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18/04/2012

(K-Drama / Pilote) The Equator Man : un mélodrame plein d'assurance mettant en scène des destinées troublées

 
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Ce mercredi asiatique est placé sous le double signe (presque paradoxal) de la nouveauté et du classicisme. Je poursuis mon exploration des k-dramas des mercredi et jeudi soirs actuellement en cours de diffusion en Corée du Sud, avec celui dont j'attendais sans doute le plus. Il faut dire que depuis fin mars, la compétition pour le coeur du public sud-coréen s'est considérablement ressérée. La relative déception causée par King 2 Hearts lui a fait perdre son avance et a permis à ses deux challengers d'atteindre des parts d'audience à deux chiffres, The Equator Man (comme The Rooftop Prince) a ainsi vu ses audiences progresser au fil des semaines.

Ecrit par Kim In Young, scénariste à qui l'on doit notamment Women of the Sun auquel The Equator Man a été comparé, ce drama a débuté le 21 mars 2012. Vingt épisodes sont pour le moment envisagés. Si ce soir sera diffusé en Corée du Sud le neuvième épisode, ma review a été écrite après avoir visionné les cinq premiers. S'appropriant des thématiques bien connues du petit écran sud-coréen, The Equator Man propose un condensé de recettes éprouvées qui sont des valeurs sûres. Si bien qu'il est difficile de ne pas se laisser capturer par ce tourbillon de destinées.

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The Equator Man relate l'histoire d'une amitié brisée entre deux jeunes hommes qui vont lutter, chacun à leur façon, pour trouver leur place dans la société. Ce sont des évènements d'adolescence qui vont tout forger, prenant la suite d'autres antagonismes passés. Kim Sun Woo est alors un garçon bagarreur et forte tête, peu porté sur les études. A l'opposé, Lee Jang Il voit dans l'école le seul moyen de s'élever socialement. Il rêve de pouvoir entrer à l'université et d'y étudier le droit. Les deux garçons vont sympathiser et former une alliance inattendue, unissant leurs forces respectives (les poings de l'un, le niveau scolaire de l'autre) pour se forger peu à peu une étonnante, mais solide - du moins en apparence -, amitié.

Cependant le père de Sun Woo tombe malade et se voit contraint de remuer un passé qu'il aurait mieux fallu oublier. Sun Woo n'est en effet pas son vrai fils ; or il décide de contacter directement un des deux pères potentiels de l'enfant, Jin No Sik, un homme d'affaires fortuné, avec lequel il a des relations très compliquées. Les deux hommes finissent par se battre, No Sik laissant pour mort le père (adoptif) de Sun Woo. Un de ses employés se charge de maquiller le meurtre en suicide, achevant l'homme. Or cet employé, soucieux d'y gagner une bourse universitaire pour son fils, est le père de Lee Jang Il. Il sert donc ici, en commettant cet acte, les ambitions de son enfant.

Mais Sun Woo, effondré, ne parvient pas à croire à la thèse du suicide. Des indices semblent d'ailleurs remettre en cause le résultat d'une enquête de police bâclée. Le garçon entreprend de rassembler un dossier à remettre au commissariat pour exiger la réouverture de l'enquête. Mais pendant ce temps, Jang Il, qui fait ses premiers pas à Séoul, découvre le terrible secret de son père et l'origine de la bourse qui lui a permis de réaliser son rêve. Refusant de risquer de tout perdre si Sun Woo va au bout de son idée, il le confronte, puis finit par l'attaquer et le jeter d'une falaise. Sun Woo survit. Grièvement touché, il sombre dans le coma.

Les années passent, chacun poursuit sa vie. Un jour, Sun Woo reprend conscience sur son lit d'hôpital...

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The Equator Man est le dernier représentant en date d'un mélange traditionnel du petit écran sud-coréen, où se croisent mélodrame, amour, trahison et vengeance. Assumant parfaitement cette filiation et ces influences évidentes, lesquelles rendent la construction narrative des premiers épisodes familière à tout téléspectateur habitué des k-dramas, c'est plus précisément sur le thème de la destinée que la série pose ses fondations et sa dynamique. Dès le départ, elle valide en effet toutes les coïncidences et rencontres pas si fortuites qu'elle met en scène, de même qu'elle légitimise les sentiments nés d'un simple regard échangé qui vont conditionner les relations et antagonismes futurs. L'important reste qu'elle trouve rapidement ses marques au sein de ces concours de circonstances et rapprochements insolites.

Certes, si le drama ne prend aucun risque, son écriture n'en est pas pour autant exempte de critiques. La principale maladresse récurrente de ces premiers épisodes tient à leur gestion hasardeuse de la dimension temporelle. Non seulement l'absence de repères prête parfois à confusion, mais les ellipses occasionnelles, les brusques accélérations, les montages en parallèle de scènes semblant se dérouler sur une durée très différente, renvoient une impression brouillonne. Comme si la scénariste prenait en compte toutes les scènes clés et passages indispensables, mais avait du mal à leur conférer une homogénéité et un liant. Cependant l'ensemble bénéficie de l'aplomb avec lequel ce classicisme est exposé : tout semble couler de source, et la dimension émotionnelle n'étant pas négligée, le téléspectateur se surprend à se laisser happer par la toile létale en train de se tisser.

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Si, comme tout drama sud-coréen, et plus particulièrement ceux mettant en scène un thème lié à la vengeance, la mise en place de l'histoire prend son temps, The Equator Man met opportunément à profit ces débuts pour permettre au téléspectateur de s'investir aux côtés des différents protagonistes. L'objectif évident est de ne laisser personne insensible. Initialement, l'amitié surprenante des deux adolescents est bien dépeinte, avec une authenticité assez touchante - en dépit de l'impression de déjà vu - qui démontre une réelle maîtrise prometteuse du scénariste sur un aspect important : la capacité à insuffler du relief et une certaine force à ses personnages. De même, la confrontation à venir qui scellera leur opposition est amenée avec la dimension tragique, mais aussi une nécessaire fatalité caractéristique, qui ne laissent pas indifférent.

De manière générale, The Equator Man a un potentiel certain du point de vue émotionnel et humain. Les deux protagonistes principaux s'imposent d'ailleurs efficacement, le glissement de Jang Il vers le côté le plus obscur de l'ambition étant bien explicité et apparaissant cohérent avec ce que l'on peut savoir du personnage - le fait que le téléspectateur, devant son petit écran, prenne passionnellement parti contre lui est d'ailleurs sans doute recherché. En dépit d'un manichéisme inhérent à l'histoire - mais qui sera peut-être nuancé ultérieurement -, les figures masculines reposent donc sur des bases solides. Le constat est en revanche plus nuancé du côté des féminines : se résumant au départ presque entièrement aux seuls sentiments éveillés en chacune d'elles par leurs vis-à-vis (Jang Il pour l'une, Sun Woo pour l'autre), elles sont pour le moment peu travaillées, et il est difficile de les cerner ou de s'investir à leurs côtés. Il faut espérer que les développements narratifs permettront de leur donner cette consistance dont elles manquent encore.

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Sur la forme, The Equator Man est un drama plutôt maîtrisé, même s'il peine à vraiment imposer une identité visuelle et musicale qui se démarque. L'ensemble est correct, avec beaucoup d'effets et de mises en scène très classiques, mais aussi quelques touches inutiles comme l'utilisation de ralentis. Au niveau musical, The Equator Man n'a pas la grandiloquence pompeuse de King 2 Hearts, ni la dimension sur-calibrée mais efficace de The Rooftop Prince. C'est une introduction en douceur, assez anecdotique, avec cependant une chanson un peu mélancolique figurant dans l'OST (cf. vidéo ci-dessous) qui correspond bien à la tonalité ambiante.

Enfin, The Equator Man bénéficie - et c'est indéniablement un de ces atouts principaux - d'un casting efficace, en ayant notamment casté pour personnage principal un acteur habitué des dramas de vengeance, Uhm Tae Woong (Resurrection, The Devil, Dr Champ). Durant son adolescence, Kim Sun Woo interprété par Lee Hyun Woo qui trouve lui-aussi bien ses marques et qui confirme la bonne impression qu'il m'avait laissé lors des débuts de Gye Baek. Face à lui, c'est Lee Joon Hyuk (I am Legend, City Hunter) qui incarne de manière convaincante cet ami trop ambitieux qui va être amené à trahir celui qu'il avait considéré comme un proche - il prend la suite du jeune Siwan. Si parfois le manque de subtilité de l'écriture se ressent, le duo propose des interprétations qui permettent de l'occulter en partie. A leurs côtés, pour compléter le quatuor, on retrouve Lee Bo Young et Im Jung Eun.

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Bilan : Avec l'assurance que lui confère son classicisme, puisqu'il emprunte des recettes traditionnelles aux mélodrames vengeurs qui ont fait leur preuve par le passé, The Equator Man pose plutôt efficacement les jalons d'une histoire qui, à défaut d'originalité, saura ne pas laisser insensible le téléspectateur. Il ne néglige en effet pas une dimension humaine fondamentale. Seul le temps dira si le drama peut espérer se faire une place dans le genre déjà bien fourni qui est le sien, mais, en dépit de ces quelques maladresses et inégalités d'écriture, ces débuts laissent entrevoir du potentiel. A surveiller.

Les amateurs de revenge drama devraient tout particulièrement y trouver leur compte.


NOTE : 6,75/10


Une bande-annonce de la série :

Une chanson de l'OST :

29/12/2010

(K-Drama / Pilote) Athena : Goddess of War : un thriller d'espionnage explosif

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Le premier mercredi asiatique de 2010 ayant été consacré à un bilan d'IRIS, c'est presque logiquement qu'Athena : Goddess of War va conclure l'année... Attendue comme le thriller de cette fin 2010 en Corée du Sud,  cette série (à noter que cette étrange fascination pour les mythologies antiques ne semble pas prête de s'arrêter, puisque Poseidon débarquera sur les écrans en 2011) avait bénéficié d'une importante promotion. Spin-off d'un des dramas marquants de 2009, IRIS qui, à défaut d'avoir fait l'unanimité de la critique, avait fédéré une bonne partie du public, se concluant tout juste sous la barre des 40% de part d'audience, la série devait assumer cet héritage, tout en sachant se renouveler suffisamment pour ne pas sembler se contenter d'exploiter un filon s'étant révélé rentable.

En un sens, Athena ne dépareille pas : si IRIS m'avait globalement plu, elle m'avait aussi laissé d'importantes frustrations et certaines insatisfactions jamais corrigées. Les débuts d'Athena aussi explosifs qu'excessivement brouillons semblent reprendre le flambeau des points positifs comme négatifs. Si la série gagne progressivement en intensité - il lui faut quand même trois épisodes pour s'installer -, ces débuts laissent un même arrière-goût d'inachevé qui me fait dire que ce n'est sans doute pas encore pour cette fois que l'on aura un Gaiji Keisatsu coréen pleinement maîtrisé dans sa globalité.  

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Athena s'inscrit dans le même univers qu'IRIS, se déroulant plusieurs années après cette dernière, mais elle constitue cependant une histoire indépendante, ne partageant pas les mêmes protagonistes à l'exception du président occupant la Maison Bleue et des apparitions prévues en guest-star de Kim So Yeon et de Kim Seung Woo. Il y a donc bien quelques références à sa grande soeur, mais rien qui puisse empêcher de découvrir Athena sans avoir préalablement vu IRIS. Poursuivant dans une relative continuité thématique, elle lui emprunte quand même un enjeu similaire sensible, celui du nucléaire, reprenant le cours du programme nucléaire sud-coréen et des tensions que ce projet peut potentiellement générer vis-à-vis de ses voisins du Nord comme d'autres acteurs de la communauté internationale.

Athena débute sur des évènements qui se sont déroulés au Japon trois ans plus tôt : l'extraction compliquée du professeur Kim, un physicien qui va être une des figures déterminantes de ce programme. Tournant au désastre, les membres de l'équipe officieuse chargée par le gouvernement sud-coréen de rapatrier le scientifique furent alors quasiment tous exterminés, à l'exception du leader, Kwon Yong Gwan, par un mystérieux commando mené par Son Hyuk. Cependant le scientifique put être installé en Corée du Sud. Quelques années plus tard, le programme nucléaire de ce pays est sur le point d'être achevé et le professeur demeure l'objet de toutes les convoitises. Le NTS, service spécialisé du NIS, emploie toutes ses ressources à sa protection. Tandis que Son Hyuk, désormais à la tête de la section Asie de la Homeland Security aux Etats-Unis, fait tout pour empêcher ce projet qui tient à coeur au président sud-coréen d'être finalisé. Il a la surprise de retrouver sur sa route Kwon Yong Gwan qu'il avait épargné lors de leur précédente confrontation. Ce dernier vient d'être récemment nommé chef du NTS et n'en référe désormais directement qu'au président.

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Parallèlement, Lee Jung Woo travaille comme agent de terrain au sein du NTS. Il fait par hasard la connaissance de Yoon Hye In lors d'une de ses missions, découvrant a posteriori qu'elle s'occupe de faire visiter le NIS à des classes d'enfants. Ce qu'il ignore, c'est que la jeune femme faisait également partie du commando étant intervenu au Japon, non sous les ordres de Kwon Yong Gwan, mais dans l'équipe de Son Hyuk. Cependant c'est un coup de foudre qu'éprouve Jung Woo en la rencontrant, décidé à mieux la connaître. Dans le même temps, les choses s'accélèrent sur le terrain autour du programme nucléaire sud-coréen. Les Russes, mais aussi les Nord-Coréens, se manifestent. Tandis que Jung Woo remonte la piste de terroristes en lien avec cette affaire, les supérieurs de Son Hyuk le pressent de prendre toutes les mesures nécessaires pour empêcher les Sud-Coréens d'achever leur programme. Tout cela les conduit dans une petite ville d'Italie, Vincenza...

A ce titre, le cadre constitue peut-être le premier atout formel de ce drama, signe également de son budget. A défaut d'avoir vraiment compris où se situait Alger sur une carte de l'Afrique, les scénaristes ont cependant pu déplacer l'action en Italie où s'est déroulée une partie du tournage. La série profite donc pleinement de ce décor de carte postale. Elle dispose d'un budget conséquent et entend le démontrer à l'écran. Pour cela, elle n'hésite pas à faire étalage de ses moyens, même en sacrifiant à certains artifices narratifs un brin forcés. Les rêves JamesBondiens de Jung Woo offrent ainsi un exutoire parfait aux scénaristes. Sonnant un peu creux, ils ont quand même le mérite d'afficher la couleur mais aussi une certaine prise de distance vis-à-vis de cette image d'Epinal du monde l'espionnage. En fait, les scénaristes semblent un peu à la croisée des chemins, adoptant une certaine ambivalence pour jouer sur tous les tableaux : conscients des clichés que ces scènes véhiculent, ils souhaitent aussi profiter de l'attrait qu'elles exercent fatalement sur l'inconscient d'un téléspectateur facilement charmé par ces éléments d'action très classes.

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Le contenu même d'Athena reflète d'ailleurs sur certains points cette même ambiguïté, jonglant avec un cahier des charges aux exigences très diverses. En effet, tout en n'hésitant pas à mettre en scène des passages d'action musclée et à poser des enjeux géopolitiques majeurs, Athena n'entend pas non plus renier son identité de drama sud-coréen. Elle s'efforce donc de replacer à l'occasion ses personnages au coeur de son propos, n'oubliant pas que c'est cette marque de fabrique plus portée vers l'émotionnel qui conduit prioritairement les téléspectateurs devant les séries de ce pays. Des romances potentielles qui s'esquissent, marquant les débuts hésitant d'un triangle amoureux, sur fond de trahison programmée et d'agents aux loyautés variables, jusqu'aux vengeances de sang, prix à payer pour des actes passés, les ingrédients sont là. Mais l'introduction de cette dimension plus humaine dans cet apparent thriller d'espionnage policé s'opère de façon assez peu naturelle. Parachutés maladroitement entre des scènes aux enjeux autrement plus importants, ces moments se mêlent aussi parfois aux storylines en cours, aboutissant à un étrange toutélié où l'enchaînement des coïncidences apparaît finalement trop peu crédible pour que le téléspectateur puisse y croire et s'y impliquer.

C'est sans trop de succès que la série recherche un point d'équilibre entre ces deux sphères, au cours de ces premiers épisodes, ne parvenant d'ailleurs pas à capitaliser sur un éventuel développement de l'affectif vis-à-vis de personnages auxquels on ne s'attache pas vraiment pour le moment. Le temps et le démarrage véritable de l'histoire permettront peut-être de gommer ces problèmes de mise en place initiaux. Mais IRIS avait souffert d'un même problème narratif qui est sans doute plus structurel. Je pense que cela tient surtout au fait que ces séries empruntent volontairement à leurs consoeurs occidentales certains codes scénaristiques - y trouvant notamment leur inspiration pour tous les aspects relatifs à l'espionnage -, tout en essayant de préserver ce qui fait la particularité des dramas sud-coréens. Or la conciliation de ces deux priorités ne va pas forcément de soi et est plus difficile qu'il n'y paraît. Au final, la dimension sentimentale fragilise quelque peu la solidité d'une histoire où certaines grosses ficelles auraient été clairement dispensables.

Cela ne signifie pas pour autant qu'Athena ne mérite pas le détour et une chance de grandir, car son explosivité et les enjeux forts qui s'esquissent laissent entrevoir un potentiel indéniable qui ne demande qu'à être exploité. L'ensemble est perfectible et dispose à l'évidence d'une bonne marge de progression. D'ailleurs, il faut noter qu'à partir du moment où l'intrigue paraît véritablement lancée et les ingrédients mis en place, il se dégage de l'ensemble une intensité nouvelle incontestablement prenante qui sait retenir l'attention du téléspectateur.

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Sur la forme, la réalisation reprend les ingrédients qui avaient fait l'identité visuelle d'IRIS. La photographie se veut sobre, sans le côté chatoyant que l'on croise traditionnellement dans les comédies romantiques. Les scènes d'action, que ce soient les fusillades ou les combats, se partagent tant bien que mal entre le désir évident de démontrer toute l'explosivité inhérente à la série et celui, plus anecdotique, de paraître réaliste. La bande-son se compose de plusieurs chansons déjà bien en place. Si leur emploi ne s'avère pas toujours des plus adroits, cela est dû aux difficultés du scénario de jongler entre le genre action et la nécessaire dose de romance, qui l'amène à passer sans transition de l'un à l'autre, au moyen justement de la soundtrack, de façon pas toujours très équilibré.

Enfin, le casting apparaît incontestablement comme une des forces de ce drama, qui pourra amender quelques faiblesses narratives. Si IRIS mêlait des révélations coups de coeur et des acteurs que je ne supporte (vraiment) pas, le casting d'Athena est plus homogène. Venu du grand écran, surtout connu en France pour le film Le Bon, la Brute et le Cinglé, Jung Woo Sung est une valeur sûre qui s'installe peu à peu dans un personnage à l'écriture un peu trop hésitante au départ. Face à lui, on retrouve Cha Seung Won qui m'a plus que marquée dans ce drama coup de coeur que fut City Hall. Je serais tentée de dire que c'est celui qui s'en sort le mieux dès ses premières scènes, bénéficiant sans doute du fait qu'il entre immédiatement en action. Il prend pleinement la mesure d'un personnage déjà défini dès le départ. L'actrice Soo Ae (Love Letter) complète le triangle qui s'esquisse, plus à l'aise dans ses scènes d'action que dans son travail au NIS. A leurs côtés, on retrouve une autre actrice que j'apprécie beaucoup depuis The Legend, Lee Ji Ah (Beethoven Virus), mais aussi d'autres figures très familières du petit écran sud-coréen, comme Kim Min Jong (The Return of Iljimae, A man called God), Choi Si Won (Oh! My Lady), Lee Bo Young (Harvest Villa), Yoo Dong Geun (Dandelion) ou encore Lee Jung Gil (IRIS).  

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Bilan : Auteur de débuts poussifs et relativement brouillons, que viennent obscurcir certaines grosses ficelles narratives oubliables, Athena n'est probablement pas ce thriller d'espionnage qui aurait appris des erreurs d'IRIS que l'on aurait pu espérer. Pour autant, face à un ensemble rythmé efficacement porté par un casting des plus solides, le téléspectateur se surprend à vouloir laisser le temps à la série de s'installer, sentant le potentiel indéniable sous-jacent. Signe que l'introduction se termine, les enjeux commencent à se concrétiser au cours d'un troisième épisode plus prenant, qui est notablement le premier à se terminer sur un vrai cliffhanger.

Après cette entrée en matière pas forcément des plus convaincantes, il faut espérer que l'écriture s'affine et murisse à mesure que l'intrigue se développe. De toute façon, vous connaissez mon penchant pour les histoires d'espions... Je serais donc au rendez-vous.  


NOTE : 5,75/10


Une bande-annonce de la série :


Une chanson de l'OST :


28/03/2010

(K-Drama / Pilote) Harvest Villa : cocktail détonnant de genres très différents


Mine de rien, ce blog commence à contenir un certain nombre de "tests de pilotes" de séries coréennes ! Et vu la nouvelle vague de nouveautés en train d'arriver avec le printemps, la tendance ne va sans doute pas aller en diminuant. Car, le cercle est pernicieux : la curiosité nourrit la curiosité. Je crois avoir trouvé mes marques dans ce nouveau paysage téléphagique. J'ai intégré la Corée du Sud dans mes habitudes téléphagiques quotidiennes : sélection des sites d'intérêt, inauguration d'une page de flux rss sur mon reader, réflexe de la consulter plusieurs fois par jour... Bref, un fonctionnement sériephile des plus classiques.
Si bien que je suis en train de réfléchir à une réorganisation de la catégorie "Séries asiatiques" : peut-être opérer une distinction, à l'image des séries des autres nationalités, entre les reviews des pilotes et les critiques d'ensemble de séries. Vu que la rubrique commence à être assez remplie, cela permettrait à chacun de s'y retrouver plus facilement.

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Toujours plongée dans les nouveaux dramas ayant débuté au cours de ce mois de mars, ma  découverte de la semaine fut assez étonnante ; je n'ai toujours pas réussi à bien la cerner après le visionnage des deux premiers épisodes. Présentée de façon assez intrigante comme un drama alliant suspense et comédie, le tout saupoudré d'un zeste de drama, Harvest Villa paraissait proposer un mélange des genres potentiellement intéressant, ou du moins assez original pour susciter la curiosité de la téléspectatrice que je suis. Ayant débuté le 5 mars 2010 sur la chaîne câblée sud-coréenne tvN, elle devrait normalement comporter un total de 16 à 20 épisodes.

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La volonté de Harvest Villa apparaît d'emblée de se positionner à un croisement des genres, cherchant à prendre en défaut l'attente du téléspectateur, tout en s'appropriant des ficelles de genres très différents, tellement classiques que l'on pourrait les qualifier de clichés. Cette envie d'impulser une certaine folie se remarque dès la construction, un peu hâchée et brouillonne, du pilote. Ce dernier s'ouvre en effet sur une scène digne d'un drame à suspense : dans une ambiance nocturne et angoissante, alors qu'une tempête fait rage dehors, un meurtre est en train de se commettre. Voulant manifestement obtenir quelque chose de leur victime, trois individus anonymes, encapuchonés, poursuivent et font tomber un vieil homme du toit d'un immeuble, sous les yeux effarés d'un alcoolique, habitant le bâtiment, qui en perd la raison. Le bref aperçu des autres occupants, dans leurs appartements, n'est pas fait pour rassurer le téléspectateur, instantanément intrigué par ce qui se joue sous ses yeux, qu'il ne peut comprendre pour le moment. Une brève scène policière nous indique ensuite que les autorités concluent à un suicide, classant ainsi rapidement l'affaire.

Après cette entrée en matière qui prend à rebours le téléspectateur par la tension et l'ambiance inquiétante distillées dans l'immeuble où le drame s'est produit, l'épisode enchaîne sans la moindre transition sur des scènes tout droit sorties de la plus classique et fleur bleue des comédies romantiques sud-coréennes. Elles vont nous permettre de présenter le fils de la victime dont nous venons d'assister à la mort et qui est le personnage principal de la série. Ici, la série empile les poncifs du genre : coup de foudre à l'égard de la jolie voisine qui vient de s'installer, tentatives de flirt calamiteuse et pseudo-rebondissements, aux ficelles énormes. Cela cherche à être drôle, sans vraiment y réussir. Ou plutôt est-ce une mise en application de la maxime selon laquelle, plus c'est énorme, plus cela peut passer auprès du téléspectateur.

Cette collision des genres peut quelque peu déstabiliser. Reste que ce traitement finalement un peu par l'absurde, en accumulant les stéréotypes, n'éclipse cependant pas complètement le fil rouge que va constituer le meurtre du départ. Car le fils hérite de la propriété de son père, sous la condition de devoir aller y habiter jusqu'à ses 32 ans, qui interviendront dans quelques mois. Mais il est probable que ce qui lui paraît comme être une brève parenthèse l'amènera à creuser ce mystère qui entoure le bâtiment et le soi-disant suicide de son père, qu'il n'avait pas revu depuis des années.

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Le concept clé de Harvest Villa a priori était donc une envie de mêler plusieurs genres très différents. Rester à déterminer quel cocktail tous ces ingrédients allaient produire. En effet, si cette initiative peut apporter un peu de sang neuf à ces concepts, cela pouvait aussi se révéler une ambition potentiellement glissante et déboucher sur un étrange hybride improbable à la narration pas très équilibrée. Le début du drama le place en fait entre ces deux résultats extrêmes. Car c'est au final un bien étrange alliage, assez étonnant, qui ressort de tout cela. Pas désagréable à suivre, mais assez désarçonnant quand même. On obtient une alternance de scènes très diverses, qui empruntent aux stéréotypes des fictions coréennes pour chacun des genres vers lesquelles elles sont censées tendre, le tout s'enchaînant sans la moindre transition. Ainsi, à un passage digne de la plus traditionnelle des comédies romantiques, succède une scène tout droit sortie d'un policier sombre. Cette versatilité dans la tonalité, qui s'opère de façon très rapide, fait qu'il est assez difficile de cerner immédiatement où est-ce que l'on a mis les pieds. Initialement, cela peut laisser quelque peu perplexe le téléspectateur qui est assailli de mille et une interrogations : Où les scénaristes veulent-ils en venir ? Quelle ambiance cherchent-ils vraiment à créer ? Qu'est-ce que c'est que cet O.T.N.I. (object télévisuel non identifié) ?

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Cet emprunt assumé à tous les poncifs des différents genres, presque opposés, parvient, au cours du deuxième épisode, à se stabiliser un peu. Ou du moins le téléspectateur commence-t-il à s'y habituer. Romance, comédie, policier, suspense, presque action... Tout y est. On retrouve même parfois ce mélange au sein d'une seule scène, ou alors c'est la storyline dont elles dépendent qui donne le ton. Une chose est sûre, la série, avec ses clins d'oeil et cette volonté de jouer sur ces clichés, ne se visionne pas au premier degré. Même les instants qui ne sont pas estampillés "comédie", par leur présentation très over-the-top, se regardent avec une nécessaire prise de distance salvatrice. Finalement, Harvest Villa semble être une série cherchant volontairement à provoquer un cocktail détonnant, souhaitant avant tout divertir et encourageant le téléspectateur à s'amuser face aux rebondissements improbables et autres storylines qui s'ajoutent à l'intrigue principale. Car, en dépit de l'impression de beaucoup de disperser, il y a effectivement un fil rouge conservé, à la connotation plus mystérieuse, mais qui, pour le moment, soulève des questions un peu abstraites sur l'imbrication réelle de tous les personnages. Au fond, la déstabilisation initiale du téléspectateur paraît voulue afin de l'encourager à se prendre au jeu.

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En ce qui concerne l'atmosphère globale de la série, en marge d'une réalisation classique qui n'hésite pas à jouer dans le burlesque des comédies asiatiques, le petit plus réside dans la musique. La bande-son est agrémentée par tout un tas de morceaux bien rythmés et très décalés, qui jouent volontairement sur leur caractère entraînant pour accentuer l'impression que nous sommes dans un étrange mélange des genres assez improbable. Le choix se révèle donc plutôt opportun, fidèle à l'image recherchée par le drama.

Du côté des acteurs, Lee Bo Young semble être dotée d'un don d'ubiquité en ce printemps 2010, puisqu'en plus d'assurer le lead-in féminin dans The Birth of The Rich, elle incarne également l'intérêt romantique potentiel dans Harvest Villa. Le héros est interprété par Shin Ha Kyun, que je connaissais pas, mais qui revient aux dramas après une longue période d'absence. Baek Yoon Shik (Hero) joue le plus inquiétant des habitants de l'immeuble, au métier assez particulier. La série bénéficie d'une galerie de personnages très riches, parmi lesquels on retrouve un certain nombre de têtes familières : Kim Chang Wan (Queen of Housewives), Jo Mi Ryung (que vous pouvez croiser actuellement dans Life is beautiful), Kwon Byung Gil ou encore la rafraîchissant Kang Byul (Creating Destiny).

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Bilan : Les débuts de Harvest Villa révèlent donc un certain potentiel, sans pour autant pleinement concrétiser l'essai. Si l'on perçoit bien la volonté de mixer les genres de façon assez détonnante et d'imposer une prise de distance qui peut se révéler sympathique si le téléspectateur joue le jeu, le drama butte sur un certain manque d'homogénéité qualitative que le temps et l'installation claires des intrigues pourront peut-être corriger.


NOTE : 5/10


La bande-annonce de la série :

Le générique de la série (avec la petite musique entraînante récurrente, façon folklore russe) :


14/03/2010

(K-Drama / Pilote) The Birth of The Rich : le monde des riches héritiers


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L'approche du printemps va amorcer le premier renouvellement des programmes du petit écran coréen et l'arrivée de plusieurs nouveautés récemment débarquées ou à venir. Parmi celles qui ont pris leurs quartiers depuis le début de ce mois de mars en Corée du Sud, on retrouve des dramas aux thématiques assez diverses, mais qui restent en terrain très connu. J'avoue que, pour le moment, rien ne m'a vraiment convaincu parmi les deux que j'ai testés. D'une part, il y a le kitsh d'action très marqué 80s', adaptation d'un manhwa à voir au second degré, avec A Man Called God, d'autre part, la comédie romantique avec en toile de fond l'univers fantasmé des sphères les plus riches du pays, The Birth of The Rich. C'est de cette dernière, qui a débuté le 1er mars 2010 sur KBS2, dont je vais vous parler en ce dimanche asiatique.

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Placée sous le signe de l'ascension sociale, The Birth of The Rich met en scène un héros aux rêves matérialistes déjà très tôt ancrés dans son esprit : il est persuadé d'être le fils d'une riche famille et raconte, dès son plus jeune âge, comment sa mère croisa un jour la route du président d'un Chaebol (ensemble industriel familial d'entreprises très diverses) et en fut séparé par le hasard et les circonstances, sans que ce dernier soit informé du fait que, de la nuit qu'ils avaient passé ensemble, allait naître un enfant. Seulement, sa mère resta également dans l'ignorance de l'identité de celui qui fut, le temps de quelques heures, son amant.

Profondément marqué par cette histoire fondatrice, en dépit de sa condition très modeste, Ji Hyun Woo s'est mis en tête de retrouver ce père biologique mystérieux. Le seul lien qu'il conserve est une médaille, cadeau précipité d'au revoir fait à sa mère. Pour découvrir qui il est, le jeune homme choisit de côtoyer les individus les plus fortunés du pays en travaillant dans un hôtel de luxe. Souhaitant rapidement quitter la condition sociale qu'il occupe actuellement, il étudie en parallèle le monde des affaires, de loin, avec ses moyens, cachant mal sa fascination pour ce milieu.

Son quotidien à l'hôtel va être quelque peu bouleversé par l'arrivée de Lee Bo Young, l'héritière caractérielle et intransigeante d'une riche famille, qui veut s'imposer dans ce monde de businessmen très masculin. Avec des habitudes très atypiques pour une personne ayant plus d'argent qu'elle ne peut en dépenser, sa rencontre avec Ji Hyun Woo va instantanément faire des étincelles et se changer en confrontation.

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En posant dès le départ les certitudes animant son héros imperturbable, The Birth of the Rich brasse, de la plus classique des manières, de grandes thématiques traditionnelles des séries coréennes. Avec en toile de fond les hasards de la vie et ses coïncidences uniques, ce drama se positionne dans la droite ligne de ces histoires récurrentes de destinée que, par une attitude active, le personnage principal souhaite aider à s'accomplir. Oeuvrant souvent à la limite de l'arrogance presque insolente, Ji Hyun Woo manoeuvre et se donne tous les moyens, sans compromission, en vue d'atteindre l'objectif qu'il s'est fixé. La fascination ainsi mise en scène pour les hautes sphères des affaires et les riches palaces est également un décor assez connu, rejouant les gammes classiques des dynamiques d'opposition entre héritiers et parvenus, travailleurs et opportunistes.

Dotée de protagonistes ayant chacun un fort caractère, la série s'amuse évidemment des oppositions et des confrontations inévitables qui vont en résulter. Mais elle ne parvient pas à se départir de l'impression tenace d'un déroulement trop convenu et balisé. Les clashs prêtent à sourire, cependant ils sont construits d'une façon sans doute excessivement artificielle, ce qui donne parfois le sentiment d'assister à des passages un peu forcés, manquant de relief et de spontanéité. A la différence d'autres comédies romantiques proposées cette année (Pasta, The Woman Who Still Wants To Marry), tirant avec dextérité leur épingle du jeu, en misant sur une authenticité rafraîchissante et des personnages attachants dans lesquels on peut s'identifier, The Birth of the Rich reste pour le moment en retrait. Avec ses protagonistes assez froids et ses ressorts scénaristiques sans surprise, elle se révèle trop timorée ou péchant peut-être par manque d'ambition.

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Si le pilote se révèle assez plat sur le fond, avec un déroulement trop prévisible dans lequel il manque une petite touche de personnalité qui permettrait à The Birth of The Rich de s'imposer en tant que telle, le casting se montre pour le moment, également, assez banal et plutôt effacé ; même si ce drama marque quand même quelques retours au petit écran après plusieurs années d'absence pour deux de ses acteurs.

Ji Hyun Woo, vu l'an dernier dans la comédie Invicible Lee Pyung Kang, incarne avec une certaine sobriété ce jeune homme qui s'imagine héritier d'un Chaebol, persuadé d'être appelé à connaître un destin fortuné. Il fait le travail, mais sans plus pour le moment. Son pendant féminin, Lee Bo Young (Queen of the Game, qui date de 2007), héritière atypique et intransigeante, parvient plus efficacement à mettre en avant la force de caractère de son personnage. Les deux acteurs n'ont eu que quelques scènes ensemble, dans ce pilote, et il est trop tôt pour affirmer que l'alchimie prendra entre ces deux-là.

Pour compléter le casting principal, nous retrouvons Nam Goong Min (lui aussi de retour après une longue période sans drama, son dernier, datant de 2006, était One fine day), en héritier puissant, homme d'affaires déjà très impliqué dans le monde de la finance. Sa brève apparition ne permet pas de juger le personnage, si ce n'est qu'il correspond a priori au stéréotype parfait, à l'image que l'on peut se faire d'un second rôle masculin dans une série coréenne romantique. Enfin, Lee Si Young (croisée l'an dernier dans Loving you a thousand times) complète ce quatuor.

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Bilan : The Birth of The Rich nous offre un premier épisode assez convenu, qui déroule sur un rythme régulier sans vraiment interpelé, ni retenir l'attention du téléspectateur. Si tout est bien huilé, le drama cherche encore sa tonalité et une identité. La dynamique entre les personnages principaux se présente comme une énième déclinaison de confrontations entre opposés, mais aucun ne s'impose vraiment à l'écran, conservant une certaine froideur qui empêche tout attachement ou identification.
En somme, voici un pilote qui ronronne doucement, se suit sans trop de difficulté, mais peine à aiguiser la curiosité du téléspectateur pour l'intéresser à la suite. Je ne pense pas continuer la découverte.


NOTE : 4/10


La bande-annonce :