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15/07/2012

(Pilote US) Perception : un consultant atypique pour un cop show sympathique

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A la fin du siècle dernier, à une époque où la télécommande de la télévision et le magnétoscope étaient les meilleurs amis du sériephile (en herbe), j'avais l'habitude d'enregistrer sur VHS de nombreux épisodes de séries, souvent "préventivement" (sait-on jamais, s'ils étaient bien ?). Je consommais alors beaucoup, mais ne faisais pas vraiment attention à toutes les informations périphériques qui défilaient après le générique, comme les noms des guest stars. C'est dans ce contexte que j'ai croisé pour la première fois Eric McCormack au cours d'une apparition dans... Highlander (saison 5). Il y jouait un personnage à l'accent sudiste improbable ; tandis que l'épisode en lui-même tenait plus de la parodie des codes classiques du show, ce qui lui donnait un ton assez décalé. J'ai dû regarder une bonne trentaine de fois cette VHS par la suite, et cela n'avait rien à voir avec la qualité de l'épisode. L'expérience m'a fait découvrir une chose : apprendre à faire attention à ces fameux guest stars.

Ce qui est assez paradoxal, c'est que 15 ans plus tard, lorsque je retrouve Eric McCormack dans une série, je l'associe toujours dans mon esprit à ce rôle-là. Peu importe que les Will & Grace (surtout) et autre Trust me (déjà oubliée) soient passés par là ensuite de manière autrement plus significative pour l'acteur. J'en reviens toujours à ces quarante minutes au sein d'une saison inégale d'une série relativement oubliée aujourd'hui. Cette (longue) anecdote vous permet cependant de comprendre la raison majeure pour laquelle je me suis installée devant le pilote de Perception. Sur le papier, cette nouvelle série de TNT, lancée lundi 9 juillet 2012 aux Etats-Unis, n'était pas forcément ma tasse de thé : elle apparaissait comme un procedural policier d'un classicisme extrême au parfum Holmes-ien prononcé. Nulle surprise donc devant le résultat obtenu. Mais des débuts malgré tout sympathiques qui doivent beaucoup au casting (dans son ensemble).

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Perception met en scène Daniel Pierce, un brillant neuroscientifique, qui, s'il a ses excentricités, reste une référence incontournable dans son domaine. Cependant, son intérêt pour cette discipline est motivé par son état, il souffre en effet de schizophrénie. Refusant de prendre un traitement médical, cette dernière se manifeste notamment par des hallucinations, ce qui l'oblige à employer les services d'un assistant - un étudiant - qui lui permet de s'assurer de la réalité des personnes qu'il peut voir. Ce quotidien universitaire est bien rôdé jusqu'au jour où une dose d'inattendu y est injectée.

En effet, une de ses anciennes étudiantes, Kate Moretti, est devenue depuis agent du FBI. Ils ont un temps collaboré, avant qu'elle ne soit promue vers de nouvelles fonctions, Daniel prenant alors ses distances avec les autorités. Mais le retour de la jeune femme en ville la conduit à contacter à nouveau son ex-professeur, réclamant son assistance dans une affaire où elle peine à comprendre le comportement du suspect. Une enquête en appelant une autre, Daniel va donc apporter son expertise - et ses vues particulières - aux cas qui lui sont soumis par le FBI.

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A la lecture du synopsis, on devine aisément que Perception ne se démarquera pas par son originalité. La série se réapproprie une recette bien connue, dont on a perdu le compte du nombre de déclinaisons dans tous les formats de fictions, mais qui, si les divers ingrédients sont dosés habilement, n'en reste pas moins très efficace. Elle associe un duo aux personnalités différentes, polarisé sur l'un des deux, particulièrement brillant et sortant du lot. Ce dernier, doté d'un don particulier grâce auquel il va pouvoir débloquer des enquêtes insolubles au commun des mortels, ne manque cependant pas de failles. Le versant purement policier (à savoir, l'enquête) est dans ce pilote un fil rouge calibré très oubliable, mais il semble toutefois rester comme en retrait : plus que la découverte d'un coupable et/ou d'un motif, c'est la manière dont l'enquête va progresser qui intéresse la série.

Entre alors en jeu la principale valeur ajoutée de Perception : son personnage principal. Il faut relever tout d'abord la manière dont sont utilisés les symptômes de sa maladie : les hallucinations de Daniel s'inscrivent dans le cours de l'enquête du jour. Elles constituent en quelque sorte autant de suggestions et de messages de son subconscient lui permettant de faire apparaître des liens non perceptibles a priori, de formaliser des déductions que tout le monde aurait manqué. Le concept de la série repose donc sur cette faculté à prendre en compte plusieurs niveaux d'analyse - de perception - de la réalité, face à une situation problématique donnée. Certes, ces twists paraissent parfois assez forcés et plutôt artificiels : la gestion de la première affaire dans le pilote confirme cette fragilité. Mais l'atout de Perception est que la maladie de Daniel ne se réduit pas seulement au champ policier. Dans son comportement, on retrouve certains excès de paranoïa ou encore l'énoncé de théories conspirationnistes qui sont autant d'argumentaires auxquels il est sensible. Le personnage reste en soi assez fascinant, intéressant par ses réflexes de vie et ses incertitudes liées à son état. Ainsi, on obtient vite une figure attachante que l'on ne demande qu'à accompagner, curieux de voir s'il peut s'ouvrir et s'aventurer en dehors de la bulle de sécurité et des murs qu'il s'est lui-même construit autour de lui.

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Sur la forme, Perception est une série policière parfaitement calibrée, sans aucune prise de risque, ni véritable particularité que le téléspectateur retiendra. L'ensemble est maîtrisé, la bande-son reste un support discret, et tout juste remarquera-t-on quelques décors comme le cadre universitaire pour permettre d'apporter quelque chose qui lui est propre à une identité visuelle interchangeable avec mille et une autre séries de ce genre.

Element plus notable, comme je vous l'ai dit en préambule, le casting joue beaucoup sur la sympathie initiale que suscite la série. Et sa solidité d'ensemble contribue à nous convaincre d'un concept avec ses limites. Eric McCormack (Will & Grace, Trust Me) est vite à l'aise dans ce rôle d'un homme brillant mais avec ses failles, que l'on a envie de découvrir plus avant. C'est Rachel Leigh Cook (Psych) qui lui donne la réplique, offrant un pendant posé aux emballements de son ancien professeur. Les sériephiles retrouveront aussi avec un plaisir certain Kelly Rowan (The OC) qui joue la meilleure amie de Daniel - avec un twist prévisible à son sujet, mais qui fonctionne. Arjay Smith (Les aventures fantastiques d'Allen Strange) incarne l'assistant de Daniel. Enfin, Jonathan Scarfe (Raising the bar) interprète l'agent du FBI qui fait équipe avec Kate.

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Bilan : Cop show de facture classique, mettant en scène la dynamique très familière d'un duo reposant sur les capacités exceptionnelles d'un des deux, Perception s'en tire plutôt bien au cours d'un pilote où elle introduit efficacement son atout majeur : un personnage principal atypique, avec ses excès, mais qui n'en est pas moins très sympathique au téléspectateur. La particularité de son état mental ouvre indéniablement des possibilités dont le potentiel mérite d'être exploré plus avant, dans le versant policier, comme sur un plan plus personnel. Une série qui peut donc plaire aux amateurs de ce genre de fictions. A fortiori en cette période estivale. (Même si personnellement, je sais être peu réceptive à ce type de procedural.)


NOTE : 6,25/10


Une bande-annonce de la série :

13/07/2012

(Pilote ESP) Polseres vermelles (Les Bracelets Rouges/The Red Band Society) : une série catalane touchante sur une histoire d'amitiés à l'hôpital

 

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Aujourd'hui, je vous propose de poursuivre notre tour d'Europe des petits écrans en accueillant un nouveau pays, si proche, et pourtant qui aura mis du temps à se frayer un chemin dans ces colonnes : l'Espagne ! C'était une de mes résolutions de l'année, et si j'ai longtemps pensé que Gran Hotel, period drama coloré, ferait office de première série espagnole traitée sur ce blog, l'absence d'épisodes disponibles en version originale sous-titrée (en France, la série a été diffusée sur Téva, puis sur M6 depuis le début du mois) a pour le moment eu raison de ma curiosité. Si bien que c'est la découverte d'une autre série qui permet cette excursion dans la péninsule ibérique : Polseres vermelles.

Créée par Albert Espinosa, cette série catalane (dont le titre international est The Red Band Society, et le titre espagnol Pulseras rojas) est diffusée depuis 2011 sur la chaîne TV3 (qui émet depuis Barcelone). Sa première saison compte 13 épisodes de 45 minutes environ. Ayant rencontré le succès, elle a logiquement été renouvelée pour une seconde saison prévue cette année (initialement, elle était imaginée pour 4 saisons). Son concept a même attiré l'attention de la télévision américaine, puisqu'un projet de remake est actuellement à l'étude pour ABC. Mais comme vous le savez, rien ne vaut la saveur de l'original, a fortiori dans le cas de Polseres vermelles : car voici une série d'une humanité et d'une sincérité très justes, à la fois drôle et touchante, qui mérite d'être découverte.

[La review qui suit a été écrite après avoir vu les trois premiers épisodes.]

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Polseres vermelles met en scène le quotidien de six adolescents séjournant pour une longue durée dans le service pour enfants d'un hôpital de Barcelone. Il s'agit donc d'une chronique hospitalière relatée non pas du point de vue des médecins, mais bien des patients : de jeunes gens qui, s'ils vivent chacun des moments difficiles auxquels ils doivent faire face, n'en demeurent pas moins des adolescents qui ont besoin de se détendre, de plaisanter, d'expérimenter et d'intéragir avec ceux de leur âge. Leurs situations dans ce contexte particulier les rapprochent les uns des autres, créant une solidarité qui va être la base d'une solide amitié.

Les premiers épisodes sont consacrés à la formation de ce groupe sur l'impulsion de Lleó, un garçon de 15 ans atteint d'un cancer qui a déjà dû subir l'amputation d'une jambe. Il se lie rapidement à un nouveau venu avec lequel il partage sa chambre, Jordi, lui aussi touché par le cancer et qui arrive à l'hôpital pour être amputé. Les deux garçons rencontrent par la suite Cristina, une jeune fille dynamique qui vit à un autre étage et souffre d'anorexie. Puis Lleó fait connaissance avec Ignasi, d'un abord peu commode, qui a été admis après un malaise cardiaque. Quant à Toni, il prendra de lui-même l'initiative de les rejoindre : atteint du syndrome d'Asperger, il a été grièvement accidenté suite à un accident de moto. Enfin, le dernier membre du groupe, et le plus jeune, est un cas particulier : Roc, qui fait office de narrateur à la série, se trouve dans le coma depuis deux ans. 

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Polseres vermelles est une série profondément humaine qui bénéficie d'une écriture pleine de tendresse et de sincérité. Générant des émotions très diverses, par moments vraiment poignante, d'autres fois plus proche de la légèreté propre à la comédie, elle surprend surtout par la vitalité communicative qui en émane : en dépit d'un sujet douloureux et difficile, elle balaie vite mes craintes initiales d'un visionnage qui serait trop déprimant. Au contraire, c'est une fiction porteuse d'espoir à sa façon, grâce à la manière dont ses personnages chérissent leur vie et l'instant présent, refusant de se laisser abattre. Elle laisse ainsi une impression de chaleur humaine très réconfortante. Dans cette perspective, le contexte hospitalier confère une intensité et un sens particuliers à l'amitié qui naît sous nos yeux, durant ces premiers épisodes.

Au fond, ces six jeunes gens ne demandent qu'à continuer à vivre, malgré tout. Une des premières tirades marquantes de Lleó donne bien le ton, lorsqu'il se demande s'il ne va pas plus vite mourir d'ennui que de sa maladie au sein de cet établissement. La série mise beaucoup - légitimement - sur l'empathie que suscitent ses protagonistes. Elle va d'ailleurs mettre l'accent sur ce qui les unit, allant jusqu'à matérialiser leur amitié par un symbole, celui de ces "bracelets rouges" : c'est un signe distinctif atypique puisque ce sont initialement des indications sanguines que les médecins apposent préalablement à une opération. Chacun l'arbore à son poignet comme pour souligner qu'en dépit de situations de santé détériorées très différentes, ils partagent quelque chose de plus fort et une solidarité nécessaire qui va être l'essence même de leurs relations.

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Tout en plaçant ces jeunes malades au coeur du récit, Polseres vermelles n'en recrée pas moins tout un milieu hospitalier bourdonnant en arrière-plan, s'intéressant de manière incidente à leur entourage, c'est-à-dire aussi bien à leurs parents qu'aux docteurs qui les soignent ou leur font passer des examens. Cela permet d'enrichir le tableau dressé, en entre-apercevant comment ces professionnels ou ces proches vivent ce quotidien difficile. Il faut d'ailleurs savoir que pour imaginer cette série Albert Espinosa s'est inspiré de sa propre expérience de séjours en hôpitaux. Toutefois, son ambition est avant tout de relater une histoire humaine : la série va préfèrer son authenticité émotionnelle à une recherche rigoureuse de réalisme.

Ce parti pris intéressant est très perceptible avec le personnage de Roc. Dans le coma depuis deux ans, il semble simplement endormi dans son lit (puisqu'il n'est même pas monitoré). Sa conscience de ce qui l'entoure lui permet d'être notre premier guide à l'intérieur de l'hôpital, comme un observateur extérieur. Cependant les scénaristes décident d'aller encore plus loin en en faisant un personnage actif : il est capable d'intéragir avec ceux qui s'égarent dans cet entre-deux entre la vie et la mort. Ces scènes sont révélatrices du fait que Polseres vermelles a avant tout pour objet de raconter comment ces adolescents vont s'ouvrir les uns aux autres et se soutenir, alors même qu'ils affrontent une épreuve où ils sont, par définition, seuls : celle où ils font face aux limites de leur propre corps. Tout cela donne une chronique attachante qui ne laisse pas indifférent.

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Ayant de bonnes intuitions sur le fond, Polseres vermelles est également assez réussie sur la forme. L'ensemble est globalement maîtrisé, avec une réalisation soignée qui nous introduit au coeur de l'hôpital. C'est classique mais efficace. La particularité principale tient à l'utilisation fréquente qui est faite de chansons. On aurait pu les craindre un peu trop intrusives, tombant dans une dérive "clipesque", car elles sont généralement jouées pour une durée assez longue. Mais les deux-trois fois où elles retentissent dans l'épisode sont à chaque fois parfaitement dans le timing du récit, venant appuyer et accompagner l'émotion d'un moment, ou bien offrant une pause dans la narration pour revenir un instant sur chaque protagoniste. Si bien que le résultat est solide.

Enfin, le dernier atout de Polseres vermelles est son casting. Plusieurs des jeunes acteurs délivrent des performances convaincantes aux accents très authentiques. Leur spontanéité s'avère particulièrement rafraîchissante (même s'ils sont un peu plus âgés, on retrouve un ressenti assez proche de The Yard par moment). C'est notamment le cas d'Àlex Monner et d'Igor Szpakowski, qui jouent les deux malades atteints d'un cancer, sur lesquels reposent une bonne partie de la dynamique du pilote avant que le groupe ne s'élargisse. Joana Vilapuig, seule présence féminine, trouve le répondant adéquat pour se faire une place. Nil Cardoner, dont la voix off nous accueille au tout début, n'a que peu de scènes à jouer - il est allongé dans le coma dans la réalité -, mais il nous émeut dès le flashback nous racontant ce qui lui est arrivé. Enfin, Marc Balaguer et Mikel Iglesias investissent de façon très correcte leurs rôles respectifs.

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Bilan : Série à la fois touchante et sincère, ne laissant pas le téléspectateur insensible, Polseres vermelles est une fiction attachante qui met en scène une belle histoire d'amitié dans un contexte compliqué. Sa justesse de ton fait sa force : elle a en effet une tonalité très intéressante, qui oscille entre l'insouciance inhérente à la jeunesse de ses personnages et la dureté des épreuves que leur santé les oblige à affronter. La dualité de chacun, encore si jeunes mais déjà si conscients des limites de la vie, est vraiment bien retranscrite. De plus, en dépit de son sujet, la série n'apparaît jamais pesante, toujours portée par une énergie vitalisante et rafraîchissante.

Une découverte donc très intéressante pour ce premier pas espagnol (catalan) !


NOTE : 7,5/10


Une bande-annonce de la série (avec sous-titres anglais) :

Un extrait du premier épisode (les dernières minutes - sous-titrées anglais) :

11/07/2012

(J-Drama / SP) Kyogu : des destinées croisées sur fond de kidnapping

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Depuis le succès rencontré par le film Kokuhaku (Confessions) en 2010, qui transposait sur grand écran un de ses romans, on peut dire que l'écrivaine Minato Kanae connaît une période faste : ses livres sont considérés comme un matériau de choix pour servir de base à des adaptations télévisées et cinématographiques. Ma première rencontre avec son univers a eu lieu, souvenez-vous, avec le marquant Shokuzai, drama diffusé en début d'année sur WOWOW. Un autre projet, à destination du cinéma cette fois, est également programmé pour la fin de l'année, Kita no Canaria-tachi (A Chorus of Angel). Mais aujourd'hui, c'est sur un tanpatsu datant de fin 2011 que nous allons nous arrêter.

Kyogu a été diffusé sur TV Asahi le 3 décembre 2011, un samedi soir en prime-time. Cet unitaire d'une durée totale de 1 heure 45 a fait de bons scores d'audience. C'est Yajima Masao qui s'est chargé de l'adaptation du roman à la télévision. C'est lorsque j'avais fait des recherches suite au visionnage de Shokuzai que je l'avais noté sur ma liste à découvrir, puis la critique faite par Katzina m'avait confortée dans mon idée. Au final, c'est un intéressant récit, très humain, de deux destinées croisées.

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Kyogu met en scène deux amies d'enfance, ayant grandi ensemble dans un orphelinat, sans connaître leurs origines. Entrées dans l'âge adulte, elles ont suivi des chemins différents. Takakura Yoko mène jusqu'alors une vie heureuse : elle a épousé un homme de bonne famille, politicien élu au Parlement, avec lequel elle a un fils de 5 ans, Yuta. En plus de cette vie personnelle épanouie, elle vient de remporter une récompense pour son premier livre illustré à destination des plus jeunes. L'histoire y est semi-autobiographique au sens où il parle de leur enfance et de ce que représentait l'image d'un ruban bleu pour elle et son amie, Aida Harumi - dont c'est en quelque sorte l'histoire. Harumi, très entreprenante, exerce elle le métier de journaliste.

Mais alors que tout semble aller pour le mieux dans sa vie, Yoko va voir plusieurs évènements venir la troubler. Dans un premier temps, il lui faut faire face à des accusations faites contre son mari, interrogé par la police sur de possibles financements illégaux. Puis, c'est son fils qui disparaît de son club de natation, alors que son époux est à l'étranger. L'hypothèse du kidnapping se confirme lorsqu'un mystérieux fax est reçu à la permanence lui intimant de révéler au public "la vérité" pour espérer revoir Yuta. Pressée de ne pas prévenir la police et de tout faire pour sauver son enfant, Yoko appelle alors à l'aide Harumi...

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Il est difficile de rédiger une review sur Kyogu sans en dire trop, alors qu'il s'agit d'un récit qui mérite d'être découvert avec un regard neuf sans connaître préalablement ses aboutissants. En premier lieu, il faut cependant préciser que, contrairement à ce que le synopsis aurait pu laisser croire, ce tanpatsu n'est pas un thriller au sens propre du terme. Il ne mise par vraiment sur le suspense. Le kidnapping de Yuta est certes un évènement déclencheur, mais très vite, ce n'est pas tant le sort de l'enfant, ni même l'identité du kidnappeur qui retiennent l'attention du téléspectateur : ce qui interpellent, le vrai mystère, ce sont les motivations derrière l'acte commis. Qu'est-ce qui a pu pousser quelqu'un à recourir à une telle extrémité ? Qui est vraiment visé, Yoko ou son mari ? Et qui peut vouloir ainsi forcer à exposer publiquement cette "vérité" réclamée dans le premier fax ? 

Après une première partie où Kyogu met surtout en scène les premières réactions et esquisse une enquête, semi-artisanale, loin de la police, le récit prend sa réelle dimension lorsque Yoko en appelle à Harumi et que les deux jeunes femmes unissent leurs forces. A un suspense qui ne prenait pas, succède une tension psychologique autrement plus intéressante. L'histoire prend un tournant plus personnel et introspectif. Tout en exhumant des drames oubliés faits de déchirements qui ont toujours des conséquences actuelles sur les vies, le tanpatsu met aussi en lumière, de façon troublante, la complexité tellement humaine des liens d'amitié forgés dans des circonstances difficiles. A ce titre, la manière dont est exploitée l'image du ruban bleu accentue la dimension poignante d'un récit à la fois simple et touchant : cet objet, qui est aussi le fil rouge du livre de Yoko, reste un symbole maternel pour des orphelines chez qui il représente aussi bien le lien vers leurs origines qu'un espoir pour le futur. La jolie - mais un peu facile - conclusion prouve d'ailleurs combien cet aspect prime sur le reste du récit. 

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Sur la forme, Kyogu bénéficie d'une réalisation assez soignée et très épurée, qui propose quelques beaux plans. La caméra semble faire preuve d'empathie et a une façon très pudique de capter la détresse de certains personnages. Je retiendrai aussi plus particulièrement la belle photographie d'ensemble, notamment lorsque le réalisateur entreprend de jouer à l'écran sur les déclinaisons de bleu, couleur au coeur du récit. Quant à la bande-son, elle accompagne tout en retenue la narration, restant avec justesse assez minimaliste.

Enfin, pour asseoir son histoire, Kyogu a le mérite de pouvoir s'appuyer sur un solide casting dans l'ensemble convaincant. Parce que c'est avant tout un drama au coeur duquel se trouve un duo de femmes marquant, il faut tout d'abord saluer les interprétations de Matsuyuki Yasuko (Mother) et de Ryo (Code Blue, Bitter Sugar), qui incarnent Yoko et Harumi. Les scènes qu'elles partagent sont les plus réussies du tanpatsu, et elles offrent toutes les deux des performances intenses. A leurs côtés, on retrouve notamment Sawamura Ikki, Azuma Mikihisa, Tabata Tomoko, Ashina Sei, Nagura Jun, Kishibe Ittoku, Shirakawa Yumi, Nishimura Masahiko, Nogiwo Yoko et enfin Nishimoto Haruki.

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Bilan : A partir d'une histoire de kidnapping qui aurait pu le rapprocher du thriller, Kyogu se révèle être un tanpatsu poignant qui privilégie habilement l'émotionnel au suspense. Avec simplicité et tact, il nous glisse dans une histoire d'amitiés, de destinées entrecroisées, s'intéressant aux empreintes laissées par le passé. En résumé, c'est une histoire avant tout humaine qui, après s'être un peu cherchée dans un premier temps, trouve son équilibre et une justesse de ton intéressante dans sa seconde partie.


NOTE : 7/10

08/07/2012

(Mini-série UK) True Love : une suite d'instantanés amoureux doux-amers

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Fin juin, Dominic Savage s'est essayé à un exercice assez particulier sur BBC1. La chaîne a en effet proposé une mini-série, au format relativement court (cinq épisodes de moins d'une demi-heure), qui avait la particularité d'être semi-improvisée et d'adopter une format quasi-anthologique pour relater cinq histoires distinctes. La brièveté des développements rapproche l'ensemble du court métrage. Personnellement, cette ambiance m'a aussi beaucoup rappelé des séries japonaises au principe de départ assez proche, notamment certains ketai dramas (séries pour téléphone) comme Sweet Room par exemple que j'avais visionné en janvier dernier. Si la prise de risque était réelle et les moyens réunis avec un casting impressionant, le résultat a cependant été plus mitigé. Le public anglais lui-même n'a pas été convaincu : diffusée du 17 au 20 juin 2012, la mini-série n'a cessé de perdre des téléspectateurs, s'ouvrant avec 3,11 millions pour se conclure avec 1,49 millions.

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Se déroulant dans une bourgade du bord de mer, à Margate, True Love raconte en tout cinq histoires d'amour, caractérisées par les doutes et les remises en question qui les accompagnent, indépendantes entre elles, si ce n'est, exceptionnellement, par des personnages qui s'entre-croisent dans certaines épisodes. Sont mises en scène des situations très diverses. Le premier épisode explore l'impact du retour d'un premier amour sur un mariage jusqu'alors heureux. Le second parle de coup de foudre, peu importe les engagements que l'on a. Le troisième est celui d'une enseignante qui se cherche, et tombe amoureuse d'une élève. Le quatrième parle d'infidélité et d'un couple qui s'éloigne jusqu'à devenir étrangers. Enfin, le cinquième est celui d'une tentative de reconstruction d'un père de famille, alors même que la meilleure amie de sa fille commence à éprouver des sentiments pour lui.

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True Love aurait sans doute mérité un titre plus nuancé, moins affirmatif, qui aurait reflété les doutes qu'elle va surtout s'attacher à souligner tout au long de ses récits. Car elle propose autant d'histoires compliquées que d'épisodes : il s'agit d'instantanés fugaces de relations troublées, qui tendent plus vers un tragique potentiel pour ce "true love", que vers un bonheur simple et apaisé. A ce jeu souvent versatile des sentiments, se mêlent des questions de responsabilité et d'engagements préalables. Le principal attrait de la mini-série - mais aussi, peut-être, une de ses limites - tient au fait que les dialogues soient laissés à la semi-improvisation des acteurs. L'objectif est d'offrir un traitement naturel, avec une touche plus personnelle que l'on doit à la libre appréciation du casting. Cette idée, louable sur le papier, fonctionne d'ailleurs par intermittence : avec ses silences, ses regards échangés plus parlants que bien des mots et ses hésitations, True Love a quelques moments de grâce, délivrant plusieurs scènes à la sincérité aussi troublante que poignante.

Mais le format court - moins d'une demi-heure - conjugué à l'ambition narrative que présentent certains récits trop complexes, voire caricaturaux, et sources de bouleversements nombreux, pèse sur la démarche. Ne permettant qu'insuffisamment d'approfondir chaque personnage, cela donne souvent l'impression désagréable de survoler de manière superficielle, au pas de course, une histoire qui, parfois, s'éteint aussi vite qu'elle est née ou se forge une solidité surprenante après seulement quelques moments partagés. Plus problématique que le relatif manque de crédibilité de certains récits - les épisodes sont sur ce point inégaux -, la mise en scène accélérée empêche de véritablement s'attacher aux personnages. Conséquence inévitable, c'est l'empathie qui devrait émaner de l'ensemble qui en souffre. Finalement, à la place de l'authenticité voulue l'emporte une artificialité un peu pesante, et le sentiment d'un potentiel inexploité, inachevé...

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Pour accompagner ces tableaux amoureux, face à un fond aussi minimaliste, c'est la forme qui prend le dessus, plus particulièrement par le biais d'une bande-son très présente, qui souligne et expose encore plus formellement les différentes étapes des relations suivies. Ces excès musicaux - "clipesques" - accentuent l'impression d'un récit condensé à l'essentiel qui mise sur un ressenti plus que le contenu d'une histoire. Il manque le juste dosage, une certaine subtilité... Mais pour peu qu'on apprécie le genre, le choix des chansons n'est pas désagréable - une certaine mélancolie émane de l'ensemble, à l'image de la seule chanson qui retentit dans les 5 épisodes (cf. 2e vidéo ci-dessous). Reste que tout cela contribue à ralentir un peu plus un rythme narratif déjà lent. Parallèlement, il faut reconnaître que la réalisation propose une belle photographie. True Love met en avant son cadre du bord de mer, en offrant quelques superbes vues du large, la plage restant un lieu de rendez-vous incontournable.

Enfin, la mini-série rassemble un casting impressionnant. C'est sans doute là un argument qui pourrait convaincre plus d'un téléspectateur d'y jeter un oeil, en dépit des faiblesses rencontrées sur le fond. La plupart des acteurs n'apparaissent que le temps d'un épisode (sauf exception), et vont donc faire parler leur instinct/expérience pour mettre en scène ces histoires qui laissent une place à l'improvisation. Si certains se heurtent à des récits non adaptés au format court, dans l'ensemble, True Love permet quand même d'apprécier d'intéressantes prestations. On y croise, en figures centrales successives, David Tennant (épisode 1 - Blackpool, Doctor Who), Ashley Walters (épisode 2 - Top Boy), Billie Piper (épisode 3 - Doctor Who, Secret Diary of a call girl), Jane Horrocks (épisode 4 - Absolutely Fabulous) et David Morrissey (épisode 5 - State of play, Blackpool). A leurs côtés, on retrouve aussi Vicky McClure (épisode 1 - actuellement dans Line of Duty), Charlie Creed-Miles (épisodes 3/4 - Injustice), Jo Woodcock (épisodes 1, 3 et 5 - Collision, Land Girls), Alexander Siddig (épisode 4 - Star Trek - Deep Space Nine), Kaya Scodelario (épisode 3 et 5 - Skins), Jaime Winstone (épisode 2 - Dead Set), Joanne Froggatt (épisode 1 - Downton Abbey), Lacey Turner (épisode 1 et 2 - Bedlam) ou encore Genevieve Barr (épisode 4 - The Silence). Autant dire que cela fait un sacré casting réuni devant la caméra ; cela laisse quelques regrets que le résultat ne soit pas à la hauteur des ambitions.

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Bilan : Mini-série contemplative aux histoires d'amour douces-amères, True Love restera un essai de semi-improvisation intriguant, qui nous aura réservé quelques scènes émotionelles d'une rare justesse qu'il faut saluer, mais dont les ambitions narratives n'étaient sans doute pas adaptées au format choisi. Son fond minimaliste a été inégal et a toujours tâtonné difficilement pour trouver le juste dosage afin de relater des histoires à la fois crédibles et touchantes. A côté des performances d'acteurs, on retiendra de True Love aussi sa forme, notamment ses chansons, trop présentes mais entêtantes.

En résumé, une série pas déplaisante à suivre mais inachevée et vite oubliée.


NOTE : 6,25/10


La bande-annonce :

La chanson que l'on entend dans chacun des cinq épisodes :

05/07/2012

(UK) The Hollow Crown - Richard II : une belle adaptation de Shakespeare pour la télévision

"Let us sit upon the ground
And tell sad stories of the death of kings.
How some have been deposed; some slain in war;
Some haunted by the ghosts they have deposed;
Some poisoned by their wives; some sleeping killed.
All murdered. For within the hollow crown."

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Un été shakespearien, ça vous dit ? Après tout, la période estivale est l'occasion parfaite pour prendre le temps de (re)découvrir certains grands classiques ! Dans le cadre des manifestations autour de la culture britannique accompagnant les Jeux Olympiques de Londres, BBC2 se propose ainsi de transposer du Shakespeare à l'écran, trente ans après le dernier grand cycle d'adaptations télévisées du célèbre auteur sur la chaîne publique anglaise. Sous le titre de The Hollow Crown (extrait d'un dialogue de Richard II), vont se succéder quatre oeuvres : Richard II, Henry IV parts. 1 & 2 et Henry V.

Cette tétralogie a débuté samedi dernier (le 30 juin 2012) sur BBC2 avec Richard II. Réalisée par Rupert Goold, ce fut une belle soirée de 2h20 au cours de laquelle le passage du théâtre au petit écran a été dans l'ensemble très bien négocié, en dépit de la difficulté inhérente à cette pièce particulière. Pour réussir ces mises en scène, The Hollow Crown pourra s'appuyer tout au long de ses quatre parties sur un casting principal et secondaire de luxe qui mérite bien cinq étoiles. Dans les rôles-titres, on retrouvera respectivement Ben Whishaw en Richard II, Jeremy Irons en Henry IV et Tom Hiddleston en Prince Hal/Henry V. 

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L'histoire relatée dans cette pièce débute lorsque deux seigneurs, Henry Bolingbroke, cousin de Richard II, et Thomas Mowbray sollicitent l'intervention du roi dans le conflit qui les opposent. Les accusations sont lancées sans que nul ne puisse calmer les deux adversaires afin de trouver une conciliation. Richard II accepte d'abord l'idée de voir trancher le litige par un duel... qu'il interrompt brusquement au dernier moment. Il prend alors la décision d'ordonner le bannissement du royaume des deux hommes, à vie pour Mowbray, durant six ans pour Bolingbroke. C'est le début d'une série de choix qui vont fragiliser sa position.

Alors que Bolingbroke est en exil, son père, John of Gaunt, décède. Richard II fait saisir ses terres et sa fortune, avec pour objectif d'entreprendre une expédition en Irlande qu'il faut financer. En secret, des comploteurs insatisfaits s'agitent. Alors que le roi est loin d'Angleterre, Bolingbroke revient dans le royaume bien décider à réclamer ses droits légitimes.

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Richard II, c'est le récit de la chute d'un roi et de l'ascension sur le trône d'un pragmatique qui va exploiter le mécontentement suscité par certaines décisions royales pour s'emparer de la couronne. N'ayant jamais lu ou vu la pièce auparavant, cette version a donc été pour moi une découverte : l'expérience a été savoureuse, et le plaisir tout aussi présent. Car des vers shakespeariens aux dialogues mis en scène, le passage s'opère naturellement, permettant au récit de conserver toute sa force. La narration est bien huilée et se déroule sans temps mort, allant à l'essentiel pour rester fidèle à l'esprit de l'oeuvre de départ. C'est ainsi que l'introduction est rapide, le conflit porté devant Richard II puis le duel qui se termine par les sanctions, constitue une ouverture qui donne immédiatement le ton et surtout dessine les camps. Le téléspectateur est happé dans les jeux de pouvoir qui s'esquissent, d'autant que l'adaptation va toujours bien mettre en exergue les scènes clés qui sont autant de tournants dans le destin du roi. Le lent cheminement vers la déchéance s'opère par étapes, et se conclut une première fois dans une scène d'abdication dans la salle du trône d'une impressionnante et rare intensité ; puis par un dernier plan hautement symbolique où son cadavre transporté fait écho au crucifix qui surplombe l'immense pièce.

D'ailleurs, dans ce travail d'adaptation, il faut souligner l'incorporation sans alourdir le récit d'une symbolique (chrétienne) très présente. On touche là à un autre enjeu d'importance pour réussir la transposition d'une pièce de théâtre au format télévisé : celui de la réalisation. Le défi était d'autant plus difficile à relever que Richard II est une histoire comprenant peu d'action, qui repose surtout sur les tirades de ses personnages et ce recours aux symboles. La mise en scène est pourtant fluide, tout en restant relativement figée. Elle sait parfaitement tirer avantage du fait d'être filmé dans un décor réel, qu'il s'agisse d'exploiter la grandeur de certains lieux comme la salle du trône, ou bien d'utiliser le paysage pour sublimer des passages. Parmi les scènes très réussies, il y a par exemple celle du retour de Richard après la rebellion, lorsqu'il met pied à terre, sur la plage avec la mer derrière lui, et qu'il apprend comment les rapports de force ont tourné en sa défaveur. D'autres fois, Rupert Goold opte au contraire pour des plans serrés qui retranscrivent de la manière la plus brute possible les émotions de chacun. C'est souvent judicieux, notamment parce que les acteurs sont au rendez-vous.

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Car évidemment, le plus déterminant lorsque l'on met en scène de tels classiques reste les performances du casting qui doit s'approprier ces lignes et reprendre des rôles avec lesquels le public est déjà familier. Et sur ce plan, Richard II est assurément à la hauteur des ambitions affichées : son casting sera une de ses grandes forces, tout le monde se révélant plus qu'à la hauteur de l'évènement, à commencer par un mémorable Ben Whishaw (The Hour). Ce dernier trouve dans ce rôle de roi, glissant vers la déchéance, une occasion en or pour faire étalage d'un talent qu'il n'a plus à démontrer. D'un charisme constant, il fascine, captive et capture parfaitement l'ambivalence de ce roi complexe, avec une intensité troublante. Certaines de ses scènes hanteront quelques temps la mémoire du téléspectateur.

Face à lui, Rory Kinnear (The Mystery of Edwin Drood, Black Mirror) incarne ce rival qui gagne en stature et va prendre une autre dimension en s'emparant de la couronne : il est tout aussi impeccable (et, après avoir pu l'apprécier dans des registres très différents, je dois dire que j'aime décidément beaucoup cet acteur). Quant à Patrick Stewart (Star Trek : the next generation), il marque durablement grâce une dernière scène de défiance contre le roi qui m'a donné des frissons. David Suchet (Hercule Poirot, Great Expectations) et David Morrissey (State of Play, Blackpool) proposent également de très solides performances, offrant bien la réplique aux personnages centraux. Et puis, dans ce casting qui ravira tout téléspectateur familier des écrans britanniques, on retrouve également Tom Hughes (Silk), James Purefoy (Rome), Lindsay Duncan (Shooting the past, Rome), Samuel Roukin (Appropriate Adult), mais aussi Clémence Poésy, Ferdinand Kingsley, Harry Hadden-Paton ou encore Finbar Lynch (Proof). Pour résumer en une phrase : Richard II rassemble un casting de rêve qui impressionne et contribue grandement à sa réussite.

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Bilan : C'est avec une adaptation convaincante de Richard II que BBC2 a ouvert son été. Cette transposition est bien servie par une mise en scène maîtrisée qui sait exploiter le format télévisé jusque dans sa bande-son, certes parfois un peu intrusive, mais souvent juste pour donner la tonalité et conférer une dimension supplémentaire au récit se jouant sous nos yeux. Elle s'appuie aussi sur un casting de choix aux interprétations marquantes. Si les parties suivantes sont du même acabit, cet été 2012 aura un parfum Shakespearien très prononcée !

Une oeuvre conseillée pour tous les amoureux de culture britannique, les amateurs de théâtre, de Shakespeare... et pour tous les curieux qui veulent profiter d'une bien belle transposition à l'écran.


NOTE : 8/10


La bande-annonce de The Hollow Crown :