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30/09/2011

(Pilotes US) Mini-reviews : Pan Am, Terra Nova

Après une première semaine de rentrée US ratée, pour cette deuxième édition des mini-reviews de pilotes, celle qui s'achève aura un peu nuancé la tendance. Un peu seulement, car si certains pilotes ont pu me donner envie de revenir, soyons franc : ce visionnage de tant de séries des grands networks US en si peu de temps - après une année où je n'en avais regardé aucune - n'aura fait que souligner les maux et confirmer les griefs que j'adresse à ces productions depuis plusieurs saisons. Certes, il y a toujours de fugitives étincelles, mais dans l'ensemble, ce n'est plus une télévision qui éveille mon intérêt.

Des étincelles, justement, avec la première nouveauté de la saison à m'avoir séduite :

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Pan Am (ABC)

Prenez place dans le cockpit, attachez vos ceintures, et accompagnez la série dans le quotidien de la compagnie aérienne Pan Am, leader dans son domaine durant les sixties. Au programme, voyages à travers le monde en suivant la vie de son personnel, hôtesses de l'air glamour perpétuellement entre deux aéoroports de grandes capitales mondiales.

Au jeu de l'immersion dans les années 60, proposé en cette rentrée par les grands networks, entre The Playboy Club et Pan Am, c'est indéniablement la seconde qui aura su tirer son épingle du jeu. Ce pilote a été ma bonne surprise de la semaine, sans doute aussi par contraste avec le reste indigeste des pilotes testés. Proposant un premier épisode dynamique, à l'ambiance sacrément jazzy, la série pose d'emblée sa tonalité, entre légèreté et drama, en investissant le registre du divertissement-carte postale de son époque. Elle assume et joue sur le côté parfois un peu artificiel de sa reconstitution historique, avec des images tout droit sorties d'un papier glacé publicitaire. C'est rythmé, plaisant à suivre, avec une réalisation maîtrisée qui accompagne efficacement le tout.

Profitant du cadre aéroportuaire qui est le sien, le pilote navigue entre incontournables peines de coeur et des enjeux plus typiques en pleine période de Guerre Froide. L'introduction des protagonistes est efficace, pas forcément toujours nuancée, mais l'important est qu'elle se révèle attachante. Car Pan Am est une des rares nouveautés de la rentrée US qui a compris que pour fidéliser le téléspectateur, le seul concept de départ ne suffit pas : c'est sur les personnages que va reposer une bonne partie de l'attrait de la série. Aucune originalité particulière dans les portraits des quatre hôtesses et des deux pilotes que l'on suit, mais quelques grandes lignes qui permettent d'envisager les intrigues futures. Et puis, certains se démarquent déjà : la dynamique entre les deux soeurs, si différentes l'une de l'autre, se nuance agréablement au fil de l'épisode. Et l'aînée, recrutée en tant qu'espionne, est celle qui s'impose le plus au cours de ces quarante minutes.

Sympathique surprise, Pan Am propose un pilote rafraîchissant et dépaysant, dont l'ambiance donne envie de revenir. A voir si la série saura se construire à partir de son cadre aérien, sans nous rendre claustrophobe dans son avion, ni abuser des flashbacks.

NOTE : 6,5/10

Verdict : Embarquement à bord de cette première saison.

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Terra Nova (Fox)

En 2149, la planète Terre arrive au bout de ses ressources, au bord du cataclysme écologique. La pollution hypothèque tout futur pour une race humaine qui peine à entrevoir un futur. C'est peut-être dans le passé que celui-ci se trouvera : une faille temporelle et dimensionelle ouvre la possibilité de coloniser une Terre encore luxuriante quelques 85 millions d'années en arrière, au temps des dinosaures... Le salut pour l'humanité ?

Série de divertissement familial, mêlant action et science-fiction, Terra Nova avait logiquement attiré l'attention dans une période où les séries de SF se sont trop raréfiées. En dépit du retard accumulé et des échos mitigés qui l'accompagnaient, elle disposait d'un concept attrayant, au potentiel certain : l'abandon d'un monde devenu presque inhabitable, et la colonisation sur une Terre qui n'est pas adaptée à la vie humaine, à l'ère où dominent les dinosaures. Derrière des allures de fable écologique assumé, qui reflète bien l'air du temps, la série touchait à des thématiques qui ouvraient de nombreuses possibilités et de quoi être ambitieux : le traumatisme de tout quitter pour reconstruire une nouvelle civilisation... avec la dimension exotique du cadre (des dinosaures !). Pour autant, dire que je fondais de grands espoirs sur Terra Nova serait bien excessif : j'avais surtout beaucoup de craintes, que ce pilote aura en grande partie malheureusement confirmé.

Le pilote de Terra Nova fait preuve, au cours de ses 1h30, d'une incapacité constante et frustrante à prendre la mesure de son potentiel. Tout d'abord, il rate l'introduction des enjeux : un passage exprès dans le futur dont on ne saura que quelques grandes lignes, prenant le parti de limiter l'histoire aux seuls éléments qui préoccupent la famille principale que l'on va suivre. Puis, c'est le débarquement 85 millions d'années dans le passé, sans réelle solennité, se concentrant non sur le poids symbolique du passage dans la faille, mais sur un suspense artificiel pour savoir si tout le monde passera (ce qu'aucun téléspectateur ne doute une seule seconde). Le fonctionnement de Terra Nova, menée par un leader charismatique, avec ses rebelles mystérieux, permettant de saupoudrer l'ensemble d'une vague mythologie, parachève cette impression dominante de prévisibilité (avec un arrière-goût lancinant de déjà vu). Mais le pire, ce n'est pas tant ce cadre classique que le choix des protagonistes principaux : une famille inintéressante et sans relief, où la distribution des rôles est encore plus caricaturale, de l'ancien flic avec ses instincts à l'adolescent tête à claque à sauver... Ce ne sont certainement pas eux qui donneront envie au téléspectateur de revenir.

Pour autant, ce serait excessif de dire que j'ai détesté Terra Nova. Ce pilote est incontestablement du pain béni pour les critiques qui peuvent lui adresser bien des reproches... Reste que l'attraction du concept demeure, et l'illusion d'un potentiel entre-aperçu aussi. Ca se passe toujours 85 millions d'années en arrière, et il y a des dinosaures - du gentil herbivore au méchant carnivore - (l'adolescente que j'étais, fascinée par Jurassic Park, sommeille toujours en moi)... C'est atypique dans le paysage télévisuel actuel. Juste pour ces raisons, j'ai envie de donner une brève chance à la suite.

NOTE : 5/10

Verdict : Laissera (peut-être) à la série quelques épisodes pour voir comment elle va se développer.