04/01/2010
(Ma DVDthèque idéale) Dix comédies des années 2000
Je dois avouer que j'ai beaucoup de mal à m'investir dans la durée dans les comédies. Si je peux regarder avec plaisir un ou deux épisodes par-ci, par-là, il est en revanche très rare qu'une série de ce genre parvienne à me fidéliser, et encore plus à figurer parmi mes séries préférées lors des bilans de fin d'année. J'ai donc regroupé les quelques raretés que ma mémoire téléphagique retient de ces dix dernières années, toutes nationalités confondues.
Arrested Development [Fox (US), 2003-2006]
Arrested Development est une comédie désopilante, mettant en scène la vie compliquée d'une famille sortant de l'ordinaire, habituée à mener un grand train de vie, qui se retrouve ruinée, suite à l'arrestation pour magouilles financières du père de famille. La série capitalise pleinement sur des personnages hauts en couleur, jouant sur les décalages et le ridicule des situations. Elle se complaît dans une autodérision souvent très inspirée, aidée notamment par la voix d'un narrateur extérieur qui accentue ces effets de scénario. Marquée par le souci du détail, la comédie conclut ses épisodes sur de faux extraits de l'épisode futur. Dans l'ensemble très drôle, bénéficiant de dialogues avec plusieurs niveaux de lecture, qui sont une mine d'or en petites piques implicites ou autres jeux de mots, il s'agit d'une de mes comédies préférées de cette décennie. A voir, revoir et savourer.
Black Books [Channel 4 (UK), 2000-2003]
Comédie décalée, excessive, alcoolisée et souvent absurde, Black Books parvient à créer une ambiance inimitable, par bien des aspects inqualifiables, où le burlesque et l'humour corrosif, typiquement britannique, contaminent le téléspectateur, sans que ce dernier parvienne à véritablement cerner la série. Elle tire son nom de la librairie "Black Books", tenue par le personnage principal, Bernard Black, un alcoolique asocial qui cultive sa marginalité et son caractère désagréable, dont la fainéantise n'a d'égale que son inventivité constamment renouvelée pour en faire le moins possible. Il est entouré de deux amis, au potentiel comique parfaitement complémentaire, une gérante d'un magasin de déco et un ex-comptable engagé à la suite d'un enchaînement de qui pro quo dont la série a le secret. Si elle ne dispose pas de réelles storylines, s'apparentant souvent plus à une succession de sketchs, cette sitcom parvient à une créer une atmosphère d'ébriété unique en son genre, qui permet au téléspectateur de passer un bon moment en oubliant tous ses soucis. A consommer avec modération.
How I Met Your Mother [CBS (US), 2005-..]
"It's gonna be legen... wait for it... dary !"
La petite soeur spirituelle et géographique de Friends raconte la vie d'un groupe d'amis new yorkais. Si ses saisons sont de qualité fluctuante, elle reste attachante, souvent divertissante, et bénéficiant d'un ensemble de répliques devenues cultes, parfait pour briller devant la machine à café. Se regarde de temps en temps, pour se mettre de bonne humeur et retrouver un groupe d'amis aux dynamiques plaisantes à suivre.
La Petite Mosquée dans la Prairie (Little Mosque on the Prairie) [CBC (CAN), 2007-..]
Sitcom divertissante, d'intérêt public, Little Mosque on the Prairie exploite et se moque des incompréhensions entre musulmans et non-musulmans, choisissant d'éduquer par l'humour ses téléspectateurs. Dotée d'une galerie de personnages aux caractères bien définis, auxquels il est facile de s'attacher, elle évoque avec légèreté des sujets très actuels, maniant avec une certaine habileté, des thématiques culturelles et religieuses potentiellement polémiques, avec pour but de dédramatiser et finalement d'établir à terme un dialogue nécessaire. Légère, tranquille, tablant sur un humour fédérateur, c'est un divertissement agréable.
The Big Bang Theory [CBS (US), 2007-..]
Symbole de l'exploitation par l'humour de la galaxie geek, The Big Bang Theory est une série sympathique, qui s'amuse d'une caste d'individus devenus familiers au téléspectateur depuis quelques années. Nous offrant quelques situations inimitables, portée par le personnage de Sheldon, dont les habitudes de raisonnement et les remarques constituent les moments phares de chaque épisode, elle se suit avec plaisir. En somme, un divertissement sans conséquence, pour passer 20 minutes de détente.
The IT Crowd [Channel 4 (UK), 2006-..]
Pauvre Jen, jeune cadre ambitieuse, qui décroche le poste de manager du service informatique de son entreprise : elle atterrit dans un bureau glauque, au sous-sol, avec pour collègues de travail deux geeks dont le seul but semble être de travailler le moins possible. The IT Crowd est LA sitcom qui parle aux informaticiens, mais aussi à un public bien plus large. Arrivée dans le paysage sériephile en avant-première de la "vague geek" de 2007, cette comédie, souvent désopilante, enchaîne, avec rythme, les situations professionnelles et/ou personnelles les plus improbables. L'alchimie entre les trois personnages principaux prend bien, la série grossissant les différences de caractères. Même si cela n'est pas toujours des plus fins, cela produit des échanges toujours enlevés, souvent absurdes, toujours drôles. The IT Crowd se regarde avec beaucoup de plaisir (surtout les deux premières saisons).
The Office UK [BBC (UK), 2001-2003]
Fondatrice d'un concept décliné depuis, avec de multiples variantes, dans de nombreux pays à travers le monde, The Office UK a marqué la décennie par la révolution des codes scénaristiques de la sictom qu'elle a introduite. Elle a modernisé les comédies britanniques, proposant une nouvelle approche et un nouveau traitement de l'humour dans le petit écran. En nous plongeant dans le quotidien d'une entreprise, sur un ton neutre de quasi-documentaire qui est beaucoup plus marqué que nombre de ses variantes étrangères, The Office a posé ainsi un nouveau cadre d'expression, aux possibilités si vastes, pour les sitcoms. L'humour fonctionne à froid, assez noir, et d'une sobriété qui peut décontenancer a priori le téléspectateur. Une série à prendre le temps d'apprécier. Indispensable.
The Office US [NBC (US), 2005-..]
Déclinaison romancée et américanisée, moins abrupte et probablement plus facile d'accès que l'originale, The Office US mettra une saison pour trouver ses marques ; mais elle parviendra au cours de sa deuxième saison à se forger une identité originale qui mérite le détour. Elle bénéficie de personnages hauts en couleur, dont les associations ou oppositions fonctionnent parfaitement à l'écran. Elle reste pour moi particulièrement symbolique de par le couple Jim/Pam, en nous ayant offert un des meilleurs traitements d'esquisse de relation amoureuse qui ait été proposé dans le petit écran, au cours des saisons 2 et 3.
The Thick of It [BBC (UK), 2007-..]
Satire politique, brillamment corrosive, qui joue sur un humour noir savoureux pour le téléspectateur, The Thick of it est une des héritières actuelles de la révolution initiée au début de la décennie par The Office. Jouant sur un ton pseudo-documentaire, servie par une réalisation nerveuse et des dialogues très vifs qui résonnent avec une authenticité presque désarmante, cette série exploite à merveille l'univers politique des coulisses du gouvernement britannique, dans lesquelles elle nous plonge sans ménagement, aux côtés d'un directeur de la communication déchaîné, Malcolm Tucker. L'une des meilleures comédies britanniques du moment.
J'en ai déjà parlé sur ce blog : The Thick of It, une satire politique incontournable.
14:37 Publié dans (Bilans) | Lien permanent | Commentaires (8) | Tags : arrested development, black books, friends, how i met your mother, little mosque on the prairie, the big bang theory, the it crowd, the office, the thick of it | Facebook |