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29/09/2012

(Pilote US) Last Resort : le choix de la désobéissance

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On y est, c'est la rentrée, la vraie de vraie, celle des grands networks américains ! Certes, je ne suis plus une très grande consommatrice des séries de ces chaînes : leurs shows que je suis toujours se comptent sur les doigts d'une main, et s'il fallait en trouver pour lesquels je suis à jour... et bien... on n'en trouverait qu'un seul. Ma sériephilie s'est forgée et construite devant les grands networks américains, mais elle les a depuis plusieurs années délaissés. Cependant, à chaque rentrée, il y a toujours une ou deux nouveautés que je coche avec espoir. Ma plus grande attente de 2012 était sans aucun doute Last Resort. Il y avait le nom de Shawn Ryan (aux côtés de celui de Karl Gajdusek) à la création, la perspective de retrouver Andre Braugher au casting, mais aussi et surtout, un concept fort, intriguant, qui ouvrait sur des thèmes ambitieux au potentiel indéniable.

En effet, Last Resort, c'est l'histoire d'un sous-marin nucléaire américain amené à rompre avec le commandement de son pays. Tout débute lorsque l'USS Colorado reçoit, par un canal secondaire inhabituel, l'ordre authentifié de lancer un missile nucléaire sur le Pakistan. Le capitaine Marcus Chaplin questionne la légitimité de l'ordre, réclamant une confirmation par les voies de communications classiques. Il est alors relevé de son commandement par l'officiel qui répond. Mais son second, Sam Kendal, suit son exemple, et refuse de simplement exécuter l'ordre. Un missile est alors tiré par un autre navire américain sur l'USS Colorado, obligeant le sous-marin à la fuite. Chaplin décide de mettre le cap sur une petite île perdue au milieu de l'océan, où se trouve une station de communication de l'OTAN. Pour protéger ses hommes, il n'hésite pas à recourir à l'arme de dissuasion la plus classique qui soit : la menace nucléaire et les 18 missiles qu'il a à disposition.

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A la lecture des évènements mis en scène dans ce pilote, se perçoit immédiatement le principal problème de cette entrée en matière : tout y va vite, beaucoup trop vite. Les scénaristes semblent avoir spécialement ciblé le téléspectateur potentiellement zappeur en dépouillant l'épisode de tout ce qui n'est pas essentiel pour essayer par tous les moyens de retenir son attention. Le point de départ de Last Resort était pourtant en soi, déjà, une situation extraordinaire qui méritait qu'on s'y attarde, qu'on prenne le temps de la rendre crédible - pour légitimer les fondations de la série - et d'exploiter toute sa force. Mais c'est le feu de l'action que l'épisode préfère privilégier.

En négligeant d'installer le cadre du sous-marin et ses protagonistes, en expédiant la tension devant mener au point de rupture, ce pilote laisse la frustrante impression de rater sa cible : le matériel de base avait tout pour offrir des scènes marquantes mais, à l'image du discours final de Chaplin, l'ensemble tombe quelque peu à plat. Plus désagréable encore, outre la difficulté à admettre l'engrenage d'évènements auquel on assiste, le défaut de réelle mise en place des personnages font d'eux des figures unidimensionnelles et stéréotypées dans lesquelles il est difficile de s'investir. C'est un défaut que le temps pourra corriger, mais cela pèse sur l'implication du téléspectateur dans le récit.

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Empruntant ses ressorts narratifs à la mécanique trop bien huilée et quelque peu artificielle du blockbuster, ce premier épisode ne porte pourtant pas préjudice à la suite de la série. Le potentiel de départ reste intact ; et la curiosité initiale demeure toujours aussi forte face à ce concept très intéressant. Si l'installation en tant que telle peine à totalement convaincre, on peut se dire au moins que, désormais, tout est en place au terme du pilote. Plusieurs voies à explorer ont ainsi été posées, avec plus ou moins d'efficacité. Les bases d'une fiction complotiste semblent constituer un fil rouge solide et prometteur, puisque le futur des sous-mariniers et leur espoir de rentrer dans leur pays un jour dépendent de leur compréhension de ce qu'il s'est vraiment passé. 

Parallèlement, la prise de contrôle de l'île par les militaires et l'utilisation de l'arme nucléaire pour dissuader toute attaque amènent à s'interroger sur l'avenir de ce lieu. Même si l'idée sonne un peu parachutée à la fin - encore une fois, elle souffre de ne pas être vraiment amenée -, Chaplin évoque une hypothèse de micro-Etat de la seconde chance. La reconstruction d'une société, c'est un sujet aussi ambitieux que difficile à transposer de manière convaincante à l'écran. Cependant se perçoit bien le large éventail de thématiques à explorer : des interrogations sur le maintien du cadre militaire et de la hiérarchie (avec des soldats livrés à eux-mêmes), jusqu'aux tensions pouvant naître avec les locaux civils (et les hommes de pouvoir déjà installés).

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Bilan : Le pilote de Last Resort n'aura pas été le coup de coeur espéré. Trop dense et précipité, il néglige un temps d'exposition qui aurait été vital pour poser les personnages et apprécier pleinement les enjeux. On peut être frustré de le voir ainsi échouer à marquer comme il le devrait. Mais dans le même temps, le concept n'en demeure pas moins toujours très attrayant. Entre la fiction complotiste et cette île qui offre la possibilité de reconstruire une micro-société, il y a tant de voies intéressantes à explorer.

Si ce pilote ne rassure pas complètement sur la capacité de Last Resort à exploiter son potentiel, la curiosité est bien là. Pour l'instant, c'est le principal. A suivre.


NOTE : 6,75/10


La bande-annonce de la série :

Commentaires

Moi même, je ne suis pas rassuré par ce pilote. Il y a beaucoup d’éléments laissant entrevoir des futures lacunes.
Les personnages ne sont pour le moment que des caricatures sans saveur. Aucun d’entre eux ne m’a marqué.
Je tenterais encore 2 / 3 autres épisodes pour en savoir plus.
Cela va-t-il tourner en un pseudo « Lost » racontant des histoires de militaires isolés sur une ile ? (Surtout pour ses twists moisis, une écriture de scénarios sur coins de tables et sans grand cohérence)
Cela va-t-il tourner en thriller géopolitique avec des créations d’alliances avec certains pays, la présence d’ambassades... En effet, cette ile (qui apparemment n’appartient à aucun pays) deviens un micro état avec sa propre force de dissuasion. J’espère également que l’explosion de ces deux bombes nucléaires auront quelques conséquences... En bref, qu’on sorte de cette vision étasunienne du monde.

Merci, pour ce blog que j’ai découvert la semaine dernière. Je vais suivre les recommandations à propos de « White Christmas » que je me garde pour fin décembre pour me mettre dans l’ambiance.
Sinon « Elementary » est plutôt un bon pilote. J’ai moins de craintes pour la suite.

Écrit par : J | 30/09/2012

Assez d'accord avec toi sur le potentiel, le pilote m'a laissé assez froide, mais ne m'a pas dégoutée non plus (contrairement à celui de Revolution), je verrai comment évolue la série !

Écrit par : JainaXF | 30/09/2012

Revolution... ce n’est pas très bon. Héroïne tête a claque, héros baroudeur du dimanche, scénario stupide et insipide. Je tente encore jusqu’à l’épisode 4 par simple curiosité.

Écrit par : J | 30/09/2012

Oyo,
sincèrement je n ai mémé pas pu aller au bout de cette épisode, décors en papier mâché mal joué des situations plus que caricatural (relation homme femme affligeante) tout ça pour dire que cette rentrée pour sériephile est bien tristounette point de vue nouveauté (même pour les reprises) Vegas sauve un peu l honneur et encore le casting trop "hype" tue un peu l"histoire
en attendant des jours meilleurs...
Ride

Écrit par : Dibs | 01/10/2012

@ J : Bienvenue sur le blog & merci pour tes commentaires ! (Et en plus, évoquer White Christmas dès son 1er commentaire, c'est vraiment me prendre par les sentiments sériephiles ^_^ J'espère que la série te plaira autant qu'à moi.)

Sinon, sur Last Resort, je suis d'accord qu'il y a plein de choses qui posent problème dans ce pilote (et c'est vrai notamment pour l'approche americano-centrée). D'autant que raser des villes entières pour un sous-marin, il y a là-dessous des thèmes à explorer... J'ai peur de plein de choses pour le futur de cette série au vu de ce pilote, mais dans le même temps j'ai tellement envie d'y croire et de croire en Shawn Ryan. Je lui laisse le bénéfice du doute pour le moment, pour avoir osé porter un tel concept à l'écran.

Concernant Elementary, le pilote ne m'a pas déplu. Et je pense que CBS tient là une paire solide pour pérenniser un nouveau duo policier de choc. Après, je ne suis pas trop procedural, et il est donc probable que je m'en lasse vite. Mais je trouvais que son pilote remplissait efficacement son contrat.


@ JainaXF & J : Pour Revolution, comme JainaXF, j'avoue avoir trouvé le pilote vraiment trop mauvais pour poursuivre. Et là pour le coup, c'est vraiment un remixage indigeste de Jericho mêlé à du post-survivaliste caricatural, et des personnages insupportables...


@ Dibs : Je veux tellement y croire à Last Resort que je vais lui donner une chance à moyen terme. Peut-être est-ce une illusion, mais essayons d'être optimisme : c'est manifestement un pilote où ils ont dû faire des coupes sombres pour faire tout tenir en 40 minutes. La suite sera peut-être un peu maîtrisée, et développée (notamment pour le côté très caricatural). #FingersCrossed
Mais je te rejoins sur la morosité ambiante de la rentrée américaine sur les grands networks, même si ça commence à malheureusement devenir une habitude. Heureusement que d'autres petits écrans sont plus scintillants :)

Écrit par : Livia | 01/10/2012

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