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14/11/2012

(K-Drama / Pilote) The King of Dramas : dans l'univers impitoyable de la conception des dramas

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Quand on regarde autant de séries que nous, forcément, c'est avec une curiosité mêlée d'excitation que l'on se glisse devant une fiction sur le fameux envers d'un décor qu'on connaît trop bien. L'exercice est risqué : il est toujours difficile de tendre un miroir vers soi-même pour dresser le portrait d'une industrie dont le drama en question ne reste pas moins une émanation. Il faut éviter de se complaire dans le récit romancé glamour et un peu vide, mais aussi de renvoyer l'impression d'une certaine hypocrisie à mettre l'accent sur des dysfonctionnements et excès qui sont également présents à l'origine du drama regardé. En Corée du Sud, des dramas ont déjà essayé ces dernières années de se glisser dans les coulisses : de On Air à Worlds Within, les résultats ont été pour le moins mitigés.

Avec de tels antécédents, se posait la question de savoir comment allait se positionner la dernière nouveauté du genre, lancée par SBS le 5 novembre 2012, The King of Dramas (aka The Lord of Dramas). Sans qu'il s'agisse d'une de mes réelles attentes pour cette fin d'année, la sériephile que je suis résiste rarement à l'invitation à une immersion dans le monde des producteurs, scénaristes et autres diffuseurs. Ces deux premiers épisodes n'ont pas démérité : sans échapper à certains excès (sur le fond, comme sur la forme), ils proposent une introduction énergique. Reste à espérer que le drama n'en fasse pas trop et ne se disperse pas ; une de mes principales craintes à terme.

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Anthony Kim est un producteur à succés à qui tout semble réussir. Requin aux dents acérées dans un milieu où personne ne se fait de cadeaux, il n'hésite pas à provoquer sa chance, poussant toutes ses équipes à bout pour atteindre les objectifs qu'il se fixe. Pour lui, une seule chose compte : faire de l'argent et donc rentabiliser le produit qu'il développe, à savoir le drama. Pour assurer un product placement efficace ou pour passer une barre d'audience symbolique, il n'hésite pas à sacrifier sans hésiter toute créativité scénaristique, voire même la logique de l'histoire mise en scène. Que ses dramas génèrent des sous, voilà le seul objectif qui importe à ses yeux.

C'est lors de la finalisation d'une de ses séries qu'il entre dans la vie de Lee Go Eun, une jeune assistante scénariste qu'il va manipuler pour finir les dernières scènes d'un drama que la scénariste principale vient de quitter en claquant la porte. Mais à trop forcer sa chance, Anthony Kim va être à son tour broyé par le système dont il s'est tant de fois servi à son profit. Un scandale éclate en effet suite à la mort d'un coursier qu'il avait mandaté pour un service extrêmement dangereux. Chacun en profite dans l'industrie pour se retourner contre cet être qui a suscité autant de jalousie qu'il s'est fait d'ennemis. Anthony Kim perd alors tout, y compris sa compagnie.

Trois ans plus tard, il se morfond en rêvant d'un come-back et, surtout, de vengeanace. Il croit venue sa chance lorsqu'il met la main sur un projet de financement japonais de drama. Mais le thème l'oblige tout d'abord à recontacter Go Eun, laquelle a abandonné toute idée de carrière suite à ses mensonges. Non seulement il va devoir essayer de la convaincre de travailler avec lui, mais en plus le Japonais commanditaire semble avoir lui-aussi son propre agenda...

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Si les débuts de The King of Dramas capturent immédiatement l'attention du téléspectateur, c'est qu'ils reposent sur une première demi-heure sur-vitaminée et assez réjouissante, proposant un aperçu condensé - de la manière la plus excessive possible - de la réalité derrière la façade policé et doré de l'hallyu. On a l'occasion d'apprécier le véritable contre-la-montre, tellement tendu et éprouvant, que représentent les tournages en "live", avec la mise sous pression de toute l'équipe et les rythmes dantesques à tenir dans lesquels chacun - du scénariste aux acteurs, en passant par le réalisateur - se ruine la santé. En outre, le volet marketing n'est pas absent : tous ces psychodrames naissent en effet de la nécessité de caser un jus d'orange en product placement dans la scène finale du drama qui voit le héros mourir. Savoureuse absurdité. Devant cet attentat à sa création, la scénariste en avale son stylo, et renvoie le producteur insistant dans les cordes, laissant toute la production en stand-by tandis que, le soir-même, ce fameux épisode dont les dernières minutes n'ont même pas encore été écrites doit être diffusé à la télévision.

L'introduction de The King of Dramas prend donc un malin plaisir à croquer toutes les dérives trop bien connues de l'industrie des k-dramas, oscillant entre la caricature presque satirique et une pointe d'autodérision, portées par une écriture énergique et sans nuance. Les thèmes abordés ne laissent pas le téléspectateur amateur de dramas insensible, lui qui s'est plus d'une fois arraché les cheveux devant les aléas de scénarios dont l'écriture souffre du rythme à tenir, ou encore devant l'insertion inutile de flashbacks faisant gagner une poignée de minutes (quand ce ne sont pas des épisodes que l'on ajoute avec ces extensions dans lesquelles trop de dramas se perdent). La thématique principale de The King of Dramas revêt d'ailleurs un intérêt particulier, avec un potentiel indéniable : dès le départ, est mis l'accent sur la tension entre marketing et créativité. Forcer Anthony Kim et Go Eun à travailler ensemble promet beaucoup. Personnifiant les deux natures presque antinomiques du drama, à la fois produit commercial et création issue de l'imaginaire, ces personnages vont devoir collaborer pour essayer de construire une fiction qui satisfera leurs deux exigences. Un tel résultat est-il possible ?

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Nous glissant dans la conception d'une série, The King of Dramas n'en demeure pas moins un k-drama qui s'assume et se réapproprie les recettes très familières du genre. Ce sera là une de mes réserves : la caractérisation des personnages s'esquisse sur des bases très calibrées, rentrant trop parfaitement dans les canons. Face à l'abrasif ambitieux et arrogant personnage masculin, se dresse la naïve apprentie entendant faire ses preuves en tant que scénariste. Tout sonne ici très prévisible, jusqu'au détail qui vient fendiller la froideur apparente d'Anthony Kim - le fait de devoir enchaîner les anti-dépresseurs pour ne pas fondre constamment en larmes. Il y a une impression d'artificialité qui se dégage de ces personnages encore trop standards, et auprès desquels, conséquence logique de cette prévisibilité un peu superficielle, le téléspectateur met un temps à s'impliquer. 

De manière générale, The King of Dramas a le clinquant, assumé et même revendiqué, propre à l'environnement dans lequel il nous plonge, s'inscrivant ainsi en continuité avec le sujet traité. Il s'agit d'un drama plein de vitalité, avec le lot d'excès qui lui est inhérent. Le cocktail fonctionne pour le moment car l'écriture est assurée, et les traits de caractères comme les situations ont les traits volontairement forcés. Cependant cette énergie n'est pas toujours bien canalysée, et se perçoivent certaines limites : le risque de trop en faire, en versant dans une surenchère discutable (le "cliffhanger" du deuxième épisode est une de mes sources d'inquiétude). Tout dépendra de la manière dont le ton s'équilibrera, mais attention à la dispersion et à la volonté de tenter de se lancer à la poursuite d'un tel rythme pour tout le drama. Une fiction solide permettant la confrontation et l'évolution des deux figures principales suffira amplement.

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Cette tendance à trop d'effets se retrouve sur la forme de la série. Plus que par sa réalisation qui répond bien au clinquant du milieu du showbiz, The King of Dramas est surtout un drama saturé musicalement. Pareillement au scénario qui semble craindre le moindre temps-mort et relance constamment l'histoire, il n'ose envisager la possibilité d'une scène au fond sonore silencieux : les musiques s'enchaînent, interchangeables et vites oubliables pour la plupart, mais faisant que tout l'épisode ronronne musicalement sans véritable nuance, ni sans trouver la tonalité qui lui est propre.

Enfin, côté casting, j'ai retrouvé avec beaucoup de plaisir Jung Ryu Won, à laquelle je me suis attachée et dont j'avais beaucoup aimé la performance dans History of a salaryman. Elle a une façon de se réapproprier ses personnages qui les rend immédiatement attachants, sachant retranscrire la détermination inébranlable et les sautes d'humeur, comme les moments de vulnérabilité. Cela explique qu'en dépit de mes réticences face au traitement des protagonistes, elle ait su m'interpeller. Face à elle, Kim Myung Min (que je n'avais pas revu depuis Beethoven Virus, soit une éternité) délivre une interprétation parfaitement maîtrisée, dans le registre du businessman, véritable requin prêt à tout, pour qui seul l'argent importe. Reste à voir comment se développeront les nuances qui viendront forcément (et j'espère, pas uniquement via quelque chose d'aussi artificiel que la prise de médicaments psychotropes). Le reste de la distribution principale est confiée à Choi Si Won (Oh! My Lady, Poseidon), Jung Man Shik (The King 2 Hearts) et Oh Ji Eun (I Live in Cheongdam-dong).

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Bilan : N'en cachant ni les dérives, ni les excès, et sans tomber dans le glamour romancé, The King of Dramas propose une incursion dans l'univers impitoyable de la conception et de la production des k-dramas. L'écriture est énergique, ne cherchant pas à faire dans la nuance. Du fait de personnages encore trop stéréotypés, qui empruntent à des recettes assez convenues, le principal attrait du drama réside dans son sujet, et cette alliance malaisée entre marketing et créativité qu'il va nous relater. Quelques tendances à la surenchère me laissent un peu réservée pour la suite. Mais, vous me connaissez, je serai forcément là pour vérifier, et croiser les doigts pour que The King of Dramas tienne le cap.


NOTE : 6,5/10


Une bande-annonce de la série :

Une chanson de l'OST :


29/12/2010

(K-Drama / Pilote) Athena : Goddess of War : un thriller d'espionnage explosif

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Le premier mercredi asiatique de 2010 ayant été consacré à un bilan d'IRIS, c'est presque logiquement qu'Athena : Goddess of War va conclure l'année... Attendue comme le thriller de cette fin 2010 en Corée du Sud,  cette série (à noter que cette étrange fascination pour les mythologies antiques ne semble pas prête de s'arrêter, puisque Poseidon débarquera sur les écrans en 2011) avait bénéficié d'une importante promotion. Spin-off d'un des dramas marquants de 2009, IRIS qui, à défaut d'avoir fait l'unanimité de la critique, avait fédéré une bonne partie du public, se concluant tout juste sous la barre des 40% de part d'audience, la série devait assumer cet héritage, tout en sachant se renouveler suffisamment pour ne pas sembler se contenter d'exploiter un filon s'étant révélé rentable.

En un sens, Athena ne dépareille pas : si IRIS m'avait globalement plu, elle m'avait aussi laissé d'importantes frustrations et certaines insatisfactions jamais corrigées. Les débuts d'Athena aussi explosifs qu'excessivement brouillons semblent reprendre le flambeau des points positifs comme négatifs. Si la série gagne progressivement en intensité - il lui faut quand même trois épisodes pour s'installer -, ces débuts laissent un même arrière-goût d'inachevé qui me fait dire que ce n'est sans doute pas encore pour cette fois que l'on aura un Gaiji Keisatsu coréen pleinement maîtrisé dans sa globalité.  

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Athena s'inscrit dans le même univers qu'IRIS, se déroulant plusieurs années après cette dernière, mais elle constitue cependant une histoire indépendante, ne partageant pas les mêmes protagonistes à l'exception du président occupant la Maison Bleue et des apparitions prévues en guest-star de Kim So Yeon et de Kim Seung Woo. Il y a donc bien quelques références à sa grande soeur, mais rien qui puisse empêcher de découvrir Athena sans avoir préalablement vu IRIS. Poursuivant dans une relative continuité thématique, elle lui emprunte quand même un enjeu similaire sensible, celui du nucléaire, reprenant le cours du programme nucléaire sud-coréen et des tensions que ce projet peut potentiellement générer vis-à-vis de ses voisins du Nord comme d'autres acteurs de la communauté internationale.

Athena débute sur des évènements qui se sont déroulés au Japon trois ans plus tôt : l'extraction compliquée du professeur Kim, un physicien qui va être une des figures déterminantes de ce programme. Tournant au désastre, les membres de l'équipe officieuse chargée par le gouvernement sud-coréen de rapatrier le scientifique furent alors quasiment tous exterminés, à l'exception du leader, Kwon Yong Gwan, par un mystérieux commando mené par Son Hyuk. Cependant le scientifique put être installé en Corée du Sud. Quelques années plus tard, le programme nucléaire de ce pays est sur le point d'être achevé et le professeur demeure l'objet de toutes les convoitises. Le NTS, service spécialisé du NIS, emploie toutes ses ressources à sa protection. Tandis que Son Hyuk, désormais à la tête de la section Asie de la Homeland Security aux Etats-Unis, fait tout pour empêcher ce projet qui tient à coeur au président sud-coréen d'être finalisé. Il a la surprise de retrouver sur sa route Kwon Yong Gwan qu'il avait épargné lors de leur précédente confrontation. Ce dernier vient d'être récemment nommé chef du NTS et n'en référe désormais directement qu'au président.

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Parallèlement, Lee Jung Woo travaille comme agent de terrain au sein du NTS. Il fait par hasard la connaissance de Yoon Hye In lors d'une de ses missions, découvrant a posteriori qu'elle s'occupe de faire visiter le NIS à des classes d'enfants. Ce qu'il ignore, c'est que la jeune femme faisait également partie du commando étant intervenu au Japon, non sous les ordres de Kwon Yong Gwan, mais dans l'équipe de Son Hyuk. Cependant c'est un coup de foudre qu'éprouve Jung Woo en la rencontrant, décidé à mieux la connaître. Dans le même temps, les choses s'accélèrent sur le terrain autour du programme nucléaire sud-coréen. Les Russes, mais aussi les Nord-Coréens, se manifestent. Tandis que Jung Woo remonte la piste de terroristes en lien avec cette affaire, les supérieurs de Son Hyuk le pressent de prendre toutes les mesures nécessaires pour empêcher les Sud-Coréens d'achever leur programme. Tout cela les conduit dans une petite ville d'Italie, Vincenza...

A ce titre, le cadre constitue peut-être le premier atout formel de ce drama, signe également de son budget. A défaut d'avoir vraiment compris où se situait Alger sur une carte de l'Afrique, les scénaristes ont cependant pu déplacer l'action en Italie où s'est déroulée une partie du tournage. La série profite donc pleinement de ce décor de carte postale. Elle dispose d'un budget conséquent et entend le démontrer à l'écran. Pour cela, elle n'hésite pas à faire étalage de ses moyens, même en sacrifiant à certains artifices narratifs un brin forcés. Les rêves JamesBondiens de Jung Woo offrent ainsi un exutoire parfait aux scénaristes. Sonnant un peu creux, ils ont quand même le mérite d'afficher la couleur mais aussi une certaine prise de distance vis-à-vis de cette image d'Epinal du monde l'espionnage. En fait, les scénaristes semblent un peu à la croisée des chemins, adoptant une certaine ambivalence pour jouer sur tous les tableaux : conscients des clichés que ces scènes véhiculent, ils souhaitent aussi profiter de l'attrait qu'elles exercent fatalement sur l'inconscient d'un téléspectateur facilement charmé par ces éléments d'action très classes.

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Le contenu même d'Athena reflète d'ailleurs sur certains points cette même ambiguïté, jonglant avec un cahier des charges aux exigences très diverses. En effet, tout en n'hésitant pas à mettre en scène des passages d'action musclée et à poser des enjeux géopolitiques majeurs, Athena n'entend pas non plus renier son identité de drama sud-coréen. Elle s'efforce donc de replacer à l'occasion ses personnages au coeur de son propos, n'oubliant pas que c'est cette marque de fabrique plus portée vers l'émotionnel qui conduit prioritairement les téléspectateurs devant les séries de ce pays. Des romances potentielles qui s'esquissent, marquant les débuts hésitant d'un triangle amoureux, sur fond de trahison programmée et d'agents aux loyautés variables, jusqu'aux vengeances de sang, prix à payer pour des actes passés, les ingrédients sont là. Mais l'introduction de cette dimension plus humaine dans cet apparent thriller d'espionnage policé s'opère de façon assez peu naturelle. Parachutés maladroitement entre des scènes aux enjeux autrement plus importants, ces moments se mêlent aussi parfois aux storylines en cours, aboutissant à un étrange toutélié où l'enchaînement des coïncidences apparaît finalement trop peu crédible pour que le téléspectateur puisse y croire et s'y impliquer.

C'est sans trop de succès que la série recherche un point d'équilibre entre ces deux sphères, au cours de ces premiers épisodes, ne parvenant d'ailleurs pas à capitaliser sur un éventuel développement de l'affectif vis-à-vis de personnages auxquels on ne s'attache pas vraiment pour le moment. Le temps et le démarrage véritable de l'histoire permettront peut-être de gommer ces problèmes de mise en place initiaux. Mais IRIS avait souffert d'un même problème narratif qui est sans doute plus structurel. Je pense que cela tient surtout au fait que ces séries empruntent volontairement à leurs consoeurs occidentales certains codes scénaristiques - y trouvant notamment leur inspiration pour tous les aspects relatifs à l'espionnage -, tout en essayant de préserver ce qui fait la particularité des dramas sud-coréens. Or la conciliation de ces deux priorités ne va pas forcément de soi et est plus difficile qu'il n'y paraît. Au final, la dimension sentimentale fragilise quelque peu la solidité d'une histoire où certaines grosses ficelles auraient été clairement dispensables.

Cela ne signifie pas pour autant qu'Athena ne mérite pas le détour et une chance de grandir, car son explosivité et les enjeux forts qui s'esquissent laissent entrevoir un potentiel indéniable qui ne demande qu'à être exploité. L'ensemble est perfectible et dispose à l'évidence d'une bonne marge de progression. D'ailleurs, il faut noter qu'à partir du moment où l'intrigue paraît véritablement lancée et les ingrédients mis en place, il se dégage de l'ensemble une intensité nouvelle incontestablement prenante qui sait retenir l'attention du téléspectateur.

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Sur la forme, la réalisation reprend les ingrédients qui avaient fait l'identité visuelle d'IRIS. La photographie se veut sobre, sans le côté chatoyant que l'on croise traditionnellement dans les comédies romantiques. Les scènes d'action, que ce soient les fusillades ou les combats, se partagent tant bien que mal entre le désir évident de démontrer toute l'explosivité inhérente à la série et celui, plus anecdotique, de paraître réaliste. La bande-son se compose de plusieurs chansons déjà bien en place. Si leur emploi ne s'avère pas toujours des plus adroits, cela est dû aux difficultés du scénario de jongler entre le genre action et la nécessaire dose de romance, qui l'amène à passer sans transition de l'un à l'autre, au moyen justement de la soundtrack, de façon pas toujours très équilibré.

Enfin, le casting apparaît incontestablement comme une des forces de ce drama, qui pourra amender quelques faiblesses narratives. Si IRIS mêlait des révélations coups de coeur et des acteurs que je ne supporte (vraiment) pas, le casting d'Athena est plus homogène. Venu du grand écran, surtout connu en France pour le film Le Bon, la Brute et le Cinglé, Jung Woo Sung est une valeur sûre qui s'installe peu à peu dans un personnage à l'écriture un peu trop hésitante au départ. Face à lui, on retrouve Cha Seung Won qui m'a plus que marquée dans ce drama coup de coeur que fut City Hall. Je serais tentée de dire que c'est celui qui s'en sort le mieux dès ses premières scènes, bénéficiant sans doute du fait qu'il entre immédiatement en action. Il prend pleinement la mesure d'un personnage déjà défini dès le départ. L'actrice Soo Ae (Love Letter) complète le triangle qui s'esquisse, plus à l'aise dans ses scènes d'action que dans son travail au NIS. A leurs côtés, on retrouve une autre actrice que j'apprécie beaucoup depuis The Legend, Lee Ji Ah (Beethoven Virus), mais aussi d'autres figures très familières du petit écran sud-coréen, comme Kim Min Jong (The Return of Iljimae, A man called God), Choi Si Won (Oh! My Lady), Lee Bo Young (Harvest Villa), Yoo Dong Geun (Dandelion) ou encore Lee Jung Gil (IRIS).  

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Bilan : Auteur de débuts poussifs et relativement brouillons, que viennent obscurcir certaines grosses ficelles narratives oubliables, Athena n'est probablement pas ce thriller d'espionnage qui aurait appris des erreurs d'IRIS que l'on aurait pu espérer. Pour autant, face à un ensemble rythmé efficacement porté par un casting des plus solides, le téléspectateur se surprend à vouloir laisser le temps à la série de s'installer, sentant le potentiel indéniable sous-jacent. Signe que l'introduction se termine, les enjeux commencent à se concrétiser au cours d'un troisième épisode plus prenant, qui est notablement le premier à se terminer sur un vrai cliffhanger.

Après cette entrée en matière pas forcément des plus convaincantes, il faut espérer que l'écriture s'affine et murisse à mesure que l'intrigue se développe. De toute façon, vous connaissez mon penchant pour les histoires d'espions... Je serais donc au rendez-vous.  


NOTE : 5,75/10


Une bande-annonce de la série :


Une chanson de l'OST :


07/04/2010

(K-Drama / Pilote) Oh! My Lady : la plongée d'une ahjumma dans le showbizz


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Cette première note inaugurant le "mercredi asiatique" offre l'occasion de poursuivre la découverte des dernières nouveautés sud-coréennes. J'avoue que pour le moment, je n'ai toujours pas croisé de séries printanières me donnant envie de m'investir dedans. Certes, vous me direz, ce n'est pas forcément une mauvaise chose : que je finisse déjà toutes les séries de janvier ! Même si je pense que je garderai une place parmi les pilotes, au cours des prochaines semaines, pour vous parler de Personal Taste et de Cinderella's Sister, deux dramas qui figurent sur ma liste de tests à venir, il sera aussi bientôt temps d'attaquer les bilans d'ensemble des Chuno et autres The Woman Who Still Wants To Marry (ainsi que des séries plus anciennes pour lesquelles j'arrive au bout comme City Hall).

En attendant de trouver un peu de place et d'énergie pour tous ces projets, la review du jour sera relativement modeste, à l'image de la nouveauté découverte : Oh! My Lady. Cette comédie romantique a débuté depuis le 22 mars 2010 sur la chaîne SBS.

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Oh! My Lady s'inscrit dans le schéma très classique de nombre de séries sud-coréennes, avec l'utilisation de la thématique de la rencontre entre deux personnes de milieux très différents. En l'occurrence, le clash ici mis en scène est celui des préoccupations d'une ahjumma sans emploi stable avec le monde des paillettes artificielles du showbizz.

Yoon Gae Hwa, une jeune mère divorcée, parvient difficilement à joindre les deux bouts, cumulant les petits jobs à la manière d'une intérimaire. Au cours du premier épisode, se faisant expulser de leur appartement, elle se voit d'ailleurs contrainte de confier sa fille au père de celle-ci. A l'opposé, Sung Min Woo est un jeune acteur/top-model qui est au sommet de sa popularité. Sans autre réel talent qu'une gueule d'ange et des pectoraux qu'il est prompt à exhiber, il fait le désespoir des réalisateurs de dramas dans lesquels il joue (ou du moins, "essaye" devant la caméra), mais le bonheur des hordes de midinettes fanatiques qui le suivent. Doté d'un mauvais caractère, arrogant mais aussi pas forcément très débrouillard, il va rencontrer l'héroïne lorsque celle-ci est engagée comme femme de ménage dans son bel appartement de luxe.

Si le premier contact entre les deux jeunes gens, ayant chacun leurs soucis et un tempérament un brin emporté, se passe évidemment de façon la plus explosive (et futile) qui soit, ce n'est que le début d'un enchaînement de circonstances qui ne va pas cesser de les faire se croiser. Yoon Gae Hwa va être engagée par une agence qui veut monter une production musicale avec Sung Min Woo à l'affiche, afin d'attirer les sponsors pour financer le projet. Dans le même temps, la vie égoïste de l'acteur va être bouleversée par l'arrivée d'une petite fille, dont il n'a jamais entendu parler, mais qui est présentée dans la note qui l'accompagne comme sa fille.

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Oh! My Lady opte rapidement pour un traitement très léger de ses intrigues, avec un recours important aux codes scénaristiques du soap. Les relations entre les personnages se situent au coeur de la série, les histoires apparaissant souvent plus comme un prétexte pour leur offrir l'occasion d'intéragir et de s'opposer. Les deux premiers épisodes jouent sur un registre très excessif, où la comédie tente d'imposer ses droits avec plus ou moins de succès. Il faut avouer que l'originalité n'est pas le maître mot des scénaristes qui restent prudemment sur un sentier trop balisé et se contentent de recourir à des comiques de situation ou à des pseudos gags tellement de fois déjà mis en scène par le passé, qu'ils prêtent difficilement à sourire. Ajoutons à cela un manque de subtilité et un art pour souligner l'évidence qui alourdit un peu l'ensemble ; et vous comprendrez pourquoi Oh! My Lady m'a laissé un peu de glace.

Pourtant, il serait injuste de dire que la série n'est pas plaisante à suivre à certains niveaux. Cela est du en grande partie à la fraîcheur et à l'énergie qui transcende son héroïne, juste parfaite pour trouver le savant mélange entre un caractère appliqué et droit, et ce petit soupçon de désespoir face à sa situation financière qui révèle une personnalité plus décidée et moins naïve que l'image qu'elle renvoie a priori. C'est de cette petite dualité piquante, qui se développe au fil des deux premiers épisodes et qui se couple au capital sympathie dont le personnage bénéficie rapidement auprès du téléspectateur, que peut venir le salut d'un drama qui reste trop timorée pour s'imposer véritablement dans ce registre de la comédie.

En dépit d'un visionnage pas déplaisant, il manque donc à Oh! My Lady un brin de folie, une réelle spontanéité dans l'écriture, qui aurait permis d'éviter l'écueil d'une narration trop plate pour être vraiment accrocheuse.

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Cette même impression de superficialité un peu vaine se retrouve également dans la forme. La bande-son avec ses musiques pseudo-entraînantes, censées souligner le côté clinquant de l'histoire, ne marque pas, révélant surtout une futilité oubliable. La réalisation se révèle aussi des plus classiques, sans la moindre prise de risque.

Enfin, du côté du casting, les acteurs semblent avoir pleinement intégrés leurs personnages, en bons comme en mauvais côtés. Si cela est sans doute en partie lié à l'écriture-même des individus qu'ils doivent interpréter, je pense que leurs prestations n'est pas étrangère non plus à l'image que renvoient les différents protagonistes. Ainsi, Chae Rim (Dal Ja's Spring) se révèle profondément attachante, parvenant à alterner les différentes attitudes avec beaucoup de spontanéité, tour à tour déterminée, effacée ou bien espiègle, elle insuffle une vie et un dynamisme à son personnage qui rend Yoon Gae Hwa très sympathique. J'oserai dire qu'elle supporte plus ou moins l'ensemble du drama sur ses épaules. A l'opposé, le jeu de Choi Si Won (croisé dans Spring Waltz) semble se réduire à une sorte de reflet des propres faiblesses de Sung Min Woo : une gueule d'ange, mais des expressions assez monolithiques qui ne laissent au personnage qu'un seul registre d'expression et lassent assez vite le téléspectateur. L'alchimie ne prend pas instantanément entre ce duo principal ; peut-être faut-il leur laisser plus de temps.

Mais pour le moment, cela donne un côté assez déséquilibré à l'ensemble, avec l'impression d'être devant une série un peu trop à sens unique en l'honneur d'un seul personnage qui tire vraiment son épingle du jeu. D'autant qu'au bout de seulement deux épisodes, les autres membres du casting n'ont pas encore eu trop le temps de s'installer, à l'image de Lee Hyun Woo (Dal Ja's Spring), le producteur qui souhaite engager Sung Min Woo pour une oeuvre musicale, et qui reste en retrait, un peu figé dans les décors.

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Bilan : Les débuts de Oh! My Lady ne sont pas déplaisants à suivre : plutôt rythmés, concentrant rapidement un petit capital sympathie intéressant, l'histoire s'installe sans perdre de temps. Seulement le drama ne propose rien de neuf : les ficelles scénaristiques utilisées, tellement usées, n'encouragent pas le téléspectateur à s'investir dans une série pourtant ni mal écrite, ni mal jouée (grâce à l'héroïne), mais qui, simplement, n'a aucune autre ambition que d'offrir une énième déclinaison de la comédie romantique sud-coréenne. Ce n'est pas mauvais, ni désagréable à suivre, même si cela manque singulièrement d'un brin de folie et de spontanéité qui auraient permis à la série d'exploiter pleinement sa volonté de faire dans le comique.

Un peu trop plate mais plutôt sympathique, elle reste cependant sans réelle ambition : voilà donc résumée mon impression des deux premiers épisodes de Oh! My Lady. Ce n'est sans doute pas suffisant pour que je poursuive plus loin ma découverte.


NOTE : 4,75/10


Une bande-annonce de la série :