière des portes closes
Cette semaine, un des responsables de Sky déclarait dans une interview qu'il trouvait les dramas diffusés sur la BBC ou Channel 4 trop déprimants, voire moroses, et qu'a contrario, sa chaîne comptait justement développer des séries avec une tonalité plus nuancée. Une chose est sûre, ce n'est pas en s'installant devant la dernière mini-série de BBC1, What remains, que le téléspectateur anglais lui donnera tort sur ce constat de noirceur.
Écrite par Tony Basgallop (Inside Men), cette fiction compte en tout 4 épisodes, proposée du 25 août au 15 septembre 2013. Cette année, la télévision anglaise ayant véritablement regorgé de crime dramas ambitieux, il apparaissait difficile pour elle de se faire une place. Pourtant, à l'instar de ses prédécesseurs, What remains a su décliner un certain nombre de codes traditionnels au genre dans un registre qui lui est propre, glissant le téléspectateur dans le quotidien des habitants d'un immeuble.
Un corps est découvert dans le grenier d'une maison, par un couple venant d'aménager dans un des appartements du haut. Les analyses montrent qu'il s'agit des restes de Melissa Young, une jeune femme à qui appartenait l'habitation du dernier étage. Cela faisait plus de deux ans que ses voisins ne l'avait plus croisée, mais personne n'avait donné l'alerte sur sa disparition, ni cherché à savoir ce qui était advenu d'elle. Compte-tenu de l'état avancé de décomposition du cadavre, la police reste prudente, incapable de conclure de manière certaine à l'homicide ou au suicide.
Cependant, le détective Len Harper, à contre-courant de sa hiérarchie, s'implique tout particulièrement dans cette affaire, persuadé qu'il s'agit d'un meurtre. Partant à la retraite, il décide malgré tout de poursuivre l'enquête de son côté, alors même que ses collègues s'en désintéressent. Peu à peu, à mesure qu'il apprend à connaître chacun des habitants des lieux, les apparences lisses et les phrases toutes faites qui lui ont été servies pour évoquer Melissa s'effritent. Chaque appartement a ses secrets consciencieusement dissimulés. C'est dans un de ces secrets que se trouve peut-être les raisons de la mort de la jeune femme...
Derrière ses atours de fiction d'enquête classique, What remains se démarque tout d'abord par l'angle avec lequel la mort de Melissa Young est abordée. La jeune femme étant décédée depuis plus de deux ans, les services de police se retrouvent quelque peu démunis. De plus, personne n'ayant rien réclamé pendant tout ce temps, qui se préoccupera que toutes les diligences soient bien réalisées ? Melissa Young est tombée dans l'oubli. C'est cet isolement si profond que révèle cette situation qui touche profondément le policier Len Harper. L'idée qu'une disparition puisse être si longtemps ignorée le déroute, et surtout, elle le renvoie à sa propre solitude et à ses craintes.
La fragilité actuelle du lien social interpelle d'autant plus Harper qu'il part à la retraite. Melissa Young est sa dernière affaire. Il laisse derrière lui des collègues, un quotidien, tout un réseau sur lequel s'est construite sa vie. Même ses liens familiaux se diluent, puisqu'il est veuf et qu'il assiste, dans le même temps, impuissant, à la lente agonie de son frère à l'hôpital. Contre cette société qui semble si facilement avoir effacé l'existence de la jeune femme, il ressent une responsabilité : il lui doit de découvrir la vérité. C'est pourquoi il poursuit inlassablement son investigation, malgré la retraite, malgré les avertissements de son ancienne partenaire. Cette motivation particulière traverse toute la série, conférant une tonalité à part à l'ensemble.
La construction de l'intrigue de What remains suit la mode narrative actuelle des timelines qui s'entremêlent, nous faisant vivre les derniers mois de Melissa Young en écho à la progression de l'investigation dans le présent. S'employant à montrer toujours plus l'isolement de la jeune femme, la mini-série entrouvre peu à peu les secrets que cache chacun des habitants de l'immeuble. Le cadre choisi d'une vieille et grande maison est ici très opportun pour susciter inquiétude et mystère. La haute bâtisse apparaît en effet comme une véritable métaphore des vies qui s'y déroulent. En dépit de la promiscuité, chacun semble si loin des autres. L'escalier central n'offre qu'une vision partielle de toutes ces portes closes qui sont autant de barrières empêchant des vérités inavouables de sortir, un moyen de s'isoler mais aussi d'isoler.
L'enquête agit comme un révélateur, c'est un catalyseur qui va faire ressortir tout ce que les habitants ont enfoui. Il ne s'agit pas seulement pour Harper de chercher un tueur, c'est la mémoire même de Melissa qu'il veut réhabiliter et préserver contre ceux qui souhaiteraient l'effacer. Réveiller le souvenir de la jeune femme provoque des réactions en chaîne inattendues. Démontrant combien tous ont contribué à conduire à cette mort anonyme, la mini-série souligne l'hypocrisie sociale, mais aussi la manière dont chacun transige pour fuir la solitude qui menace. D'anciens démons rejaillissent, ranimant chez certains une part d'ombre bien éloignée de l'image lissée initiale. Tandis que les apparences tombent, c'est tout leur quotidien qui menace de s'effondrer. Loin de se réduire à un simple whodunit, What remains propose ainsi un éclairage des plus troublants sur une communauté humaine, amenant à s'interroger sur les liens - et l'absence de liens - existant dans ce cadre citadin moderne.
Sur la forme, What remains est une mini-série très solide. La réalisation a été confiée à Coky Giedrovc : elle est parfaitement maîtrisée avec un visuel abouti très appréciable. Elle entreprend de construire l'atmosphère particulière dans laquelle évolue le récit, avec une ambiance tour à tour intriguante et inquiétante qui retient l'attention du téléspectateur. La bande-son, bien dosée et sans excès, complète cet effort.
Enfin, What remains rassemble un casting choral des plus convaincants. Dans le rôle du détective Len Harper, le téléspectateur retrouve avec plaisir David Threlfall, évoluant ici dans un registre très différent du Frank Gallagher de Shameless. Parmi les habitants de la maisonnée, on retrouve Steven Mackintosh (Inside Men, The Jury II, Luther), Russell Tovey (Little Dorrit, Being Human, Him & Her), Indira Varma (Rome, Luther, Human Target), David Bamber (Rome, Collision), Amber Rose Revah (The Bible), Denise Gough (Titanic : Blood and Steel) et Victoria Hamilton (The Time of your Life, Lark Rise to Candleford). A noter que, après avoir bien sur jouer l'ambiguïté dans A Mother's Son, le jeune Alex Arnold (Skins) retrouve ici un rôle guère éloigné. Quant à Melissa Young, elle est interprétée par Jessica Gunning (White Heat, Law & Order : UK).
Bilan : Tout en réunissant les ingrédients classiques d'un solide crime drama, l'enquête de What remains agit en réalité comme un révélateur permettant d'évoquer la communauté humaine qui vit dans la grande bâtisse mise en scène. Derrière son intrigue criminelle, c'est surtout une fiction qui interpelle par la manière dont elle traite ce thème central qu'est la solitude. Elle rappelle combien on peut être isolé en dépit de la promiscuité urbaine, tout en soulignant également la hantise, existant en chacun, que représente cette crainte d'être seul. Cette peur conduit à faire bien des compromis derrière des portes closes qui préservent secrets et non-dits, permettant de s'isoler et isolant l'autre. Laissant ainsi le téléspectateur songeur, la mini-série dépasse la seule fiction policière et retient l'attention du début à la fin. A découvrir.
NOTE : 7,5/10
La bande-annonce de la série :
15:04 Publié dans (Mini-séries UK) | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : bbc, what remains, alex arnold, david bamber, claudie blakley, denise gough, jessica gunning, victoria hamilton, steven mackintosh, lisa millett, amber rose revah, david threlfall, russell tovey, indira varma | Facebook |
30/01/2011
(Mini-série UK) Orgueil & Préjugés (Pride & Prejudice) : period drama culte, entre portrait historique et initiation sentimentale
Attention, objet téléphagique culte aujourd'hui ! Le discours d'un roi sortant ce mercredi dans les salles cinématographiques françaises (et comme je ne vais pas revenir sur le contexte historique du 1er XXe siècle anglais qui doit être maîtrisé par tout lecteur régulier de ce blog, au vu du nombre de fictions croisées sur le sujet au cours des derniers mois), c'est l'occasion d'évoquer une mini-série dont le nom d'un des personnages restera sans doute encore pour longtemps associé à Colin Firth. Car cette semaine, j'ai retrouvé dans ma DVDthèque un classique parmi les classiques, indémodable par excellence : Pride & Prejudice (Orgueil & Préjugés).
C'est que je vous parle de séries anglaises depuis presque un an et demi maintenant. Nous avons exploré ensemble les années 90, et même des productions antérieures. Et, tout en vous confiant mon amour pour les costume dramas, je n'avais encore jamais pris le temps de m'arrêter sur cet incontournable bijou du petit écran britannique. Cette mini-série marquante à laquelle notre esprit revient comme un réflexe lorsque sont prononcés les mots magiques "period drama". Il était donc grand temps de réparer cet oubli.
S'attaquer à un classique, c'est toujours un peu intimidant. J'avoue que ce n'est pas sans une certaine appréhension que je me suis lancée dans la rédaction de cette critique. Mais je vais quand même essayer de vous expliquer pourquoi, à mes yeux de modeste téléphage, Pride & Prejudice représente et incarne tout le savoir-faire anglais des adaptations littéraires, et bien plus encore...Une série intemporelle qui fait partie de ces quelques productions télévisées dont tout anglophile se doit d'avoir le coffret dans sa DVDthèque.
L'histoire est connue, que l'on en ait vu au moins une adaptation ou que l'on ait croisé des références dans d'autres oeuvres télévisées ou littéraires, à défaut d'avoir lu le livre original, un classique de la littérature anglaise de Jane Austen, rédigé à la fin du XVIIIe / début du XIXe siècle. Disposant de six épisodes pour reprendre et s'approprier les grandes trames du livre, cette mini-série, diffusée en 1995 par la BBC, reste sans doute l'adaptation la plus fidèle à l'esprit et au récit d'origine. Rappelons cependant les quelques bases de cette fiction...
Pride & Prejudice débute à Longbourn, un petit bourg du Hertfordshire perdu dans la campagne anglaise, sous le règne du roi George III. Elle nous introduit auprès de la famille Bennet, qui vit dans un relatif confort et goûte à une vie rythmée par les bals au sein de la bonne société provinciale. Mais Mr et Mrs Bennet n'ont eu que des filles, ce qui compromet leur avenir, la demeure familiale étant destinée par dispositions testamentaires à un héritier mâle. Mrs Bennet n'entend cependant pas laisser leur situation patrimoniale se dégrader sans rien faire et elle veut tout faire pour assurer l'avenir de ses cinq filles, toutes très différentes, le sérieux des aînées tranchant avec l'insouciance inconsciente des benjamines. C'est donc par le mariage que leur mère veut faire passer leur salut.
C'est pourquoi le jour où Mrs Bennet apprend que le domaine de Netherfield a été loué par un riche jeune homme célibataire, elle s'active pour organiser une rencontre, espérant qu'une de ses filles pourrait séduire ce parti très intéressant. Mais si Mr Bingley se révèle être un gentleman charmant et courtois, qui n'est d'ailleurs pas indifférent à Jane, ses soeurs s'avèrent bien plus hostiles, tandis son meilleur ami, Mr Darcy, certes immensément riche, adopte une attitude hautaine et dédaigneuse face à la société provinciale locale qui déplaît fortement.
Si Pride & Prejudice conserve une aura toujours aussi fascinante sur le téléspectateur, c'est qu'elle va parvenir à pleinement s'approprier la diversité des thématiques abordées par ce récit. Car avant d'être une histoire sentimentale universelle, cette fiction s'impose d'abord par sa portée historique et sociologique. En effet, la mini-série s'attache à refléter fidèlement l'esprit d'une époque et d'un milieu tel qu'avait su parfaitement le capturer et le retranscrire Jane Austen. On ne peut qu'être frappé par le soin avec lequel est ainsi ciselé le portrait, vivant et nuancé, de cette société provinciale. Les détails et anecdotes ont ce parfum d'authenticité propre au vécu romancé qu'un auteur va réussir à mettre en scène ; parvenir à le transposer à l'écran sans lui faire perdre cette richesse est une belle réussite. Ainsi, la force de cet instantané social va être de souligner, avec finesse et précision, sans complaisance, mais sans non plus se départir d'une certaine distance où se glissent les accents plus légers de la comédie, les caractéristiques, tout autant que les travers et les ridigidités, d'une époque.
La fascination qu'exerce cette reconstitution minutieuse s'explique en partie par la vitalité rare qui émane de l'ensemble. En effet, Pride & Prejudice excelle dans l'art d'alterner et de manier des tonalités différentes qui se marient parfaitement entre elles. Le caractère solennel, voire pesant, de certains passages, portés par l'intensité des confrontations ou l'attitude proprement odieuse de certains protagonistes, ne l'empêchera pas de verser également dans une dynamique rafraîchissante, durant laquelle la narration adopte des accents plus malicieux, voire pétillants. Le récit nous immerge dans les préoccupations et les règles de ce milieu, tout en conservant toujours un certain recul par rapport à son sujet. Le personnage d'Elizabeth, dont l'indépendance et la liberté d'esprit marquent, permet de prendre une distance par rapport à ces mises en scène symboliques d'une époque. Oscillant entre critique subtile et tendre caractérisation, perce alors dans ce récit un humour parcimonieusement distillé à travers quelques scènes absolument jubilatoires. Cela donne à la mini-série une saveur toute particulière à apprécier.
Mais si Pride & Prejudice demeure une histoire qui conserve une place à part dans le coeur de bien des anglophiles, c'est aussi parce qu'elle ne se résume pas seulement à ces aspects sociologiques et historiques : elle doit sa pérennité à sa dimension humaine et sentimentale. C'est une oeuvre d'accomplissement personnel qui sonne juste, dans laquelle on suit, au milieu d'une galerie bigarrée de personnages, deux protagonistes majeurs : Elizabeth et Mr Darcy. S'il est aisé de se prendre d'affection pour Elizabeth et de s'identifier, encore deux siècles après, aux préoccupations et à la vivacité d'esprit de la jeune femme, Mr Darcy conserve lui une part d'ambiguïté qui en fait tout le charme. On est naturellement enclin à partager avec l'héroïne l'antipathie que suscite son comportement orgueilleux. Mais la force du récit va être de ne jamais verser dans des portraits unidimensionnels. Car, nous avons là une invitation à aller au-delà des premières impressions. Son ambivalence confère à Mr Darcy une épaisseur et une consistance que la mini-série va pleinement réussir à retranscrire avec subtilité, trouvant le juste équilibre entre l'image initialement renvoyée et la progressive ouverture du personnage : il finit par intriguer autant que fasciner.
Au-delà de ses personnages marquants, Pride & Prejudice est une histoire d'amour, ou plus précisément une initiation sentimentale. Si ce récit passé fait aussi intensément vibrer une fibre émotionnelle particulière dans le coeur des téléspectateurs modernes, c'est parce que son authenticité trouve toujours une résonnance de nos jours. Pride & Prejudice, ce n'est pas l'utopie d'un coup de foudre ou la superficialité d'élans amoureux versatiles. C'est au contraire le récit crédible de la construction progressive d'une relation : une évolution des sentiments qui se justifie par le fait que chacun apprend peu à peu à connaître l'autre. C'est une histoire presque initiatique, celle d'une réalisation sentimentale, encadrée par des convenances sociales qui lui permettent de se concentrer sur l'essentiel et de pleinement exploiter la tension qui s'installe entre Elizabeth et Mr Darcy. Les lois du coeur ont leurs secrets, et les deux protagonistes principaux n'en sont pas maître.
Devant ce récit dépourvu de tout artifice ou de toute mièvrerie inutile, on a avant tout la sensation de voire mis à nus l'insaisissable mécanique des sentiments. Si la mini-série fascine et touche aussi profondément, c'est tout simplement en raison de la crédibilité rare dont bénéficie l'ensemble par sa retenue et sa justesse. Il y a quelque chose d'universel, d'intemporel, dans l'histoire ainsi mise en scène, qui fait que l'on ne peut y rester insensible.
Sur la forme, Pride & Prejudice bénéficie d'un accompagnement musical classique des plus appropriés, avec un thème introductif que l'on identifie rapidement à la mini-série. Adoptant une photographie d'image toujours très claire, la caméra est assez vive, n'hésitant pas à multiplier les angles durant une même scène. Certes la réalisation est datée, la fiction ayant été diffusée au milieu des années 90 : elle n'éblouira pas un téléspectateur moderne habitué de ce genre de production. Pour autant, par la sobriété adéquate qu'elle avait opportunément adopté à l'époque, tout en ayant su parfaitement exploiter le paysage de la campagne anglaise dès qu'elle en avait l'occasion, Pride & Prejudice demeure une oeuvre pleinement aboutie sur un plan formel, n'ayant aucun mal à accrocher un regard moderne.
Enfin, la mini-série n'aurait sans doute pas atteint la dimension qui est la sienne sans le casting solide et convaincant qui l'a portée. Jennifer Ehle apporte une vitalité, mêlant malice et sérieux, à un personnage d'Elizabeth Bennet que l'on apprécie instantanément. Ayant un rôle plus complexe, Colin Firth se révèle parfait pour incarner ce Mr Darcy si fier, surpris par l'amour et la force des sentiments. Il propose une interprétation très inspirée qui se nuance peu à peu. Il faut souligner que les deux acteurs ont une réelle alchimie entre eux, et leurs scènes, pourtant toujours toutes en retenue, laissent transparaître une intensité émotionnelle troublante qui ne peut que toucher le téléspectateur. A côté de ce couple central, on retrouve toute une galerie d'acteurs tous aussi impliqués et convaincants, parmi lesquels Susannah Harker (House of Cards, Ultraviolet), Julia Sawalha (Absolutely Fabulous, Cranford, Lark rise to Candleford), Alison Steadman (Gavin & Stacey), Benjamin Whitrow (Chancer), Crispin Bonham-Carter, Polly Maberly, Lucy Briers, Anna Chancellor (Suburban Shoutout, Spooks), Lucy Robinson (Suburban Shoutout), Adrian Lukis (The Bill), David Bamber (Collision) ou encore Lucy Scott.
Bilan : Entre oeuvre sociologique et initiation sentimentale, entre reconstitution historique et histoire d'amour, Pride & Prejudice est un récit universel et intemporel qui ne peut laisser insensible et dont cette adaptation parvient à mettre parfaitement en valeur l'intensité et la force de ses dimensions tant humaine qu'émotionnelle. De ce portrait vivant et détaillé, on retiendra la facilité avec laquelle la mini-série réussit à alterner les tonalités, capable de mettre en scène avant autant de brio les tensions comme les passages plus légers, où pointe, derrière ce diffus parfum caractéristique de la comédie, une malice savoureuse. Bénéficiant d'une construction homogène répartie sur six épisodes, cette fiction télévisée est fidèle à l'esprit de l'oeuvre d'origine, tout en y apposant sa marque.
Au final, redécouvrir en 2011 cette adaptation de Pride & Prejudice datant de 1995, c'est constater que cette version mérite assurément le statut qu'elle a acquis dans le coeur de nombreux téléspectateurs. Devenue un classique d'un genre auquel elle a donné justement quelques belles lettres de noblesse, elle demeure un des period drama de référence. Incontournable.
NOTE : 9/10
La bande-annonce :
Extrait - La danse :
Extrait - La scène du lac :
08:56 Publié dans (Mini-séries UK) | Lien permanent | Commentaires (9) | Tags : bbc, jane austen, pride and prejudice, orgueil et préjudices, colin firth, jennifer ehle, susannah harker, julia sawalha, alison steadman, benjamin whitrow, crispin bonham-carter, polly maberly, lucy briers, anna chancellor, lucy robinson, adrian lukis, david bamber, lucy scott | Facebook |