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14/11/2009

(US) V, le remake : I'm disappointed. Always.

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Mes difficultés pour me fidéliser aux nouvelles séries de la rentrée ont encore frappé. Après seulement deux épisodes, je suis déjà à deux doigts d'abandonner en route la découverte d'une des nouveautés américaines les plus attendues, V. Le premier visionnage du pilote m'avait laissé une impression très mitigée. Hier soir, son revisionnage (avec un ami retardataire) a encore plus mis en exergue ses faiblesses. Puis, l'enchaînement avec le deuxième épisode, plus lent, et surtout tellement creux, une fois l'exposition de la situation achevée, a presque anéanti toute ma motivation.

Non exempt de défauts, le pilote avait finalement une seule qualité majeure : la force liée à l'introduction d'une situation exceptionnelle et au défilé des personnages, le tout au pas de charge, ce qui permettait de conférer un souffle artificiel à l'ensemble, porté par la nostalgie du téléspectateur qui a gardé dans un coin de son coeur le souvenir de la série originale. Seulement, une fois la présentation achevée, lorsqu'il a fallu rentrer véritablement dans l'histoire en amorçant l'évolution de storylines, le soufflet est aussitôt retombé. Ne sont restés que les défauts, inchangés et si criants. Lors du deuxième épisode, j'ai eu l'impression, à la fin, d'avoir passé les quarante minutes à attendre que cela commence... C'était long et, surtout, tellement creux. La seule chose que cela a éveillé en moi, c'est une interrogation naïve. Quand est-ce que les scénaristes des grands networks ont décidé qu'ils s'adressaient à un public d'abrutis, incapables de la moindre réflexion, ni de retenir des éléments du scénario d'une semaine à l'autre ? Le rappel par flashback de scène de l'épisode précédent, le zoom si suggestif  de la caméra sur le visage de certains personnages pour souligner de pseudo-doutes ou une relation naissante, la musique qui s'emballe en échouant tristement à créer une pseudo ambiance paranoïaque, le téléspectateur est mis sous tutelle... De la caractérisation des personnages à l'écritude des dialogues, tout est tellement stéréotypé que l'on pourrait probablement réciter certains échanges avant même que la scène ait lieu. La subtilité semble être une notion bannie de la conception de la série, où chaque personnage est un cliché ambulant.

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Cela donne l'impression de visionner une fiction créée à partir d'un cahier des charges calculé par un ordinateur. Cet outil informatique génère les dialogues et les situations, en utilisant la statistique pour répondre à la question : quelle réaction, quel protagoniste, quelle situation est-il le plus commun d'attendre dans ce type de fiction ? En découle une production très huilée, mais sans âme. A la manière des blockbusters cinématographiques américains, tous les poncifs du genre s'accumulent en une écriture cliché. Alors, quelque part au milieu de cette vaste caricature, dès lors que la série baisse son rythme pour essayer de dérouler ses storylines, le friable équilibre que le pilote créait s'écroule. Seul reste ces défauts de conception et un ennui profond...

Cette perplexité semble être partagée par des acteurs assez peu rentrés dans leur sujet. Le couple leader de la future résistance, Elizabeth Mitchell (Lost) et Joel Gretsch (Les 4400) a bien du mal à se montrer crédible. Elizabeth Mitchell en particulier, notamment dans les scènes avec son fils, stéréotype de l'adolescent en pleine rébellion. Parmi les rares points positifs, figure Morena Baccarin (Firefly), si détachée et figée, toujours armée de ce léger sourire en coin que l'on finit par trouver inquiétant. Et le seul à avoir réussi à me tirer de ma léthargie lors du deuxième épisode, c'est Chad Dekker, le journaliste. Mais je pense que c'est aussi dû au fait que j'apprécie beaucoup Scott Wolf depuis Everwood.

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Bilan : V a une histoire. V représente un pan de la série de science-fiction auquel on s'est forcément attaché, devant lequel j'ai grandi. Et en cela, la téléphage qui est en moi ne peut la renier sans un pincement de coeur, imaginant ce que cela fut, ce que cela aurait pu être... Je ne sais pas si je continuerai ; je doute que la série puisse gommer une partie de ses défauts et redresser la barre, tant certains paraissent inhérent à sa conception-même. Mais, ce que je sais avec certitude, c'est que si la série ne s'appelait pas V, elle aurait déjà attéri dans ma corbeille des séries à oublier sans le moindre remord. Et c'est sans doute cela, la pire des déceptions. L'effet nouveauté et le mythe original peuvent la protéger un temps. Chacun veut lui donner sa chance, mais ma mansuétude a ses limites.

En tout cas, V et moi, si jamais on se retrouve un jour, ce sera dans quelques mois ou années. Pas avant.
Je crois que je vais plutôt acheter le coffret DVD de la mini-série originale.

Cette saison téléphagique est vraiment déprimante. I'm disappointed. Always.


NOTE (moyenne des 2 premiers épisodes) : 3,5/10