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11/01/2010

(UK) Being Human : series 2, episode 1

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Hier soir, débutait, sur BBC3, la saison 2 de Being Human. Il s'agit de la petite série fantastique de la BBC dont le point de départ est la cohabitation sous un même toit d'un fantôme, d'un loup-garou et d'un vampire, qui aspirent tous trois à la "normalité", ou du moins à l'"humanité". La première saison avait laissé au téléspectateur un sentiment mitigé, mi-figue, mi-raisin, que j'ai déjà évoqué au cours d'un bilan rapide que j'avais dressé en novembre dernier : Being human, saison 1 : en quête d'identité et d'humanité. Cependant, comme je ne désespère pas de voir la série parvenir à exploiter peu à peu son plein potentiel, également parce que j'ai fini par m'attacher aux personnages, que les saisons sont courtes et que la précédente se terminait d'intriguante manière, je n'ai pas vraiment eu d'hésitation pour retrouver de nouveaux épisodes de Being Human. D'ailleurs, preuve de la confiance de la chaîne, une troisième saison a d'ores et déjà été commandée.

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Ce premier épisode permet avant tout à la série de tirer toutes les conséquences du mouvementé season finale précédent, tout en posant de nouveaux fils rouges, cette fois semble-t-il plus orienté vers l'univers des loup-garous. Repartant sur des bases plus sombres que ce à quoi elle nous avait habitué jusque là, Being Human nous offre au final un retour assez solide et plutôt efficace.

Logiquement, la mort d'Herrick hante toujours les esprits. En commençant par la communauté vampirique, plus animée que jamais, qui cause beaucoup de souci à George, le "tueur", qui est régulièrement attaqué. Mais le dernier duo à l'avoir assailli semble quelque peu différent : Ivan et Daisy sont très décalés, presque atypiques, même pour des vampires. Provocante à outrance, sans que l'on saisisse ses réelles intentions au-delà de cette vie hédoniste qu'elle revendique, Daisy ne laisse pas indifférent George, dans un sens purement platonique. Si on peut probablement déduire que l'introduction de ce nouveau couple de vampires va être synonyme de problèmes pour nos trois amis, il est difficile, pour le moment, de savoir comment ils s'imbriquent dans les enjeux qui s'esquissent au fil de l'épisode.

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Aussi fasciné que soit George par cette nouvelle venue, il a d'autres soucis plus urgents actuellement. Il fréquente toujours Nina. Elle vit même désormais sous leur toit. Mais, depuis ce fameux jour où il a tué Herrick et où elle a vu sa transformation, un gouffre s'est créé entre eux. Ils n'ont plus jamais eu de rapports intimes et c'est à peine s'ils se parlent, chacun broyant du noir dans un coin de leur petite chambre. Cependant, les problèmes de Nina sont bien plus profonds qu'une simple difficulté d'adaptation à la nature de George. Elle avait été griffée par ce dernier alors qu'il se transformait. Griffure qui orne toujours cruellement son bras, ne marquant pas seulement sa chair. Va-t-elle, à son tour, devenir un loup-garou ? Lui a-t-il transmis cette malédiction ?

J'ai beaucoup aimé le traitement réservé cette storyline. Si le sort de la jeune femme ne fait guère de doute, ses réactions sonnent justes et, surtout, les scénaristes ne font pas traîner les choses en longueur. Après une tentative de déni dans lequelle elle aurait voulu s'enfermer, au fur et à mesure que la pleine lune suivante approche, Nina prend bien conscience qu'elle ne peut pas fuir. Le fait qu'elle se confie à Annie est une preuve supplémentaire de son intégration dans la bande des trois que j'ai trouvé toute symbolique et fort appropriée. Ensuite, une fois cette première terrible nuit de transformation passée, Nina finira par avouer la situation à George. Or, bien plus sûrement que les assauts constants dont il peut faire l'objet, c'est bien là une nouvelle qui peut le détruire intérieurement ; car c'est non seulement sa responsabilité, d'avoir transmis cette nature qu'il déteste tant lui-même, mais c'est aussi de Nina dont il s'agit. Ce n'est pas n'importe qui, elle est la personne qu'il aime. Un cumul bien cruel pour George, qui continue donc de devoir affronter les épreuves.

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Ce développement, efficacement et rondement mené (le rythme étant un des problèmes récurrents de Being Human, cela mérite d'être souligné), suffit à donner une tonalité très sombre à l'épisode. Pour essayer de détendre l'atmosphère, les scénaristes exploitent le personnage d'Annie, dans un ressort plus léger. Elle semble décidée à dépasser sa condition de fantôme, utilisant le fait qu'elle soit désormais plus ou moins visible et solide. Sa lubie va être de vouloir travailler dans un bar. Elle réussit à décrocher ce job, cependant dans un lieu bien atypique, avec un jeune patron très compréhensif et ouvert d'esprit pour supérieur. L'occasion de quelques scènes décalées, où émane de la jeune femme une bonne humeur que l'on avait rarement eu l'occasion de voir au cours de la première saison. L'occasion aussi de rencontrer un charmant jeune homme auquel elle n'est pas indifférente (Alex Lanipekun en guest-star, tête familière aux téléspectateurs de Spooks).

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Du trio, celui qui fait le plus du sur-place, se retrouvant quelque peu en retrait, c'est Mitchell. Avec la mort d'Herrick, il a définitivement coupé tout lien avec les vampires. Ces derniers poursuivent désormais leur vendetta contre George, mais ne se préoccupent plus de lui. Mitchell n'a plus vraiment d'objectifs et se retrouve désoeuvré, en contraste avec des amis qui continuent de vivre autour de lui. Cela suscite quelques tensions avec George notamment. Logiquement, il se dit que mettre fin à son célibat auto-imposé serait la meilleure chose à faire et invente donc une nouvelle technique de drague : la technique par poisson rouge.

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Bilan : Un épisode de reprise plutôt solide, qui constitue avant tout une transition entre les évènements de la saison passée et ceux à venir. Il esquisse ainsi suffisamment de mystères, en distillant un certain nombre de questions, notamment avec l'expérience tragique sur un loup-garou réalisée par une étrange organisation qui semble s'intéresser particulièrement à notre trio. Ce qui ne peut que aiguiser la curiosité du téléspectateur. Si les scénaristes ne se sont pas départis de quelques-unes de leurs maladresses classiques de la première saison, les storylines du jour, autour des loup-garous, ne traînent pas en longueur. L'intensité de l'épisode fluctue, mais sans rupture de rythme préjudiciable. De plus, la tonalité assez sombre donne une atmosphère pessimiste assez pesante par moment, qui donne une dimension supplémentaire à l'épisode. En somme, Being Human signe un retour très correct.


NOTE : 7/10


Une preview de cette saison 2 :


10/01/2010

(K-Drama) You're Beautiful : A.N.JELL dans le monde des Idols


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Si vous fréquentez un tant soit peu les communautés internautes appréciant les séries coréennes, vous n'avez sans doute pas pu échapper au cours des derniers mois au "raz-de-marée" You're Beautiful. En dépit d'audiences un peu décevantes (mais le drama était en confrontation directe avec la "série-blockbuster" IRIS de KBS), la popularité de You're Beautiful a en revanche dépassé toutes les attentes sur internet. Le dernier drama des soeurs Hong (les prolifiques scénaristes de My Girl, Fantasy Couple, Hong Gil Dong...), diffusé au cours de l'automne 2009, devenant ainsi un petit phénomène.

J'avoue avoir été initialement assez réticente à me lancer dans You're Beautiful, en dépit (ou à cause -je suis dotée d'un esprit de contradiction tenace) du buzz énorme entourant la série. De plus, les reviews lues la comparaient aux Boys Before Flowers du début d'année 2009 (adaptation coréenne de la célèbre série japonaise, Hana Yori Dango) ; ce qui ne constitue a priori pas du tout le style de drama qui m'attire et, surtout, que je recherche. Mais le prosélytisme insistant de certains, combiné à son casting (je venais de finir Beethoven Virus), a vaincu mes dernières résistances. N'ayant pas regretté l'expérience, cela me permet donc d'y consacrer le dimanche asiatique de la semaine !

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You're Beautiful nous plonge dans l'univers de l'entertainment coréen, et plus précisément celui des Idols, au sein d'un des groupes les plus célèbres du pays : A.N.JELL. S'ils s'apprêtent à sortir leur sixième album, leur responsable décide qu'ils ont besoin d'un deuxième chanteur, de façon à soulager un peu leur chanteur principal, qui est aussi le leader du groupe, Hwang Tae Kyung. Pour cela, après des sélections, un certain Go Mi Nam est choisi. Mais suite à une opération de chirurgie esthétique qui nécessite une correction, Go Mi Nam ne peut se présenter au siège du groupe pour signer son contrat. Son manager se tourne alors vers sa soeur jumelle, Go Mi Nyu, jeune fille qui n'est jamais allée au-delà du couvent, faisant office d'orphelinat, où elle a grandi, et qui s'apprête à devenir religieuse. Go Mi Nyu accepte, avec beaucoup de réticence, de prendre très provisoirement la place de son frère, afin d'éviter que ce dernier ne rate ce qui pourrait être la chance de sa vie.

Mais Mi Nyu va devoir progressivement s'impliquer de plus en plus dans la vie des A.N.JELL. Ce qui ne devait être à l'origine qu'une substitution pour une signature officielle, la conduit finalement à partager la maison des membres du groupe, à faire des conférences de presse officielles, puis même à réaliser une performance dans un premier concert et à enregistrer un album. En plus de ce difficile ajustement à une nouvelle vie dans un milieu qui lui était étranger, la tâche de Mi Nyu va se trouver compliquée par la méfiance de ses camarades. Cette première impression va d'ailleurs se changer, chez Tae Kyung, en une profonde hostilité, les maladresses de la jeune femme ne cessant de la mettre en porte-à-faux, voire en confrontation directe, par rapport au leader des A.N.JELL.

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Au-delà de ce concept, somme toute guère novateur, You're Beautiful va surtout se démarquer par son traitement de ces diverses situations. Elle va pratiquer, voire même abuser d'une mise en scène par l'absurde, jouant avec excès sur un registre burlesque, peu crédible, mais très divertissant, qui lui permet d'exploiter pleinement son potentiel comique... Une fois bien empreinte d'une légèreté contagieuse, pleine de bonne humeur, la série peut ensuite se tourner vers d'autres dynamiques plus émotionnelles. Car, derrière la comédie romantique, comme toute série coréenne qui se respecte, se cachent des histoires de famille, des amours impossibles et/ou condamnés et le complexe héritage de sentiments contradictoires que les enfants héritent de leur passé. You're Beautiful adopte un ton adéquat, empli d'une autodérision salvatrice et bienvenue, pour évoquer toutes ses complications. La série ne se prend jamais au sérieux, tout en parvenant parfois à miser de façon juste, sur quelques scènes où l'émotion va primer.

En somme, elle trouve un équilibre approprié, tout en conservant une certaine distance avec ses personnages et les situations qu'elle crée. La preuve la plus flagrante que la série ne recherche pas le réalisme, et encore moins le premier degré, se trouve probablement dans la transformation même de Go Mi Nyu. La jeune femme fait un garçon guère crédible, avouons-le, avec des traits physiques féminins qui restent bien trop marqués pour que l'on puisse croire que le changement abuse ceux qui l'entourent (qui, certes, la découvrent dans l'ensemble assez rapidement).

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Si les histoires sont divertissantes, l'aspect indéniablement très attachant de ce drama tient beaucoup à ses personnages. Certes, chacun incarne un stéréotype, offrant en fin de compte peu de surprises. Mais ils sont toujours présentés sous un jour très supportable, si bien que, même à travers les oppositions qui naissent, le téléspectateur n'ait jamais amené à prendre partie pour l'un ou l'autre, suivant simplement avec plaisir ces éclats d'humeur.

La distribution des rôles m'a un peu rappelé les dynamiques d'un classique comme Hana Yori Dango, ou son adaptation coréenne de début 2009, Boys Before Flowers. Leur diversité est une source constante de décalages et de clashs, génératrice d'un comique burlesque, souvent excessif, mais qui prête régulièrement à sourire (voire à éclater de rire). Go Mi Nam est une jeune femme qui ne connaît encore rien de la vie,  un brin fleur bleue, plutôt innocente, elle dispose d'un talent hors du commun pour faire exactement ce qu'il ne fallait pas, et bouleverser ainsi la vie du groupe. Pleine de bonne volonté, avenante, mais d'une maladresse qui confine au tragi-comique, elle s'attire rapidement les foudres du leader, Hwang Tae Kyung. Ce dernier incarne plus ou moins son opposé. D'un abord très abrasif, avec un caractère colérique, il ne supporte pas que le contrôle d'une situation lui échappe. D'un naturel autoritaire, il se révèle aussi très maniaque et perfectionniste. S'emportant régulièrement contre Go Mi Nam, il sera cependant le premier du groupe à lui révéler qu'il connaît son secret, qu'en dépit de ses vives objections initiales, il va par la suite protéger. L'apparent bad boy qui cache, derrière cette allure, un grand coeur et des blessures personnelles anciennes, voici un classique jamais démodé, toujours efficace.

Les deux autres membres du groupe s'inscrivent dans ce même schéma global. Kang Shin Woo symbolise en quelque sorte le compagnon idéal, toujours compréhensif et d'un calme à toute épreuve. Il va constituer un allié de l'ombre pour Go Mi Nam, ayant rapidement découvert, lui aussi, qui elle est, mais restant effacé et préférant nouer une relation plus subtile avec la jeune femme. Sans doute trop subtile pour elle, avec sa capacité unique à être aveugle aux évidences. Le dernier membre du groupe, Jeremy est probablement le plus immature, mais aussi le plus spontané. Tout d'abord peu diplomate, il va s'imposer rapidement comme un ami simple et joyeux, qui saura aussi être particulièrement touchant en quelques occasions.

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Ce mélange, désordonné en apparence, mais en réalité savamment dosé, entre burlesque absurde et émotions touchantes est une constante de la série. Car You're Beautiful est avant tout une comédie romantique. Go Mi Nyu, sous les traits de Go Mi Nam, ne va pas laisser indifférente ses compagnons, rapidement très confus devant ce nouveau venu, qui enchaîne les gaffes les plus incroyables et dont l'attitude et les réactions paraissent parfois entourées d'un étrange mystère. De son côté, restera-t-elle ancrée dans sa conviction initiale qu'elle doit devenir religieuse, ou verra-t-elle la vie différemment une fois ce passage dans les coulisses des Idols effectué ?

Chaque personnage va mûrir et évoluer au fil de la saison ; Tae Kyung étant peut-être celui chez qui ce changement est le plus flagrant. Cependant, l'évolution de Go Mi Nyu ne doit pas masquer les quelques réserves de fond que l'on peut adresser à la base-même de la série. Sans remettre en cause cette absence voulue de réalisme, il me semble dommage que les scénaristes n'aient pas exploré plus concrètement le vrai Go Mi Nam. Lequel est introduit comme une ombre fantomatique dans les derniers épisodes. Il ne constitue qu'un simple prétexte ayant permis de propulser sa soeur dans cet univers, mais n'est jamais reconnu comme un vrai personnage. Cela laisse un goût d'inachevé, car ces quelques images, presque volées, ne permettent pas de fonder de façon cohérente l'idée qui est pourtant à la base de la série. Cela accroît l'impression qu'il ne s'agit que d'un simple artifice scénaristique, une facilité ensuite mise de côté. Le téléspectateur reste ainsi quelque peu frustré, insuffisamment satisfait par les résolutions de fin.

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Reste que pour nous immerger dans cette ambiance, le casting se révèle globalement efficace. La série doit beaucoup à son acteur principal masculin, Jang Geun Suk (Hwang Tae Kyung), déjà croisé dans Hong Gil Dong ou Beethoven Virus. Parfaitement à l'aise pour s'identifier à son personnage, charismatique, intense et maniéré, il délivre une très solide performance, prouvant qu'il peut désormais assurer sans faillir le rôle majeur dans un drama, excellant dans un registre très expressif, à des lieues de cette impassibilité qui avait divisé les téléspectateurs dans Hong Gil Dong. A ses côtés, si Park Shin Hye (Go Mi Nam/Go Mi Nyu), vue notamment dans Goong S, ne fait pas un garçon très crédible, mais ce n'est pas l'objectif de la série. Au contraire, le plus invraisemblable cela paraît a priori, le plus drôle cela finira le plus souvent, grâce à des situations exploitant un ressort comique généralement des plus improbables. Par conséquent, avec son air constamment effarouché et ses grands yeux expressifs, Park Shin Hye s'impose, sans avoir l'air d'y toucher, de façon convaincante. Par ailleurs, pour son premier drama, Jung Yong Hwa reste prudemment cantonné au rôle du jeune homme mignon et très posé, finalement assez effacé. Cela convient tout à fait à son personnage de Shin Woo. Enfin, Lee Hong Ki apporte une touche de folie spontanée et bon enfant à son personnage de Jeremy. 

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Bilan : You're Beautiful est une série souvent drôle, maniant un humour par l'absurde qui lui permet d'enchaîner les situations les plus improbables sans faire sourciller le téléspectateur qui aura bien du mal à ne pas éclater de rire devant certaines scènes. L'ensemble se révèle attachant et plein de vie. Si bien que les ficelles scénaristiques exploitées, d'un classique confinant aux clichés, parfaitement assumé, ne l'empêchent pas d'être un agréable divertissement, misant sur une autodérision salvatrice et un second degré rafraîchissant.

Si je n'ai toujours pas trop compris la fascination que You're Beautiful a suscité lors de sa diffusion, en faisant abstraction du buzz qui l'a entourée, j'avoue que j'ai pris pas mal de plaisir à suivre, sans arrière-pensée, cette série.


NOTE : 7/10


La bande-annonce :


Une des chansons récurrentes du drama, les A.N.JELL interprétant "Promise" :

09/01/2010

(UK) Survivors : l'après du scénario catastrophe d'une pandémie meurtrière (Bilan, saison 1)

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A partir de ce mardi 12 janvier 2009, NRJ12 entame la diffusion d'une série britannique à la thématique bien ancrée dans l'air du temps : et si la quasi-totalité des habitants de la Terre succombait à un virulent virus grippal ? Il ne s'agit pas du scénario catastrophe du ministère de la santé concernant la grippe A, mais du concept de départ de cette fiction britannique, dont la saison 1 a été diffusée en décembre 2008 sur BBC1 (donc, antérieurement au contexte grippal de 2009). Hasard du calendrier, la saison 2, comportant six épisodes, débutera en Angleterre ce même mardi 12 janvier.

Après un pilote implacable nous relatant la rapide progression inéluctable de la pandémie et ses conséquences bouleversantes, éradiquant 99% de l'humanité, Survivors se concentre ensuite sur un groupe de survivants, qui se retrouvent livrés à eux-même dans des villes désertées, où les structures et institutions sociales, mais aussi tout le confort moderne, ont été balayés par l'épidémie. Survivors est en fait un remake d'un classique de la télévision britannique : une série diffusée de 1975 à 1977 outre-Manche. Les téléphages y retrouveront de nombreuses têtes connues, habitués (avec plus ou moins de réussite) du petit écran anglais, tant dans le casting principal (Julie Graham, Max Beesley, Paterson Joseph, Zoe Tapper, Phillip Rhys), que dans les guest-stars (Freema Ageyman, Nikki Amuka-Bird).

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Se situant dans un créneau post-apocalyptique que l'on pourrait rapprocher éventuellement, dans le paysage téléphagique de ces dernières années, d'une série comme Jericho, la saison 1 de Survivors laisse dans l'ensemble une impression très mitigée. Le potentiel d'un tel scénario est évident ; mais si s'esquissent quelques éléments intéressants à creuser, dans l'ensemble, la série souffre du manque d'ambition de ses scénaristes, qui choisissent de se reposer uniquement sur le concept fort et très spécifique de cette fiction, sans prendre la peine de se réapproprier ce cadre, d'atteindre la pleine envergure que l'on serait légitimement en droit attendre d'une telle idée. La vie d'après la pandémie se voit ainsi réserver un traitement scénaristique qui n'offre aucune surprise. En résulte des intrigues trop classiques, des enchaînements de clichés, parfois divertissants, parfois indigestes, et une frustration qui ne quitte pas le téléspectateur tout au long du visionnage. L'écriture est très aseptisée, quasi-linéaire, ne prenant jamais de risques.

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L'aspect marquant, sans doute le plus réussi, de Survivors se résume en fait à son pilote, une efficace fiction catastrophe, à la fois divertissante et glaçante, exploitant tous les poncifs du genre, de façon assez prenante. On assiste à la plongée progressive de l'Angleterre dans le chaos, le pays cessant peu à peu de fonctionner, paralysé par la brusque pandémie. Les institutions officielles, dépassées, n'ont rien anticipé et vont être frappées de plein fouet, de la même manière que le reste de la population. Car la prise de conscience de la gravité de la situation, par le gouvernement comme par les citoyens, ne va intervenir que sur le tard, alors que la bataille contre l'épidémie est déjà perdue, l'issue fatale étant désormais inéluctable. Le pays entier sombre et se dissout en quelques jours... A travers le suivi du destin de quelques personnes, le téléspectateur se familiarise avec les futurs survivants et leurs tragédies personnelles.

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Puis, la série s'ouvre alors sur une nouvelle ère, le "jour d'après". Les villes, cadres de civilisation par excellence, sont devenues froide et vides. Les cadavres, que l'on devine ou l'on croise, pourrissent derrière les murs des bâtiments, laissant les survivants à la merci de nouvelles épidémies. Il n'y a plus aucun mouvement, plus aucune vie. Ce désert civilisé, ruines béantes d'une société qui n'est plus, génère une sensation pesante, particulièrement forte. Les scénaristes n'ont aucun souci pour jouer sur les symboles dans la mise en scène de ce point de départ glaçant, dans l'ensemble très efficace.

Cependant, c'est ensuite que cela se corse et que Survivors peine à tenir les promesses qu'elle a fait naître. Il va falloir décrire le nouveau mode de vie des rares survivants, des derniers êtres humains qui errent, sans but, au milieu de ce théâtre de tragédie. Chacun se retrouvant isolé, séparé des siens qui sont morts ou disparus, un groupe d'individus très hétéroclyte se forme, suivant le premier principe de survie : l'union fait la force. Il offre une galerie de personnages très différents, mais qui ne vont jamais dépasser les stéréotypes qui leur sont assignés. Trop unidimensionnels, dotés de personnalité sans nuance, on peine à s'attacher à leur sort. Au fil des épisodes, alors même que l'histoire progresse, aucun ne parvient à prendre une réelle dimension, manquant désespérément d'épaisseur.

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Si ce n'est donc pas du côté de ses protagonistes que Survivors va trouver le salut, son exploitation du grand concept de départ va se révéler également laborieuse. Il faut reconstruire une organisation sociale permettant aux derniers représentants de l'espèce humaine d'assurer leur survie. Plusieurs systèmes sont proposés, très différents : de la tendance tyrannique et liberticide d'une des dernières officielles de l'ancien gouvernement britannique jusqu'à des propositions de libre association plus souple. Mais la série, refusant d'introduire toute subtilité, ne prend jamais le temps de s'interroger réellement sur ces diverses options et leur finalité, restant trop souvent dans l'exposition caricaturale.

Enfin, le dernier fil rouge le plus affirmé laisse pour le moment le téléspectateur sur sa faim : il s'agit du développement d'une véritable théorie du complot, amenant à s''interroger sur l'origine du virus, une origine humaine qui implique que la pandémie est une conséquence du travail de scientifiques. Le téléspectateur a ainsi droit à quelques scènes entourées de mystère dans un laboratoire caché.

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Bilan : La saison 1 de Survivors s'avère être de facture très (trop) moyenne. Insuffisamment ambitieuse, en dépit de son fort concept de départ ; trop timorée pour oser prendre le moindre risque dans son écriture qui manque de subtilité, elle ne laisse qu'entre-apercevoir un potentiel bien présent mais qui n'est pas exploité. La série ne répond pas aux attentes que son pilote efficace avait fait naître chez le téléspectateur. Elle s'inscrit un peu dans la lignée de ces séries au synopsis de départ intriguant, mais qui ne parviennent pas à relever le défi de le faire vivre sur le long terme. Sa durée brève (six épisodes) peut cependant lui permettre de bénéficier de la patience du téléspectateur qui n'attendrait d'elle qu'un divertissement post-apocalyptique. Mais dans l'ensemble, cela reste une série très dispensable.


NOTE : 4/10


La bande-annonce de la saison 1 (VO) :

08/01/2010

(UK) Doctor Who Confidential, 2009 Christmas Special : Allons-y !


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La dernière fois que l'on se glisse dans les coulisses d'un épisode de Doctor Who aux côtés de David Tennant et de Russell T. Davies. Mine de rien, ça fait un petit pincement de coeur, même si je fais partie des optimistes, impatients de découvrir la nouvelle dynamique qui va s'installer pour la saison 5 de la série. Comme la review de l'épisode lui-même, j'ai pris le temps de faire quelques screen-captures, histoire de profiter et d'immortaliser dans ma mémoire ce long au revoir. Un Confidential plein de bonne humeur, mais empreint de la solennité de la page qui se tourne et que l'on ressent dans toutes les interventions.

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Le Confidential commence par nous expliquer la réalisation de LA scène légère de l'épisode, "the worst rescue ever" : le sauvetage plus ou moins maîtrisé, par les deux aliens "cactus" (il va falloir que je recherche leur nom à nouveau), du Docteur et de Wilf. Outre une course-poursuite dans les couloirs à une vitesse guère raisonnable, avec un Docteur toujours attaché au siège où le Maître l'avait emprisonné, la scène comprend surtout une descente d'escaliers qui n'est pas de tout repos.

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Si au cours de l'épisode, le Docteur exprime sa désapprobation contre un tel traitement, avec la force qu'on lui connaît, le téléspectateur peut être rassuré sur le sort de David Tennant, qui n'a pas eu à subir cette séance de 4x4 improvisé, en descendant les escaliers sur sa chaise, privée de tous amortisseurs. En effet, parmi les différents gadgets dont dispose l'équipe de tournage, figure un mannequin grandeur nature, copie conforme de... David Tennant. ("A bit weird" quand même, selon l'intéressé.) C'est donc cette courageuse -et solide- poupée qui se chargea de la "cascade" des escaliers.

Admirez vous-même son air de famille avec notre Docteur :

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Puis, le Confidential revient évidemment sur la participation exceptionnelle de Timothy Dalton, qu'ils sont allés chercher aux Etats-Unis, pour le convaincre d'incarner le Lord President des Time Lords. L'occasion de constater encore une fois à quel point Doctor Who est une institution télévisuelle pour tout britannique.

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Après, vient l'émotion avec la réalisation de la fameuse scène de la regénération de Ten en Eleven. Ce n'est pas la première à laquelle on assiste (et puis, il y a eu aussi celle du Master au cours de la saison 3). On n'insiste donc pas trop sur les détails techniques, qui ont déjà été exposés à plusieurs reprises. La clé étant que les deux acteurs se tiennent au même endroit lors des deux prises qui vont être jointes, pour ne constituer qu'un seul processus continu.

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L'occasion d'un premier contact avec un petit nouveau... Matt Smith. Concentré, stressé, mais pas trop, pour sa première scène pour laquelle la pression est énorme : quelques brèves secondes qui vont être décortiquées par les fans pendant des mois, en attendant la diffusion de la saison 5 au printemps. Il s'agit de reprendre le flambeau, à la fois fidèle à l'image du Docteur, mais déjà perçu comme une nouvelle incarnation.

Il est difficile de ne pas aimer Matt Smith ici, quand il fait l'intéressant devant la caméra du Confidential, tout en essayant de se détendre avant la prise clé :

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Enfin, on nous présente la scène que l'histoire who-esque retiendra comme la dernière filmée par David Tennant en tant que Doctor Who. Séquence émotionnelle s'il en est, du dernier jour de tournage d'un acteur qui travaillait sur ce plateau, avec toute l'équipe, depuis quatre ans.

Cette scène est celle de... la chute libre, lorsque le Docteur saute du vaisseau pour traverser la baie vitrée de la villa où la machine du Master ramène les Time Lords. Par conséquent, une scène pas trop compliquée, qui consite principalement à s'agiter dans tous les sens, suspendu au bout de câbles. Ce qu'il fallait pour cet instant chargé d'émotions.

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Le tout se conclut sur un speech improvisé, pas très au point, mais où David Tennant fait le show, entre émotions et rires.

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Merci pour ces quatre années passées à faire vivre Doctor Who.


Ce sont la richesse et l'unicité de cette série d'être en mesure de constamment se renouveler. De nous laisser tant de souvenirs, de sentiments, différents... et de voir ainsi se succéder les aventures... Avec ce Confidential, se referme définitivement le chapitre "Ten". Les DVD aideront à faire son deuil. C'est une nouvelle page de Doctor Who qui s'apprête à être écrite dans quelques mois. Je l'attends avec impatience (et optimisme) !

(UK) Doctor Who, 2009 Christmas Special : The End of Time, part. 2


"This song is ending, but the story never ends."


Reviewer ce dernier épiode de David Tennant s'est avéré particulièrement difficile, même si une semaine s'est déjà écoulée depuis son visionnage. Lorsqu'un épisode s'inscrit en priorité dans le cadre de l'émotion, mon esprit de critique et d'analyse en oublie ses fondamentaux et le ressenti l'emporte sur la raison. C'est ce qui rend ensuite difficile la rédaction d'une review. Car si The End of Time a eu droit à un accueil globalement mitigé ; j'ai pleinement reçu (et subi) son aspect émotionnel et larmoyant. Oui, je suis une téléphage fleur bleue, doublée d'un coeur d'artichaut.

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The End of Time, part. 2, reprend immédiatement où la première partie nous avait laissé. Nous donnant l'occasion d'entre-apercevoir un peu plus les Time Lords. Après le cliffhanger invraisemblable sur lequel nous nous étions quittés une semaine auparavant, il fallait bien nous proposer une explication sur la situation des Seigneurs du Temps. Une sorte de flashback nous ramène ainsi au temps de la dernière Time War, au moment où les Time Lords suivaient déjà une voie corrompue qu'il n'était plus possible d'accepter, au jour où Gallifrey s'apprêtait à tomber. Conscients que leur chute viendrait d'un des leurs, un renégat qui s'opposait à leurs projets, le Docteur, ils cherchèrent un moyen pour conserver un lien avec la vie et survivre. Si le téléspectateur impatient et excité se retrouve quelque peu frustré de cette brève mise en scène, ainsi que par cette explication lapidaire, elle remplit cependant sa fonction scénaristique principale : poser les enjeux de l'affrontement à venir.

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Parallèlement, le Docteur, prisonnier, nous délivre des scènes d'une intense ambiguïté, pleine de cette étrange complicité qu'il a toujours manifestée à l'encontre du Master. Je n'ai pas toujours été amatrice des excès illustrant la folie de ce dernier, mais leurs dialogues sont absolument magistraux, dans ces quelques scènes, où le Docteur tente de le ramener à la raison, ne souhaitant, finalement, qu'une seule chose : parvenir à le sauver de lui-même, de ce tourbillon d'auto-destruction dans lequel il a engagé son sort, mais aussi celui de la Terre. John Simm est grandiose.

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Heureusement pour le Docteur, les "Cactus" aliens opèrent un sauvetage, maladroit et teinté d'humour, qui tout en détendant un peu l'atmosphère pesante de l'épisode, où l'on ressent par anticipation le futur deuil, leur permet de s'échapper. Ils se téléportent, et se retrouvent coincés, sur un vaisseau en orbite autour de la Terre. Cet environnement en huis clos va surtout permettre au Docteur, de se poser une dernière fois, pour échanger quelques vérités, qui sonnent si justes, avec Wilf. Ce dernier s'impose de plus en plus comme une des figures majeures parmi les différents Compagnons du Docteur. Une figure qui se voit assigner un rôle plutôt rare, une fonction quasi-paternelle, qui place les deux amis sur un pied d'égalité, mais surtout qui est une source de réconfort et de stabilité à un moment où le Docteur en a sans doute plus que jamais besoin. Quelques-uns de ces dialogues, notamment l'échange où Wilf veut donner son revolver au Docteur, sont particulièrement émouvants...

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Sur Terre, le Master veut désormais utiliser ses milliards d'individualités pour retracer ce fameux signal, tourment continuel dans sa tête. J'avoue ne pas trop avoir compris comment ce simple rythme, résonnant dans l'esprit d'un Time Lord, pourra les amener à se sauver de la boucle temporelle dans laquelle le Docteur les a emprisonnés. Mais c'est un postulat qu'il faut admettre, sans trop se poser de question. L'information selon laquelle ce sont les Time Lords qui pointent soudain, à nouveau, le bout de leur nez constitue le catalyseur pour précipiter l'épisode d'un premier tiers très contemplatif, à un passage tourné vers l'action. Car cette nouvelle glace le Docteur, et surtout, lui fait renouer avec le caractère impitoyable et déterminé qu'il montre dans le cadre de certaines situations désespérées. Le fait de se saisir du revolver que Wilf persistait à vouloir lui donner a, avant tout, une portée symbolique majeure, illustrant l'importance et l'impact des Time Lords, par rapport à n'importe quel autre ennemi du Docteur, les Daleks inclus. Une exception unique à ses principes.

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Pour briser un peu la solennité du moment, qui pèse globalement sur un épisode où le téléspectateur se répète à l'envie "c'est le dernier avec Ten", nous sont offertes quelques scènes d'action, avec une descente vertigineuse dans l'atmosphère terrestre, pour finir par un saut en chute libre du Docteur, d'où émanent une urgence et un désespoir marquants. La confrontation avec les Time Lords est forte, mais sans doute trop brève, tant le téléspectateur aurait apprécié de savourer ces personnages hors du commun, conduit par un Timothy Dalton, imposant de charisme. La corruption et la perversion des Time Lords, conséquence de la dernière Time War, éclatent sous nos yeux. La prophétie annonçait un retour. Ce n'était pas le Master, mais bel et bien leur race avec leur planète, et toutes les dérives et extrémités auxquelles la guerre les avaient conduit. Car, peu avant que le Docteur ne les placent hors d'état de nuire, les Time Lords avaient établi un dernier plan léthal... Provoquer the end of time. Déchirer le vortex de l'espace/temps, précipitant toute la Création dans le néant, tandis que les Time Lords auraient fait... l'Ascension (thématique classique s'il en est, familière à tout amateur de science-fiction).

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Le téléspectateur est frappé par le contraste entre la folie puérile, si infantile par moment, du Master et celle froide et détachée des Time Lords. D'autant que la cruauté du destin est encore une fois soulignée. Pour se sauver, alors que leur prédiction indiquait qu'il ne resterait que deux représentants de leur race une fois que le Docteur aurait agi, ils se sont tournés vers le second futur survivant, pour lui implanter de force un lien qui leur permettra, à terme, de revenir : la folie du Master est une création de ses propres congénères. Ce rythme de 4 coups symbolisait le battement des coeurs d'un Time Lord. La révélation change la perspective du téléspectateur sur ces personnages ; de symbolique méchant, le Master se transforme finalement en victime. Victime des machinations de ses dirigeants qui ont sacrifié tout son potentiel pour le faire sombrer et le réduire à cet état pathétique d'instabilité mentale. La boucle va être finalement bouclée, par l'alliance de fait, celle que le Docteur recherchait toujours auprès de lui, entre les deux Time Lords, contre le Lord President et tous ceux qui le suivent.

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Essouflé et étourdi par tant d'intensité, le téléspectateur, comme le Docteur, restent interdits pas le spectacle de Time Lords qui sont renvoyés de là où ils venaient, avec Gallifrey. Et cela, alors qu'il reste encore un bon quart d'heure d'épisode, un dernier acte à jouer qui va résolument verser dans un larmoyant auquel chaque téléspectateur va être plus ou moins réceptif. En effet, avec empathie, nous allons assister à la succession d'émotions contradictoires qui vont assaillir tour à tour le Docteur. Il reste tout d'abord incrédule. Ecorché, mais bien vivant, une fois que le Master a renvoyé les Time Lords, en se sacrifiant par la même occasion. Pourrait-il vraiment survivre à cette aventure, alors même qu'il avait fini par accepter et se résigner à la prophétie des Oods ? Mais le destin sera finalement plus cruel. Ce n'est pas en combattant un ennemi bien identifié que le Docteur mourra. Soudain, quatre coups sur une vitre se font entendre. A la fois tellement insignifiants et qui veulent pourtant tout dire, scellant le sort du Time Lord. Wilf a dû rentrer dans une des salles de contrôle des appareils activés par le Master. La machine étant en surchauffe, ces salles vont être irradiées à un niveau mortel pour l'être vivant qui sera à l'intérieur. Or, il n'est possible de sortir d'une salle, que si quelqu'un d'autre rentre dans l'autre. Voici finalement le sacrifice volontaire que le Docteur va devoir faire. Pour sauver Wilf, il faudra prendre sa place, absorber les radiations, et donc mourir. Le monologue du Docteur à ce moment-là, chargé d'émotions conflictuelles, est particulièrement poignant. David Tennant aura rarement été aussi juste, avec un jeu si bien dosé, que dans les scènes d'introspection de ce double épisode, lorsqu'il laisse entre-apercevoir ses contradictions intérieures.

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L'impression diffuse d'une forme d'injustice, à devoir se sacrifier pour un Compagnon, après que le grand combat ait été gagné, accroît l'intensité émotionnelle de la sortie. D'autant plus que Russell T. Davies, pourtant assez sobre tout au long de cette seconde partie, est décidé à faire durer ces adieux. Les dix dernières minutes font office de véritable conclusion, au revoir artificiel à l'ensemble de ce qui a fait Ten, et plus généralement, Doctor Who sous l'ère de ce showrunner. La symbolique de fin de cycle est exacerbée ; et c'est un peu trop pour le téléspectateur. Bien plus que lors du passage de Nine à Ten, nous avons ici l'étrange impression d'une conclusion. Alors même que le Docteur ne meurt pas, qu'il va se regénérer, Russell T. Davies a décidé de refermer un chapitre de l'histoire du Docteur. Etait-ce utile scénaristiquement de passer dire au revoir à tous ceux qui ont croisé la route du Docteur ces dernières saisons : de Martha et Mickey (désormais mariés ?!) jusqu'à Rose, en passant par Jack... Cela donne le sentiment de faire durer de façon artificielle des au revoir qui s'éternisent, pour exploiter la fibre larmoyante du moment. Certes, j'étais en larmes devant ma télévision. Mais j'aurais préféré un passage de relais plus sobre, où l'on aurait ressenti autant une certaine forme de continuité que la rupture, tandis que cette longue fin insiste surtout sur ce deuxième aspect.

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Enfin, l'épisode se conclut sur la regénération en elle-même, qui va nous laisser un Tardis très secoué dans un triste état. Eleven apparaît dans une brève scène d'introduction, où Matt Smith fait... du David Tennant. Ou du moins du Ten, avec les mimiques de découverte de son nouveau corps. Il n'y a rien à interpréter de cette première introduction, finalement là pour assurer la continuité qui manquait à cette surcharge d'adieux qui lui avait précédé. Il va falloir laisser à la nouvelle équipe du temps et une chance de nous convaincre des orientations futures de la série. J'ai confiance en Steven Moffat. Je suis persuadée que Matt Smith a le potentiel pour faire du bon Docteur. Rendez-vous pour la saison 5 au printemps. Sur ce : Geronimoooo !

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Bilan : Un épisode éprouvant, riche en références à l'univers développé par Russell T. Davies, auquel j'ai dans l'ensemble adhéré. Après une première partie très mitigée, j'avoue que je nourrissais des craintes importantes à l'égard de cette suite. Si les adieux de David Tennant n'auront pas été parfaits, ils furent poignants, intenses, et globalement plutôt sobres, en dépit de quelques glissements dans la deuxième partie de l'épisode. Agrémenté de plusieurs scènes d'introspection du Docteur, chargées d'émotions, il aura marqué les esprits à plus d'un titre.


NOTE : 7,5/10