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17/07/2013

(K-Drama / Pilote) Empire of Gold : ton univers impitoyable

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En ce mercredi asiatique, je vous propose de rester en Corée du Sud. Il est en effet temps de jeter un oeil aux nouveautés de ces dernières semaines, et plus précisément, sur celle qui, comme je vous l'avais annoncée, aiguisait le plus ma curiosité : Empire of Gold et ses promesses de confrontations implacables, parsemées de twists.

Ce drama est diffusé sur SBS, les lundi et mardi soirs, depuis le 1er juillet 2013. Côté coulisses, on retrouve à l'écriture Park Kyung Soo, à la réalisation Jo Nam Kook, et à la production Lee Hyun Jik. Ces derniers n'en sont pas à leur coup d'essai ensemble, puisqu'il s'agit de l'équipe à qui l'on doit The Chaser, un drama diffusé l'an dernier également sur SBS. L'occasion de me rappeler que je n'ai toujours pas vu The Chaser... Mais il figure en bonne place parmi ma liste sud-coréenne à visionner ! Une envie de rattrapage d'autant plus accentuée par les débuts très prometteurs que signe Empire of Gold : c'est aussi sombre et impitoyable qu'attendu, mais c'est aussi très prenant en dépit de l'aridité du monde des affaires dans lequel le téléspectateur est entraîné.

[La review qui suit a été rédigée après le visionnage des 4 premiers épisodes de la série.]

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Empire of Gold s'ouvre au début des années 90. Jang Tae Joo est alors un simple étudiant, issu d'un milieu modeste. Son père, travailleur infatigable, espérait pouvoir ouvrir un petit restaurant, objectif pour lequel il a travaillé toute sa vie. Malheureusement, un mauvais investissement immobilier le laisse ruiné, pion impuissant dans une bataille d'enjeux financiers autour de la reconstruction de quartiers. Dans les incidents qui émaillent les protestations qui suivent, il est mortellement brûlé. Tae Joo sacrifiera vainement son avenir pour quelques liquidités qui devaient permettre de lui offrir un traitement nécessaire à sa survie. Avec une mère et une soeur endeuillées et devant se débrouiller seules, Tae Joo se retrouve en prison. Cet enchaînement d'évènements va le conduire à redéfinir ses priorités et à reconsidérer les opportunités qui méritent d'être saisies...

Le puissant groupe Sungjin qui a broyé la famille de Tae Joo dans ces affaires immobilières appartient à la famille Choi, mais, dévorée par les ambitions et les égos de chacun, l'entente est loin d'y régner en interne. Tandis que le patriarche décline et doit affronter la maladie, tous les coups sont permis entre cousins, voire même entre frères et soeurs, pour prévaloir, avec des décisions prises qui seront fatales à certains. Fille de l'actuel président, Choi Seo Yoon l'assiste armée d'une détermination sans faille. Son principal rival est son cousin, Choi Min Jae : les deux perpétuent la relation conflictuelle de leurs pères respectifs. Min Jae est justement celui qui était responsable du projet immobilier qui a brisé la famille de Tae Joo.

Lorsqu'il sort de prison en exploitant un drame dans la famille Choi, Tae Joo décide de se glisser à son tour dans le monde des affaires immobilières, se montrant aussi audacieux que résolu. Il bâtit une entreprise qui le conduit à se heurter aux différents représentants de la famille Choi...

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Empire of Gold démarre sur un ressort narratif le plus classique qui soit dans le petit écran sud-coréen : celui de l'antagonisme social entre riches et pauvres, puissants et faibles. Mais à partir de cette base de départ, il se démarque vite en ne s'enfermant pas dans une approche manichéenne. C'est un drama résolument sombre, impitoyable dans tous les sens du terme, dans lequel aucun personnage n'incarnera une figure de chevalier blanc. Tandis que les Choi s'affrontent pour les commandes du groupe dans une lutte où tous les coups sont permis, Tae Joo intègre vite les codes de ce milieu qu'il abhorre. Mieux, il se prend au jeu de l'adrénaline et des confrontations. Il lui aurait été possible de se retirer après un premier coup réussi, ayant offert à sa mère le restaurant dont elle rêvait tant. Mais il ne peut se résoudre à se détourner de cette voie qui a le potentiel de lui ouvrir les sommets. Poussant le parallèle jusqu'au bout, les affaires immobilières sont ici assimilées aux jeux d'argent : les projets sont autant de paris où on peut, à chaque fois, perdre entièrement sa mise initiale, voire bien plus.

Décidé à prendre sa destinée en main, Tae Joo évolue à partir du moment où il goûte au parfum de la force et du pouvoir. Il peut certes un temps opposer à ses détracteurs qu'il a, lui, conscience du mal qu'il est capable de faire aux plus faibles pour avoir été dans leur situation, seulement il dérive rapidement vers la même gestion brutale que celle de ses adversaires. De manière générale, Empire of Gold est en effet une fiction dure qui présente la vie comme un rapport de forces permanent : il s'agit d'écraser ou d'être écrasé. Dès le quatrième épisode, la compromission définitive de Tae Joo semble actée par une confrontation symbolique avec une jeune femme dont il vient de briser la vie du père : il est renvoyé dos à dos avec les Choi. La noirceur ambiante domine donc véritablement l'ensemble du drama. Chaque protagoniste agit par calcul, selon ses intérêts et sans le moindre scrupule même familial, avec un apparent détachement émotionnel qui n'est remis en cause que lors d'une poignée de situations exceptionnelles.

Fiction presque désensibilisée par le décor ainsi posé, Empire of Gold doit en plus composer avec l'aridité du monde des affaires dépeint. Les jeux immobiliers, entre spéculations et manipulations, sont des problématiques peu accessibles à l'observateur extérieur. La réussite du drama est de savoir les intégrer à la tension ambiante, avec des enjeux et des confrontations qui sont, eux, clairement identifiés. Le téléspectateur s'implique donc, happé par un rythme de narration très vif, qui ne laisse aucun temps mort. Il faut vraiment saluer une écriture qui fait preuve d'une intensité jamais prise en défaut. Les numéros de duettistes et autres confrontations s'enchaînent, parfaitement orchestrés. C'est d'ailleurs dès les premières scènes de l'épisode 1 que la série avait frappé fort et placé la barre très haut. Le contrat est par conséquent parfaitement rempli pour ce qui est de retenir l'attention. Un seul bémol sur ces développements, ou plutôt un avertissement : Empire of Gold doit se méfier du sur-régime et de la tentation d'une surenchère que ces 4 épisodes, solides, frôlent parfois. A elle de savoir s'inscrire dans la durée.

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Si l'écriture est homogène et convaincante, avec plusieurs passages mêmes franchement enthousiasmants, Empire of Gold reste extrêmement académique sur la forme. La réalisation a tendance à privilégier les plans serrés, et il y a peu d'initiatives de la part de la caméra. Le drama retrouve cependant du souffle et une ampleur grâce à son ambiance musicale : il bénéficie d'une bande-son riche en instrumentaux, avec quelques envolées de musique classique qui accompagnent parfaitement la montée des tensions. En résumé, c'est un drama musicalement happant, mais visuellement un peu plat.

Enfin, côté casting, au sein du trio principal, on retrouve tout d'abord Go Soo (My Fair Lady, Will it snow for Christmas ?), à qui est confié le rôle de Tae Joo. Il a la présence qu'il faut à l'écran pour imposer son personnage - et il le prouve dès la marquante scène d'ouverture avec la confrontation face au politicien et puis sa gestion des conséquences. Je vous avoue en plus que c'est un acteur que j'ai tendance à apprécier : cela me fait donc plaisir de le retrouver ! Face à lui, Son Hyun Joo (The Chaser) est impeccable : glaçant en adversaire imperturbable et machiavélique, mais aussi capable de souligner les déchirements auxquels il se résout, notamment dans sa vie maritale. Lee Yo Won (Queen Seon Deok, 49 days) reprend, elle, le rôle de l'héritière, pour l'instant froide et déterminée, pour lequel elle délivre une interprétation honnête qu'il faudra juger dans la durée. Parmi les rôles plus secondaires, on croise également notamment Ryu Seung Soo (Sirius), ou encore Jang Shin Young (The Empress), en associée de Tae Joo, deux acteurs qui figuraient également dans The Chaser

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Bilan : Plongeant le téléspectateur dans une atmosphère aussi sombre que prenante, Empire of Gold signe des débuts convaincants. L'écriture est assurée, et le rythme narratif rapide, avec une bonne exploitation des diverses rivalités. L'intensité du récit et la noirceur ambiante contrebalancent efficacement l'aridité certaine des affaires immobilières mises en scène. Dans ce milieu calculateur où les émotions semblent comme proscrites et où les sentiments ne sont pas une donnée prise en considération, le flashforward du début du premier épisode annonce un développement (un mariage) qui aiguise la curiosité sur ses motivations réelles, d'autant que pour le moment Tae Joo et Seo Yoon sont au mieux indifférents l'un l'autre, au pire adversaires. En résumé, ce sont là des débuts prometteurs qui savent retenir l'attention du téléspectateur. A surveiller... en espérant que le drama assure dans la durée !


NOTE : 7,25/10


Une bande-annonce de la série :

20/02/2013

(K-Drama) Sirius : trajectoires croisées fraternelles et fratricides de jumeaux

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Restons en Corée du Sud en ce mercredi asiatique ! La nouvelle saison des dramas special de KBS s'est ouverte le mois dernier avec une mini-série au synopsis intriguant : Sirius. Diffusé du 6 janvier au 27 janvier 2013, sur KBS2, ce drama compte 4 épisodes d'une durée oscillant entre 1h05 et 1h10 chacun. Basée sur un scénario de Won Ri Oh, et réalisée par Mo Wan Il, l'histoire relatée mélange plusieurs genres, entre le thriller et la confrontation familiale, ou plutôt fratricide. Laissant entrevoir dès le départ un potentiel certain, Sirius se suit sans déplaisir mais peut laisser quelques regrets : il n'aura pas rempli les promesses de ses débuts. Pour autant, ce récit disposant d'une vraie intensité émotionnelle aura été intéressant à suivre.

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Sirius relate les destins croisés de deux frères jumeaux dont les relations ont été rendues particulièrement compliquées par les épreuves que la vie leur a fait traverser. Préféré par sa mère, Eun Chang était un adolescent dynamique et populaire. A l'inverse, Shin Woo accumulait les difficultés, subissant notamment les brimades d'autres lycéens. Eun Chang s'en mêla. Tout finit en tragédie, avec la mort d'un des adolescents qui persécutaient Shin Woo. Eun Chang se rendit, condamné à une peine de prison tandis qu'il laissait Shin Woo et sa mère derrière lui.

Eloignés l'un de l'autre, ils virent les années passer, sans que leurs rapports ne s'améliorent. Leur mère mourut même avant que Eun Chang ne soit finalement libéré, victime d'une dépendance vers laquelle son chagrin l'avait conduite. Désormais adulte, Shin Woo a bien changé. Il est devenu policier et a entrepris une véritable croisade contre les trafiquants de drogue. De son côté, Eun Chang, une fois sorti, a décroché un job de livreur. La quête anti-drogue de Shin Woo va obliger les deux frères à faire le point sur leurs relations, et ce que chacun signifie pour l'autre...  

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Sirius n'est pas un thriller conventionnel, ni une simple chasse au gangster. L'intérêt du drama repose sur son exploration de la relation, à la fois fraternelle et fratricide, qui subsiste entre deux frères ne sachant pas se positionner l'un par rapport à l'autre. Ils ne se sont jamais ni vraiment trouvés, ni même compris. Les ressentiments et les complexes de Shin Woo, abandonné un temps à l'orphelinat et ayant toujours semblé dans l'ombre de son grand frère, n'ont cessé de grandir, même après l'emprisonnement de ce dernier, se muant en une colère froide, explosive. Quant à Eun Chang, il a vu sa vie brisée indirectement du fait de ce jeune frère revenu tardivement dans leur vie familiale, en intervenant dans un quotidien dont il aurait mieux fait de ne pas se mêler. Par-dessus tout ce passif, les préférences de leur mère n'ont fait que creuser un fossé devenu à l'âge adulte quasi-insurmontable.

Tout au long de ses quatre épisodes, Sirius va essayer de maintenir, de nuancer, mais aussi de jouer autour de l'ambivalence des rapports qu'entretiennent les deux frères. Même si l'écriture peine à aller au bout de ses idées, le téléspectateur n'en demeure pas moins intrigué par la manière dont est mise en scène et perdure une loyauté ambigue, très complexe, par-delà la détérioriation des liens qui les unissent. Shin Woo s'est endurci, et n'a plus besoin d'un grand frère protecteur qui n'a d'ailleurs plus les moyens de les défendre : une sorte d'inversion des rôles semble s'être opérée, mais elle n'empêche pas d'anciens réflexes de revenir. Les liens du sang demeurent, les engagements passés aussi. Toute cette dynamique de confrontation apporte à l'ensemble une dimension émotionnelle dont l'intensité permet d'occulter quelque peu les limites de fond de ce drama.

Car il faut reconnaître que si Sirius bénéficie d'un concept intriguant, la construction de son scénario ne va pas permettre d'exploiter de manière pleinement satisfaisante ces rapports tour à tour fraternels et fratricides. Manquant souvent de finesse et de subtilité, l'écriture n'est pas toujours des plus convaincantes, avec un rythme parfois haché et des dialogues aux lignes assez convenues. De plus, les développements de l'histoire l'enferment trop vite dans une simple chasse au trafiquant de drogue, où l'on retrouve une utilisation rapidement répétitive de différents ressorts narratifs ; ce qui pour un drama ne comptant que quatre épisodes est presque un comble, puisque le format aurait dû permettre d'éviter un tel écueil. Cela traduit sans doute un défaut de vision d'ensemble ou d'ambition de la part du scénariste qui laisse quelques regrets...

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Sur la forme, Sirius s'en sort plutôt honnêtement avec le budget et les moyens qui sont les siens. La réalisation est globalement correcte, même si la caméra peut se montrer un peu brouillonne, ne dosant pas toujours avec justesse la mise en scène. En guise de bande-son, le drama use et abuse d'un thème aux accents mélodramatiques qui a tendance à surgir un peu trop souvent, pour venir surligner plus que de raison certains passages poignants. On est loin du niveau de qualité formelle d'une référence en thriller parmi ces dramas special qu'a pu être White Christmas.

Enfin, côté casting, le drama repose en grande partie sur les épaules de Suh Joon Young (To the Beautiful You) qui a la lourde tâche de devoir interpréter devant la caméra deux personnages très différents, Eun Chang et Shin Woo. L'acteur ne démérite pas. Les limites de l'écriture troublant plus les lignes entre ces deux figures principales que son jeu qui, dans l'ensemble, parvient à donner vie à ces deux opposés qui ont considérablement évolué depuis leur adolescence (ce qui rend l'ensemble plus trompeur). A ses côtés, les autres acteurs n'ont que peu l'occasion de briller et viennent surtout contre-balancer ou révéler l'antagonisme des deux frères. On croise parmi eux notamment Ryu Seung Soo, Uhm Hyun Kyung, Jo Woo Ri, Shin Jung Geun, Baek Won Kil, Kim Sang Syu, Yun Je Woo ou encore Park Soon Chun.

 

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Bilan : Bénéficiant d'un concept intéressant au potentiel certain, Sirius repose surtout sur quelques très bonnes idées de départ avec un thème central fort : cette relation fraternelle, à la fois intangible mais tellement fragilisée, est un fil rouge, notamment émotionnel, solide qui retient l'attention du téléspectateur. Mais des limites d'écriture et notamment un certain plafonnement à mi-parcours, en ne parvenant pas à aller au bout des idées entrevues, empêchent la mini-série d'atteindre tout son potentiel. Néanmoins par-delà les regrets, l'expérience reste intéressante pour un drama special, et sa durée relativement brève permet de ne pas trop s'apesantir sur ces limites. Une fiction réservée aux curieux et amateurs du petit écran sud-coréen qui cherchent à diversifier les thèmes de leurs fictions.


NOTE : 6/10


La bande-annonce de la série :

25/05/2011

(K-Drama / Pilote) Lie to me : comédie romantique confortable tributaire de son casting

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Il y a des nouveautés que vous lancez par réflexe, parce que votre curiosité prend le dessus lorsque vous croisez un pilote tout droit sorti d'usine. Il y en a d'autres devant lesquelles vous allez vous installer en raison des chaudes recommandations des uns et des autres. Il y en a encore dont le synopsis va éveiller votre intérêt a priori. Et enfin, il y en a où un seul coup d'oeil aux noms composant le casting suffit à vous les faire cocher. Ce sont souvent des essais à double tranchant : d'une part, le concept ne paraît pas vraiment attractif ; d'autre part, vous avez très envie d'aimer... 

Diffusée sur SBS depuis le 9 mai 2011, Lie to me est un peu l'incarnation printanière de ce dilemme qui se pose invariablement une ou deux fois par saison au sériephile. C'est même mon rapport aux rom-coms qu'il interroge, tant j'ai l'impression de voir les personnages presque occulter d'une certaine façon le scénario. En résumé, après ce visionnage des deux premiers épisodes, est-ce que je compte poursuivre ? Sans nul doute. Est-ce que nous sommes face à un drama qui mérite l'investissement ? Rien ne permet de l'affirmer pour le moment. Est-ce que c'est grave ? Je n'en suis pas sûre...

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Lie to me nous raconte le rapprochement de deux êtres que rien ne pouvait a priori plus opposer. Hyun Ki Joon, héritier d'une puissante famille de chaebol, dirige, avec un soin du détail constant, un hôtel de luxe. Il est toujours célibataire pour la plus grande frustration de sa tante qui fait pression pour qu'il opte pour un mariage parfaitement arrangé avec une des jeunes femmes qu'elle a pu lui faire rencontrer. La question apparaît d'autant plus sensible au sein de la famille qu'il y a quelques années, Ki Joon avait failli se marier, mais un imprévu, dans lequel son jeune frère semble avoir une part de responsabilité, avait fait échouer le projet. Reste que si Ki Joon fait mine de suivre les conseils de sa tante, il ne semble pas non plus particulièrement s'inquiéter des menaces d'exhédération lancées en l'air.

Parallèlement, Gong Ah Jung est une fonctionnaire qui travaille pour le Ministère de la Culture, organisant des évènements. Peu épanouie dans sa vie professionnelle, contemplant effarée les ruines de sa vie amoureuse, la jeune femme va, à la suite d'un concours de circonstances forcément improbable mais à l'enchaînement très efficace, croiser le chemin des deux frères Hyun. Si elle sympathise avec le plus jeune, Sang Hee, de petits mensonges et de grands qui pro quos font naître la rumeur qu'elle serait mariée (en secret) avec l'aîné, Ki Joon. De ragots de salon de coiffure en chuchotements à l'hôtel, le doute se change rapidement en certitude, notamment pour l'ex-fiancé de Ah Jung, un avocat, et son ex-meilleure amie qui le lui ravit il y a quelques années.

Seulement si cet arrangement avec la réalité sauve provisoirement la fierté de Ah Jung, elle qui était confrontée au regard d'amis qui la considéraient presque perdue, c'est peu dire que Ki Joon ne l'entend pas vraiment ainsi.

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Lie to me est en bien des points l'archétype de la rom-com sud-coréenne traditionnelle. C'est-à-dire qu'elle investit, avec une application et un professionnalisme certains, chacune des clauses du cahier des charges propre à ce genre. Peu d'innovation donc dans des ficelles de narration pas des plus subtiles, qui ne semblent laisser place à aucune réelle spontanéité... Suivant un rythme assuré, le scénario déroule avec une prévisibilité qui, si les deux épisodes se visionnent sans déplaisir et n'ennuient pas, n'en frustre pas moins quelque peu un téléspectateur qui serait en droit, avec une telle affiche, d'attendre des ambitions plus affirmées de la part de cette série. Et pourtant, malgré toutes les limites dont le téléspectateur est conscient, presque l'air de rien, Lie to me charme peu à peu.

Ce n'est pas un intense coup de foudre qui s'opère, mais le drama va susciter et capitaliser sur un sentiment agréable de confort diffus qui va progressivement s'installer. Avec une assurance et une tranquillité communicatives, l'histoire prend son temps, distillant et mêlant les ingrédients caractéristiques d'une recette qui a fait ses preuves : il y aura ces petits twists qui sauront tout redynamiser quand il faut, mais aussi ces confrontations si attendues orchestrées pour notre plus grand plaisir, ou encore ces passages cocasses ou improbables qui prêteront à sourire... Au fond, si les débuts de Lie to me ne marquent pas, ils parviennent à fidéliser de la plus pragmatique des manières cette partie du public qui était prédisposée à se laisser conquérir, n'est-ce pas le fondement même du format série ?

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Sur la forme, Lie to me conserve un cadre à la fois soigné et posé. Sa réalisation est classique, ne s'offrant aucune réelle prise de risque, ni le moindre effet de style. Les couleurs restent dans l'ensemble dans des teintes claires, ce qui correspond à l'atmosphère que s'efforce d'investir le drama. Il manque peut-être à cet ensemble une OST qui se démarquerait. Pour le moment, si les différents morceux entendus ne dépareillent pas, ils m'ont paru un peu trop passe-partout pour retenir vraiment l'attention. Mais peut-être est-ce au fond le style général de ce drama : bien calibré, sans surprise, manquant au final de ce relief qui l'aurait démarqué des dizaines l'ayant précédé ?

Reste que Lie to me dispose d'un atout indéniable qui lui est propre et que personne ne lui enlèvera : son casting ! C'est là où toute l'efficacité de la rom-com se dévoile, et où l'on prend sans doute pleinement conscience de l'extrême subjectivité et du sentimentalisme avec lequel le téléspectateur vit bien des dramas. Parce que Lie to me reste la série qui réunit en lead-in, la pétillante Yoon Eun Hye (Coffee Prince), qui est juste merveilleuse dans ces premiers épisodes, et le non moins charmant Kang Ji Hwan (Hong Gil Dong, Capital Scandal, Coffee House), qui reste pour le moment un peu en retrait, n'ayant que peu de chose à faire. De plus, soulignons que les seconds rôles ne sont pas en reste, notamment Sung Joon (White Christmas), mais on retrouve aussi Jo Yoon Hee (Golden Fish), Hong Soo Hyun (Temptation of an angel), Ryu Seung Soo (Evasive Inquiry Agency), Oh Mii Hee, Kwon Se In, Park Ji Yoon, Kang Shin Il (President) ou encore Lee Kyung Jin.

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Bilan : Démarrant tout en douceur, Lie to me se présente comme une comédie romantique à laquelle le qualificatif "classique" sied à merveille. Mais l'adjectif constitue à la fois son atout et sa faiblesse inhérente. Au-delà du déroulement trop calibré assorti d'une relative prévisibilité, le téléspectateur retiendra et appréciera cette impression diffuse de confort qui se dégage de ces premiers épisodes agréables. L'attachement aux personnages s'opère de la plus naturelle des façons grâce au charisme des acteurs, qui occultent quelque peu (mais pas complètement) les limites narratives. La recette rom-com fonctionne en capitalisant sur ce dernier aspect, c'est-à-dire notre rapport aux protagonistes.

En fait, en ce mois de mai, Lie to me apparaît un peu comme l'opposée de la sur-vitaminée The Greatest Love en terme de choix narratifs. A suivre éventuellement, mais suivant vos affinités. 


NOTE : 6/10


La bande-annonce de la série :


Une des chansons de l'OST :