08/01/2010
(UK) Doctor Who Confidential, 2009 Christmas Special : Allons-y !
La dernière fois que l'on se glisse dans les coulisses d'un épisode de Doctor Who aux côtés de David Tennant et de Russell T. Davies. Mine de rien, ça fait un petit pincement de coeur, même si je fais partie des optimistes, impatients de découvrir la nouvelle dynamique qui va s'installer pour la saison 5 de la série. Comme la review de l'épisode lui-même, j'ai pris le temps de faire quelques screen-captures, histoire de profiter et d'immortaliser dans ma mémoire ce long au revoir. Un Confidential plein de bonne humeur, mais empreint de la solennité de la page qui se tourne et que l'on ressent dans toutes les interventions.
Le Confidential commence par nous expliquer la réalisation de LA scène légère de l'épisode, "the worst rescue ever" : le sauvetage plus ou moins maîtrisé, par les deux aliens "cactus" (il va falloir que je recherche leur nom à nouveau), du Docteur et de Wilf. Outre une course-poursuite dans les couloirs à une vitesse guère raisonnable, avec un Docteur toujours attaché au siège où le Maître l'avait emprisonné, la scène comprend surtout une descente d'escaliers qui n'est pas de tout repos.
L'occasion d'un premier contact avec un petit nouveau... Matt Smith. Concentré, stressé, mais pas trop, pour sa première scène pour laquelle la pression est énorme : quelques brèves secondes qui vont être décortiquées par les fans pendant des mois, en attendant la diffusion de la saison 5 au printemps. Il s'agit de reprendre le flambeau, à la fois fidèle à l'image du Docteur, mais déjà perçu comme une nouvelle incarnation.
Merci pour ces quatre années passées à faire vivre Doctor Who.
19:06 Publié dans Doctor Who | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : doctor who, bbc, david tennant, timothy dalton, russell t davies, matt smith | Facebook |
(UK) Doctor Who, 2009 Christmas Special : The End of Time, part. 2
"This song is ending, but the story never ends."
Reviewer ce dernier épiode de David Tennant s'est avéré particulièrement difficile, même si une semaine s'est déjà écoulée depuis son visionnage. Lorsqu'un épisode s'inscrit en priorité dans le cadre de l'émotion, mon esprit de critique et d'analyse en oublie ses fondamentaux et le ressenti l'emporte sur la raison. C'est ce qui rend ensuite difficile la rédaction d'une review. Car si The End of Time a eu droit à un accueil globalement mitigé ; j'ai pleinement reçu (et subi) son aspect émotionnel et larmoyant. Oui, je suis une téléphage fleur bleue, doublée d'un coeur d'artichaut.
The End of Time, part. 2, reprend immédiatement où la première partie nous avait laissé. Nous donnant l'occasion d'entre-apercevoir un peu plus les Time Lords. Après le cliffhanger invraisemblable sur lequel nous nous étions quittés une semaine auparavant, il fallait bien nous proposer une explication sur la situation des Seigneurs du Temps. Une sorte de flashback nous ramène ainsi au temps de la dernière Time War, au moment où les Time Lords suivaient déjà une voie corrompue qu'il n'était plus possible d'accepter, au jour où Gallifrey s'apprêtait à tomber. Conscients que leur chute viendrait d'un des leurs, un renégat qui s'opposait à leurs projets, le Docteur, ils cherchèrent un moyen pour conserver un lien avec la vie et survivre. Si le téléspectateur impatient et excité se retrouve quelque peu frustré de cette brève mise en scène, ainsi que par cette explication lapidaire, elle remplit cependant sa fonction scénaristique principale : poser les enjeux de l'affrontement à venir.
Parallèlement, le Docteur, prisonnier, nous délivre des scènes d'une intense ambiguïté, pleine de cette étrange complicité qu'il a toujours manifestée à l'encontre du Master. Je n'ai pas toujours été amatrice des excès illustrant la folie de ce dernier, mais leurs dialogues sont absolument magistraux, dans ces quelques scènes, où le Docteur tente de le ramener à la raison, ne souhaitant, finalement, qu'une seule chose : parvenir à le sauver de lui-même, de ce tourbillon d'auto-destruction dans lequel il a engagé son sort, mais aussi celui de la Terre. John Simm est grandiose.
Heureusement pour le Docteur, les "Cactus" aliens opèrent un sauvetage, maladroit et teinté d'humour, qui tout en détendant un peu l'atmosphère pesante de l'épisode, où l'on ressent par anticipation le futur deuil, leur permet de s'échapper. Ils se téléportent, et se retrouvent coincés, sur un vaisseau en orbite autour de la Terre. Cet environnement en huis clos va surtout permettre au Docteur, de se poser une dernière fois, pour échanger quelques vérités, qui sonnent si justes, avec Wilf. Ce dernier s'impose de plus en plus comme une des figures majeures parmi les différents Compagnons du Docteur. Une figure qui se voit assigner un rôle plutôt rare, une fonction quasi-paternelle, qui place les deux amis sur un pied d'égalité, mais surtout qui est une source de réconfort et de stabilité à un moment où le Docteur en a sans doute plus que jamais besoin. Quelques-uns de ces dialogues, notamment l'échange où Wilf veut donner son revolver au Docteur, sont particulièrement émouvants...
Sur Terre, le Master veut désormais utiliser ses milliards d'individualités pour retracer ce fameux signal, tourment continuel dans sa tête. J'avoue ne pas trop avoir compris comment ce simple rythme, résonnant dans l'esprit d'un Time Lord, pourra les amener à se sauver de la boucle temporelle dans laquelle le Docteur les a emprisonnés. Mais c'est un postulat qu'il faut admettre, sans trop se poser de question. L'information selon laquelle ce sont les Time Lords qui pointent soudain, à nouveau, le bout de leur nez constitue le catalyseur pour précipiter l'épisode d'un premier tiers très contemplatif, à un passage tourné vers l'action. Car cette nouvelle glace le Docteur, et surtout, lui fait renouer avec le caractère impitoyable et déterminé qu'il montre dans le cadre de certaines situations désespérées. Le fait de se saisir du revolver que Wilf persistait à vouloir lui donner a, avant tout, une portée symbolique majeure, illustrant l'importance et l'impact des Time Lords, par rapport à n'importe quel autre ennemi du Docteur, les Daleks inclus. Une exception unique à ses principes.
Pour briser un peu la solennité du moment, qui pèse globalement sur un épisode où le téléspectateur se répète à l'envie "c'est le dernier avec Ten", nous sont offertes quelques scènes d'action, avec une descente vertigineuse dans l'atmosphère terrestre, pour finir par un saut en chute libre du Docteur, d'où émanent une urgence et un désespoir marquants. La confrontation avec les Time Lords est forte, mais sans doute trop brève, tant le téléspectateur aurait apprécié de savourer ces personnages hors du commun, conduit par un Timothy Dalton, imposant de charisme. La corruption et la perversion des Time Lords, conséquence de la dernière Time War, éclatent sous nos yeux. La prophétie annonçait un retour. Ce n'était pas le Master, mais bel et bien leur race avec leur planète, et toutes les dérives et extrémités auxquelles la guerre les avaient conduit. Car, peu avant que le Docteur ne les placent hors d'état de nuire, les Time Lords avaient établi un dernier plan léthal... Provoquer the end of time. Déchirer le vortex de l'espace/temps, précipitant toute la Création dans le néant, tandis que les Time Lords auraient fait... l'Ascension (thématique classique s'il en est, familière à tout amateur de science-fiction).
Le téléspectateur est frappé par le contraste entre la folie puérile, si infantile par moment, du Master et celle froide et détachée des Time Lords. D'autant que la cruauté du destin est encore une fois soulignée. Pour se sauver, alors que leur prédiction indiquait qu'il ne resterait que deux représentants de leur race une fois que le Docteur aurait agi, ils se sont tournés vers le second futur survivant, pour lui implanter de force un lien qui leur permettra, à terme, de revenir : la folie du Master est une création de ses propres congénères. Ce rythme de 4 coups symbolisait le battement des coeurs d'un Time Lord. La révélation change la perspective du téléspectateur sur ces personnages ; de symbolique méchant, le Master se transforme finalement en victime. Victime des machinations de ses dirigeants qui ont sacrifié tout son potentiel pour le faire sombrer et le réduire à cet état pathétique d'instabilité mentale. La boucle va être finalement bouclée, par l'alliance de fait, celle que le Docteur recherchait toujours auprès de lui, entre les deux Time Lords, contre le Lord President et tous ceux qui le suivent.
Essouflé et étourdi par tant d'intensité, le téléspectateur, comme le Docteur, restent interdits pas le spectacle de Time Lords qui sont renvoyés de là où ils venaient, avec Gallifrey. Et cela, alors qu'il reste encore un bon quart d'heure d'épisode, un dernier acte à jouer qui va résolument verser dans un larmoyant auquel chaque téléspectateur va être plus ou moins réceptif. En effet, avec empathie, nous allons assister à la succession d'émotions contradictoires qui vont assaillir tour à tour le Docteur. Il reste tout d'abord incrédule. Ecorché, mais bien vivant, une fois que le Master a renvoyé les Time Lords, en se sacrifiant par la même occasion. Pourrait-il vraiment survivre à cette aventure, alors même qu'il avait fini par accepter et se résigner à la prophétie des Oods ? Mais le destin sera finalement plus cruel. Ce n'est pas en combattant un ennemi bien identifié que le Docteur mourra. Soudain, quatre coups sur une vitre se font entendre. A la fois tellement insignifiants et qui veulent pourtant tout dire, scellant le sort du Time Lord. Wilf a dû rentrer dans une des salles de contrôle des appareils activés par le Master. La machine étant en surchauffe, ces salles vont être irradiées à un niveau mortel pour l'être vivant qui sera à l'intérieur. Or, il n'est possible de sortir d'une salle, que si quelqu'un d'autre rentre dans l'autre. Voici finalement le sacrifice volontaire que le Docteur va devoir faire. Pour sauver Wilf, il faudra prendre sa place, absorber les radiations, et donc mourir. Le monologue du Docteur à ce moment-là, chargé d'émotions conflictuelles, est particulièrement poignant. David Tennant aura rarement été aussi juste, avec un jeu si bien dosé, que dans les scènes d'introspection de ce double épisode, lorsqu'il laisse entre-apercevoir ses contradictions intérieures.
L'impression diffuse d'une forme d'injustice, à devoir se sacrifier pour un Compagnon, après que le grand combat ait été gagné, accroît l'intensité émotionnelle de la sortie. D'autant plus que Russell T. Davies, pourtant assez sobre tout au long de cette seconde partie, est décidé à faire durer ces adieux. Les dix dernières minutes font office de véritable conclusion, au revoir artificiel à l'ensemble de ce qui a fait Ten, et plus généralement, Doctor Who sous l'ère de ce showrunner. La symbolique de fin de cycle est exacerbée ; et c'est un peu trop pour le téléspectateur. Bien plus que lors du passage de Nine à Ten, nous avons ici l'étrange impression d'une conclusion. Alors même que le Docteur ne meurt pas, qu'il va se regénérer, Russell T. Davies a décidé de refermer un chapitre de l'histoire du Docteur. Etait-ce utile scénaristiquement de passer dire au revoir à tous ceux qui ont croisé la route du Docteur ces dernières saisons : de Martha et Mickey (désormais mariés ?!) jusqu'à Rose, en passant par Jack... Cela donne le sentiment de faire durer de façon artificielle des au revoir qui s'éternisent, pour exploiter la fibre larmoyante du moment. Certes, j'étais en larmes devant ma télévision. Mais j'aurais préféré un passage de relais plus sobre, où l'on aurait ressenti autant une certaine forme de continuité que la rupture, tandis que cette longue fin insiste surtout sur ce deuxième aspect.
Enfin, l'épisode se conclut sur la regénération en elle-même, qui va nous laisser un Tardis très secoué dans un triste état. Eleven apparaît dans une brève scène d'introduction, où Matt Smith fait... du David Tennant. Ou du moins du Ten, avec les mimiques de découverte de son nouveau corps. Il n'y a rien à interpréter de cette première introduction, finalement là pour assurer la continuité qui manquait à cette surcharge d'adieux qui lui avait précédé. Il va falloir laisser à la nouvelle équipe du temps et une chance de nous convaincre des orientations futures de la série. J'ai confiance en Steven Moffat. Je suis persuadée que Matt Smith a le potentiel pour faire du bon Docteur. Rendez-vous pour la saison 5 au printemps. Sur ce : Geronimoooo !
Bilan : Un épisode éprouvant, riche en références à l'univers développé par Russell T. Davies, auquel j'ai dans l'ensemble adhéré. Après une première partie très mitigée, j'avoue que je nourrissais des craintes importantes à l'égard de cette suite. Si les adieux de David Tennant n'auront pas été parfaits, ils furent poignants, intenses, et globalement plutôt sobres, en dépit de quelques glissements dans la deuxième partie de l'épisode. Agrémenté de plusieurs scènes d'introspection du Docteur, chargées d'émotions, il aura marqué les esprits à plus d'un titre.
NOTE : 7,5/10
09:36 Publié dans Doctor Who | Lien permanent | Commentaires (3) | Tags : doctor who, bbc, david tennant, john simm, timothy dalton, bernard cribbins, matt smith | Facebook |
04/01/2010
(Ma DVDthèque idéale) Dix comédies des années 2000
Je dois avouer que j'ai beaucoup de mal à m'investir dans la durée dans les comédies. Si je peux regarder avec plaisir un ou deux épisodes par-ci, par-là, il est en revanche très rare qu'une série de ce genre parvienne à me fidéliser, et encore plus à figurer parmi mes séries préférées lors des bilans de fin d'année. J'ai donc regroupé les quelques raretés que ma mémoire téléphagique retient de ces dix dernières années, toutes nationalités confondues.
Arrested Development [Fox (US), 2003-2006]
Arrested Development est une comédie désopilante, mettant en scène la vie compliquée d'une famille sortant de l'ordinaire, habituée à mener un grand train de vie, qui se retrouve ruinée, suite à l'arrestation pour magouilles financières du père de famille. La série capitalise pleinement sur des personnages hauts en couleur, jouant sur les décalages et le ridicule des situations. Elle se complaît dans une autodérision souvent très inspirée, aidée notamment par la voix d'un narrateur extérieur qui accentue ces effets de scénario. Marquée par le souci du détail, la comédie conclut ses épisodes sur de faux extraits de l'épisode futur. Dans l'ensemble très drôle, bénéficiant de dialogues avec plusieurs niveaux de lecture, qui sont une mine d'or en petites piques implicites ou autres jeux de mots, il s'agit d'une de mes comédies préférées de cette décennie. A voir, revoir et savourer.
Black Books [Channel 4 (UK), 2000-2003]
Comédie décalée, excessive, alcoolisée et souvent absurde, Black Books parvient à créer une ambiance inimitable, par bien des aspects inqualifiables, où le burlesque et l'humour corrosif, typiquement britannique, contaminent le téléspectateur, sans que ce dernier parvienne à véritablement cerner la série. Elle tire son nom de la librairie "Black Books", tenue par le personnage principal, Bernard Black, un alcoolique asocial qui cultive sa marginalité et son caractère désagréable, dont la fainéantise n'a d'égale que son inventivité constamment renouvelée pour en faire le moins possible. Il est entouré de deux amis, au potentiel comique parfaitement complémentaire, une gérante d'un magasin de déco et un ex-comptable engagé à la suite d'un enchaînement de qui pro quo dont la série a le secret. Si elle ne dispose pas de réelles storylines, s'apparentant souvent plus à une succession de sketchs, cette sitcom parvient à une créer une atmosphère d'ébriété unique en son genre, qui permet au téléspectateur de passer un bon moment en oubliant tous ses soucis. A consommer avec modération.
How I Met Your Mother [CBS (US), 2005-..]
"It's gonna be legen... wait for it... dary !"
La petite soeur spirituelle et géographique de Friends raconte la vie d'un groupe d'amis new yorkais. Si ses saisons sont de qualité fluctuante, elle reste attachante, souvent divertissante, et bénéficiant d'un ensemble de répliques devenues cultes, parfait pour briller devant la machine à café. Se regarde de temps en temps, pour se mettre de bonne humeur et retrouver un groupe d'amis aux dynamiques plaisantes à suivre.
La Petite Mosquée dans la Prairie (Little Mosque on the Prairie) [CBC (CAN), 2007-..]
Sitcom divertissante, d'intérêt public, Little Mosque on the Prairie exploite et se moque des incompréhensions entre musulmans et non-musulmans, choisissant d'éduquer par l'humour ses téléspectateurs. Dotée d'une galerie de personnages aux caractères bien définis, auxquels il est facile de s'attacher, elle évoque avec légèreté des sujets très actuels, maniant avec une certaine habileté, des thématiques culturelles et religieuses potentiellement polémiques, avec pour but de dédramatiser et finalement d'établir à terme un dialogue nécessaire. Légère, tranquille, tablant sur un humour fédérateur, c'est un divertissement agréable.
The Big Bang Theory [CBS (US), 2007-..]
Symbole de l'exploitation par l'humour de la galaxie geek, The Big Bang Theory est une série sympathique, qui s'amuse d'une caste d'individus devenus familiers au téléspectateur depuis quelques années. Nous offrant quelques situations inimitables, portée par le personnage de Sheldon, dont les habitudes de raisonnement et les remarques constituent les moments phares de chaque épisode, elle se suit avec plaisir. En somme, un divertissement sans conséquence, pour passer 20 minutes de détente.
The IT Crowd [Channel 4 (UK), 2006-..]
Pauvre Jen, jeune cadre ambitieuse, qui décroche le poste de manager du service informatique de son entreprise : elle atterrit dans un bureau glauque, au sous-sol, avec pour collègues de travail deux geeks dont le seul but semble être de travailler le moins possible. The IT Crowd est LA sitcom qui parle aux informaticiens, mais aussi à un public bien plus large. Arrivée dans le paysage sériephile en avant-première de la "vague geek" de 2007, cette comédie, souvent désopilante, enchaîne, avec rythme, les situations professionnelles et/ou personnelles les plus improbables. L'alchimie entre les trois personnages principaux prend bien, la série grossissant les différences de caractères. Même si cela n'est pas toujours des plus fins, cela produit des échanges toujours enlevés, souvent absurdes, toujours drôles. The IT Crowd se regarde avec beaucoup de plaisir (surtout les deux premières saisons).
The Office UK [BBC (UK), 2001-2003]
Fondatrice d'un concept décliné depuis, avec de multiples variantes, dans de nombreux pays à travers le monde, The Office UK a marqué la décennie par la révolution des codes scénaristiques de la sictom qu'elle a introduite. Elle a modernisé les comédies britanniques, proposant une nouvelle approche et un nouveau traitement de l'humour dans le petit écran. En nous plongeant dans le quotidien d'une entreprise, sur un ton neutre de quasi-documentaire qui est beaucoup plus marqué que nombre de ses variantes étrangères, The Office a posé ainsi un nouveau cadre d'expression, aux possibilités si vastes, pour les sitcoms. L'humour fonctionne à froid, assez noir, et d'une sobriété qui peut décontenancer a priori le téléspectateur. Une série à prendre le temps d'apprécier. Indispensable.
The Office US [NBC (US), 2005-..]
Déclinaison romancée et américanisée, moins abrupte et probablement plus facile d'accès que l'originale, The Office US mettra une saison pour trouver ses marques ; mais elle parviendra au cours de sa deuxième saison à se forger une identité originale qui mérite le détour. Elle bénéficie de personnages hauts en couleur, dont les associations ou oppositions fonctionnent parfaitement à l'écran. Elle reste pour moi particulièrement symbolique de par le couple Jim/Pam, en nous ayant offert un des meilleurs traitements d'esquisse de relation amoureuse qui ait été proposé dans le petit écran, au cours des saisons 2 et 3.
The Thick of It [BBC (UK), 2007-..]
Satire politique, brillamment corrosive, qui joue sur un humour noir savoureux pour le téléspectateur, The Thick of it est une des héritières actuelles de la révolution initiée au début de la décennie par The Office. Jouant sur un ton pseudo-documentaire, servie par une réalisation nerveuse et des dialogues très vifs qui résonnent avec une authenticité presque désarmante, cette série exploite à merveille l'univers politique des coulisses du gouvernement britannique, dans lesquelles elle nous plonge sans ménagement, aux côtés d'un directeur de la communication déchaîné, Malcolm Tucker. L'une des meilleures comédies britanniques du moment.
J'en ai déjà parlé sur ce blog : The Thick of It, une satire politique incontournable.
14:37 Publié dans (Bilans) | Lien permanent | Commentaires (8) | Tags : arrested development, black books, friends, how i met your mother, little mosque on the prairie, the big bang theory, the it crowd, the office, the thick of it | Facebook |
03/01/2010
(K-Drama) IRIS : plongeon au coeur d'une vaste conspiration
En ce premier *dimanche asiatique* de 2010, nous allons clôturer un kdrama pour lequel je vous avais promis un bilan global il y a quelques semaines. Je vous avais parlé à l'époque des débuts d'une intrigante série d'action et d'espionnage, qui a fait d'excellentes audiences lors de sa diffusion en Corée du Sud cet automne. J'étais assez enthousiaste de découvrir une série coréenne qui, sur la forme comme sur le fond, faisait entrer la production télévisée dans une autre dimension, notamment en raison d'un très important budget. Pour vous remettre à l'esprit tout cela, ma note de fin novembre : IRIS : jeux mortels d'espions.
Depuis, j'ai donc poursuivi ma découverte de cette série qui s'est achevée en décembre 2009 (il existe des rumeurs concernant une possible saison 2, mais pour le moment, rien de concret) et dont j'ai fini le dernier épisode (le 20ème) cette semaine. Si j'ai un peu plus nuancé mon premier jugement, reste que je ne regrette pas ce visionnage.
Tous ces aspects conspirationnistes sont dans l'ensemble bien exploités et constituent les éléments les plus réussis de la série. Ils lui offrent une solide base scénaristique, qui maintient l'attention pleine et entière du téléspectateur, assurant une fidélité renforcée par des cliffhangers réguliers. Seuls quelques maladresses d'écriture entraînent parfois une certaine confusion et des problèmes de cohérence en ce qui concerne l'évolution des personnages, qui grippent un peu cette machine pas aussi bien huilée que les apparences le laisseraient croire a priori.
Car IRIS se révèle être d'une qualité très fluctuante, passant trop souvent de moments intenses et passionnants à de longues scènes interminables à l'utilité discutable. Outre une gestion parfois insuffisamment rigoureuse de l'intrigue principale, égarant un peu le téléspectateur, la série souffre surtout de ruptures de rythme qui viennent briser l'homogénéité d'ensemble du récit. C'est particulièrement flagrant dans la première partie de la série. En parallèle de sa dominante action, IRIS, comme toute série sud-coréenne qui se respecte, se sent obliger d'inclure des romances. Ce ne sont pas les relations amoureuses en elles-même, ou les timides triangles qui les pimentent, qui posent problème. Mais plutôt, l'excessive longueur et le pseudo-romantisme qui s'imposent dans certains passages. N'étant pas du tout une amatrice de ce genre de fiction, j'ai bien cru ne pas arriver au bout d'un ou deux épisodes. De plus, entre l'assassinat de l'officiel nord-coréen à Budapest et la reprise réelle de l'intrigue en Corée du Sud, avec un dévoilement progressif des enjeux, la série souffre d'un long flottement de 2 ou 3 épisodes, où l'utilité et/ou l'intérêt de certaines scènes sont très discutables. Cela vient plomber l'histoire de façon assez dommageable.
Mais à côté de ce trio efficace, les trois acteurs restant (si tant est que l'on puisse objectivement y inclure la participation marginale et plutôt anecdotique de TOP) le sont beaucoup moins. A leur décharge, il faut quand même préciser qu'il s'agit aussi des trois personnalités les plus faibles scénaristiquement, tant en terme d'envergure du personnage que de cohérence d'ensemble. Reste que je crois pouvoir annoncer officiellement que Kim Tae Hee, en plus de ne pas savoir jouer, ni de parvenir à faire naître chez le téléspectateur la moindre émotion, est devenue une de ces actrices qui fait naître en moi un profond énervement qui va croissant au fil des épisodes. De la même façon que j'avais fini par la détester dans Gumiho (Nine Tailed Fox), j'ai fini par la trouver insupportable dans IRIS. Absolument pas crédible dans son rôle d'espionne avec des responsabilités, il émane d'elle une telle fragilité que le téléspectateur s'attend à tout moment à ce qu'elle se brise en mille morceaux. Ajoutons à cela une expression monolithique qui est invariable, quelque soit le sentiment exprimé, et je crains de l'avoir vraiment et définitivement prise en grippe cette fois-ci.
L'acteur qui incarne son vis-à-vis au NSS, ex-"meilleur ami" de Kim Hyun Joon, Jin Sa Woo, sombre dans des travers quelque peu similaires. Mais ici, c'est sans conteste l'écriture du personnage qui pose problème. Jung Jun Ho ne parvient en effet jamais à prendre la mesure de son rôle, paraissant la plupart du temps ailleurs, naviguant entre émotions contradictoires qu'il exprime, plus ou moins maladroitement, de façon sporadique. Il n'a probablement pas plus compris Jin Sa Woo que le téléspectateur. Enfin, TOP, crédité au casting principal, nous gratifie de quelques brèves apparitions qui ne justifient pas un tel statut, lequel a sans doute surtout été accordé dans le but de capter quelques fans du chanteur. Avec un personnage créé artificiellement, dispensable, et dont les lignes de dialogue sont réduites à portion congrue, il n'y avait pas grand chose à faire pour TOP. Mais même en en faisant le minimum, la seule impression qu'il laisse au téléspectateur est une perplexité constante, ponctuée d'un oubli rapide.
Finalement, c'est probablement sur la forme que IRIS va fédérer sans doute le plus ses téléspectateurs. Son budget permet en effet de proposer une réalisation efficace et soignée. L'image est parfois très belle, avec des grands plans qui permettent de profiter pleinement de certains cadres superbes. Les passages à Akira, au Japon, notamment, sont très réussies. De manière générale, d'ailleurs, ce sont tous les voyages de cette série résolument tournée vers l'international qui sont bien exploités et dont les changements de décors sont accueillis avec plaisir : à partir de la Corée du Sud, nous sommes ainsi amenés à faire des incursions au Japon, en Chine, en Hongrie et en Corée du Nord. De plus, les scènes d'action sont bien mises en scène, qu'il s'agisse des combats ou des fusillades. Ce qui leur confère une crédibilité très appréciable, qui n'est pas toujours présente dans les dramas coréens. La bande-son est fournie et permet plutôt bien de souligner la portée de certaines scènes, sans trop en faire. IRIS tient donc parfaitement son rang et ses promesses sur la forme.
Bilan : Chargée de toutes ses contradictions, IRIS laisse une impression mitigée. Le téléspectateur reste admiratif devant la tension atteinte dans certains épisodes, nous plongeant dans un degré de paranoïa et de double jeu au sein d'agences de renseignements qui s'imposent en dignes héritiers de 24. La forme est particulièrement soignée, en particulier la réalisation. Mais cela ne peut faire oublier les moments où l'écriture du scénario prend un tour vraiment faible, confus, brisant le rythme de la série. Même constat du côté des acteurs, entre d'excellentes performances d'une part, et de très pauvres d'autre part, on reste sur la réserve.
Si bien qu'en fin de compte, IRIS se révèle être une série d'action prenante, à voir notamment pour la modernisation de certains codes de dramas coréens qu'elle introduit, mais elle laisse aussi un téléspectateur quelque peu frustré et partagé, en ne concrétisant pas toutes les ambitions affichées au départ.
NOTE : 6,5/10
Une preview, sous-titrée en anglais, de la série :
11:06 Publié dans (Séries asiatiques) | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : iris, k-drama, kbs, lee byung hun, jung jun ho, kim tae hee, kim so yeon, kim seung woo, top, espionnage | Facebook |
01/01/2010
Où l'on est amené à s'interroger sur la santé mentale du sériephile
*Tranche de vie sériephile*
(Je compte sur votre compréhension pour ne pas porter de jugement définitif sur ma santé mentale une fois la lecture de ce billet un peu particulier achevée.)
Le sériephile aime ses séries. Il chérit ses coffrets DVD. Il lit avec avidité tous les articles et interviews qui en traitent. Avec son sens inné pour les petits plus collectors, il lorgne avec intérêt et curiosité sur les produits dérivés qui le narguent sur ebay, en pensant comment réorganiser la nouvelle décoration de son salon en conséquence.
Et, parfois, le sériephile a des amis qui le connaissent trop bien. Des amis assez attentifs pour se souvenir des objets que le sériephile avait admirés avec des yeux pétillants sur internet. Des amis suffisamment compréhensifs pour envisager de commander des choses étranges qui feraient froncer des sourcils de perplexité à l'écrasante majorité de la population. Des amis très débrouillards qui réussiront à acheter et faire importer des Etats-Unis lesdits objets pour les offrir en cadeaux au sériephile.
Un enchaînement de circonstances et d'évènements qui a conduit hier à une scène entre émotion et semi-hystérie dans le living room dudit ami, quand la sériephile que je suis a ouvert son cadeau...
Solidement empaqueté dans un grand colis "US import", j'ai à moitié défailli en voyant soudain apparaître une seconde boîte, dont les inscriptions sur les côtés donnaient une indication déterminante de son contenu...
Concernant le contenu, évidemment, ce n'est pas du vrai "sang synthétique" à l'intérieur. Le liquide sanguin présent correspond plutôt à un coktail de produits chimiques plus ou moins identifiés, dont le mélange est sensé donner une boisson au goût d'orange, au sujet de laquelle l'étiquette de derrière nous montre bien en quelle estime les fabricants tiennent les acheteurs de cette boisson. Puisqu'ils se sentent obligés de préciser : "These statements have not been evaluated by the Food and Drug Administration. This product is not intended to diagnose, treat, cure, or prevent any disease, or to provide any dietary benefits". (*Se sent rassurée sur la perception que l'on peut avoir de sa santé mentale*)
A noter que le verre est vraiment épais. Et, en haut de la bouteille, se trouve même gravé dans le verre le nom "True Blood" ; tandis qu'au niveau du goulot, juste avant l'ouverture noire métallisée, figurent des petits signes japonais (Ce sang synthétique a été mis au point par une entreprise japonaise).
Bref, voilà un magnifique objet de collection. Original. Classe. Design. Parfait symbole de la série. (Impeccable pour le placer juste à côté du poster publicitaire de la marque, commercialisé un peu partout, et achever de ruiner toute réputation en recevant des amis dans son salon.)
Oui, la sériephilie est une passion qui se vit bien au-delà du simple visionnage d'épisodes ! Et voilà comment entamer la nouvelle année en beauté.
11:56 Publié dans (Téléphagie) | Lien permanent | Commentaires (13) | Tags : true blood | Facebook |