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29/09/2010

(J-Drama) Atami no Sousakan : comme un faux air de Twin Peaks japonais, et bien plus encore...


Un intrigant mystère fantastico-policier à la frontière des genres

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A l'heure où les networks américains me confortent une nouvelle fois dans tout le mal que je pense d'eux, de manière salvatrice, les découvertes enthousiasmantes se succèdent jusqu'au pays du Soleil Levant. Mine de rien, je vais peut-être arriver à la dizaine de j-dramas visionnés au cours de l'année en cours. Je suis d'autant plus contente qu'ils s'inscrivent tous dans des genres très différents les uns des autres, prouvant s'il en était encore besoin, toute la diversité de la télévision japonaise et les perles que l'on s'y cache (si l'on sait où chercher, ou bien si l'on connaît des téléphages charitables qui feront du prosélytisme à bon escient - au hasard par là). Mon dernier coup de coeur en provenance du pays du Japon est une série toute récente, puisqu'elle a été diffusée au cours de cet été 2010, du 30 juillet au 17 septembre, sur TV Asahi. Il s'agit de Atami no Sousakan.

Composée de 8 épisodes, elle est signée du scénariste Miki Satoshi, à qui l'on doit notamment Jikou Keisatsu, un drama qui n'est pas sans avoir une certaine filiation avec Atami no Sousakan (dans l'esprit autant que dans le casting, puisqu'on retrouve dans les deux, le toujours si excellent Joe Odagiri, mais également Fuse Eri). Cette série s'inscrit cependant dans un registre moins léger et plus empreint d'un mystéro-fantastique policier fort attrayant. Au nombre des inspirations de ce jdrama, il est d'ailleurs difficile de ne pas établir des parallèles avec une autre institution téléphagique, américaine cette fois, Twin Peaks, les clins d'oeil se multipliant au cours du pilote pour le plus grand plaisir d'un téléspectateur ravi. Si on tombe sous le charme d'Atami no Sousakan pour son ambiance, c'est sa mythologie qui nous marquera en conclusion.

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L'histoire d'Atami no Sousakan débute il y a trois ans. Un bus qui transportait 4 écolières pour ce qui devait être leur cérémonie de rentrée dans une école privée disparaît dans des conditions mystérieuses. Son chauffeur s'était arrêté sur le bas côté, en croisant un vieil homme étendu sur la route auquel il voulut porter secours. Mais il n'eut que le temps de se retourner pour voir son car reprendre son chemin et s'enfoncer dans le brouillard d'alors, ses 4 passagères à son bord. Plusieurs jours après, une des disparues, Mai Shinonome, est retrouvée à un arrêt de bus, inconsciente ; tandis que le sort de ses camarades demeure un mystère. Elle va rester plongée dans le coma pendant plusieurs années, jusqu'au jour où elle se réveille sans aucun souvenir de l'incident.

Espérant qu'elle retrouve la mémoire, deux agents spéciaux sont dépêchés sur place pour enquêter sur cette si complexe affaire dont Atami est encore profondément marquée. Kenzo Hoshizaki et Sae Kitajima découvrent une ville avec ses codes implicites, ses règles et ses non-dits, avec pour toile de fond une ambiance quelque peu indéfinissable qui semble cacher bien des choses... Très vite, des rebondissements interviennent dans le cours de leur enquête, apportant de nouveaux indices - le bus, notamment, étant retrouvé au fond de la mer - et jetant un éclairage nouveau sur les évènements passés. Que cachent ces disparitions ? Quel lien ou point commun unissait les quatre jeunes filles ? Les trois adolescentes encore manquantes peuvent-elles être toujours vivantes ? Aidé par les forces de police locale, notre duo d'enquêteurs de choc va finalement être amené à plonger aux sources des secrets d'Atami... En reviendront-ils ? Que découvriront-ils ?

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Le premier atout d'Atami no Sousakan réside dans l'incontestable, et si fascinante, richesse du cadre recréé. Un réel effort scénaristique a été fait pour poser les bases d'un univers à part, résolument décalé, d'où perce un diffus, mais lancinant, mystère. Tour à tour folklorique et inquiétant, il faut dire que tout demeure profondément intrigant dans cette ville dont la dynamique semble échapper à toute rationalisation. La série navigue entre le pittoresque pseudo-fantastique et la caricaturale vie provinciale quelque peu déphasée et en autarcie. Si l'étrangeté générale frappe d'emblée le téléspectateur, la force d'Atami no Sousakan est de parvenir à  façonner, autour d'une mise en scène regorgeant de petits détails typiques et de protagonistes assez uniques, une ambiance étonnante et  décalée qui fascine.

Aussi travaillé qu'ambitieux, le décor reflète l'investissement considérable qui a été réalisé pour soigner ce cadre. Le téléspectateur se laisse instantanément prendre au jeu, rapidement captivé par l'univers qui se met progressivement en place. De façon naturelle, des parallèles s'imposent entre cette indéfinissable atmosphère si résolument mystérieuse, et d'autres fictions du genre, au sein desquelles Twin Peaks exerce une influence prédominante. Il y a d'ailleurs quelque chose d'assez jubilatoire de voir reproduites certaines approches, sorte d'hommage nippon à une oeuvre classique de la télévision occidentale. Si l'atmosphère s'y fait plus légère, tendant plutôt vers une comédie diffuse, il pointe pourtant bel et bien un sourd, presque inquiétant, secret. 

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L'ambiance décalée fonctionne d'autant plus auprès du téléspectateur qu'elle est renforcée par des personnages  aussi loufoques qu'attachants. Kenzo Hoshizaki et Sae Kitajima forment ainsi un duo d'enquêteurs détonnant, aussi atypique que complémentaire. Très différents, les deux agents se révèlent pourtant aussi étonnamment complices dans la conduite de l'enquête. L'alchimie fonctionne parfaitement entre eux deux, renforçant l'impression d'une homogénéité d'ensemble, parfaitement maîtrisée, des protagonistes. Car c'est bien toute la galerie des personnages qui apportent leur contribution - même la plus modeste - et se fondent naturellement dans l'ambiance décalée du drama, contribuant à asseoir sa tonalité. De ce point de vue, la dimension humaine de Atami no Sousakan doit être saluée car elle rend la série particulièrement confortable à suivre pour un téléspectateur qui se surprend à se prendre d'affection pour certains, tandis que d'autres se chargent de nourrir ses questions.

Attachant, ce drama se révèle aussi très intrigant. Si le pan policier est pluôt décalé, l'enquête confère un liant à l'ensemble, permettant à la série de se construire sur et à partir de cette base. Il est difficile de prendre au sérieux les méthodes alternatives de Kenzo Hoshizaki, mais elles ont le mérite de s'intégrer à merveille à l'atmosphère globale et, surtout, de permettre de développer tout ce cadre sans jamais perdre de vue le fil rouge central qui est l'enquête sur la disparition du bus avec les adolescentes à son bord. Atami no Sousakan s'assure ainsi de retenir l'attention du téléspectateur. Le cocktail était audacieux, le burlesque côtoyant le mystérieux dramatique en un mélange des tons à l'équilibre fragile, mais le résultat est à la hauteur des ambitions.

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Cependant, au-delà de l'univers même, la fascination qu'exerce Atami no Sousakan s'explique par une forme d'indéfinissable ambivalence. Certes, la série tend résolument vers la comédie. Elle n'hésite pas à décliner, pour le plus grand plaisir d'un téléspectateur amené maintes fois à sourire, gags naïfs et mises en scène excessives. Pour autant, la série est bien plus qu'une trop facilement catégorisable "comédie'.Elle se révèle bien plus ambiguë, défiant les classifications et les genres. Car on sent confusément poindre, au fil des épisodes, quelque chose de plus sombre, un secret au coeur de cette ville, sans que le téléspectateur puisse véritablement identifier la source de son diffus malaise. Ce sont des répliques apparemment anodines, des indices ou des réactions dont la logique nous échappe, qui entretiennent cette ambiguïté, génère des doutes et des interrogations informulées qui restent à la lisière de notre conscience. Finalement, apparaît, de façon de plus en plus perceptible, une étrange mélancolie, à mesure que la rationnalité du cadre s'étiole.

La conclusion du drama offre une vraie fin à Atami no Sousakan, bouclant cette boucle dont on sentait confusément l'existence sans forcément la théoriser. Elle a aussi le mérite d'être suffisamment ouverte pour laisser à chacun toute liberté de faire ses propres interprétations. Si elle peut surprendre ou rendre perplexe dans un premier temps, avec le recul et après réflexion, je trouve qu'elle s'inscrit parfaitement dans la construction de la série et dans le glissement narratif qui s'opère peu à peu. Moi qui m'agace si souvent contre ces séries mythologiques qui s'essouflent, usent leur concept et tombent à plat pour notre plus grande frustration, Atami no Sousakan représente le modèle inverse qu'il faut saluer. Le résultat est d'autant plus remarquable que c'est d'une manière subtile, fonctionnant par petites esquisses et sous-entendus que toutes les pièces du puzzle s'emboîtent peu à peu. La construction mythologique ne se fonde pas sur une problématique clairement énoncée, mais fonctionne sur des non-dits ; une approche des plus rafraîchissantes.

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Sur la forme, Atami no Sousakan parvient à prolonger la fascination qu'elle sait susciter par son contenu. Si le décor occupe une place centrale et aussi déterminante dans l'ambiance intrigante créée, c'est en partie grâce à la réalisation, soignée et singulière, qui prend soin de s'attacher aux plus petits détails, mettant en avant les ingrédients les plus anecdotiques pour former au final un ensemble décalé très homogène. La caméra n'est pas non plus avare en plans plus larges, exploitant ces paysages côtiers de campagne. En guise de complément rapidement indispensable, il convient également de saluer la bande-son de la série, parfaite pour distiller cette dose de mystère où la comédie se mêle à quelque chose de plus sombre et mélancolique, indiscernable jusqu'à la fin pour le téléspectateur, mais dont la chanson qui clôture chaque épisode est une parfaite illustration.

Enfin, le casting s'avère juste parfait, réjouissant de décalages et proposant une interprétation reflétant merveilleusement bien l'atmosphère étrange dans lequel baigne ce drama. Il faut dire qu'il était a priori composé de valeurs sûres. Une fois n'est pas coutume, je connaissais même déjà tous les acteurs principaux, à l'égard desquels j'avais un très bon a priori. J'ai certes plus l'habitude de croiser Odagiri Joe au cinéma (tout récemment, il était à l'affiche du troublant/fascinant film japonais sorti en juin dans nos salles, Air Doll) ; voici vraiment un acteur dont j'adore la versatilité et la capacité à alterner les styles avec brio. Quant à Kuriyama Chiaki, si j'avais déjà eu l'occasion de la voir dans d'autres séries, cet été, je l'ai appréciée dans mon j-drama/découverte phare de l'été, le somptueux Hagetaka. Cela m'a fait d'autant plus plaisir de les retrouver que ces deux-là forment à l'écran, dans Atami no Sousakan, un duo d'enquêteurs extras, complice et complémentaire, tout autant que très atypique. C'est savoureux à suivre, en partie grâce à la capacité des deux acteurs à se fondre parfaitement dans leur rôle respectif. A leurs côtés, on retrouve d'autres habitués du petit écran japonais, comme Tanaka Tetsushi, Matsushige Yutaka ou encore Fuse Eri.

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Bilan : Atami no Sousakan se révèle être une série d'une richesse fascinante, dont la mise en scène soignée, aux décalages travaillés, est un délice pour un téléspectateur qui perçoit une filiation Twin Peaks-ienne assumée. Mêlant avec un aplomb tout japonais et beaucoup de maîtrise, mystère fantastique intriguant presque inquiétant et comédie policière atypique défiant toute classification, ce drama ne saurait pourtant se réduire à sa seule apparente légèreté de ton. Car c'est une indicible ambivalence qui s'esquisse peu à peu, sur fond d'un cadre mythologique restant dans l'informulé. Une énième étrangeté dans laquelle la mélancolie de la chanson du générique de fin trouve un écho particulier.

Oeuvre complète, Atami no Sousakan réussit ainsi la synthèse admirable de genres très différents, dont l'agencement offre un résultat intrigant qui mérite le détour à plus d'un titre. Une expérience téléphagique à tenter.


NOTE : 8,5/10


La bande-annonce de la série :


La chanson qui clôture chaque épisode - Welcome to the Heaven :

熱海の捜査官 天国へようこそ

27/09/2010

(Mini-série UK) Bouquet of Barbed Wire : le subversif ne suffit pas.

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En 1976, une mini-série, adaptée d'un roman des années 60 d'Andrea Newman, choquait l'Angleterre, tout en rencontrant un vrai succès. Amorale, subversive, repoussant et détruisant toutes les conventions, Bouquet of Barbed Wire a ainsi marqué la télévision britannique de son empreinte. Plus de trois décennies plus tard, ITV se ré-appropriait ce nom qui résonne toujours d'un écho particulier outre-Manche pour proposer une version modernisée de cette histoire, complexe à plus d'un titre, par le biais d'une mini-série qu'elle a diffusé au cours de ce mois de septembre 2010 (durant trois lundis soirs d'affilée).

Comme toute reprise de fiction aussi iconoclaste, l'exercice de modernisation s'est avéré délicat. Plus que certaines modifications visant à crédibiliser le cadre, il était facile de deviner que ce serait surtout la gestion de la frontière du choquant qui allait être difficile pour cette nouvelle adaptation. La télévision moderne a fait son oeuvre, désensibilisant considérablement un téléspectateur qui n'est plus choqué par grand chose venu de son petit écran.

Pourtant, plus que l'évolution des moeurs télévisuelles, c'est probablement la réduction conséquente de sa durée qui aura été dommageable à Bouquet of Barbed Wire. En effet, cette version de 2010 ne comprend plus que 3 épisodes, contre 7 pour l'originale. Ces contraintes expliquent sans doute en partie le résultat saccadé, très mitigé voire peu satisfaisant, auquel la mini-série est parvenu. Quelques étincelles ne pouvant faire oublier le déséquilibre narratif constant qui l'a caractérisée.

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Il était une fois une famille sans histoire. Cliché de la petite bourgeoisie britannique, avec enfants en école privée et belle demeure à la campagne. Une famille qui, pourtant, derrière ces apparences pseudo parfaites ,cache déjà des failles et des non-dits que le bonheur affiché masque plus ou moins. Mais ce fragile équilibre va être perturbé par un nouvel arrivant qui va méthodiquement entreprendre de détruire toutes ses fondations.

La si belle Prue Manson, prunelle des yeux de son père, va en effet entrer dans l'âge adulte plus rapidement que ce dernier n'aurait pu l'imaginer, séduite par son professeur de littérature, le mystérieux Gavin Sorenson. Prue sait si peu de choses à son sujet. Mais l'heure n'est plus aux interrogations, car la jeune femme est enceinte, abandonnant ainsi ses projets d'études. Or l'introduction de Gavin dans la famille ne va pas se faire sans heurt. D'une insolence travaillée, adoptant un comportement souvent odieux, il provoque constamment un beau-père déjà déstabilisé par la conscience dérangeante du fait que sa fille lui échappe et grandisse loin de lui. Mais chacun s'accroche à ses secrets, tandis que Gavin bouleverse chaque jour un peu plus les certitudes de tous les membres de cette famille autrefois ordinaire. Peu à peu les Manson se désagrègent tandis que les interdits sont transgressés les uns après les autres.

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Car s'il y a bien une constance dans ce tourbillon pas toujours maîtrisé que constitue Bouquet of Barbed Wire, c'est cette volonté presque revendiquée de repousser les limites. La mini-série entreprend de jouer avec les codes moraux afin de mieux s'en affranchir, opérant ainsi une redistribution des conventions. La dynamique qui s'installe entre les différents personnages principaux apparaît d'emblée viciée, un malaise se crée sans que l'on sache immédiatement en desceller l'origine et les aboutissants. Derrière ces rapports ambivalents, les frustrations des uns et des autres, face à des situations qui les troublent, vont se charger de ramener à la surface, les exposant au grand jour, des désirs et des pulsions jusqu'alors inavouées.

A ce petit jeu, il est évident que Bouquet of Barbed Wire peut difficilement retrouver le retentissement que l'histoire avait eu il y a trois décennies. La télévision moderne est passée par là. Mais la mini-série s'emploie cependant à mettre en scène avec conviction cette dérive humaine qui va conduire au drame et à la déchéance. Adultère, inceste, harcèlement, maltraitance... toutes les thématiques propres aux tragédies familiales seront exploitées. Avec plus ou moins d'envergure. Il faut cependant quand même reconnaître la force de certains passages. Parmi les moments marquants, je citerais notamment la scène finale du premier épisode, terriblement glaçante, qui est sans doute une des plus réussies de la mini-série. Prue, défigurée par son mari, y observe Gavin s'automutiler dans la pénombre, à la lueur d'une bougie. Au-delà du drame, c'est aussi l'ambiguïté de leurs rapports que le regard qu'elle lui jette transcrit parfaitement. Il est dommage que Bouquet of Barbed Wire ne soit parvenue que par brèves éclipses à cet indéfinissable équilibre.

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Car aussi ambitieuse qu'elle puisse être dans les thèmes traités, ce sont surtout ses problèmes de narration qui vont marquer et entraver la mini-série. Avoir réduit sur seulement 3 épisodes de 45 minutes, une histoire sans doute trop dense pour ce format, donne un résultat au fil narratif saccadé à l'excès, où c'est par sauts que l'intrigue progresse, sans donner la moindre impression d'homogénéité. Cela manque de cohésion et la force du récit en souffre considérablement, puisque la progression de l'histoire paraît trop souvent parachutée sans préavis. Plus qu'une simple maladresse d'écriture, on a comme le sentiment qu'il y a eu des coupes sombres dans le scénario.

Cette construction déséquilibrée empêche Bouquet of Barbed Wire de véritablement toucher le téléspectateur, alors même qu'elle met en scène une tragédie à l'issue fatale entre-aperçue dès la première scène qui s'ouvre sur un flashforward. Navigant entre un théâtralisme aux accents irréels et un drame humain dont la mini-série peine à véritablement imposer l'ambiance, c'est un peu de la même manière qu'avec les codes moraux qu'elle se joue de la logique des ficelles scénaristiques. Difficilement catégorisable, iconoclaste à l'excès, sans que tout cela soit forcément volontaire. 

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Sur la forme, il n'y a en revanche pas grand chose à redire. La réalisation est plutôt de bon standing, proposant quelques plans personnalisés assez inspirés. La musique, instrumentale, contribue à l'ambivalence de l'atmosphère mise en scène, accompagnant naturellement certaines scènes ou servant d'interludes. Elle se fond dans le décor narratif sans véritablement marquer.

Enfin, le casting souffre sans doute un peu de l'inconsistance du récit lui-même, les acteurs peinant à prendre la pleine mesure des ressentis insuffisamment approfondis de leurs personnages. On retrouve pourtant un certain nombre de têtes familières du petit écran britannique : Trevor Eve (Waking the Dead), Imogen Poot, Tom Riley (Lost in Austen), Hermione Norris (La Fureur dans le sang, Spooks (MI-5)), Jemima Rooper (Lost in Austen).

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Bilan : Donnant l'étrange impression de ne jamais véritablement démarrer ou de sauter des étapes du récit, Bouquet of Barbed Wire ne réussira pas à faire entrer le téléspectateur dans l'histoire qu'elle raconte. Certes, elle offrira bien quelques scènes de confrontations méritant clairement le détour dans cette autodrestruction familiale méthodique à laquelle on assiste. Cependant, ces quelques lignes de dialogues ciselés et piquants se noieront dans une masse mal maîtrisée, où le rythme saccadé ne fait que souligner un peu plus le manque de cohésion d'ensemble.

Je reste persuadée que la principale erreur est structurelle : ce fut celle de réduire la mini-série à seulement 3 épisodes, les évènements s'enchaînant trop vite, sans transition et sans qu'on puisse jamais en apprécier toute la portée. Il n'empêche que je serais curieuse de jeter un oeil sur la version de 1976 si j'en ai l'opportunité, ne serait-ce que pour constater les transformations du traitement de cette intrigue.


NOTE : 4,5/10


La bande-annonce de la mini-série :

26/09/2010

(UK) Spooks (MI-5) : series 9, episode 1

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Lundi dernier marquait un retour que j'attendais tout particulièrement : le début de la saison 9 de Spooks (MI-5) sur BBC1. Mine de rien, il s'agit de la plus ancienne série en production que je suis actuellement. Depuis ses débuts en 2002, elle a considérablement changé, pas seulement concernant ses protagonistes. Pourtant il y a aussi quelque chose d'immuable dans cette fiction, une ambiance particulière dans laquelle on s'immerge chaque année avec une fascination constamment renouvelée. Sans doute la longueur de saison, couplée aux constants changements de personnel et aux prises de risque des scénaristes, permettent-ils à la série de savoir évoluer, sans tomber dans des schémas qui seraient répétitifs à l'excès. Tant que le phare de cette série, le pilier indéboulonable, à savoir Harry Pearce, sera là, l'âme de la série sera conservée.

L'an dernier, j'avais reviewé épisode par épisode la saison 8. Malheureusement, cette année, je manque de temps libre pour me lancer dans une telle entreprise. Cependant, s'il y a des lecteurs qui sont réellement intéressés par une critique épisode par épisode, qu'ils n'hésitent pas à se manifester et je verrais si je peux distendre un peu mon emploi du temps et proposer des reviews un peu plus light, mais quand même hebdomadaire. Sinon, outre ce premier épisode, vous aurez au minimum droit à un bilan d'ensemble complet et détaillé de cette saison 9 à la fin de la diffusion.

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Ce premier épisode de la saison 9 s'ouvre sur une scène à laquelle on a sans doute déjà trop assisté depuis les débuts de Spooks : une messe d'enterrement. L'explosion sur laquelle s'était conclu le season finale, l'an passé, n'avait pas laissé de doutes sur le destin de Ros, roc solide de la section depuis plusieurs saisons et qui aura finalement réalisé le sacrifice ultime en refusant d'abandonner le ministre dans cet immeuble piégé. Pour autant, ce premier épisode laisse peu de place au deuil. Seuls les états d'âme de Harry se chargeront de nous rappeler combien toute l'équipe a été affectée par les évènements. Car les comptes se soldent rapidement, avec une certaine impitoyabilité propre à la série. Harry règlera ainsi, avec méthode, le sort de l'ancien ministre démissionnaire, qui se révéla être un autre traître impliqué dans cette vaste conspiration qui faillit ébranler l'ordre mondial. La scène, filmée de manière faussement casuelle, impose une froide distance émotionnelle d'apparat, à la fois troublante et fascinante, qui rappelle toute l'essence de la série.

Cependant, l'épisode ne va pas s'appesantir trop longtemps sur le passé, nous replongeant rapidement dans l'action par le biais d'une intrigue relativement bâteau (tout est dans le jeu de mots), vue et revue cent fois. Une menace terroriste contre l'Angleterre, un agent à éliminer, des imprévus qui viennent bouleverser les plans et, au final, un choix impossible à faire pour un sauvetage de dernière minute au cours duquel Harry doit prendre une décision difficile en son âme et conscience. L'ensemble est rythmé, mais les rebondissements s'enchaînent de manière relativement prévisible, ne laissant que peu de place à un suspense distendu qui empêche le téléspectateur de vraiment se prendre au jeu. Cela fait surtout office de retrouvailles musclées - avec un Lucas complètement détaché de toutes contingences émotionnelles - afin de faire repartir la série sur ses bases traditionnelles.

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En réalité, le principal mérite de cette histoire va être de servir d'introduction à deux nouveaux protagonistes qui ont rejoint ou vont rejoindre les rangs du MI-5 cette saison. Jeune femme blonde aguerrie au contact des services de sécurité privés, Beth s'impose de facto, avec sa répartie facile et une certaine arrogance, comme un pendant naturel à Lucas. Elle n'a pas froid aux yeux, tergiverse peu et débarque dans la section avec une culture du secteur privé prononcée et assumée. Reste à Sophia Myles (Moonlight) à s'affirmer dans ce rôle abrasif, car j'avoue que durant ce premier épisode, son interprétation ne m'a encore pleinement convaincue. L'autre recrue est un ancien des forces spéciales, Dimitri. C'est donc un homme d'action et de terrain dont la présence devrait permettre de renforcer un peu les rangs dépeuplés de la section D au cours des opérations. Il est incarné par Max Brown. Si ce dernier m'avait laissée des impressions mitigées dans The Tudors ou encore Mistresses, il réussit très bien son entrée dans ce premier épisode.

Réglé comme du papier à musique quant au traitement de la menace terroriste du jour, l'épisode se charge dans ces dernières minutes d'amorcer la trame de la saison, nous faisant assister à une rencontre aussi cryptique que mystérieuse entre un homme inconnu, qui lui remet une valise, et Lucas. Le seul sous-entendu parfaitement clair pour le téléspectateur, c'est que l'identité utilisée par ce dernier serait fausse... Serait-il un agent infiltré auprès du MI-5 ? Qui seraient ses commanditaires ? Tout cela semble évoquer des faits très lointains. En attendant, l'épisode se clôt sur ces mille et une questions ainsi créées. A suivre...

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Si tous ces ingrédients donnent un épisode des plus honnêtes, les aspects les plus intéressants et les plus solides de ce début résident dans le duo qui symbolise et incarne plus que jamais l'esprit de Spooks : Ruth et Harry. Leur complicité semble n'avoir jamais été aussi fusionnelle que lors de ce dialogue final, teintée d'une émotion retenue mais dont l'intensité est pourtant pleinement ressentie par le téléspectateur. Marqué par la mort de Ros et la trahison d'un homme qu'il a considéré comme un ami, Harry s'interroge sur son futur, fatigué de ces inextricables dilemmes que, chaque jour, il doit trancher. Il envisage la démission, tout en se raccrochant à celle qui signifie tout pour lui, Ruth.

Les diverses scènes que les deux partagent dans cet épisode soulignent, encore une fois, à quel point ils se complètent, naturellement, sans plus vraiment y faire attention. Chacun se contrebalaçant et, surtout, canalisant les réactions de l'autre, lorsque ce dernier est déstabilisé. La demande en mariage est sans doute maladroite, mais elle correspond au personnage de Harry, traduisant de la lassitude profonde qui achève d'ébranler ses certitudes. Tandis que la réponse de Ruth, dans sa déclaration finale, sonne d'une étonnante justesse au milieu du cadre du MI-5, à la fois troublante et touchante, qui caractérise parfaitement la nature particulière de leur relation, reflet d'un fragile équilibre dont les subtilités illuminent pourtant l'écran.

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Bilan : Spooks signe un retour correct qui, suivant un schéma bien établi, solde les comptes du passé, tout en posant les bases de la saison à venir, introduisant de nouveaux personnages et faisant naître, par son twist final, de nouveaux doutes à l'encontre d'un membre de la section D. L'intrigue terroriste est trop calibrée pour vraiment marquer, mais elle a le mérite de permettre un lancement efficace et musclé. Par contraste, les moments les plus marquants de l'épisode seront, eux, plus intimes ; c'est incontestablement toute la relation et les échanges entre Ruth et Harry, bénéficiant d'une finesse d'écriture à saluer, qui constituent le point d'orgue de ce series premiere.  


NOTE : 7,5/10


La bande-annonce de cette saison 9 :

25/09/2010

[TV Meme] Day 6. Favorite episode of your favorite tv show.

Le choix est complexe, crève-coeur, voire confine à l'impossible. The West Wing (A la Maison Blanche) a pu proposer au cours de ses sept saisons nombre d'épisodes magistraux, sortant du lot, et présentant des tonalités très différentes. Il y eut du vrai drama se concentrant sur ses personnages, d'autres portant sur des thématiques fortes qui ne vous laissent pas insensibles, certains enfin à l'ambiance plus légère mais au contenu tout aussi dense.

Cependant il est un épisode que j'ai sans doute visionné plus que tout autre, dont j'ai encore tant de lignes de dialogues mémorables gravées en tête... Sans doute n'usurperait-il pas le titre un peu pompeux de "favorite episode".

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The West Wing (A la Maison Blanche)
Episode 15, saison 1

Celestial Navigation (Navigation céleste)

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Celestial Navigation est un épisode un peu à part, car jouant sans doute plus sur un fibre résolument légère que la moyenne de la série. Il suit l'engrenage infernal, "le cycle sans fin des mauvaises nouvelles", d'une "journée-type" à la Maison Blanche, à travers la narration de Josh lors d'une conférence devant des étudiants. Les couacs de communication s'enchaînent de façon presque burlesque par moment. Les moments cultes aussi, de la dévitalisation de dent de CJ à la conférence de presse mémorable de Josh, de son invention d'un plan secret pour lutter contre l'inflation à la tentative de navigation céleste par Sam, confondant une balise d'aéroport et l'étoile polaire, pour se repérer dans le Connecticut.

L'ambiance de cet épisode retranscrit parfaitement l'esprit d'origine de The West Wing ; une équipe soudée, pêchant parfois par un brin d'arrogance et d'inexpérience, mais n'ayant jamais froid aux yeux. Quand je revois cet épisode aujourd'hui, j'ai l'impression de retrouver une chaleur, une alchimie et un équilibre aussi précieux que fragile, qui créent une atmosphère dans laquelle c'est un plaisir de s'immerger. Oh, Celestial Navigation comporte aussi une thématique plus pesante en arrière-plan, celle de la discrimination raciale... Cette couleur de peau qui demeure, malheureusement, toujours pour certains la source d'une différence de traitement. C'est la secrétaire d'Etat qui s'emporte contre un républicain - dans une pure rhétorique politicienne -, mais c'est surtout le juge Roberto Mendoza, arrêté dans le Connecticut, supposément "pour conduite en état alcoolique", mais réellement, comme le dit si bien Sam, "pour conduite en état d'hispano-américain". Le dialogue final du juge avec Toby rappelle que The West Wing, c'est aussi un certain message véhiculé. En l'espèce, il n'est jamais inutile de répéter celui de cet épisode, surtout lorsque cela est présenté de façon aussi subtile et inspirée.

Celestial Navigation, c'est un de ces joyaux télévisuels, parfaitement ciselés. C'est l'alliance parfaite du divertissement - avec des moments qui vous font éclater de rire - et de thématiques plus lourdes et préoccupantes. C'est un cocktail détonnant, superbement dosé, qui marque.

Quelques extraits :

22/09/2010

(K-Drama) Coffee House : une série touchante et attachante, mais au récit trop dilué


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S'il est toujours grisant de se disperser en découvertes exotiques, d'entreprendre mille et un chantiers téléphagiques, je ne trouve jamais assez de temps pour venir ensuite dresser un bilan des séries dont je vous ai présenté les premiers épisodes et dont j'ai continué le visionnage. Je profite donc d'une semaine où la rentrée américaine bat son plein - et où mon coup de coeur du moment est japonais (je vous en promets une review d'ensemble très prochainement, étant donné que la diffusion de ce jdrama s'est achevée il y a une semaine au Japon) - pour revenir sur une des comédies romantiques du printemps : Coffee House.

J'avais beaucoup apprécié le côté attachant et burlesque que les premiers épisodes de ce drama proposaient. Pour rappel, ma review de l'époque avait été celle-ci : Coffee House : ambiance caféinée pour une comédie romantique rafraîchissante. J'ai, depuis, achevé mon visionnage des 18 épisodes que comporte cette série : a-t-elle poursuivi sur la voie de ses convaincants débuts ? Et bien disons que je garde une impression mitigée de l'ensemble : un profond attachement qui ne s'est pas démenti, mais, à côté, une dilution continuelle du fil narratif dans le dernier tiers qui a été très dommageable.

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Versatile à l'excès, Coffee House aura multiplié les hésitations sentimentales, au point de nous proposer une situation finalement bien plus complexe qu'un classique triangle amoureux. En nous entraînant dans les coulisses du monde de l'édition, ce drama nous invitait à suivre les interactions, souvent explosives, d'un trio, puis quatuor, des plus hauts en couleurs. Jin Soo est un écrivain à succès, irascible et arrogant, qui tente vainement de distraire son ennui de façon pas toujours très fine. C'est pour cela qu'il a embauché Seung Yeon comme secrétaire, une jeune femme encore immature et ingénue, qui saura s'endurcir à ses côtés. Jin Soo entretient des relations chaotiques - mais pourtant fortes et, en un sens, très compréhensives - avec sa patronne, présidente de sa maison d'édition, Eun Young. Cette dernière s'est engagée sur une voie de célibat quasi-sacerdotal depuis que son ex-fiancé l'a trompée. Mais ce dernier n'a toujours pas baissé les bras et rêve d'une réconciliation.

Au final, d'une façon pas toujours pleinement maîtrisée et parfois excessivement naïve, Coffee House prend les accents d'une jolie leçon d'humanité, certes classique mais qui a pour elle de toujours rester très chaleureuse. Le téléspectateur suit avec une certaine indulgence et un brin d'amusement cet apprentissage sur la vie que chaque protagoniste va expérimenter au fil de la série, en y étant plus ou moins réceptif. Chacun aura l'occasion de mûrir en se découvrant, et en apprenant à identifier et comprendre ses sentiments, disposant ainsi d'une opportunité volatile de faire la paix avec le tourbillon émotionnel parfois très trouble qu'ils peuvent ressentir. Dans cette perspective, Coffee House présente donc tous les attraits d'une comédie romantique - peu d'originalité de ce point de vue par rapport aux canons du genre - ; son atout est d'être menée avec beaucoup d'énergie, mais aussi de savoir capitaliser sur un charme incontestable.

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Car le profond attachement du téléspectateur, qui ne se dément pas au fil de la série, est sans doute la fondation la plus solide sur laquelle repose ce drama. La complicité évidente entre les différents personnages, la manière dont leurs relations seront dépeintes et mises en scène, avec une petite touche toujours un peu pétillante, apportent incontestablement beaucoup de fraîcheur à l'ensemble. Mais surtout, il y flotte comme une dose de faux romantisme fleur bleue qui sied particulièrement bien à l'ambiance globale, prompte au burlesque facile, de Coffee House.

Alors même que je ne suis pas une téléspectatrice traditionnellement très sensible à cette dimension purement sentimentale, j'ai été véritablement prise par surprise par la façon dont ce drama, à travers quelques scènes parfaitement dosées, a su me toucher en plein coeur. Les séries sud-coréennes ont cela de magique qu'elles s'inscrivent dans l'émotionnel, disposant d'une capacité unique pour découvrir des cordes sensibles dont le téléspectateur ignorait jusqu'à l'existence. Naviguant quelque part entre une innocence narrative culturelle et des envolées sentimentales naturelles, certains k-dramas parviennent à créer une forme d'osmose émotionnelle, suffisamment rare pour être chérie. C'est toujours très personnel, ce ressenti variant d'un téléspectateur à l'autre. Mais Coffee House a été un de ceux-là pour moi. Même devant une série comme City Hall, qui m'avait pourtant considérablement remuée, je n'avais pas perçu une telle intensité.

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Doté d'un dynamisme très humain, le rythme de Coffee House bénéficie également de l'enchaînement de gags rocambolesques qui, en dépit de certains excès, prêteront plus d'une fois à sourire. Si les rapports entre Jin Soo et Seung Yeon sont propices aux caricatures, ils offrent aussi une base constamment renouvelée à un burlesque de circonstances. Peu à peu, cependant, la tonalité du drama évolue. Les gags s'espacent, devenant moins absurdes, à mesure que chaque personnage semble mûrir et, finalement, apprendre au contact de l'autre, même inconsciemment. Alors que la série se concentre alors prioritairement sur les états d'âme émotionnels de ses protagonistes, les scénaristes semblent alors perdre un peu la maîtrise de la construction narrative.

En effet, Coffee House s'épuise à tenter vainement de poursuivre sur son rythme initial de retournements de situation incessants. La durée de 18 épisodes apparaît trop longue pour l'histoire mise en scène. L'impression d'une dilution exacerbée de l'intrigue se ressent fortement ; d'autant que le téléspectateur se perd un peu dans les multiples changements d'orientation que la série se permet pour tenter de maintenir sa versatilité amoureuse. Cela devient plus poussif, mais aussi répétitif, perdant une partie de sa fraîcheur. Pour se rattraper, il restera la conclusion : tout dépendra alors de votre impression personnelle, suivant le couple que vous rêviez de voir finir ensemble. La question a suffisamment agité les fans lors de la diffusion pour avoir son importance.

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Sur la forme, Coffee House aura présenté une réalisation classique de comédie romantique, sans trop en faire. Ce sont les chansons issues de son OST qui m'auront sans doute le plus marquée, ayant passé une partie de l'été à les écouter en boucle. Rythmée et prenante comme l'ambiance initiale de ce drama, elles auront constitué un reflet parfait et entraînant, invitation musicale à suivre les errances amoureuses de ses héros.

Côté casting, il n'y a pas d'adjectif suffisamment louangeur pour qualifier l'interprétation de Kang Ji Hwan (Capital Scandal, Hong Gil Dong). Si j'avais déjà visionné d'autres dramas dans lesquels il jouait un des rôles principaux, c'est en revanche le premier dans lequel il s'impose avec autant de charisme. Même s'il avait laissé entrevoir cet aspect, par intermittence, dans Capital Scandal, il n'avait jamais été aussi constant. A ses côtés, Ham Eun Jung (du groupe T-ara) n'est sans doute pas la plus grande actrice qui soit et son jeu apparaît rapidement très stéréotypé. Cependant, elle bénéficie de la fraîcheur de son personnage pour s'en tirer honorablement. Quant à Park Si Yeon (My Girl, Story of a Man), même si j'ai pu lire beaucoup de reviews où elle fait rarement l'unanimité, c'est une actrice que j'apprécie. Elle poursuit sa progression et s'affirme dans des registres aux tonalités très différentes. Enfin, Jung Woong In aura investi avec beaucoup de conviction le registre plus comique de son personnage, s'en sortant très bien.

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Bilan : Profondément attachante, Coffee House laisse donc une impression au final mitigée. Dotée d'une capacité à toucher et à émouvoir la fibre la plus sensible du téléspectateur, elle fait preuve d'une richesse sentimentale à saluer. Cependant, les scénaristes s'égareront un peu dans la structure narrative de l'histoire, ne parvenant pas à maintenir l'équilibre du drama à mesure qu'il évolue vers plus de maturité. Le dernier tiers apparaît ainsi quelque peu répétitif, 18 épisodes constituant peut-être une durée trop longue.

Au final, même si j'ai été, par certains aspects, un peu déçue par cet étiolement, je ne regrette absolument pas d'avoir pu suivre ce drama. J'ai vraiment savouré certaines scènes délicieuses et j'en garde une profonde affection, ainsi que beaucoup de souvenirs très agréables.


NOTE : 6,5/10


Le bonus parodique final délicieusement décalé :

 

Une des chansons de l'OST :