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25/05/2011

(K-Drama / Pilote) Lie to me : comédie romantique confortable tributaire de son casting

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Il y a des nouveautés que vous lancez par réflexe, parce que votre curiosité prend le dessus lorsque vous croisez un pilote tout droit sorti d'usine. Il y en a d'autres devant lesquelles vous allez vous installer en raison des chaudes recommandations des uns et des autres. Il y en a encore dont le synopsis va éveiller votre intérêt a priori. Et enfin, il y en a où un seul coup d'oeil aux noms composant le casting suffit à vous les faire cocher. Ce sont souvent des essais à double tranchant : d'une part, le concept ne paraît pas vraiment attractif ; d'autre part, vous avez très envie d'aimer... 

Diffusée sur SBS depuis le 9 mai 2011, Lie to me est un peu l'incarnation printanière de ce dilemme qui se pose invariablement une ou deux fois par saison au sériephile. C'est même mon rapport aux rom-coms qu'il interroge, tant j'ai l'impression de voir les personnages presque occulter d'une certaine façon le scénario. En résumé, après ce visionnage des deux premiers épisodes, est-ce que je compte poursuivre ? Sans nul doute. Est-ce que nous sommes face à un drama qui mérite l'investissement ? Rien ne permet de l'affirmer pour le moment. Est-ce que c'est grave ? Je n'en suis pas sûre...

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Lie to me nous raconte le rapprochement de deux êtres que rien ne pouvait a priori plus opposer. Hyun Ki Joon, héritier d'une puissante famille de chaebol, dirige, avec un soin du détail constant, un hôtel de luxe. Il est toujours célibataire pour la plus grande frustration de sa tante qui fait pression pour qu'il opte pour un mariage parfaitement arrangé avec une des jeunes femmes qu'elle a pu lui faire rencontrer. La question apparaît d'autant plus sensible au sein de la famille qu'il y a quelques années, Ki Joon avait failli se marier, mais un imprévu, dans lequel son jeune frère semble avoir une part de responsabilité, avait fait échouer le projet. Reste que si Ki Joon fait mine de suivre les conseils de sa tante, il ne semble pas non plus particulièrement s'inquiéter des menaces d'exhédération lancées en l'air.

Parallèlement, Gong Ah Jung est une fonctionnaire qui travaille pour le Ministère de la Culture, organisant des évènements. Peu épanouie dans sa vie professionnelle, contemplant effarée les ruines de sa vie amoureuse, la jeune femme va, à la suite d'un concours de circonstances forcément improbable mais à l'enchaînement très efficace, croiser le chemin des deux frères Hyun. Si elle sympathise avec le plus jeune, Sang Hee, de petits mensonges et de grands qui pro quos font naître la rumeur qu'elle serait mariée (en secret) avec l'aîné, Ki Joon. De ragots de salon de coiffure en chuchotements à l'hôtel, le doute se change rapidement en certitude, notamment pour l'ex-fiancé de Ah Jung, un avocat, et son ex-meilleure amie qui le lui ravit il y a quelques années.

Seulement si cet arrangement avec la réalité sauve provisoirement la fierté de Ah Jung, elle qui était confrontée au regard d'amis qui la considéraient presque perdue, c'est peu dire que Ki Joon ne l'entend pas vraiment ainsi.

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Lie to me est en bien des points l'archétype de la rom-com sud-coréenne traditionnelle. C'est-à-dire qu'elle investit, avec une application et un professionnalisme certains, chacune des clauses du cahier des charges propre à ce genre. Peu d'innovation donc dans des ficelles de narration pas des plus subtiles, qui ne semblent laisser place à aucune réelle spontanéité... Suivant un rythme assuré, le scénario déroule avec une prévisibilité qui, si les deux épisodes se visionnent sans déplaisir et n'ennuient pas, n'en frustre pas moins quelque peu un téléspectateur qui serait en droit, avec une telle affiche, d'attendre des ambitions plus affirmées de la part de cette série. Et pourtant, malgré toutes les limites dont le téléspectateur est conscient, presque l'air de rien, Lie to me charme peu à peu.

Ce n'est pas un intense coup de foudre qui s'opère, mais le drama va susciter et capitaliser sur un sentiment agréable de confort diffus qui va progressivement s'installer. Avec une assurance et une tranquillité communicatives, l'histoire prend son temps, distillant et mêlant les ingrédients caractéristiques d'une recette qui a fait ses preuves : il y aura ces petits twists qui sauront tout redynamiser quand il faut, mais aussi ces confrontations si attendues orchestrées pour notre plus grand plaisir, ou encore ces passages cocasses ou improbables qui prêteront à sourire... Au fond, si les débuts de Lie to me ne marquent pas, ils parviennent à fidéliser de la plus pragmatique des manières cette partie du public qui était prédisposée à se laisser conquérir, n'est-ce pas le fondement même du format série ?

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Sur la forme, Lie to me conserve un cadre à la fois soigné et posé. Sa réalisation est classique, ne s'offrant aucune réelle prise de risque, ni le moindre effet de style. Les couleurs restent dans l'ensemble dans des teintes claires, ce qui correspond à l'atmosphère que s'efforce d'investir le drama. Il manque peut-être à cet ensemble une OST qui se démarquerait. Pour le moment, si les différents morceux entendus ne dépareillent pas, ils m'ont paru un peu trop passe-partout pour retenir vraiment l'attention. Mais peut-être est-ce au fond le style général de ce drama : bien calibré, sans surprise, manquant au final de ce relief qui l'aurait démarqué des dizaines l'ayant précédé ?

Reste que Lie to me dispose d'un atout indéniable qui lui est propre et que personne ne lui enlèvera : son casting ! C'est là où toute l'efficacité de la rom-com se dévoile, et où l'on prend sans doute pleinement conscience de l'extrême subjectivité et du sentimentalisme avec lequel le téléspectateur vit bien des dramas. Parce que Lie to me reste la série qui réunit en lead-in, la pétillante Yoon Eun Hye (Coffee Prince), qui est juste merveilleuse dans ces premiers épisodes, et le non moins charmant Kang Ji Hwan (Hong Gil Dong, Capital Scandal, Coffee House), qui reste pour le moment un peu en retrait, n'ayant que peu de chose à faire. De plus, soulignons que les seconds rôles ne sont pas en reste, notamment Sung Joon (White Christmas), mais on retrouve aussi Jo Yoon Hee (Golden Fish), Hong Soo Hyun (Temptation of an angel), Ryu Seung Soo (Evasive Inquiry Agency), Oh Mii Hee, Kwon Se In, Park Ji Yoon, Kang Shin Il (President) ou encore Lee Kyung Jin.

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Bilan : Démarrant tout en douceur, Lie to me se présente comme une comédie romantique à laquelle le qualificatif "classique" sied à merveille. Mais l'adjectif constitue à la fois son atout et sa faiblesse inhérente. Au-delà du déroulement trop calibré assorti d'une relative prévisibilité, le téléspectateur retiendra et appréciera cette impression diffuse de confort qui se dégage de ces premiers épisodes agréables. L'attachement aux personnages s'opère de la plus naturelle des façons grâce au charisme des acteurs, qui occultent quelque peu (mais pas complètement) les limites narratives. La recette rom-com fonctionne en capitalisant sur ce dernier aspect, c'est-à-dire notre rapport aux protagonistes.

En fait, en ce mois de mai, Lie to me apparaît un peu comme l'opposée de la sur-vitaminée The Greatest Love en terme de choix narratifs. A suivre éventuellement, mais suivant vos affinités. 


NOTE : 6/10


La bande-annonce de la série :


Une des chansons de l'OST :

22/09/2010

(K-Drama) Coffee House : une série touchante et attachante, mais au récit trop dilué


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S'il est toujours grisant de se disperser en découvertes exotiques, d'entreprendre mille et un chantiers téléphagiques, je ne trouve jamais assez de temps pour venir ensuite dresser un bilan des séries dont je vous ai présenté les premiers épisodes et dont j'ai continué le visionnage. Je profite donc d'une semaine où la rentrée américaine bat son plein - et où mon coup de coeur du moment est japonais (je vous en promets une review d'ensemble très prochainement, étant donné que la diffusion de ce jdrama s'est achevée il y a une semaine au Japon) - pour revenir sur une des comédies romantiques du printemps : Coffee House.

J'avais beaucoup apprécié le côté attachant et burlesque que les premiers épisodes de ce drama proposaient. Pour rappel, ma review de l'époque avait été celle-ci : Coffee House : ambiance caféinée pour une comédie romantique rafraîchissante. J'ai, depuis, achevé mon visionnage des 18 épisodes que comporte cette série : a-t-elle poursuivi sur la voie de ses convaincants débuts ? Et bien disons que je garde une impression mitigée de l'ensemble : un profond attachement qui ne s'est pas démenti, mais, à côté, une dilution continuelle du fil narratif dans le dernier tiers qui a été très dommageable.

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Versatile à l'excès, Coffee House aura multiplié les hésitations sentimentales, au point de nous proposer une situation finalement bien plus complexe qu'un classique triangle amoureux. En nous entraînant dans les coulisses du monde de l'édition, ce drama nous invitait à suivre les interactions, souvent explosives, d'un trio, puis quatuor, des plus hauts en couleurs. Jin Soo est un écrivain à succès, irascible et arrogant, qui tente vainement de distraire son ennui de façon pas toujours très fine. C'est pour cela qu'il a embauché Seung Yeon comme secrétaire, une jeune femme encore immature et ingénue, qui saura s'endurcir à ses côtés. Jin Soo entretient des relations chaotiques - mais pourtant fortes et, en un sens, très compréhensives - avec sa patronne, présidente de sa maison d'édition, Eun Young. Cette dernière s'est engagée sur une voie de célibat quasi-sacerdotal depuis que son ex-fiancé l'a trompée. Mais ce dernier n'a toujours pas baissé les bras et rêve d'une réconciliation.

Au final, d'une façon pas toujours pleinement maîtrisée et parfois excessivement naïve, Coffee House prend les accents d'une jolie leçon d'humanité, certes classique mais qui a pour elle de toujours rester très chaleureuse. Le téléspectateur suit avec une certaine indulgence et un brin d'amusement cet apprentissage sur la vie que chaque protagoniste va expérimenter au fil de la série, en y étant plus ou moins réceptif. Chacun aura l'occasion de mûrir en se découvrant, et en apprenant à identifier et comprendre ses sentiments, disposant ainsi d'une opportunité volatile de faire la paix avec le tourbillon émotionnel parfois très trouble qu'ils peuvent ressentir. Dans cette perspective, Coffee House présente donc tous les attraits d'une comédie romantique - peu d'originalité de ce point de vue par rapport aux canons du genre - ; son atout est d'être menée avec beaucoup d'énergie, mais aussi de savoir capitaliser sur un charme incontestable.

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Car le profond attachement du téléspectateur, qui ne se dément pas au fil de la série, est sans doute la fondation la plus solide sur laquelle repose ce drama. La complicité évidente entre les différents personnages, la manière dont leurs relations seront dépeintes et mises en scène, avec une petite touche toujours un peu pétillante, apportent incontestablement beaucoup de fraîcheur à l'ensemble. Mais surtout, il y flotte comme une dose de faux romantisme fleur bleue qui sied particulièrement bien à l'ambiance globale, prompte au burlesque facile, de Coffee House.

Alors même que je ne suis pas une téléspectatrice traditionnellement très sensible à cette dimension purement sentimentale, j'ai été véritablement prise par surprise par la façon dont ce drama, à travers quelques scènes parfaitement dosées, a su me toucher en plein coeur. Les séries sud-coréennes ont cela de magique qu'elles s'inscrivent dans l'émotionnel, disposant d'une capacité unique pour découvrir des cordes sensibles dont le téléspectateur ignorait jusqu'à l'existence. Naviguant quelque part entre une innocence narrative culturelle et des envolées sentimentales naturelles, certains k-dramas parviennent à créer une forme d'osmose émotionnelle, suffisamment rare pour être chérie. C'est toujours très personnel, ce ressenti variant d'un téléspectateur à l'autre. Mais Coffee House a été un de ceux-là pour moi. Même devant une série comme City Hall, qui m'avait pourtant considérablement remuée, je n'avais pas perçu une telle intensité.

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Doté d'un dynamisme très humain, le rythme de Coffee House bénéficie également de l'enchaînement de gags rocambolesques qui, en dépit de certains excès, prêteront plus d'une fois à sourire. Si les rapports entre Jin Soo et Seung Yeon sont propices aux caricatures, ils offrent aussi une base constamment renouvelée à un burlesque de circonstances. Peu à peu, cependant, la tonalité du drama évolue. Les gags s'espacent, devenant moins absurdes, à mesure que chaque personnage semble mûrir et, finalement, apprendre au contact de l'autre, même inconsciemment. Alors que la série se concentre alors prioritairement sur les états d'âme émotionnels de ses protagonistes, les scénaristes semblent alors perdre un peu la maîtrise de la construction narrative.

En effet, Coffee House s'épuise à tenter vainement de poursuivre sur son rythme initial de retournements de situation incessants. La durée de 18 épisodes apparaît trop longue pour l'histoire mise en scène. L'impression d'une dilution exacerbée de l'intrigue se ressent fortement ; d'autant que le téléspectateur se perd un peu dans les multiples changements d'orientation que la série se permet pour tenter de maintenir sa versatilité amoureuse. Cela devient plus poussif, mais aussi répétitif, perdant une partie de sa fraîcheur. Pour se rattraper, il restera la conclusion : tout dépendra alors de votre impression personnelle, suivant le couple que vous rêviez de voir finir ensemble. La question a suffisamment agité les fans lors de la diffusion pour avoir son importance.

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Sur la forme, Coffee House aura présenté une réalisation classique de comédie romantique, sans trop en faire. Ce sont les chansons issues de son OST qui m'auront sans doute le plus marquée, ayant passé une partie de l'été à les écouter en boucle. Rythmée et prenante comme l'ambiance initiale de ce drama, elles auront constitué un reflet parfait et entraînant, invitation musicale à suivre les errances amoureuses de ses héros.

Côté casting, il n'y a pas d'adjectif suffisamment louangeur pour qualifier l'interprétation de Kang Ji Hwan (Capital Scandal, Hong Gil Dong). Si j'avais déjà visionné d'autres dramas dans lesquels il jouait un des rôles principaux, c'est en revanche le premier dans lequel il s'impose avec autant de charisme. Même s'il avait laissé entrevoir cet aspect, par intermittence, dans Capital Scandal, il n'avait jamais été aussi constant. A ses côtés, Ham Eun Jung (du groupe T-ara) n'est sans doute pas la plus grande actrice qui soit et son jeu apparaît rapidement très stéréotypé. Cependant, elle bénéficie de la fraîcheur de son personnage pour s'en tirer honorablement. Quant à Park Si Yeon (My Girl, Story of a Man), même si j'ai pu lire beaucoup de reviews où elle fait rarement l'unanimité, c'est une actrice que j'apprécie. Elle poursuit sa progression et s'affirme dans des registres aux tonalités très différentes. Enfin, Jung Woong In aura investi avec beaucoup de conviction le registre plus comique de son personnage, s'en sortant très bien.

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Bilan : Profondément attachante, Coffee House laisse donc une impression au final mitigée. Dotée d'une capacité à toucher et à émouvoir la fibre la plus sensible du téléspectateur, elle fait preuve d'une richesse sentimentale à saluer. Cependant, les scénaristes s'égareront un peu dans la structure narrative de l'histoire, ne parvenant pas à maintenir l'équilibre du drama à mesure qu'il évolue vers plus de maturité. Le dernier tiers apparaît ainsi quelque peu répétitif, 18 épisodes constituant peut-être une durée trop longue.

Au final, même si j'ai été, par certains aspects, un peu déçue par cet étiolement, je ne regrette absolument pas d'avoir pu suivre ce drama. J'ai vraiment savouré certaines scènes délicieuses et j'en garde une profonde affection, ainsi que beaucoup de souvenirs très agréables.


NOTE : 6,5/10


Le bonus parodique final délicieusement décalé :

 

Une des chansons de l'OST :

26/05/2010

(K-Drama / Pilote) Coffee House : ambiance caféinée pour une comédie romantique rafraîchissante


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En ce mercredi asiatique, je vais vous présenter une comédie romantique placée sous le signe d'une délicieuse arôme caféinée, parfum qui évoque toujours dans l'inconscient du téléspectateur quelques bons souvenirs du petit écran sud-coréen. Cette nouvelle série, diffusée sur SBS, les lundi et mardi soir, s'intitule Coffee House. Elle a débuté le 17 mai 2010.

Outre le casting, j'avoue que ce sont surtout les sympathiques affiches promotionnelles, mêlant café et écriture, qui avaient attiré mon attention sur ce drama que j'attendais donc avec une certaine curiosité. Et je crois bien que je n'aurais pas besoin d'aller chercher plus loin mon coup de coeur sucré et rafraîchissant des prochaines semaines, tant ces deux premiers épisodes furent un petit régal, une bulle d'air frais et de comédie légère et dynamique, comme la télévision coréenne sait si bien le faire lorsque les scénaristes parviennent à trouver un juste équilibre dans le canevas de narration classique exploité. Je me suis laissée charmer par cette ambiance, qui, si on s'en réfère aux dramas de cette année 2010, m'a un peu rappelé Pasta ; mais avec un petit quelque chose en plus.

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Coffee House se propose de nous plonger dans le monde de l'écriture, en nous entraînant dans les coulisses très animées d'une maison d'édition. Lee Jin Soo est un écrivain à succès, auteur de plusieurs best-sellers, mais dont les provocations mettent les nerfs de Seo Eun Young, la présidente de la société qui l'emploie, à rude épreuve. Après un énième faux-bond, exaspérée par ses excentricités, elle menace de le renvoyer et de le poursuivre en justice sur la base des multiples incartades qu'elle a dû subir et gérer au cours de la décennie écoulée. Pour aplanir les angles et revenir à un prudent statu quo dans lequel chacun trouve son compte, quoique les deux puissent prétendre à haute voix, Jin Soo soumet à Eun Young une nouvelle idée de roman, non seulement très intéressante, mais aussi potentiellement très rentable. Transigeant, la jeune femme décide alors de lui accorder un sursis de six mois pour lui laisser le temps d'écrire ce projet ; s'il ne parvient pas à respecter ce délai, elle mettra ses menaces d'action en justice à exécution.

Parallèlement, au cours d'une de ses escapades loin de ses obligations professionnelles, Jin Soo s'est réfugié, un jour de pluie, dans le café familial que tient Kang Seung Yeon, une jeune femme qui aide sa famille à s'en occuper en attendant de trouver un emploi. Vivant à travers les aventures romanesques romancées dans ses chers manhwas, Seung Yeun traverse une période difficile. Elle vient de rompre avec son petit-ami et sa famille lui reproche de plus en plus ouvertement de ne pas parvenir à gérer correctement sa vie, puisqu'elle cumule célibat et chômage. Si la première rencontre entre Seung Yeon et Jin Soo se révèle des plus rocambolesques, impliquant scènes de ménage, serrure défectueuse et autres tragiques mauvais timing, quelle n'est pas la surprise de la jeune femme lorsque l'écrivain la recontacte pour lui proposer un poste de secrétaire travaillant sous ses ordres. Grâce à un ami commun qui a su se montrer convaincant auprès de Jin Soo, Seung Yeon décroche un job très bien payé qui semble inespéré et qui devrait durer les six mois accordés par la maison d'édition. Mais la jeune femme va vite découvrir que ce poste n'est pas vraiment ce à quoi elle s'attendait et que, derrière ses apparentes bonnes manières, Jin Soo est un être plutôt invivable.

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La grande force de Coffee House réside incontestablement dans ses personnages. Chacun à leur manière, avec leurs défauts, leurs excès, mais aussi leurs paradoxes, ils se révèlent tous très attachants. Si chacun correspond à un stéréotype bien défini, le téléspectateur est agréablement surpris par la fraîcheur qui émane d'eux. Leurs portraits s'avèrent finalement plus subtiles que ce qu'on aurait pu penser a priori, bénéficiant d'une écriture assez fine et plutôt bien inspirée globalement. Tous ont leur part de dualité, leurs comportements n'étant pas dénués d'ambiguïtés. Cela permet donc d'obtenir des personnages très vivants, absolument pas figés, ni enfermés dans des caricatures.

Jin Soo est un écrivain de talent qui, dans le plus pur respect des canons de la télévision sud-coréenne, n'a pas un caractère des plus faciles. D'un naturel arrogant, perfectionniste frôlant l'obsession sur certains points comme la conception du café, et faisant preuve d'un effarant manque de savoir-vivre dès qu'on prend le temps de le connaître un peu, il présente pourtant à la face du monde une apparence courtoise, cachant ses réelles pensées derrière un faux sourire artificiel qui en trompe plus d'un. Tour à tour incarnation Darcy-esque ou homme arrogant pouvant faire des remarques vraiment blessantes lorsque le masque tombe, la dualité du personnage exerce rapidement une certaine fascination. Si ce type de série nous a habitué à la personnalité rugueuse, parfois très peu avenante, du personnage principal, le fait de jouer sur ces deux facettes (comme dans Pasta par exemple) apporte une nuance supplémentaire à l'ensemble et permet de trouver un équilibre entre les différents protagonistes.

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Au cours des deux premiers épisodes, les deux autres personnages développés sont les deux figures féminines centrales de la série. Seung Yeon, avec cette innocence propre aux héroïnes de comédies romantiques, revendique la naïveté dynamique d'une jeunesse qui n'a eu que peu l'occasion de se confronter à la vie réelle. Pleine de fraîcheur et de volonté, elle évite de tomber dans les excès pour se montrer assez attachante. A l'opposé, Eun Young, la présidente de la maison d'édition, navigue entre la femme d'affaires impitoyable ayant réussi et la jeune femme à la vie amoureuse en ruines, toujours marquée par un abandon de fiancé datant de plusieurs années. C'est aussi un personnage qui fait preuve de beaucoup d'ambivalence, notamment dans ses rapports explosifs avec Jin Soo qui sont une des réussites de ces épisodes. Entre incompatibilité de caractères et amitiés sincères, les deux jeunes gens se côtoient - se supportent, diraient certains - depuis plus de dix ans. Ils se connaissent l'un l'autre, presque plus qu'eux-mêmes ; et la façon, très volatile, avec laquelle leurs rapports sont traités ne manque pas de piment.

Ainsi, Coffee House se révèle comme une comédie fraîche, dont le dynamisme, qui ne se dément pas au fil de ces deux premiers épisodes, transmet au téléspectateur une bonne humeur contagieuse. Exploitant, avec une certaine réussite, un comique de situation dont plusieurs scènes auront réussi à me faire éclater de rire, la série évite d'en faire trop et de tomber dans une surenchère qui l'aurait alourdie, préférant entretenir une légèreté très agréable. Se réappropriant les codes scénaristiques des fictions du genre, elle s'amuse elle-même des ficelles qu'elle emploie. Pour cela, elle utilise notamment, avec parcimonie, la voix off de l'héroïne. Cette dernière, grâce à son imagination débordante et ses parallèles instinctifs avec les histoires des manhwas qu'elle dévore, est une narratrice sympathique, pas envahissante, mais qui permet de se jouer des clichés en les déconstruisant.

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Sur un plan formel, Coffee House est dotée d'une réalisation assez dynamique, n'hésitant pas à recourir à certains effets de style, petits ajouts typiques des comédies du genre. En revanche, la musique ne m'a pas particulièrement marqué pour le moment ; les quelques morceaux récurrents étant assez quelconque et oubliables.

Enfin, le casting, assez prometteur à l'origine, se révèle des plus solides. Les acteurs principaux sont pleinement entrés dans leur personnage dès le départ ; ce qui permet d'asseoir le récit. En tête d'affiche, nous retrouvons Kang Ji Hwan (Capital Scandal, Hong Gil Dong) qui réussit de façon plutôt convaincante à jouer sur l'ambivalence de Jin Soo. A ses côtés, Ham Eun Jung (sans doute plus connue des amateurs de k-pop) s'impose dans un registre rafraîchissant. Energique à souhait, Park Si Yeon (My Girl, Story of a Man) incarne la présidente de la maison d'édition qui emploie Jin Soo. Enfin, Jung Woong In interprète un ex-fiancé plutôt envahissant.

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Bilan : Ces deux premiers épisodes de Coffee House laissent entrevoir une charmante comédie, rafraîchissante et légère. On s'attache quasi-instantanément à des personnages non dépourvus de défauts, mais ayant aussi leurs ambivalences. Il se dégage de l'ensemble une ambiance sucrée et agréable, sur fond de péripéties rythmées, à laquelle il est difficile de ne pas adhérer. Tout en utilisant des ficelles scénaristes classiques, l'écriture de Coffee House se révèle plutôt subtile, avec plusieurs scènes vraiment bien inspirées. Pas de lourdeurs, relativement peu d'exagérations, des passages drôles et des relations entre les personnages volatiles à souhait : un cocktail sympathique comme les sud-coréens savent si bien le faire et qui prend instantanément !


NOTE : 7,5/10


Des bande-annonces de la série :